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Collision frontale de deux bus au nord

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Les parebrises en miettes et la circulation coupée sur la route de Soulou à Tsingoni, où deux bus sont entrés en collision hier matin, aux alentours de huit heures, donnent des images impressionnantes. Fort heureusement, les deux conducteurs ne sont que légèrement blessés, comparés à l’état de leur véhicule, qui eux sont bons pour la casse. De plus, aucun des deux engins ne transportait de passagers. La vitesse, le manque d’avertissement sonore, ou encore la taille des routes, la gendarmerie ne connaît pas encore la cause de l’accident.

Les ophtalmologues parisiens au chevet de Mayotte

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De gauche à droite : Pierre Millot (président de la CME), Antoine Brézin (Professeur d'ophtalmologie à l'hôpital Cochin), Jean-Mathieu Defour (directeur général du CHM) et Jean-Bernard Rottier (ancien ophtalmologue au Mans).

Une convention inter-hospitalière d’ophtalmologie entre l’hôpital Cochin, à Paris, et le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a été signée, ce jeudi 8 juin, à Mamoudzou. Le professeur Antoine Brézin était à Mayotte pour expliquer les détails de cet accord inédit.

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Le Professeur Antoine Brézin et le Docteur Pierre Millot se sont engagés à mener à bien ce nouveau projet de Fédération Médicale Inter-Hospitalière (FMIH).

« Je donne de mon temps pour venir ici. Car, pour moi, c’est une mission de santé publique », a déclaré le professeur Antoine Brézin au cours de la conférence de presse donnée au centre hospitalier, jeudi soir. Si le manque d’ophtalmologistes est bien un problème national, il l’est d’autant plus à Mayotte où il n’y a aucun spécialiste pour s’occuper des yeux des quelque 310.00 habitants de l’île, selon l’Insee. La signature de cette fédération médicale inter-hospitalière (FMIH) entre l’hôpital Cochin et le CHM devrait ouvrir le bal à d’autres accords entre différents services et hôpitaux français.

Relier les connaissances

L’idée est simple : instaurer de manière permanente un service d’ophtalmologie avec de jeunes docteurs en médecine qui doivent effectuer leur temps d’assistanat. Pour ce faire, le professeur Antoine Brézin a expliqué qu’un système de permutation entre plusieurs internes en ophtalmologie sera mis en place. Un jeune praticien exercera six mois à l’hôpital Cochin, à Paris, puis les six mois suivants au CHM, tout en permutant avec un confrère. « Jusqu’à présent, on avait organisé des missions ponctuelles mais pas de façon continue. Là, ce système permettra d’avoir constamment un praticien sur l’île », a expliqué le professeur.

De plus, cela permettrait de faire venir des praticiens particulièrement compétents sur l’île au vu de la médecine de pointe qui est pratiquée à l’hôpital Cochin – l’un des trois grands centres d’ophtalmologie d’Ile-de-France. Des compétences nécessaires au vu des cas cliniques présents sur l’île. Le professeur a rappelé que les infections et les pathologies des yeux, comme la cataracte, sont nombreuses à Mayotte et souvent à un stade très avancé par manque de traitement. « A Mayotte, on sort les gens de la cécité. C’est totalement différent des cas que nous avons à Paris car nos patients sont à des stades moins avancés », explique-t-il.

Des soignants provenant de tous les horizons

Malgré la pénurie d’ophtalmologistes sur l’ensemble du territoire français, le professeur Antoine Brézin espère bien convaincre quelques jeunes praticiens à participer à ce programme, à Mayotte. Et d’après lui, les candidatures d’ophtalmologistes à Paris ne manquent pas, « je reçois, en continu, des candidatures de jeunes médecins qui veulent travailler dans mon service. C’est à moi de leur proposer une expérience un peu différenteà Mayotte ». Les deux candidats sélectionnés pourront provenir de métropole, de l’Union européenne, mais aussi en dehors.

Jean-Mathieu Defour, directeur général du CHM, a précisé que les financements proviendront de sa structure et de l’Agence régionale de Santé,et que les jeunes médecins recevront, bien évidemment, les aides au logement habituellement octroyées au personnel soignant. En ce qui concerne le matériel médical, il est « satisfaisant » avec des machines et des outils qui ont été achetés récemment. Néanmoins, le professeur Brézin a précisé que l’ophtalmologie est une « discipline très technique » qui nécessite en permanence un matériel de pointe – il faudra donc suivre l’avancée technique et adapter le matériel dans les années à venir.

Le professeur est optimiste car « le premier défi est relevé, il était d’ordre administratif avec l’APHP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) qui a mis du temps à accepter cet échange ». Mais le prochain défi n’est pas des moindres : attirer de jeunes praticiens à Mayotte – une île à la réputation sulfureuse. En tout cas, Antoine Brézin a promis qu’il y « mettrait tout son cœur ».

Un policier récompensé pour avoir porté secours à des naufragés

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Dans un arrêté préfectoral portant attribution d’une récompense, il est statué que la médaille de bronze pour acte de courage et de dévouement a été décerné à Michael Prêtre, brigadier de police. Cette distinction lui a été accordé à la suite d’une mission en mer dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine où ce brigadier de police s’est jeté à l’eau, malgré des conditions météorologiques défavorables, afin de porter secours à seize naufragés d’une embarcation à la dérive au nord de l’île de Mayotte.

Biodiversité : l’Europe débloque 33 millions d’euros pour soutenir les projets dans les Outre-mer

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A l’occasion de la Semaine Verte européenne, le député européen Stéphane Bijoux a organisé une conférence au Parlement européen sur l’Initiative BEST, le dispositif européen spécifiquement dédié à la préservation de la biodiversité dans tous les territoires d’Outre-mer. Comme le rappelle le député réunionnais : « les outre-mer abritent 80% de la biodiversité européenne. Mais, en même temps qu’ils incarnent toute la richesse du patrimoine naturel européen, les Outre-mer sont en première ligne du dérèglement climatique et de ses graves répercussions sur notre biodiversité ». Cette conférence a d’abord été marquée par l’annonce d’un nouveau soutien financier de l’Europe : la Commission européenne vient de lancer BESTLIFE 2030, une nouvelle phase de l’Initiative qui va permettre d’accorder plus de 200 subventions dans tous les Outre-mer, pour un budget total de 33 millions d’euros d’ici 2030.

