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Loi Immigration : « un bouclier qui nous manquait » selon Emmanuel Macron

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Le projet de loi Immigration et Intégration adoptée ce mardi continue de faire des vagues dans le camp présidentiel. Le ministre de la Santé par exemple, Aurélien Rousseau, a démissionné et a été remplacé par Agnès Firmin Le Bodo, qui était jusqu’alors ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé. Le président de la République, Emmanuel Macron, a voulu rassurer sa majorité (27 députés centristes ont voté contre, 32 se sont abstenus) en participant à l’émission de C à Vous, sur France 5, mercredi soir. « Nous sommes un pays qui a toujours accueilli et qui continuera à accueillir », a-t-il promis, parlant d« un bouclier qui nous manquait » pour justifier le projet porté par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.

Il a voulu marquer sa différence avec Les Républicains et surtout le Rassemblement national devenu un allié gênant au Parlement. Il a fait remarquer, par exemple, que le projet ne revient pas sur l’asile, la gratuité et l’accès à l’école pour tous, l’hébergement d’urgence ou la situation des étudiants étrangers. Il s’est opposé d’ailleurs sur ce point à la caution demandée aux étudiants venant de pays étrangers. « Ce n’est pas une bonne idée », a-t-il admis.

Avant le passage devant le Conseil constitutionnel, qui pourrait censurer plusieurs dispositions, Emmanuel Macron a tenté de défendre une loi qui vise à « simplifier les procédures d’expulsion » d’un côté et « mieux intégrer par le travail » de l’autre.

La Caisse de sécurité sociale fermée jusqu’au mardi 26 décembre

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La fuite de gaz, qui a incommodé la veille une partie des salariés de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte au centre Kinga, a poussé l’organisme à fermer ses portes, ces jeudi et vendredi. La CSSM reprendra normalement ses activités à Kawéni, le mardi 26 décembre. En attendant, les usagers sont redirigés vers le site internet (www.cssm.fr).

Le cinéma de Chirongui auréolé par le Centre national du cinéma

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Pour sa programmation diversifiée et sa capacité à s’adapter aux jeunes publics, le centre culturel de Chirongui est désormais classé « Art et essai » et bénéficie du label « Jeune public ». Décisions rendues par le Centre national du cinéma en cette fin d’année, faisant du pôle culturel la première salle de cinéma de Mayotte à obtenir la qualification « Art et essai ». « Une salle Art et essai est un établissement cinématographique qui expose une proportion conséquente de films recommandés Art et essai et qui soutient ces films souvent difficiles par une politique d’animation adaptée », précise le centre culturel. Parmi les films relevant de cette qualification et diffusés au cinéma de Chirongui entre début 2022 et cette fin d’année, on peut relever : « Tropique de la violence », « Allons enfant », « Simone, le voyage du siècle », « Anatomie d’une chute » ou encore « L’île rouge ». Par ailleurs, le pôle culturel est aussi récompensé pour ses actions à destination des élèves de l’île. Coordinateur territorial des dispositifs nationaux « Ma classe au cinéma » en partenariat avec le rectorat de Mayotte, il accueille chaque année les élèves du département. Raison pour laquelle le CNC lui octroie par la même occasion son label « Jeune Public ».

La Chambre de commerce et d’industrie fermée jusqu’au 2 janvier

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La Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) sera fermée pour les vacances, a-t-elle annoncée sur sa page Facebook. Les portes seront donc closes du lundi 25 décembre au lundi 1er janvier. « Nous serons de retour et prêts à vous accueillir dès le mardi 2 janvier 2024, à partir de 7h30. Passez d’excellentes fêtes de fin d’année, entourées de vos proches, et que cette nouvelle année vous apporte bonheur, santé et réussite », souhaite la CCI.

Les inscriptions au BPJEPS Activités physiques pour tous sont ouvertes

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Le Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport est un diplôme d’Etat de niveau 4. Depuis le 18 décembre et jusqu’au 26 janvier 2024, les inscriptions au BPJEPS mention « Activités physiques pour tous » sont ouvertes à Mayotte. Pour candidater, il suffit d’avoir au moins 18 ans, d’être titulaire du PSC1, d’avoir un casier judiciaire vierge et d’avoir satisfait aux tests de sélection. Au cours de la formation, quatre unités capitalisables auront pour but de vérifier les compétences des candidats dans les domaines suivants : « Être capable d’encadrer tout public dans tout lieu et toute structure » ; « Être capable de mettre en œuvre un projet d’animation s’inscrivant dans le projet de la structure » ; « Être capable de concevoir une séance, un cycle d’animation ou d’apprentissage dans la mention « activités physiques pour tous » » ; « Être capable de mobiliser les techniques de la mention « activités physiques pour tous » pour mettre en œuvre une séance ou un cycle d’apprentissage ». Les dossiers d’inscriptions sont à retrouver sur le site du CROS de Mayotte.

Une nuit avec Sea Shepherd à guetter les braconniers

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Les membres de Sea Shepherd sont présents à Mayotte pour trois semaines et patrouillent chaque nuit pour traquer les braconniers et protéger les tortues.

Plusieurs fois par an, Sea Shepherd France foule le sable mahorais pour effectuer des patrouilles de nuit visant à protéger les tortues. Contre les braconniers s’en prenant à cette espèce protégée, les bénévoles de l’association nationale n’hésitent pas à intervenir. Nous avons passé une nuit avec eux, lors de leur patrouille sur les plages de Moya, en Petite-Terre.

« Attention avec ta lumière ! » Cette nuit-là, il faut être discret sur les plages de Moya. Chuchotements et tenues sombres sont de rigueurs. Répartis entre les plages 1 et 2, quatre membres de Sea Shepherd guettent, tapis dans l’ombre, la présence de braconniers, qui viennent souvent ici pour chasser les tortues.

En 2017, Sea Shepherd France a lancé l’opération Nyamba. Régulièrement, des bénévoles de l’association viennent à Mayotte pour des missions de plusieurs semaines au cours desquelles ils patrouillent chaque nuit sur les plages pour protéger les tortues. Arrivés le mardi 12 décembre à Mayotte, Jérémy, Mickaël et Guyve, le responsable de l’opération, ont rejoint pour trois semaines El-Amine, vice-président de l’association de sécurité villageoise de M’tsamoudou (ASVM), dont l’organisation effectue des patrouilles à l’année dans le sud de Mayotte

Surprendre les braconniers

De la pluie accueille Guyve et El-Amine à Moya 2 pendant que les deux autres bénévoles sont restés à Moya 1. Les veilleurs s’assoient sous un arbre. La traque aux braconniers commence alors que le jour se termine. « On veut être en place avant la nuit, comme ça, on peut surprendre les braconniers, et pas l’inverse », explique le responsable de l’opération.

C’est grâce à cet effet de surprise que Sea Shepherd est parvenue à arrêter un braconnier dans la nuit du 15 au 16 décembre. Alors qu’un individu s’approchait d’une tortue muni d’un couteau sur une des plages de Charifou, les patrouilleurs l’ont pris au dépourvu en l’éclairant alors qu’il passait juste à côté d’eux. Pris de peur, il s’est laissé stopper et a été livré aux gendarmes. « Ils savent qu’ils sont en train de faire quelque chose d’illégal, donc ils ont peur », commente El-Amine. Néanmoins, n’ayant pas tué la tortue, l’individu a été relâché, tandis que Sea Shepherd s’est fait rappeler qu’elle n’avait pas la dérogation requise pour être sur ces plages interdites d’accès entre 18h et 6h, pour, justement, protéger cette espèce.

Une prise que Guyve espère malgré tout réitérer cette nuit. Muni d’une caméra thermique, il observe méticuleusement la surface de la plage et la mer, par laquelle les braconniers peuvent arriver. Le bruit d’un moteur rompt le rythme des vagues. Un kwassa non éclairé, invisible à l’œil nu, escorté par un premier bateau plus petit, transporte trois personnes, d’après les tâches claires qu’il observe dans le viseur de son appareil. Après discussion avec El-Amine, il écarte la piste des braconniers.

« Protéger les tortues est notre priorité »

Le talkie-walkie que le responsable de l’opération garde dans sa poche se met à vibrer : Jérémy et Mickaël ont repéré une tortue venue pondre sur Moya 1. Leur mission consiste alors à veiller sur elle. « Protéger les tortues est notre priorité lors de ces patrouilles », insiste Guyve, qui explique qu’ils n’arrêtent les braconniers que rarement, et seulement s’ils sont assez proches. En général, l’issue est davantage la fuite de ces derniers. Cette année, Sea Shepherd a fait fuir des braconniers une dizaine de fois.

Une équipe alternée d’une quinzaine de gardiens du conseil départemental de Mayotte est censée faire des rondes sur les plages de Moya pour surveiller que rien n’arrive aux tortues. Mais celui qui vient à Mayotte depuis le début de l’opération Nyamba affirme ne les avoir jamais vu effectuer leurs tours. En tous cas, pour l’instant, le constat est sans appel : pas de gardien sur la plage.

Le talkie-walkie vibre une deuxième fois. L’attitude calme de Guyve se transforme en état d’alerte. « Il y a des braconniers sur l’autre plage, on y va ! » Une course s’entame de Moya 2 à Moya 1, zigzagant dans l’obscurité entre les palétuviers et les vagues montantes. Arrivés à l’arbre sous lequel se cachent Jérémy et Mickaël pour surveiller la tortue, Guyve sort sa caméra thermique. La pression redescend. « Je pense que c’est l’association Oulanga Na Nyamba qui doit faire une sortie ponte », émet-il en regardant à travers le viseur. Ce dernier a vu juste.

Environ une heure plus tard, nous rencontrons les cinq individus membres de l’association qui anime le plan national d’action en faveur des tortues marines du sud-ouest de l’océan Indien. Ils étaient bien en sortie pour observer la ponte de l’animal et montrer aux nouveaux volontaires en service civique comment l’approcher. « Mais nous, on n’intervient pas directement si on voit un braconnier, on alerte les forces de l’ordre. On n’a pas le droit et on n’est pas formés pour intervenir », explique un des membres de l’association à Guyve. “Si vous venez à cinq sur les braconniers, ils vont partir, et ça sauve la tortue”, lui répond-il. Même cause, approches différentes (voir encadré).

Bientôt une antenne locale à Mayotte

Le membre de Sea Shepherd regrette qu’il n’y ait pas plus de patrouilles avec intervention sur l’île. C’est pour cela qu’en 2024, une antenne locale mahoraise de l’organisation non gouvernementale (ONG) va être créée avec des membres de l’ASVM. Une stratégie qui, il l’espère, devrait attirer du monde pour renforcer les rangs des actuels vingt-cinq patrouilleurs et permettre d’effectuer des rondes également dans le nord de Mayotte, moins surveillé.

De retour sur Moya 2, la nuit s’écoule pour El-Amine et Guyve, rythmée par quelques siestes alternées. Pas l’ombre d’une tortue ou d’un braconnier alors que le ciel commence à s’éclaircir. Le soleil se lève, tout comme ce qui semble être un des gardiens, qui fera demi-tour avant même d’avoir atteint le milieu de la plage.

Un froid entre Sea Shepherd et certaines associations locales

Les relations entre certaines associations environnementales locales et Sea Shepherd France ne sont pas au beau fixe. Des approches différentes sur la façon de protéger les tortues semblent être en cause. Aussi, un conflit par réseaux sociaux et médias interposés entre Sea Shepherd et Les Naturalistes en 2021 à propos d’un amas d’ossements de tortues à Saziley, où l’association locale organise des bivouacs chaque week-end. Un charnier preuve d’inaction pour l’une, une preuve de l’ampleur du braconnage vouée à sensibiliser le public pour l’autre.

De défenseur des droits humains à habitant du bidonville du stade Cavani

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Alain Tshipanga est arrivé en octobre 2023 à Mayotte et en novembre au stade Cavani. Il vit dans une case de fortune avec sa femme et ses trois enfants.

Depuis septembre, les abords du stade Cavani, à Mamoudzou, ont vu pousser plusieurs habitats de fortune, abritant des migrants en grande partie originaires de la région des Grands Lacs, en Afrique. Parmi eux, Alain Tshipanga, qui a accepté de nous raconter son histoire.

Alain Tshipanga a passé la matinée à nettoyer autour de chez lui avec un de ses voisins. Il n’y a pas un seul détritus autour de sa case et le cours d’eau qui coule à proximité a aussi eu droit à un coup de balai. « J’ai été élevé dans un endroit sain, je veux que ce soit propre pour mes enfants. » Cet endroit, c’est Kasaï, une province de la République démocratique du Congo, avant un déménagement avec ses parents à Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, à l’est. C’est là qu’il fera ses études et commencera à fonder sa famille. Car avant d’habiter dans le campement de fortune du stade Cavani, à Mamoudzou, Alain Tshipanga était un défenseur des droits de l’Homme dans son pays.

Tout commence en 2016. Cette année-là, le Congolais découvre, lors d’une enquête qu’il mène avec l’ONG African Initiative Program (AIP), que des militaires, sous la supervision du général Muhindo Akili Mundos, collaboreraient avec des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), affiliées depuis à l’État islamique (EI). L’activiste, ainsi qu’un rapport circonstanciel signé par l’AIP, indiquent que ces militaires congolais, censés lutter contre les ADF, leurs fourniraient des armes contre des minéraux. Ces révélations marquent le début d’un long cauchemar pour Alain Tshipanga, qui devient la cible de menaces de mort. Des menaces qui n’en resteront pas longtemps.

« Ne viens pas ici, ils veulent te tuer »

En juin 2017, l’homme, alors âgé de 32 ans, part avec sa femme pour un voyage à Eringeti, dans le Nord-Kivu, afin de présenter son nouveau-né à son propre père. Le 20 juin, alors qu’il est de sortie, il reçoit un appel. « Ne viens pas ici, ils veulent te tuer. » Ces mots résonnent encore dans l’esprit d’Alain Tshipanga, dont le destin bascule ce jour-là. « Ils ont assassiné mon père et violé ma femme », nous livre-t-il. Ce dernier arrive à retrouver son épouse et son bébé avant de fuir par la route pour rentrer chez eux, à Bukavu. Mais ils n’y sont plus en sécurité : le 3 juillet 2017, lui, sa femme et leurs quatre enfants quittent la République démocratique du Congo.

La famille commence une nouvelle vie au Burundi, pays voisin dans lequel l’activiste obtient le statut de réfugié. Il y travaille alors comme commissionnaire dans le domaine de la construction. « Au départ, nous y étions bien, j’avais même acheté une maison », se souvient-il. Seulement au départ. Car en 2020, il reçoit un client qui n’en est en fait pas un. D’après Alain Tshipanga, cet homme, qui aurait été envoyé par le général mis en question dans son rapport, ainsi que des officiels du Burundi, lui demande de démentir les résultats de l’enquête qu’il avait menée quatre ans plus tôt dans une vidéo. L’activiste, pris au piège, prétend qu’il va y réfléchir avant de couper tout contact.

« Si j’avouais ce qu’ils voulaient, j’étais mort »

Mais le 28 juin, alors qu’il partait laver son véhicule, il est kidnappé. S’ensuivent alors des heures de tortures durant lesquelles on lui ordonne de faire cette vidéo. « Si j’avouais ce qu’ils voulaient, j’étais mort de toute façon, je me suis dit : « autant que la vérité reste ». » Il est finalement relâché dans la brousse, au milieu de nulle part, couvert de blessures et terrifié. « Un homme m’a guidé jusqu’à un hôpital, mais je marchais derrière lui, parce que j’avais peur qu’ils l’aient envoyé pour me tuer », se remémore Alain Tshipanga, qui sera finalement pris en charge par un médecin avant de retrouver sa famille.

Le Burundi n’est plus sûr pour l’activiste, qui décrit plusieurs démêlés avec la police par la suite, qu’il soupçonne être en rapport avec cette affaire. Plusieurs organismes de défense des droits humains le prennent alors sous leurs ailes. Il reçoit notamment l’aide du Africa Human Rights Network (AHRN), qui lui obtient des titres de séjour pour lui et sa famille en Tanzanie, destination pour laquelle il part en juillet 2023 grâce au programme de relocalisation temporaire pour les défenseurs des droits humains de l’organisation.

Mais finalement, Alain Tshipanga et sa famille ne peuvent pas rester plus de trois mois dans le pays. Alors qu’il écrit à différentes ambassades pour trouver un nouveau pays d’accueil en capacité de lui offrir la protection dont il a besoin, une connaissance lui parle de Mayotte. « On m’a dit qu’il y avait une île où on pourrait me protéger », se souvient celui qui n’avait encore jamais entendu parler de l’île aux parfums.

« Aujourd’hui, on vit avec 90 euros par mois »

Avec sa famille, ils décident alors de partir en octobre. Après un bateau depuis la Tanzanie, ils rejoignent un kwassa en pleine mer et entament la traversée pour Mayotte. En arrivant, Alain Tshipanga fait une demande d’asile, dont il attend le résultat. Hébergé un mois par l’association Solidarité Mayotte, il a été contraint de rejoindre le campement de fortune du stade Cavani à la mi-novembre. Coincé là-bas, ce dernier souhaite simplement voir sa demande aboutir pour pouvoir travailler et offrir la sécurité à sa famille qui ne l’a pas connue depuis six ans. « J’ai tout perdu, nous avons besoin de stabilité. Je suis fatigué, ma famille est traumatisée », déplore-t-il.

Ce dernier se souvient de sa vie en RDC. « Moi avant j’étais riche, je prenais souvent l’avion, j’avais une maison. Aujourd’hui, on vit avec 90 euros par mois pour six personnes », explique celui qui se refuse de prendre un emploi illégal, voulant s’intégrer pleinement dans le système français. Alors, quand il est la cible de l’hostilité de certains riverains, ce n’est pas facile pour le père de famille : « On comprend qu’on est chez autrui, mais on est des êtres humains avec des valeurs. On est instruits, je suis pour la non-violence et pour la paix ».

Les journées dans le camp sont longues, alors Alain Tshipanga a eu le temps de réfléchir à ce qu’il ferait s’il n’obtient pas l’asile. « Je repartirai et je continuerai de chercher un endroit où on m’accordera la protection dont j’ai besoin », affirme celui qui ne trouvera pas le repos tant qu’il n’aura pas le statut de réfugié.

Des Mahorais condamnés pour des violences à la prison du Port

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Le 8 novembre dernier, au centre de détention du Port (La Réunion), où des détenus de la prison de Majicavo-Koropa sont transférés pratiquement chaque semaine, une bagarre a éclaté. Elle opposait trois détenus mahorais et un Saint-Paulois. Dans la cour de la prison, le Réunionnais a dégainé un couteau artisanal auquel le trio mahorais a riposté avec des « fish-fish », des brosses à dent au manche aiguisé pour servir d’arme blanche, rapporte le Journal de l’Île de la Réunion. Le Réunionnais a été piqué à neuf reprises et roué de coups, le blessant superficiellement. Une bagarre qui revêtait un « fond de rivalité raciste » selon le substitut du procureur de la République de La Réunion, Antoine Tur. Jugés en comparution immédiate, les quatre prévenus ont été condamnés à des peines allant d’un à quatre ans de prison ferme, toujours selon nos confrères.

Police : « L’actualité me convainc que j’ai fait le bon choix »

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Hervé Derache est passé directeur territorial de la police nationale à Mayotte. Il succède à Laurent Simonin, qui a pris la fonction de directeur départemental de la sécurité publique de la police de Pas-de-Calais.

Nouveau directeur territorial de la police nationale à Mayotte, Hervé Derache est arrivé sur l’île avec son expérience à la fois dans la police aux frontières dans le Nord de la France et la sécurité publique en Seine-Saint-Denis. Le Nordiste de 56 ans, sait qu’il arrive dans un département avec beaucoup d’attentes de la population. Interview.

Flash Infos : Le territoire mahorais est confronté à des problématiques qu’on trouve rarement ailleurs en France. Comment vous vous projetez dans son nouvel environnement ?

Hervé Derache : Les problématiques ne me sont pas étrangères. Même si, en toute humilité, je les découvre et les appréhende au fil de l’eau. Les deux principales me sont un peu coutumières. Ça fait treize ans que je suis acculturé à la lutte contre l’immigration clandestine, notamment sur mon dernier poste de directeur interdépartemental de la police aux frontières, à Calais. Là-bas, c’est davantage de la Lec (lutte contre l’émigration clandestine) puisqu’on y travaille au profit des Anglais et de l’espace Schengen en empêchant les départs. J’y suis arrivé en 2016, un mois et demi avant le démantèlement de la « Jungle de Calais ». Précédemment, j’ai été trois ans à la tête de la police anti-immigration de Roissy-Charles de Gaulle. Ça m’a sans doute motivé à venir ici. L’autre outil intéressant, c’est le maintien de l’ordre. J’ai travaillé avant la police aux frontières dans la sécurité publique en Seine-Saint-Denis, en tant qu’officier, puis commissaire. J’y étais en 2005 lors des émeutes suite aux événements de Clichy-sous-Bois (N.D.L.R. les émeutes après la mort par électrocution de Zyed Benna et Bouna Traoré dans un poste électrique).

F.I. : Qu’est-ce qui vous a motivé à venir ici ?

H.D. : La proposition de l’administration de passer contrôleur général (N.D.L.R. le galon au-dessus de commissaire divisionnaire) sur cette île était une opportunité que je ne pouvais refuser. Depuis mon arrivée, l’actualité me convainc que j’ai fait le bon choix. J’adore tout ce qui est un peu mouvementé. Je suis persuadé qu’il y a une population attachante, un territoire attachant, pour lequel on travaille. La première semaine était un peu intense (N.D.L.R. il est arrivé au 20 novembre). J’ai mesuré tout l’engagement des fonctionnaires de police. Ils ne comptent pas leurs heures, ils sont d’une efficacité redoutable sur la voie publique. Il y a une bonne interface avec les collègues du judiciaire. Parfois, la victime n’a même pas encore porté plainte que l’auteur est interpellé. Il y a une bonne hybridation des effectifs avec une moitié mahoraise et une autre métropolitaine. Les Mahorais sont extrêmement dévoués, connaissent parfaitement la topographie, la population.

F.I. : Vous bénéficiez également de nouveaux matériels avec l’usage des drones et davantage de vidéosurveillance.

H.D. : Le territoire est complexe. Il est aujourd’hui inimaginable d’évoluer sans un support aérien. Il est devenu fondamental d’avoir un report d’images qui nous donne un visuel à 360° sur le territoire qu’on investit. On s’appuie énormément aussi sur la vidéosurveillance présente dans la ville. Elle nous permet d’anticiper des conflits, circonscrire les circonstances, identifier les auteurs et les victimes.

F.I. : Sur ce dernier point justement, on sait que la difficulté est que les rixes sont très courtes et que la population qui se trouve au milieu s’y trouve mêler sans avoir rien demandé. On a l’impression que c’est compliqué de trouver un moyen efficace de lutter contre cela.

H.D. : Très compliqué. On a du mal à comprendre l’origine des tensions et on se demande si parfois il y en a. Je les crois capables de ne pas avoir besoin d’une bonne raison pour s’affronter. Peut-être qu’il y a une part d’oisiveté chez cette jeunesse qui fait qu’elle ne se voit pas faire autre chose. Je vois que le travail se fait, j’ai rencontré des partenaires, le rectorat qui essaie de trouver des solutions pour un mieux vivre ensemble. On s’affronte trop souvent gratuitement, sans fondements, parfois pour un mauvais regard ou parce que l’autre est d’un autre village. Et ça, ce n’est pas acceptable. On cannibalise du matin, 6h, jusqu’au soir, à 18h, un nombre incalculable d’heures, de fonctionnaires à pied qui doivent accompagner les jeunes. J’entends que c’est pareil pour les gendarmes. C’est fou. Je ne suis pas là depuis longtemps, mais j’aimerais bien que les hommes de cette ville jouent le rôle de grands frères, d’anciens, pour canaliser cette jeunesse. On ne peut pas répondre par la répression à tout.

F.I. : Avec le nombre des faits, ici, est-ce que vous sentez l’attente de la population envers les forces de l’ordre ?

H.D. : Oui, je le ressens. Ça peut être par des signes amicaux lorsqu’on se promène dans certaines rues de Mamoudzou. Je l’ai vu dans les réunions avec les parents-relais.

F.I. : Sur le volet immigration que vous connaissez bien, il y a aussi une certaine attente. Avez-vous déjà des objectifs sur ce point ?

H.D. : J’ai une double tutelle, administrative avec le préfet, judiciaire avec le procureur de la République. Mon objectif est simple, il est de répondre à ces deux autorités. On a dépassé le nombre de kwassas interceptés qui dataient de 2014. Ça montre encore une fois qu’on progresse. Au-delà de la problématique de ceux qui sont déjà là illégalement, il faut continuer à porter le fer contre les nouvelles arrivées avec les moyens importants dont nous sommes dotés.

F.I. : Vous qui avez vu ça dans votre précédente mission, quel est le meilleur moyen de lutter contre l’immigration illégale ?

H.D. : C’est compliqué comme question. Je ne sais pas si c’est la réponse que vous attendiez. Le moyen le plus efficace est de lutter contre les réseaux criminels qui organisent tout ça. Bien sûr, il faut lutter contre les bateaux qui se destinent à l’île. Il faut porter le fer, et je pense qu’on peut faire davantage, contre les réseaux criminels de passeurs.

Bandrélé à la conquête de Strasbourg et de Taïwan

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Les Supers Jeunes de Bandrélé sont les nouveaux ambassadeurs de la culture mahoraise à travers le monde.

Des jeunes chanteront des airs folkloriques sur petits écrans, le vendredi 5 janvier, dans l’émission « Quel sera le meilleur chant folklorique de France ? » à 23h10 (heure de Mayotte).

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Leur prestation chorégraphique à Strasbourg leur ouvre le chemin de Taipei en mer de Chine.

C’est une première nationale et internationale qui s’annonce pour Mayotte en 2024. Grâce à l’association Supers jeunes de Bandrélé, une troupe de chant folklorique fait ses premiers pas à la télévision.

France 3 a programmé, pour le vendredi 5 janvier, la diffusion en prime time d’un grand concours sur les chants régionaux. Cette première émission du genre met en compétition différentes régions françaises, dont la Guadeloupe et Tahiti, dans le but de déterminer « quel sera le meilleur chant folklorique de France ? » Et pour cela, les jeunes Mahorais chanteront « L’eau bénite » et « L’éclipse en pleurs ».

L’aventure a débuté par le biais d’une simple vidéo dans laquelle des jeunes chantent. Le président Jacques Soulanges de l’association Guadeloupe Culture Anou, investie dans l’univers musical, l’a montrée à un représentant du service culturel de Mayotte. De là, a germé l’idée de faire participer la troupe à ce concours national.

Un départ permis grâce à des dons

Porte-parole de l’association, Chafika Mady s’en souvient très bien : « L’invitation nous est parvenue avec un certain retard en février 2022. Nous avions juste deux mois pour nous préparer et, surtout, pour trouver des sponsors afin de financer notre déplacement, les billets d’avion mais aussi les tenues de scène. Ce n’était pas une mince affaire », commente-t-elle. La troupe représente 30 personnes et deux accompagnateurs ont également été désignés par la municipalité de Bandrélé. Pour les aider dans leur projet, les Super Jeunes ont reçu des sous de particuliers et d’entreprises.

Réussite. Direction Paris, puis Strasbourg dans l’Est de la métropole, au Palais des congrès de la ville. « Là-bas tout était vraiment super organisé, nous avons bénéficié d’un encadrement technique professionnel qui nous permis de bien travailler notre chorégraphie avant le jour J », relate Chafika Mady. « Chaque groupe folklorique avait un timing précis à respecter pour interpréter son chant devant un jury très avisé. »

Les Supers Jeunes de Bandrélé ont occupé la troisième marche du podium. De quoi leur permettre de hisser à nouveau nos couleurs à Taïwan à l’occasion d’un autre show international. Une tournée qui durera du 8 au 19 août 2024.

Vendredi 5 janvier, à 23h10 (heure de Mayotte), émission « Quel sera le meilleur chant folklorique de France ? » sur France 3.

Éducation : Gabriel Attal annonce des créations de postes en Outre-mer

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Contrairement à ce qui se présageait dans le dernier projet de loi finances (PLF), des postes d’enseignants vont être créés à la rentrée, selon Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale. En effet, alors que le PLF prévoyait de supprimer 484 emplois dans le second degré, 574 postes y seront créés. Ces postes doivent permettre d’assurer en priorité la mise en place des groupes de niveaux en français et en mathématiques. « Un tiers des créations de postes au titre des groupes de niveaux bénéficieront aux académies ultramarines : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, La Réunion. Quelque 10 % des créations de postes bénéficieront à l’académie de Créteil, 5 % à l’académie d’Amiens ou encore 5 % à l’académie de Lyon », a affirmé le ministre aux organisations syndicales dans une réunion.

Du plomb dans l’eau au-delà du seuil d’alerte à Sada

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L’Agence régionale de santé (ARS) décrète la consommation de l’eau du réseau de Sada non-potable « jusqu’à nouvel ordre ». Des résultats d’analyse reçus, ce jeudi 21 décembre, révèlent la présence de plomb au-delà du seuil d’alerte.

Sont prohibés les usages suivants : boisson, préparations alimentaires et hygiène bucco-dentaire. L’Agence souligne que « ni l’ébullition, ni l’ajout de chlore ne rendent l’eau potable ».

Ces mesures s’appliquent toujours dans les villages de Tsararano, Ongojou, Dembeni, Iloni, Hajangoua, Hamouro, Nyambadao et Bandrélé village. Les analyses de contrôle se poursuivent.

Les compétitions sportives interdites pendant quinze jours

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La saison de football est mise en suspens alors qu’il reste trois journées de championnat. (image d’archives)

Les derniers faits-divers liés à l’actualité sportive ont poussé la préfecture de Mayotte à prononcer l’arrêt des toutes les compétitions impliquant du football, du basket-ball et du handball, dès ce vendredi. Ces derniers jours, le football compte notamment le décès d’un supporter des Diables noirs de Combani, ce mardi, et la blessure grave d’un jeune footballeur de Sada. « Chaque rencontre violente nécessite un fort engagement des forces de sécurité intérieure, pour sécuriser les personnes et les lieux, pour mener les enquêtes judiciaires nécessaires, mais aussi pour prévenir les tentatives de représailles dans la durée. Compte tenu de ces événements tragiques, de l’engrenage possible des violences et afin de pas obérer inutilement des capacités opérationnelles des forces de l’ordre, le préfet de Mayotte a pris ce jour un arrêté d’interdiction de certaines compétitions sportives, sur l’ensemble du département », expliquent les services de l’État. 

L’interdiction concerne tous les matchs de football, de basket-ball et de handball, « organisés sous l’égide d’une fédération sportive, se tenant en extérieur ou dans un établissement recevant du public ». Elle est en vigueur pour le moment pour les quinze premiers jours. Au sein de la Ligue mahoraise de football, on avait déjà anticipé avec l’arrêt des compétitions jeunes alors que la saison touche bientôt à sa fin. 

« En fonction de l’évolution du contexte sécuritaire, cette interdiction pourra être prolongée dans le temps et/ou étendu à d’autres manifestations sportives. Tout contrevenant s’expose à une sanction prévue dans le code pénal », rappelle la préfecture. 

Crise de l’eau : Des coupures, oui, mais moins longues à partir de vendredi

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La pluviométrie et l’augmentation de la capacité de production d’eau potable permettent un retour aux 24 heures (de 16h à 16h) de l’eau. Le nouveau rythme, dont la base reste deux jours sans et un jour avec, sera en vigueur à partir de ce vendredi 22 décembre, annonce la préfecture de Mayotte. Le réseau connaît toutefois quelques difficultés matérielles à Kangani et sanitaires due au plomb à Dembéni et Bandrélé (voir encadrés).

Est-ce la fin de la crise de l’eau à Mayotte ? Pas vraiment, le département de Mayotte va vivre encore un bout de temps avec les coupures d’eau du fait de la conséquence de la sécheresse de l’an dernier et du manque d’infrastructures pour produire de l’eau potable. Cependant, le comité de suivi de la ressource en eau a décidé de desserrer un peu la vis, ce mercredi. « L’amélioration météorologique et les économies historiques générées par les efforts des Mahoraises et des Mahorais depuis plusieurs mois ont permis de stabiliser les ressources en eau du département qui avaient atteint un niveau critique. Compte-tenu de cette amélioration, le comité de suivi de la ressource en eau a décidé d’alléger les tours d’eau », est-il annoncé dans un communiqué, ce mercredi soir.

Dès ce vendredi 22 décembre, on retrouve le calendrier du mois de septembre avec de l’eau un jour sur trois pendant 24 heures, l’alimentation et la coupure intervenant donc au même horaire, à 16h.

Une vraie saison des pluies

Depuis la semaine dernière, le débat était lancé sur un allégement des mesures, avait reconnu Thierry Suquet. La pluviométrie de ces dernières semaines rend optimiste le comité : « les précipitations de ces quinze derniers jours correspondent à l’équivalent d’un mois de pluie complet en période de décembre, permettant ainsi de prolonger de plusieurs jours l’exploitation des retenues collinaires ». Ces dernières se remplissent à bonne vitesse (Combani était à 9,94 % et Dzoumogné à 22 % de leur capacité, ce lundi).

Ces bonnes nouvelles n’empêchent pas la préfecture de rappeler que l’heure est à l’économie. « Il est essentiel que chacun poursuive ses efforts et veille à ses consommations en respectant les restrictions malgré l’élargissement de la période de distribution d’eau », est-il conseillé, tout comme éviter le surstockage. « Le préfet et l’ensemble du comité de suivi de la ressource en eau appellent à la poursuite des efforts collectifs afin d’éviter une remise en place à nouveau de tours d’eau plus restrictifs. L’eau doit être préservée car chaque goutte compte », est-il ajouté.

Les vacances (avec la fermeture des établissements scolaires, d’une partie des activités économiques) pourront déjà déboucher sur des économies. Lors de la première semaine de celles d’octobre, la consommation s’est réduite de 1.600m3 par jour par rapport à la semaine précédente.

Une vanne défectueuse perturbe la distribution à Kangani

Il n’y a pas que le moral des Mahorais qui est érodé par cette crise de l’eau. Ce mercredi soir, la Société mahoraise des eaux (SMAE) informe les habitants de Kangani « sur les points hauts », dans la commune de Koungou, connaissent une perturbation de la distribution en raison d’une vanne défectueuse. « Cette vanne très importante en phase de remise en eau ne s’ouvre pas totalement du fait de l’usure par les manœuvres à répétition d’ouverture et de fermeture dans le cadre de ce dispositif des tours d’eau », confirme la SMAE. L’équipement doit être réparé, ce jeudi, tandis que la plage d’ouverture de l’eau va être modifié « en compensation de cette perturbation ».

Le plomb mine le réseau à Dembéni et Bandrélé

La préfecture rappelle qu’une non-conformité de l’eau est toujours en vigueur dans les villages de Tsararano, Ongojou, Dembéni, Iloni, Hajangoua, Hamouro, Nyambadao et Bandrélé village. « L’eau n’y est provisoirement pas potable à cause d’une pollution au plomb et ne peut donc pas être utilisée pour un usage alimentaire ou pour se brosser les dents ». L’origine de ce plomb détecté pour la première fois à Ongojou n’est pas toujours connue. En attendant, des cuves ont été installées depuis plusieurs semaines (une non-conformité avait touché cette même partie du réseau). C’est le cas à Hamouro et Tsararano. « D’autres seront installées dans les prochains jours pour renforcer le dispositif déjà en place pour garantir l’accès à l’eau potable », indique la préfecture.

Le Département appuie le renouvellement de la flottille de pêche

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Outre la session plénière de ce lundi, la Commission permanente du conseil départemental de Mayotte a présenté 47 rapports à l’ordre du jour. Parmi les délibérations adoptées, on notera le soutien du CD à la commune de Dembéni, pour l’aménagement des voiries communales, comme son appui au renouvellement de la flottille de pêche à Mayotte. De plus, des aides économiques aux entreprises pour les projets d’investissement de ces dernières ont été approuvées, ceci pour favoriser et accompagner la croissance économique locale.

Enfin, la signature d’une convention de partenariat entre le MEAE, le MOM et le conseil départemental de Mayotte a été validée, en vue de renforcer la coopération dans le sud-ouest de l’océan Indien et l’insertion de Mayotte dans son environnement régional.

Violences à Labattoir : « les pierres pleuvaient de partout »

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Une équipe a été récemment montée pour ne traiter que les troubles à l’ordre public. Le groupe de travail « TOP976 » a identifié les cinq prévenus de La Vigie. (image d’illustration)

Cinq jeunes hommes étaient présentés au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi après-midi. Le soir du samedi 9 décembre, ces membres de bandes de La Vigie, aidés de jeunes de Doujani, ont participé à une expédition punitive dans les rues de Labattoir, s’en prenant aux policiers municipaux, gendarmes et habitants. Les cinq ont demandé un délai pour préparer leur défense et le procès a donc été renvoyé au 12 janvier 2024, quatre resteront en détention.

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« On pensait que le mot « urgence » avait été entendu »

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Soumaïla « Anwar » Moeva (ici aux côtés de Foundi Madi) est le président des Jeunes Agriculteurs de Mayotte.

Les agriculteurs mahorais ont subi de plein fouet la sécheresse cette année. En octobre dernier, l’État leur a promis des aides d’urgence pour faire face à cette crise, mais en décembre, Soumaïla « Anwar » Moeva, président des Jeunes Agriculteurs de Mayotte, constate que ces aides ne sont pas encore arrivées.

Flash Infos : Quelles sont les conséquences de la sécheresse de cette année sur l’agriculture ?

Anwar Soumaila Moeva : Les conséquences sont assez terribles. Avec la crise de l’eau, on nous a interdit d’utiliser l’eau dans les rivières et on a eu des restrictions au niveau des forages. On s’est donc retrouver sans eau pour nos exploitations et pour nos bêtes. On peut le voir ne serait-ce qu’au niveau des fruits, des letchis, des mangues, des bananes. Il n’y en a pas en fait. On sort d’une période de presque huit mois où il n’y a pas eu d’eau. On voit bien quau moment où la saison est sensée porter ses fruits, et bien, il n’y a pas de fruit, il n’y a pas de légumes. Sur les deux, trois mois à venir, on aura une pénurie sur ces produits de saison. Pour les animaux, utiliser l’eau de certaines rivières était autorisé, mais il fallait une pompe, un réservoir, un véhicule pour aller chercher cette eau et la ramener. Or, la plupart des agriculteurs n’en ont pas. Sinon, il y avait aussi des livraisons d’eau par le conseil départemental de Mayotte, à raison de cinquante euros par livraison. Pour les éleveurs, ça a été compliqué car le lait et la viande se vendent beaucoup pour les manzarakas, or, ils ont été interdits. On a été vraiment pénalisé de tous les côtés.

F. I. : En octobre, les agriculteurs mahorais ont obtenu des accords de principe pour plusieurs aides d’urgence face à la sécheresse. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

A.S.M. : C’est un peu compliqué, comme vous l’avez dit, ce sont des aides d’urgence que nous avons demandées. Et on ne s’est pas contenté de les demander ici à Mayotte, mais on est monté à Paris, où on a été reçu au cabinet du président de la République, par son conseiller aux Outre-mer, puis par le ministre de l’Agriculture lui-même* (N.D.L.R. Marc Fesneau). Il y a eu des accords de principe. On en était très contents, pensant que le mot « urgence » avait été entendu. Sauf que là, on est en décembre, et toujours rien, alors que les discussions ont lieu depuis septembre. Concrètement, ce qu’on a demandé au niveau des aides, c’est un coup de pouce au niveau de cotisations sociales, une année complète, parce que ça représente un coût pour les agriculteurs. On a demandé qu’on décrète l’état de calamité agricole. On a aussi demandé des aides au niveau de l’irrigation. Et enfin, une aide forfaitaire de 1.000 euros par agriculteur.

F. I. : Décréter la calamité agricole pourrait permettre aux agriculteurs de toucher des indemnités ?

A.S.M. : Au niveau de la calamité agricole, il y a ce qu’on appelle un fond de secours solidarité outre-mer, qui fonctionne sur présentation de dossier. C’est un mécanisme complexe à mettre en place à Mayotte parce que justement, la plupart des exploitations agricoles ne sont pas structurées, il n’y a pas toujours une bonne comptabilité. La plupart des exploitations agricoles sont tenues par des personnes d’un certain âge. 41 % des agriculteurs ont plus de 65 ans. Cette tranche d’âge, ce sont souvent des personnes qui ne savent pas lire, qui ne tienne pas vraiment une comptabilité. Pour la calamité agricole, avec les dossiers qu’on doit monter, ça sous-entend que l’agriculteur est à même de présenter ses comptes et ce qu’il a perdu. C’est vrai que chez nous, à Mayotte, c’est encore tout nouveau. Donc on ne peut pas attendre des agriculteurs que, du jour au lendemain, ils fassent les choses bien comme il faut, alors qu’il n’y a pas beaucoup d’accompagnement. Il y aura peut-être, avec beaucoup de chance, 200 agriculteurs qui vont pouvoir bénéficier des indemnités liées à la calamité agricole, sur 1.400 agriculteurs. C’est pour cela que nous avons demandé une aide forfaitaire de 1.000 euros. Cela permettrait à tous les agriculteurs de l’avoir avec des démarches moins compliquées. Cela représente à peu près 1,4 million d’euros au total. Ce n‘est absolument rien du tout par rapport aux aides d’urgence dont les autres départements de France bénéficient en fonction des aléas climatiques. Et on parle de venir en aide à toute l’agriculture mahoraise. 

F. I. : Pourquoi pensez-vous que ces aides tardent à arriver ?

A.S. M. : Il y a de quoi se questionner. Est-ce quon compte ? Estce qu’on est pris en considération ? Est-ce que l’État s’intéresse vraiment à l’agriculture mahoraise ou à ce qu’il se passe à Mayotte ? Je me pose la question, étant donné qu’on est allés jusqu’à l’Élysée et au ministère de l’Agriculture, accompagné du président du conseil départemental (N.D.L.R. Ben Issa Ousseni), pour plaider notre cause. Cela fait deux mois que le ministre de l’Agriculture nous dit qu’il est favorable, mais nous ce qu’on veut ce sont des actes. 

*Sollicité, le ministère de l’Agriculture n’avait pas encore répondu, ce mercredi soir.

Un plan régional d’agriculture durable 2023-2029

La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf), en partenariat étroit avec le conseil départemental et la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam), annonce la mise à disposition du public du plan régional d’agriculture durable 2023-2029. Ce document stratégique, prévu par le code rural et de la pêche maritime, est un outil fédérateur pour tous les acteurs du monde agricole mahorais. Il définit 78 actions issues de plusieurs réflexions nourries engagées sur le territoire depuis 2019-2020. Son ambition est celle de « faire du secteur primaire un moteur majeur du développement endogène et durable ». Les actions ont été élaborées en respectant quatre maîtres mots qui sont : adaptation, simplification, pragmatisme et accompagnement. Elles s’organisent autour de cinq thématiques ou enjeux principaux : améliorer l’accès au foncier, soutenir la professionnalisation de l’agriculture et améliorer les conditions d’exploitation, soutenir la structuration des filières et la montée en gamme des produits de l’agriculture et valoriser les modèles agricoles mahorais, promouvoir l’agriculture mahoraise et accompagner les acteurs agricoles dans leurs démarches financières.

Le plan régional d’agriculture durable 2023-2029 est consultable jusqu’au 24 janvier 2024 sur le site internet de la Daaf : https://daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr

Dembéni veut se libérer du joug des parcelles non déclarées

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Le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, veut régulariser des parcelles qui coûtent des centaines de milliers d’euros à la collectivité en taxe foncière.

La commune lançait, ce mercredi, en grande pompe un plan de « régularisation foncière » des parcelles pour mettre fin à « de longues années d’occupation informelle ». De fait, la municipalité a l’intention de rattraper une série de dépenses réalisées « à tort » selon la Chambre régionale des comptes.

Le maire de Dembéni veut un plan Marshall de la régularisation foncière dans sa commune. Une mesure qui vise, selon Moudjibou Saïdi, à « résoudre de longues années d’occupation informelle en procurant une sécurité juridique aux résidents et en renforçant l’harmonie sociale et le développement local ». Une première cérémonie de signature de « régularisation de parcelles » s’est tenue, mercredi 20 décembre, dans la mairie de Dembéni.

Une solution durable dans l’objectif de mettre un terme à un imbroglio administratif ? « Simple exemple, j’ai 42 ans et la parcelle que j’occupe appartient à la mairie, comme 99% des sites fonciers, pourquoi ne pas permettre aux administrés de devenir des propriétaires ? », questionne le maire, non sans grossir le trait.

Un appel à la population a ainsi été lancé. Les administrés désirant devenir propriétaires de la parcelle qu’ils occupent sont invités à se manifester auprès du pôle foncier de Dembéni. Pour faire aboutir la démarche, le modus operandi est simple, comme le rappelle Alex Roffat, directeur des services techniques. « D’abord, il faut que le propriétaire fasse état de sa demande de régularisation. Dans ce cas-là, l’ensemble du dossier est pris en charge par le service foncier de la direction des services techniques et est instruit par un certain nombre d’éléments spécifiques à la parcelle et ses conditions de régularisation. S’ensuivent des délibérations au niveau du conseil municipal qui valide les actes de cession avec le prix analysé par le domaine et formalisé sous forme de documents. »

488.612 euros dépensés pour rien

Régulariser de manière très large les parcelles pourrait aussi assainir les finances de cette commune de 15.848 habitants [recensement de l’INSEE en 2017]. Car, entre 2018 et 2022, Dembéni a dépensé pas moins de 488.612 euros de taxe foncière en lieu et place de particuliers ayant construit sur ses terrains A tort ! Une bourde soulignée la Chambre régionale des comptes dans un rapport qui épingle la situation financière « alarmante » de la commune.

Si le maire annonce qu’il souhaite rapidement régulariser les parcelles, cette démarche avait déjà été entreprise lors des précédentes mandatures, notamment pour les onze écoles que compte Dembéni. En effet, le transfert des écoles, propriété du Syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam), à la collectivité est « retardé par les difficultés de régularisation foncière », d’après la CRC.

En 2022, la capacité d’autofinancement de Dembéni était négative à hauteur de 1,3 million d’euros. Les charges imputables au personnel en sont le premier facteur. Il s’agit du premier poste de dépenses de fonctionnement. En 2020 et 2021, la commune dépensait 7,5 millions d’euros pour les salaires de ses agents. Les charges de personnel représentaient même 58% des charges réelles de fonctionnement en 2021, « soit environ 470 euros par habitant », alarme la chambre régionale. Eviter de se mélanger les pinceaux au sujet du foncier pourrait être un début de solution afin de garder le cap.

Économie : l’activité ralentit au troisième trimestre

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L’Iedom a publié sa dernière étude sur les activités économiques à Mayotte. L’économie mahoraise marque le pas au troisième trimestre après le dynamisme observé tout au long de l’année 2023. L’activité globale reste au-dessus de sa moyenne de longue période mais ralentit. Les chefs d’entreprise déclarent des perspectives d’activité dégradées, manifestant ainsi leur inquiétude vis-à-vis du contexte local. L’indicateur du climat des affaires (ICA) traduit ces préoccupations et enregistre une baisse trimestrielle de 12,5 points. Il se positionne à 104,8 points, convergeant ainsi vers sa moyenne de longue période. L’inflation demeure encore à un niveau élevé et la consommation des ménages baisse sur l’ensemble de l’année. À l’exception de la construction, l’ensemble des secteurs anticipe une activité en baisse.

Au troisième trimestre 2023, l’Indicateur du climat des affaires (ICA) se dégrade de 12,5 points pour s’établir à 104,8, soit son plus faible niveau depuis 2020. Bien qu’il demeure encore au-dessus de sa moyenne de longue période, cette évolution reflète l’inquiétude grandissante des chefs d’entreprise sur la conjoncture économique. La persistance de la crise de l’eau, conjuguée au contexte sécuritaire de plus en plus dégradé, affecte la confiance des chefs d’entreprise. Ils sont de plus en plus nombreux à anticiper un frein dans leur activité et déplorent une dégradation de leurs trésoreries malgré une amélioration des délais de paiement. Ce pessimisme demeure pour la fin de l’année : les prévisions annoncent une détérioration de l’activité, s’accompagnant d’un allongement des délais de paiement.

Si l’inflation fléchit et le nombre de demandeurs d’emplois baisse au troisième trimestre, l’année a été compliquée pour Mayotte. En glissement annuel, le nombre de demandeurs d’emploi continue de progresser par exemple (+9,9 %).

Le lendemain de Noël s’annonce compliqué pour les barges

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Le fonctionnement des barges pourrait se trouver perturber par une grève, à partir de ce mardi.

Le personnel de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) sera en grève illimitée à compter du mardi 26 décembre. Un préavis allant en ce sens a été adressé, ce mardi, au Département de Mayotte. Les doléances du personnel des barges sont légion. Un service minimum sera néanmoins assuré durant ce bras de fer qui s’annonce corsé.

L’épée de Damoclès que les syndicats du personnel de la DTM (direction des transports maritimes, ex-STM) avaient placé au-dessus de la tête du président du Conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a fini par tomber. Dans un communiqué de deux pages datées de ce mardi, la Confédération Générale des Travailleurs de Mayotte (CGT-Ma) annonce « une cessation collective de travail sous forme de préavis de grève illimitée à compter du 26 décembre 2023 à la prise de service habituelle couvrant l’ensemble des agents de la direction des transports maritimes du conseil départemental de Mayotte ». Le secrétaire général de ce syndicat justifie cette décision par une référence à de nombreux préavis et protocoles de fin de conflit restés sans effets malgré une détérioration (continue) des conditions de travail des agents de la DTM. Le feu couvait en effet sous la cendre depuis plusieurs mois et les nombreux signaux d’alerte envoyé au président « BIO » et sa directrice générale des services, Christiane Ayache, ne semblent guère avoir reçu un quelconque écho dans les sphères décisionnelles de l’exécutif du territoire.

Un sous-effectif chronique

Quoi qu’il en soit, la plateforme revendicative des agents de la DTM demeure la même, démontrant ainsi que le Département est effectivement resté sourd aux sollicitations du personnel depuis plusieurs mois. Au nombre de onze, ces revendications portent sur la non-conformité des infrastructures depuis les dortoirs jusqu’aux navires et aux bâtiments administratifs, en passant par les ateliers. Tous seraient vétustes non conformes aux normes ISO requises, les syndicats se basant sur un rapport du cabinet Socotec pour étayer leurs affirmations. Des travaux supposés démarrer en octobre de cette année pour remédier à cette situation se font toujours attendre. Dans leurs revendications, les agents de la DTM évoquent également « un problème de sous-effectif chronique, assorti à des situations d’inaptitude ou d’agents partiellement aptes à l’exercice de leur mission ». Une référence directe à des mécaniciens de niveau 200 employés sans dérogation sur des navires exigeant un niveau 500. Il est également fait état d’actes d’agression et d’incivilité répétés contre le personnel des barges, en mer comme sur terre, non suivis d’une réaction de l’employeur « malgré l’obligation de sécurité » qui lui incombe. Les rapports du journal de bord seraient classés systématiquement classés sans suite par le Département de Mayotte.

Un favoritisme serait en vigueur

Autre revendication à faire surface dans ce préavis de grève lancé par la CGT-Ma, les problèmes relationnels en interne consécutifs à un manque absolu de communication et de considération ayant débouché sur une rupture de dialogue. Il est évoqué « une déconnexion de la réalité » de la part des managers de la DTM. Les sept autres revendications figurant dans ce carnet de doléances relèvent du classique s’agissant du personnel départemental à Mayotte, non prise en compte des sujets horaires du personnel navigant, manque d’heures de travail de nuit (HTN) marqué par un refus de médiation et trois dépôts de plainte, le maintien de la DRH à son poste, l’insuffisance d’heures de récupération. Une situation qui ne serait pas sans conséquences graves sur le physique et le mental de certains agents débouchant parfois à une remise en cause de l’autorité du commandant de bord. La question récurrente des privilèges accordés au conseil départemental de Mayotte revient de nouveau à la surface, de même que « les demandes d’explication sans raison et non-respect des procédures disciplinaires, discrimination flagrante à l’égard du personnel navigant et système de favoritisme entretenu par la direction ».

La balle est donc désormais entre les mains de Ben Issa Ousséni qui devra gérer cette nouvelle crise qui s’annonce au sein du personnel maritime de sa collectivité.

80 % des revendications satisfaites à la MDPH976

Le calme et la sérénité reviennent à la Maison des personnes handicapées (MDPH) de Mayotte. Suite à la signature d’un protocole d’accord de sortie de crise, ce mercredi, entre le président Ben Issa Ousséni et l’intersyndicale du conseil départemental, le travail reprend enfin ce jeudi matin. Le personnel de la MDPH était en grève depuis deux mois. Un dialogue de sourds s’était installé entre une majorité des agents et le président délégué de cette institution gérée sous format d’un Groupement d’intérêt public (GIP), après que ce dernier ait décidé de remercier la directrice en fonction pour rupture de confiance. L’affaire avait fait, on s’en souvient, les grands titres de la presse locale et régionale. Le syndicat avait pris le relais du personnel pour se faire entendre par le conseil départemental de Mayotte avant de refiler le bébé à l’intersyndicale qui a porté une plateforme revendicative basée sur les conditions de travail des agents de la MDPH, la sécurité des actes règlementaires et la grille salariale. Siti Gué, élue du syndicat CFDT et présidente de l’intersyndicale du Département de Mayotte n’a pas caché sa satisfaction après la signature de ce protocole d’accord de fin de grève. « Nous sommes satisfaits de voir que des gens qui étaient dehors depuis deux mois et n’arrivaient pas à se faire entendre, aient obtenu l’écoute du président du conseil départemental et reprennent à présent le chemin du travail », n’a pas manqué de signaler la syndicaliste. Et de préciser que 80 % des revendications des agents en grève ont été satisfaits par le CD. Elles concernaient des points règlementaires reconnus comme tels par le Ben Issa Ousseni qui s’est engagé à s’intéresser de très près au fonctionnement de la MDPH et à se rapprocher du personnel dans le cadre du dialogue social. Pour le personnel non syndiqué, d’autres voies de recours sont à leurs dispositions tel que le tribunal administratif. Selon Siti Gué, cette crise à la MDPH a démontré la nécessité pour le personnel de se faire syndiquer car « un avocat ne saurait défendre un client qui n’en manifeste pas le besoin ».

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes