Pour la première fois à Mayotte, des agents ont été formés au métier d’auxiliaire de bibliothèque. 21 personnes ont été diplômées après la fin de la formation en décembre 2023.
Le centre national de la fonction publique (CNFPT) a tenu une cérémonie, ce vendredi, afin de féliciter les 21 premiers diplômés mahorais du titre d’auxiliaire de bibliothèque. Par ailleurs, au cours de l’événement, l’arrivée prochaine d’un nouveau directeur à la tête de l’établissement public a été officialisée.
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Rouhania Mohamed et Salimata Hamidani ont obtenu la mention « très bien » et figurent parmi les trois premières lauréates.
Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou, est aussi le délégué du centre national de la fonction publique (CNFPT).
Malgré des épreuves difficiles, dont le décès de sa directrice adjointe, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) a « maintenu le cap » en 2023, souligne le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, également délégué départemental de l’établissement public en charge de la formation des agents territoriaux. Vendredi, à la médiathèque de Passamaïnty, la directrice du CNFPT Mylène Joseph Filin a présenté ses vœux aux agents. Si l’année passée a été marquée par le cambriolage des locaux et les crises que Mayotte rencontre, l’activité ne s’est pas pour autant tassée. Loin de là. Pas moins de 3.599 stagiaires ont été convoqués pour des journées de formation. « La formation est un enjeu majeur pour notre territoire, c’est le seul moyen d’assurer la montée en compétence des agents territoriaux de Mayotte », a tenu à féliciter le maire de Mamoudzou.
Promue à titre d’exemple, la première session de formation d’auxiliaires de bibliothèque, qui s’est tenue de mai à décembre 2023, a été suivie de bout en bout par 21 agents, diplômés à l’issue de la cérémonie. En partenariat avec l’Association des bibliothécaires de France, les agents ont été formés à l’accueil du public et aux tâches d’exécution dans des bibliothèques ou centres de documentations publics ou privés. Outre cette réussite en matière de formation, un vent de changement va souffler sur le CNFPT. En effet, après six années à la barre, Mylène Joseph Filin va laisser sa place à un nouveau directeur. Ce dernier s’appelle Robert Limmois et prendra ses fonctions le 1er février. « Le directeur ou la directrice adjointe en charge de la formation est en cours de recrutement », a conclu Ambdilwahedou Soumaïla.
Ces trois photographies, « Coco Djoumoi – la chatouilleuse », « Mariage à Kawéni » et « Déjeuner à Kawéni » sont présentes dans l’ouvrage Répliques. Crédit : Franck Tomps.
Une Chatouilleuse, un mariage à Kawéni, la réserve forestière des Crêtes du Nord… Dans « Répliques », le photographe Franck Tomps raconte le quotidien mahorais en s’interrogeant sur l’intégration de la société insulaire à la République.
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L’ouvrage « Répliques » en train d’être travaillé aux éditions Loco. Image : courtoisie de Franck Tomps.
Franck Tomps est un photographe professionnel installé à Nantes qui a passé plusieurs longs séjours à Mayotte. Image : courtoisie de Franck Tomps.
Son ouvrage photographique « Répliques » paraîtra en février 2024. Image : courtoisie de Franck Tomps.
Les lecteurs pourront voir la photographie « Coco Djoumoi – la chatouilleuse » dans l’ouvrage. Crédit photo : Franck Tomps.
Franck Tomps a également photographié un « Déjeuner à Kawéni ». Crédit photo : Franck Tomps.
« Mariage à Kawéni » est également présent dans Répliques. Crédit photo : Franck Tomps.
« Répliques ». C’est le nom que le photographe professionnel Franck Tomps, installé à Nantes, a donné à un projet étalé sur cinq ans. Un projet qui prend la forme d’un livre, construit au fil de sept séjours de quatre à sept semaines à Mayotte répartis entre 2018 et avril 2023, en partie soutenus par la grande commande de la Bibliothèque nationale de France (BnF).
« Répliques ». Le mot fait référence aux tremblements de terre qui ont secoué l’île en 2018 et écho au mot « république ». Mais il s’agit surtout d’un clin d’œil, ou ici d’objectif, aux conséquences qu’ont les politiques anciennes et la départementalisation sur la société mahoraise d’aujourd’hui. « J’ai voulu raconter, à travers l’image, ce territoire de la République en devenir », explique l’auteur de l’ouvrage, qui paraitra en février prochain aux éditions Loco.
En d’autres termes, Franck Tomps a souhaité questionner l’État, mais aussi les Mahorais, sur l’intégration de Mayotte à la République. Quelles sont les attentes et les déceptions de la population ? Ce sont 190 pages de photographies, notamment de la vie quotidienne sur l’île au parfum, qui tentent d’offrir une réponse à cette interrogation. Pour construire ce livre, l’auteur a échangé avec des habitants de divers horizons. Il s’est également intéressé à l’histoire de l’île en se rendant aux archives départementales, mais aussi à l’environnement en danger de Mayotte.
« Je ne cherche surtout pas à apporter une vérité. J’ai essayé de comprendre la complexité de cette île qui m’a émerveillé », prévient le photographe, qui propose son travail au public en toute humilité, en le qualifiant comme un « tour d’horizon anthropologique » à travers un « récit imagé ».
« Ce territoire mérite d’être connu »
Il s’agit du deuxième ouvrage photographique de Franck Tomps. Le premier, « Des rives », publié en 2019, documente l’estuaire de la Loire. Si « Répliques » a bénéficié de plusieurs partenaires comme l’association Mlezi Maore, le budget de 88.000 euros, entre les séjours et l’édition du livre, n’est pas encore à l’équilibre. Pour y remédier, le photographe a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank. Pour soutenir le projet, il est possible de faire un don du montant que l’on souhaite, ou bien de précommander une édition signée du livre et différents formats de tirage des photographies. « On arrive à la fin du stock disponible de l’ouvrage en précommande », alerte Franck Tomps. L’argent collecté servira également à promouvoir son ouvrage et à organiser une exposition à Mamoudzou. Jusqu’au 26 janvier, les 99 premiers contributeurs peuvent tenter de gagner différents lots s’ils relayent la campagne sur Instagram (plus de détails sur le profil @aj_francktomps).
Puisque les difficultés de Mayotte sont au cœur du sujet du livre, quid des frais de livraison pour une précommande depuis l’île ? « C’est bien là le problème… », constate l’auteur, qui recommande de faire envoyer les lots à une adresse dans l’Hexagone.
La diffusion et la promotion de cet ouvrage ont pour but de contribuer à faire connaître la société mahoraise en dehors de l’île : « Ce territoire mérite d’être connu. La plupart des gens en métropole ne savent même pas situer l’île sur une carte. » Il espère que « Répliques » permettra de brosser un portrait différent de Mayotte auprès des habitants du reste de la France.
« Répliques, Mayotte en république », Franck Tomps, 02/2024, éditions Loco, 45 euros en précommande.
Vous pouvez soutenir le projet sur la plateforme KissKissBankBank via le lien : www.kisskissbankbank.com/fr/projects/repliques_mayotte
Curieux de savoir ce qui les attend, les élèves du lycée des Lumières ont échangé avec Beverly Carpin, ce jeudi matin.
Étudiante à Sciences Po Paris, Beverly Carpin était de retour, ce jeudi matin, au lycée des Lumières à Kawéni. Elle y a échangé avec les élèves de première et terminale de l’atelier sciences politiques de l’établissement pour leur faire partager son expérience et les encourager à deux mois des concours.
Entre deux semestres, Beverly Carpin fait un passage par Mayotte où vivent sa famille et ses amis.
« J’étais terrifiée avant l’oral d’admission de Sciences Po », admet une Beverly Carpin pourtant pleine d’assurance aujourd’hui. Arrivée à Mayotte à l’âge de 4 ans, l’étudiante de 18 ans a fait toute sa scolarité sur l’île. Élève brillante, baccalauréat avec la mention très bien, elle a intégré Sciences Po Paris via son campus de Poitiers (Vienne) en 2023, avec la spécialisation Amérique latine, péninsule ibérique et Caraïbes. Un grand pas pour elle et surtout une entrée dans une filière dans l’excellence où les Mahorais se comptent sur les doigts de la main. C’est donc avec intérêt que quatorze élèves de l’atelier sciences politiques du lycée des Lumières de Kawéni (une première et treize terminales) ont pu échanger avec elle pendant presque deux heures, jeudi matin. L’échange est plutôt facile, il y a un an, c’est elle qui était à leur place. Contenu des cours, matières enseignées, rythme de travail, voire questions très pratiques, Beverly répond avec le sourire à ses interlocuteurs. Par exemple, quand une élève lui demande les objectifs à se fixer en arrivant à Sciences Po ou à l’université, celle-ci rétorque : « C’est un grand changement. Il n’y a personne qui vous suit derrière. Il suffit d’être organisé, à la fois dans le travail et la vie étudiante ».
Sur les concours ou Parcours sup aussi, elle prodigue de précieux conseils à ceux qui y sont confrontés. « N’hésitez pas à parler de Mayotte, ça intéresse. Lors de l’oral par exemple, on m’a posé des questions sur l’opération Wuambushu, j’ai pu expliquer l’histoire de l’île », raconte-elle. Interrogée sur le niveau au lycée de Mamoudzou et celui attendu dans sa formation, elle rassure. « J’avais peur au début. Finalement, je trouve que le retard n’est pas considérable », analyse celle qui a validé toutes ses matières au premier semestre. S’estimant bien aidée à Mayotte, elle rappelle qu’elle s’est entrainée en passant des oraux blancs avec Alix Jeu, professeure de lettres et responsable de l’atelier Sciences po, et a pu se rendre à Paris où le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi avait emmené son groupe au Sénat. « Je mesure la chance aujourd’hui », estime l’ancienne élève en section européenne. Espérant la même réussite pour son auditoire, elle les motive avant les grandes échéances : « Ça peut faire peur, mais vous pouvez croire en vous ».
« On partage le fait d’être loin de chez nous »
Depuis la métropole, elle n’oublie pas l’île sur laquelle elle est revenue pour un mois de vacances entre ses deux semestres. Elle fait d’ailleurs partie d’une association culturelle, Sciences ô, qui promeut l’outremer sur le campus. « Je suis la seule de Mayotte, mais il y a une grande solidarité entre les ultramarins. On partage le fait d’être loin de chez nous et de nos familles », explique celle qui côtoie aussi des étudiants étrangers, nombreux sur le site. Elle dit vouloir promouvoir la culture mahoraise en métropole et compte d’ailleurs faire venir à Poitiers l’écrivaine mahoraise Yasmina Aouny pour une conférence sur les Chatouilleuses.
Concernant son avenir, la jeune femme veut faire un master en relations internationales et travailler « dans la diplomatie », avec comme objectif de pourquoi pas faire son retour dans l’océan Indien. « Je pense revenir à Mayotte. J’ai grandi ici », fait-elle remarquer. Alix Jeu regarde son ancienne élève avec un grand sourire. « C’est bien qu’elle revienne témoigner, ça va motiver les élèves », assure la responsable de l’atelier sciences politiques.
L’Agence régionale de santé (ARS), organise différents créneaux de vaccination contre la fièvre typhoïde dès ce lundi. Image d’illustration.
Le village de Hamouro, dans la commune de Bandrélé, est en proie à plusieurs cas de typhoïde ces dernières semaines. L’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte va procéder, à partir de ce lundi, et selon les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique, à la vaccination des habitants du village volontaires, sans distinction d’âge, de sexe ou d’antécédents médicaux.
Ce lundi 22 janvier, cette campagne de vaccination aura lieu à l’école primaire. Le mardi 23 janvier, les habitants pourront venir se faire vacciner au niveau du marché couvert à partir de 8h et pendant toute la journée. Mercredi 24 janvier, les vaccinations se dérouleront sous le manguier qui se trouve à droite de la route qui va vers l’école (avant l’école), encore une fois à partir de 8h. Toujours à partir de 8h et pour toute la journée, les habitants de Hamouro pourront à nouveau venir se faire vacciner au niveau du marché couvert et du manguier cité précédemment. La fièvre typhoïde est une infection potentiellement mortelle due à une bactérie qu’on peut retrouver dans l’eau ou les aliments contaminés. Cette maladie se manifeste par une fièvre élevée, des douleurs abdominales, une éruption rosée ou encore un grand état de fatigue.
L’épidémie de conjonctivite continue
Également dans le domaine de la santé, Santé publique France Mayotte a publié son point épidémiologique pour la deuxième semaine de janvier. L’épidémie de conjonctivite gagne du terrain. Le nombre de médicaments et antiseptiques destinés à soigner la conjonctivite vendus en pharmacie a augmenté de 57% entre la première et la deuxième semaine de ce mois.
La conjonctivite est une inflammation de la membrane recouvrant la face antérieure de l’œil et l’intérieur des paupières (conjonctive). C’est une maladie fréquente, généralement sans danger pour la vision. Elle peut être provoquée par un virus, une bactérie, une allergie ou une irritation. La conjonctivite provoque une rougeur de l’œil et peut être accompagnée des symptômes suivants : démangeaison, écoulement clair ou purulent, paupières collées, vision floue. Les épidémies de conjonctivite sont plus généralement virales. Le virus se transmet lors de contacts rapprochés ou de manière indirecte via des objets, pouvant survivre plusieurs heures dans l’environnement.
Dans un communiqué, la préfecture de Mayotte a annoncé le placement du département en vigilance orange fortes pluies/orages, et ce jusqu’à la prochaine prévision météorologique, prévue vendredi matin, à 7h. La masse d’air reste humide et instable, synonyme d’une activité orageuse parfois intense durant la deuxième partie de cette nuit, de précipitations fortes de l’ordre de 50 à 60 millimètres en six heures, et de rafales de vent de Nord-Ouest pouvant atteindre 70 km/h. La préfecture invite la population à être prudente et à rester à l’abri, mais aussi à se tenir informée de l’évolution de la situation météorologique en suivant les informations diffusées par Météo-France et les autorités.
En attendant, il est demandé de ne se déplacer qu’en cas de nécessité, d’être prudent auquel cas ; de tenir les enfants à distance des caniveaux pouvant déborder ; de ne pas franchir, à pied ou en voiture, les ravines et rivières en crue et les radiers submergés ; de signaler son départ et son arrivée à ses proches ; de protéger ses biens s’ils se trouvent en zone inondable ; de prévoir des moyens d’éclairage de secours et des réserves d’eau potable ; prendre ses précautions si on dispose d’un dispositif d’assistance médicale électrique ; de faire attention à l’eau du robinet qui peut rester impropre à la consommation au moins 48h après l’arrêt des pluies ; de se préparer à une évacuation éventuelle, et, auquel cas, faciliter l’intervention des sauveteurs. Le répondeur de Météo-France peut être joint au 02 69 60 10 04.
La Ville de Mamoudzou se dote d’une cellule de crise pour gérer les urgences causées par les phénomènes pluvieux. Elle invite la population à être particulièrement vigilante aux risques qu’engendrent les fortes averses et les vents violents caractéristiques de la saison des pluies. Cela comprend notamment l’engorgement rapide des réseaux d’évacuation des eaux pluviales ou encore les chutes de branches ou même d’arbres. Il est vivement recommandé par la Ville de signaler ces incidents et les dangers imminents à la police municipale au 02 69 63 77 77.
Les fortes pluies ont également une incidence pour la distribution de l’eau potable, ce jeudi soir et vendredi. « Elles ont occasionné des crues importantes qui ont affecté la qualité des eaux brutes dans les captages exploités pour la production d’eau. De ce fait, les productions des usines de Bouyouni, Mamoudzou et de l’Ourouveni sont maintenues à la baisse en raison des difficultés de traitement, ce qui risque d’occasionner des perturbations (baisse de pression, manque d’eau) dans un contexte de tours d’eau », constate la Société mahoraise des eaux (SMAE).
Le délégataire du syndicat Les eaux de Mayotte annonce que le secteur de distribution de l’usine de Bouyouni, dans le nord de l’île, sera le premier affecté. Il comprend Longoni, Kangani, Trévani, Koungou Majicavo 1, Majicavo 2, tout Kawéni, M’tsapéré et Doujani. Les perturbations risquent « d’affecter éventuellement les autres secteurs, si les fortes pluies persistent », prévient la SMAE.
Une action de nettoyage et de sensibilisation à la propreté urbaine est organisée par la Ville de Mamoudzou et les associations de Kawéni dans le cadre du dispositif de gestion urbaine de proximité du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU), « Kaweni Hima ». Cette opération de nettoyage se déroulera, ce samedi, à partir de 7h30 dans le quartier de Disma. Pour y participer, il suffit de se rendre devant le stade ce jour-là. Ces opérations de ramassage des déchets ont pour but de sensibiliser le public à l’importance de la préservation de l’environnement, à l’amélioration de leur cadre de vie, et de faire comprendre que chaque citoyen est acteur de la propreté urbaine.
Le club de football de Mangajou, l’AS Papillon d’honneur, invite tous les joueurs, dirigeants, actuels et anciens, les membres, les bénévoles, les parents, ainsi que tous les notables et habitants du village de Mangajou, à une réunion de préparation pour la saison 2024. Cette rencontre importante se tiendra le dimanche 21 janvier à 9h à la MJC de Mangajou. À l’ordre du jour, le bureau du club fera le bilan de la saison 2023, donnera les objectifs prévisionnels pour la saison 2024, la situation financière de l’association, la mobilisation des moyens humains, la planification de l’assemblée générale et invitera aux questions diverses. « Nous vous encourageons à venir nombreux pour partager vos idées constructives et contribuer à la réussite de notre saison à venir ! », lance le club.
Le maire de la commune de Tsingoni, Issilamou Hamada, assurera désormais un créneau de permanence chaque vendredi à partir de 14h, dans le but de renforcer le contact direct avec les usagers. Cela doit permettre de faciliter les échanges entre le maire et les administrés et favoriser le dialogue. La population est encouragée à se rendre à l’Hôtel de Ville sur ce créneau de permanence pour faire part de ses idées et de ses questionnements.
Cette semaine, les jeunes et les enfants des Accueils collectifs de mineurs (ACM) sans hébergement ont participé à un atelier artistique durant lequel ils ont repeint la façade du centre social et culturel de Miréréni-Chirongui et la salle polyvalente. Le graffeur de Cavani, Papajan, a animé cet atelier.
Selon nos confrères de Outremers 360, les experts promis par Emmanuel Macron aux élus ultramarins ont été nommés au mois de décembre. Il s’agit de Frédéric Monlouis-Félicité et Pierre Egéa. L’un a été directeur de l’Institut de l’entreprise, un think tank dédié à l’économie, et a un profil politique pour avoir été aussi directeur général du Nouveau centre – UDI. Le deuxième est un spécialiste du droit qui a travaillé à l’Université des Antilles et de la Guyane de 2002 à 2008.
Ils auront pour mission de se pencher sur les statuts des collectivités ultramarines et définir avec elles le modèle qu’elles souhaitent. Si la départementalisation de Mayotte, qui n’est pas complète, ne devrait pas opérer de machine arrière, son processus pourrait s’en trouver modifié. Ça sera peut-être déjà le cas avec la loi Mayotte actuellement en discussions entre les élus mahorais et l’État, des demandes ayant été faites pour faire évoluer les institutions locales.
Une soixantaine d'enseignants du collège de Kwalé à Tsoundzou 1 se sont mis en grève. Ils ont manifesté dans les rues, ce jeudi 18 janvier, pour obtenir des mesures de sécurité, interpellant les conducteurs avec leurs pancartes.
Le collège de Kwalé craint de revivre les événements de violences du jeudi 12 décembre, où des heurts à l’extérieur avaient obligé élèves et enseignants. Ces derniers, accompagnés de parents d’élèves, ont manifesté ce jeudi matin pour réclamer plus de sécurité.
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« C’est arrivé comme un tsunami », dépeint Manuel, professeur depuis un an au collège de Kwalé, « l’avancée de bandes de jeunes vers l’établissement » jeudi 12 décembre, avec « les forces de l’ordre derrière », bien en mémoire. Comme soixante-quatre autres membres du personnel, il est en grève ce jeudi 18 janvier pour réclamer des mesures au rectorat face à l’insécurité : sécuriser l’enceinte de l’école avec des réparations d’urgence, le stade en chantier à proximité où des barres de fer et des pierres sont à disposition, et obtenir plus d’équipes mobiles de sécurité. Ils demandent également un protocole de communication pour être rapidement informés du danger, ce à quoi la direction de l’établissement s’est engagée oralement.
Décision prise de fermer le collège le temps de la manifestation, enseignants et quelques parents d’élèves ont entamé leur marche, depuis le collège de Tsoundzou 1, vers 9 h jusqu’aux environs de 10 h. Armés de cartons où on peut par exemple lire « L’école doit être un refuge, pas une zone de guerre », ils se sont dirigés jusqu’à la route départementale pour être visibles des conducteurs. Ceux-là n’hésitent pas à klaxonner en preuve de soutien.
« On n’est pas tranquille quand on envoie les enfants à l’école »
« On risque notre vie tous les jours », poursuit Manuel qui manifeste pour « ne plus revivre le traumatisme de plusieurs heures de stress » qu’ont vécu enseignants et élèves. « Ça pleuvait des cailloux depuis le grillage. » L’un des jeunes assaillants s’étant même introduit « pour prendre à revers » le personnel bloqué dehors. Appelé par la direction pour fermer sa classe, d’où les haut-parleurs « ne fonctionnent pas bien », il a rejoint le reste du personnel confiné. « On a enfermé les élèves dans le réfectoire. Cachés sous les tables, on leur interdisait même d’aller aux toilettes. Et puis on a senti l’odeur du gaz des grenades lacrymogènes approcher. » Selon lui, « le collège est une cuvette, ce qui nous rend extrêmement vulnérables ». « On devrait se concentrer sur la pédagogie, pas gérer la question de si on va repartir en vie », conclut-il.
Une insécurité qui alimente une peur déjà présente au quotidien. « Il y a deux ans c’était encore gérable », déclare Siti, enseignante depuis six ans. « On vient la boule au ventre, on ne sait pas si on arrivera en un seul morceau. » Tandis qu’une autre, en poste depuis neuf ans, témoigne de sa peur pour ses enfants qui sont aussi scolarisés au collège.
« On n’est pas tranquille quand on envoie les enfants à l’école », appuie Hamada, parent d’élève, paniqué pour la sécurité de sa fille le jour de l’intrusion. « S’il se passe quelque chose, ça peut tomber sur n’importe quel enfant. » Ajoutant que « beaucoup d’entre eux font le trajet à pied. »
À ce jour, hormis une visite de la Direction des constructions scolaires (DCS) pour constater les travaux à effectuer, les représentants de syndicaux n’ont pas encore eu de réponse de la part du rectorat. Mais à la suite de cette marche, un envoyé du recteur, chargé de la vie scolaire et de la sécurité, s’est entretenu avec la principale, ses adjoints et des représentants syndicaux. Une réponse pourrait être apportée d’ici une semaine.
Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental, aux côtés de Safina Soula, présidente du Collectif des citoyens de Mayotte 2018, à la mairie de Mamoudzou, ce jeudi 18 janvier.
Au lendemain de l’annonce faite par Gérald Darmanin d’évacuer le camp de migrants à l’intérieur du stade de Cavani, le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 a réuni des élus mahorais en mairie de Mamoudzou, ce jeudi. Les actions de blocage entreprises à l’aune du démantèlement du camp ne font pas totalement consensus.
Jean-Mathieu Defour, directeur général du centre hospitalier de Mayotte, a exprimé ses vœux pour l'année 2024, ce jeudi 18 janvier, au sein de l’hôpital de Mamoudzou.
Le directeur général du centre hospitalier de Mayotte (CHM), Jean-Mathieu Defour, a présenté ses vœux pour l’année 2024, ce jeudi midi. Remerciant l’implication de tout le personnel de l’hôpital, il a rappelé les avancées et les projets de cette année.
Le public était composé de personnels soignants, représentants du personnel et des usagers, des élus locaux, ainsi que de l’Agence régionale de santé.
Applaudissements, remerciements envers le personnel mobilisé, les différents discours de vœux pour l’année 2024 portent le même message : face aux crises, « l’hôpital a su continuer de prendre en charge ses patients », affirme ici le directeur du centre hospitalier de Mayotte (CHM), Jean-Mathieu Defour. À ses côtés ce jeudi 18 janvier, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, Sabry Hani, le nouveau président de la commission médicale d’établissement, Soumeth Abasse, et le vice-président du conseil de surveillance de l’hôpital, se sont également exprimés devant un auditoire composé de soignants, de représentants du personnel et des usagers, de l’Agence régionale de santé (ARS) et de l’Université de Mayotte.
Opération Wambushu, insécurité et caillassages des bus, pénurie d’eau… « On peut comprendre le personnel qui a utilisé ses droits de retrait », déclare le directeur qui évoque les difficultés de recrutement que traverse l’hôpital, engendrant la fermeture de maternités à M’ramadoudou et Dzoumogné. « Malgré tout, le CHM fonctionne, les services parfois en mode dégradé. » Preuve à l’appui : « l’attente aux urgences est en moyenne de quatre heures, mais trouvez-moi des urgences qui font moins en métropole ».
En 2023, un service de cardiologie [N.D.L.R : la dernière cardiologue de l’hôpital est rentrée en métropole] et une fédération médicale interhospitalière pour l’ophtalmologie avec le CHU Cochin ont été créés, le site de Petite-Terre s’est dotée d’une hélisurface… Le président de la commission médicale d’établissement réitère : « L’hôpital est resté debout. »
Restructuration du CHM
L’année 2024 devrait, elle, être placée sous le signe « du bruit et de la poussière », prévient Jean-Mathieu Defour. Livraison totale de la néonatalogie, travaux dans les services d’urgence et de maternité, extension du centre hospitalier de Petite-Terre sont prévus pour restructurer le CHM. Les travaux sont soutenus à hauteur de 242 millions d’euros par le gouvernement comme l’a annoncé l’ancienne première ministre, Élisabeth Borne, lors de sa visite à Mayotte. Aux alentours de 2028, des premiers coups de pioche pourraient même commencer à Combani pour la construction du second hôpital.
« Ce sont des projets qu’on espère être attractifs », détaille Jean-Mathieu Defour, à qui il manque 50 infirmiers en néonatalogie, 90 sage-femmes en maternités et plus de 150 médecins au CHM. « Quand je rencontre les étudiants en médecine à Paris, ils me disent « ok, on va venir à Mayotte mais sous certaines conditions » : des services de spécialité, d’avoir des lieux pour faire de la recherche (lire encadré) et de trouver des logements, de quoi vivre correctement sur l’île. » À ce titre, le CHM propose un logement et des véhicules de fonction durant les premières semaines.
« Le télétravail peut se faire pour l’administratif, mais encore faut-il des médecins de l’autre côté. Je crois davantage au fait de conventionner les hôpitaux pour mettre en place des fédérations médicales interhospitalières afin d’avoir des postes d’assistants partagés entre le CHU et l’hôpital. » Autrement dit, des médecins payés par le CHM et l’ARS qui alternent six mois en CHU pour se former et six mois au CHM. « Ça, c’est très attractif », estime-t-il.
En attendant, même si le manque d’effectifs demeure, le directeur annonce une sortie du plan blanc dans « quelques semaines » pour repartir sur des bases « normales ». « Car de toute façon à Mayotte, on est toujours en crise. Elle est devenue un mode de fonctionnement naturel pour le CHM. »
Des parcours d’étude en médecine en réflexion
Si une licence accès santé existe déjà à Mayotte, Abal-Kassim Cheik Ahamed, président de l’Université de Mayotte, informe que des réflexions sont en cours avec le centre hospitalier de Mayotte (CHM) et l’Agence régionale de Santé (ARS) pour créer d’autres formations. Parmi elles : l’intégration d’un parcours d’accès spécifique santé (Pass) à l’Université (nom donné à la première année de médecine) qui nécessiterait l’intervention de praticiens avec une nouvelle casquette de professeur. Le but étant également de développer le champ de la recherche, notamment à propos des spécificités à Mayotte et « peut-être apporter des réponses concernant des maladies ».
« Mais on ne se réveille pas en sortant du lycée en se disant je souhaite faire des études de médecine », note celui qui souhaite mettre en place, dans tous les lycées, un premier diplôme accessible dès la Seconde. En somme, « tous les acteurs sont mobilisés, mais il n’y a pas encore d’énergie commune », conclut-il, insistant sur l’importance de ces discussions pour « construire des fondations solides et crédibles. »
Le Département fixe la création de ses lignes maritimes à l’horizon 2026-2027. Image d’illustration
Souhaitant désengorger Mamoudzou, le Département de Mayotte envisage toujours de créer de nouvelles lignes maritimes au nord et au sud de Grande-Terre. La Dealm (direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte), qui suit le projet, lance à partir du lundi 22 janvier une enquête pour déterminer les habitudes et les besoins. En parallèle, un questionnaire est actuellement en ligne.
Vieux serpent de mer du Département, le projet de navettes maritimes revient sur la table avec le lancement d’une enquête sur la mobilité. Malgré la circulation alternée imposée à Mamoudzou, les difficultés de déplacement restent légion sur le réseau mahorais. « On souhaitait trouver une autre alternative pour la population pour pouvoir se déplacer rapidement », indique Ali Omar, vice-président du conseil départemental de Mayotte en charge des transports.
A quoi servira l’enquête ?
Ali Omar confirme que la collectivité souhaite développer le projet « d’ici la fin de la mandature », donc en 2027. Pour garantir des services adaptés à la population, la Dealm (direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte) lance donc une enquête de « préférence déclarée ». Celle-ci vise à comprendre les préférences de déplacement des usagers mahorais. Les réponses obtenues ont pour objectif d’orienter les décisions en termes de conception des services, d’horaires et de tarifs.
A qui s’adresse l’enquête ?
Toute la semaine du 22 janvier, des enquêteurs se rendront dans les gares maritimes de Petite-Terre et Grande-Terre, dans les mairies de différents villages et à l’université de Mayotte, pour recueillir les réponses de 1.500 volontaires usagers.
Toute personne concernée par des déplacements entre le nord et le sud de Mayotte est également sollicitée. Tout usager potentiel des deux futures lignes maritimes peut répondre au questionnaire.
Que trouve-t-on dans le questionnaire ?
Le formulaire d’une trentaine de questions est également ouvert sur internet (cawi.alyce.fr/epd-mayotte). Il est divisé en trois parties. La première est sous forme de questions-réponses. La seconde expose différentes possibilités de trajectoires. Il faut faire un choix entre les cinq propositions, qui varient au niveau du prix de la durée de trajet et de la fréquence des départs.
Cette nouvelle liaison par mode maritime offrirait des dessertes régulières entre l’embarcadère d’Iloni et celui de Mamoudzou. Pour les habitants du Nord, le voyage se fera à partir de Longoni. Le profil du répondant sera retenu dans la troisième partie de l’enquête.
Ne va-t-elle pas faire doublon avec la ligne de la Cadema ?
Elle aussi soucieuse de lancer sa propre ligne maritime allant d’Iloni à Mamoudzou, la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a plutôt 2025 dans le viseur et compte mettre sur pied le projet de ponton d’Iloni dès cette année. Des appels d’offres pour des navires à motorisation propre devraient bientôt être lancés. Lors des vœux de la Cadema, le vendredi 11 janvier, son président Rachadi Saindou admettait que « les deux collectivités ne se comprenaient pas au début », mais avait remercié le Département pour les études faites pour la réalisation des pontons. Ali Omar indique qu’il « lutte pour avoir un projet commun sur le territoire. Néanmoins, la Cadema souhaite faire son propre projet, donc on verra à terme, s’ils se ravisent et s’associent avec nous pour avoir un seul projet sur le territoire ».
A quand la mise en place de ces deux lignes maritime ?
La mise en œuvre de ces deux lignes serait aux alentours de 2026-2027. Selon Ali Omar, « tout dépend des travaux, c’est un projet qui est en cours et on souhaite que ce soit opérationnel le plus tôt possible ».
Deux millions d’euros ont déjà été dépensés pour faire des études. Les pontons nécessaires, les parkings à proximité ou le type de navires sont autant des questions à régler. Des bateaux transportant « entre 100 et 150 passagers » pourraient assurer la liaison entre Longoni, Mamoudzou ou Iloni donnent comme exemple le vice-président.
Est-ce que le projet de navette maritime rejoint celui des camions de marchandises ?
Outre les passagers, une autre ligne visant à transporter les camions de Longoni en Petite-Terre, afin de réduire le trafic de camions dans Mamoudzou, devait voir le jour. Est-ce que les deux projets se rejoignent ? « Non, pour les camions, c’est un autre projet du département et de la direction des transports maritimes », nous répond l’élu départemental chargé de l’administration, des transports et de l’environnement. Une simulation d’un transport de camions par barge entre Dzaoudzi et Longoni devait être effectuée, le 26 septembre 2022. Seulement, le Département a dû la repousser en attendant l’arrivée en 2023 des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ».
En effet, les anciens navires étaient programmés pour assurer le transport de camions depuis Longoni.
Un manifestant, suite à la victoire contestée d’Azali Assoumani à l’élection présidentielle des Comores, est décédé d’une balle dans la tête, ce jeudi. Un couvre-feu a été instauré dans les trois îles de l’Union.
Face à la résistance des manifestants, le gouvernement comorien a instauré un couvre-feu sur l’ensemble du territoire. Il commencera à partir de 19h dans la capitale et ses environs. Va-t-il dissuader les contestataires qui ont déjà enregistré un mort dans leur rang ?
Les manifestations anti-régime qui secouent l’archipel des Comores depuis mercredi au lendemain de la victoire annoncée d’Azali Assoumani à la présidentielle se sont poursuivies jusqu’à jeudi, en fin d’après-midi. Après deux jours de résistance, le bilan officiel fait état de 25 blessés et un décès, survenu ce jeudi, à l’hôpital El-Maarouf. La victime, un jeune de 21 ans, a succombé à ses blessures. « Rien qu’aujourd’hui, nous avons reçu sept admissions dont un petit enfant de sept ans, qui n’est pas grièvement blessé puisqu’il est reparti chez lui. Un autre est en réanimation, car victime d’un traumatisme thoracique grave, son pronostic vital est engagé. Les quatre autres suivent des soins et leurs pronostics fonctionnels ne sont pas engagés », a indiqué le chef du service des urgences de l’hôpital El-Maarouf, le docteur Djabir Ibrahim. Pour le jeune émeutier de 21 ans qui a rendu l’âme ce jeudi, il avait été victime d’un traumatisme crânien grave, probablement par balle a enchainé, le médecin. La veille, l’hôpital a recu 18 manifestants blessés.
Si les tirs des gaz lacrymogènes retentissaient sporadiquement dans la capitale, jeudi, le climat était loin d’être calme dans la matinée. Dans certains quartiers au nord de la capitale, les contestataires avaient relancé les hostilités dès le matin. Avant qu’une relative accalmie ne regagne des zones de Moroni. Cette situation inédite a poussé le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, a décrété dès mercredi un couvre-feu sur l’ensemble du territoire national. Une mesure de privation des libertés qui visiblement a pour but de contenir les manifestations. Selon l’arrêté ministériel, la mesure débute à partir de 19h jusqu’à 6h du matin, uniquement à Moroni, Bambao et Itsandra, deux régions limitrophes de la capitale. Sur le reste du territoire national, il commence à 22h. Mais selon l’avocat Abdoulbastoi Moudjahidi, un couvre-feu doit faire l’objet d’un décret du président de la République. Il a cité l’article 19 de la constitution comorienne. Celui-ci stipule que « les droits, les libertés et les garanties ne peuvent faire l’objet d’une suspension qu’en cas de déclaration d’état de siège ou d’État d’urgence, conformément aux dispositions de la constitution ». Une étape qui visiblement n’a pas été respectée puisque le ministre de l’Intérieur est le seul s’être exprimé.
Facebook inaccessible
Après la fin du Covid-19, l’archipel renoue donc à nouveau avec le couvre-feu comme dans les autres pays plongés dans l’insécurité. Est-ce le signe que les événements dépassent les autorités ? De nombreux avis vont dans ce sens, citant les coupures d’internet ressenties surtout par les abonnés de l’opérateur national de télécommunications depuis mercredi. Hier, même Facebook n’était pas accessible durant plus de deux heures. Il fallait contourner en se servant d’un VPN (virtual private network, un réseau privé qui empêche la détection de sa provenance). Dans un message envoyé à ses clients, Comores Telecom avance des travaux en cours. Un argument qui suscite tout de même des doutes chez une partie de la population.
Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires qui accordent la victoire au sortant Azali Assoumani, des heurts ont éclaté à Moroni. Des jeunes sont descendus dans les rues poussant le gouvernement à déployer les forces armées pour rétablir l’ordre et dégager les routes barrées par des pneus et des cailloux. Le pouvoir accuse l’opposition d’être les instigateurs de ce mouvement. L’opposition de son côté demande l’annulation du scrutin du dimanche qu’elle considère biaisé. « Nous ne reconnaissons pas ces résultats », ont écrit les cinq candidats dans un communiqué conjoint en date du 18 janvier. Au sujet des événements de ces derniers jours, les opposants appellent à un sursaut et disent saisir cette occasion « pour saluer l’héroïsme et la détermination dont fait preuve la jeunesse de l’ensemble de nos îles dans son sursaut inspiré par son ras le bol des tripatouillages et de la triche qui assombrissent les horizons du quotidien et de son avenir ».
Mercredi, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté les autorités à garantir la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement. « Alors que les tensions post-électorales montent, il est absolument nécessaire que les autorités garantissent un climat sûr, où tous les Comoriens et Comoriennes, y compris les membres de l’opposition, puissent exprimer librement leurs opinions et exercer leur droit à manifester pacifiquement », a insisté le commissaire.
Les fortes pluies altèrent la qualité des eaux captées, ici le captage de Soulou.
Les fortes pluies ont également une incidence pour la distribution de l’eau potable pour ce jeudi soir et ce vendredi. « Elles ont occasionné des crues importantes qui ont affecté la qualité des eaux brutes dans les captages exploités pour la production d’eau. De ce fait, les productions des usines de Bouyouni, Mamoudzou et de l’Ourouveni sont maintenues à la baisse en raison des difficultés de traitement, ce qui risque d’occasionner des perturbations (baisse de pression, manque d’eau) dans un contexte de tours d’eau », constate la Société mahoraise des eaux (SMAE).
Le délégataire du syndicat Les eaux de Mayotte annonce que le secteur de distribution de l’usine de Bouyouni, dans le nord de l’île, sera le premier affecté. Il comprend Longoni, Kangani, Trévani, Koungou Majicavo 1, Majicavo 2, tout Kawéni, M’tsapéré et Doujani. Les perturbations risquent « d’affecter éventuellement les autres secteurs, si les fortes pluies persistent », prévient la SMAE.
De fortes pluies sont attendues dans la deuxième partie de la nuit de ce jeudi à vendredi.
Dans un communiqué, la préfecture de Mayotte a annoncé le placement du département en vigilance orange fortes pluies/orages, et ce jusqu’à la prochaine prévision météorologique, prévue vendredi matin, à 7h. La masse d’air reste humide et instable, synonyme d’une activité orageuse parfois intense durant la deuxième partie de cette nuit, de précipitations fortes de l’ordre de 50 à 60 millimètres en six heures, et de rafales de vent de Nord-Ouest pouvant atteindre 70 km/h. La préfecture invite la population à être prudente et à rester à l’abri, mais aussi à se tenir informée de l’évolution de la situation météorologique en suivant les informations diffusées par Météo-France et les autorités.
En attendant, il est demandé de ne se déplacer qu’en cas de nécessité, d’être prudent auquel cas ; de tenir les enfants à distance des caniveaux pouvant déborder ; de ne pas franchir, à pied ou en voiture, les ravines et rivières en crue et les radiers submergés ; de signaler son départ et son arrivée à ses proches ; de protéger ses biens s’ils se trouvent en zone inondable ; de prévoir des moyens d’éclairage de secours et des réserves d’eau potable ; prendre ses précautions si on dispose d’un dispositif d’assistance médicale électrique ; de faire attention à l’eau du robinet qui peut rester impropre à la consommation au moins 48h après l’arrêt des pluies ; de se préparer à une évacuation éventuelle, et, auquel cas, faciliter l’intervention des sauveteurs. Le répondeur de Météo-France peut être joint au 02 69 60 10 04.
Mamoudzou met en place une cellule de crise
La Ville de Mamoudzou se dote d’une cellule de crise pour gérer les urgences causées par les phénomènes pluvieux. Elle invite la population à être particulièrement vigilante aux risques qu’engendrent les fortes averses et les vents violents caractéristiques de la saison des pluies. Cela comprend notamment l’engorgement rapide des réseaux d’évacuation des eaux pluviales ou encore les chutes de branches ou même d’arbres. Il est vivement recommandé par la Ville de signaler ces incidents et les dangers imminents à la police municipale au 02 69 63 77 77.
Les usagers de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) ont eu droit ce jeudi matin, aux environs de 7h, à un spectacle pour le moins inhabituel. La « Safari » (jumelle de Maoré), un des deux amphidromes de première génération acquis par le conseil département de Mayotte en 2004, a rompu son lien de mouillage dans la rade de Dzaoudzi, victime des caprices météorologiques de ces dernières heures. Sous l’effet d’une bourrasque, ce navire en effet été entraîné par le vent jusqu’à hauteur de la plage des Badamiers à Labattoir.
Toutefois, il n’a ni causé, ni subi de dommages majeurs, la DTM ayant très vite réagi en dépêchant sur place un équipage chargé de la ramener à son mouillage à Dzaoudzi. La « Safari » fait partie des navires ayant été retirés du service depuis quelques mois pour non-conformité aux règles de la navigation internationale.