« L’Europe débloque de nouveaux moyens pour accompagner les porteurs de projets ultramarins qui s’engagent pour la biodiversité. Il est impératif de valoriser cette initiative et d’aider les acteurs locaux à accéder aux financements. Les Outre-mer ont le potentiel de devenir, avec le soutien de l’Europe, de véritables territoires de solutions locales aux défis environnementaux globaux. Je soutiens d’ailleurs l’idée de défendre la mise en place d’une véritable Ceinture Bleue et Verte mondiale avec tous les Outre-mer, de l’Océan indien au Pacifique en passant par le bassin Caraïbes-Amazonie : un réseau de coopérations et de partage de solutions écologiques en lien direct avec la Nature et l’Océan », insiste Stéphane Bijoux. Cette session de travail, organisée avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, a réuni plus de 100 personnes impliquées dans la démarche BEST. Lancée en 2010, il a déjà permis à plus de 100 projets en Outre-mer de bénéficier du soutien de l’Europe : 400 zones de biodiversité prioritaires et corridors écologiques ont été identifiés, 1 700 espèces ont été étudiées et 12 nouvelles espèces ont été découvertes. Un véritable succès européen et ultramarin.

Volleyball : le VC Barakani remporte la coupe de la Ligue

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Le Volley club Barakani n’a pas fait de détails, ce dimanche matin, dans le nouveau gymnase de M’gombani, à Mamoudzou. En coupe de la Ligue, la formation de Ouangani a eu besoin trois sets pour remporter le titre, face au VC de Sada (3-0).

Rugby : les Desperados de Mamoudzou règnent sur les finales à 7

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Aussi bien chez les filles que les garçons (photo @8ight), le club de Mamoudzou s’est imposé lors des finales de championnat à 7, ce samedi 10 juin, à Mamoudzou. Les deux équipes avaient à la fois la pression et l’avantage de jouer dans leur antre, au stade Baobab. L’entente Rugby Club Mamoudzou/Rugby Racing Club Petite Terre Mayotte (RCPT), connu aussi sous le nom de Racing Club de la Barge (RCB), a remporté la coupe Seven automne.

Des politiciens mahorais déclarés inéligibles

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Plusieurs candidats aux élections législatives de 2022 payent les manquements constatés dans leurs comptes de campagne. Au conseil constitutionnel, quatre candidats mahorais ont ainsi vu leurs comptes rejetés et des peines d’inéligibilité décidées à leur encontre, ce vendredi 9 juin. C’est le cas notamment d’Issa Issa Abdou (MDM). Arrivé au second tour dans la circonscription sud de Mayotte (il a été battu par Mansour Kamardine), le directeur général de services de la commune de Chirongui n’a pas déclaré toutes les sommes reçues. « La commission a constaté qu’un certain nombre de dépenses d’un montant de 5.250 euros n’ont pas été inscrites au compte de campagne. Elle a également relevé que les recettes du candidat révélaient un don émanant d’une personne morale d’un montant de 3.500 euros, en méconnaissance des dispositions de l’article L. 52-8 du code électoral », constate l’instance, qui a donné une peine de trois ans d’inéligibilité au candidat.

Autres candidats de cette circonscription, Ali Djaroudi (Nupes), Mouhamed Abdou et Anli Madi Ngazi n’ont pas pu présenter de compte de campagne, le dernier arguant qu’il n’a pas pu ouvrir un compte à la banque. C’est pourtant une règle pour les candidats recueillant au moins 1% des suffrages exprimés. Ils sont donc inéligibles pour les trois prochaines années.

Piste longue : les sondages géotechniques continuent

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Dans la continuité du projet de piste longue à Mayotte, des sondages géotechniques sont en cours sur les sites d’extraction de matériaux nécessaires à la réalisation de la piste longue à Pamandzi (collines de Labattoir et du Four-à-Chaux et dans le secteur d’Hajangoua) et sur le site alternatif de Bouyouni / M’tsangamouji. Les informations obtenues permettront de comparer les besoins d’apports extérieurs de matériaux, ainsi que leurs conditions d’extraction et d’acheminement pour les deux sites.

UNSS : l’équipe de Passamaïnty termine à la 33e place

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Représentant Mayotte, trois filles (Sofia, Mariama, Limnai) et trois garçons (Anlly, Fayale et Falahou), ainsi qu’une chronométreuse (Farda), ont participé la semaine dernière à la finale du championnat UNSS d’athlétisme à Nancy (Meurthe-et-Moselle). « Pas de miracle, cette année, notre valeureuse équipe mahoraise termine à une modeste, mais honorable 33ème place (sur 97 collèges). Le niveau était très relevé », a noté Michel Latour, professeur d’éducation physique et sportive de leur établissement. Vendredi, les jeunes Mahorais ont pu assister à Paris à la Diamond league, une compétition en plusieurs étapes qui rassemble les meilleurs athlètes mondiaux. Ils ont pu voir les deux nouveaux records mondiaux, celui de la Kényane Faith Kipyegon sur 5.000 m et un autre réalisé par l’Éthiopien Lamecha Girma en 3.000 m steeple.

Koungou : 24 kwassas de pêche faussement immatriculés

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Ce vendredi 9 juin, le préfet de Mayotte s’est rendu à Majicavo pour une opération dans le cadre de la lutte contre la pêche illégale et l’emploi d’étrangers en situation irrégulière. Cette opération a été menée conjointement avec la gendarmerie de Mayotte et les Affaires maritimes. Le bilan est de 24 kwassas de pêche faussement immatriculés, 15 moteurs saisis et 9 étrangers en situation irrégulière (ESI) appréhendés.

A Koungou, le décasage du quartier Barakani autorisé par la justice

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Il reste peu d’habitants dans le quartier coincé de Koungou entre la route nationale 1 et la mer. Ils ont peu à peu quitté Barakani, emportant parfois leurs tôles sur ces terrains appartenant au conseil départemental de Mayotte et au syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam). Une quarantaine de familles vivaient là avant l’arrêté de démolition pris le 12 avril 2023, par la préfecture de Mayotte. Seules deux ont choisi la voie du tribunal administratif pour contester le texte. Cependant, le juge a rejeté, ce vendredi 9 juin, leurs recours, considérant que des offres de relogement ont bien été faites par les services de l’État.

Ces derniers ont désormais assez de marge de manœuvre, ces prochaines semaines, pour procéder à la destruction des cases en tôle restantes. La mairie de Koungou et le syndicat des Eaux de Mayotte espèrent y construire une station de traitement des eaux usées.

Trente kilogrammes de résine de cannabis saisis à l’aéroport de Dzaoudzi

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« Le samedi 3 juin 2023, après le contrôle des voyageurs en provenance de Paris-Charles-de-Gaulle, les agents des douanes de la brigade de Pamandzi constatent la présence de deux bagages non retirés sur le tapis en salle arrivée. Le contrôle au rayon X des valises fait ressortir des images suspectes », indique par communiqué les services de douanes. Si les propriétaires du chargement n’ont pas été trouvés, la drogue, en l’occurrence de la résine de cannabis, a bien été saisie par les agents douaniers. « Au total 300 plaquettes de résine de cannabis d’un poids total de 30,180 kilogrammes sont dénombrées, pour une valeur estimée à 65.000 euros sur le marché national », détaillent-ils.

Les valises ont été remises au service d’enquête judiciaire de la police, conformément aux instructions du Parquet. Il s’agit d’une des plus grosses saisies de ce type de drogue sur le territoire. A titre d’exemple, en 2022, 43,5 kilogrammes ont été saisis sur l’ensemble de l’année par la douane, « avec pour partie le soutien actif des services cynophiles de la gendarmerie ».

Football : Ismaël Boura quitte le RC Lens pour Troyes

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Tout juste vice-champion de France 2023, Ismaël Boura ne restera pas à Lens. Le Mahorais de presque 23 ans, qui a joué 84 minutes en championnat cette saison, était barré au poste d’arrière gauche par le Colombien Deiver Machado et le Malien Massadio Haïdara. Au terme de son contrat, le natif de Bandrélé a donc décidé de quitter le club où il est arrivé à l’âge de 14 ans. Il fera son retour en Ligue 2, là où il a performé l’année dernière lors de son prêt au Havre. En effet, Troyes, qui vient juste d’être relégué, a annoncé la signature du joueur pour deux saisons, ce mardi 6 juin. « Je suis très heureux de rejoindre l’Estac aujourd’hui. C’est un club qui a beaucoup d’ambitions et des valeurs qui correspondent aux miennes. Je suis prêt à me donner à 100% pour répondre aux attentes et rendre la confiance que le club m’accorde aujourd’hui », a réagi Ismaël Boura, sur le site de son nouveau club.

A Mayotte, « il nous manque un quart des précipitations habituelles »

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La prochaine saison des pluies pourrait s’avérer meilleure. Toutefois, il va être difficile de combler le déficit de cette année.

Actuellement, l’île de Mayotte est confrontée à un déficit de pluviométrie. Inédite depuis 1997, cette situation fait suite à une saison des pluies exceptionnellement faible et à une sécheresse débutée en juillet 2022. Tour d’horizon sur les raisons et conséquences de cette saison des pluies 2022-2023 avec Floriane Ben Hassen, responsable du centre Météo France de Mayotte.

Flash Infos : Mayotte est confrontée à une période de sécheresse inédite depuis 1997, avec un niveau de pluviométrie très bas, pourriez-vous faire un point sur cette situation ?

Floriane Ben Hassen : L‘année 2022, à l’échelle globale, était une année normale en termes de pluie, mais quand on regarde en détail la saison sèche, de mai à octobre, c’était déjà une saison déficitaire. Quand on regarde, mois par mois, depuis juillet 2022, on a un déficit de pluie sur le département qui se poursuit, puisque même ce mois-ci, en mai 2023, il nous manque à peu près 20 % des pluies. Si on s’intéresse vraiment à la période climatique de la saison des pluies, c’estàdire de novembre à avril, c‘est là où normalement sur une année classique, on doit cumuler 75 % des pluies de l’année. C’est à ce moment qu’il est très crucial qu’il pleuve. Quand on regarde, pour le territoire de Mayotte, il nous manque à peu près un quart de pluie sur cette période-là. Ça veut dire qu’à l’échelle de l’année, c’est un gros pourcentage qui nous manque.

F.I. : Est-ce qu’on a déjà vécu pareille situation ?

F.B.H. : Les pluviomètres situés à côté des deux retenues collinaires, nous disent qu’à Dzoumogné, il a plu 34 % de moins que normalement et sur Combani, 27 %. En termes d’impact sur les ressources en eau potable ça a quand même été une année déficitaire. Si on regarde ce qui s’est passé depuis qu’on a des suivis, c’est-à-dire depuis 1962, à l’échelle du département, 2023 est une année exceptionnelle, la plus sèche en termes de saison des pluies. La saison des pluies 2022-2023 c’est la plus sèche depuis 1997. Sur toute la chronique, c’est-à-dire depuis 1962, c’est la deuxième période la plus sèche que l’on ait vécue. On est quand même sur une année climatiquement exceptionnelle, ça reste un aléa du climat normal, on n’est pas sur quelque chose qui est complètement atypique, puisque c’est logique, le climat varie d’année en année. En météo, quand on dit une année normale, c’est une notion statistique, mais classiquement on va avoir des fortes variations de quantité de pluie à l’année et ça, ça fait partie des aléas normaux de la météo et du climat sur le globe.

En revanche, les scénarios qu’on peut établir pour le futur en termes d’impact pour le changement climatique à Mayotte nous indiquent que on va avoir petit à petit un raccourcissement de la saison des pluies. Donc ça veut dire que l’enjeu du stockage de l’eau à l’avenir sur Mayotte est un enjeu réel. La préservation de cette eau, elle aussi, puisqu’on va avoir une augmentation du nombre de jours de fortes températures. On mesure déjà une augmentation de la température à Mayotte. Ce sont des phénomènes qui seront encore plus accrus dans le futur, à la fois en termes de température globale et de nombre de jours de forte chaleur, c’est-à-dire qui dépassent les 32°. Quand on regarde à la station de Pamandzi qui est la plus vieille qu’on a, on a déjà multiplié par quatre depuis les années 60 le nombre de jours de forte chaleur à Mayotte. On subit déjà les effets du changement climatique sur notre département.

F.I. : L’île a donc vécu une saison des pluies 2022-2023 très sèche. Serait-il possible d’expliquer ce phénomène ?

