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Violence post-électorale aux Comores : Le parquet annonce la libération des mineurs et des femmes

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L’éclatement des émeutes qui ont ébranlé la capitale Moroni et ses environs se sont soldées par des arrestations en cascade par les forces armées. Si les interpellations n’ont toujours pas cessé, les mineurs et les femmes ont pu rentrer chez eux, d’après le parquet qui a lancé un appel à la paix.

Moroni, théâtre de violentes émeutes la semaine dernière, retrouve peu à peu son ambiance d’antan. Toutefois, le climat ajouté à la présence de militaires dans certaines zones névralgiques de la capitale rappelle encore que le pays est sous tension. C’est dans cet esprit que le procureur du tribunal de première instance, Ali Mohamed Djounaid, a annoncé : « Dans un souci d’apaisement et pour la sauvegarde de la cohésion sociale, les jeunes mineurs et toutes les femmes interpellés ont été remis en liberté. »
Au lendemain de la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle comorienne, remportée par Azali Assoumani, des manifestations inédites ont éclaté à la Grande Comore, surtout dans la capitale. Les heurts ont duré quarante-huit heures, entraînant des blessés et une paralysie de Moroni. Face à l’ampleur des dégâts et à la résistance des jeunes, l’État a déployé toute la force publique. Depuis mercredi, une opération d’arrestations est lancée. Sans que personne ne soit en mesure de donner un chiffre sur les personnes interpellées. On sait seulement que des détenus sont envoyés dans des camps militaires.
La mouvance présidentielle a accusé dès le départ l’opposition d’être derrière le mouvement de protestation. Des opposants comme Daoud Halifa, mandataire du candidat Bourhane Hamidou, se trouvent encore en détention. Il est visé, selon son mouvement Woneha, par des accusations politiques. « Notre organisation engagée dans la promotion des droits de l’homme, exprime sa profonde préoccupation quant au sort réservé à Daoud », s’inquiètent ses frères politiques.
Le procureur de la République dans son communiqué publié dimanche a lancé un appel à préserver la paix publique et invite les différents protagonistes à se conformer aux dispositions de la loi électorale. Toutes leurs réclamations doivent être soumises à la cour suprême, institution chargée de juger les contentieux électoraux.

L’attente du verdict de la cour suprême

Même discours pour le porte-parole de la présidence, Mohamed Issmaila, qui a insisté dimanche sur la nécessité d’accepter les résultats de la cour suprême dès qu’ils seront rendus publics. Près de quatre recours sont introduits devant la haute cour pour contester la victoire d’Azali Assoumani qui, en cas de confirmation, pourra rester à la tête de l’archipel, jusqu’en 2029.
Le parquet a enfin mis en garde ceux qui attisent selon lui la haine et le désordre, les exhortant à se conformer strictement aux dispositions des lois et règlements de la République. « Car en cas de non-respect, le parquet se réserve le droit d’appliquer les sanctions les plus sévères à l’encontre des contrevenants », a prévenu Ali Mohamed Djounaid. Il a souligné que le domicile privé d’un ministre de la République a fait l’objet d’une violente attaque.
Jeudi, alors que la révolte grondait, des émeutiers auraient tenté de pénétrer la résidence de l’actuel ministre des postes et des télécommunications. Les éléments qui gardaient la maison, ont ouvert le feu, entraînant le décès d’un jeune de 21 ans. Il est la première victime de ces manifestations dont les stigmates restent encore visibles dans les rues de la capitale, où l’activité économique a fini par reprendre dimanche.
À présent, les yeux sont tournés vers la cour suprême. Les prédicateurs et prêcheurs comoriens l’ont appelée ce 21 janvier à faire le nécessaire « pour rendre les doléances à leurs propriétaires et redonner à chacun son droit ». Mais l’opinion s’interroge : les juges nommés tous par le président Azali Assoumani seront-ils impartiaux dans leur décision de valider les résultats proclamés mardi 16 janvier malgré les incohérences soulevées par les intuitions internationales ?
Une chose est sûre, le verdict de la haute cour attendu le 30 janvier peut apporter la stabilité comme de nouvelles braises aux tensions dans l’archipel. Le compte à rebours est lancé.

Pas de cérémonie des vœux du Département ce mardi

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Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, en concertation avec les élus du département, annonce l’annulation de la cérémonie des vœux prévue ce mardi à M’tsangamouji, au regard du contexte actuel sur le territoire. « Cette décision, qui vise à garantir la sécurité et le bien-être de tous, résulte de la prise en compte par l’institution des enjeux et des préoccupations de la population mahoraise. Le Département remercie l’ensemble des élus locaux, de ses partenaires institutionnels, comme associatifs et autres, de leur compréhension par rapport au contretemps occasionné », fait savoir le Département.

C’est la deuxième fois que l’événement est annulé. La semaine précédente, il n’avait pas pu se tenir au cinéma Alpa Joe, pour cause de fermeture par les collectifs mécontents de l’occupation du stade de Cavani par des migrants d’Afrique continentale.

Des distributions de bons alimentaires à Tsingoni

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Les équipes du centre communal d’action sociale (CCAS) de Tsingoni sont investies dans une action de distribution de bons alimentaires. Jeudi dernier, elles se sont rendues à Miréréni où elles ont distribué des bons alimentaires de première nécessité auprès de celles et ceux qui en ont besoin. Cette action est vouée à continuer dans les autres villages de la commune, à Combani, Mroalé et Tsingoni.

Un tournoi de poker par l’amicale hospitalière le 3 février

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L’amicale hospitalière organise un championnat de poker, le samedi 3 février, à 10h au centre hospitalier de Mayotte (CHM). Lors de ce Poker tour Mayotte, les débutants sont les bienvenus. Pour en savoir plus sur ce tournois et pour s’inscrire, il faut contacter le 06 37 04 96 74.

Théâtre : « La patience de l’araignée » au pôle culturel de Chirongui

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Ce samedi 27 janvier, 20h30, le public du pôle culturel de Chirongui pourra découvrir la pièce de théâtre tout public « La patience de l’araignée » par la Compagnie la voie du caméléon – les praticables de Lamine Diarra. La pièce raconte une prise de parole. « Je suis l’oublié qui se désigne » : ce sont les premiers mots de la pièce. Moussa, à la fois le héros et le conteur, se dresse tout d’un coup parmi la foule des anonymes parce qu’il ne peut plus se taire, face à l’injustice qui lui est faite et qui est celle que subit l’immense majorité de l’humanité. À travers l’histoire de Moussa, Dieudonné Niangouna, l’auteur, peint dans une écriture charnelle et poétique un homme en quête d’humanisme dans notre monde d’aujourd’hui, dont la loi est l’iniquité. Les places sont à réserver sur yurplan.com/events/La-patience-de-l-araignee-Lamine-Diarra/109880. 

Stade de Cavani : Près de 400 manifestants demandent le démantèlement du camp

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Près de 400 manifestants se sont rassemblés, ce dimanche, sur le stade de Cavani.

Un rassemblement citoyen a eu lieu au stade Cavani, ce dimanche, dès 9h, pour demander le démantèlement sous brève échéance du camp de migrants qui surplombe le terrain. Dans un courrier adressé à Gérald Darmanin, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, réclame des précisions et des actes.

 

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Post-élection aux Comores : L’Union européenne et la France expriment leur « préoccupation »

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La porte-parole du service diplomatique de l’Union européenne s’est dit préoccupée par rapport aux informations qui font état de violence post-électorale et d’affrontements entre opposants et forces de sécurité. Entre-temps, trois opposants ont contesté la victoire d’Azali Assoumani devant la haute cour.

La journée du vendredi a plutôt été calme dans la capitale Moroni, mais la ville semblait morte. L’appel à manifester après la prière hebdomadaire, lancé par l’opposition, n’a pas eu de répondants. On ignore pourquoi les rassemblements n’ont pas eu lieu. Toutefois, cela n’a pas empêché l’Union européenne de réagir par rapport aux évènements de ces derniers jours, notamment les vagues de contestation qui ont ébranlé Moroni. Dans une déclaration publiée ce 19 janvier, la porte-parole de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a rappelé que « l’Union européenne suit de près le déroulement des élections du Président et des gouverneurs aux Comores, qui ont eu lieu le 14 janvier 2024 ». La diplomatie européenne dit prendre acte des résultats provisoires annoncés par la commission électorale indépendante (Ceni), le 16 janvier. Toutefois, a-t-elle poursuivi, « nous prenons note avec inquiétude des accusations, formulées par l’opposition, de dysfonctionnements, irrégularités et fraude électorales ». Ils ont cité aussi l’accréditation sélective et tardive octroyée aux observateurs électoraux. Les accréditations ont été délivrées la veille, tard dans la soirée. « Il était minuit quand nous les avions reçues », a confirmé un des observateurs. La porte-parole de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a exprimé sa préoccupation sur les émeutes qui ont éclaté depuis mercredi paralysant la capitale durant deux jours. « L’UE est particulièrement préoccupée par les informations faisant état de violence post-électorale et d’affrontements entre opposants et forces de sécurité – qui auraient fait au moins un mort et six blessés le 18 janvier », a ajouté Nabila Massrali, qui appelle « tous les acteurs à faire valoir leurs intérêts légitimes en respectant la légalité et rappelle l’obligation des autorités comoriennes de garantir en tout moment le droit à la liberté d’expression, de réunion et de manifestation pacifique ».

Routes barrées

La diplomatie française silencieuse jusqu’ici a également indiqué pour sa part qu’elle suit avec attention la situation actuelle en Union des Comores tout en exprimant sa préoccupation face aux tensions et aux violences de ces derniers jours. Depuis mercredi, la rue conteste la victoire d’Azali Assoumani. Ces émeutes ont fait un mort et plusieurs blessés, selon un bilan officiel. Paris appelle tous les acteurs comoriens à la retenue et au dialogue. Après un premier communiqué du 15 janvier où ils félicitaient le peuple comorien pour sa participation aux élections, les États-Unis reconnaissent désormais que les préoccupations sérieuses soulevées après la publication des résultats publiés mardi par la commission électorale doivent être abordées pour « maintenir la paix et le bien-être de la nation ». Dans sa déclaration de ce vendredi 19 janvier, l’ambassade des États-Unis aux Comores appelle les autorités à assurer une totale transparence et une clarification des résultats annoncés mardi qui placent Azali Assoumani en tête avec 62.97%, avant la certification de la cour suprême. La haute cour a jusqu’au 30 janvier pour publier les résultats définitifs. A ce propos, trois candidats, dont le docteur Salim Issa du parti Juwa ont déjà introduit des requêtes auprès de la haute cour. Selon la loi, toute contestation devait parvenir à la cour suprême au plus tard samedi. L’ancien ministre de l’Intérieur, Abdallah Mohamed « Kiki » Daoudou, réclame l’annulation du vote du 14 janvier et pointe des bourrages d’urnes. Le dernier candidat qui a saisi le juge du contentieux électoral est le leader du mouvement Woneha, Hamidou Bourhane. Les partisans du président Azali eux, veulent une révision du taux de participation (16.30% selon la Ceni), selon eux pas conforme. Si les gens ne doutent pas une seule seconde que le score recueilli par l’ex-putschiste sera révisé, les chances de voir la cour suprême aller à l’encontre de la Ceni sont en revanche plus que minces pour ne pas dire inexistantes. En attendant, en dépit de l’accalmie retrouvée, à Moroni, la population vit dans l’incertitude.
D’ailleurs, vendred,i de nombreuses localités avaient manifesté à travers la Grande Comore, après la prière hebdomadaire, scandant des slogans hostiles au président Azali Assoumani. Au sud, des routes étaient barrées, à l’instar de Singani, la localité d’origine du président de la Ceni. En France, la diaspora organisait, ce dimanche, une manifestation à la place d’Aix à Marseille.

Fonction publique : Du changement et des nouveaux diplômés au CNFPT

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Pour la première fois à Mayotte, des agents ont été formés au métier d’auxiliaire de bibliothèque. 21 personnes ont été diplômées après la fin de la formation en décembre 2023.

Le centre national de la fonction publique (CNFPT) a tenu une cérémonie, ce vendredi, afin de féliciter les 21 premiers diplômés mahorais du titre d’auxiliaire de bibliothèque. Par ailleurs, au cours de l’événement, l’arrivée prochaine d’un nouveau directeur à la tête de l’établissement public a été officialisée.

Malgré des épreuves difficiles, dont le décès de sa directrice adjointe, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) a « maintenu le cap » en 2023, souligne le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, également délégué départemental de l’établissement public en charge de la formation des agents territoriaux. Vendredi, à la médiathèque de Passamaïnty, la directrice du CNFPT Mylène Joseph Filin a présenté ses vœux aux agents. Si l’année passée a été marquée par le cambriolage des locaux et les crises que Mayotte rencontre, l’activité ne s’est pas pour autant tassée. Loin de là. Pas moins de 3.599 stagiaires ont été convoqués pour des journées de formation. « La formation est un enjeu majeur pour notre territoire, c’est le seul moyen d’assurer la montée en compétence des agents territoriaux de Mayotte », a tenu à féliciter le maire de Mamoudzou.

Promue à titre d’exemple, la première session de formation d’auxiliaires de bibliothèque, qui s’est tenue de mai à décembre 2023, a été suivie de bout en bout par 21 agents, diplômés à l’issue de la cérémonie. En partenariat avec l’Association des bibliothécaires de France, les agents ont été formés à l’accueil du public et aux tâches d’exécution dans des bibliothèques ou centres de documentations publics ou privés. Outre cette réussite en matière de formation, un vent de changement va souffler sur le CNFPT. En effet, après six années à la barre, Mylène Joseph Filin va laisser sa place à un nouveau directeur. Ce dernier s’appelle Robert Limmois et prendra ses fonctions le 1er février. « Le directeur ou la directrice adjointe en charge de la formation est en cours de recrutement », a conclu Ambdilwahedou Soumaïla.

« J’ai voulu raconter ce territoire de la République en devenir »

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Ces trois photographies, « Coco Djoumoi – la chatouilleuse », « Mariage à Kawéni » et « Déjeuner à Kawéni » sont présentes dans l’ouvrage Répliques. Crédit : Franck Tomps.

Une Chatouilleuse, un mariage à Kawéni, la réserve forestière des Crêtes du Nord… Dans « Répliques », le photographe Franck Tomps raconte le quotidien mahorais en s’interrogeant sur l’intégration de la société insulaire à la République.

« Répliques ». C’est le nom que le photographe professionnel Franck Tomps, installé à Nantes, a donné à un projet étalé sur cinq ans. Un projet qui prend la forme d’un livre, construit au fil de sept séjours de quatre à sept semaines à Mayotte répartis entre 2018 et avril 2023, en partie soutenus par la grande commande de la Bibliothèque nationale de France (BnF).

« Répliques ». Le mot fait référence aux tremblements de terre qui ont secoué l’île en 2018 et écho au mot « république ». Mais il s’agit surtout d’un clin d’œil, ou ici d’objectif, aux conséquences qu’ont les politiques anciennes et la départementalisation sur la société mahoraise d’aujourd’hui. « J’ai voulu raconter, à travers l’image, ce territoire de la République en devenir », explique l’auteur de l’ouvrage, qui paraitra en février prochain aux éditions Loco.

En d’autres termes, Franck Tomps a souhaité questionner l’État, mais aussi les Mahorais, sur l’intégration de Mayotte à la République. Quelles sont les attentes et les déceptions de la population ? Ce sont 190 pages de photographies, notamment de la vie quotidienne sur l’île au parfum, qui tentent d’offrir une réponse à cette interrogation. Pour construire ce livre, l’auteur a échangé avec des habitants de divers horizons. Il s’est également intéressé à l’histoire de l’île en se rendant aux archives départementales, mais aussi à l’environnement en danger de Mayotte.

« Je ne cherche surtout pas à apporter une vérité. J’ai essayé de comprendre la complexité de cette île qui m’a émerveillé », prévient le photographe, qui propose son travail au public en toute humilité, en le qualifiant comme un « tour d’horizon anthropologique » à travers un « récit imagé ».

« Ce territoire mérite d’être connu »

Il s’agit du deuxième ouvrage photographique de Franck Tomps. Le premier, « Des rives », publié en 2019, documente l’estuaire de la Loire. Si « Répliques » a bénéficié de plusieurs partenaires comme l’association Mlezi Maore, le budget de 88.000 euros, entre les séjours et l’édition du livre, n’est pas encore à l’équilibre. Pour y remédier, le photographe a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank. Pour soutenir le projet, il est possible de faire un don du montant que l’on souhaite, ou bien de précommander une édition signée du livre et différents formats de tirage des photographies. « On arrive à la fin du stock disponible de l’ouvrage en précommande », alerte Franck Tomps. L’argent collecté servira également à promouvoir son ouvrage et à organiser une exposition à Mamoudzou. Jusqu’au 26 janvier, les 99 premiers contributeurs peuvent tenter de gagner différents lots s’ils relayent la campagne sur Instagram (plus de détails sur le profil @aj_francktomps).

Puisque les difficultés de Mayotte sont au cœur du sujet du livre, quid des frais de livraison pour une précommande depuis l’île ? « C’est bien là le problème… », constate l’auteur, qui recommande de faire envoyer les lots à une adresse dans l’Hexagone.

La diffusion et la promotion de cet ouvrage ont pour but de contribuer à faire connaître la société mahoraise en dehors de l’île : « Ce territoire mérite d’être connu. La plupart des gens en métropole ne savent même pas situer l’île sur une carte. » Il espère que « Répliques » permettra de brosser un portrait différent de Mayotte auprès des habitants du reste de la France.

« Répliques, Mayotte en république », Franck Tomps, 02/2024, éditions Loco, 45 euros en précommande.
Vous pouvez soutenir le projet sur la plateforme KissKissBankBank via le lien : www.kisskissbankbank.com/fr/projects/repliques_mayotte

« Ça peut faire peur, mais vous pouvez croire en vous »

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Curieux de savoir ce qui les attend, les élèves du lycée des Lumières ont échangé avec Beverly Carpin, ce jeudi matin.

Étudiante à Sciences Po Paris, Beverly Carpin était de retour, ce jeudi matin, au lycée des Lumières à Kawéni. Elle y a échangé avec les élèves de première et terminale de l’atelier sciences politiques de l’établissement pour leur faire partager son expérience et les encourager à deux mois des concours.

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Entre deux semestres, Beverly Carpin fait un passage par Mayotte où vivent sa famille et ses amis.

« J’étais terrifiée avant l’oral d’admission de Sciences Po », admet une Beverly Carpin pourtant pleine d’assurance aujourd’hui. Arrivée à Mayotte à l’âge de 4 ans, l’étudiante de 18 ans a fait toute sa scolarité sur l’île. Élève brillante, baccalauréat avec la mention très bien, elle a intégré Sciences Po Paris via son campus de Poitiers (Vienne) en 2023, avec la spécialisation Amérique latine, péninsule ibérique et Caraïbes. Un grand pas pour elle et surtout une entrée dans une filière dans l’excellence où les Mahorais se comptent sur les doigts de la main. C’est donc avec intérêt que quatorze élèves de l’atelier sciences politiques du lycée des Lumières de Kawéni (une première et treize terminales) ont pu échanger avec elle pendant presque deux heures, jeudi matin. L’échange est plutôt facile, il y a un an, c’est elle qui était à leur place. Contenu des cours, matières enseignées, rythme de travail, voire questions très pratiques, Beverly répond avec le sourire à ses interlocuteurs. Par exemple, quand une élève lui demande les objectifs à se fixer en arrivant à Sciences Po ou à l’université, celle-ci rétorque : « C’est un grand changement. Il n’y a personne qui vous suit derrière. Il suffit d’être organisé, à la fois dans le travail et la vie étudiante ».

Sur les concours ou Parcours sup aussi, elle prodigue de précieux conseils à ceux qui y sont confrontés. « N’hésitez pas à parler de Mayotte, ça intéresse. Lors de l’oral par exemple, on m’a posé des questions sur l’opération Wuambushu, j’ai pu expliquer l’histoire de l’île », raconte-elle. Interrogée sur le niveau au lycée de Mamoudzou et celui attendu dans sa formation, elle rassure. « J’avais peur au début. Finalement, je trouve que le retard n’est pas considérable », analyse celle qui a validé toutes ses matières au premier semestre. S’estimant bien aidée à Mayotte, elle rappelle qu’elle s’est entrainée en passant des oraux blancs avec Alix Jeu, professeure de lettres et responsable de l’atelier Sciences po, et a pu se rendre à Paris où le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi avait emmené son groupe au Sénat. « Je mesure la chance aujourd’hui », estime l’ancienne élève en section européenne. Espérant la même réussite pour son auditoire, elle les motive avant les grandes échéances : « Ça peut faire peur, mais vous pouvez croire en vous ».

« On partage le fait d’être loin de chez nous »

Depuis la métropole, elle n’oublie pas l’île sur laquelle elle est revenue pour un mois de vacances entre ses deux semestres. Elle fait d’ailleurs partie d’une association culturelle, Sciences ô, qui promeut l’outremer sur le campus. « Je suis la seule de Mayotte, mais il y a une grande solidarité entre les ultramarins. On partage le fait d’être loin de chez nous et de nos familles », explique celle qui côtoie aussi des étudiants étrangers, nombreux sur le site. Elle dit vouloir promouvoir la culture mahoraise en métropole et compte d’ailleurs faire venir à Poitiers l’écrivaine mahoraise Yasmina Aouny pour une conférence sur les Chatouilleuses.

Concernant son avenir, la jeune femme veut faire un master en relations internationales et travailler « dans la diplomatie », avec comme objectif de pourquoi pas faire son retour dans l’océan Indien. « Je pense revenir à Mayotte. J’ai grandi ici », fait-elle remarquer. Alix Jeu regarde son ancienne élève avec un grand sourire. « C’est bien qu’elle revienne témoigner, ça va motiver les élèves », assure la responsable de l’atelier sciences politiques.

Des cas de typhoïde à Hamouro : l’ARS propose aux habitants de se faire vacciner dès lundi

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L’Agence régionale de santé (ARS), organise différents créneaux de vaccination contre la fièvre typhoïde dès ce lundi. Image d’illustration.

Le village de Hamouro, dans la commune de Bandrélé, est en proie à plusieurs cas de typhoïde ces dernières semaines. L’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte va procéder, à partir de ce lundi, et selon les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique, à la vaccination des habitants du village volontaires, sans distinction d’âge, de sexe ou d’antécédents médicaux.

Ce lundi 22 janvier, cette campagne de vaccination aura lieu à l’école primaire. Le mardi 23 janvier, les habitants pourront venir se faire vacciner au niveau du marché couvert à partir de 8h et pendant toute la journée. Mercredi 24 janvier, les vaccinations se dérouleront sous le manguier qui se trouve à droite de la route qui va vers l’école (avant l’école), encore une fois à partir de 8h. Toujours à partir de 8h et pour toute la journée, les habitants de Hamouro pourront à nouveau venir se faire vacciner au niveau du marché couvert et du manguier cité précédemment. La fièvre typhoïde est une infection potentiellement mortelle due à une bactérie qu’on peut retrouver dans l’eau ou les aliments contaminés. Cette maladie se manifeste par une fièvre élevée, des douleurs abdominales, une éruption rosée ou encore un grand état de fatigue.

L’épidémie de conjonctivite continue

Également dans le domaine de la santé, Santé publique France Mayotte a publié son point épidémiologique pour la deuxième semaine de janvier. L’épidémie de conjonctivite gagne du terrain. Le nombre de médicaments et antiseptiques destinés à soigner la conjonctivite vendus en pharmacie a augmenté de 57% entre la première et la deuxième semaine de ce mois.

La conjonctivite est une inflammation de la membrane recouvrant la face antérieure de l’œil et l’intérieur des paupières (conjonctive). C’est une maladie fréquente, généralement sans danger pour la vision. Elle peut être provoquée par un virus, une bactérie, une allergie ou une irritation. La conjonctivite provoque une rougeur de l’œil et peut être accompagnée des symptômes suivants : démangeaison, écoulement clair ou purulent, paupières collées, vision floue. Les épidémies de conjonctivite sont plus généralement virales. Le virus se transmet lors de contacts rapprochés ou de manière indirecte via des objets, pouvant survivre plusieurs heures dans l’environnement.

Météo : Mayotte placée en vigilance orange pour de fortes pluies

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Dans un communiqué, la préfecture de Mayotte a annoncé le placement du département en vigilance orange fortes pluies/orages, et ce jusqu’à la prochaine prévision météorologique, prévue vendredi matin, à 7h. La masse d’air reste humide et instable, synonyme d’une activité orageuse parfois intense durant la deuxième partie de cette nuit, de précipitations fortes de l’ordre de 50 à 60 millimètres en six heures, et de rafales de vent de Nord-Ouest pouvant atteindre 70 km/h. La préfecture invite la population à être prudente et à rester à l’abri, mais aussi à se tenir informée de l’évolution de la situation météorologique en suivant les informations diffusées par Météo-France et les autorités.

En attendant, il est demandé de ne se déplacer qu’en cas de nécessité, d’être prudent auquel cas ; de tenir les enfants à distance des caniveaux pouvant déborder ; de ne pas franchir, à pied ou en voiture, les ravines et rivières en crue et les radiers submergés ; de signaler son départ et son arrivée à ses proches ; de protéger ses biens s’ils se trouvent en zone inondable ; de prévoir des moyens d’éclairage de secours et des réserves d’eau potable ; prendre ses précautions si on dispose d’un dispositif d’assistance médicale électrique ; de faire attention à l’eau du robinet qui peut rester impropre à la consommation au moins 48h après l’arrêt des pluies ; de se préparer à une évacuation éventuelle, et, auquel cas, faciliter l’intervention des sauveteurs. Le répondeur de Météo-France peut être joint au 02 69 60 10 04.

Météo 2 : Mamoudzou met en place une cellule de crise

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La Ville de Mamoudzou se dote d’une cellule de crise pour gérer les urgences causées par les phénomènes pluvieux. Elle invite la population à être particulièrement vigilante aux risques qu’engendrent les fortes averses et les vents violents caractéristiques de la saison des pluies. Cela comprend notamment l’engorgement rapide des réseaux d’évacuation des eaux pluviales ou encore les chutes de branches ou même d’arbres. Il est vivement recommandé par la Ville de signaler ces incidents et les dangers imminents à la police municipale au 02 69 63 77 77.

Météo 3 : le réseau d’eau perturbé par les intempéries

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Les fortes pluies ont également une incidence pour la distribution de l’eau potable, ce jeudi soir et vendredi. « Elles ont occasionné des crues importantes qui ont affecté la qualité des eaux brutes dans les captages exploités pour la production d’eau. De ce fait, les productions des usines de Bouyouni, Mamoudzou et de l’Ourouveni sont maintenues à la baisse en raison des difficultés de traitement, ce qui risque d’occasionner des perturbations (baisse de pression, manque d’eau) dans un contexte de tours d’eau », constate la Société mahoraise des eaux (SMAE).

Le délégataire du syndicat Les eaux de Mayotte annonce que le secteur de distribution de l’usine de Bouyouni, dans le nord de l’île, sera le premier affecté. Il comprend Longoni, Kangani, Trévani, Koungou Majicavo 1, Majicavo 2, tout Kawéni, M’tsapéré et Doujani.  Les perturbations risquent « d’affecter éventuellement les autres secteurs, si les fortes pluies persistent », prévient la SMAE.

Un grand nettoyage à Kawéni ce samedi

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Une action de nettoyage et de sensibilisation à la propreté urbaine est organisée par la Ville de Mamoudzou et les associations de Kawéni dans le cadre du dispositif de gestion urbaine de proximité du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU), « Kaweni Hima ». Cette opération de nettoyage se déroulera, ce samedi, à partir de 7h30 dans le quartier de Disma. Pour y participer, il suffit de se rendre devant le stade ce jour-là. Ces opérations de ramassage des déchets ont pour but de sensibiliser le public à l’importance de la préservation de l’environnement, à l’amélioration de leur cadre de vie, et de faire comprendre que chaque citoyen est acteur de la propreté urbaine.

Football : l’AS Papillon d’honneur prépare la saison suivante ce dimanche

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Le club de football de Mangajou, l’AS Papillon d’honneur, invite tous les joueurs, dirigeants, actuels et anciens, les membres, les bénévoles, les parents, ainsi que tous les notables et habitants du village de Mangajou, à une réunion de préparation pour la saison 2024. Cette rencontre importante se tiendra le dimanche 21 janvier à 9h à la MJC de Mangajou. À l’ordre du jour, le bureau du club fera le bilan de la saison 2023, donnera les objectifs prévisionnels pour la saison 2024, la situation financière de l’association, la mobilisation des moyens humains, la planification de l’assemblée générale et invitera aux questions diverses. « Nous vous encourageons à venir nombreux pour partager vos idées constructives et contribuer à la réussite de notre saison à venir ! », lance le club.

Des permanences pour échanger avec le maire de Tsingoni

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Le maire de la commune de Tsingoni, Issilamou Hamada, assurera désormais un créneau de permanence chaque vendredi à partir de 14h, dans le but de renforcer le contact direct avec les usagers. Cela doit permettre de faciliter les échanges entre le maire et les administrés et favoriser le dialogue. La population est encouragée à se rendre à l’Hôtel de Ville sur ce créneau de permanence pour faire part de ses idées et de ses questionnements.

Des enfants décorent la façade du centre social de Miréréni-Chirongui

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Cette semaine, les jeunes et les enfants des Accueils collectifs de mineurs (ACM) sans hébergement ont participé à un atelier artistique durant lequel ils ont repeint la façade du centre social et culturel de Miréréni-Chirongui et la salle polyvalente. Le graffeur de Cavani, Papajan, a animé cet atelier.

Des experts pour travailler sur le statut des outremers

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Selon nos confrères de Outremers 360, les experts promis par Emmanuel Macron aux élus ultramarins ont été nommés au mois de décembre. Il s’agit de Frédéric Monlouis-Félicité et Pierre Egéa. L’un a été directeur de l’Institut de l’entreprise, un think tank dédié à l’économie, et a un profil politique pour avoir été aussi directeur général du Nouveau centre – UDI. Le deuxième est un spécialiste du droit qui a travaillé à l’Université des Antilles et de la Guyane de 2002 à 2008.

Ils auront pour mission de se pencher sur les statuts des collectivités ultramarines et définir avec elles le modèle qu’elles souhaitent. Si la départementalisation de Mayotte, qui n’est pas complète, ne devrait pas opérer de machine arrière, son processus pourrait s’en trouver modifié. Ça sera peut-être déjà le cas avec la loi Mayotte actuellement en discussions entre les élus mahorais et l’État, des demandes ayant été faites pour faire évoluer les institutions locales.

Le personnel de Kwalé manifeste pour « ne plus revivre le traumatisme »

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Une soixantaine d'enseignants du collège de Kwalé à Tsoundzou 1 se sont mis en grève. Ils ont manifesté dans les rues, ce jeudi 18 janvier, pour obtenir des mesures de sécurité, interpellant les conducteurs avec leurs pancartes.

Le collège de Kwalé craint de revivre les événements de violences du jeudi 12 décembre, où des heurts à l’extérieur avaient obligé élèves et enseignants. Ces derniers, accompagnés de parents d’élèves, ont manifesté ce jeudi matin pour réclamer plus de sécurité.

« C’est arrivé comme un tsunami », dépeint Manuel, professeur depuis un an au collège de Kwalé, « l’avancée de bandes de jeunes vers l’établissement » jeudi 12 décembre, avec « les forces de l’ordre derrière », bien en mémoire. Comme soixante-quatre autres membres du personnel, il est en grève ce jeudi 18 janvier pour réclamer des mesures au rectorat face à l’insécurité : sécuriser l’enceinte de l’école avec des réparations d’urgence, le stade en chantier à proximité où des barres de fer et des pierres sont à disposition, et obtenir plus d’équipes mobiles de sécurité. Ils demandent également un protocole de communication pour être rapidement informés du danger, ce à quoi la direction de l’établissement s’est engagée oralement.

Décision prise de fermer le collège le temps de la manifestation, enseignants et quelques parents d’élèves ont entamé leur marche, depuis le collège de Tsoundzou 1, vers 9 h jusqu’aux environs de 10 h. Armés de cartons où on peut par exemple lire « L’école doit être un refuge, pas une zone de guerre », ils se sont dirigés jusqu’à la route départementale pour être visibles des conducteurs. Ceux-là n’hésitent pas à klaxonner en preuve de soutien.

« On n’est pas tranquille quand on envoie les enfants à l’école »

« On risque notre vie tous les jours », poursuit Manuel qui manifeste pour « ne plus revivre le traumatisme de plusieurs heures de stress » qu’ont vécu enseignants et élèves. « Ça pleuvait des cailloux depuis le grillage. » L’un des jeunes assaillants s’étant même introduit « pour prendre à revers » le personnel bloqué dehors. Appelé par la direction pour fermer sa classe, d’où les haut-parleurs « ne fonctionnent pas bien », il a rejoint le reste du personnel confiné. « On a enfermé les élèves dans le réfectoire. Cachés sous les tables, on leur interdisait même d’aller aux toilettes. Et puis on a senti l’odeur du gaz des grenades lacrymogènes approcher. » Selon lui, « le collège est une cuvette, ce qui nous rend extrêmement vulnérables ». « On devrait se concentrer sur la pédagogie, pas gérer la question de si on va repartir en vie », conclut-il.

Une insécurité qui alimente une peur déjà présente au quotidien. « Il y a deux ans c’était encore gérable », déclare Siti, enseignante depuis six ans. « On vient la boule au ventre, on ne sait pas si on arrivera en un seul morceau. » Tandis qu’une autre, en poste depuis neuf ans, témoigne de sa peur pour ses enfants qui sont aussi scolarisés au collège.

« On n’est pas tranquille quand on envoie les enfants à l’école », appuie Hamada, parent d’élève, paniqué pour la sécurité de sa fille le jour de l’intrusion. « S’il se passe quelque chose, ça peut tomber sur n’importe quel enfant. » Ajoutant que « beaucoup d’entre eux font le trajet à pied. »

À ce jour, hormis une visite de la Direction des constructions scolaires (DCS) pour constater les travaux à effectuer, les représentants de syndicaux n’ont pas encore eu de réponse de la part du rectorat. Mais à la suite de cette marche, un envoyé du recteur, chargé de la vie scolaire et de la sécurité, s’est entretenu avec la principale, ses adjoints et des représentants syndicaux. Une réponse pourrait être apportée d’ici une semaine.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes