Le centre hospitalier de Mayotte informe que, compte tenu de la situation aux urgences, du lundi 12 juin au dimanche 16 juillet 2023 inclus, la permanence de soins de Kahani sera fermée de 19h à 7h. Le centre de consultations de Jacaranda sera ouvert tous les jours de 7h à 17, y compris les week-ends et jours fériés. Le centre hospitalier explique que « durant les semaines de fermeture nocturne de la permanence de soins de Kahani, les patients sont priés de se rendre dans les centres de soins de proximité ouvert en journée ».
Tentative d’effraction à Kahani sur le site de l’abattoir
Au cours de la nuit de lundi à mardi, le site de l’abattoir d’AVM, à Kahani, a été la cible d’une tentative d’effraction. Selon les équipes de sécurité, vers trois heures du matin, « l’agent de sécurité sur place a vu huit individus venant de devant, avec des coupes-coupes en main et ont escaladé le portail ». Immédiatement, la télésurveillance du site s’est déclenchée et les caméras se sont alors lancées. L’agent de sécurité a essayé de repousser les individus et au même moment, quatre autres ont pénétré dans le site par l’arrière, « il s’est alors retrouvé face à une dizaine d’individus ». Au même moment, la télésurveillance a envoyé des équipes en renfort sur le site, ce qui a permis de mettre en fuite les individus. Rapidement, les forces de l’ordre étaient également sur place.
Daniel Zaïdani et ses anciens collaborateurs en correctionnelle pour détournement de fonds publics
L’ancien président du Conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, devra comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour répondre de plusieurs accusations de détournement de fonds publics sur le budget de cette collectivité qu’il a dirigé pendant cinq ans. Il comparaîtra aux côtés d’Alain Kamal Martial Henry et d’Alhamidi Aboubacar, qui étaient en poste à l’époque.
Il s’agit d’un groupement de plusieurs affaires qualifiées de détournement de fonds publics sur le budget du Conseil départemental de Mayotte. Au premier rang de ces affaires qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre au moment de leur instruction, le dossier dit « Sexion d’Assaut » du nom d’un célèbre groupe de rap français. Ce dossier est le plus emblématique parmi ceux présentés à charge contre l’élu de Pamandzi. L’instruction qui a duré plusieurs années est donc achevée, et la machine judiciaire estime disposer de charges suffisantes à l’encontre de Daniel Zaïdani, mais aussi d’un membre de son cabinet, Alhamid Aboubacar, conseiller spécial à l’époque, et d’Alain Kamal Martial Henry, qui occupait alors le poste de directeur des affaires culturelles du département. Les trois hommes sont poursuivis de manière collégiale et seront jugés à l’audience du 29 août 2023, à 8 heures. Dans cette première affaire, il est reproché à l’ancien président du Conseil départemental d’avoir fait payer par cette institution des billets d’avion à destination de Madagascar en faveur de tous les membres de Sexion d’Assaut, ainsi que leur cachet pour un concert donné le 7 septembre 2012 dans la ville de Diego-Suarez.
Il est aussi question d’un foutari à caractère privé au domicile de Daniel Zaïdani, à Pamandzi le 21 septembre 2012, payé lui aussi à l’aide de l’argent public. Autres faits reprochés à l’ancien Président du CD, la mise à disposition de véhicules de fonction à personnes qui n’auraient pas dû en bénéficier, en favorisant l’acquisition de deux véhicules Peugeot d’une valeur globale de 70 700 €, soit en dehors du seuil des marchés de gré à gré.
Complicité de détournement de fonds publics et assistance
Pour sa part, Alain Kamal Martial Henry, l’ancien directeur du service culturel départemental, est lui poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics commis par Daniel Zaïdani au profit de Sexion d’Assaut. Il lui est reproché plus précisément d’avoir pris part aux négociations en amont et à la rédaction de la convention de financement pour les billets d’avion et le cachet payé au groupe lors de son concert à Diego-Suarez. De son côté, Alhamid Aboubacar, qui faisait campagne pour Jean-Luc Mélenchon lors des dernières élections présidentielles, se voit reprocher « une complicité par aide et assistance du délit d’atteinte à la liberté d’accès et d’égalité des candidats dans les marchés publics » dans l’affaire de l’achat des voitures à plus de 70 000 euros. L’ancien président du CD est maintenu sous contrôle judiciaire jusqu’à la date de ce procès, qui devra faire la lumière sur l’utilisation de l’argent public par le Département de Mayotte, qui en a pourtant bien besoin pour son développement.
Hamada Issilamou, « maire de Tsingoni ou maire à Tsingoni » ?
La récente élection du maire de Tsingoni serait-elle entachée d’un vice de procédure juridique ? Un juriste en droit public en est convaincu, et s’interroge sur la suite que la préfecture de Mayotte pourrait réserver à ce cas pour le moins inhabituel et inattendu.
« Hamada Islam n’est pas maire de Tsingoni, il est seulement maire à Tsingoni ». La formule est de Fahareddine Cheikh-Ahmed, ancien conseiller général de Mayotte et imam à Mramadoudou, dans la commune de Chirongui. Ce juriste en droit public jette un pavé dans la mare en ce début de semaine dans un commentaire relatif à l’élection de Hamada Issilamou, successeur de Mohamed Bacar, récemment déchu de ses fonctions après une décision de justice. Selon ses dires, les deux prétendants à sa succession, MM. Hamada Issilamou et Ali Abdou, n’étant pas conseillers communautaires de la Communauté de communes du centre-ouest (3CO), ne pouvaient être maires à Tsingoni. Fahareddine Cheikh-Ahmed affirme que les textes en vigueur stipulent que « dans toutes les communes, le maire est obligatoirement conseiller communautaire ».
Saïd Maanrifa Ibrahima, président de la 3CO et maire de Mtsangamouji, confirme de son côté que Mohamed Bacar n’est plus conseiller communautaire, mais aussi que Hamada Issilamou ne l’a pas remplacé au sein de l’intercommunalité.
« Maintenant, il est en place et le restera probablement dans la mesure où Mohamed Bacar a décidé de ne pas faire appel de la décision du Tribunal Administratif, continue Fahareddine Cheikh-Ahmed. Par ailleurs, les électeurs de la commune de Tsingoni avaient un délai légal de 5 jours pour contester cette élection et la préfecture de Mayotte avait 15 jours pour valider ou invalider ce scrutin. Ces délais étant malheureusement écoulés, nous sommes en droit de nous demander pourquoi le contrôle de légalité n’a pas réagi devant cette situation. » La question se pose également sur la légalité des actes que Hamada Islam sera amené à prendre en pareilles circonstances.
« Le droit des LGBT est un combat perpétuel »
Refus sur refus, c’est ce qu’a subi le collectif LGBT (Lesbian, Gay, Bisexuel et Trans) de Mayotte. En ce mois de lutte pour la cause LGBT+, des évènements sont organisés par diverses associations. Le 24 juin prochain devait se tenir une soirée organisée par Yannick Somauroo, mais aucun des endroits potentiels n’a accepté de les accueillir, certains ayant déjà des soirées prévues. Le représentant, abasourdi, tente tout de même de mettre en place une soirée de ce type, restant motivé.
Flash Infos : Trouvez-vous qu’il est simple de s’assumer quand on fait partie de la communauté LGBT à Mayotte ?
Yannick Somauroo : Pas du tout. On ne devrait pas avoir honte d’être qui on est. L’homosexualité n’est pas un délit, c’est dépénalisé depuis Mitterrand. Je vis ici et ici, c’est la France. Mayotte ne peut pas être française quand ça l’arrange. C’est un pays laïc et la loi est de notre côté. En plus, nous n’avons aucun lieu pour échanger, se rencontrer et partager nos expériences. C’est ce que nous voulions créer, grâce à une soirée LGBT friendly, mais malheureusement ça ne s’est pas fait. Peu osent s’affirmer à cause des insultes, des menaces… Certains élus locaux nous ont déjà menacé. C’est dur de vivre caché, on ne doit pas avoir honte, la honte ce sont ceux de l’autre camp qui devraient la ressentir. Nous sommes pourtant si nombreux. On peut quand même remarquer que les étrangers s’assument plus. Mais c’est très tabou, beaucoup ont honte, voire peur. On ne fait rien de mal, il faut rester nous-même.
FI : Pourquoi n’avez-vous pas réussi à organiser cette soirée ?
Y.S. : Malheureusement, aucun des lieux n’a accepté. On avait demandé à trois établissements, on avait eu des accords verbaux, certains semblaient même emballés par l’idée, puis du jour au lendemain plus aucune réponse. Nous avions même lancé les impressions des affiches. Franchement, on l’a très mal vécu, ça fait un coup au moral. Mais je pense qu’on nous refuse pour trois raisons : pour l’image et un établissement nous l’a clairement dit, par peur et pour la religion. Mayotte reste un département très ancré dans la tradition et la religion. C’était censé être une soirée test, pour voir ce qu’on pouvait faire, qui on pouvait réunir. Ça devait aussi être une soirée de lancement pour l’association. Une bonne manière de rencontrer des gens et de trouver de nouveaux membres.
FI : Avez-vous prévu d’autres évènements ?
Y.S. : Bien sûr ! On va le faire, on n’abandonne pas. Le droit des LGBT est un combat perpétuel. Comme disait Nietzsche, « tout ce qui ne tue pas me rend plus fort ». Les refus me donnent encore plus envie de faire cette soirée. Ça me motive. C’est un peu de la provocation, mais je ne peux pas m’en empêcher. Ce n’est pas une honte de faire partie de la communauté. Pour l’instant, notre évènement est reporté en septembre. Mais c’est sûr qu’il se fera avant la fin de l’année. Je suis déterminé. Mais à long terme, on aimerait pouvoir mettre en place des débats ou des bivouacs. On aimerait devenir une maison et apporter notre aide et répondre aux questions de parents, de professionnels ou juste de personnes qui se cherchent.
FI : Y a-t-il d’autres associations qui défendent les droits des personnes LGBT à Mayotte ?
Y.S. : Il y a l’association contre le VIH, mais sinon rien du tout. La communauté est si peu représentée. On nous assimile à des sauvages, des fous. On est extravagants et alors ? Ce n’est pas un crime. C’est vraiment une perte. Nous ne faisons rien de mal.
Les établissements contactés démentent les faits
Chacun des établissements contactés par l’organisateur a, selon ses dires, différentes raisons d’avoir refusé. Un des établissements affirme n’avoir eu aucun contact avec l’association, ni avoir eu même connaissance de leur souhait d’organiser une soirée. Le second affirme que niveau organisation, cela était impossible pour eux, ayant des soirées tous les week-ends. Et le dernier soutient qu’ayant des gens qui séjournent dans leur structure, c’était un frein pour mettre en place ce type d’évènement. Ils soutiennent que ça serait beaucoup trop bruyant et que ça dérangerait les clients. Il n’y a selon eux aucun rapport avec l’image ou quoi que ce soit d’autre.
Les élèves de M’Gombani sensibilisés à l’économie
Au collège de M’Gombani à Mamoudzou, une cinquantaine d’élèves étaient rassemblés pour recevoir leurs passeports d’éducation économique, budgétaire et financière EDUCFI. Le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, a remis en mains propres leurs diplômes aux étudiants mahorais, ce mardi 13 juin.
Les élèves de la quatrième Zola sont les premiers à s’installer dans la salle d’audiovisuel du collège de M’Gombani. Beaucoup manquent à l’appel, préparant le brevet. Deux classes de quatrième et une classe de troisième sont réunies pour la remise du passeport qui atteste de leur apprentissage.
Au long de cette année scolaire, les élèves ont appris les bases de l’économie et de la finance. « Pour plusieurs raisons, explique Patrick Croissandeau, le directeur de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM). D’abord pour comprendre et appréhender comment fonctionne l’économie mais aussi pour qu’ils fassent les bons choix plus tard ». Après des cours d’économie, de finance et de budget simplifiés, les élèves ont répondu à un questionnaire de dix items pour obtenir ce passeport.
Pour leur professeur d’histoire-géographie, Ali Hamid, cet enseignement est primordial : « Nous vivons dans une société capitaliste où ils vont être amenés dans le futur à avoir des échanges avec l’argent tous les jours ». Il explique aussi que le but du programme est de préparer les enfants à mieux comprendre l’impact, l’utilité de l’argent et comment le gérer, pour qu’ils sachent s’en sortir seuls : « Beaucoup vont finir par faire des études en métropole, il faut qu’ils puissent faire face à des éventuels imprévus économiques ».
« Les jeunes sont l’avenir, et comme ils sont dépendants de ce modèle-là, il faut les éduquer à ce sujet », soutient Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de l’île aux parfums, qui souhaite d’ailleurs réitérer cette formation l’année prochaine. Les élèves ont ensuite été appelés un à un sur l’estrade avec leurs classes respectives. Le recteur, accompagné du directeur de l’IEDOM, ont remis, ensemble, les passeports aux élèves en les félicitant.
« Pourquoi doit-on épargner ? », questionne Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte
aux élèves. Les réponses jaillissent. Pour faire face aux imprévus, mais pas que. « Pour accomplir nos rêves », lui répond Inayat, jeune fille de la troisième Abidjan. « Ce programme m’a aidé et m’aidera dans le futur à mieux gérer mon argent, ne pas le gaspiller. J’ai appris beaucoup de choses, comme par exemple comment fonctionne un crédit à la banque », témoigne la jeune fille.
Ali Hamid décrit cet apprentissage comme un « franc succès ». Les élèves auraient été très curieux et intéressés. Les questions ont fusé : « Ils ne cessaient de poser des questions, comment gérer son budget mensuel, quelles dépenses on ne doit pas faire. En tout cas, ils ont compris que la nécessité n’est pas d’avoir de l’argent mais surtout de le gérer correctement »
Douze ans de prison pour avoir assené des coups de machette à son beau-père
Toibrani M., 23 ans, était assis sur le banc des accusés en ce début de semaine pour des faits remontant au 20 décembre 2020 – date à laquelle il a commis une tentative de meurtre envers son beau-père. Ce dernier a reçu plusieurs coups de machette sur des parties vitales, dont la tête et la cage thoracique. Les motivations de l’accusé sont floues et les témoins de la scène – membres de sa famille – sont restés évasifs tout au long de l’audience. Ces deux jours de procès aux Assises doivent faire la lumière sur ce qu’il s’est passé au cours de cette nuit de décembre 2020.
La salle est vide. Les parties civiles ne sont pas présentes et nul ne sait si elles arriveront au cours du procès. Difficile pour ces dernières de se positionner alors que l’homme assis sur le banc des accusés n’est autre qu’un fils ou un frère pour elles. Toibrani M. est Comorien, il a 23 ans et n’en avait que 21 au moment des faits. Il ne prononcera que quelques mots au cours des deux jours de procès – par peur ou par mépris pour la justice ? Impossible à savoir.
L’autre grande inconnue qui plane sur ce procès reste la victime, qui est le beau-père de l’accusé. Alors que ce dernier était hospitalisé à La Réunion à la suite de son agression, il s’est enfui de l’hôpital début 2021 et n’a plus donné signe de vie depuis. Cela fait maintenant deux ans que la victime est recherchée dans le cadre de l’enquête mais aussi et surtout car cet homme se trouve en situation irrégulière.
Un règlement de compte familial sous couvert d’amour et d’alcool
Tout s’est déroulé dans la journée du 20 décembre 2020. Il est midi quand Toibrani M. se rend dans la case de sa mère, située à Bandraboua. Rien d’inhabituel ne s’y passe, excepté une légère altercation entre Toibrani M. et son beau-père au sujet de la présence de la petite-amie du jeune homme. Le ton monte, les gestes s’agitent, les affaires de la jeune femme sont jetées au sol… L’ambiance reste tendue jusqu’à ce que le couple quitte les lieux avant d’y revenir à la tombée de la nuit. Il est 20 heures quand Toibrani M. retourne chez sa mère, à la rencontre de son beau-père. Le garçon a consommé une dizaine de bières au cours de la journée et il est, d’après sa demi-sœur, témoin de la scène, fortement alcoolisé à ce moment.
« S’il avait pu m’attraper, je serais mort », déclare Toibrani M. devant la Cour. Le garçon explique avoir dû se défendre contre son beau-père en se munissant de sa machette. Mais la Présidente, Madame Brun, revient justement sur la présence de cette machette qu’il a dissimulée dans son bas de pantalon lors de son retour. « Elle venait d’où cette machette ? Et pourquoi vous l’aviez sortie alors que votre sœur a assuré qu’à aucun moment votre beau-père n’a voulu vous agresser ? », demande d’un ton inquisiteur Madame Brun. L’accusé peine à répondre, prétextant qu’il n’a plus de souvenirs de la scène.
Cette excuse de l’amnésie, Toibrani l’utilise à plusieurs reprises au cours de l’audience. Comme lorsqu’il doit se justifier de l’utilisation d’un briquet, menaçant de brûler le canapé au moment de l’altercation. « Je ne sais pas pourquoi j’ai sorti le briquet », déclare-t-il. La demi-sœur de Toibrani, Nadia Y., reste aussi mystérieuse lors de ses déclarations devant la cour. Elle était pourtant plus bavarde au moment de son interrogatoire auprès des gendarmes, peu de temps après les faits. « Il avait l’intention de le tuer, vu les coups qu’il lui a porté à la tête, leur avait-elle déclaré. Il voulait le terminer, j’en suis sûre ! »
Livré à lui-même à 11 ans après l’expulsion de sa famille
Dans sa plaidoirie, son avocat, Maître Soumetui, a insisté sur l’enfance compliquée – voire « chaotique » de Toibrani M. Il a grandi dans une famille globalement stable jusqu’à l’âge de 11 ans, avant que ses parents ainsi que ses frères et sœurs ne soient expulsés en direction de l’île d’Anjouan. Le jeune homme a alors vécu une vie d’errance et de misère teintée d’alcool et de violence. « Ce garçon a des failles dans sa construction, il s’est retrouvé seul et n’avait pas de repères », formule son avocat. C’est ce qu’a confirmé l’expert psychiatrique lors de son enquête qui décrit la personnalité du jeune homme comme étant « peu structurée » – ceci dû à un « profond manque affectif qui l’a empêché de se construire normalement ».
Malgré ces mots, l’avocat général a tenu à souligner que Toibrani M. avait conscience de ce qu’il faisait ce jour-là, car il est revenu chez sa mère muni d’une machette, ceci plusieurs heures après la première altercation. Il insiste également sur les zones du corps de la victime visées par le jeune homme : la tête, la zone claviculaire et la cage thoracique. « Il faut noter que Toibrani M. a continué d’asséner les coups alors même que la victime était tombée à terre après le premier coup […]. Il y avait donc une volonté d’intenter à la vie de son beau-père », affirme amèrement l’avocat général. Ce dernier a également souligné la consommation d’alcool quotidienne et conséquente du jeune homme qui « n’est pas la cause de la tentative de meurtre mais qui a favorisé le passage à l’acte ».
Au moment du délibéré, Toibrani M. reste stoïque, impassible, comme s’il n’avait pas conscience de ce qui était en train de lui arriver. La salle est calme mais l’ambiance est pesante. La Présidente Brun vient rompre le silence et prononce d’un ton clair la décision de la Cour : douze années de réclusion criminelle, auxquelles s’ajoute une interdiction de détenir une arme pour une durée de dix ans. Le jeune homme ne sourcille pas et se laisse menotter par les deux gendarmes qui l’escortent. Il quitte la salle, sans même un regard pour ses proches.
Abdallah Hassani : « Il faut apporter pas mal de changements au MDM »
Il est réputé peu bavard, surtout avec les médias. Abdallah Hassani, sénateur sortant de Mayotte, décide de rompre le silence. Dans nos colonnes, il s’exprime sur un certain nombre de sujets importants, notamment l’opération Wuambushu en cours sur le territoire.
Flash infos : Monsieur le sénateur, vous ne briguez pas un second mandat cette année, mais il est opportun d’abord certains sujets avec vous. Pourriez-vous nous expliquer avant tout le rôle d’un sénateur en France ?
Abdallah Hassani : En France, les sénateurs sont communément surnommés « les sages de la République », bien qu’ils aient au–dessus d’eux le Conseil constitutionnel. Au Sénat, la moyenne d’âge est d’une cinquantaine d’années, en fait il s’agit majoritairement de personnes qui ont déjà roulé leur bosse. La plupart d’entre nous avons été d’anciens maires, même s’il n’est pas à exclure que certains arrivent à se faire élire sénateur sans passer par cette case d’anciens élus locaux. C’est pour cela qu’on désigne les sénateurs comme étant les représentants des collectivités locales. Pour caricaturer, je dirais qu’on ne peut pas être sénateur sans avoir au préalable passé le stade d’ancien élu local, savoir comment marche une commune. Comme dans toute assemblée démocratique, il y a au sein de la nôtre une majorité et une opposition. Dans mon cas personnel, une fois élu, je suis arrivé à Paris avec une carte de membre de l’UDI alors même que durant ma campagne électorale, j’ai croisé le représentant local de cette formation politique à qui je n’ai pas manqué de souligné mon adhésion à ce parti. Je pensais qu’il allait venir me soutenir, mais il ne m’a guère prêté attention. J’ai été élu, en binôme avec Thani Mohamed-Mohamed, lequel avait souhaité ce tandem depuis 2011 déjà. À cette époque, Adrien Giraud avait souhaité se présenter et j’ai considéré qu’il méritait ce fauteuil eu égard à son engagement politique passé au service de Mayotte. C’est donc naturellement que nous avons travaillé ensemble en 2017. Lorsque j’ai été élu, nous avons pris le même avion pour Paris et je l’ai rejoint dans La République en marche d’Emmanuel Macron bien que je n’ai pas officiellement adhéré à ce parti.
F.I. : Est-ce que justement la position de sénateur ne peut pas permettre d’impulser un nouveau leadership à Mayotte ?
A.H. : La situation actuelle est différente de celle que nous avons connu auparavant. À l’époque, il n’y avait que deux partis politiques dans l’île, le MPM et le RPR. Ils maîtrisaient parfaitement les choses. Aujourd’hui, personne ne veut de parti. J’ai des amis dans différentes formations, notamment des LR qui appellent de leur vœux une restructuration du MDM. Ils estiment que ces deux grandes formations peuvent s’entendre et travailler ensemble sur de grands projets structurants car nous avons en commun un héritage de nos anciens qui est le développement de Mayotte. J’ai vu comment s’est passée mon élection à la tête du MDM. On m’a mis la pression en s’appuyant sur le fait que Marcel Henry était sénateur et président de ce mouvement. Moi, je leur ai fait remarquer, que lui, comme Adrien Giraud d’ailleurs, étaient présidents d’abord avant d’être élus sénateurs. Rien n’impose donc qu’il faille être président parce que l’on est sénateur. Mais d’autres ont continué à me presser d’accepter de tel sorte qu’à la fin j’ai dû rédiger ma lettre de candidature complètement au dernier moment, le 30 août 2017. Daniel Zaïdani peut le prouver, puisqu’interrogé en novembre, il a déclaré que la seule personne à se déclarer candidat c’était Hassani.
F.I. : Dans quelle situation se trouve exactement le MDM aujourd’hui ? Quelle sont les perspectives de reconstruction de ce parti ?
A.H. : Il y a eu tellement de choses dans la vie de ce parti, notamment des statuts très mal faits. La présidence a été assurée par Moizari, il a fallu dresser les comptes qui n’avait pas été envoyé à la haute autorité depuis 2011. Élu en 2017, j’arrive à Paris pour présenter mes comptes de campagne et là, on m’annonce que je vais perdre mon mandat. J’apprends à cet instant que le MDM n’a pas d’existence légale. Après les investitures, il nous avait été exigé un dépôt de 5.000 euros sur le compte du parti. La moitié de cette somme m’a été remboursée après le vote. Mon mandataire qui n’était pas au fait des choses a pris le chèque et l’a versé dans mon compte de campagne alors qu’il aurait fallu me restituer personnellement les 2.500 euros. Sur ce postulat, le Conseil constitutionnel a estimé que le MDM ne pouvait pas financer ma campagne électorale dans la mesure où il n’existait pas officiellement. J’ai pris l’attache d’un avocat constitutionnaliste qui a défendu mon cas devant les sages avec Fabius à leur tête qui se gaussait de moi. Notre ligne de défense a été que j’ignorais tout cela et que pour moi le MDM existait toujours comme parti. Au terme de la plaidoirie de mon avocat, Laurent Fabius me demande si j’ai quelque chose à rajouter. Alors, j’insiste à nouveau sur mon ignorance au sujet de la situation du MDM, notamment parce que je n’étais plus membre du bureau et qu’il s’agissait là de mon propre argent. L’argent de ma campagne ne m’a été remboursée mais j’ai pu garder mon mandat.
F.I. : Ne croyez-vous pas que votre parti a besoin d’épouser de nouvelles causes ? Se fixer de nouveaux objectifs en adéquation avec les besoins réels de la société mahoraise ?
A.H.: Ma conviction est qu’il faut lui apporter pas mal de changements, y compris son appellation. Il y a une nouvelle génération qui aspire à prendre les rênes du MDM. La difficulté est que beaucoup d’entre nous affichent une fidélité absolue à Marcel Henry, le fondateur de notre parti. J’ai réexpliqué à certains de mes proches comme Ali Mohamed de Mtsamboro qu’il est nécessaire de changer le nom de notre formation politique pour nous rapprocher de la jeune génération. On me répond que ma base de nos militants ne suivra pas si nous nous éloignons trop des idées de Marcel Henry. Je pense qu’il faut proposer quelque chose qui aille dans le sens de la continuité de l’œuvre de nos pères sans pour autant s’arc-bouter sur ce qu’ils ont réalisé. Cela est déjà fait ! Certes, ça doit rester dans le conscient collectif mais aujourd’hui on est plus dans la lutte pour le maintien de Mayotte dans la République française. Cela a été leur œuvre, leur réussite.
F.I. : Justement Monsieur le sénateur, la jeune génération vous reproche parfois une incapacité à aller de l’avant…
A.H. : Effectivement, nous devons, à présent, fixer le cap sur le développement de Mayotte. Mais cela exige de la pédagogie, de monter quels sont vraiment les projets qu’on serait amené à développer. Il y a deux axes pour cela, l’économie informelle qui est totalement détenue par les étrangers, non seulement ceux qui sont réguliers mais surtout ceux qui sont irréguliers. On les exploite parce que les Mahorais ne veulent plus rien faire. Cela est un mal français me direz-vous. Même à Paris, si vous appelez un plombier vous verrez arriver un latino-américain. Mais à côté de cette généralité, il y a d’autres petits métiers tels que les femmes de ménage. Vous ne trouvez jamais de Mahoraise dans ce secteur. Idem dans la pêche, etc…
F.I. : Dans l’opération Wuambushu, il y a un volet lutte contre l’immigration clandestine. Quelle est votre position justement ?
A.H. : Effectivement, nous les Mahorais avons une grande responsabilité dans cette affaire. C’est nous qui gardons ces gens-là, l’état d’esprit général est qu’il ne faut pas accuser les Mahorais car c’est le rôle de l’État français d’empêcher ces personnes d’arriver sur le territoire. Ce que je dis à ces personnes c’est que si vraiment il était possible de le faire, l’Europe l’aurait déjà fait. Elle dispose de moyens colossaux mais elle n’y arrive pas parce qu’il existe des règles internationales qu’elle doit respecter. Au regard des conventions signées, on ne peut pas empêcher les gens de venir sur le sol européen. Il faut les filtrer, les renvoyer chez eux tout en sachant que ça consomme beaucoup d’argent. On ne peut pas dire que notre marine doit couler le bateau qui arrive dans le lagon. Et de toute façon, je ne vois pas comment la France peut mettre un mur entre Anjouan et Mayotte. Les États-Unis ont essayé de le faire avec le Mexique et ça ne marche pas. Donc je pense que la meilleure solution pour nous les élus mahorais, c’est de nous mettre autour d’une table et d’examiner ensemble ce qui est possible de mettre en pratique. Il faut éviter les effets d’annonce comme le fait le député Mansour Kamardine. Dans la mesure où il a eu une telle idée, je pense que l’idéal aurait été qu’il réunisse l’ensemble des élus et débattre du sujet pour arrêter une position commune à la fin de la discussion. Le souci est qu’au final, il va y avoir un amalgame au sein de l’opinion publique alors qu’il aura affirmé cela tout seul dans son coin sans avoir consulté personne. Il est urgent que nous tenions une table ronde pour savoir quelles mesures allons-nous demander à l’État à l’issue de cette opération Wambushu.
F.I. : Justement, selon vous, que faut-il faire après cette opération ?
A.H. : Nous avons trop souvent ignorer nos voisins. Bien sûr, ils sont les premiers à ne pas vouloir discuter avec nous. J’ai en mémoire notre déplacement à Moroni en 2017, avec les députés Ramlati Ali, Mansour Kamardine et le sénateur Thani Mohamed–Soilihi. Les Grands-Comoriens ne voulaient pas qu’on participe aux travaux. Il a fallu que le président Azali Assoumani tape du poing sur la table pour que notre présence soit acceptée. Mais vu leurs propos, il me semble qu’ils commencent à comprendre que chez eux là-bas rien ne marche. Je connais un Franco-comorien originaire de Dzaoudzi-Labattoir, ancien maire d’une commune à la Grande-Comore qui s’est maintenant installé dans le quartier des Hauts- Vallons. Il a admis avoir jeté l’éponge parce que ça ne marche pas malgré deux mandats successifs. Il m’a avoué qu’il n’y aura jamais de développement là-bas à la Grande-Comore. Il y a tellement de freins sur le plan sociétal que rien ne bougera pendant très longtemps. C’est pour cela qu’il faut essayer de trouver des passages.
Mort d’un petit garçon de 18 mois après un accident dramatique
Une famille a vu sa vie tourner au cauchemar, à Bandrélé, le 15 juin 2022, lorsqu’au détour d’un virage un automobiliste percute un jeune enfant de dix-huit mois. Le petit garçon a été déclaré mort à l’arrivée de l’hôpital. Le jugement sera rendu le 27 juin prochain.
Alors qu’il jouait avec ses frères et sœurs, un petit garçon de dix-huit mois s’est fait mortellement percuter par une voiture. Aux alentours de 10 heures dans la journée du 15 juin 2022, un pompier conduisant son 4×4 – non assuré – a percuté le jeune enfant. Il roulait selon lui doucement dans un virage de la commune de Bandrélé, où il aurait évité un nid de poule. En continuant sa route, il aurait aperçu deux femmes lui courir après pour lui dire qu’il avait renversé le bambin. L’homme, dans l’incompréhension, aurait immédiatement appelé les secours. L’enfant transporté d’urgence au centre hospitalier de Mayotte (CHM) a été déclaré mort à son arrivée.
Le prévenu comparait ce mardi 13 juin au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour homicide involontaire, conduite sans assurance, sans contrôle technique, sans certificat d’immatriculation et à une vitesse excessive. Absent lors de l’audience, il soutenait lors de son interrogatoire : « je n’ai pas vu cet enfant ». Le petit garçon ne mesurant que 82 centimètres, il apparaissait plus petit que la voiture. Le président, Bruno Fisselier, note que l’endroit est étroit et que la visibilité est mauvaise à cause de la végétation sur le bord de la route. Le médecin légiste confirme que les lésions sur le corps de l’enfant se situent majoritairement sur la tête et le cou. Ce qui corrobore la version du prévenu. Ce dernier a d’ailleurs très mal vécu ces évènements, se sentant extrêmement coupable.
Une culpabilité familiale
La mère de la jeune victime a elle aussi été entendue par les policiers. Elle avait déclaré : « je ne sais pas ce qu’il s’est passé, il jouait avec sa sœur et il s’est échappé, c’est elle qui s’occupe de lui. Elle fait tout ». Bruno Fisselier signale que « comme beaucoup de familles à Mayotte, ce sont les autres enfants qui s’occupent des plus jeunes ». La jeune fille, 12 ans à l’époque, a fondu en larmes devant les forces de l’ordre, submergée par la culpabilité. Elle a déclaré que son frère avait traversé juste devant elle et confirme la version du conducteur : il ne roulait pas très vite. Elle ajoute qu’elle ne savait pas où était sa mère.
L’avocate de la partie civile, maître Baudry, souligne que la grande sœur porte désormais toute la responsabilité de cet accident et qu’elle est traumatisée. Elle soutient que « cette mère doit apprendre à vivre avec l’absence de son enfant. Aucune peine ne sera jamais à la hauteur de la perte d’un fils ».
Quant à lui, l’avocat de l’automobiliste notifie que son client est inoffensif et qu’il « passe son temps à sauver des vies. C’est un malheureux accident ». Il demande de plus la relaxe pour l’excès de vitesse. Le tribunal correctionnel de Mayotte reporte finalement le jugement au 27 juin 2023.
Un violeur s’évade et prend deux mois
Un détenu s’est « évadé ». En effet, un homme n’a pas respecté les obligations de détention auxquelles il devait se soumettre, soit passer la nuit au centre de détention et rentrer avant 18 heures, alors qu’il purge une peine de prison de 16 ans pour viol et devait sortir en novembre 2023. Dans la nuit du 21 au 22 octobre 2022, il n’a respecté aucune de ses contraintes. Il avait donc disparu. Le prévenu affirme que sa femme enceinte était malade et que même s’il savait qu’il était en tort, il ne pouvait pas rentrer. Le procureur souligne une « intention délictuelle ». Pour sa défense, l’homme affirme qu’il avait « beaucoup de préoccupations ce jour-là ». Il ajoute qu’il souhaite se réinsérer professionnellement, ayant d’ailleurs déjà une entreprise. Le tribunal correctionnel de Mayotte l’a reconnu coupable et l’a finalement condamné à deux mois de prison.
Deux ans de prison pour l’incendie du collège de Dzoumogné
Après de multiples dégradations à Mamoudzou et à Dzoumogné le 24 juin 2022, un jeune homme de 23 ans comparaissait ce mardi 13 juin pour répondre de ses actes. Avec son acolyte, ils avaient incendié une salle de cours contenant du matériel électronique (ordinateur, claviers, câbles…). L’ADN du jeune homme a été retrouvé sur la scène. Les autorités ont aussi retrouvé une bouteille qui avait contenu de l’essence. « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, c’est l’autre qui m’a dit de le faire. J’étais alcoolisé. Il y a des choses dont je me rappelle et d’autres non ». Finalement, le tribunal l’a reconnu coupable des faits au collège de Dzoumogné et l’a condamné à 2 ans de prison. Pour les dégradations commises à Mamoudzou, il a été relaxé.
Arts martiaux : Mansara Abdou en haut de l’affiche
Pour sa deuxième année, Mansara Abdou, jeune karateka mahoraise licenciée au De Barros karaté club, accroche une très belle médaille d’argent lors de la Coupe de France zone sud (en moins de 47 kilos), qui se disputaient à Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne). Le conseil départemental de Mayotte, par la vice-présidente Zouhourya Mouayad Ben, exprime « sa fierté de voir cette jeune et prometteuse sportive décrocher une belle distinction. C’est tout Mayotte qui salue ce très beau titre ».
Montrer ses pieds, une nécessité !
Chaque année, depuis 20 ans, Le 15 juin est célébrée la journée nationale de la santé du pied. Consulter un podologue une fois par an vous permettra de réduire les risques d’atteinte de la santé du pied et surtout de vous apporter des conseils de prévention. Seulement 54 % des Français sont déjà allés chez un podologue et uniquement lorsqu’ils ont ressenti des douleurs. Dans le cadre de la journée nationale de la santé du pied, l’association des podologues de Mayotte et le réseau Rédiab Ylang 976 organise une journée dédiée le jeudi 15 juin entre 8h et 15h, pour bénéficier d’une consultation gratuite ! Rendez-vous place de la République à Mamoudzou, pour montrer ses pieds, mais aussi pour poser des questions aux experts.
Journées européennes de l’archéologie à Acoua
Les Journées Européennes de l’Archéologie sont de retour avec le musée de Mayotte (MuMA), pour une nouvelle édition en partenariat avec la commune de Acoua le samedi 17 juin 2023 à la mairie de Acoua. Au programme de cette journée, après le lancement en présence des élus départementaux et municipaux, des animations autour de l’archéologie de 9h30 à 12h. Divers ateliers seront donc proposés (bac de fouille, céramologie, perles de l’océan Indien et mobilier archéologique) afin de découvrir le monde de l’archéologie, ses métiers et ses techniques. Tout au long de la journée, les visiteurs pourront découvrir une exposition sur panneaux « Archéologie australe » qui présentera les résultats de plusieurs opérations archéologiques menées à Mayotte, ainsi que les métiers de l’archéologie.
Rencontre avec des architectes-conseils pour les projets de construction en Petite-Terre
Le président de la communauté de communes de Petite-Terre, Saïd Omar Oili informe la population de la Petite-Terre de la tenue d’une séance de conseils gratuite avec les architectes du Conseil d’Architecture, Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) de Mayotte. Cet événement se déroulera dans les locaux de la CCPT, rue PPF à Pamandzi, le mercredi 28 juin 2023, de 9h à 11h, à la salle Ylang.
Trois architectes seront présents pour offrir des conseils personnalisés aux particuliers. Les architectes-conseils pourront orienter et conseiller la population dans leurs futurs projets de construction notamment sur l’aspect architectural, urbanistique et environnemental. C’est une occasion unique de venir poser toutes les questions aux architectes-conseils et de bénéficier de leur expertise. Afin de mieux organiser cette matinée d’échange, il est vivement conseillé aux intéressés de signaler leur présence par mail à l’adresse suivante : urbanisme@cc-petiteterre.fr ou appeler le 0639 40 18 14.
Tournoi de basket 3×3 à Mamoudzou ce week-end
Le club du TCO Mamoudzou, en collaboration avec la Ligue de Basket Régionale de Mayotte, organise un tournoi de basket 3 contre 3, qui aura lieu les 17 et 18 juin, place de la République à Mamoudzou. Cet événement d’envergure promet d’être un moment fort en compétition, en énergie et en divertissement pour les participants et les spectateurs présents. En tant que club de basketball de renom et en partenariat avec la Ligue de Basket Régionale de Mayotte, l’objectif est de promouvoir le sport et de développer la passion pour le basketball. Ce tournoi de basket 3 contre 3 constitue une occasion unique pour les joueurs de tous niveaux de se rassembler, de démontrer leurs compétences et de participer à une expérience sportive dynamique et captivante. Inscriptions au 0639 69 59 99.
Neuf candidats qui rêvent du palais du Luxembourg

Les deux postes de sénateurs de Mayotte seront en jeu, le dimanche 24 septembre. Si Thani Mohamed Soilihi se représente, ce n’est pas le cas d’Hassani Abdallah. Tour d’horizon des potentiels candidats souhaitant accéder au palais du Luxembourg, siège du Sénat.
Alors que les conseils municipaux des 17 communes de Mayotte avaient jusqu’à vendredi pour désigner les délégués qui rempliront le rôle de grands électeurs lors des échéances sénatoriales, ces dernières se préparent en coulisses. Neuf candidats* y pensent ou se sont déjà déclarés.
Thani Mohamed Soilihi, le sortant

Candidat à sa propre réélection, Thani Mohamed Soilihi fait forcément figure de favori. Le Sadois enchaine les victoires depuis 2011 et souvent avec une belle avance. Pour réaliser un troisième mandat d’affilée, il s’appuie sur son bilan au sein du Sénat où il siège dans le groupe RDPI (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants). Il sera sans doute le seul représentant de Renaissance (ex-La République en marche), le parti présidentiel ayant décidé de donner la prime aux sortants en outre-mer.
Mouslim Abdourahmane, le sudiste

Il aurait pu prétendre à une étiquette Renaissance, mais il a préféré rester indépendant. Le maire de Bouéni et actuel chargé de mission du Conseil départemental, Mouslim Abdourahmane, souhaite aider son île, cette fois-ci en postulant à un poste de sénateur. Actif dans l’association des maires de Mayotte, il a l’avantage d’interagir avec les élus municipaux. Ces derniers composent 94% du collège des 540 grands électeurs mahorais.
Saïd Omar Oili, le cador

Ancien président du Conseil départemental de Mayotte et actuel maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd « S2O » Omar Oili compte désormais sur le mandat national de sénateur pour conforter sa place dans le paysage politique mahorais. En 2014, il s’était déjà présenté aux élections sénatoriales et avait fini en troisième position. Le fondateur du parti Néma (Nouvel Élan pour Mayotte) espère désormais faire mieux.
Zaïdou Tavanday, le conseiller

Il fait partie de l’entourage du maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, et a été directeur de cabinet au Conseil départemental de Mayotte. Zaïdou Tavanday, actuellement en charge des grands événements dans la plus grande commune de Mayotte, baigne depuis longtemps dans la politique et a même été candidat aux élections départementales de 2015 et 2021. Cette fois-ci, il portera les couleurs du parti Les Républicains (LR) en septembre.
Nadjim Ahamada, l’avocat

Le Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM) pensait présenter le même duo qu’en 2017 avec l’avocat Nadjim Ahamada et le sénateur sortant, Abdallah Hassani. Sauf que le deuxième a préféré décliner pour raisons de santé. Au sein du MDM qui connaît encore des divisions, l’avocat de Mamoudzou devient donc le seul représentant de son parti. Un moindre mal pour lui. Arrivé cinquième au deuxième tour en 2014, il avait vu une bonne partie de ses voix se reporter sur Abdallah Hassani, étant alors mieux placé pour suivre Thani Mohamed Soilihi au Sénat.
Abdoul Doukaini, le soldat

Éliminé avant même d’avoir commencé, Bacar Mohamed a dû laisser son étiquette de candidat Les Républicains à la suite de sa condamnation pour avoir embauché des artisans sans avoir respecté les marchés publics. En effet, une peine d’inéligibilité de trois ans l’empêche de représenter le parti LR dont il est le président fédéral. C’est donc le secrétaire départemental et directeur général adjoint de la mairie de Tsingoni, Abdoul Doukaini, qui devra remplir ce rôle à sa place.
Anchya Bamana, l’héritière

Son nom est bien connu de tous les Mahorais. La fille de Younoussa Bamana, Anchya, est pour l’instant la seule femme pressentie au scrutin de septembre. Elle n’est pas encore officiellement candidate, mais la cadre de l’Agence régionale de santé y pense sérieusement et se fait de plus en plus présente à travers son parti, Maore Solidaire. Au-delà du patronyme qu’elle porte, elle a déjà exercé des responsabilités au niveau local, en tant que maire de Sada, de 2014 à 2020.
Salim Nahouda, le syndicaliste

Salim Nahouda s’est fait connaître sur l’île via ses activités syndicales, notamment à la CGT où cet employé d’Électricité de Mayotte (EDM) était secrétaire général de la section mahoraise. Par l’intermédiaire de son syndicat, il a gardé la présidence de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) de 2012 à 2022. Ces dernières années, il s’est rapproché des collectifs, s’assurant du soutien de la députée Estelle Youssouffa pour cette future échéance.
Théophane « Guito » Narayanin, l’entrepreneur

C’est l’une des inconnues de cette élection sénatoriale. « Guito » compte-t-il de nouveau se lancer en politique ? Le chef d’entreprise laisse planer le doute. Sa défaite au second tour des élections législatives de 2022 n’a pas calmé ses ardeurs. Au contraire, il dit toujours s’entretenir avec des élus locaux et a clairement affirmé à plusieurs reprises qu’il pourrait y aller.
*Nous n’avons pas eu connaissance d’autres candidatures. Mais il y a encore du temps, les potentiels candidats doivent se faire connaître auprès de la préfecture de Mayotte, lors de la semaine du 4 au 8 septembre.
Les vestiges de l’usine sucrière d’Hajangoua « ne demandent qu’à être valorisés »

Le Conservatoire du littoral et la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou s’engagent pour la valorisation et la restauration des vestiges de l’usine sucrière d’Hajangoua. Afin de nommer officiellement l’intercommunalité gestionnaire du site, une convention a été conclue entre les deux entités par Agnès Vince, directrice du Conservatoire du littoral et Rachadi Saindou, président de la Cadema.

Cadema).
À Mayotte, le Conservatoire du littoral protège près de 3.000 hectares de rivages boisés, sableux ou rocheux répartis sur 21 sites. Après deux premières conventions signées avec les communautés de communes de Petite-Terre et du sud, le Conservatoire du littoral acte sa troisième convention de gestion avec la communauté d’agglomération Dembéni–Mamoudzou (Cadema) ce lundi après-midi. Une convention qui fait de la Cadema la gestionnaire de l’anse et des vestiges de l’usine sucrière d’Hajangoua. Elle a été réalisée en présence d’une délégation du Conservatoire du littoral, avec entre autres, sa directrice Agnès Vince et la présidente du conseil d’administration, Agnès Langevine. « Cette signature marque d’abord notre souhait, en tant qu’établissement public de l’État de travailler de façon très étroite avec les collectivités territoriales », atteste Agnès Vince.
Une gestion accordée à l’intercommunalité
Ce domaine sucrier implanté à Hajangoua, créé aux alentours des années 1850, est l’un des plus anciens de Mayotte. L’abandon des lieux par les propriétaires a eu lieu après le cyclone de 1898. Il est la propriété du Conservatoire du littoral depuis 2010. Des vestiges sucriers « qui ne demandent qu’à être valorisés, restaurés et sauvegardés », admet Christian Beillevaire, responsable de l’antenne de Mayotte du Conservatoire du littoral. Cette signature acte donc une mise en gestion globale du site, qui « n’est pas un moment où le propriétaire se désengage, au contraire, le propriétaire mandate un autre acteur public pour poursuivre un certain nombre d’objectifs », avertit la directrice. Le premier est de s’engager sur la restauration des écosystèmes d’interface terre-mer, avec comme fil conducteur la reconquête de la biodiversité, de la renaturation et « de travailler dans un contexte d’adaptation, à la fois sur les aspects agricoles, de zones humides, de mangroves et de protéger la richesse que cela constitue », poursuit-elle.
La communauté d’agglomération s’engage ainsi dans un projet d’aménagement et de préservation du site, visant à valoriser à la fois les ruines de l’usine et le patrimoine naturel, historique et culturel. L’objectif premier pour l’intercommunalité est de « proposer une offre culturelle, mémorielle, touristique et environnementale », argumente Eva Kerharo, DGS par intérim à la Cadema. Pour le Conservatoire du littoral, le gestionnaire a « une responsabilité d’entretenir le site, de le restaurer si besoin », note Christian Beillevaire. Afin de mener à bien les différentes mesures de gestion choisies, un travail en commun va s’engager, avec notamment la formation d’agents par le Conservatoire. « Dès lors que vous devenez gestionnaire, nous allons pouvoir travailler sur le plan de gestion, qui devient comme une feuille de route commune », confirme Agnès Vince.
Un futur jardin mahorais
Cette zone de vestiges pourra être progressivement ouverte au public, une fois franchies les étapes de diagnostic, nettoyage, défrichement et après des « phases de sauvegarde et sans doute, de fouilles archéologiques, réalisées pour mieux comprendre le site », concède le responsable d’antenne. En mars 2022, la Fondation du patrimoine, au travers de son loto du patrimoine, avait accordé une aide de 460 000 € pour la restauration de ce lieu historique. A terme, ce haut lieu culturel et historique pourrait accueillir un jardin ouvert au public, avec un cheminement pour y découvrir les différents vestiges stabilisés et une exposition. L’intercommunalité a pour ambition de proposer une visite plus globale en y organisant l’activité agricole et proposer une reconstitution d’un jardin mahorais.
« Mayotte a du talent » : un Mahorais lauréat du concours “Filme Ton Job”

El-Raouf Moinahindrou a reçu le Grand prix du jury du concours “Filme ton job” 2023, organisé par l’Association nationale des apprentis de France (ANAF). Alternant en BTS management opérationnel de sécurité au lycée polyvalent de Petite-Terre, sa vidéo a été sélectionnée parmi celles de plus de 200 candidats.
Lorsqu’il entend parler pour la première fois du concours “Filme Ton Job” organisé par l’Association Nationale des Apprentis de France (ANAF), El-Raouf Moinahindrou est en alternance en tant qu’apprenti chef d’équipe dans l’entreprise privée de surveillance et de gardiennage UPS Sécurité. Encouragé par la coordinatrice du lycée polyvalent de Petite-Terre Maelle Duval, il décide de tenter sa chance, et réalise une courte vidéo dans laquelle il présente son métier et quotidien en tant qu’alternant.
“Il ne faut pas sous-estimer les gens, il faut croire en eux”
“On a travaillé [avec ma coordinatrice] nuit et jour pendant deux mois”. Motivé pour décrocher le premier prix, l’étudiant met tout en œuvre pour créer “la” vidéo. “C’est beaucoup d’investissement. J’ai écrit tout mon texte, et j’ai engagé une entreprise pour filmer ma vidéo. J’ai payé tous les frais de production seul, je ne dormais pas beaucoup, il y avait des moments durs. Certains me disaient que je n’allais pas réussir”. Sa détermination et son implication portent cependant leurs fruits et prouvent aux médisants le contraire, puisque que le jeune alternant apprend fin mai qu’il fait partie des 12 lauréats du concours. Pour lui, c’est la preuve “qu’il ne faut pas sous-estimer les gens, il faut croire en eux”.
“Le vice-président du Conseil départemental a fait le déplacement pour soulever le trophée avec moi”
À 21 ans, El-Raouf Moinahindrou n’a jamais pris l’avion de sa vie. Pour aller chercher son prix, il s’envole direction l’Hexagone pour la première fois, accompagné de Mathilde Tur-Failde, coordinatrice administrative et sociale au GRETA-CFA de Mayotte. Il dit s’être rendu à la cérémonie de remise des prix “heureux” et “fier” : “J’avais confiance en moi. Dans l’avion, je me disais que j’allais gagner le premier prix.” L’étudiant a vu juste : il rafle le Grand prix du jury lors de la cérémonie organisée à Paris pour l’occasion.
Le jeune homme souligne l’accompagnement dont il a bénéficié tout au long du projet. “J’ai été soutenu par mes coordinatrices, mais aussi par le responsable du GRETA (Groupement d’établissements publics locaux d’enseignements), et la directrice de l’entreprise dans laquelle je fais mon alternance. Le vice-président du conseil départemental (Daoud Saindou Malide, vice-président chargé de la formation professionnelle, NDLR) a même fait le déplacement pour soulever le trophée avec moi”. Rentré sur l’île ce lundi 12 juin, le lauréat dresse le bilan de sa participation au concours “Filme ton Job”. “Représenter Mayotte a été un honneur pour moi. Représenter le département autrement que par des images violentes, ça m’a permis de montrer que Mayotte a du talent.” Conquis par l’expérience, l’étudiant projette de participer à nouveau au concours l’année prochaine.
Quelle réforme du lycée professionnel à Mayotte ?

Filières réduites, création de nouvelles formations, le gouvernement a pour objectif d’améliorer l’insertion au travail des élèves qui étudient dans des voies professionnelles. Début mai, le président de la République Emmanuel Macron annonçait la réforme des lycées professionnels, en vigueur dès septembre 2023. Mais quelles seront les formations disponibles sur Mayotte à partir de l’année prochaine ? On fait le point.

Les objectifs de la réforme
La réforme des lycées professionnels se prépare depuis 2016. « Mieux accompagner les lycéens et limiter le décrochage » est l’un des objectifs de cette réforme selon Philippe Lefebvre, délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue. Le gouvernement a pour volonté de mieux adapter les lycées professionnels à l’économie de demain, les moderniser pour les adapter aux évolutions économiques et aux secteurs en plein essor. « C’est plus une transformation, une rénovation, qu’une suppression de filières. C’est une réforme importante avec beaucoup d’enjeux pour les élèves et les acteurs économiques », continue Philippe.
Sur le long terme, l’objectif est d’améliorer l’accompagnement des lycéens, professeurs et acteurs économiques. Créer des formations pour répondre aux besoins de ces derniers, mais aussi valoriser l’accompagnement des élèves assurés par les professeurs.
Réduction de la capacité de certaines filières
Plusieurs formations sont concernées par une réduction de places. Dans l’optique de remplacer ces filières par d’autres, plus professionnalisantes, beaucoup de CAP fermeront leurs portes, mais seront remplacés par des BTS. “Les étudiants sont mal insérés avec un CAP, nous ne les fermons pas, nous les remplaçons. Nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait que très peu d’insertion avec les CAP”, affirme Philippe Lefebvre.
Les filières sont supprimées pour les élèves de première année, mais les étudiants déjà présents dans les cursus concernés finiront leurs diplômes en cours.
Ouverture de nouvelles filières
La réforme des lycées professionnels sera en place dès la rentrée 2023. Ce sont quelque 150 nouvelles filières qui seront ouvertes dans toute la France hexagonale et d’outre-mer. Huit nouvelles filières ouvriront leurs portes aux lycéens mahorais, tandis que quatre augmenteront leurs effectifs.
A Kahani, deux BTS ouvriront : un BTS assistance technique et un BTS gestion technique. Un BTS assurance sera lancé en Petite Terre, un BTS commerce international sous forme de formation scolaire au lycée des Lumières de Kawéni, une mention énergies renouvelables option froid à Dzoumogné et enfin un BTS commercialisation des solutions techniques au lycée Younoussa Bamana. Pour les prochaines années, le rectorat projette de lancer des filières eau et environnement, ainsi que dans l’agro-alimentaire.
Onze bureaux d’entreprises ouvriront dans les lycées professionnels. Ils feront le lien entre les étudiants en recherche de stage ou d’alternance et les entreprises qui les recherchent.
Plus d’enseignants
Les postes d’enseignants pour ces filières sont déjà publiés sur le site du rectorat. En ce qui concerne la formation de ces professeurs, les filières sont toutes nouvelles, ils doivent donc être initiés. Pour cela, ils sont donc envoyés en métropole ou à La Réunion, où ils échangent avec des collègues déjà formés. “Il faut outiller les professeurs pour qu’ils soient aptes à former la jeunesse. Nous anticipons très à l’avance le recrutement pour ne pas nous retrouver submergés” explique Philippe Lefebvre.
Ce dernier ne semble pas inquiet par rapport au nombre d’enseignants recrutés. “On a toujours un manque à la rentrée, mais il reste marginal », essayant de rassurer en expliquant que c’est un travail d’anticipation plus que de recrutement.
Et pour les jeunes sans papiers ?
Pour les adolescents en situation irrégulière, l’accès aux études supérieures est restreint à Mayotte. Sur la plateforme d’admission Parcoursup, seules les filières BTS (Brevet de technicien supérieur) leur sont accessibles. Cependant, ces formations sont très sélectives. Les lycéens issus de bacs professionnels et des filières STMG sont prioritaires, ce qui laisse peu de chances pour les élèves de terminale sans papiers de la filière générale. Sans accès à l’université et aux autres types de filières professionnalisantes, “c’est le parcours du combattant”, selon Faoulina, représentante de l’association Jeunes à Mayotte Nés en France de Parents Étrangers (JAM NEFPE). “Même s’ils sont pris en BTS, ce sont des études par défaut. En attendant de régulariser leur situation, les élèves sont obligés de faire des études qu’ils n’ont pas choisies”, ajoute-t-elle.
Expert.net pour les formations liées à l’informatique

Le campus informatique Expert.net propose des alternances de deux ans, intégrables post bac en filière générale ou après un BTS. Des formations qui ont été ouvertes en 2022 à Mayotte, et pour lesquelles les étudiants sont de plus en plus nombreux à candidater. L’école est en plein développement. En septembre 2023, elle ouvrira un nouveau cursus : le bac+2 technicien supérieur système et réseaux (TSSR). Une nouvelle promotion de bac+4 administrateur système et réseaux (ARS) en apprentissage sera également ajoutée ; même chose pour le bac+4 concepteur développeur d’applications. Le campus a aussi la volonté d’ouvrir un cursus bac+5 cybersécurité, une formation très demandée à Mayotte par les étudiants.
L’État et AKTO, opérateur de compétences, financent les différents cursus. À hauteur de 6 000 euros la première année et 4 000 la deuxième, la formation est prise en charge par les entreprises pour leurs alternants.
Jusqu’à l’année dernière, il n’était pas possible pour les lycéens de poursuivre sur l’île leurs études après le BTS système d’information et d’informatique. Le bac+4 concepteur développeur d’applications, qui suivait cette formation, n’était disponible qu’à La Réunion ou en métropole.
Remise des prix pour les élèves méritants et engagés

Le lycée des Lumières a accueilli, vendredi 9 juin, la cérémonie de remise des prix pour les élèves méritants et engagés dans des actions citoyennes. Ces derniers se sont vu remettre leur récompense des mains du recteur de l’Académie de Mayotte, convié pour l’occasion.
« Les valeurs de la République existent pour nous rappeller qu’il y a des choses qui doivent nous porter collectivement ». C’est à travers ces mots de « communion républicaine » que le recteur de l’Académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, a ouvert la remise des prix, devant un amphithéâtre du lycée des Lumières comble. Élèves, professeurs et directeurs des différents établissements de l’île sont présents, tous aussi bien apprêtés les uns que les autres. Les yeux rivés sur le recteur, les élèves attendent avec impatience leur moment de gloire après une année de travail, de remises en question et d’échanges avec leurs professeurs.
Loetizia Fayolle, professeure agrégée d’histoire-géographie, préside la cérémonie aux côtés du recteur. Les classes se suivent une à une et les enfants grimpent fièrement sur l’estrade, diplômes et récompenses en main. Des prix individuels et en groupe ont été décernés au cours de la cérémonie à une dizaine d’établissements, de la classe de CM2 à la classe de Terminale. Pour l’occasion, plusieurs invités étaient présents, tel que le représentant de l’Office National des Combattants (ONAC) de Mayotte ainsi que le chef de l’antenne et du service de la jeunesse de Mayotte, le capitaine Michel Agostin.
- Prix Samuel Paty
La remise des prix a débuté avec un « prix très spécial » pour Madame Fayolle, professeure d’histoire-géographie, le prix Samuel Paty. Il est remis à la classe de 1ère français international du lycée des Lumières pour son travail sur les fausses informations ; « Les infox sont-elles un danger pour la démocratie ? ».
- Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD)
Cette année, le thème du Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD) était : « L’école et la Résistance. Des jours sombres aux lendemains de la Libération (1940-1945) ». Deux lycées et deux collèges ont été récompensés :
Le collège Zakia Madi de Dembéni était à l’honneur avec deux de ses élèves qui ont remporté un prix pour la rédaction d’un devoir individuel en classe. C’est également le cas de la classe de 3ème du collège Halidi Selemani (Mgombani) qui a remporté un prix pour un travail collectif intitulé « Les pas des Étoilés » – un court métrage mettant en scène des élèves déportés sous le régime de Vichy.
En ce qui concerne la catégorie lycée, trois élèves du lycée de Dembéni ont été récompensées pour la rédaction d’un devoir individuel en classe, ainsi que la classe de terminale G9 du lycée des Lumières pour un travail collectif – un spectacle de marionnettes sous le régime de Vichy. Les élèves ont eu l’occasion de prononcer quelques mots afin de remercier les professeurs qui les ont encadrés. Ils en ont également profité pour faire part de leur fierté : « Ce projet est le symbole de notre passion commune pour l’Histoire et pour notre passé ».
- Prix Éveil à la citoyenneté
S’en est suivie la remise du prix « Éveil à la citoyenneté ». Dans cette catégorie, la mention « défenseur des enfants » est revenue à la classe de 6ème du collège Bakari Kusu de Dzoumogné. Ces six élèves ont été félicités pour la réalisation d’une courte vidéo traitant de la censure de la liberté d’expression des jeunes femmes mahoraises.
Toujours pour le prix « Éveil à la citoyenneté », la classe de terminale du lycée Younoussa Bamana s’est vu remettre un prix pour la mention « atelier éloquence et valeurs de la République ». Les dix élèves de la classe ont réalisé une vidéo, intitulée « Confidence », au cours de laquelle chacun d’entre eux s’est essayé à l’art oratoire.
- Flamme de l’égalité
Cette année, le thème de la « Flamme de l’égalité » était « Travailler en esclavage ». Deux lauréats ont été récompensés pour leur implication et pour la qualité de leur travail. La classe de 6ème du collège de Boueni M’Titi, à Labattoir, a réalisé un projet en hommage à Bakari Koussou, chef de l’insurrection des engagés de 1856 à Mayotte.
Le second prix de la « Flamme de l’égalité » a été décerné à la classe de CM2 A de l’école élémentaire de Majicavo Lamir. La vidéo intitulée « L’arrivée des Mozambiques à Mayotte » a été réalisée avec 500 photos faites en ombres chinoises et qui s’enchaînent pendant une minute. Leur professeur encadrant a souhaité souligner le travail et la persévérance de ses jeunes élèves pour mettre en lumière le « lien tacite entre le travail et l’esclavage ».
- Le parlement des enfants
Cette année, le prix « Parlement des enfants » a mis à l’honneur la classe de CM2 B de l’école élémentaire de Koungou plage. Le projet était une « proposition de loi visant à favoriser la participation citoyenne des parents et des adolescents dans leur environnement ».
- Concours Clémenceau
Enfin, la cérémonie s’est clôturée avec la remise de l’un des principaux prix, celui du concours Clémenceau. C’est la classe de 3ème du collège de Kawéni 2 qui a reçu le sésame pour son podcast audio sur la découverte du commissariat de Mamoudzou.
Dans son discours, le recteur a insisté sur l’importance des valeurs républicaines qui ont été honorées tout au long de l’année scolaire mais aussi et surtout au cours de cette cérémonie de remise des prix. « Les cérémonies comme celle-ci nous permettent de nous souvenir que les cérémonies républicaines sont essentielles mais qu’il faut aussi et surtout faire attention à nos valeurs et les protéger ».
Les golfeurs récoltent des fonds pour les enfants malades
Plusieurs centaines d’euros ont pu être récoltés par le Lions club Mayotte Lagon ce week-end en faveur des enfants atteints de cancers et de leucémies, avec le club de golf Les Ylangs. Le Lions club Mayotte Lagon, représenté par Geoffroy Leray et plusieurs membres actifs, a pu organiser cette collecte dans le cadre du Lions Sports Action (Lisa), opération nationale qui s’est déroulée dans de très nombreux golfs de France hexagonale et d’outre–mer, avec plus de 10 000 participants. C’est Jean-Claude Martret qui coordonnait une fois encore cette opération à Mayotte, la vingtième, et qui indiquait lors de son intervention qu’il allait passer la main, l’occasion d’évoquer quelques souvenirs (voir photo d’archives de 1993).
Au parcours de golf des Ylangs de Combani, présidé par Maxime Dulac, une trentaine de golfeurs se sont ainsi affrontés samedi et dimanche. Le dimanche matin, les sportifs ont concouru et ont ensuite pu profiter d’un repas fourni par le Lions Club pour quinze euros. Une initiation au golf était alors proposée l’après-midi, après le tournoi, toujours pour récolter cet argent. C’est David Nagard qui remporte le tournoi, et le jeune Mahorais Ethan qui représentera notre île à la finale nationale en octobre prochain, avec un billet aller–retour offert par le partenaire Air Austral.