Au lendemain de l’annonce faite par Gérald Darmanin d’évacuer le camp de migrants à l’intérieur du stade de Cavani, le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 a réuni des élus mahorais en mairie de Mamoudzou, ce jeudi. Les actions de blocage entreprises à l’aune du démantèlement du camp ne font pas totalement consensus.
Stade de Cavani : Vers la fin des blocages et des manifestations ?

Jean-Mathieu Defour : « Malgré tout, le CHM fonctionne »

Le directeur général du centre hospitalier de Mayotte (CHM), Jean-Mathieu Defour, a présenté ses vœux pour l’année 2024, ce jeudi midi. Remerciant l’implication de tout le personnel de l’hôpital, il a rappelé les avancées et les projets de cette année.

Applaudissements, remerciements envers le personnel mobilisé, les différents discours de vœux pour l’année 2024 portent le même message : face aux crises, « l’hôpital a su continuer de prendre en charge ses patients », affirme ici le directeur du centre hospitalier de Mayotte (CHM), Jean-Mathieu Defour. À ses côtés ce jeudi 18 janvier, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, Sabry Hani, le nouveau président de la commission médicale d’établissement, Soumeth Abasse, et le vice-président du conseil de surveillance de l’hôpital, se sont également exprimés devant un auditoire composé de soignants, de représentants du personnel et des usagers, de l’Agence régionale de santé (ARS) et de l’Université de Mayotte.
Opération Wambushu, insécurité et caillassages des bus, pénurie d’eau… « On peut comprendre le personnel qui a utilisé ses droits de retrait », déclare le directeur qui évoque les difficultés de recrutement que traverse l’hôpital, engendrant la fermeture de maternités à M’ramadoudou et Dzoumogné. « Malgré tout, le CHM fonctionne, les services parfois en mode dégradé. » Preuve à l’appui : « l’attente aux urgences est en moyenne de quatre heures, mais trouvez-moi des urgences qui font moins en métropole ».
En 2023, un service de cardiologie [N.D.L.R : la dernière cardiologue de l’hôpital est rentrée en métropole] et une fédération médicale interhospitalière pour l’ophtalmologie avec le CHU Cochin ont été créés, le site de Petite-Terre s’est dotée d’une hélisurface… Le président de la commission médicale d’établissement réitère : « L’hôpital est resté debout. »
Restructuration du CHM
L’année 2024 devrait, elle, être placée sous le signe « du bruit et de la poussière », prévient Jean-Mathieu Defour. Livraison totale de la néonatalogie, travaux dans les services d’urgence et de maternité, extension du centre hospitalier de Petite-Terre sont prévus pour restructurer le CHM. Les travaux sont soutenus à hauteur de 242 millions d’euros par le gouvernement comme l’a annoncé l’ancienne première ministre, Élisabeth Borne, lors de sa visite à Mayotte. Aux alentours de 2028, des premiers coups de pioche pourraient même commencer à Combani pour la construction du second hôpital.
« Ce sont des projets qu’on espère être attractifs », détaille Jean-Mathieu Defour, à qui il manque 50 infirmiers en néonatalogie, 90 sage-femmes en maternités et plus de 150 médecins au CHM. « Quand je rencontre les étudiants en médecine à Paris, ils me disent « ok, on va venir à Mayotte mais sous certaines conditions » : des services de spécialité, d’avoir des lieux pour faire de la recherche (lire encadré) et de trouver des logements, de quoi vivre correctement sur l’île. » À ce titre, le CHM propose un logement et des véhicules de fonction durant les premières semaines.
« Le télétravail peut se faire pour l’administratif, mais encore faut-il des médecins de l’autre côté. Je crois davantage au fait de conventionner les hôpitaux pour mettre en place des fédérations médicales interhospitalières afin d’avoir des postes d’assistants partagés entre le CHU et l’hôpital. » Autrement dit, des médecins payés par le CHM et l’ARS qui alternent six mois en CHU pour se former et six mois au CHM. « Ça, c’est très attractif », estime-t-il.
En attendant, même si le manque d’effectifs demeure, le directeur annonce une sortie du plan blanc dans « quelques semaines » pour repartir sur des bases « normales ». « Car de toute façon à Mayotte, on est toujours en crise. Elle est devenue un mode de fonctionnement naturel pour le CHM. »
Des parcours d’étude en médecine en réflexion
Si une licence accès santé existe déjà à Mayotte, Abal-Kassim Cheik Ahamed, président de l’Université de Mayotte, informe que des réflexions sont en cours avec le centre hospitalier de Mayotte (CHM) et l’Agence régionale de Santé (ARS) pour créer d’autres formations. Parmi elles : l’intégration d’un parcours d’accès spécifique santé (Pass) à l’Université (nom donné à la première année de médecine) qui nécessiterait l’intervention de praticiens avec une nouvelle casquette de professeur. Le but étant également de développer le champ de la recherche, notamment à propos des spécificités à Mayotte et « peut-être apporter des réponses concernant des maladies ».
« Mais on ne se réveille pas en sortant du lycée en se disant je souhaite faire des études de médecine », note celui qui souhaite mettre en place, dans tous les lycées, un premier diplôme accessible dès la Seconde. En somme, « tous les acteurs sont mobilisés, mais il n’y a pas encore d’énergie commune », conclut-il, insistant sur l’importance de ces discussions pour « construire des fondations solides et crédibles. »
Deux futures lignes maritimes à Mayotte et des questions
Souhaitant désengorger Mamoudzou, le Département de Mayotte envisage toujours de créer de nouvelles lignes maritimes au nord et au sud de Grande-Terre. La Dealm (direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte), qui suit le projet, lance à partir du lundi 22 janvier une enquête pour déterminer les habitudes et les besoins. En parallèle, un questionnaire est actuellement en ligne.
Vieux serpent de mer du Département, le projet de navettes maritimes revient sur la table avec le lancement d’une enquête sur la mobilité. Malgré la circulation alternée imposée à Mamoudzou, les difficultés de déplacement restent légion sur le réseau mahorais. « On souhaitait trouver une autre alternative pour la population pour pouvoir se déplacer rapidement », indique Ali Omar, vice-président du conseil départemental de Mayotte en charge des transports.
A quoi servira l’enquête ?
Ali Omar confirme que la collectivité souhaite développer le projet « d’ici la fin de la mandature », donc en 2027. Pour garantir des services adaptés à la population, la Dealm (direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte) lance donc une enquête de « préférence déclarée ». Celle-ci vise à comprendre les préférences de déplacement des usagers mahorais. Les réponses obtenues ont pour objectif d’orienter les décisions en termes de conception des services, d’horaires et de tarifs.
A qui s’adresse l’enquête ?
Toute la semaine du 22 janvier, des enquêteurs se rendront dans les gares maritimes de Petite-Terre et Grande-Terre, dans les mairies de différents villages et à l’université de Mayotte, pour recueillir les réponses de 1.500 volontaires usagers.
Toute personne concernée par des déplacements entre le nord et le sud de Mayotte est également sollicitée. Tout usager potentiel des deux futures lignes maritimes peut répondre au questionnaire.
Que trouve-t-on dans le questionnaire ?
Le formulaire d’une trentaine de questions est également ouvert sur internet (cawi.alyce.fr/epd-mayotte). Il est divisé en trois parties. La première est sous forme de questions-réponses. La seconde expose différentes possibilités de trajectoires. Il faut faire un choix entre les cinq propositions, qui varient au niveau du prix de la durée de trajet et de la fréquence des départs.
Cette nouvelle liaison par mode maritime offrirait des dessertes régulières entre l’embarcadère d’Iloni et celui de Mamoudzou. Pour les habitants du Nord, le voyage se fera à partir de Longoni. Le profil du répondant sera retenu dans la troisième partie de l’enquête.
Ne va-t-elle pas faire doublon avec la ligne de la Cadema ?
Elle aussi soucieuse de lancer sa propre ligne maritime allant d’Iloni à Mamoudzou, la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a plutôt 2025 dans le viseur et compte mettre sur pied le projet de ponton d’Iloni dès cette année. Des appels d’offres pour des navires à motorisation propre devraient bientôt être lancés. Lors des vœux de la Cadema, le vendredi 11 janvier, son président Rachadi Saindou admettait que « les deux collectivités ne se comprenaient pas au début », mais avait remercié le Département pour les études faites pour la réalisation des pontons. Ali Omar indique qu’il « lutte pour avoir un projet commun sur le territoire. Néanmoins, la Cadema souhaite faire son propre projet, donc on verra à terme, s’ils se ravisent et s’associent avec nous pour avoir un seul projet sur le territoire ».
A quand la mise en place de ces deux lignes maritime ?
La mise en œuvre de ces deux lignes serait aux alentours de 2026-2027. Selon Ali Omar, « tout dépend des travaux, c’est un projet qui est en cours et on souhaite que ce soit opérationnel le plus tôt possible ».
Deux millions d’euros ont déjà été dépensés pour faire des études. Les pontons nécessaires, les parkings à proximité ou le type de navires sont autant des questions à régler. Des bateaux transportant « entre 100 et 150 passagers » pourraient assurer la liaison entre Longoni, Mamoudzou ou Iloni donnent comme exemple le vice-président.
Est-ce que le projet de navette maritime rejoint celui des camions de marchandises ?
Outre les passagers, une autre ligne visant à transporter les camions de Longoni en Petite-Terre, afin de réduire le trafic de camions dans Mamoudzou, devait voir le jour. Est-ce que les deux projets se rejoignent ? « Non, pour les camions, c’est un autre projet du département et de la direction des transports maritimes », nous répond l’élu départemental chargé de l’administration, des transports et de l’environnement. Une simulation d’un transport de camions par barge entre Dzaoudzi et Longoni devait être effectuée, le 26 septembre 2022. Seulement, le Département a dû la repousser en attendant l’arrivée en 2023 des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ».
En effet, les anciens navires étaient programmés pour assurer le transport de camions depuis Longoni.
Vous pouvez accéder à l’enquête en ligne avec le lien suivant : cawi.alyce.fr/epd-mayotte
Comores : Un décès dans les émeutes contre le régime d’Azali Assoumani

Face à la résistance des manifestants, le gouvernement comorien a instauré un couvre-feu sur l’ensemble du territoire. Il commencera à partir de 19h dans la capitale et ses environs. Va-t-il dissuader les contestataires qui ont déjà enregistré un mort dans leur rang ?
Les manifestations anti-régime qui secouent l’archipel des Comores depuis mercredi au lendemain de la victoire annoncée d’Azali Assoumani à la présidentielle se sont poursuivies jusqu’à jeudi, en fin d’après-midi. Après deux jours de résistance, le bilan officiel fait état de 25 blessés et un décès, survenu ce jeudi, à l’hôpital El-Maarouf. La victime, un jeune de 21 ans, a succombé à ses blessures. « Rien qu’aujourd’hui, nous avons reçu sept admissions dont un petit enfant de sept ans, qui n’est pas grièvement blessé puisqu’il est reparti chez lui. Un autre est en réanimation, car victime d’un traumatisme thoracique grave, son pronostic vital est engagé. Les quatre autres suivent des soins et leurs pronostics fonctionnels ne sont pas engagés », a indiqué le chef du service des urgences de l’hôpital El-Maarouf, le docteur Djabir Ibrahim. Pour le jeune émeutier de 21 ans qui a rendu l’âme ce jeudi, il avait été victime d’un traumatisme crânien grave, probablement par balle a enchainé, le médecin. La veille, l’hôpital a recu 18 manifestants blessés.
Si les tirs des gaz lacrymogènes retentissaient sporadiquement dans la capitale, jeudi, le climat était loin d’être calme dans la matinée. Dans certains quartiers au nord de la capitale, les contestataires avaient relancé les hostilités dès le matin. Avant qu’une relative accalmie ne regagne des zones de Moroni. Cette situation inédite a poussé le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, a décrété dès mercredi un couvre-feu sur l’ensemble du territoire national. Une mesure de privation des libertés qui visiblement a pour but de contenir les manifestations. Selon l’arrêté ministériel, la mesure débute à partir de 19h jusqu’à 6h du matin, uniquement à Moroni, Bambao et Itsandra, deux régions limitrophes de la capitale. Sur le reste du territoire national, il commence à 22h. Mais selon l’avocat Abdoulbastoi Moudjahidi, un couvre-feu doit faire l’objet d’un décret du président de la République. Il a cité l’article 19 de la constitution comorienne. Celui-ci stipule que « les droits, les libertés et les garanties ne peuvent faire l’objet d’une suspension qu’en cas de déclaration d’état de siège ou d’État d’urgence, conformément aux dispositions de la constitution ». Une étape qui visiblement n’a pas été respectée puisque le ministre de l’Intérieur est le seul s’être exprimé.
Facebook inaccessible
Après la fin du Covid-19, l’archipel renoue donc à nouveau avec le couvre-feu comme dans les autres pays plongés dans l’insécurité. Est-ce le signe que les événements dépassent les autorités ? De nombreux avis vont dans ce sens, citant les coupures d’internet ressenties surtout par les abonnés de l’opérateur national de télécommunications depuis mercredi. Hier, même Facebook n’était pas accessible durant plus de deux heures. Il fallait contourner en se servant d’un VPN (virtual private network, un réseau privé qui empêche la détection de sa provenance). Dans un message envoyé à ses clients, Comores Telecom avance des travaux en cours. Un argument qui suscite tout de même des doutes chez une partie de la population.
Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires qui accordent la victoire au sortant Azali Assoumani, des heurts ont éclaté à Moroni. Des jeunes sont descendus dans les rues poussant le gouvernement à déployer les forces armées pour rétablir l’ordre et dégager les routes barrées par des pneus et des cailloux. Le pouvoir accuse l’opposition d’être les instigateurs de ce mouvement. L’opposition de son côté demande l’annulation du scrutin du dimanche qu’elle considère biaisé. « Nous ne reconnaissons pas ces résultats », ont écrit les cinq candidats dans un communiqué conjoint en date du 18 janvier. Au sujet des événements de ces derniers jours, les opposants appellent à un sursaut et disent saisir cette occasion « pour saluer l’héroïsme et la détermination dont fait preuve la jeunesse de l’ensemble de nos îles dans son sursaut inspiré par son ras le bol des tripatouillages et de la triche qui assombrissent les horizons du quotidien et de son avenir ».
Mercredi, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté les autorités à garantir la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement. « Alors que les tensions post-électorales montent, il est absolument nécessaire que les autorités garantissent un climat sûr, où tous les Comoriens et Comoriennes, y compris les membres de l’opposition, puissent exprimer librement leurs opinions et exercer leur droit à manifester pacifiquement », a insisté le commissaire.
Le réseau d’eau perturbé par les intempéries
Les fortes pluies ont également une incidence pour la distribution de l’eau potable pour ce jeudi soir et ce vendredi. « Elles ont occasionné des crues importantes qui ont affecté la qualité des eaux brutes dans les captages exploités pour la production d’eau. De ce fait, les productions des usines de Bouyouni, Mamoudzou et de l’Ourouveni sont maintenues à la baisse en raison des difficultés de traitement, ce qui risque d’occasionner des perturbations (baisse de pression, manque d’eau) dans un contexte de tours d’eau », constate la Société mahoraise des eaux (SMAE).
Le délégataire du syndicat Les eaux de Mayotte annonce que le secteur de distribution de l’usine de Bouyouni, dans le nord de l’île, sera le premier affecté. Il comprend Longoni, Kangani, Trévani, Koungou Majicavo 1, Majicavo 2, tout Kawéni, M’tsapéré et Doujani. Les perturbations risquent « d’affecter éventuellement les autres secteurs, si les fortes pluies persistent », prévient la SMAE.
Mayotte placée en vigilance orange pour de fortes pluies cette nuit de jeudi à vendredi
Dans un communiqué, la préfecture de Mayotte a annoncé le placement du département en vigilance orange fortes pluies/orages, et ce jusqu’à la prochaine prévision météorologique, prévue vendredi matin, à 7h. La masse d’air reste humide et instable, synonyme d’une activité orageuse parfois intense durant la deuxième partie de cette nuit, de précipitations fortes de l’ordre de 50 à 60 millimètres en six heures, et de rafales de vent de Nord-Ouest pouvant atteindre 70 km/h. La préfecture invite la population à être prudente et à rester à l’abri, mais aussi à se tenir informée de l’évolution de la situation météorologique en suivant les informations diffusées par Météo-France et les autorités.
En attendant, il est demandé de ne se déplacer qu’en cas de nécessité, d’être prudent auquel cas ; de tenir les enfants à distance des caniveaux pouvant déborder ; de ne pas franchir, à pied ou en voiture, les ravines et rivières en crue et les radiers submergés ; de signaler son départ et son arrivée à ses proches ; de protéger ses biens s’ils se trouvent en zone inondable ; de prévoir des moyens d’éclairage de secours et des réserves d’eau potable ; prendre ses précautions si on dispose d’un dispositif d’assistance médicale électrique ; de faire attention à l’eau du robinet qui peut rester impropre à la consommation au moins 48h après l’arrêt des pluies ; de se préparer à une évacuation éventuelle, et, auquel cas, faciliter l’intervention des sauveteurs. Le répondeur de Météo-France peut être joint au 02 69 60 10 04.
Mamoudzou met en place une cellule de crise
La Ville de Mamoudzou se dote d’une cellule de crise pour gérer les urgences causées par les phénomènes pluvieux. Elle invite la population à être particulièrement vigilante aux risques qu’engendrent les fortes averses et les vents violents caractéristiques de la saison des pluies. Cela comprend notamment l’engorgement rapide des réseaux d’évacuation des eaux pluviales ou encore les chutes de branches ou même d’arbres. Il est vivement recommandé par la Ville de signaler ces incidents et les dangers imminents à la police municipale au 02 69 63 77 77.
Un amphidrome en vadrouille aux Badamiers
Les usagers de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) ont eu droit ce jeudi matin, aux environs de 7h, à un spectacle pour le moins inhabituel. La « Safari » (jumelle de Maoré), un des deux amphidromes de première génération acquis par le conseil département de Mayotte en 2004, a rompu son lien de mouillage dans la rade de Dzaoudzi, victime des caprices météorologiques de ces dernières heures. Sous l’effet d’une bourrasque, ce navire en effet été entraîné par le vent jusqu’à hauteur de la plage des Badamiers à Labattoir.
Toutefois, il n’a ni causé, ni subi de dommages majeurs, la DTM ayant très vite réagi en dépêchant sur place un équipage chargé de la ramener à son mouillage à Dzaoudzi. La « Safari » fait partie des navires ayant été retirés du service depuis quelques mois pour non-conformité aux règles de la navigation internationale.
Dessalement à Ironi Bé : Les associations environnementales déplorent « la précipitation et l’opacité »

Prévue dès 2025, l’usine de dessalement d’Ironi Bé, la deuxième de l’île, est l’une des réponses apportées à la crise de l’eau que connait actuellement Mayotte. Cependant, le site a été choisi sans consultation des associations environnementales mahoraises, malgré plusieurs risques relevés. La FMAE (Fédération mahoraise des associations environnementales), MNE (Mayotte Nature environnement) et les Naturalistes de Mayotte ont alerté le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, dans une lettre datée du 16 janvier.
« Monsieur le Préfet,
Le lancement de l’appel d’offres pour la construction d’une usine de dessalement à Ironi bé, sans consultation préalable des habituelles instances de concertation telles que le Coderst (N.D.L.R. Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques), puis la publication de l’arrêté autorisant le recours à la procédure d’urgence civile dispensant de l’obligation de mener une étude d’impact et une évaluation environnementale nous interrogent sur les raisons de ce qui nous apparait comme un passage en force.
Certes, nous comprenons l’urgence de trouver des solutions pour augmenter la ressource en eau, mais le faire sans aucune concertation avec les associations environnementales qui auraient eu des solutions à suggérer et un avis à donner sur les sites d’implantation n’est pas le meilleur moyen d’obtenir l’adhésion de la société civile à ce projet.
La solution retenue est entachée à nos yeux de deux défauts majeurs : la précipitation et l’opacité. Précipitation, car la procédure choisie rappelle le précédent de la première crise de l’eau en 2017 : l’extension de l’usine de dessalement de Petite-Terre avait été décidée, « au nom de l’urgence », sans étude d’impact et sans évaluation environnementale. Cette extension a dysfonctionné dès le départ et, fin 2023, l’usine parvient à peine à atteindre les objectifs initiaux fixés six ans plus tôt !
Opacité, car aucun débat public n’a permis d’échanger sur les solutions de court et long terme sur la crise de l’eau, et aucune consultation n’a eu lieu avec les organismes de concertation dont c’est précisément la mission. Nous n’avons eu aucune communication de documents préparatoires au projet. Nous demandons qu’une enquête publique soit menée dans les meilleurs délais.
L’arrêté précise que ce sera au pétitionnaire « d’apprécier l’état initial ainsi que d’évaluer les impacts sur l’environnement ». Autrement dit, il revient au seul pétitionnaire de dire si les travaux qu’il va entreprendre auront un impact sur l’environnement !
Les enjeux environnementaux sur le site retenu posent en effet plusieurs questions importantes :
· Le choix du site impacte une mangrove et un récif frangeant qu’il faudra défoncer pour faire passer les canalisations de pompage et de rejet. Cette mangrove est en outre un des habitats du crabier blanc, espèce protégée en danger critique d’extinction. Est-ce que la « procédure d’urgence civile » dispense aussi de demander l’avis du CNPN (, normalement consulté dans ce cas de figure ?
· Les rejets de saumure et de produits chimiques, liés à l’entretien permanent des membranes de filtration, sont prévus dans le lagon, à proximité de deux sites marins à protection forte : la
RNN de l’îlot Mbouzi et la passe en S. L’impact du rejet d’une saumure deux fois plus concentrée en sel que l’eau de mer ne sera pas sans impact sur la diversité biologique du lagon, qu’il s’agisse des mangroves, des herbiers, des coraux ou des animaux marins. Certaines espèces sont très sensibles à des variations de salinité. Ce phénomène, à l’intérieur d’un lagon fermé, ne semble pas avoir été étudié et plaide a priori, par mesure de précaution, pour un rejet des saumures loin à l’extérieur du lagon.
Le dessalement n’est qu’une partie de la réponse à la crise de l’eau. D’autres mesures pourraient être prises dès maintenant, dont certaines auraient un bénéfice immédiat pour la prochaine saison sèche :
· l’installation d’équipements de récupération d’eau de pluie à encourager systématiquement pour les usages non alimentaires,
· la replantation d’un couvert forestier permettant de favoriser le stockage de l’eau sans le sol,
· l’utilisation des eaux de rejet des STEP pour certains usages ne nécessitant pas de l’eau potable (BTP, agriculture…)
Nous espérons, Monsieur le Préfet, que vous voudrez bien prendre en considération l’avis des acteurs de l’environnement et nous souhaitons vous rencontrer, à votre convenance. »
Football : le FC M’tsapéré et l’AS Rosador au coude à coude
Le titre de Régionale 1 va-t-il se jouer, ce samedi après-midi ? A deux journées de la fin, il ne reste que deux équipes susceptibles de l’emporter, le FC M’tsapéré et l’AS Rosador de Passamaïnty (photo), 40 points chacune. Les deux suivantes, l’ASC Kawéni et l’US Kavani, ont été reléguées à six points suite aux victoires de leurs rivales lors de matchs en retard, le week-end dernier. Ce samedi, le calendrier est moins favorable pour Passamaïnty, qui affronte Cavani, tandis que le FCM se rend au sud pour tenter de ramener des points de son duel avec l’AJ Kani-Kéli coincée aujourd’hui en milieu de tableau. Si les deux n’arrivent pas à se départager, tout se jouera dans la commune de Mamoudzou, la semaine d’après. En effet, lors de la dernière journée, l’AS Rosador doit recevoir le Foudre 2000 de Dzoumogné et le club de M’tsapéré affrontera les rivaux de l’ASC Kawéni.
Côté bas de tableau, l’USCEP Anteou n’évitera pas la descente en Régionale 2. La formation de Poroani n’a enregistré que deux victoires cette saison. Ça va être tout aussi compliqué pour les Abeilles de M’tsamboro qui ont quatre points de retard sur leur voisin de l’AJ M’tsahara. Le club présidé par Yasmina Aouny reçoit l’AS Jumeaux de M’zouazia, puis joue son dernier match à Bandrélé, deux équipes qui peuvent encore accrocher la troisième place.
Football 2 : Samir Saïd Haribou convoqué en équipe de France U17
Auteur d’une excellente saison avec les U19 du FC Lorient (17 buts en 13 matchs), le jeune attaquant mahorais, Samir Saïd Haribou, est appelé pour la première fois avec l’équipe de France U17. Il participera à un stage au centre technique de Ploufragan (Côtes-d’Armor), du lundi 22 au jeudi 25 janvier, en compagnie de 29 autres joueurs de la génération 2007. Le natif de Ouangani aura des chances de se montrer lors de deux rencontres, le mercredi 24 janvier, contre des adversaires qu’il connaît bien pour les avoir affrontés dans la saison, à savoir les U19 du Stade Rennais et de l’EA Guingamp.
La météo étant plus favorable que prévue, les barges ont circulé ce mercredi
Le phénomène pluvio-orageux qui était susceptible de générer des vents forts entre 9h et 15h, ce mercredi 17 janvier, est finalement passé plus au sud de notre département, permettant ainsi la continuité du trafic des barges de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM). Ce mardi, celle-ci avait annoncé initialement qu’elle suspendait le trafic entre Petite-Terre et Grande-Terre.
L’avis météorologique de météo France indiquait alors des pluies avec caractère orageux attendues, avec des vents qui pourraient atteindre 60 à 70 km/h, avec des rafales à 100 km/h. Mercredi, les vents ont été finalement en moyenne de l’ordre de 30 à 40km/h, avec des rafales attendues autour de 60km/h à 70 km/h sur le sud-ouest du département. Après deux points de situation réalisés par la préfecture de Mayotte avec Météo-France, ce mercredi matin, il a été décidé de lever la vigilance vents forts et de maintenir la vigilance forte pluies orages au niveau jaune.
Les activités nautiques restaient interdites jusqu’à 17h, ce mercredi.
Les vœux du Département de Mayotte délocalisés à M’tsangamouji
Initialement prévue le mercredi 17 janvier, soit hier, la cérémonie des vœux du président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, est reportée au mardi 23 janvier. Celle-ci se fera sur le plateau de M’tsangamouji, dès 13h30, et non au cinéma Alpa Joe à Mamoudzou. « La seconde cérémonie, initialement annoncée le 18 janvier, à l’attention du personnel, est également reportée à une date ultérieure », indique le Département.
Un marché agricole et artisanal à Hajangoua
Samedi 20 janvier, c’est le troisième samedi du mois. Cela rime donc pour la commune de Dembéni avec marché agricole et artisanal. De 8 heures à 13 heures, au marché couvert d’Hajangoua, différents stands permettront de découvrir des produits artisanaux. Du textile, des peluches ou encore des couches réutilisables.
Des uniformes dans trois établissements mahorais à la rentrée
En décembre, le président de la République avait annoncé « un grand rendez-vous avec les Français » et un « réarmement » de la France. Avec quelles armes pour les territoires ultramarins ? Le procédé, une conférence de presse avec des médias nationaux, ne prêtait guère au coup de projecteur, ce mardi soir. « Après six ans et demi d’actions au service des Français, j’ai tenu à vos retrouver en ce moment décisif pour dire au pays d’où nous venons et où nous allons », a promis Emmanuel Macron, dans son introduction. Voulant faire de l’éducation un marqueur de son deuxième quinquennat, il a énoncé plusieurs mesures, comme l’obligation de faire du théâtre au collège dès la rentrée 2024 ou le renforcement de l’instruction civique avec « une heure par semaine dès la 5e en s’appuyant sur les textes fondateurs de la Nation ». Cent établissements scolaires volontaires expérimenteront également la tenue unique à la rentrée, dont trois à Mayotte. Selon une carte diffusée sur le compte X de la présidence, ces établissements se situent dans les communes de Sada, Mamoudzou et M’tsamboro.
A Mayotte, les élèves de l’île connaissent déjà le principe de l’uniforme, plusieurs collèges imposant le port d’un t-shirt d’une seule couleur.
La tenue unique efface les inégalités entre familles et crée les conditions du respect. Elle sera expérimentée dans 100 établissements dès cette année. Si les résultats sont concluants, nous la généraliserons en 2026. pic.twitter.com/eT4lImV6EN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 16, 2024
Stade de Cavani : Deux manifestants placés en garde à vue mardi soir

Les affrontements sont désormais quotidiens à l’intérieur et aux abords du stade de Cavani. Dans ce climat de tensions, des riverains ont également l’objet de gardes à vue, mardi et mercredi. En déplacement à La Réunion, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, a indiqué qu’il « avait donné des instructions au préfet de Mayotte » pour procéder à l’évacuation du camp de migrants.
Dans la soirée du mardi 16 janvier, deux personnes qui manifestaient devant le stade Cavani, où un camp de migrants fait l’objet d’une vive mobilisation de riverains et collectifs, ont été placées en garde à vue pour « participation à un attroupement armé » et « rébellion ». Un premier individu aurait fortement résisté à son interpellation, avant que le second ne tente de l’extirper de force d’une voiture de police, selon une source policière. « Ce que je souhaite, c’est que les caméras qui se trouvent à Cavani soient exploitées », a réclamé la représentante du Collectif des citoyens, devant le commissariat de Mamoudzou où plusieurs membres du collectif ont manifesté leur soutien aux deux gardés à vue, ce mercredi matin. Les deux mis en cause ont finalement été relâchés sans poursuites judiciaires.
Ce mercredi, plusieurs mairies étaient bloquées à leur initiative. Celles de Chirongui, Dembéni, Mamoudzou, Sada, M’tsamboro, Bandraboua, Tsingoni, Bouéni et Bandrélé sont ainsi dans cette situation. Seules les municipalités de Koungou, Pamandzi, Chiconi et Dzaoudzi-Labattoir échappent pour l’instant à ces fermetures, indique le collectif des citoyens de Mayotte 2018.
« Des instructions » données au préfet de Mayotte
A La Réunion, ce mercredi, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, est venu constater les nombreux dégâts causés par le passage du cyclone Belal, dont le bilan est désormais de trois morts. Il ne fera pas de voyage, à Mayotte. Cependant, il a annoncé l’évacuation prochaine du camp de migrants au stade Cavani à nos confrères de La Réunion La 1ère. Il dit « avoir donné les instructions » au préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Interpellés à ce sujet par les deux députés de Mayotte, Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa, Gérald Darmanin a, par la même occasion, évalué à quarante le nombre de demandeurs d’asile dont les dossiers permettent un transfert vers la métropole, sans s’étendre davantage sur ce qu’il adviendra des autres occupants du camp.
Comores : La contestation de la victoire d’Azali Assoumani s’intensifi
La commission électorale nationale indépendante (Ceni) a déclaré le président sortant vainqueur de la présidentielle, mardi soir, alors que l’opposition avait dénoncé le jour du vote des bourrages d’urnes. Durant toute la journée de mercredi, la capitale était paralysée par des heurts, contrairement aux autres îles où le calme régnait.
Une contestation de la réélection du président sortant, Azali Assoumani, est-elle en train de se mettre en place ? En tout cas, les scènes de violence observées à Moroni, ce mercredi, en avaient l’air pour avoir pris de court une grande partie de la population. Alors que la ville commençait à se réveiller, chacun vaquant à ses occupations, surgit à partir de 10h, une atmosphère particulière. Les premières barricades ont été érigées au nord de la capitale, en face de la fédération comorienne de football. Quelques minutes plus tard, le mouvement s’est répandu progressivement dans les autres quartiers, entrainant une panique. Commerces, marchés, se sont empressés de fermer. A place des banques, artère très animée de la capitale, la présence des forces de l’ordre expliquait déjà que la situation était loin d’être sous contrôle. Effectivement, ce fut le cas puisque durant toute la journée, Moroni ressemblait à une ville plongée dans la guerre civile : panneaux détruits, rues barricadées, pneus incendiés, et enfin des tirs incessants de gaz lacrymogènes. Dans certaines zones, l’air était devenu suffoquant, voire irrespirable. Pour un pays où les manifestations sont interdites, systématiquement, sans qu’il y ait une tentative, les heurts de ce 17 janvier en ont surpris plus d’un. Si les militaires armés déployés sur le terrain pour mater cette révolte ne badinaient pas, il faut souligner aussi que les émeutiers n’étaient pas non plus du genre à trembler. Au quartier Coulé, au nord de Moroni, des manifestants avaient barré la route et incendié de nombreux pneus au point de retenir près d’une dizaine de gendarmes pendant plus de trente minutes. C’était aux environs de 12h. Quelques minutes plus tôt, des révoltés avaient réussi à s’emparer d’un dépôt de l’office national d’importation et de commercialisation de riz (Onicor). Sur des vidéos mises en ligne, l’on y voyait la population se départager les sacs de riz provenant de ce stock de réserve.
Ministère attaqué
A moins d’un kilomètre de là, des jeunes ont pris d’assaut le ministère de l’Aménagement du territoire. Ils ont incendié les cinq véhicules garés au parking dont trois neufs, réceptionnés par le ministère récemment. Les vitres de la fenêtre du bureau du ministre ont été brisées à coup de jets de pierre, a relaté le concierge, rencontré sur place. « J’en ai compté près de quarante jeunes âgés entre 15 à 25 ans, maximum. Il était neuf heures, je les ai vus passer. Quand ils ont commencé à jeter des cailloux, j’ai essayé de les en dissuader, leur faisant comprendre que le ministère est un bien public. Ils sont revenus après un moment muni d’essence et ont mis le feu », a ajouté le gardien non armé. Au sud de Moroni, on a attaqué une boulangerie et une agence commerciale de la société comorienne des télécommunications. « Ils ont saccagé et détruit les mobiliers et les autres équipements informatiques tels les ordinateurs. Les bandits ont également récupéré une partie des recettes », nous a confié un responsable de Comores Telecom. Ce ne sont pas les seuls dommages subis par l’opérateur national de téléphonie. La société déplore par ailleurs la destruction de quelques panneaux publicitaires et des câbles sectionnés. Au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle, décriés par l’opposition, ces scènes de chaos et de violence ne peuvent être dissociées de la victoire accordée à l’ex-putschiste, Azali Assoumani qui va cumuler avec ce nouveau mandat treize années d’affilé au pouvoir.
Le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie, attribue ces émeutes à ceux qui ont été battus, faisant allusion aux opposants. « Ce sont des réactions que nous voyons ailleurs quand on conteste les résultats. Ils sont en train d’exécuter leurs plans. Dès lors qu’il y a atteinte à l’ordre public, ceux qui sont retrouvés sur le champ se font arrêter », a déclaré Houmed Msaidié, qui rappelons-le avait prévenu le dimanche du vote, qu’ils ne tolèreraient pas de manifestations. Jusqu’à 20h, les autorités n’avaient toujours communiqué les chiffres sur les arrestations. Seulement, des hauts responsables ont confirmé qu’il y en a eu. Où sont-ils ?
Déplore-t-on des blessés ? Autant de questions qui restent en suspens.
Malgré les accusations les visant, les candidats de l’opposition, dont certains avaient revendiqué la victoire de la présidentielle ne se sont pas exprimés. Quand nous mettions sous presse ces lignes, contrairement à Moroni, la situation était calme à Anjouan et à Mohéli, où lundi, la situation était pourtant tendue dans certaines régions. Ces événements rappellent ceux de 2019, quand la victoire d’Azali Assoumani dès le premier tour était alors qualifié de hold-up.
Trois années de prison pour avoir donné des coups de machette

Andlé Msaidie, 19 ans, a écopé ce mercredi de trois années de prison, dont deux ans avec sursis, pour avoir asséné des coups de machette à un homme qui lui demandait de quitter son terrain à Dzaoudzi–Labattoir. Caillassés lors de leur intervention, sept gendarmes se sont constitués partie civile.
Le dossier qui a occupé trois heures durant les juges de la séance des comparutions immédiates au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi, comportait « une affaire criminelle qui a été correctionnalisée ». Constat cinglant émis par le substitut du procureur à l’audience, Paul-François Thibault. Il faut remonter au samedi 13 janvier pour visionner dans le judas de la justice la ribambelle de faits reprochés à Andlé « Arrache » Msaidie, 19 ans. Et sa brusque immission dans le week-end des huit personnes qui se sont constituées partie civile à l’audience, dont le commandant de la gendarmerie de Mayotte, Lucien Barth. Flash-back : samedi dernier, en fin de matinée, un homme, propriétaire d’une parcelle en Petite-Terre, se rend sur son terrain afin de vérifier que ce dernier n’est pas occupé illégalement. Il aperçoit un couple, puis tout s’accélère quand il demande au duo de décamper. Un premier jeune homme débarque et scande : « Je vais te tuer ». Un second lui assène un coup de machette dans le dos, puis au visage. L’homme parvient à prendre la fuite, avant d’être ciblé par des jets de cailloux. S’ensuit l’affrontement avec les forces de l’ordre. Alertés vers 9h, les gendarmes sont accueillis sur place par une barricade. Ils reçoivent alors des pierres, puis des barres de fer. Entre-temps, les deux agresseurs ont été rejoints par d’autres individus cagoulés.
Cinq ans de prison requis
Identifiés sur une planche photographique par le propriétaire terrien, Andlé Msaidie et le mineur qui l’accompagnait le jour des faits seront interpellés le lundi 15 janvier. Le premier venait de prendre son poste de stagiaire dans un garage de Petite-Terre lorsqu’il a été placé en garde à vue. Après un examen à la médecine légale, l’homme victime des coups de machette s’est vu prescrire huit jours d’ITT (interruption temporaire de travail). Lui et sept gendarmes qui sont intervenus se sont constitués partie civile pour l’audience. A la barre, Andlé Msaidie confirme son appartenance à la bande « Gotham ». Un temps addict aux stupéfiants, il affirme avoir tout arrêté en 2022. Face à l’accusation, il n’a « cessé de se défausser », voguant de dénégation en dénégation, et s’inscrivant en faux au sujet d’un témoignage à charge de sa copine. Un jeune individu qui est d’une « dangerosité étayée », selon le substitut du procureur, qui a requis cinq années de prison dont quatre fermes.
Après délibéré, le sort d’Andlé Msaidie a été scellé sur les coups de 16h. Le tribunal le condamne à une peine moins importante, trois années de prison dont une assortie d’un sursis probatoire de deux ans.
Crise post-électorale aux Comores : Moroni en proie à des scènes de violence
Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires, mardi soir, qui ont déclaré Azali Assoumani, vainqueur de l’élection présidentielle (avec 62,79% des voix), des émeutes ont éclaté ce mercredi dans la capitale, Moroni, ainsi que ses environs. Depuis 10h, ce mercredi, la circulation est difficile, l’air est pollué par l’odeur des gaz lacrymogènes.
Les jeunes manifestants continuent de tenir tête sporadiquement aux militaires par des jets de projectiles. Des actes de vandalisme ont été répertoriés dans certains bâtiments administratifs. Le ministère de l’Aménagement du territoire en a fait les frais. Près de cinq véhicules qui se trouvaient dans le parking ont été incendiés. Les autorités confirment de nombreuses arrestations, mais aucun chiffre n’a pour le moment été avancé. On ignore s’il y a des blessés ou pas. Il ne fait aucun doute que cette situation est liée aux résultats proclamés la veille par la commission électorale, laquelle a attribué la victoire dès le premier tour au sortant Azali Assoumani. L’opposition ne s’est toujours pas exprimée.
Crise post-électorale aux #Comores??. Des voitures du ministère de l’aménagement du territoire incendiées par les émeutiers . Les affrontements se poursuivent au nord de Moroni . pic.twitter.com/gErii3nfPa
— Abdou Moustoifa (@abdou_moustoifa) January 17, 2024
La météo étant plus favorable que prévue, les barges circulent ce mercredi
Le phénomène pluvio-orageux qui était susceptible de générer des vents forts entre 9h et 15h, ce mercredi 17 janvier, est finalement passé plus au sud de notre département, permettant ainsi la continuité du trafic des barges de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM). Ce mardi, celle-ci avait annoncé initialement qu’elle suspendait le trafic entre Petite-Terre et Grande-Terre.
L’avis météorologique de météo France indiquait alors des pluies avec caractère orageux attendues, avec des vents qui pourraient atteindre 60 à 70 km/h, avec des rafales à 100 km/h. Aujourd’hui, les vents seront finalement en moyenne de l’ordre de 30 à 40km/h, avec des rafales attendues autour de 60km/h à 70 km/h sur le sud-ouest du département. Après deux points de situation réalisés par la préfecture de Mayotte avec Météo-France, ce mercredi matin, il a été décidé de lever la vigilance vents forts et de maintenir la vigilance forte pluies orages au niveau jaune.
Les activités nautiques restent interdites jusqu’à 17h, ce mercredi.
Stade de Cavani : Mansour Kamardine demande « l’évacuation immédiate des squatteurs »

Le député Les Républicains de Mayotte, Mansour Kamardine, revient dans un communiqué sur la situation du stade de Cavani où des centaines de migrants ont installé leur campement, ces derniers mois.
Mansour Kamardine demande « d’évacuation immédiate des centaines de squatteurs du stade de Cavani ». Originaires de l’Afrique des Grands lacs ou de la Corne de l’Afrique, les candidats à l’immigration sollicitent dès leur arrivée le statut de réfugiés pour régulariser leur situation. « Il est établi formellement que la quasi-totalité de ces personnes ont emprunté des réseaux fortement structurés de trafic d’êtres humains organisés par des criminels opérant en Tanzanie à partir des Comores, avec transbordement des candidats à l’immigration en France aux larges des côtes comoriennes lorsque ce n’est pas directement du sol comorien », fait remarquer le député.
Revenant sur les affrontements qui ont lieu à l’intérieur ou aux abords du stade, ces dernières semaines, il estime que « cette foule crée un intense trouble à l’ordre public par les rixes entre communautés étrangères qui squattent le stade et par les délits qui s’y commettent en nombre, notamment le trafic de drogues et l’odieuse prostitution de personnes en état de fragilité. Ce trouble est amplifié par les confrontations de ces populations avec les habitants des quartiers du centre-ville adjacent de Mamoudzou ».
« L’expulsion immédiate dans leur pays d’origine »
Outre l’évacuation du stade « sans délai », Mansour Kamardine réclame « l’expulsion immédiate dans leur pays d’origine ou les pays de transit des déboutés du droit d’asile, le transfert en métropole des bénéficiaires de ce droit et l’instruction sous le sceau de l’urgence des dossiers de demande d’asile en instance ». Il sollicite « pour la énième fois » le renforcement des moyens de lutte contre l’immigration clandestine sur l’île et « la coordination des services de l’État pour lutter contre les trafics d’êtres humains opérés des Comores et de la côte africaine ».
Faisant un parallèle avec l’île italienne de Lampedusa par laquelle passent de nombreux candidats à l’immigration en Europe, il tonne que « Mayotte ne sera pas le Lampedusa de l’océan Indien ni la place Stalingrad de Paris ! ».
Gérald Darmanin de passage à La Réunion
Actuellement à La Réunion, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, vient constater les nombreux dégâts causés par le passage du cyclone Belal, dont le bilan est désormais de trois morts. Pour le député mahorais, Gérald Darmanin devrait « effectuer un stop à Mayotte » à son retour de déplacement à La Réunion « afin d’impulser la coordination effective des services de l’Etat pour rendre immédiatement le stade de Cavani à la collectivité territoriale et à son usage si important pour la vie sociale et sportive locale ».
« Cela sera également l’occasion d’organiser la réunion demandée depuis décembre par l’ensemble des élus, toutes tendances confondues, pour renforcer la lutte contre l’insécurité qui atteint actuellement des sommets inacceptables à Mayotte », ajoute-il.