La connexion internet, notamment via le réseau SFR, connaît des difficultés depuis plusieurs jours. Cela est dû à des coupures de deux câbles sous-marins reliant les différents continents. Le premier, l’Europe India Gateway (EIG), relie le continent européen à l’Asie. Une coupure a été localisée au début du mois de janvier, en mer Rouge, à proximité de l’Arabie Saoudite. Celle-ci n’aurait pas d’incidence pour Mayotte si un autre câble n’était pas lui aussi en panne. Et c’est le cas de Safe (South Africa – Far East) qui longe en grande partie le continent africain et traverse l’océan Indien en passant par sa zone sud-ouest. Un incident au large du Congo est en attente de résolution dans les jours à venir.
Le maire de M’tsamboro présente ses vœux ce vendredi
Ce vendredi 19 janvier, le maire de la commune de M’tsamboro, Laïthidine Ben Saïd, et l’ensemble de l’équipe municipale et agents de la commune invitent la population à la présentation de leurs vœux pour l’année 2024. La présentation de ces vœux aura lieu à la place Zaréfa, à M’tsamboro, à 15h30.
Une fouille contre les potentielles armes à l’école à Pamandzi
La brigade de gendarmerie dédiée aux zones aéroportuaires, la BGTA, a mis en place une opération de fouille généralisée devant le lycée de Pamandzi, ce lundi matin. L’objectif de cette opération est de retirer tous les objets pouvant être utilisés comme une arme au sein de l’établissement. Cette opération sera renouvelée régulièrement.
Des appels à projets pour les contrats de ville de Chiconi et de Bandraboua
La commune de Chiconi, tout comme celle de Bandraboua, ont lancé leurs appels à projets dans le cadre de leurs contrats de ville respectifs. Pour Chiconi, les demandes de subventions entrant dans le cadre du contrat de Ville doivent être effectuées avant le 9 février à 12h30. La date limite pour la commune de Bandraboua est le 16 février. Tout établissement public, association ou encore organisme à but non lucratif est invité à proposer des actions bénéficiant aux habitants des quartiers prioritaires. Les formulaires à remplir sont disponibles sur les pages Facebook respectives des deux communes.
La sixième édition de « Selfise ton préservatif » commence
Le concours « Selfise ton préservatif » organisé par l’Association des Etudiants et des Jeunes de Mayotte (AEJM) revient pour une sixième édition. Ce concours a pour but de sensibiliser le jeune public de 17 à 25 ans à la santé sexuelle et à la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST). Pour participer, il faut proposer une photographie créative de soi avec un préservatif sous emballage, accompagné d’une phrase de prévention. Il faut ensuite transmettre la photo par voie électronique (via le mail secretaire@aejm ou bien via les réseaux sociaux de l’AEJM) afin de valider son inscription. Les participants sont ensuite invités à partager leur création sur les réseaux sociaux avec l’hashtag #selfisetonpréservatif. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 10 février 2024 et les dix photos les plus appréciées sur Facebook et Instagram seront présentées à un jury. Ce dernier déterminera les cinq lauréats du concours. Plusieurs lots sont à gagner, dont un aller-retour Mayotte-Réunion ou encore un téléphone portable. Chaque année depuis 2018, cette campagne permet des échanges avec les jeunes sur la santé sexuelle et l’importance de prévenir les IST. Pour de plus amples informations, il est possible de contacter l’association par téléphone au 02.69.66.68.16, au 06.39.66.68.16 ou bien par mail à l’adresse secretaire@aejm.fr.
Des étudiants mahorais retranchés pendant le passage de Belal à La Réunion
Dans la journée de lundi, La Réunion a été frappée par le cyclone tropical Belal. Contactés, des Mahorais installés sur l’île racontent cette journée particulière.
Mauvaise surprise pour les habitants d’un immeuble situé dans les hauteurs de Saint-Denis. Après les fortes pluies accompagnées d’un vent violent, une partie du bâtiment est inondée. « Ce sont les couloirs qui sont le plus touchés, mais dans les appartements, globalement ça va. Il y a juste deux locataires du premier étage qui sont fortement impactés. Comme il n’y avait pas d’électricité, la porte coupe-feu s’est désactivée, donc l’eau est arrivée directement chez eux. Il y a eu une grande entrée d’eau, que ce soit par le plafond ou par les murs », explique Shainaz Marthadi, vers 11h, ce lundi, au cours d’une accalmie. Cette locataire mahoraise a vécu, comme les autres habitants de La Réunion, le passage du cyclone tropical Belal, synonyme de vents extrêmement violents allant jusqu’à 220 km/h, de pluie qui s’abat pendant des heures et de grandes vagues qui martèlent le littoral. En alerte rouge depuis dimanche soir, 20h, l’île a connu sa première alerte violette, ce lundi, à 6h. Outre les dégâts impressionnants, la préfecture de La Réunion a confirmé le décès, à Saint-Gilles, « d’une personne sans domicile fixe qui ne s’était pas mise à l’abri » et avait refusé l’hébergement d’urgence proposé.
Dans l’œil du cyclone
A Sainte-Marie, à l’est de Saint-Denis, le cyclone dont l’œil est passé sur l’île en fin de matinée a remué les éléments. « Il y a beaucoup de vent et de brouillard. On entend surtout les vagues, ça se voit que le courant est fort. Hier, la mer était bleue aujourd’hui, elle est marron. Ce matin, on avait l’impression que la terre tremble », témoigne Nayla Alhamide. La jeune étudiante originaire de Mayotte ajoute : « J’ai déjà vécu un cyclone en janvier 2022 et ce n’était pas aussi fort, j’étais restée seule chez-moi. Mais cette année, la situation est très différente surtout pendant la nuit de dimanche ».
Elle aussi accoutumée aux périodes cycloniques sur l’île Bourbon, Sandia Sitti Bacar s’est équipée pour plusieurs jours. « On a juste acheté les choses primordiales, l’eau, la nourriture et des bougies. On a déjà une trousse de secours à la maison. On fait également attention à toujours avoir de la batterie sur nos téléphones. Il peut y avoir une coupure d’électricité à tout moment. L’eau n’est déjà plus potable donc on s’attend à tout. »
L’alerte violette, qui implique un confinement de tous les habitants de l’île y compris les secours, est finalement passée au rouge sur ordre du préfet de l’île, Jérôme Fillippini, vers 13h. Cependant, cela n’a pas mis un terme au confinement démarré très tôt. « On était à la maison depuis vendredi, un jour avant l’annonce de l’alerte orange, samedi à 19 heures. Depuis, on n’est pas ressorti de la maison », dit Sandia Sitti Bacar.
Les voyageurs bloqués à La Réunion
Des rafales de vent à 220 km,h ont été constatées sur les hauteurs de l’île. Impossible d’entrer ou de sortir de l’île. L’aéroport Roland-Garros a fermé ses portes dimanche, à 16 heures. Tous les vols prévus dans la journée ont été modifiés et avancés. Pour la journée du 15 janvier, ils ont été tout simplement annulés. Olivier, professeur au lycée professionnel de Kawéni, regrette de ne pas pouvoir assurer ses cours en ce lundi de rentrée. « Je ne peux pas me rendre à mon travail, parce que je suis bloqué à La Réunion », reconnaît cet enseignant en mathématiques, qui n’est pas le seul dans cette situation. Romain Poydebat, actuellement à Madagascar, est également en attente. « Pour le moment, je sais seulement que j’ai un vol demain (mardi), de Madagascar à la Réunion. Mais pas de nouvelles pour La Réunion–Mayotte », constatait-il, ce lundi.
Trente pompiers de Mayotte envoyés en renfort
« Des renforts seront envoyés dans les prochaines heures à la Réunion », a annoncé sur X Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, après le passage du cyclone Belal sur l’île, ce lundi. Parmi les 150 personnels qui débarqueront à l’aéroport de la Réunion, trente sont des sapeurs-pompiers du service départemental d’incendie et de secours de Mayotte, nous explique la préfecture de La Réunion.
Présidentielle aux Comores : Matinée agitée à Mohéli, le pays suspendu à l’annonce des résultats
Une rumeur accordant une victoire à la candidate de la mouvance présidentielle, Chamina Ben Mohamed, au poste de gouverneur a mis en colère des jeunes qui sont descendus dans les rues de Mohéli, la plus petite île de l’Union des Comores. On déplore quelques blessés.
Alors que le pays est suspendu à la proclamation des résultats de la présidentielle de ce dimanche, on assiste déjà à des heurts et des discours de mis en garde de certains rivaux du candidat sortant Azali Assoumani. C’est à Mohéli, l’une des trois îles de l’archipel, que tout a commencé. Ce lundi, vers 11h, les réseaux sociaux ont fait découvrir aux internautes un climat que personne n’a vu venir. Dans la capitale, Fomboni, des routes avaient été barricadées, des pneus incendiés. Selon les informations obtenues auprès de certains habitants, il s’agissait de jeunes qui étaient survoltés après avoir appris la victoire présumée d’un candidat qui briguait le gouvernorat de l’île (les élections présidentielle et gubernatoriale ont eu lieu le même jour). Si à Anjouan, la commission électorale insulaire a crédité le docteur Zaidou Youssouf, le candidat de l’alliance pour la mouvance présidentielle, un taux de 51.78% des voix, dans les autres îles, les résultats se faisaient encore attendre au moment où nous écrivions ces lignes. Raison pour laquelle, des habitants de Fomboni sont descendus dans la rue ce lundi pour réclamer de la transparence. Les manifestants disaient attendre des résultats « justes et équitables ». Apparemment, on aurait rapporté à certains d’entre eux que la candidate soutenue par le pouvoir, Chamina Ben Mohamed, allait être déclarée victorieuse. Ces heurts ont obligé les forces de l’ordre à intervenir pour déblayer la route. On déplore trois blessés, d’après des sources qui se trouvent sur place. Le directeur de campagne du candidat Abdoulanziz Hassanaly, son épouse ainsi qu’un de ses militants, touché aux jambes et au nombril.
Maires rattrapés
Le préfet de Fomboni, Kamardine Mohamed, parle de « manipulation ». Le responsable croit tout simplement qu’on a poussé des militants à semer le trouble en leur faisant croire que les élections seraient tronquées en faveur de la seule candidate en lice. Or, dit-il le scrutin s’est déroulé dans le calme. Ce qui est n’est pas totalement vrai. Dans certains bureaux de l’île, on a rattrapé des maires qui tentaient d’introduire dans les urnes des bulletins cochés en faveur des candidats du pouvoir avant de se faire démasquer. Dimanche, jusqu’à 10h, les journalistes des médias comme Al-Watwan n’avaient toujours pas obtenu des laissez-passer. A Anjouan, la journée du lundi a également été marquée par des incidents sporadiques. A Mramani par exemple, une brigade la gendarmerie a été incendiée par des inconnus, ont rapporté des journalistes. A Mutsamudu, des tirs probablement de sommation ont retenti. Des photos authentifiées montraient des cailloux jetés sur la route. En revanche, aucune arrestation n’avait été annoncée. Dans ce contexte, alors que le pays attend les résultats de la présidentielle, certains candidats ont invité leurs sympathisants dans les quartiers généraux, ce lundi. Au cours de sa déclaration, l’ancien président de l’assemblée Hamidou Bourhane a appelé le président de la Ceni (commission électorale), originaire du même village que lui à faire attention pour ne pas causer le déclenchement d’une guerre aux Comores. « Soyez en alerte. À tout moment, on aura besoin de vous », a-t-il lancé de surcroît à ses partisans. Faut-il s’attendre à des contestations si jamais les résultats qui seront proclamés probablement ce mardi ne semblent pas crédibles aux yeux de l’opposition ? Ce n’est qu’une question de jours avant de connaître enfin le vainqueur de la présidentielle de dimanche, émaillé de plusieurs irrégularités. Dimanche soir, la Ceni a indiqué un taux de participation qui dépasserait les 60%.
Au pôle culturel de Chirongui, « on sent l’engouement du public »
Le complexe qui combine cinéma et spectacle vivant dans le sud de Mayotte enregistre une augmentation de sa fréquentation, attirant 35.000 spectateurs en 2023. L’équipe, comme son bâtiment, « est à flux tendu ». Celle-ci voit son travail récompensé par la classification Art et Essai que le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) vient de lui décerner.
« On aimerait bien avoir des copains ! », lance tout sourire Lisa Patin, directrice du pôle culturel de Chirongui, qui vient tout juste de finaliser le bilan de l’année. D’autres copains, pour d’autres bâtiments de ce type. Le complexe, unique en son genre sur l’île, comptabilise environ 35.000 entrées de spectateurs (cinéma et spectacles) pour l’année 2023, avec une seule salle de 190 places. C’est plus que les années précédentes : près de 20.000 entrées ont été vendues en 2021 et 32.000 en 2022. « Alors qu’on ne pensait pas pouvoir faire plus ! », commente la responsable. L’année se solde, en prime, d’une récompense. Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a octroyé au cinéma le classement Arts et Essais pour sa diversité de films projetés. Ainsi que le label Jeune Public, « sans même l’avoir demandé ». Une première à Mayotte.
Ce succès se manifeste encore ce mercredi 10 janvier, dans la grande salle délicieusement imbibée d’une odeur de popcorn, où le public s’amasse pour la séance d’« Aquaman », le blockbuster réalisé par James Wan. « On sent l’engouement du public. Il arrive qu’on refuse du public pour les spectacles faute de places. Ça révèle bien qu’il y avait une envie d’avoir une plus grande offre culturelle sur l’île », déroule celle qui est aussi responsable au service culture et patrimoine de la ville. « On ne peut pas dire qu’il y en avait trop. »
« Pas dans les codes de s’enfermer pour du spectacle vivant »
À son ouverture, son seul concurrent de l’île pour la partie cinéma, à Mamoudzou, Alpajoe, était en travaux. Et aucun autre bâtiment n’accueille du spectacle vivant professionnel. Durant la crise du Covid-19, l’activité du pôle s’est maintenue autant que possible avec des évènements à l’extérieur, « pour montrer que cela reste vivant malgré tout et éviter l’amalgame de coquille vide comme on a pu constater les frustrations avec les MJC ».
Si le cinéma pouvait être attendu dans le sud, « ce n’était pas du tout dans les codes des Mahorais de s’enfermer dans une pièce pour du spectacle vivant », avance Lisa Patin, embauchée au poste de directrice en 2021. Depuis la toute première saison culturelle, qui se prépare un an à l’avance, la scène accueille du théâtre, de la danse… Et du cirque qui créé « les paillettes dans les yeux du public ». « Il y a de quoi faire », teinte d’humour la chargée de la communication, Fayka Attoumani Boto, l’une des dix salariés du pôle.
Des petits qui « amènent même leurs parents »
Ce à quoi s’ajoutent, pour atteindre la jeunesse, le dispositif « Ma classe, mon cinéma », en lien avec le CNC et le rectorat, ainsi que le parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) en partenariat avec le rectorat et la direction des affaires culturelles de Mayotte. « On est à flux tendu toute l’année », rapporte Lisa Patin. Exemple : les 25.000 demandes de scolaires pour des séances cinéma ou encore les 8.000 demandes pour assister aux spectacles. La prochaine représentation de la Compagnie du petit monsieur, « Deux secondes », obtient même une deuxième date pour honorer toutes les demandes.
« Des professeurs nous demandent pourquoi on ne ferme pas le pôle pendant les vacances scolaires. Mais il n’y a pas que des mzungus qui viennent ! », affirme cette ancienne directrice culturelle en métropole qui note une réelle mixité du public. « On a des petits qui sont venus quand le cinéma a ouvert qui, maintenant, ont l’habitude de venir et aiment nous dire ce qu’ils ont vu. Ils amènent même leurs parents. » Nombreux seraient également les habitants du nord de l’île qui profitent d’un week-end dans le sud pour « voir les tortues et venir au pôle culturel ».
Trois élèves de terminale récompensés pour leur « excellence économique »

L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) a profité de la rentrée scolaire, ce lundi matin, pour consacrer les trois meilleurs candidats du département au prix de l’excellence économique organisé en novembre dernier.
Rachima Ali, Hindou Anli et Anridhoine Daou Saïd, tous trois élèves en terminale STMG (sciences et technologies du management et de la gestion), posent fièrement avec leur « certificat de participation » au prix de l’excellence économique, devant l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) à Mamoudzou, ce lundi 15 janvier. Les copies qu’ils ont rendues le 14 novembre dernier, dans le cadre d’une épreuve organisée par la Banque de France, l’Iedom ou encore Citéco, s’inscrivent sur le podium des trois meilleures notes décernées par le jury le 25 novembre. Seize élèves volontaires des lycées Younoussa Bamana et Petite-Terre avaient composé, sur la base d’un corpus documentaire d’une dizaine de pages, sur un sujet pas évident, mais d’actualité : « les politiques économiques face aux enjeux de la rareté ». Selon l’Institut, les candidats devaient « rédiger un raisonnement structuré visant à exploiter les documents, à les mettre en regard les uns avec les autres, en les critiquant grâce à leurs connaissances ».
La cérémonie de remise des prix s’est tenue au sein de l’Iedom, en présence du recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic. « Ce n’est pas un fin mot de le dire, je pense que les élèves à Mayotte ont un potentiel qu’ils ne mesurent pas. Avec la préfecture, on accompagne la méritocratie », a-t-il déclaré. Ainsi, la copie d’Anridhoine Daou Saïd, en terminale STMG au lycée Bamana, a été la mieux notée. D’après Patrick Croissandeau, directeur de l’Iedom Mayotte, elle sera transmise « au national » à un jury qui se réunira afin de « désigner les lauréats nationaux ». Le jeune élève envisage d’intégrer l’an prochain un BTS Gestion de la PME dans l’objectif de devenir entrepreneur dans les nouvelles technologies. A ces fins, grâce à ce certificat et dans l’éventualité d’un classement national, il pourra se targuer d’une ligne en plus sur son CV.
Keyliane Abdallah et Samir Saïd Haribou préparent la seconde partie de saison
Les deux protégés de l’ex-footballeur Toifilou Maoulida étaient à Mayotte, le temps des vacances. Keyliane Abdallah (Olympique de Marseille) et Samir Saïd Haribou (FC Lorient) ont profité de leur passage sur leur île natale pour s’entraîner ensemble avant d’attaquer la deuxième partie de saison du championnat national U19. A 17 ans, le premier sort d’une saison accomplie où il a mené son équipe à la victoire en U17, ce qui lui a permis de décrocher un contrat de stagiaire pro avec la formation olympienne. Le deuxième, surclassé en U19 puisqu’il a 16 ans, empile les buts depuis le début de saison. Le natif de Ouangani compte déjà 17 buts en 13 matchs et a eu le droit à une apparition dans l’équipe réserve du club breton. « Merci au coach Momo Mohamed (AS Sada, diplômé BEF) pour sa contribution pour le maintien en forme de nos jeunes U19 Nationaux, Keyliane Abdallah (Olympique de Marseille) et Samir Haribou (FC Lorient). « C’est tout simplement par le travail qu’arrive la réussite » », a encouragé Toifilou Maoulida, aujourd’hui entraîneur adjoint des U17 du FC Metz, sur le réseau social X.
Autre bonne nouvelle pour les jeunes sportifs mahorais, évoluant également en U19 malgré ses 16 ans, Auryane Abdourahim fait partie des 26 sélectionnées pour le prochain stage de l’équipe de France U17, du 22 au 25 janvier. La joueuse du Paris-Saint-Germain compte déjà trois buts en autant de matchs dans cette sélection.
Des affrontements à Mamoudzou en lien avec l’arrivée de Somaliens
Les tensions continuent d’être exacerbées autour du stade de Cavani où de nombreux Africains originaires du continent continuent d’affluer. Ce dimanche, des Somaliens arrivés à Mayotte la veille ont tenté d’atteindre le camp, ce qui a provoqué des affrontements entre des jeunes riverains et des occupants du camp. Ceux-ci sont commencés vers le rond-point Baobab, vers 18h, avant de se déporter vers le stade. La police a dû intervenir à plusieurs reprises pour séparer les belligérants.
Violences sexuelles : une conférence à Dembéni le 24 janvier
Le service de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de Profession sport loisirs Mayotte organise la conférence « Défends toi Mayotte », le mercredi 24 janvier, à partir de 8h avec un buffet petit déjeuner et jusqu’à 13h, dans l’amphithéâtre de l’Université de Mayotte (ex-CUFR), à Dembéni.
Au programme, il y aura un bilan des actions du service depuis son ouverture, il y a maintenant trois ans avec témoignage d’acteurs clés du territoire ayant bénéficié de nos interventions, mais également une conférence participative avec Lisa et Pascal de la Compagnie du Oui, des personnalités mahoraises concernées par ces problématiques et l’intervention de certains de nos partenaires institutionnels et associatifs. Le calendrier des actions, cette année, sera également communiqué. « De fortes personnalités du sport mahorais seront présentes afin de se positionner ou de rappeler leur positionnement clair dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles », annonce le groupement Profession sport loisirs Mayotte.
Cette journée est ouverte à toutes et à tous, jeunes et adultes. Contact : 02 69 60 26 06.
Mayotte représentée au salon de la Plongée à Paris
Alors que la neige a recouvert la capitale française, ces derniers jours, les amateurs de plongée avaient rendez-vous au Parc des expositions pour le 25e salon international de la Plongée sous-marine. Dans les stands, l’AaDTM (Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte) était naturellement présente pour vanter la beauté des fonds marins mahorais. « Que serait ce salon, sans la présence d’un des plus beaux lagons au monde ? La plongée est une des activités phares de notre lagon, joyau d’attractivité du tourisme à Mayotte », fait remarquer la Délégation de Mayotte à Paris, qui a participé à l’événement. Outre le conseil départemental de Mayotte, les offices de tourisme de l’île et les centres de plongée ont aussi présenté leurs atouts pendant l’événement.
De la prison ferme après des heurts à Pamandzi et Hamouro
Renvoyée à ce vendredi, l’audience qui concernaient quatre jeunes hommes de La Vigie a débouché sur quatre condamnations. Le 9 décembre 2023, ils avaient voulu organiser une expédition punitive dans les rues de Labattoir. Les policiers municipaux et les gendarmes avaient réussi à les empêcher d’aller plus loin, mais avaient essuyé des jets de pierres et des coups de barres de fer. Un gendarme avait été blessé légèrement et les véhicules dégradés. « Après enquête, les militaires de la brigade de Pamandzi, de la brigade de recherches de Koungou et du Groupe « TOP 976 » ont identifié formellement cinq majeurs et un mineur (mis en examen par le juge des enfants) », indique la gendarmerie. Ce vendredi, les quatre jugés, dont deux en récidive, ont été condamnés, l’un à trois ans d’emprisonnement dont un an avec sursis, un à trois ans d’emprisonnement avec révocation totale du sursis, un autre à deux ans d’emprisonnement dont six mois avec sursis et le dernier à deux ans d’emprisonnement dont six mois avec sursis.
Au cours de la même audience, un autre jeune homme d’Hamouro a été condamné pour des faits similaires. Il écope de 18 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans. Les juges ont estimé qu’il faisait bien partie d’un groupe à l’origine de troubles à l’ordre public en décembre 2023 et en ce début de janvier 2024, dans le sud-est de l’île. « Des barricades étaient érigées sur la Nationale 3. Les gendarmes qui intervenaient ont été pris pour cible par des jets de pierres et de cocktails Molotov », rappelle la gendarmerie. Quatre mineurs ont été appréhendés en lien avec cette affaire. « Ils sont placés sous contrôle judiciaire assorti d’interdiction de sortie de 19h à 5h, d’interdiction de contact avec les autres mis en cause et d’interdiction de port d’arme », informe le service communication de la gendarmerie.
« On fait le nécessaire pour donner aux Mahorais de la mobilité urbaine »

A la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), on piaffe d’impatience de pouvoir lancer la première ligne du Caribus en avril. En tout cas, c’est ce que Rachadi Saindou a promis, lors de sa cérémonie de vœux à Tsararano, ce vendredi 12 janvier. Le président de la collectivité en a profité pour rappeler qu’il souhaite toujours des navettes maritimes dès 2025 et a présenté le futur siège de la Cadema prévu pour l’année d’après à Tsararano.
2024 sera « l’année de l’apaisement », promet Rachadi Saindou, Arrivé en dansant le shigoma, le président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) était tout sourire sur la scène installée sur le plateau polyvalent de Tsararano, lors de ses voeux. La collectivité, lancée dans son chantier Caribus depuis 2022, espère récolter enfin les fruits de ses travaux à hauteur de 142 millions qui ont pas mal chamboulé la circulation à Mamoudzou. En tout cas, le premier résultat devrait tomber « en avril », prévoit le président, avec l’ouverture de la première ligne au sud de Mamoudzou, puis la partie nord en septembre. Un calendrier chargé, mais qui est respecté malgré l’insécurité et l’eau qui minent le territoire de la collectivité. « Je crois en notre capacité de résilience et un avenir heureux pour nos générations futures. Toutes les actions menées depuis trois ans reflètent notre volonté de construire ensemble un avenir meilleur », déclare-t-il, devant une foule nombreuse et faisant fi de l’absence de représentants de l’État (la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, était à Bandrélé, ce jour-là).
« Le chantier d’envergure », comme il l’appelle, doit s’achever en 2027. En attendant, les problèmes de circulation devraient perdurer, même si la mairie de Mamoudzou est venue en soutien en instaurant la circulation alternée (qui reprend ce lundi). « Il faut changer notre façon d’appréhender la voiture. On est sur un petit territoire. On fait le nécessaire pour donner aux Mahorais de la mobilité urbaine », estime celui qui veut encourager les mobilités douces et qui s’appuie sur des premières navettes en service depuis plus d’un an. « Pour déplacer une montagne, ne faut-il pas déplacer de petites pierres ? », demande Rachadi Saindou.
Un ponton à Iloni pour cinq millions d’euros
Devant les maires de Mamoudzou et Dembéni, Ambdilwahedou Soumaïla et Moudjibou Saïdi, ainsi que le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, le président de la Cadema a rappelé qu’il veut que la collectivité se dote dès l’année prochaine de trois navettes maritimes de 150 passagers chacune. « Je suis contre l’idée de nouvelles routes à Mayotte, il faut utiliser des navettes maritimes », défend-il. Celles-ci joindront d’abord Iloni-Mamoudzou grâce un ponton construit dans le village du sud de la Cadema dès cette année (pour cinq millions d’euros). Il a d’ailleurs remercié le conseil départemental pour avoir fourni les études nécessaires, le Département ayant un projet similaire. « Le Département est compétent en matière de transports, comme la Cadema. Je pense qu’au début, on ne se comprenait pas. Certains se battaient pour des questions de compétence, mais on l’est si on reste à l’échelle de notre territoire », déclare celui qui réfute toute idée de concurrence entre les deux collectivités.
Concernant les navettes, il confirme que le marché est lancé et va être attribué. « Ça va aller vite », commente-il. La condition sine qua none sera une motorisation propre. « Le lagon de Mayotte, c’est notre bijou. Il faut le préserver », prévient-il, se déclarant ouvert à l’hybride, l’électrique ou le solaire.
Un nouveau siège en 2026
C’était l’annonce de la journée, la Cadema disposera d’un nouveau siège en 2026, à Tsararano. Le bâtiment, d’un coût estimé à 13,6 millions d’euros trônera à l’extrémité du village, à proximité du lycée actuel. « La Cadema est au service d’un territoire dynamique et en pleine croissance. La construction du siège social ici même en est un symbole parce qu’il est pensé pour faciliter son accessibilité aux usagers et accroitre notre capacité d’accueil », fait observer Rachadi Saindou. Incurvée, la construction sera sur cinq étages, dont un parking et des locaux techniques. Elle remplacera l’immeuble devenu trop exigu, qui se situe en face des locaux de la gendarmerie à Mamoudzou. Amphithéâtre, bureaux, espace de restauration, les premiers plans ont été dévoilés au cours de la cérémonie. Les travaux pourraient être engagés dès cette année pour une livraison en 2026.
Ce nouveau siège fera partie de la feuille de route du nouveau directeur général des services, Marcel Fortuné (voir encadré). Surtout, il pourrait conclure un premier mandat mené tambour battant par Rachadi Saindou.
Arrivée au son du #shigoma du président de la @Cadema_YT, Rachadi « Marius » Saindou, au terrain polyvalent de #Tsararano, ce vendredi après-midi. L’élu va présenter ses vœux pour l’année 2024. #Mayotte #Mamoudzou #Dembeni #politique pic.twitter.com/8Ky6tpdZhR
— Mayotte Hebdo (@MayotteHebdo) January 12, 2024
Marcel Fortuné, nouveau directeur général des services

En récompensant ses agents du service eau et celui de la propreté, Rachadi Saindou n’a pas oublié d’inviter Marcel Fortuné à monter sur la scène. Le nouveau directeur général des services s’est exécuté, collier des fleurs autour du cou. Ce fils d’une touarègue nigérienne et d’un Indien de Pondichéry ne connaît pas encore Mayotte, mais il dit avoir été convaincu par sa rencontre avec Rachadi Saindou en octobre, lors d’un déplacement en Guadeloupe. Il était alors directeur général des services à Saint-Pierre en Martinique. « Il donne envie de le suivre. Il respecte aussi l’administratif et lui permet de travailler », observe celui qui a eu longtemps la charge du pôle jeunesse à la mairie de Bègles (Gironde). Parmi les projets à réaliser sur la deuxième moitié de mandature, il y a évidemment le Caribus espéré au complet en 2027 et les navettes maritimes. Mais il y a également l’eau et l’assainissement, la collectivité ayant décidé de reprendre ses deux compétences (pour la maîtrise d’ouvrage) au syndicat Les Eaux de Mayotte. Les élus estimaient ne plus avoir envie d’attendre après le syndicat pour des projets qui n’ont jamais vu le jour.
Crise de l’eau : Le robinet mahorais coule désormais un jour sur deux
C’est la bonne nouvelle de cette journée de lundi, les coupures d’eau s’amenuisent à partir de ce 15 janvier. Mayotte vivait au rythme d’un jour d’eau sur trois depuis le 4 septembre.
Qu’est-ce qui change ?
A partir de ce lundi, le rythme des tours d’eau est modifié pour passer d’un jour avec de l’eau sur trois à un jour sur deux. Dans les faits, il n’y aura donc plus de jours entiers sans une seule goutte au robinet. Il y aura de l’eau au moins soit le soir soit le matin, puisque les coupures ou les retours de l’eau interviennent dans l’après-midi ou en début de soirée. Les secteurs ont été changés en conséquence (voir tableau). Les trois premiers secteurs ont été fondus pour n’en faire que deux. Le troisième (anciennement le quatrième) sera désormais celui de la zone industrielle de Kawéni qui reste abonnée aux coupures nocturnes. Attention, les horaires sont aussi modifiés. Il y a un mois, la durée des distributions a été modifiée pour atteindre 24 heures (de 16h à 16h le lendemain). Cette fois-ci, la SMAE prévient que la distribution sera interrompue « entre 14h et 16h » et la reprise « entre 16h et 18h ».
Est-ce que ce n’est pas trop tôt ?
C’est une question souvent entendue avec l’allègement des coupures. Comme les retenues collinaires de Dzoumogné (30% de ses capacités) et Combani (14%) sont encore loin d’être remplies, ne faut-il pas attendre qu’elles se remplissent davantage avant de changer de rythme ? En réalité, celles-ci doivent servir d’ajustement pendant la saison sèche. En période de pluies, comme actuellement, les rivières, les forages, ainsi que l’usine de dessalement de Petite-Terre (enfin à 4.700 m3 par jour) permettent d’assurer une production (presque) suffisante de la ressource. La consommation, même si elle augmente avec le retour de l’eau un jour sur deux, devrait être donc assurée sans prélèvements dans les retenues. « On sera à peu près à 34.000 mètres cube ce lundi », a indiqué le préfet en charge de l’eau, Christophe Lotigié, jeudi, en marge du déplacement de Yaël Braun–Pivet.
Jusqu’à quand on aura des coupures ?
C’est une question difficile. Évidemment, le remplissage des retenues s’avère déterminant pour la prochaine saison sèche. Jérôme Josserand, le directeur de la Dealm Mayotte fait remarquer que le niveau de Dzoumogné « est monté de deux mètres entre mercredi et vendredi », et de « cinquante centimètres » pour Combani. Sous la pression de l’État, le syndicat Les Eaux de Mayotte a lancé une série de travaux pour augmenter la capacité de production. C’est le cas avec des nouveaux captages sur les rivières comme à Soulou ou la sixième campagne de forages (il n’y en avait pas eu un seul depuis 2014), qui devrait être suivie dans la foulée par la septième. Des travaux ont également été réalisés pour trouver les fuites sur un réseau fragilisé par les coupures. « On estime à 2.000 m3 par jour le gain à la fin du mois de décembre », indiquait Gilles Cantal, à la mi-décembre, quand il a laissé sa place à Christophe Lotigié. A plus long terme, la future usine de dessalement d’Ironi Bé ne devrait pas fournir ses 10.000m3 quotidiens avant 2025 (puis sa capacité devra passer à 30.000m3).
Concernant la distribution d’eau en bouteille, elle a été allongée jusqu’en mars, donc on est parti pour connaître encore des mois de coupures.
Alors que #LaReunion se prépare au passage du cyclone #Belal, #Mayotte connaît de fortes pluies, ce dimanche matin, comme ici à #tsoundzou1 #Mamoudzou #environnement pic.twitter.com/prIrDp5k8O
— Mayotte Hebdo (@MayotteHebdo) January 14, 2024
Une pluviométrie élevée en raison du cyclone Belal
Les fortes pluies qui s’abattent sur l’île depuis dimanche trouvent son origine dans la formation du cyclone Belal à l’est de Madagascar, ce week-end. Celui-ci doit entamer sa descente sur les îles Mascareignes et frapper La Réunion, ce lundi. « Bien que nous ne soyons pas directement impactés par ce système, il a une influence sur la situation météorologique à Mayotte : il renforce le flux de mousson et crée pour la journée en cours et ce jusqu’à jeudi un temps nuageux, des précipitations pouvant avoir un caractère orageux et du vent », prévient la préfecture de Mayotte, ce dimanche. Pour ce lundi, Météo France annonce « un maintien de la vigilance VVS (vent et vagues submersion marine), le niveau jaune sera levé en cours de journée, levée de la vigilance jaune FPO (fortes pluies et orages) ». Mayotte devrait connaître des pluies orageuses, du vent et une forte houle jusqu’à mercredi. Il est donc recommandé « de suivre l’évolution de la situation météorologique en écoutant les informations diffusées dans les médias », tout comme il est déconseillé de sortir en mer.
Les Comores attendent le vainqueur de l’élection présidentielle
Selon l’article 274 du code électoral, la commission électorale nationale indépendante doit proclamer les résultats provisoires au plus tard cinq jours après le vote. Globalement, le scrutin s’est déroulé dans le calme, mais a débuté avec plus d’heure de retards dans de nombreuses localités. L’opposition a dénoncé des bourrages d’urnes. Ce que dément le pouvoir.
Qui succèdera à Azali Assoumani ? Candidat pour un troisième mandat successif, le sortant Azali Assoumani affrontait dimanche cinq opposants, dont son ancien ministre, Abdallah Mohamed Daoudou. Ce 14 janvier, les Comoriens étaient appelés aux urnes pour élire leur président de la République ainsi que les trois gouverneurs des îles indépendantes. Malgré les craintes d’une journée tendue et les menaces qui planaient, le scrutin s’est déroulé globalement dans le calme sans heurts majeurs. Même s’il y a eu quelques arrestations à la Grande Comore. A Anjouan, un partisan du parti Juwa avait été arrêté dans l’après-midi. Sur le déroulement du scrutin, de nombreuses localités ont accusé des heures de retard dans l’ouverture des bureaux de vote. A Ntsoudjini, par exemple, ville où est originaire le candidat Mouigni Baraka Said Soilihi, jusqu’à 9h50, les électeurs ne votaient toujours pas. Le matériel n’était pas encore acheminé sur les lieux. Même constat à Dzahadjou- Hambou, localité située à 23 km au sud de la capitale. Sur trois bureaux, seul un avait pu commencer ses opérations à 8h47. Un responsable interrogé sur place a attribué ces retards aux organes qui ont la charge de transporter le matériel électoral. « Ils ont d’abord ramené les isoloirs puis les listes par la suite. Alors qu’ils auraient pu tout rapporter en même temps », déplorait un électeur de 25 ans retrouvé à Dzahadjou-Hambou. Dans la capitale en revanche, certains les électeurs pouvaient accomplir leur droit civique dès 7h. Idem à Mitsoudje, où le président sortant vote habituellement. « Je suis venu accomplir mon devoir civique malgré le contexte un peu difficile. Je suis d’autant plus heureux que selon nos informations ce double scrutin se déroule dans le calme sur l’ensemble du territoire. Ainsi je me réjouis de cet ancrage de la démocratie dans notre pays », a déclaré Azali Assoumani, tout en partageant son souhait de remporter la manche dès le premier tour.
Bourrages d’urnes
Vers 16h, alors que le scrutin s’approchait de la fin, les candidats de l’opposition ont fait une déclaration dans un hôtel de la place pour dénoncer des irrégularités. Selon l’ancien gouverneur de la Grande Comore, les électeurs n’ont pas pu faire leur choix librement. « Il n’y a pas eu d’élection. A Anjouan, des militaires sont passés ramasser les urnes avant l’heure de fermeture dans le Nyumakele. A Mwali, il y a eu des bourrages d’urnes par l’usage de procurations. Les mêmes pratiques ont été constatées au niveau de la Grande Comore », a -t-il allégué et non sans exprimer sa désolation. « Nous pensions qu’en tant que président de l’Union Africaine, Azali allait respecter les règles. Mais il récidive », a ajouté Mouigni Baraka, entouré de Bourhane Hamidou et du docteur Salim Issa du parti Juwa. Des témoignages rapportés un peu partout font état de bourrage ou de tentative de bourrages d’urnes. Un confrère qui se trouvait sur l’île de Mohéli a confirmé que le maire de la ville de Hoani avait été interpellé en possession de bulletins cochés depuis chez lui en faveur d’Azali Assoumani. Mais très vite, après la sortie médiatique de l’opposition, le directeur de campagne du président sortant s’est exprimé et a nié les accusations lancées par les trois candidats. « C’est faux. S’ils avaient les moyens humains, il n’y aurait pas eu de bourrage d’urnes. Nous ne nous sommes pas étonnés de cette position. Et nous ne tolèrerons aucune manifestation », a prévenu M’saidie, qui par ailleurs est le porte-parole du gouvernement. Jusqu’à 19h, des bureaux de vote avaient déjà fini le dépouillement. Selon le code électoral, la commission électorale nationale indépendante doit proclamer des résultats provisoires de ce double scrutin. Ils ont jusqu’au vendredi 19 janvier pour le faire. Après 2016 et 2019, l’ex-putschiste espère remporter pour la troisième fois d’affilié la présidentielle devant ses adversaires. Une victoire qui le permettrait de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2029.
On rappelle qu’à deux semaines de l’ouverture de la campagne, Assoumani a limogé la présidente de la section électorale de la cour suprême, organe qui valide les résultats. Cela a renforcé les craintes d’une possible ingérence. S’il promet de respecter la constitution, certains lui prêtent l’intention de placer son fils ainé à la tête du pays. Comment ? On ne le sait pas encore.
Loi Mayotte : Yaël Braun-Pivet n’a pas convaincu ses interlocuteurs mahorais

Voulant jouer le rôle de facilitatrice entre un gouvernement décidé à faire passer coûte que coûte sa loi Mayotte et une société mahoraise vent debout contre la version actuelle du texte, la présidente de l’Assemblée nationale achève une visite officielle de trois jours sur le territoire. Elle a vu et entendu un peu tout le monde sans pouvoir donner les garanties attendues.
A Passamaïnty, l’enjeu de « mettre la population en sécurité »

Le bidonville de Passamaïnty, proche de la rivière Gouloué, est amené à disparaître dans une politique de « débidonvillisation » et de mise en sécurité de la population. L’enquête sociale, obligatoire avant toute démolition, est en cours. Un processus exposé à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui s’est rendue sur les lieux, vendredi matin.
Les pieds dans la boue, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, accompagnée du maire de Mamoudzou, Ambbdilwahedou Soumaïla, est conduite devant la rivière Gouloué, à Passamaïnty. En ce début de saison des pluies, l’eau coule et le lit se remplit, alors que de l’autre côté, une rangée d’habitats en tôles s’élève sur la rive. Installés sans connaissance des risques, ils sont menacés d’inondation et de démolition par la préfecture.
« Tous ces habitats devraient disparaître dans deux, trois mois », indique le maire de Mamoudzou afin, notamment, de laisser libre cours aux travaux de voirie de la RD3 déjà entamés (réfection des trottoirs et création d’une piste cyclable) qui englobent également une partie sécurisation de la rivière dont le niveau peut rapidement monter. Il s’agit de « mettre la population concernée en sécurité » et contribuer, par la même occasion, à la débidonvillisation du territoire ainsi occupé. Le secteur de Mamoudzou en est constitué à 40 %.
Une enquête sociale, comme le dispose la loi Elan, est en cours depuis octobre, afin de recenser la population puis de proposer à plus ou moins long terme une solution d’hébergement. Pour ce faire, les enquêteurs mandatés par l’État, dont l’Association pour la condition féminine et aide aux victimes (Acfav), se donnent encore un mois. Face aux caillassages, les opérations se déroulent sous protection judiciaire.
Le dossier épineux du relogement
« Je vis là depuis treize ans », déclare une passante, qui interpelle la présidente de l’Assemblée nationale qui vient de traverser. Cette native d’Anjouan fait partie de la centaine de personnes, vivant dans ces bangas. Pour le moment, 70 ont été interrogées, soit 21 familles. 13 % sont de nationalité française, 42 % de nationalité étrangère en situation légale et 42 % en situation illégale. « Mais on saura véritablement combien il y a de familles ici quand l’enquête sera déterminée », détaille Jérôme Josserand, à la tête de la direction de l’environnement et de la mer de Mayotte (Dealm).
Les informations collectées (taille de la famille, situation administrative, scolarité des enfants) serviront aux services de l’État pour proposer des logements adaptés : une place en hébergement d’urgence de 21 jours maximum et/ou des logements temporaires pour les personnes en règle, entre trois et six mois.
« Il n’y a pas de foncier parce qu’il est occupé »
« C’est un nœud humain », déroule la députée Estelle Youssouffa, pointant « l’absence de réalisme » de la part des juges par apport à l’offre du parc social à Mayotte « qui est quasiment inexistante malgré l’argent mis sur la table par l’État ». « Argent qui n’est pas dépensé, parce qu’il il n’y a pas de foncier. Il n’y a pas de foncier parce qu’il est occupé. »
Pour le maire, cette visite de la présidente de l’Assemblée nationale et députée, est une façon de demander « son appui » dans le cadre de la loi Mayotte, promise dans les prochaines semaines, comme le rallongement du délai de constat de flagrance établi à 48 heures pour évacuer des personnes s’installant illégalement sur un terrain alors que les habitats en tôles se créent « en moins de 24 heures ». Il compte également sur le projet d’opération d’intérêt national (OIN) sur les secteurs de Mamoudzou, Dembéni et Koungou, « les territoires les plus bidonvillisés », pour mettre en place « une batterie de moyens juridiques qui pourraient accélérer la libération du foncier et son aménagement ». Sur les 75.000 logements que compte l’île, 24.000 seraient des cases en tôle.
Des défis multiples pour la souveraineté alimentaire

En mairie de Bandrélé, la pièce était tout juste suffisamment grande pour accueillir les représentants du monde agricole mahorais. Vendredi, peu après 15h, Yaël Braun-Pivet s’y est installée, entourée du député Mansour Kamardine et du maire de la commune qui abrite un pôle agricole d’une superficie de vingt hectares, Ali Moussa Moussa Ben.
En tant que présidente de la commission des Lois, elle s’était déjà intéressée à ce sujet, concluant en 2018, dans un rapport présenté à l’Assemblée nationale, que « l’agriculture [avait] un poids économique non négligeable » sur l’île, mais que son développement était « confiné », comme le reste de l’économie. Et même si, en l’espace de cinq ans, les exploitations agricoles se sont modernisées pour faire face à l’évolution démographique exponentielle de Mayotte, tendre vers une souveraineté alimentaire comporte encore « de multiples défis », a souligné Saïd Anthoumani, président de la Capam, lors de ce dernier moment d’échange. Un des premiers challenges à relever sera celui de la transmission. « Aujourd’hui, la moitié des agriculteurs inscrits à la Mutualité sociale agricole ont plus de 60 ans et n’ont pas engagé de démarches lors de la transmission de leurs exploitations », a-t-il expliqué.
Des contre-exemples existent. Celui d’Assani Bouana Hidi, un jeune maraîcher qui, via un programme de l’Epfam (Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte), a pu s’installer sur sa propre parcelle, en fait partie. A côté de sa principale activité, il cultive des bananes, élève des poules et s’est même récemment lancé dans une activité d’apiculteur. Le tout en utilisant exclusivement des biofertilisants, a-t-il rappelé, depuis son lieu d’exercice, à deux kilomètres de Bandrélé.