F.B.H. : Normalement, pendant la saison des pluies, on a ce qu’on appelle un flux de Kashkazi. C‘est un vent qui arrive du nord-ouest, qui passe par les côtes africaines, se charge en pluie, puis arrive jusqu’à nous. C’est l’équivalent du phénomène de mousson en Inde. Le flux qui normalement nous amène la saison des pluies est resté au nord de Mayotte. Il a fait quelques petites incursions, mais sans plus. Ça a été une première raison qu’il n’y ait pas de pluie. On a vu aussi à l’échelle globale du climat que les différents dipôles qu’on peut mesurer dans les océans étaient sur des configurations qui sont des années plutôt sèches et ça s’est vérifié. Un facteur aggravant également, ce sont les plusieurs cycles qui sont passés sur la zone, plutôt au sud du canal du Mozambique. On n’était pas dans la zone des bandes spiralées périphériques, c’est-à-dire dans les zones où il pleut. Ces cyclones ont eu plutôt tendance à aspirer à eux toute l’humidité du canal et donc à assécher notre région. Il aurait fallu qu’ils soient un petit peu plus au nord pour nous apporter des pluies. On a donc été pénalisé par ces gros cyclones.

F.I. : Pourquoi cette année, il a moins plu au Nord que précédemment ?

F.B.H. : Classiquement en saison des pluies, comme le flux de Kashkazi arrive par le nord-ouest, il arrose pas mal le nord, donc toute la région de Combani et Dzoumogné, les zones habituellement les plus pluvieuses de l’île. Comme cette année, les pluies qui nous ont été apportées ne sont pas venues de ce flux, mais plutôt de phénomènes orageux venus de Madagascar, on a eu l’inverse. Les pluies ont eu tendance à rester sur la zone Mamoudzou, Petite-Terre et de Dembéni. C‘est là-bas que l’on a constaté qu’il y avait plus de pluie cette année, ce qui n’est pas une configuration classique.

F.I. : Est-ce que cette situation, d’un point de vue météorologique, est inquiétante ?

F.B.H. : D‘un point de vue météorologique, non, c’est un aléa classique du climat. Cependant, sur ses impacts, effectivement, le fait qu’on ait un déficit en termes de pluie, ça a un impact direct sur la disponibilité des ressources en eau. On constate cette année que les aquifères souterrains se sont moins rechargés, que les rivières sont déjà très basses pour un mois de juin, alors que normalement elles atteignent leur étiage plutôt vers août, septembre et au plus bas en octobre. Comme hydrologiquement parlant, même s’il se remet à beaucoup pleuvoir pour la prochaine saison des pluies, il va y avoir un retard au rechargement de tous ces aquifères. L’impact d’une sécheresse, elle se joue quand même souvent sur une échelle pluriannuelle. En revanche, d’un point de vue des enjeux de ressources en eau, oui, c’est quand même un sujet de préoccupation. Mais aussi d’un point de vue des risques, parce que la terre est très sèche, donc les premières pluies vont probablement partir au lagon et ne pas forcément s’infiltrer. En termes de climat, il est fort probable que les années qui viennent soient des années totalement normales. Cependant, on a déjà des effets du changement climatique à Mayotte et on les mesure. Ce qu’on est en train de vivre, c’est probablement une situation qu’on revivra dans le futur, c’est-à-dire d’avoir une pénurie en eau si on n’arrive pas à s’adapter.

F.I. : Est-il possible de faire un point sur la pluviométrie depuis le début de l’année 2023 ?

F.B.H. : Si on regarde de janvier à juin 2023, on voit que sur le département, au plus bas, il a plu 600 millimètres à Pamandzi et au plus haut 916 mm sur le centre. Si on compare exactement la même carte l’année dernière, de janvier à juin, il avait déjà plu au minimum 900 mm à Pamandzi et au maximum 1.300 mm sur la zone de Combani. Donc, on a quand même là 400 millimètres de différence à peu près par poste pluviométrique.

F.I. : Quelles sont les prévisions qui attendent l’île de Mayotte ?

F.B.H. : Le mois de juin à priori sera un mois de juin assez normal, même si les modèles ne sont pas extrêmement tranchés, ils nous donnent un signal plutôt neutre. Quand on regarde un peu plus loin, c’est-à-dire les modélisations d’ensemble à l’échelle du globe, sur les trois mois qui viennent, on dit que c’est à peu près normal, donc une saison sèche assez classique. Quand on fait une descente d’échelle sur Mayotte, on voit que les modèles nous disent plutôt qu’il va pleuvoir un petit peu plus que normalement. Ça reste quand même à relativiser puisque la saison sèche et une saison où il pleut très peu. On est quand même sur une saison où normalement on perd plus d’eau qu’on en gagne et ça, c’est classique. Lorsque l’on regarde les grands pilotes du climat pour les mois à venir, avec une projection à trois mois, juin, juillet, août, dans le Pacifique, le phénomène El Niño est en train de s’installer. La plupart des indicateurs de son installation commencent à passer au vert.

F.I. : Qu’est-ce que le phénomène El Niño et que va-t-il nous apporter ?

F.B.H. : C‘est une différence de température entre la partie est et ouest de l’océan Pacifique, et aussi curieusement que donc ça puisse paraître, cela a un impact sur la zone océan Indien. Donc l’installation du phénomène, couplé à ce qu’on appelle un dipôle de l’océan Indien positif, c‘est plutôt favorable pour notre région du monde. En général, c’est lié à une année qui va être plutôt pluvieuse, en début de la saison des pluies. Cela se traduit par un début de la saison des pluies à l’heure et plutôt pluvieux. Donc là pour le début de la saison des pluies prochaines, ça veut dire qu’on aurait plutôt des indicateurs au vert. Donc nous ne sommes pas trop pessimistes.

F.I. : Outre les pluies à proprement dit, est-ce que d’autres problèmes peuvent impacter la ressource en eau ?

C’est vrai que c’est un écosystème global et ce qui va faire que l’eau ne ruisselle pas complètement, c‘est la présence de végétation et notamment d’arbres. Le fait qu’il y ait des systèmes racinaires et un couvert végétal, ça va limiter l’évaporation, ça va favoriser l’infiltration. Donc la déforestation a une conséquence directe sur la disponibilité de la ressource en eau, dans les rivières et dans les nappes souterraines. Après, sur la disponibilité de la ressource en eau, il y a vraiment la partie surconsommation entre guillemets, donc à partir du moment on prélève beaucoup dans les ressources naturelles, elles sont moins disponibles et se rechargent moins bien. Et comme on sait qu’on va avoir des jours de forte chaleur qui vont augmenter dans le futur, c‘est certain que l’être humain aura besoin de plus en plus d’eau.

Météo France à Mayotte, une antenne de six personnes

Météo France à Mayotte fait partie de la direction océan Indien et représente une équipe de six personnes, avec un responsable de centre, un technicien d’observation – chargé d’entretenir les stations et l’houlographe, émergé au nord servant à alimenter les modèle marins – et quatre prévisionnistes, qui ont le rôle de « faire les bulletins météorologiques quotidiens, interpréter les donnes, travailler sur l’alimentation des bases en climatologie », explique Floriane Ben Hassen, responsable de centre Météo France à Mayotte. Le rôle de l’antenne est de fournir la météo du quotidien, mais aussi de mettre en œuvre le système de vigilance fortes pluies, vagues, submersions marine entre autres. « Il y a un gros enjeu de météo pour l’aviation, on a un lieu direct avec la tour de contrôle de l’aéroport », complète la responsable.

L’une des principales ambitions pour le centre local est de s’améliorer. « Il y a vraiment une ambition depuis quelques années d’aligner le service rendu aux Mahorais, avec le service que l’on peut rendre ailleurs », révèle Floriane Ben Hassen. Avec une volonté de monter en compétences et de développer les services de Météo France dans le 101e département, un projet de radar est en cours d’étude. L’installation de ce radar serait prévue en Petite-terre, « qui va nous permettre de nous améliorer sur la partie prévision, notamment de la pluviométrie, puisque c’est un outil qui permet vraiment d’améliorer ce domaine ». Léquipe de Météo France a également investi de nouveaux locaux depuis décembre 2022, toujours à Pamandzi, qui offrent des conditions de travail « qui nous permettent de faire plus de choses », reconnait la responsable.

L’équipe municipale de Pamandzi sens dessus dessous

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La mésentente domine au sein de l’hôtel de ville de Pamandzi, notamment parmi les rangs de la majorité municipale.

Les élections sénatoriales s’annoncent dangereuses pour la survie de la majorité municipale actuelle à Pamandzi. L’opposition se renforce avec l’arrivée de deux adjoints de Madi Madi Souf, ce dernier voyant son fauteuil du premier magistrat de plus en plus contester. L’antagonisme entre lui et le président du l’intercommunalité de Petite-Terre, Saïd Omar Oili (candidat déclaré aux sénatoriales), refait surface parmi les sujets de discorde avec les conseillers municipaux frondeurs.

C’est une situation particulière qui prévaut dans la commune de Pamandzi depuis plusieurs mois. D’abord l’opposition (chose somme toute normale en démocratie, à chacun son rôle) qui dénonce un virement autoritaire et des propos désobligeants du maire et de son premier adjoint, Ibrahim Madi Mdhoihoma, puis timidement des élus de la majorité municipale. L’on s’en souvient, à l’occasion du blocage récemment de l’accès à l’hôtel de ville par certains administrés, ce dernier s’était suffisamment exprimé dans les médias pour rejeter toutes ces accusations portées à son encontre. Cependant, ça n’a pas réussi tout le monde, car ils sont au moins trois élus à avoir franchi le Rubicon et fait basculer la majorité au conseil municipal.

L’ambiance n’était d’ailleurs plus à l’union dans l’équipe conduite par le maire vendredi soir. Convoqué sur la base d’un ordre du jour unique, le conseil municipal s’est réuni à 17 h dans l’objectif de désigner neuf suppléants aux délégués qui devront prendre part aux élections prochaines des deux futurs sénateurs de Mayotte. Le maire étant absent du département, c’est son premier adjoint qui a présidé la séance. À l’ouverture des travaux, il désigne une secrétaire de séance, sans demander l’approbation de l’assemblée municipale, provoquant une réaction de l’opposition. Celle-ci lui fait savoir que « le maire et lui sont coutumiers de cette façon de procéder qui est contraire à la règle ». Un élu de la majorité demande à s’exprimer avant les débats, mais le président de séance refuse, conditionnant toute prise de parole à l’évocation du seul sujet inscrit à l’ordre du jour. Devant la cacophonie qui en résulte, un élu de l’opposition demande à son tour à s’exprimer. Malgré la réitération de la position, le premier adjoint réussit toutefois à prendre la parole et à imposer le calme. Il explique alors à l’assemblée municipale qu’il va présenter au vote une liste de neuf élus devant suppléer les délégués qui prendront part au vote des deux futurs sénateurs de Mayotte. Il demande si l’opposition entend présenter une autre liste contre la sienne. La réponse est affirmative et il est procédé au choix des deux listes. La majorité municipale subit alors un important revers en recueillant onze voix seulement contre vingt pour celle de l’opposition (s’ajoutent un bulletin blanc et un autre nul dû à une absence de procuration). 

Une liste faite sans concertation

La messe est dite et les membres de cette nouvelle majorité numérique constituée décide de quitter aussitôt la salle du conseil. Sur le parking de l’hôtel de ville, la parole se libère pour expliquer ce revirement inattendu. La première salve vient de Mahmoud Yahaya fils, cinquième adjoint au maire en charge de l’administration. « Trop, c’est trop. Cela a assez duré, il était nécessaire de faire comprendre au maire que c’est terminé, nous ne laisserons plus poursuivre cette manière de procéder ». Il justifie son choix (et celui d’autres élus de la majorité) d’avoir préféré la liste de suppléants présentée par l’opposition par le manque de concertation par le maire qui aurait concocté sa liste à leur insu. Il explique que le défaut de concertation est devenu la norme chez Madi Madi Souf et son premier adjoint, les accusant de « désinvolture » face à tout, y compris des sujets cruciaux relatif au développement de la commune. Premier objet de critique, des projets de développement d’infrastructures portés par l’intercommunalité qui ne verront pas le jour suite au refus du maire de les valider. Informations vérifiées par Flash Infos, des délibérations de l’intercommunalité de Petite-Terre énumèrent effectivement une liste de projets dont les documents n’ont pas pu être envoyés au contrôle de légalité, faute d’avoir reçu l’approbation du maire de Pamandzi. « Nous avons été élus par nos concitoyens pour faire avancer la commune de Pamandzi et non être ses fossoyeurs », note Mahamoud Yahaya fils. Sur ce, arrive derrière lui, Siti Anli, deuxième adjointe au maire en charge du social. Elle aussi confirme avoir participé à la mise en échec de la liste des neuf suppléants présentée par la majorité. Le ton est le même que son collègue, « plus jamais cela ». Elle développe son propos sur la mésentente qui plombe la majorité depuis plusieurs mois déjà, et qui de nouveau refait surface à l’occasion de ce conseil municipal. « Comment voulez-vous travailler avec un maire qui est tout le temps absent de Mayotte, qui refuse tout débat interne à sa majorité et qui refuse tout échange et compromis sur des sujets cruciaux pour nos concitoyens ? Il n’a qu’une vision, la sienne, qu’il impose sur tous les sujets, envers et contre tout le monde. Son premier adjoint n’est pas mieux, c’est le champion des outrances verbaux, qui n’hésite pas à me traiter, moi, sa propre collègue, de « bouse de vache », et j’en passe. Les gens doivent savoir ce qui se passe dans ce conseil municipal. Nous, nous voulons des gens qui désirent réellement construire Pamandzi pour le meilleur de ses habitants et non des gens imbus de leur personne. » Ousseni Maandhui, premier élu de la majorité de Madi Madi Souf à avoir pris ses distances avec son équipe, confirme le sentiment général. « La séance de ce soir a été celle de trop. À partir de maintenant, tout est possible, y compris de signer une motion de défiance pour désigner un nouveau maire. Les Pamandziens méritent mieux que ça. Nous verrons cela calmement au cours des prochaines semaines. »

Déçus de la majorité et opposition dans le même camp

De son côté, l’opposition n’est pas en reste, elle demande elle aussi une motion de défiance en vue de faire destituer Madi Madi Souf. Autant dire un séisme politique si cela venait à se concrétiser car le susnommé n’est autre que le président de l’association des maires de Mayotte (AMM), un poids lourd dans l’élection des prochains sénateurs de Mayotte. Elle critique aussi la désinvolture permanente du maire devant quasiment tout ce qui ne vient pas de son initiative propre, « son ricanement face à tous les projets portés par l’intercommunalité de Petite-Terre ». À l’instar des adjoints frondeurs, elle confirme l’hostilité et le refus absolu du maire (qui n’a jamais accepté de siéger aux réunions de l’intercommunalité) d’évoquer tous projets portés par ses représentants au sein de cette institution. Une opposition qui prend acte de « la nouvelle majorité de progrès » numériquement constituée vendredi soir et demande à son tour la destitution du maire Madi Madi Souf dans l’intérêt supérieur de Pamandzi et ses habitants. Elle reproche au maire ses absences répétées du territoire et des réunions du conseil municipal. Pire, elle fait remarquer (éléments corroborés par les élus frondeurs de la majorité municipale) des déplacements hors territoire d’élus accompagnant ou pas le maire hors validation du conseil municipal. Ce serait le cas pour certains d’entre eux affirme l’opposition et les frondeurs de la majorité. « En tous cas, nous n’avons vu passer aucun projet de délibération au sujet de ces déplacements. Alors que nous avons la certitude qu’ils sont hors territoire avec lui et ce n’est pas un fait nouveau », affirme une éminence de l’opposition municipale. Madi Madi Souf que nous avons réussi également à joindre au téléphone, confirme bien son absence du territoire, mais défend ne pas connaître le déroulement de cette séance du conseil municipal de Pamandzi en date du 9 juin.

« Il faut montrer qu’on est capable de produire de l’excellence à Mayotte »

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Les institutionnels se sont réunis à l'hôtel de ville de Mamoudzou pour lancer officiellement le Forum de l’excellence. Au centre (costume bleu), le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla. 

Rassemblés pour un colloque, le maire de la commune Ambdilwahedou Soumaïla et le recteur Jacques Mikulovic ont exposé aux enseignants et familles présentes les grandes lignes de cette politique de l’excellence. Ils intervenaient ainsi lors de la première journée du forum de l’excellence, à l’hôtel de ville de Mamoudzou, le vendredi 9 juin.

« L’excellence doit pénétrer chaque domaine et secteur de la vie de nos enfants. » C’est ce qu’affirme Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, lors de la séance protocolaire du forum de l’excellence « ForLexc ». Cet événement, organisé par la commune et le rectorat, a pour objectif d’expliquer aux Mahorais et Mahoraises l’importance de l’excellence sur l’île, notamment dans l’éducation. Pousser les élèves à donner le meilleur d’eux même et à atteindre l’excellence, telle est la solution proposée pour offrir à tous les jeunes de l’île un meilleur accès à la vie universitaire et professionnelle. Sur l’île, 43% des jeunes Mahorais sont en situation d’illettrisme, et plus de 80% des élèves sont en difficulté avec les savoirs fondamentaux (lire, dire, écrire, compter). « C’est énorme », s’exclame Jacques Mikulovic, recteur de Mayotte. « Nous devons absolument réagir face à cette situation. Le meilleur passeport vers la réussite, c’est l’accès à l’éducation» En s’attaquant au système éducatif et en créant des parcours d’excellence, la commune de Mamoudzou espère « rattraper son retard par rapport aux autres départements », explique Inayatie Kassim, adjointe au maire en charge de l’excellence éducative et des affaires scolaires à Mamoudzou.

L’excellence, c’est un défi pour Mayotte, tant pour les élèves, que pour les professeurs. Pour renforcer les savoirs fondamentaux, « il faut adapter les méthodes d’enseignement et la formation des enseignants à la singularité du territoire », estime le maire. Il faut aussi prendre en compte la réalité des conditions de vie et d’apprentissage des jeunes. « Combien d’élèves studieux et volontaires s’éclairent le soir à la bougie, au XIXème siècle, dans le 101ème département français ? » tonne-t-il. « Les élèves doivent bénéficier d’un environnement d’apprentissage de qualité, nous devons tout mettre en œuvre pour développer chez nos enfants, la culture de l’effort en dépit des difficultés matérielles et […] budgétaires ! », ajoute-t-il.  C’est parmi eux « que nous devons trouver les dirigeants de demain, les entrepreneurs, les médecins, les enseignants… »

Les parents, piliers de l’apprentissage

Dans l’apprentissage, les parents jouent un rôle central. Lors du colloque, les représentants des différentes institutions ont tenu à souligner l’importance de leur soutien et de leur aide dans la réussite scolaire. « Les familles doivent être au centre de l’éducation. C’est leur rôle d’échanger avec les collectivités et le rectorat », affirme Inayatie Kassim. « Il faut les associer à cette dynamique de l’excellence », poursuit le recteur. « Parce que la réussite d’une éducation, c’est forcément l’engagement de tous les acteurs : les parents, l’école, les collectivités, les associations. Il n’y a qu’en travaillant ensemble et en combinant nos forces qu’on atteindra les résultats. » Dès le lendemain, samedi, un « village des parents » était organisé au lycée des Lumières à Kaweni, pour réunir les familles et échanger sur la question.

L’excellence ne s’atteint pas en un jour. Les résultats de l’initiative de la ville et du rectorat ne seront pas immédiats, et le maire de Mamoudzou en est bien conscient. Il demeure toutefois positif et confiant : « Aux jeunes, je dis que l’excellence est une quête continue, un chemin ». Et sur le long chemin de l’excellence, plusieurs étapes sont déjà prévues : une soirée de « l’excellence féminine » le 21 juillet, ou encore « un mois de l’écriture » prévu en septembre prochain.

« Si on laisse pourrir la situation, Mayotte deviendra un peu comme la Guyane »

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Présidente du Medef Mayotte et d’Al’ma, Carla Baltus suit de près les crises du territoire, que ça soit l’insécurité ou le manque d’eau qui pénalisent les entreprises.

Carla Baltus, c’est d’abord une kyrielle de postes : présidente du Medef Mayotte depuis deux mandats, d’Alma, la filiale immobilière d’Action Logement, propriétaire de l’entreprise de transports CMTB, qui compte plusieurs dizaines de bus et plus de quatre millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021… Outre ces missions, la patronne des patrons mahorais s’est imposée dans le débat public en abordant les sujets de société locaux sans jamais concéder de sa franchise, ni de son calme. Il faut dire qu’entre ses responsabilités et les allers-retours entre Mayotte et la Guyane française, sa terre d’origine, l’entrepreneure n’a pas de quoi s’éparpiller.

Mayotte Hebdo : Penchons-nous sur la situation macroéconomique de Mayotte, qui reste pauvre mais aussi l’un des départements les plus dynamiques, notamment en termes de création d’entreprises. Comment, en tant que présidente du Medef local, analysez-vous ce contexte ?

Carla Baltus : La difficulté pour les entreprises, c’est toutes les crises qu’on subit. Si on dit 2011, 2016, 2018, 2020, le Covid, Wuambushu cette année, l’eau, le Caribus… Chaque année, un chef d’entreprise à Mayotte doit créer une ligne crise, anticiper au mieux et prévoir des périodes mortes son activité va baisser, où les salariés ne viendront pas, seront en retard ou contre-performants. L’autre difficulté, à Mayotte, c’est qu’il y a beaucoup de chefs d’entreprise qui ne sont pas assez formés, informés.

M.H. : Vous parliez plus tôt de la délinquance, qui impacte les entreprises, les conditions de vie des salariés, mais aussi le tourisme et les investissements extérieurs. Avez-vous des preuves de cette réticence à s’installer ou investir à Mayotte ?

C.B.: Parfois, des personnes nous approchent au Medef, mais on n’entend plus parler d’eux parce qu’ils se rendent compte que ça ne sera pas évident. Dès qu’on veut faire des investissements, la sécurité coûte cher. Il y a des problèmes de foncier aussi, le territoire est petit. Et puis, même si on a tout ce qu’il faut, la plus belle usine du monde, estce qu’on aura les ingénieurs pour la maintenance des machines ? La bonne DRH pour gérer tout le monde ? Des techniciens qui voudront venir s’installer ? On se rend compte que Mayotte n‘est pas attractif, les personnes ne veulent pas venir. J’ai un mécanicien de haut niveau qui passe ponctuellement dans mon entreprise qui me dit : « J‘ai beaucoup de propositions à très haut salaire. Si j’étais célibataire, je viendrais, mais là j’ai ma femme et ma fille, je ne viendrai pas ». Les gens ont peur pour leurs enfants qui vont à l’école, parce que l’enfant va voir des choses horribles.

M.H. : Un mot sur les coupures d’eau. Nous allons passer à quatre puis cinq coupures hebdomadaires. Comment, à l’échelle de votre entreprise, vous adaptez-vous, pour le lavage des véhicules par exemple ?

C.B. : On ne lave pas les véhicules aussi souvent qu’avant, c’est sûr. Après, on préconise les économies, plutôt prendre un petit seau que de laisser couler le tuyau. On demande aux conducteurs de faire des efforts. Concernant Mayotte, c’est une vraie catastrophe. Le préfet nous a dit, quand on l’a invité au Medef cette année, qu’il n’y aurait pas d’eau cette année, qu’il faut donc l’économiser au maximum pour que ça dure le plus longtemps possible. Mais on n’acceptera plus de vivre les mêmes problématiques l’année prochaine, parce qu’on voit bien qu’il faut une deuxième usine de dessalement, une troisième retenue collinaire, donc il faut lancer les travaux maintenant pour 2024.

Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le Mayotte Hebdo (n°1047) :

Zaidou et Marise : « continuons à faire Mayotte ensemble »

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Ce dimanche 11 juin, le comité de soutien de Zaidou Tavanday et sa suppléante Marise Ali, présidé par le maire de Kani-Kéli a organisé un grand rassemblement à Combani, précisément au lieu-dit ‘Jardin de l’Océan indien’. Il avait convié tous les élus municipaux, départementaux, les délégués et suppléants élus vendredi pour intégrer le corp des ‘grands électeurs’ qui pourront désigner les futurs sénateurs, le dimanche 24 septembre prochain.

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A l’entrée du site sis près du Diwan, les invités devaient attester leur présence. Ce sont en tout 250 personnes qui ont honoré l’invitation, dont étaient étaient recensés 150 ‘grands électeur’, peut se réjouir le conseiller général de M’tsamboro qui n’est autre que le directeur de campagne du binôme Zaidou-Marise. ‘C’est une très belle réussite’, manifeste-t-il. La candidature de Zaidou Tavanday est soutenue par la majorité du conseil départemental, assure le président du CD Ben Issa Ousseni, et par ‘9 maires de notre île’, selon le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila. De nombreux élus non LR, issus de différents courants politiques ont manifesté leur soutien, à l’instar de Jacques Martial Henry chef de fil de l’opposition de l’équipe municipale de Mamoudzou, les deux conseillers départementaux Nadjayedine Sidi et Hélène Pollozec du canton de Mamoudzou 3 pour ne citer que ces élus.

Le candidat Zaidou Tavanday est présenté par ses soutiens comme étant un homme d’expérience et de proximité. Pour l’ancien directeur de cabinet du Conseil départemental, un sénateur, en plus de contrôler et évaluer l’action gouvernemental, « il porte en plus une très grande responsabilité : il est l’élu des élus municipaux et il est l’élu des élus départementaux, il est le porte-voix des collectivités locales ». Le candidat dit vouloir « cultiver ce lien de proximité, durant cette campagne avec les élus locaux, en allant recueillir sous leurs regards leurs doléances, leurs attentes et leurs espoirs. Et c’est ce lien de proximité essentiel qui nous permettra demain de gagner en efficacité et de parvenir à nos objectifs».

« Je serais un sénateur de rassemblement, plus proche et plus à l’écoute des élus locaux »

Zaidou Tavanday avoue que les années de responsabilités passées à la mairie de Mamoudzou et au Conseil départemental lui ont permis « d’appréhender et de mieux comprendre encore la géographie du territoire et les aspirations des Mahorais ». « Je pense connaître les contours des grands enjeux auxquels le territoire fait face », ajoute-t-il. Mais le candidat restera plus que jamais ‘vigilant’ quand on connaît la situation actuelle de lîle marquée par Wuahumbushu.

Il avoue que cette opération lui a « permis surtout de prendre conscience que [le choix des Mahorais] de faire nation avec la France et l’Europe n’est pas quelque chose de gagnée définitivement ». « Nos parents et grands-parents ont fait ce qu’il fallait. Nous en sommes fier aujourd’hui, et nous devons leur rendre hommage plus souvent encore », encourage Zaidou Tavanday.

« Continuons à faire Mayotte ensemble », tel est le slogan de campagne du inôme Zaidou-Marise. « Nous allons devoir continuer à nous battre contre nos ennemis et faire valoir nos droits, tous nos droits, vis-à-vis de notre gouvernement. Nous avons le devoir de faire ce que nous devons faire pour que nos enfants et nos petits enfants soient fiers de nous, à leur tour ». « Je crois profondément, qu’en ces temps troublés, nous devons suivre les traces de nos aînés. Les élus de ce territoire doivent s’organiser pour être en mesure d’échanger entre eux, sur l’ensemble des grands sujets du territoire. Ils doivent être solidaires dans leurs décisions et dans leurs orientations. »

Enfin, l’un des engagements annoncés par Zaidou Tavanday : « si demain la majorité des grands électeurs de notre circonscription m’accorde leur confiance, je serais un sénateur de rassemblement, plus proche et plus à l’écoute des élus locaux ».

« Faire du Jardin Maore une locomotive touristique »

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Alors que le Jardin Maore a déjà ouvert son nouvel hôtel construit à N’gouja, dans la commune de Kani-Kéli, l’inauguration de ce vendredi 9 juin a fait la bascule vers la deuxième phase de travaux prévue dès 2024. Le but reste le même, l’écolodge doit particulièrement s’adapter au lieu et s’efforcer de le préserver.

Le groupe hôtelier Amanta a inauguré, ce vendredi 9 juin, la première partie du Jardin Maore, à N’gouja. Après plus de trois ans de travaux et dix à douze millions d’euros dépensés pour cette première partie, l’écolodge compte depuis peu 27 nouveaux hébergements, un centre nautique, un bar snack, ainsi qu’un bâtiment de services et des logements pour le personnel. Edgard Valero, président et fondateur du groupe Amanta, déclare chercher « à faire du Jardin Maore une référence dans l’hôtellerie à Mayotte, une locomotive touristique et un moteur pour l’économie du Sud. On doit apprendre à mieux produire et mieux consommer. Il faut prendre conscience qu’avec ce modèle basé sur les énergies fossiles et la surconsommation, on va dans le mur ! Cette planète, on n’en a pas d’autres ! ». Le groupe espère pour cela attirer un tourisme écoresponsable et non un tourisme de masse.

S’adapter à l’environnement et non l’inverse

Ce complexe, imaginé dans une démarche écoresponsable, respecte la biodiversité environnante. Aucune fondation des nouveaux bungalows n’a été coulée. Seulement des poteaux en fer supportent le poids des constructions. Julien Segara, responsable technique, explique : « le bâtiment épouse parfaitement la forme du sol. Aucun des poteaux n’a la même taille. On a réfléchi pour que les bâtiments s’adaptent à l’environnement et non l’inverse. Dans un chantier normal, on aurait pris les bulldozers et tout mis à niveau ». Des chambres construites dans des conteneurs, des murs préfabriqués à assembler sur place, les matériaux utilisés sont soit issus d’une agriculture écoresponsable soit ont un bon bilan carbone. Un soin spécial a de plus été apporté à la construction sur pilotis, pour limiter l’utilisation du béton. Car dans ce lieu, la préservation de la faune et de la flore est une des priorités majeures.

Une nouvelle phase de travaux sera amorcée début 2024, elle est estimée à huit millions d’euros. L’équipe du staff rassure les potentiels clients en leur assurant que l’hôtel fonctionnera à 100 % pendant cette seconde phase du chantier.

Le lycée agricole de Coconi participe

La responsable écologie du site, Manon Mauvais, signale qu’ils essaient de mettre en place en partenariat avec le lycée agricole de Coconi, pour « favoriser l’alimentation en circuit court et les produits locaux ». Dès la reprise des cours en septembre, les jeunes viendront et apporteront leur aide au jardin de l’hôtel. Des petits potagers ont été installés derrière les constructions. Les membres de l’équipe ont, avant tout, planté des aromates et exécutent pour l’instant des tests. Il s’agit de savoir s’il y a assez d’ensoleillement, si la terre est bonne. Julien Ségara plaisante : « on espère que ça va porter ses fruits ». Mais ce n’est que le début, l’équipe souhaiterait être autonome en cuisine grâce à leurs plantations.

Miss Excellence : des castings prévus les 17 juin et 7 juillet

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Deux castings pour Miss Excellence Mayotte sont organisés, les samedi 17 juin et vendredi 7 juillet. Ils se dérouleront tous les deux au Domaine de Kavani, derrière Intermarché, de 10h à 15h. Pour participer, il faut tout de même remplir quelques conditions. Il est nécessaire d’être une femme célibataire et sans enfant, avoir entre 18 et 24 ans, mesurer plus de 1m68, parler l’une des langues locales et enfin être en possession d’un passeport valide six mois à partir du mois d’août pour le fameux séjour d’intégration. Pour candidater, il faut appeler le 06 39 03 33 12 ou le 06 39 05 02 76 ou par mail miss.excellence.mayotte@gmail.com.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes