Accueil Blog Page 152

Seize recrutements pour le tribunal judiciaire de Mamoudzou d’ici 2027

-
Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, ici au tribunal judiciaire de Mamoudzou en mars 2022, a promis des renforts pour la juridiction mahoraise.

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a dévoilé ce jeudi la répartition des effectifs supplémentaires au sein de l’ensemble des juridictions. Le tribunal judiciaire de Mamoudzou va bénéficier de seize recrutements d’ici 2027. Il sera ainsi doté de cinq magistrats en plus, dix greffiers et un attaché de justice. Pour les deux premiers, ce sont des augmentations d’effectif important prévues sur cinq ans, avec 24% d’augmentation du nombre de magistrats et 32% pour les greffiers. 

Du son côté, le tribunal judiciaire de Saint-Denis-de-La-Réunion bénéficiera de quinze recrutements, celui de Saint-Pierre, de onze, et la cour d’appel de Saint-Denis-de-La-Réunion, de quatre.

Ces recrutements sont prévus dans la loi de programmation de la Justice, un plan d’embauche “historique” pour cette dernière. “Ce plan de recrutement constitue une nouvelle étape majeure dans le réarmement judiciaire de notre pays”, déclare le garde des Sceaux dans un communiqué. La répartition des recrutements a été confiée aux chefs de cour, pour coller avec les besoins du terrain. Une “première”, selon le ministère. D’ici 2017, sur la totalité du territoire national, ce sont 1.500 magistrats, 1.800 greffiers et 1.100 attachés de justice qui seront déployés pour renforcer les rangs de la Justice. 

Séquestration au lycée de Coconi : de lourdes peines requises

-
sequestration-lycee-coconi-lourdes-peines-requises

Pour Albert Cantinol (photo), avocat général, un « faisceau d’éléments » qui vont « au-delà des aveux » des cinq accusés établissent leur culpabilité. Jugés depuis mardi à la cour d’assises de Mayotte pour vol, enlèvement et séquestration en bande organisée de l’ancien secrétaire général du lycée agricole de Coconi, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2020, les cinq jeunes hommes, dont trois étaient mineurs au moment des faits, seront fixés sur leur sort judiciaire, ce vendredi. A la veille du verdict, le représentant du ministère public a décrit le surnommé « Satche » comme un « leader », en somme celui qui, plus âgé que ses comparses, a donné les consignes lors du cambriolage, avant de conduire la voiture de la victime, ligotée à l’arrière. L’arbre auquel le secrétaire général a été attaché seize heures durant, « le lieu du supplice », a-t-il poursuivi, aurait été le dernier endroit visité par le responsable d’établissement si ce dernier n’avait pas réussi à se libérer de son bâillon avant d’appeler à l’aide. « Les protagonistes ont tous pris part à l’enlèvement alors que [Monsieur G.] a demandé sa libération à plusieurs reprises », a estimé l’avocat général. Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis contre « Satche », 23 ans au moment des faits. Pour ses comparses, l’avocat général demande respectivement dix-huit ans, quinze ans, et dix ans concernant les deux derniers.

Une journée de sensibilisation au cancer du col de l’utérus

-
journee-sensibilisation-au-cancer-du-col-de-luterus

Ce mercredi, l’Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) a organisé une journée de sensibilisation sur la contraception et le cancer spécifique de la femme, ce mercredi, dans le cadre de ses journées thématiques avec les parents. L’objectif de cette journée était de sensibiliser la population sur les différentes méthodes de contraception, ainsi que sur le cancer du col de l’utérus. Ce cancer peut se développer à la suite de la contraction du papillomavirus humain (HPV). Il peut être évité grâce à la vaccination contre le HPV (chez la femme comme chez l’homme) et aux dépistages qui permettent de détecter les lésions précancéreuses. Le dépistage chez les femmes commence dès 25 ans puis il est conseillé de le refaire tous les cinq ans. Pour plus d’information sur le dépistage des cancers, il est possible de se rendre sur la page Facebook du Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers de Mayotte (CRCDC), anciennement Redeca.

Pour la plage de Sohoa, c’est quoi la suite ?

-
pour-plage-sohoa-cest-quoi-la-suite
Des équipements destinés à l’entretien physique ont déjà vu le jour.

A Chiconi, la municipalité fourmille de projets au sujet de la plage de Sohoa. Après la création d’un parking et la mise en place d’installations sportives et ludiques aux abords de la plage, un terrain de beach-volley et une aire consacrée à l’apprentissage de la natation devraient prochainement voir le jour. Pour en savoir plus, nous avons rencontré Warda Halifa, cheffe de projet en politique de la ville et développement du territoire.

Flash Infos : Les travaux d’aménagement de la plage de Sohoa n’ont finalement pas totalement abouti en décembre 2023, date initialement annoncée. Quand est-ce qu’ils seront finalisés ?

Warda Halifa : Les travaux ne sont pas totalement terminés. Nous n’avons pas encore mis en place les marchés pour sélectionner les opérateurs, notamment des restaurateurs, qui seront sur site. On est encore en train de finaliser les démarches administratives. Cela dit la plage reste ouverte. On a accusé des retards sur les livraisons de matériaux.

F.I. : On peut remarquer que le parking et l’installation des équipements sportifs sont finalisés.
W.H. : Oui, le parking permettant d’accueillir les usagers, une aire de jeux et des équipements sportifs ont été installés. D’ailleurs, nous envisageons aujourd’hui de rendre le parking payant. Il faudra pour cela accueillir un concessionnaire qui organisera et sécurisera le site pour un service complet. Sur l’aménagement, ce qui est embêtant, c’est qu’une des entreprises qui a reçu un lot n’a pas pu réaliser les travaux à temps. Cette entreprise a été mise en demeure et nous avons lancé la procédure de sélection pour en avoir une autre. Cela a repoussé la livraison terminale du chantier.

F.I. : Pourquoi la municipalité a-t-elle fait le choix de rendre ce parking payant ? Cela pourrait « refroidir » certains usagers qui viennent en voiture.

W.H. : C’est une décision qui est en cours d’étude, ce n’est pas définitif. L’idée est de permettre d’entretenir le site. Et puis, aujourd’hui, les collectivités ne peuvent plus se permettre de mettre à disposition des sites gratuitement. Il faut qu’on puisse entretenir ces sites-là, les protéger et promouvoir des activités commerciales pour que ce soit aussi un site touristique et attractif.

F.I. : L’an dernier, le maire de Chiconi, Madi Ousseni Mohamadi, évoquait la mise en place de trois sites de restauration aux abords de la plage. Vous pouvez nous en dire plus ?

W.H. : Il y aura trois sites, donc trois emplacements destinés à des opérateurs dans la restauration, qui seront là de manière permanente, mais aussi des emplacements pour des food trucks. L’idée est de pouvoir installer des restaurateurs en permanence sur site. Beaucoup de monde s’est déjà manifesté pour cette activité.

F.I. : En dehors de la restauration, qu’est-ce que la municipalité envisage de développer sur la plage ?

W.H. : Au-delà de l’aspect économique, il y aussi l’aspect ludique, attractif et sportif. On souhaite mettre en place un terrain de beach-volley. L’espace disponible ne nous permettra pas de faire un site homologué, mais on souhaite quand même faire en sorte de mettre en place un équipement qui permettra à des clubs de s’entraîner. Nous avons déjà rencontré la ligue et les comités, c’est en cours. Ces installations restent conditionnées à la livraison des travaux. On travaille aussi avec l’association sportive du collège Ali Halidi [à Chiconi] pour initier des cours de natation. On accompagne déjà cette association pour que les habitants et les élèves bénéficient de cours de natation à Tahiti plage. L’idée serait de rapatrier ce type d’activité chez nous. Ça pourrait aussi nous permettre de mettre en place des formations pour les futurs surveillants de baignade. Des promoteurs nous ont aussi sollicité pour mettre en place des randonnées palmées et des balades sur la zone. Cela s’inscrit dans un des axes de travail de la mairie, puisque nous souhaitons créer une sorte de balade de santé, en mer, entre la plage de Sohoa et la baie de Chiconi.

Défenseur des droits : Un rapport qui pointe de nombreux manquements aux droits à Mayotte

-
defenseur-droits-rapport-qui-pointe-nombreux-manquements-aux-droits-mayotte
Le dernier rapport du Défenseur des droits comporte plusieurs passages concernant Mayotte. Deux délégations, dont une menée par Claire Hédon en novembre 2023, sont venues sur le territoire l’an dernier.

Venue sur le territoire en novembre 2023, Claire Hédon avait promis une attention particulière pour le département mahorais dans le dernier rapport du Défenseur des droits, publié ce mardi 26 mars. Alors que le second volet de l’opération Wuambushu va bientôt commencer, les soucis d’accès aux droits, que ce soient pour les étrangers, les services publics, voire l’eau, ressortent du texte.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

RSMA : Les formés visent d’abord la confiance avant d’apprendre un métier

-
rsma-formes-visent-dabord-confiance-avant-dapprendre-metier
Abdou, 20 ans, à gauche, en train d’aider son camarade Houmadi, pendant un cours de français et de mathématiques.

Direction le régiment du service militaire adapté (RSMA), à Combani, où une section de jeunes en formation militaire initiale apprend ou révise du français et des mathématiques, ce jeudi 21 mars. S’ils se destinent à intégrer une formation professionnelle, une prise de confiance en eux et en les autres sont aussi à la clé.

« Tu as bien refait ta phrase ? », questionne le caporal Frédérique. « Oui, j’ai remplacé « ils sont vêtus » par « il est vêtu » », répond, souriant, le jeune homme assis à côté de lui, stylo en main et un polycopié d’exercices de français placé devant lui. Comme sa trentaine de camarades âgés entre 18 et 25 ans, il fait partie d’une des quatre sections – mixtes -en formation militaire initiale (FMI) que compte le régiment du service militaire adapté (RSMA), basé à Combani. Ce jeudi 21 mars, une partie de leur journée est dédiée à un cours de français et de mathématiques. Il est encadré par un volontaire technicien répétiteur (personne diplômée en contrat d’un an au RSMA, renouvelable quatre fois), faute de professeurs en nombre suffisant (six mis à disposition par le rectorat). Les niveaux se mélangent et des duos d’entraide se forment. « Y en a qui sont bons, d’autres qui ont des oublis ou qui n’ont pas pu terminer le lycée. Mais tous ensemble, on peut y arriver », maintient le caporal. Sur les deux mois de FMI à effectuer, il ne leur reste qu’environ un mois de théorie avant d’intégrer la filière professionnelle choisie.

« Les plus à l’aise peuvent aider les autres », explique le sergent Cédric. Si ces remises à niveau pourront leur être utiles pour trouver un travail à l’issue, c’est aussi et surtout cette « cohésion » qui est visée au RSMA. Ce sous-officier adjoint de la section les suit depuis leur arrivée, au quotidien. Il la voit déjà à l’œuvre. « Souvent la première semaine, ils ont une petite appréhension. Mais ils arrivent ensemble à un endroit qu’ils ne connaissent pas, doivent marcher au pas au même rythme… » Et il y a le partage d’un même cadre de vie pour les former au « savoir vivre » et « vivre-ensemble » : en internat la semaine, une dizaine par chambrée, sans téléphone portable.

« Dès la deuxième semaine, on commence à voir les résultats. On voit une certaine rigueur », reprend le sergent, qui cherche à les responsabiliser. Le planning, comme les lits, sont au carré. Levé à 4 heures, puis rasage de la barbe, mise en tenue et rassemblement à 6 heures devant le commandant de la troisième compagnie en charge des sections pour connaître les activités de la journée. Sport de 6 heures à 8 heures. Et déroule des activités, jusqu’à 17 heures, comme ce cours de français et de mathématiques, ou encore le suivi d’une intervention pour interroger les rapports hommes-femmes. Puis dîner, chants, révisions, douches… « Et extinction des feux à 21 heures. »

« Je suis fier de moi »

« Ça fait du bien », lâche Abdou, 20 ans, en train d’aider son camarade Houmadi à poser des calculs d’opérations sur sa feuille. « On nous donne des ordres. On nous dit « fais ceci, fais cela ». Et puis on a fait « ceci » ou « cela ». Plus on écoute, plus ça rentre dans la tête. Je me sens actif », détaille celui qui intègrera bientôt la nouvelle formation de poseur de fibre optique, pensée pour répondre aux besoins du département. « La dernière fois que je suis rentré voir ma famille pour le week-end, mes parents m’ont dit qu’ils étaient fiers de moi. Avant, je ne m’entendais pas avec eux », décrit celui qui dit avoir pris conscience en Première qu’il n’écoutait pas à l’école. « J’ai réalisé que je dois faire ma vie, être responsable, trouver un travail. » Il « s’accroche » pour obtenir son bac professionnel logistique avant d’intégrer le RSMA. « Aujourd’hui, je suis fier de moi. »

« Moi, ça fait longtemps que je veux venir ici », évoque son voisin de table, 22 ans. Quatre ans au lycée de Coconi, quelques mois de travail en tant qu’agent d’espaces verts à Bandraboua, puis une inscription à la mission locale… Et deux ans d’attente, dit-il, pour entrer au RSMA. « Quand je ne foutais rien, je ne me voyais pas heureux. Je voyais des jeunes de mon âge travailler, avoir le permis de conduire. Et pourquoi pas moi ? Je veux faire tous les efforts pour leur montrer qu’il n’y a pas qu’eux à pouvoir le passer. » Un défi auquel il pourra se confronter, directement au régiment durant les six à huit mois de formation professionnelle.

« Une claque salvatrice »

« Avant, je restais enfermée chez moi. Quand je parlais à une personne, je tremblais », confie Nasra, avec une voix à peine audible, timide, mais qui dit avoir déjà fait des progrès. Et pouvoir compter sur le soutien des autres jeunes filles de sa section avec qui elle partage sa chambre. « Ici, je sors de ma zone de confort. » Elle pourra, si elle le souhaite, parler librement à un psychologue qu’elle peut, comme tous ceux de sa promotion, solliciter à tout moment. Idem pour les assistants sociaux qui peuvent aider à réaliser des démarches administratives et pallier l’illectronisme de certains.

Pour le capitaine Arnaud qui cumule plusieurs casquettes, dont chargé de formation professionnelle, ce souci de confiance en soi que peuvent ressentir les jeunes s’explique aussi par leur difficulté à s’exprimer « face à quelqu’un qui maîtrise les mots ». « On veut qu’ils s’entraînent à parler français et en confiance », appuie-t-il. En cours de français et y compris sur des interventions socioculturelles qu’essaient de programmer le RSMA : lors des sessions de découverte de jeux vidéo, ateliers de sculpture au bambou, de danse hip-hop, ou de fresque collaborative dès lundi 25 mars, avec l’association Mihono, pour les peintres en formation. Le RSMA envisage même de trouver des intervenants pour les initier au théâtre, voire de mettre en place un concours d’éloquence. L’occasion aussi de leur faire « découvrir autre chose ».

« On ne forme pas des soldats ici. C’est une claque salvatrice. Le but est de les insérer professionnellement et socialement », résume le capitaine, ouvert à toute proposition d’intervention de l’extérieur pour proposer des activités. « Ils ne sont pas nuls comme ils peuvent le penser à leur arrivée. On est tous bons quelque part. Il faut juste trouver où. »

68 % des nouvelles recrues atteints d’illettrisme

Additions, soustractions à poser sur le papier, puis décomposition de nombres décimaux… Si pour certains, lors de ce cours, ce sont des révisions de connaissances déjà acquises, beaucoup présentent des lacunes scolaires. Selon les chiffres du RSMA, 68 % des nouvelles recrues sont atteints d’illettrisme lourd à très lourd, selon les tests réalisés à leur entrée, en plus de ceux réalisés au moment de la sélection. « On rattrape difficilement », admet le capitaine Arnaud. « Il faut essayer de les intéresser en utilisant le vocabulaire du métier pour les exercices. L’idée n’est pas de travailler sur le COD (complément d’objet direct). »

En interne, ces savoirs de base permettront de valider l’un des quatre modules : le certificat de formation générale. Les apprenants devront ensuite encore obtenir l’attestation de formation citoyenne, le certificat de sauvetage et secourisme ainsi que l’attestation de formation à l’emploi, qui permettront, à la fin du cursus au RSMA, de délivrer le certificat d’aptitude personnelle à la formation (Capi).

À leur sortie, au moins 70 % des jeunes perdent au moins un degré d’illettrisme selon le cadre de référence de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (Anci), informe le capitaine. Et 85 % trouvent à l’issue un contrat à durée indéterminée (CDI) ou déterminée (CDD) de six mois.

Une grande cagnotte pour venir en aide aux plus démunis

-
grande-cagnotte-pour-venir-aide-plus-demunis
En 2023, Ibrahim et d’autres bénévoles avaient réalisé une maraude dans différents quartiers de Mamoudzou.

Soumaya Hadjy Mamode et Ibrahim, porteurs de deux initiatives citoyennes, s’allient pour organiser une grande maraude à destination des plus démunis le dimanche 7 avril, à Mamoudzou. Une cagnotte est en ligne.

grande-cagnotte-pour-venir-aide-plus-demunis
Pour Ibrahim, ces maraudes permettent aussi aux volontaires présents lors de la distribution de discuter avec des personnes « qu’on ne saurait peut-être pas comment aborder autrement ».

« Dans la nuit, je n’ai pas arrêté de cogiter », relate Soumaya Hadjy Mamode, après être passée le long du stade de Cavani, où plus de 200 personnes dorment dehors, depuis la fin du démantèlement du camp. Voire, selon nos informations, jusqu’à même 300 personnes dans les environs, de façon éparse. « Il pleuvait, ils étaient tous au sol sur des tapis ou des matelas… Je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas bouger. » Dès dimanche, la chargée d’évènementiel dans une entreprise du quartier décide d’organiser une grande maraude, action qu’elle n’a encore jamais faite. Elle lance, dans la foulée, une cagnotte en ligne. Objectif : récolter 3.000 euros. Et « pour montrer que c’est possible », elle verse les premiers 100 euros.

Dès lundi, elle est rejointe par Ibrahim, un ami qui a l’habitude des maraudes comme celle qu’il a organisé l’an passé. Ils feront front commun. Lui, pour la logistique. Elle, pour le côté financier.

« Au lieu de diviser nos ressources, on s’est dit pourquoi pas s’allier », explique celle qui a créé et partagé une affiche sur les réseaux sociaux : la grande distribution aura lieu dimanche 7 avril, dans différents quartiers de Mamoudzou. Pour éviter la polémique mais, surtout, aider le plus grand nombre, elle ne se focalisera pas uniquement sur les personnes migrantes, qu’elle ne « peu[t] cependant pas ignorer ». « On ne va pas pouvoir sauver tout le monde. Mais l’objectif est d’aider le plus grand nombre. Tout dépendra de la participation », détaille celle qui dit déjà recevoir des messages de mamans qui veulent préparer des repas.

Une collecte de produits de première nécessité

Ibrahim acquiesce. Lui, a passé environ une heure à discuter avec les personnes près du stade. Il revient avec plusieurs feuilles et une liste d’environ 250 personnes, pour une première estimation de besoins. Une liste qui peut aussi servir « de preuve », ajoute l’initiatrice, pour essayer de convaincre d’éventuels donateurs. Ou des associations, que démarche le jeune homme, pour tenter de « créer une synergie ».

« À nous de démarcher, les épiceries, en parler dans les lycées… », ajoute la jeune femme de 25 ans. Riz, farine, œufs, conserves, eau, tout produit de première nécessité, alimentaire ou non (protections hygiéniques par exemple), peut être récolté directement chez les habitants qui souhaitent donner. Il suffit de se manifester par message ou sur les réseaux sociaux et ainsi recevoir les informations pour pouvoir participer à la distribution. L’argent de la cagnotte, servira, lui, à acheter des kits alimentaires. Ce jeudi, celle-ci affichait 700 euros. Et environ une centaine a pu être récoltée par le biais de dons directs en physique ou par Paylib.

Contact (Paylib) : +262 692 73 10 95

Quelques distributions pour les migrants

Plus ou moins proches du stade de Cavani, ancien lieu de camp, primo arrivants, demandeurs d’asile et réfugiés dorment dehors. En métropole, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) verse des allocations aux demandeurs d’asile. À Mayotte, ce système n’est pas applicable. Seule l’association Solidarité Mayotte donne aux demandeurs d’asile des bons d’achat de trente euros, et dix euros par enfant, par mois. Ce mois-ci, à cause des barrages, ils recevront celui de février en plus de mars. Et ceux qui auraient pu obtenir le statut de réfugié il y a six mois, n’y ont plus droit.  Aucune aide n’est prévue à Mayotte pour les primo-arrivants, pas encore enregistrés sur les registres de la préfecture pour faire leur demande d’asile.

La Croix Rouge, dans le cadre de ses maraudes du lundi au vendredi, a cependant pu distribuer des « bouteilles d’eau, une collation et du réconfort », informe son directeur du pôle urgence sociale. Des protections hygiéniques également, nous indique Harun, somalien. Des kits d’urgence auraient été distribués par Solidarités International. Et quelques packs d’eau, bouts de pain, de temps à autres par des passants. Selon nos informations, les structures d’hébergement (Acfav, Mlezi Maore, Solidarité Mayotte et Coallia) sont saturées. Les 450 places dont dispose Solidarité Mayotte sont, ce jeudi, toutes occupées, au profit des plus vulnérables (femmes et enfants, personnes malades).

Question hygiène, des toilettes de chantier ont été déposées aux abords du stade, pour le marché de Cavani, à Mamoudzou, dans le cadre de la foire du ramadan. Une cabine fermée à clés en dehors des heures de marché.

Un faré avant une future résidence sur les hauteurs d’Hajangoua

-
fare-avant-une-future-residence-sur-hauteurs-dhajangoua

La première pierre du futur faré d’Hajangoua a été posée, ce jeudi soir. Ces travaux, réalisés dans le cadre du projet d’aménagement du quartier M’ro M’titi, permettront dans un premier temps la création d’un « lieu d’échange multigénérationnel », selon le président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), Rachadi Saindou. En lieu et place des cases en tôle détruits il y a environ un an, la bâtisse sera aussi un point de rassemblement en cas de cyclone ou de séisme. Coût total de l’opération : 1.139.898 euros. L’État prend en charge 80% du montant des travaux, la Cadema, les 20% restants. Aux côtés du maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, Rachadi Saindou a aussi annoncé pour septembre 2024 le début des travaux visant à créer dix logements, dont quatre accessibles aux personnes à mobilité réduite, en contrebas du prochain faré.

Crash Yemenia Airways : La peine maximale à nouveau requise en appel contre la compagnie

-
crash-yemenia-airways-peine-maximale-nouveau-requise-appel-contre-compagnie
La stupeur était terrible à Marseille, le 30 juin 2009. Une partie des passagers du vol qui s’est abîmé en mer étaient partis de la cité phocéenne, puis avaient changé d’avion au Yémen.

En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu coupable Yemenia Airways pour blessures et homicide involontaires. La même sentence est encore réclamée ce mercredi 27 mars encore par la cour d’appel de Paris. Des erreurs de pilotages au cours de l’accident qui a fait 152 morts, le 30 juin 2009, au large des Comores, ont été relevées. Le verdict est attendu au 10 septembre 2024.

Comme en 2022, la peine maximale a été requise, ce mercredi 27 mars, contre la compagnie Yemenia Airways, qui était jugée en appel depuis le 4 mars, suite à l’accident survenu le 30 juin 2009 ayant causé le décès de 152 personnes, au large des Comores. Le procureur a demandé une amende de 225.000 euros contre la Yemenia Airways. La cour d’appel doit rendre son verdict le 10 septembre 2024. Au mois de juin 2022, la compagnie avait été reconnue coupable pour « blessures et homicide involontaires ». Mais ses avocats ne cachaient pas leur intention de vouloir faire appel. Puisque la loi ne l’interdisait pas, la cour d’appel de Paris a donc abrité un nouveau procès qui a duré presque quatre semaines. Voilà que la sentence réclamée par les procureurs ne diffère pas des décisions prises en première instance, il y a presque dix-huit mois. L’un des avocats de la partie civile s’en est réjoui. « Mes clients présents [mercredi] à la salle d’audience ont écouté avec soulagement les réquisitoires des deux avocats généraux qui non seulement ont requis à la culpabilité de la compagnie Yemenia Airways, mais demandé aussi l’aggravation de la peine », a déclaré l’avocat franco-comorien, maître Saïd Larifou. A l’en croire, la cour a exigé à ce que la peine soit publiée sur le site de la compagnie pour une durée de quatre mois.

Erreurs de pilotage

« C’est une satisfaction affichée par mes clients et je partage sans réserve le sentiment de justice vécu par eux. D’autant qu’ils ont suivi ma plaidoirie et demandé à ce que justice soit rendue aux 152 personnes décédées sans distinction de nationalité », a ajouté l’avocat selon qui le combat n’était pas fini. « Car nous allons devoir demander à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar d’assumer ses responsabilités. Ce crash aérien était prévisible », a-t-il insisté. Ce procès en appel à la différence de celui qui s’est tenu devant le tribunal correctionnel de Paris au mois de juin 2022, a permis aux conseillers de prendre du recul et d’écouter toutes les parties. « Dans mes réquisitoires, j’ai beaucoup insisté sur le risque évident de déni de justice dans la mesure où le tribunal correctionnel avait rejeté je le rappelle les prétentions des parties civiles des proches des victimes de nationalité comorienne », a détaillé maître Larifou contacté par Flash Infos. Depuis le 4 mars, un nouveau procès était ouvert. Durant les premières semaines, la cour avait fait intervenir des experts de renom et des pilotes pour tenter de déceler les causes du crash du vol de l’A310 de la Yemenia, qui s’est abimé dans les eaux de la Grande Comores, voilà maintenant quinze ans. A la barre, ces experts ont indiqué que l’accident aurait pu être évité si les pilotes n’avaient pas commis autant d’erreurs. C’est le cas par exemple de l’absence constaté d’un préparatif avant l’atterrissage. « Il n’y a pas eu de briefing. Du coup, les pilotes ont pris des décisions incompréhensibles. Ils auraient également dû utiliser le pilote automatique, mais il s’avère qu’ils ne le maitrisaient pas », ont décortiqué les experts convoqués par la cour, pendant l’audience du 11 mars.

La formation des pilotes a été remise en cause également. Ces derniers n’étaient pas suffisamment formés pour atterir dans un aéroport comme celui de Moroni a rapporté l’Association des familles des victimes de la catastrophe aérienne de la Yemenia Airways (AFVC). Le parcours du copilote est qualifié de laborieux, lui qui a commencé à piloter des gros avions après 17 ans passés dans un autre domaine. Toujours selon le compte-rendu de l’association des victimes, il a été conclu que les séries d’erreurs de pilotage, tout comme le maintien de ce vol de nuit, qui aurait dû être déprogrammé, ont incontestablement contribué à ce drame. Les défauts des feux clignotants n’ont aucun lien avec le crash a précisé la batterie d’experts. On a noté une manipulation catastrophique dès l’entame de la procédure d’atterrissage. Autre particularité de ce procès en appel, un responsable de la compagnie a comparu en visio-conférence depuis la Jordanie. La seule survivante, Bahia Bakari, âgée de 27 ans aujourd’hui, a décrit la nuit cauchemardesque qu’elle a vécue dans l’océan. « En me réveillant, je ne voyais plus rien. Je me demandais comment je me suis retrouvée là. J’entendais des femmes appeler à l’aide en shikomori », a raconté la jeune femme, qui vient de vivre un nouveau procès douloureux.

Corsair annonce « jusqu’à 4 vols par semaines » entre Mayotte et Paris

-
Corsair, au cours de la saison "d'été", proposera quatre vols par semaine pour rejoindre Mayotte depuis Paris.

La compagnie aérienne renforce son programme de vols pour la saison « d’été ». Si Mayotte ne figure pas parmi ses destinations les plus plébiscitées en outre-mer (dans l’ordre la Guadeloupe, suivie par la Martinique et La Réunion), Corsair ajoute tout de même un vol par semaine sur la ligne Paris-Dzaoudzi. Dès la fin du mois de juin, Corsair desservira Mayotte depuis la France hexagonale à hauteur de quatre vols par semaine, contre trois actuellement. A titre comparatif, le nombre de vols proposés à destination de La Réunion et Pointe-à-Pitre sera trois fois plus élevé (respectivement 12 et 13 vols par semaine) au cours de cette période. Au départ de la « province », Corsair desservira aussi La Réunion au départ de Lyon et Marseille à raison de deux vols par semaine, avec des connexions possibles vers Mayotte et l’île Maurice.

Jean-Hugues Ratenon et Estelle Youssouffa déterrent la hache de guerre

-
Par interventions à l’Assemblée nationale et communiqués interposés, Jean-Hugues Ratenon, député La France insoumise de la cinquième circonscription de La Réunion, et Estelle Youssouffa, députée Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) de la première circonscription de Mayotte, affichent leurs désaccords. Déjà pointé du doigt par la communauté mahoraise de La Réunion en raison des propos qu’il a tenus suite aux violences urbaines à Saint-Benoît et Saint-André, le parlementaire réunionnais a été cité, ce mardi, au cours d’une intervention d’Estelle Youssouffa à l’Assemblée nationale. En critiquant vivement la motion de rejet déposée par La France Insoumise dans le cadre du vote de la loi contre les ingérences étrangères, la députée mahoraise a estimé que « le collègue Ratenon » s’était récemment lancé dans « une politique de mahophobie » et un « discours de haine contre les Mahoraises et les Mahorais qui vivent à La Réunion ». Le député originaire de Saint-Benoît s’est empressé de lui répondre dans un communiqué adressé à la presse, le lendemain (mercredi 27 mars). D’emblée, Jean-Hugues Ratenon « persiste et signe » ses propos. « En effet, qu’est-ce que j’ai déclaré ? Nous avons nos problèmes de violences propres à La Réunion et nous nous efforçons de les endiguer. Des problèmes auxquels il faut, oui, ajouter les phénomènes de violences importées à la vitesse grand V sur notre territoire et j’accuse l’État. Et je dis stop ça suffit », défend le Réunionnais, évitant cette fois de cibler la communauté mahoraise en parlant de « violences importées ». Le député se dit étonné par le tollé qu’a suscité sa lettre au préfet de La Réunion, et estime qu’il a « défendu la départementalisation en 2011 », à tel point, selon ses dires, qu’en 2017, une fois élu, « certains se demandaient si j’étais le député de Mayotte ». Pour le parlementaire LFI, qui rappelle avoir voté pour les amendements présentés par Estelle Youssouffa au cours du vote sur la loi Immigration, la députée mahoraise « préfère désigner La Réunion comme seule responsable de leurs malheurs ». Il poursuit et les attaques vont crescendo : « Elle préfère jouer le jeu, être la faire valoir et être la marionnette du gouvernement qui elle le sait abandonne Mayotte ». Et de conclure, tambour battant, en demandant à la députée : « Ne vous comportez pas comme la Poutine de l’océan Indien. Vous jouez avec le feu ». Ces deux-là ne partiront pas en vacances ensemble.

Par interventions à l’Assemblée nationale et communiqués interposés, Jean-Hugues Ratenon, député La France insoumise de la cinquième circonscription de La Réunion, et Estelle Youssouffa, députée Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) de la première circonscription de Mayotte, affichent leurs désaccords. Déjà pointé du doigt par la communauté mahoraise de La Réunion en raison des propos qu’il a tenus suite aux violences urbaines à Saint-Benoît et Saint-André, le parlementaire réunionnais a été cité, ce mardi, au cours d’une intervention* d’Estelle Youssouffa à l’Assemblée nationale. En critiquant vivement la motion de rejet déposée par La France Insoumise dans le cadre du vote de la loi contre les ingérences étrangères, la députée mahoraise a estimé que « le collègue Ratenon » s’était récemment lancé dans « une politique de mahophobie » et un « discours de haine contre les Mahoraises et les Mahorais qui vivent à La Réunion ».

Le député originaire de Saint-Benoît s’est empressé de lui répondre dans un communiqué adressé à la presse, le lendemain (mercredi 27 mars). D’emblée, Jean-Hugues Ratenon « persiste et signe » ses propos. « En effet, qu’est-ce que j’ai déclaré ? Nous avons nos problèmes de violences propres à La Réunion et nous nous efforçons de les endiguer. Des problèmes auxquels il faut, oui, ajouter les phénomènes de violences importées à la vitesse grand V sur notre territoire et j’accuse l’État. Et je dis stop ça suffit », défend le Réunionnais, évitant cette fois de cibler la communauté mahoraise en parlant de « violences importées ». Le député se dit étonné par le tollé qu’a suscité sa lettre au préfet de La Réunion, et estime qu’il a « défendu la départementalisation en 2011 », à tel point, selon ses dires, qu’en 2017, une fois élu, « certains se demandaient si j’étais le député de Mayotte ». Pour le parlementaire LFI, qui rappelle avoir voté pour les amendements présentés par Estelle Youssouffa au cours du vote sur la loi Immigration, la députée mahoraise « préfère désigner La Réunion comme seule responsable de leurs malheurs ». Il poursuit et les attaques vont crescendo : « Elle préfère jouer le jeu, être la faire valoir et être la marionnette du gouvernement qui elle le sait abandonne Mayotte ». Et de conclure, tambour battant, en demandant à la députée : « Ne vous comportez pas comme la Poutine de l’océan Indien. Vous jouez avec le feu ». Ces deux-là ne partiront pas en vacances ensemble.

*Les députés examinaient ce mardi 26 mars une proposition de loi contre les ingérences étrangères portée par Sacha Houlié, président de la commission des lois, en visite à Mayotte la semaine dernière. L’Assemblée nationale a adopté le texte à la majorité. Sur 200 votants, 171 députés ont voté « pour » le texte, tandis que 25 parlementaires étaient « contre ». Les députés La France Insoumise, tous « contre », ont fait part de leurs inquiétudes, cette loi étant selon eux liberticide.

Justice : une « hausse des moyens » en Outre-mer

-
justice-une-hausse-moyens-outre-mer

Ce mardi 26 mars, la première édition de la journée « Justice Outre-mer » a été l’occasion, pour le garde des sceaux Éric Dupond-Moretti (photo), d’évoquer la nécessité de « renforcer les synergies ultramarines ». A l’intérieur de l’auditorium du ministère, dans le XIXe arrondissement de Paris, l’ancien avocat a décliné sa feuille de routes, dont les trois axes principaux sont, dans l’ordre, « l’amélioration des conditions de travail », « un meilleur accès à la justice » ou encore « la prise en compte des spécificités » des territoires ultra-marins. Selon la Chancellerie, les brigades de soutien déployées début 2023 à Mayotte et en Guyane sont une « réussite », notamment parce que des « brigadiers » sont restés sur leur lieu d’affectation. Quant aux ressources humaines « pérennes », le gouvernement avance une « hausse de moyens » pour « renforcer le service public de la justice ». Concrètement, cela représente dans les Outre-mer, 68 magistrats, 76 greffiers et 44 attachés de justice supplémentaires. La répartition de ses nouveaux effectifs n’a pas été précisée dans l’immédiat.

Des coupures d’eau en raison d’un problème à l’usine d’Ourouvéni

-

Le sud de Grande-Terre va connaître un décalage des horaires des tours d’eau, ce mercredi. La Société mahoraise des eaux (SMAE) a en effet connu « un incident technique », au cours de la nuit de mardi à mercredi, sur son usine de potabilisation de l’Ourouveni. Les villages faisant partie du secteur 2 voient l’interruption de l’alimentation en eau potable avancée à midi au lieu de 14h. Les villages de Bandrélé, Chirongui, Chiconi, Ouangani, Ironi-Bé, Kani-Bé, Miréréni (Chirongui), Moinatrindri Bas, Musicale Plage (Bandrélé), M’zouazia et Tsararano sont dans ce cas.

A l’inverse, un report de l’ouverture à 17h a été décidé pour le secteur 1, dans tout le sud de Mayotte :  Bambo Est, Bambo Ouest, Barakani (Ouangani), Coconi, Hagnoundrou, Iloni, M’bouanatsa, M’ramadoudou, Nyambadao, Poroani, Sohoa, ainsi que les villages de Dembéni et Kani-Kéli.

Estelle Youssouffa règle ses comptes avec La France insoumise

-
estelle-youssouffa-regle-comptes-avec-la-france-insoumise

Présent la semaine dernière à Mayotte, Sacha Houlié défendait sa proposition de loi contre les ingérences étrangères, ce mardi après-midi, à l’Assemblée nationale. Le texte, qui vise à sensibiliser davantage les décideurs publics, les entreprises et les milieux académiques aux questions de sécurité, a fait l’objet d’une intervention forte d’Estelle Youssouffa. Favorable à cette loi dont le vote n’est pas terminé, la députée de la première circonscription de Mayotte s’en est prise à La France insoumise qui s’y opposait allant même jusqu’à déposer une motion de rejet (finalement elle-même rejetée à 182 voix contre 34). « Ce texte scélérat vise à aggraver la surveillance généralisée et la destruction des libertés publiques et individuelles », a estimé Bastien Lachaud. Le député LFI, qui a présenté la motion, a demandé que la France, notamment ses données ou son économie soient protégées autant des États-Unis que de la Russie ou la Chine. Antoine Léaument, autre député du groupe Nupes, s’inquiète d’une « surveillance algorithmique partout ».

« Non seulement nous avons besoin, mais nous attendons avec impatience la mise en application de cette loi », a défendu Estelle Youssouffa, du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). Alors qu’elle alerte sur les velléités comoriennes et l’aide qui est apportée en ce sens par la Russie au pays voisin, la députée mahoraise a ajouté que LFI fait le jeu des Comores en s’opposant à l’opération Wuambushu ou la loi Immigration ou intégration, accusant les membres du parti de gauche « d’être contre Mayotte » et d’être « les idiots utiles de pays qui font de l’ingérence et déstabilise la France ». Elle s’en est prise au passage à Jean-Hugues Ratenon, le député réunionnais LFI. « Il s’est lancé maintenant dans une politique de mahophobie et un discours de haine contre les Mahorais et les Mahoraises à La Réunion. »

Les pêcheurs du nord de Mayotte appelés à se réunir vendredi

-
pecheurs-nord-mayotte-appeles-se-reunir-vendredi

La communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte (CAGNM) informe que les pêcheurs des communes de Koungou, Bandraboua, M’tsamboro et Acoua souhaitant se professionnaliser dans la filière pêche sont conviés à une réunion préparatoire à la formation des pêcheurs du Grand nord de Mayotte. Celle-ci a lieu, ce vendredi 29 mars, à 9h, dans la salle de délibération de la CAGNM, à Bouyouni. Les participants sont priés de se munir de leurs pièces d’identité (carte, passeport ou titre de séjour) en cours de validité au moins jusqu’au 31 décembre 2024, ainsi que les différents titres professionnels de pêche déjà obtenus. Plus d’informations sont disponibles sur la page Facebook « Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte ».

Le marché agricole est à Kani-Kéli ce samedi

-
marche-agricole-a-kani-keli-ce-samedi

Le prochain marché agricole et d’artisanat du Sud aura lieu ce samedi 30 mars à Kani-Kéli, de 8 heures à 13 heures, entre l’école La Rose et les jardins. Organisé par la Communauté́ de Communes du Sud (CCSud) et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui, et Kani-Kéli, ce marché a pour but de valoriser les producteurs et artisans du territoire. De nombreux exposants et produits locaux sont prévus, ainsi que des objets d’artisanat et de la restauration traditionnelle sur place. Les prochains marchés auront ensuite lieu le 27 avril à Chirongui, le 25 mai à Bouéni et le 29 juin à Bandrélé. Pour plus d’informations, il est possible de se rendre sur la page Facebook de la CCSud (@ccsud.mayotte), ou d’écrire un mail à l’adresse du Service Développement des Activités Economiques à economie@ccsud.yt.

Le livre « Répliques, Mayotte en république » est désormais disponible

-
livre-repliques-mayotte-republique-est-desormais-disponible

Le nouveau livre de Franck Tomps, « Répliques, Mayotte en république », qui présente des photographies prises par l’artiste à Mayotte, est disponible aux éditions Loco et donc en librairie depuis la semaine dernière. Ce livre de près de 200 pages dépeint la société mahoraise, et questionne l’effectivité de son intégration à la République depuis la départementalisation. En décembre 2023, le photographe avait lancé une campagne de financement participatif pour soutenir ce projet, lors de laquelle il était possible de précommander le livre. « J’ai voulu raconter, à travers l’image, ce territoire de la République en devenir », nous confiait l’auteur en janvier, avant la publication.

Une cellule d’écoute pour les seniors à Ouangani

-

Le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Ouangani propose depuis une semaine une cellule d’écoute téléphonique dédiées aux personnes âgées à travers le dispositif « Écoute senioré. L’objectif est d’apporter un soutien aux personnes concernées qui pourraient se sentir isolées. Les échanges sont confidentiels et le lien avec des travailleurs sociaux peut être fait rapidement pour un accompagnement adapté. Des interventions peuvent également être effectuées pour des courses, balades, tenir compagnie, prendre des rendez-vous ou des déplacements importants. Le numéro à joindre est le 06 39 67 40 56.

Wuambushu 2 : Les élus mis dans la confidence des premiers détails

-
wuambushu-2-elus-mis-dans-confidence-premiers-details
Le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, et François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, ont fait état devant les élus de leurs premiers résultats communs dans la lutte contre l’insécurité à Mayotte.

Avant le commencement de l’opération Wuambushu 2, dans trois semaines, les maires et élus départementaux de Mayotte ont eu droit de connaître les contours du dispositif qui sera mis en place. Fidèle à sa promesse, le préfet François-Xavier Bieuville les a rencontrés, ce mercredi matin, dans la salle du conseil municipal de Mamoudzou.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

VIDEO. Une matinée à veiller sur la flore de l’îlot Mbouzi

-
une-matinee-veiller-sur-la-flore-lilot-mbouzi
Louis Maigné, conservateur de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi, observe les côtes de l’îlot avant d'amarrer.

Chaque année, en saison des pluies, l’équipe de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi mène une opération de suivi des espèces patrimoniales. Il s’agit des micro-inventaires généralisés, qui permettent de veiller à ce que ces plantes rares et menacées soient préservées à Mayotte. Nous avons suivi l’équipe à travers l’îlot, lors d’une des dernières matinées d’observation.

« Ça, c’est du Cremocarpon boivinianum, c’est très rare, on en compte seulement deux stations en Grande-Terre et quatre sur l’îlot Mbouzi, et ce seraient les seules de la planète. » C’est ainsi que Nicolas Gommichon, un des gardes gestionnaires de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi, décrit une plante que nous apercevons sur un des flancs du sommet de l’îlet. L’équipe des Naturalistes, qui a la gestion de la réserve, effectue ce mardi matin une des dernières journées de micro-inventaire généralisé (MIG). En botanique, il s’agit d’un type de suivi « personnalisé » des différentes espèces de plantes. Sur la réserve, il s’agit d’observer les espèces patrimoniales de Mbouzi afin de les préserver.

Levés pour être à 5 heures au ponton de Mamoudzou, Nicolas Gommichon, l’autre garde présent ce jour, Anrif Hamidou, ainsi que le conservateur de la réserve, Louis Maigné, ont arpenté l’îlot jusqu’à 12h30 de station en station. Chacune d’elle est numérotée et correspond à une espèce de plante, généralement rare et menacée, et qui peut être retrouvée grâce à un point GPS répertorié dans une application. « On va compter le nombre d’individus de l’espèce pour chaque station, voir si elle est toujours vivante ou encore si elle subit des menaces », indique Anrif Hamidou, alors qu’il compte le nombre d’Actiniopteris dimorpha qui ont peuplé un des rochers de l’îlot, afin de voir si leur population a crû ou régressé.

Plusieurs menaces

Les principales menaces sont le piétinement, les chutes de pierre, mais aussi les rats, qui sont entre 3.500 et 7.700 selon si la saison est sèche ou humide, et s’attaquent aux plantes ainsi qu’aux graines, et les autres espèces exotiques envahissantes (EEE), comme le Lantana Camara, qui a envahi entre 5 et 20 hectares sur les 80 que fait l’îlot. Les EEE sont des espèces importées dans un écosystème qui n’est pas le leur et dont la prolifération met en danger l’existence des espèces endémiques (natives) du lieu.

Les MIG sont réalisés pendant la saison des pluies, car sinon, certaines plantes ne seraient pas écloses. Sur le terrain depuis trois semaines, l’équipe de la réserve est pressée de finir, le début de l’opération ayant été retardé par les barrages. En tout, l’îlot abrite 218 stations, dont certaines sont suivies chaque année. « On suit chaque espèce tous les ans ou deux ans, en fonction de son type de croissance », indique Louis Maigné.

En se faufilant entre les branches des arbustes et en haut des pentes rocheuses, guidé par les GPS de l’équipe qui salue une couleuvre de Mayotte sur son passage, on croise l’orchidée Nervilia kotschyi, la fleur Begonia nossibea, la vanille de Humblot, ainsi que le fameux et très rare Cremocarpon boivinianum. « Sur les stations de Cremocarpon présentes naturellement sur l’îlot, on constate une augmentation de la population. C’est une nouvelle incroyable pour nous et à l’échelle de Mayotte », commente Nicolas Gommichon.

Des espèces presque disparues

Mais les gardiens de la réserve ne veillent pas que sur les espèces incluses dans les MIG. Un œil attentif est également gardé pour Acalypha mayottensis, une petite fleur d’un millimètre de large, dont l’espèce était inconnue avant sa découverte sur l’îlot en 2017.

Après avoir recensé les dernières données pour Begonia nossibea, il est temps de retrouver le bateau, qui a bien failli ne pas amarrer en début de matinée à cause de la forte houle et du vent. Mais il était important de braver la météo, si l’on en croit Louis Maigné : « Les suivis MIG sont très importants pour la réserve. Cette dernière, créée pour conserver la forêt d’ébènes des Comores, renferme des espèces rares à Mayotte, voire quasiment disparues de Grande-Terre et dont il reste uniquement deux, trois, quatre, quinze individus sur l’îlot. Les MIG permettent donc de préserver ce patrimoine naturel ».

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes