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Une embarcation en provenance de Madagascar appréhendée

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La brigade nautique de la police aux frontières a intercepté, ce jeudi, une embarcation en provenance Madagascar et en direction des Comores. Les policiers ont répertorié « 42 passagers en situation irrégulière devaient rejoindre Mayotte ». Les trois passeurs ont été placés en garde à vue. Ces dernières années, la politique du Parquet et plus ferme à leur encontre avec des peines de prison même pour le primo-délinquants.

Un podcast à la recherche de femmes d’agriculteurs mahorais

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Marion, jeune maman et femme d’agriculteur, lance son podcast intitulé : « Où ça mène quand on sème ». Celui-ci donne la parole aux femmes d’agriculteurs, salariées ou agricultrices. Il s’agit pour elle de s’exprimer sur « la manière dont vous gérez et se passe vos vies de famille tout en conciliant cette activité fait par vous ou par votre conjoint ». L’enregistrement mêlera réflexions personnelles et professionnelles, liées au métier de leurs maris. « Ce podcast a pour but d’échanger avec vous sur les choix de votre vie personnelle et professionnelle ainsi que sur le bon côté, les sacrifices et les difficultés liée au domaine de l’agriculture », poursuit la jeune femme. Un formulaire est en ligne pour toutes celles intéressées à apporter leurs témoignages : forms.gle/JniBpzZ98u8hxz7F9

Les attaques djihadistes s’intensifient au nord du Mozambique

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Une série d’attentats de groupes armés ont eu lieu entre le 22 décembre 2023 et le 20 février 2024. Cela a conduit au déplacement des habitants dans certaines provinces du nord. C’est le cas dans celle de Cabo Delgado en face de l’archipel des Comores, où le groupe TotalEnergies cherche depuis des années à poursuivre son projet d’exploitation (arrêté en 2021). Ce projet a pour but d’exploiter les réserves de gaz naturel liquéfié (GNL) au large des côtes. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (IMO), 26.690 habitants des localités de Macomia, Chiure, Mecufi, Mocimboa da Praia et Muidumbe ont dû fuir, ces dernières semaines.

Découvrir la mangrove de Tsimkoura

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La sortie découverte à pied de la mangrove de Tsimkoura, initialement prévue le week-end du 24 février par Mayotte Nature Environnement (MNE) et l’Association Mangrove Environnement (AME), dans le cadre des journées mondiales des zones humides, aura lieu le vendredi 8 mars, pendant les vacances scolaires, de 9h à 12h dans la commune de Chirongui. Le rendez-vous est donné à 9h à la boulangerie de Tsimkoura. Cette balade à pied dans la mangrove est l’occasion de sensibiliser la population aux enjeux environnementaux autour de cet écosystème. Un ramassage de déchets d’environ une heure est prévu à l’issue de la marche, afin de nettoyer la mangrove. Il est possible de s’inscrire à cette marche en ligne (www.jagispourlanature.org/activite/visite-pied-de-la-mangrove-de-tsimkoura).

Des activités avec le Jardin de M’tsangamouji pendant les vacances

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L’association le Jardin de M’tsangamouji propose différentes activités pour les élèves pendant les deux semaines de vacances scolaires, de 8h à 12h. Les fiches d’inscription sont disponibles dès ce lundi à l’école de M’tsangamouji 2 et 4. L’association environnementale qui, entre autres, nettoie les rivières et mangroves, propose régulièrement des sorties aux enfants, y compris pendant les vacances scolaires.

Voyage à Madagascar contre l’isolement des seniors

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Environ vingt personnes âgées habitant Mamoudzou ont pris l’avion ce vendredi matin pour aller à Madagascar avec la quatrième adjointe au maire, Zoulfati Madi, ainsi que plusieurs membres du personnel de la commune, dont des agents du Centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville. Ce projet a pour but de combattre l’isolement social des seniors en leur permettant de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture.

Nouveau calendrier pour le dépistage du diabète

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Le calendrier des campagnes de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle (HTA) a été mis à jour dans le cadre du Contrat local de santé. Des dépistages sont prévus : le samedi 6 avril, de 8h à 12h, à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Mamoudzou ; le samedi 4 mai, de 8h à 12h, place de la République à Tsoundzou 1 ; le samedi 1er juin, de 8h à 12h, à la MJC de Kawéni ; le samedi 6 juillet, de 8h à 12h, à la MJC de Tsoundzou 2 ; le samedi 3 août, de 9h à 12h, à la bibliothèque de Passamaïnty ; et le samedi 7 septembre, de 8h à 12h, à la MJC de M’tsapéré.

Les travaux du stade de Barakani commencent le 1er avril

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La première réunion de chantier pour le projet de rénovation et d’aménagement du stade de football de Barakani s’est tenue ce mardi 20 février. La commune de Ouangani, maître d’ouvrage du projet, le bureau d’études, lui, maître d’œuvre, ainsi que des représentants des entreprises et clubs utilisateurs se sont réunis lors de cette assemblée. La date de début des travaux à été révélée à l’occasion : ils commenceront le 1er avril prochain, pour répondre aux attentes de la jeunesse locale. Néanmoins, le stade ne sera plus disponible pour les entraînements des clubs à partir du 1er mars et ce, jusqu’à la fin des travaux.

Une campagne contre les mégots à Mamoudzou

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La Ville de Mamoudzou met en place, en collaboration avec l’Alcome (l’éco-organisme pour la réduction des mégots dans l’espace public), une campagne de sensibilisation pour lutter contre la présence de mégots de cigarettes dans l’espace public. La Ville rappelle qu’un mégot jeté par terre se retrouve ensuite dans les égouts, puis le réseau d’assainissement avant de finir dans les rivières. Ce déchet est particulièrement polluant, contenant de nombreux produits très toxiques qui contaminent l’eau. De plus, avec sa petite taille, cela en fait un déchet difficile à cibler et qui s’infiltre facilement dans tous les cours d’eau pour finir dans le lagon. Cela nuit également au fonctionnement des stations d’épuration, les mégots ne pouvant pas être filtrés. Une fois dans la nature, ce déchet met de très nombreuses années à se dégrader. La campagne de la Ville de Mamoudzou rappelle de bien jeter ses mégots dans une poubelle, en veillant à ce qu’ils soient éteints. Les cendriers de rue ou bien les cendriers de poche évitent également que les mégots se retrouvent dans la nature, il est donc important de les utiliser. Pour davantage d’informations sur les gestes à adopter, la mairie recommande de consulter le site suivant : www.monmegotouilfaut.fr.

Assises de Mayotte : Une sexagénaire condamnée à dix ans de prison

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Après huit longues années d’attente, la justice a rendu son verdict dans une tentative d’assassinat, sur fond de conflit familial et croyances religieuses. Une femme d’origine anjouanaise a été reconnue coupable d’avoir porté trois coups de machette à la tête de la mère de sa belle-fille, en juin 2016, à Labattoir. Elle a été condamnée à dix années de prison ferme, ce vendredi, par la cour d’assises de Mayotte.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Yvanna Burel récompensée aux Voix des Outre-mer

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Yvanna Burel a remporté le prix Jeune Talent lors de la sixième édition du concours Voix des Outre-mer. La jeune Mahoraise de seulement 16 ans, qui a découvert sa voix à l’occasion de cette compétition, est allée la percher dans l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille, à Paris, ce vendredi soir, grâce aux notes cristallines de « Summer Time », une berceuse tirée de l’opéra Porgy and Bess, composé par George Gershwin en 1935. « Ce que jaime dans le chant lyrique cest quon peut exagérer nos sentiments et l’émotion quon peut faire passer », a expliqué Yvanna Burel dans son portrait, diffusé juste avant son passage. Mission plus que réussie pour la lycéenne, dont le talent a été salué par les seize membres du jury et par Fabrice di Falco, organisateur qui a accompagné les chanteurs tout au long du concours et qui animait la finale de ce vendredi soir. « En quelques semaines de masterclass, j’ai été bluffé par sa métamorphose. Yvanna Burel sest épanouie dans le chant lyrique, à sa plus grande surprise », déclare-t-il pour la présenter aux 500 membres du public présent dans les gradins. Le prix Jeune Talent a été remis par Julien Leleu, président de l’association Les Contres Courant organisatrice du concours, à notre jeune soprano mahoraise. Le concours Voix des Outre-mer 2024 a lui été remporté par Winona Berry, de Saint-Barthélémy, qui s’est vue remettre son prix par Alexander Neef, directeur de l’Opéra de Paris.

« Ce ne sont pas trois juges pour enfants qui peuvent tout régler »

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Sylvie Escrouzailles est juge pour enfant au tribunal judiciaire de Mamoudzou depuis un an et demi.

Sylvie Escrouzailles, juge des enfants au tribunal judiciaire à Mamoudzou, dénonce un manque de moyens en comparaison du nombre de mineurs sur l’île. Mais elle en appelle surtout à une implication et une solidarité de la population civile pour cadrer la jeunesse.

Flash Infos : En deux mots, pouvez-vous expliquer votre travail ?

Sylvie Escrouzailles : On a deux casquettes. Le pénal : on sanctionne le mineur qui fait des délits. Et le civil, où on suit le plus d’enfants : c’est-à-dire l’assistance éducative pour protéger les mineurs quel que soit leur statut et d’où ils viennent. Manque de nourriture, de logement, absence de scolarité, parents défaillants… Le danger c’est tout ça.

F.I: Vous êtes arrivée au tribunal judiciaire de Mamoudzou en octobre 2022, quest-ce qui vous a frappé en venant ici ?

S.E. : Les affaires sont toujours d’une extrême violence. Mais j’ai fait 20 ans en banlieue parisienne. Toute proportion gardée, je retrouve un petit peu les mêmes mécanismes. Dans les Hauts-de-Seine, il y avait la guerre sur une rue, les plus petits se battaient contre les jeunes de la ville voisine. On leur demandait pourquoi, ils ne savaient même plus. C’est comme entre Doujani et M’tsapéré. Je retrouve aussi le phénomène des femmes seules pour élever leurs enfants. Les pères sont absents. Il n’y a souvent que les mamans aux audiences.

F.I. : Quelle est votre lecture de la situation à Mayotte ? Vous êtes réticente à parler à la presse d’habitude, mais vous vouliez prendre la parole dans le contexte actuel.           

S.E. : Il n’y aura pas de solution si on ne prend pas à bras le corps le problème des mineurs. Mais ce ne sera pas de tous les mettre en prison, ou en centre éducatif renforcé (CER) ou en centre éducatif fermé (CEF). Devant moi, la grande majorité sont des enfants nés ici. Ils ne connaissent pas d’autres pays, ne connaissent pas leur famille. Qu’est-ce qu’on fait de ces enfants ? Au mieux, ils sont scolarisés. Parfois, ils obtiennent un diplôme. Et après ? Ils ne peuvent pas aller en stage parce qu’ils n’ont pas de documents, ils ne peuvent pas trouver de travail, ne peuvent pas aller à la mission locale… À 18 ans, on les lâche sur l’île sans qu’ils puissent en sortir. Il faut s’occuper de ces jeunes. Je suis intimement convaincue que si un enfant grandit mal, c’est qu’on ne lui donne pas de quoi bien grandir au départ. Les parents sont des tuteurs. S’il n’y a pas ce tuteur pour tenir la plante verte, ça part dans tous les sens. Depuis plus d’un an que je suis ici, je n’ai jamais eu à condamner de mineurs d’origine africaine. Je ne les ai qu’en assistance éducative car ils sont tout seuls sur le territoire. 90 % obtiennent le statut de réfugié et ils partent.

F.I. : Quelle est la situation au tribunal ?

S.E. : Le tribunal est sous-calibré pour une population composée d’au moins 50 % de mineurs sur le territoire… On aurait besoin de plus de moyens, pas seulement pour le tribunal pour enfants, mais pour toutes les structures qui doivent accompagner de la naissance à la majorité. Je le vois avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), les associations qui travaillent avec nous pour les assistances éducatives sur l’aspect civil, les familles d’accueil sont surchargées. Les éducateurs aussi. Et nous, en tant que juges pour enfants, c’est la même chose. On est en sous-effectif chronique dans tout le tribunal. Sur les trois juges pour enfants, deux vont partir cet été. Depuis mon arrivée en octobre 2022, mon cabinet des mineurs a connu six greffiers différents qui viennent pour quelques mois. De fixes, on peut compter sur deux greffiers pour trois juges des enfants. Ils n’arrivent pas à écrire les compte-rendus en temps et en heure. Cela provoque du retard dans le traitement des affaires.

F.I. : Quelle est lattitude de ces jeunes par rapport à la justice ?

S.E. : Ici, il y a encore ce respect pour le juge. Ce que je ne ressentais plus du tout en métropole depuis des années. Pas tous mais en général, ils sont impressionnés, penauds en salles d’audience. Ce qui est étonnant, c’est que 90 % des mineurs reconnaissent facilement leurs délits et même des viols horribles. Ils disent pardon souvent. Comme des enfants en fait, mais qui font des choses horribles. C’est qu’il y a quand même des choses à faire avant qu’ils deviennent des coupeurs de route, des coupeurs de bras… Beaucoup sont des enfants abandonnés, qui sont laissés à eux-mêmes.

F.I. : Dans une interview que nous avons faites avec un éducateur syndiqué de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), il évoquait que le manque de places pouvait influencer le rendu d’une décision, que répondez-vous ?

S.E. : On essaie de faire avec les moyens qu’on a. Je ne pense pas qu’il y ait de biais. Mais on a uniquement un Centre éducatif renforcé (CER) à Bandrélé qui fonctionne par sessions de quatre mois. Si on n’envoie pas un mineur en début de session, c’est très difficile de l’intégrer. Ce n’est absolument pas à la dimension de ce territoire. On a un foyer (l’EPE Dago) mais si les jeunes veulent fuguer, ils peuvent. Il faudrait plus de structures adaptées pour les plus ancrés dans la délinquance.

F.I. : Paradoxalement, à la maison darrêt de Majicavo, il y a une surpopulation carcérale (+300 % en décembre 2022) chez les majeurs mais le quartier pour mineurs nest pas rempli. Comment cela se fait-il 

S.E. : Le code de justice pour mineurs privilégie l’éducatif sur le répressif. Le cerveau n’arrive à maturité qu’à 21 ans, l’enfant est un adulte à en devenir. Avant de mettre un mineur en détention, on l’aura vu plusieurs fois, on aura tenté d’autres choses avant : un foyer, des familles d’accueil, un contrôle judiciaire… Et puis on ne peut pas mettre en détention un mineur en-dessous de 13 ans. Et je pense qu’il faut faire les choses avant 13 ans. Les mineurs sont souvent très matures parce qu’ils vivent dans la rue. Après c’est compliqué, il y a l’effet de groupe, comme partout. C’est pour ça qu’il y a l’Assistance en milieu ouvert (AMO) pour aider les parents à gérer leurs enfants pendant l’adolescence.

F.I. : Il ny a donc pas assez de places dans les structures et pas assez d’éducateurs. Que se passe-t-il alors après avoir rendu votre décision ?

S.E. : Ils sont quand même suivis mais pas de façon aussi serrée qu’ils pourraient l’être. Il faut un budget pour beaucoup plus d’éducateurs sur le terrain ou des associations relais. La tache est monumentale et j’ai l’impression qu’on ne se rend pas compte ou qu’on ne veut pas le voir. Donc oui, ils sont suivis mais ils pourraient être mieux suivis. Mais on peut toujours faire mieux, même en métropole. La PJJ et l’Aide sociale à l’enfance (ASE) restent un parent pauvre. Sauf qu’ici, on est le département le plus jeune de France.

F.I. : Quelles sont les problématiques que vous rencontrez le plus souvent ?

S.E. : L’absence du père est difficile, il y a beaucoup de mamans dépassées. Elles se débrouillent, elle font des ménages etc. Mais qui s’occupe des enfants à la maison ? Pendant la crise d’adolescence, elles sont dépassées. Elles me disent fermer la porte le soir mais le jeune sort par la fenêtre… Je pense que ça tient beaucoup grâce à la solidarité familiale et du voisinage mais ça tend à se déliter. Il faudrait un tiers digne de confiance (terme juridique), de la famille ou quelqu’un qui connaît bien les enfants, un ami de longue date… On le désigne et devient notre référent pour le mineur dans les démarches. Dans le civil, le plus courant ce sont les violences physiques à l’encontre des enfants. On ne touche par le corps de l’autre si on n’en a pas son autorisation, mineur ou majeur. Ce n’est pas facile d’élever un enfant? mais on doit trouver d’autre méthodes que la violence.

F.I. : C’est-à-dire que la justice à elle seule ne suffit pas ?

S.E. : Il ne faut pas compter que sur les juges ou les éducateurs pour sauver cette jeunesse. On ne va pas pouvoir enfermer tous les enfants, même si on créait dix CER sur Mayotte. Il faut s’appuyer sur la solidarité encore présente à Mayotte. Plein de gens peuvent jouer un rôle de médiateur. Mais en respectant les principes républicains, par la parole et non pas par la violence. Il faudrait que tout le monde soit solidaire : mzungu, Mahorais, Comoriens.… Et où sont les pères ? Ils doivent s’occuper de leurs enfants. À Kahani, j’ai vu qu’il y a des hommes qui font des rondes la nuit pour essayer d’éviter que ça dégénère, sans que ce soit une milice (interdit par la loi). En métropole, je me rappelle de grands recrutés par la mairie comme animateurs de quartiers. Il allaient parler aux jeunes, ça crée du dialogue. La police, elle, ne peut pas, ils ne sont pas assez nombreux.

F.I. : Personnellement, quel regard portez-vous sur votre métier ?

S.E. : Je ne suis pas encore désabusée. Je suis venue à Mayotte pour les enfants. Je n’ai pas encore baissé les bras. Le peu qu’on fait, c’est déjà ça. Mais je me rends bien compte que ce ne sont pas trois juges qui peuvent tout régler tous seuls dans leur coin. On ne peut pas tout reposer sur une institution étatique. Il faut s’organiser pour occuper les jeunes, leur proposer des activités. J’ai vu sur les réseaux sociaux des jeunes qui ramassaient des déchets. Positiver. Si les jeunes sont valorisés dans ce qu’ils font et ce qu’ils sont, ils n’auront pas envie de tout casser.

Peu d’assistance éducative pendant les barrages

Sylvie Escrouzailles, juge des enfants, informe qu’en cette période de contestations à Mayotte et de barrages, le pénal fonctionne mais l’assistance éducative, elle, « ne fonctionne quasiment plus ». Sa dernière audience remonte à quinze jours et aucun éducateur est venu. « Depuis, je ne reçois plus personne. La conséquence, cest quil y a des situations à lextérieur quon ne peut pas traiter. » Si les urgences, sur la base de signalements adressés au procureur de la République, peuvent donner lieu à des ordonnances de placements provisoires par le parquet pour mineurs, le juge pour enfants peut difficilement juger. Ces ordonnances pour « arracher » les enfants de leur famille en urgence sont normalement valables pendant quinze jours et débouchent sur une convocation devant le juge, « mais elles vont bien au-delà ».

Coopération économique : Des promoteurs du développement à la fois de Mayotte et de l’Afrique

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Arafa Mbae (à gauche) veut encourager la coopération économique entre Mayotte et le reste de l’Afrique. Le professeur Abdoulaye Racine Senghor (à droite) annonce la participation d'artistes mahorais à la biennale de Dakar en mai 2024.

Ambassadrice de la foire internationale des produits africains (Fipa), Arafa Mbae est une Africaine installée dans l’Hexagone depuis une trentaine d’années. Elle pilote des programmes sur l’économie sociale et solidaire, à cheval entre la France et plusieurs pays d’Afrique continentale. Abdoulaye Racine Senghor, universitaire, homme de lettres et président du Musée des civilisations noires de Dakar, a fait le voyage avec elle à Mayotte.

Son premier voyage dans notre île remonte à octobre 2023. Arafa Mbae qui préside l’association Mayécha espoir diversité dans l’Hexagone (et la diaspora africaine) était alors venue en reconnaissance sur le terrain mahorais en quête d’un point d’appui dans la zone océan Indien. Ce diagnostic, elle l’a réalisé avec le soutien de ses contacts au sein de l’Association pour le développement économique et social des femmes mahoraises (Adfam), laquelle regroupe essentiellement des femmes entrepreneures. Ce travail fructueux lui a permis, à son retour en métropole, d’informer l’ensemble de son réseau de partenaires. Notamment la plateforme « Baye sa waar » au Sénégal (cultiver son lopin en langue wolof), à l’origine de la Foire internationale des produits africains (Fipa).

« L’objectif principal de cet événement est de valoriser l’Afrique en miniature. Mayotte est un carrefour économique et social, à mi-chemin entre la France et l’Afrique. Nous sommes arrivés au bon moment, au milieu de cette période agitée, laquelle nous permet de voir le besoin criant pour ce département de s’ouvrir au monde », note Arafa Mbae. « Et pour nous, le monde, c’est d’abord le continent africain au sein duquel elle aura besoin d’un accompagnement pour assoir son identité propre. » Cette dernière pense à plusieurs marqueurs identitaires : au sel de Bandrélé, la cuisine du terroir que réalisent les femmes de la commune de Bouéni dans le sud, et à tout un tas de richesses naturelles propres à notre département, telles que les huiles à parfum et les épices.

Elle est convaincue que toutes ces valeurs économiques, ces richesses naturelles, ces produits, cette culture, que Mayotte possède, elle peut les montrer au continent africain en guise de capacité à accompagner sa propre émergence économique et sociale. « Valoriser son île à travers l’économie solidaire, sociale, et autres potentiels, c’est très important. Ce que nous sommes en train de mettre en place c’est l’avenir de la jeunesse mahoraise. Il nous faut permette aux jeunes de retrouver leur identité africaine parce qu’un jeune qui ignore son histoire ne sait pas où il va », déclare-t-elle.

« Un véritable carrefour d’échanges »

Mais qu’est-ce que Mayotte a à gagner concrètement dans une telle démarche, en sachant que ce type d’échanges repose désormais sur un principe gagnant-gagnant ? La Fipa est un carrefour qui regroupe, via la plateforme « Baye sa waar », 10.700 membres, tous des entreprises et coopératives dont une majorité détenue par des femmes.

« Mayotte peut beaucoup recevoir de l’Afrique », expose la présidente de l’association Mayécha espoir diversité, cette fois-ci accompagnée du professeur Abdoulaye Racine Senghor (enseignant de lettres à l’université Saint-Louis de Dakar), l’un des scientifiques à l’origine de cette plateforme. « Nos partenaires mahorais vont pouvoir bénéficier d’une possibilité réelle d’accompagnement, de formation, de valorisation de leurs produits. L’île deviendra ainsi un véritable carrefour d’échanges économiques, commerciaux et culturels. Je pourrais dire que le changement de Mayotte c’est maintenant, permettre aux jeunes de prendre leur destin en main en les encourageant autant que possible », n’hésite-t-elle pas à lancer.

Des Mahorais à la biennale de Dakar

Un espoir qu’elle fonde notamment sur les échanges qu’elle et le professeur Senghor ont réussi à avoir avec des élèves du lycée des Lumières à Kawéni malgré le mouvement de grève générale qui frappe le département. Ils ont aussi rencontré des élus locaux et diverses personnalités qui leur ont fait part de leur besoin d’accompagner Mayotte autrement. « À notre niveau, le message est bien passé, nous serons là avec la plateforme pour accompagner la vision et le souhait exprimés par la population mahoraise et les élus qui représentent la République », précise Arafa Mbae.

Pour sa part, le professeur de lettres Abdoulaye Racine Senghor se dit impressionné par tout ce qu’il a vu à Mayotte (le seul territoire de la région qu’il ne connaissait pas), la qualité de ses hommes et de son espace. « Ce que nous envisageons de faire ici, c’est amener des entrepreneurs, surtout des jeunes, pour qu’ils apprennent à leurs homologues mahorais à faire partie de la Fipa. Au-delà de la promotion de ces entrepreneurs, de la présentation de ce qui se réalise ici comme dans une trentaine de pays d’Afrique de l’ouest, du nord et de l’est, cette foire est aussi l’occasion d’échanges culturels et sociaux pour avancer et comprendre qu’on a tous besoin des uns des autres pour avancer, quel que soit le lieu où l’on se trouve », développe-t-il. « À Mayotte, le terrain est propice à cela, et du reste, des échanges existent déjà. »

Le professeur parle ainsi d’artistes plasticiens qu’il connaissait pour les avoir rencontrés à la biennale de Dakar (bien qu’il ignorait leur présence sur le sol mahorais), d’écrivains mahorais, dont certains sont encore au lycée et bien d’autres personnes. Il annonce leur présence en mai prochain à la biennale et la Foire internationale du livre dans la capitale sénégalaise. Mais aussi l’organisation d’un forum économique sur le sol mahorais pour renforcer les échanges entre le monde entrepreneurial et culturel du continent africain, celui du 101ème département français et de l’océan Indien.

Football : Ismaël Boura prolonge avec Troyes

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Reléguée en fin de saison dernière, l’ES Troyes a renouvelé son équipe pour jouer la montée dans le championnat de Ligue 2. Seulement voilà, à la quinzième place, le club de l’Aube est à la peine et a changé d’entraîneur (Patrick Kisnorbo a été remplacé par David Guion). Rare satisfaction, le Mahorais Ismaël Boura s’est imposé à la place d’arrière gauche. Ce mardi, le numéro 8 vient d’ailleurs de renouveler son contrat, qui a été prolongé jusqu’en 2027. Apparu à 22 reprises, souvent titulaire, le joueur originaire de Bandrélé a tenté la Ligue 2 à l’intersaison justement pour retrouver du temps de jeu et quitter le Racing club de Lens où il était barré par la concurrence. Outre ses performances, le Mahorais « s’est aussi distingué par sa générosité et est une personne très appréciée du groupe troyen », indique le communiqué de son club lors de sa resignature. Alors qu’il a regagné le terrain, on lui souhaite de retrouver le goût de la victoire et de pouvoir jouer davantage que le maintien, la saison prochaine.

Des cours de soutien pour élèves de terminale

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Réseau Lahiki (association) en collaboration avec trois autres associations, Action Coup de Pouce, Fondation Olemi et Mayotte Entraide Étudiants, mettent en place des cours de soutiens scolaires gratuits pour les élèves de terminale. Une occasion pour les élèves qui ne peuvent pas aller au lycée en raison des barrages, des violences ou ceux dont les professeurs sont absents, de s’exercer et de se préparer pour les épreuves du bac.

Pour l’instant, aucune date n’a été communiqué. Un projet en collaboration avec les communes suivantes : Sada, Chiconi, Dembéni, Mamoudzou, Koungou, Bandraboua et les communes de Petite-Terre. De plus, les intervenants sont les bienvenus afin d’accompagner et aider les élèves. Contact : mayounne.abdallah@reseaulahiki.org / 0639 65 79 97 Pour plus d’informations : www.facebook.com/share /p/3M625wWgjiXEBYLo/

La directrice de cabinet du président malgache condamnée pour corruption

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Romy Andrianarisoa, 47 ans, ancienne cheffe de cabinet du président Andry Rajoelina, a été condamnée pour corruption, ce mardi. Avec son associé Philippe Tabuteau, un homme d’affaires français de 54 ans, ils ont sollicité des pots-de-vin auprès de la société minière britannique Gemfields, l’un des géants de la pierre précieuse qui déjà présent à Madagascar. Selon la National crime agency (NCA), l’équivalent britannique du FBI, en mars 2023, à la suite d’une rencontre avec un membre de l’équipe de Gemfields, les deux individus proches du pouvoir malgache avaient demandé la somme de 10.000 francs suisses (10.489 euros), mais également deux virements bancaires s’élevant à 125.000 francs suisses (131.062 euros). Des parts dans un futur contrat d’exploitation devaient également leur revenir, espéraient-ils, en contrepartie de faveurs présidentielles et gouvernementales. Peu encline à se faire rançonner, la société britannique a fait appel à la NCA au cours de la même année. « Pendant les réunions et les conversations tenues les quatre mois suivants, Andrianarisoa a décrit la nécessité d’un paiement pour s’assurer de la continuité du projet, même en cas de changement de président », raconte la NCA. Le duo a finalement été arrêté le 10 août 2023 à Londres. La présidence malgache avait alors précisé que Romy Andrianarisoa était en congés et qu’elle n’était pas au courant d’où elle se trouvait. Philippe Tabuteau a plaidé coupable en septembre 2023, quant à Andrianarisoa, elle a été reconnue coupable de corruption par la cour britannique, ce mardi. Sa sentence tombera le 18 mars 2024.

L’académie de Mayotte recrute pour la rentrée 2024

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Écoles maternelles, élémentaires ou primaires attendent leurs nouveaux contractuels pour répondre au défi démographique. L’académie de Mayotte lance sa campagne de recrutement, le 1er mars, pour la rentrée scolaire 2024-2025. À compter de cette date, les candidats « motivés par le désir d’enseigner », désireux « de s’investir dans le territoire de Mayotte » et diplômés d’un bac +3 minimum peuvent déposer leur dossier sur le site et application Acloe (premier degré) jusqu’au 31 mars.

Les candidats seront ensuite convoqués, entre le 8 et le 10 avril, pour passer des tests de connaissances en français et en mathématiques. Les 300 sélectionnés devront par la suite réaliser un stade d’observation d’une semaine, du 22 avril au 26 dans une école. L’étape d’après est un entretien devant une commission de professionnels de l’éducation. À l’issue, 200 élus obtiendront, « en fonction des besoins », un contrat dans une école. Une formation obligatoire au préalable est prévue dès le 19 août, avant la rentrée scolaire.

Chaque année nécessite, pour répondre à l’évolution démographique, l’académie de Mayotte indique devoir recruter entre 160 et 200 contractuels.

Choléra : le risque d’une « défiance irrémédiable de l’opinion »

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Député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine réagit, ce jeudi, à la menace que représente l’évolution du choléra aux Comores. Égrenant les faits divers récents (affrontements entre bandes, incendies de véhicules à Combani, fermetures d’établissements scolaires), ajoute que « l’île est aujourd’hui menacée directement par la crise sanitaire du choléra qui sévit aux Comores et dont le risque d’importation est réel compte-tenu de l’arrivée quotidienne de kwassas transportant des clandestins ». Ces derniers jours justement, l’activité de la police aux frontières a été intense. « Jamais l’activité des kwassas n’a été aussi vive que depuis le passage du ministre. À cette activité de transports de clandestins, s’ajoute le risque sanitaire lié à l’épidémie du choléra auquel le département n’est pas préparé compte-tenu des 54% d’habitats insalubres que compte le territoire (30% sans eau courante, 40% en tôle, 54% sans sanitaire) », argue-t-il, malgré le dispositif présenté, mardi, par l’Agence régionale de Santé. Le député réclame d’ores et déjà « le rideau de fer » promis récemment par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outremer. Car pour lui, « l’arrivée du choléra viendrait signer irrémédiablement la défiance de la société civile mahoraise qui est dans la rue dans un bras de fer avec le gouvernement. Ce n’est pas le départ de 300 migrants africains vers la métropole le week-end prochain qui changera la donne, compte tenu de la submersion migratoire ».

Crise de l’eau : une coupure d’eau anticipée à Vahibé et Passamaïnty

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En raison d’un « déséquilibre du bassin de distribution » de Vahibé et Passamaïnty, la Société mahoraise des eaux (SMAE) indique, dans un communiqué, avoir dû couper l’arrivée d’eau au robinet de façon anticipée dans le secteur dit « Manguiers » de Passamaïnty, ce jeudi, afin de « favoriser le remplissage du réservoir » du quartier. Les habitants de Vahibé ont, eux, dû attendre 18 heures au lieu de 16 heures pour être distribués en eau.

Thani Mohamed-Soihili milite pour le retour de policiers mahorais

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Le sénateur mahorais Thani Mohamed-Soilihi a été reçu, ce jeudi, par le ministère de l’Intérieur et le directeur général de la police nationale (DGPN) et ses proches collaborateurs « pour parler de l’avenir sécuritaire de Mayotte », informe-t-il sur ses réseaux sociaux. Les discussions auraient porté sur la possibilité de renforts de policiers à Mayotte. L’élu a fait part de son désir de voir davantage de policiers mahorais sur leur île, comme le fait déjà la police dans d’autres territoires ultramarins. Il explique avoir aussi plaidé pour une doctrine « moins attentatoire à la santé des habitants », « une meilleure coopération avec les polices des exécutifs locaux ». « Le DGPN m’a assuré de sa détermination à continuer à améliorer les conditions sécuritaires », dit-il, à la sortie de son rendez-vous.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes