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« Déterminer rapidement les premières mesures à prendre à court terme »

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La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a rencontré les élus mahorais, ce mardi midi, au rectorat de Mayotte. Outre l’opération Wuambushu annoncée « début avril », d’autres mesures sont annoncées comme des arrêtés contre les chiens errants et une règlementation sur les ventes de machettes. Opposée à l’état d’urgence sécuritaire, la ministre demande une nouvelle fois de « les laisser travailler et la levée des barrages ».

« Il me semble nécessaire, madame la Ministre, d’éclaircir et de préciser les modalités pratiques de mise en œuvre de l’opération Wuambushu 2, ainsi que « le rideau de fer » afin de rassurer les Mahorais qui doutent de la volonté d’actions du gouvernement sur ces deux volets », avait préparé Madi Madi Souf, avant la réunion de ce mardi midi. Le président de l’association des maires de Mayotte, tout comme les autres élus présents dans la salle Samuel Paty ou en visio, était curieux d’en savoir davantage sur les deux annonces datées d’il y a quinze jours. Car les choses ont peu évolué, Mayotte vit toujours partiellement au rythme des barrages. Exit le volet législatif (suppressions du droit du sol à Mayotte et du titre de séjour territorialisé) qui avait fini par polluer l’atmosphère mahorais, alors que les habitants de l’archipel réclament des mesures concrètes et immédiates contre l’insécurité.

La ministre n’a pas fait deux fois la même erreur, et si ces deux annonces sont bien réitérées, elles ne l’ont été que rapidement un peu plus tôt dans la journée. Devant les élus, et François-Xavier Bieuville, le préfet nouvellement installé dans la matinée, la représentante du gouvernement a donné quelques précisions sur les discussions avec les élus. « On a fait le tour de l’ensemble des sujets de sécurité, ceux sur quoi nous sommes d’accord et ceux sur lesquels nous devons avancer », résume la ministre, au sortir des 2 h 30 d’échanges. Avant toute chose, elle demande la levée des barrages, pointant des problèmes de sécurité (« il faut qu’on libère nos forces de l’ordre »), d’alimentation avec des magasins vides, d’eau, de santé avec un centre hospitalier en sous-effectif et des travaux à l’arrêt. « Il faut nous laisser travailler et lever les barrages », maintient-elle, rejointe en cela par Madi Madi Souf, qui est le seul élu à s’être arrêté devant la presse.

S’appuyant sur un préfet chargé de « rétablir l’ordre et la paix durable », elle souhaite que le nouveau délégué du gouvernement rencontre les maires (14 sur 17 étaient présents à la réunion) pour « déterminer extrêmement rapidement les premières mesures à prendre à court terme pour le retour de la sécurité à Mayotte ». Les forces de l’ordre, toujours en coopération avec les municipalités, devront cibler « des individus connus comme des fauteurs de troubles ou chefs de bande ». Un nouveau point doit être fait entre le préfet et les élus, dans quinze jours, pour « des mesures plus compliquées à mettre en œuvre d’un point de vue réglementaire ». Mais deux mesures vont rapidement être mises en œuvre, comme une règlementation plus stricte sur la vente de machettes pour éviter qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains. Un arrêté va également voir le jour pour attraper les chiens errants élevés pour servir d’armes et les euthanasier.

Pas d’état d’urgence sécuritaire

C’est une demande qui émane régulièrement des Forces vives et explique pourquoi la levée d’une dizaine de barrages n’est pas effective. Elles réclament l’état d’urgence sécuritaire, une demande balayée d’un revers de la main. « Les mesures que l’on met en place sont déjà très puissantes », rétorque la ministre, qui préfère s’appuyer sur une deuxième opération Wuambushu « à partir d’avril ». Comme la première version, qui avait débouché sur des résultats mitigés, elle comportera trois volets : la lutte contre la délinquance avec l’interpellation de « chefs de bande », des expulsions plus importantes de personnes en situation irrégulière et des décasages. De son côté, Madi Madi Souf s’est félicité d’un travail collaboratif avec les élus. « Par rapport à Wuambushu 1, on n’était pas associés. On ne savait pas quelle réponse donner à la population. Cette fois-ci, ils ont tiré les leçons. Moi-même, je reçois le préfet, jeudi prochain », explique-t-il.

Pour en revenir à l’état d’urgence sécuritaire, la ministre pointe des dispositifs législatifs qui manquent de pertinence. « Là, je ne vois pas trop à quoi ça sert. Il y a des assignations à résidence… pour des gens qui n’ont pas d’adresse. Pareil pour les couvre-feux, les maires peuvent déjà en faire la demande. Il y a aussi des fermetures de restaurants, de cafés, de lieux de culte. Est-ce qu’on a besoin de ça ? », s’interroge-t-elle.

Sur ce point, elle devait rencontrer les Forces vives en fin d’après-midi, à la Case rocher. Voulant au départ rencontrer ceux qui ont « une logique constructive » (ceux qui ont appelé à la levée des barrages), elle dit avoir accepter à la demande des élus de rencontrer « les plus radicalisés ». Elle prévient toutefois : « Chacun doit faire preuve de responsabilités. Si dans un mois, je reviens et je dis qu’il faut lever les barrages, on n’aura pas vraiment avancé. »

La loi pour la prochaine fois

La loi Mayotte n’a été que légèrement abordée au cours des échanges. Devenue entretemps « loi d’urgence pour Mayotte », le texte promis au conseil de ministres du 22 mai doit être abordé lors d’une prochaine visite ministérielle, dans un mois. « On ne pourra pas en parler dans un détail extrêmement fin. Il faut aussi une place à la discussion », promet la ministre, qui en présentera « les grands axes et les orientations ». Celle-ci ne devrait pas se limiter à apporter un cadre légal aux spécificités de Mayotte, la loi devrait permettre de lancer des grands projets d’infrastructures pour le territoire.

Constitution du stock stratégique de bouteilles d’eau

Quatorze millions de litres de bouteilles d’eau attendent d’être réparties dans toutes les communes pour pouvoir les distribuer en cas de résurgence de la crise de l’eau. C’est le chiffre donné par le préfet en charge de l’eau, Christophe Lotigié, à la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, en visite officielle ce mardi 27 février et présente à M’tsapéré, autour de plusieurs conteneurs remplis d’eau, pour remercier les gendarmes, membres du RSMA, de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers.  La « quatrième phase » de l’opération, soit la constitution du stock stratégique, démarre officiellement ce mardi pour préparer la fin de la distribution générale de bouteilles d’eau prévue le 1er mars.

Une partie de ce stock stratégique a déjà pu être distribuée au centre hospitalier de Mayotte et la prison. Tout le mois de mars servira à transporter le restant dans l’ensemble des communes, des pouvoirs publics, les écoles et structures associatives qui peuvent être amenées à distribuer l’eau. S’il n’y a pas de résurgence, ce stock deviendra un « stock social » à redistribuer à la population vulnérable. Cinq à six millions de litres de bouteilles d’eau seront ensuite conservés, par précaution, à Longoni, où les dépositaires pourront venir les chercher pour les distribuer à la population.

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