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Les migrants de Cavani confrontés à des graves problèmes d’hygiène

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Les matelas ont été récupérés dans des poubelles pour ne pas dormir à-même le sol, ou sur des tapis et des cartons.

Près des poubelles, sans eau potable, ni nourriture, ni toilettes, les quelque 200 migrants d’Afrique continentale qui dorment autour du stade de Cavani craignent pour leur vie. Certains présentent des plaies et des boutons, liés selon eux à l’eau de la rivière Massimoni qu’ils utilisent pour préserver, autant que faire se peut leur hygiène. Depuis le démantèlement du camp, celle-ci continue de se dégrader.

Des boutons voire des cloques sur les mains. Le jeune garçon de 12 ans, jusqu’à présent couché sur le sol, se cache, le visage fermé. Sa peau est légèrement blanchie. Elle semble nécrosée. C’est sa mère, inquiète, qui nous tend son bras. Il le retire, balançant son membre douloureux comme un corps mort avant de s’écarter. « Il est stressé. Moralement ça ne va pas bien », explique Jean-Marie, un ressortissant congolais. À Mamoudzou, aux abords du stade de Cavani, plus de 200 personnes, selon les chiffres de la préfecture, de plusieurs nationalités, attendent encore une solution de logement depuis la fin du démantèlement du camp, vendredi 22 mars. Mais quasiment trois semaines après, ce mercredi 10 avril, c’est surtout le manque d’hygiène, d’eau potable et de nourriture qui inquiètent.

« Vous voyez ces poubelles, il y a des bactéries. Moi, je vis sur ce carton », nous interpelle un Somalien occupé à balayer comme il peut le trottoir où il dort, proche de la benne à ordures. Les témoignages se succèdent. Plusieurs nous montrent des documents relatifs à leurs demandes d’asile voire, comme un père de famille, une ordonnance signée d’un médecin de l’hôpital qui indique « le besoin d’un logement afin d’améliorer leur état de santé » à lui et son fils. Quand ce ne sont pas des mains d’enfants, ce sont des mouches qui viennent se poser sur nous. Sans parler de l’odeur.

« Il y a même eu des bagarres à cause de la nourriture » 

Les femmes, elles, semblent regroupées sur des tapis et des matelas trouvés dans des poubelles, pour éviter d’avoir mal aux côtes ou au dos. L’une d’elle lave son fils en bas-âge dans une bassine donnée par un voisin du quartier. « Certaines personnes arrêtent leur véhicule pour donner de l’eau ou un peu de pain, mais les hommes viennent brutalement. Il n’y a pas moyen de les récupérer. Il y a même eu des bagarres à cause de la nourriture », relève Jipsy, elle aussi Congolaise, qui se présente comme « la porte-parole des femmes ». « Quand il s’agit de manger, l’esprit d’équipe, il n’y en a pas. » Pour Rosette, assise à côté, il arrive quand même que des jeunes hommes somaliens distribuent à manger aux enfants, « mais il n’y en a pas assez pour tout le monde », regrette-t-elle.

« On n’a pas d’aide, pas d’eau à boire, pas de bons alimentaires, on dort par terre et les femmes avec leurs règles n’ont pas de moyens de se nettoyer », reprend « la déléguée », autrefois installée au stade de Cavani depuis octobre, sans autre solution malgré sa carte de séjour. « Pas de toilettes ! », ajoute une autre qui se dit diabétique. « Elle a dû se soulager dans ses sous-vêtements », confie Jipsy. Si une cabine a été posée à proximité, pour la foire du ramadan de Cavani, plusieurs disent ne pas y avoir accès.

« Au lieu de mourir de soif, on mourra d’autres choses »

Pour se laver ou nettoyer leurs vêtements étendus pour sécher tout le long de la clôture du trottoir opposé au stade, les personnes vont à la rivière Massimoni. La même dont elles se servaient dans le stade, en aval, au niveau des caniveaux. « Je me baigne dans cette eau. Tout le corps me gratte », témoigne Francine, des petits boutons sur tout le corps, comme sa fille, qui présente aussi des taches plus foncées sur la peau.

Selon Jean-Marie rencontré précédemment, c’est cette eau qui explique peut-être aussi les mains douloureuses du jeune adolescent de 12 ans. Et certainement ses douleurs à lui aussi. « Je me gratte jusqu’à me faire des blessures. Ça fait très mal. Vous verriez mes plaies, je ne peux même plus m’asseoir. » Sa fille est partie s’occuper à la bibliothèque. Elle aussi aurait des boutons. Mais pour lui, ça dure depuis six mois. Malgré les crèmes et comprimés qu’on lui a prescrits à l’hôpital pour lutter contre de potentiels parasites sous-cutanés, comme la gale, il ne constate aucune amélioration. « Moralement et physiquement, c’est douloureux. »

Pire, « il nous arrive de boire l’eau de la rivière. Au lieu de mourir de soif, on mourra d’autres choses », condamne celui qui ne comprend pas pourquoi la préfecture chargée d’organiser les relogements, ne vient pas constater, au moins une journée, leurs conditions de vie. Sollicitée mardi, l’Agence régionale de la Santé (ARS) ne nous a, pour l’heure, pas répondu.

Si quelques aides ponctuelles sont néanmoins apportées, comme lors d’une maraude ce dimanche 7 avril, il est certain que « ce n’est pas suffisant ». « On ne vit pas », répète Jipsy, mère de cinq enfants et enceinte du sixième, qui craint, en plus, un retour des barrages après le ramadan afin de tous les chasser des trottoirs. « Mais pour aller où ? »

Tortue tuée en Petite-Terre : peines clémentes pour des braconniers

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Les équipes de Sea Sheperd ont retrouvé la carapace de la tortue, presque vidée et immaculée de sang.
Les équipes de Sea Sheperd ont retrouvé la carapace de la tortue, presque vidée et immaculée de sang.

[Mis à jour : la réaction de Sea Sheperd a été ajoutée] Trois hommes, jugés en comparution immédiate pour avoir tué et dépecé une tortue sur la plage de Papani en Petite-Terre, ont été condamnés ce mercredi à dix-huit mois de prison avec sursis. Ils reconnaissent les faits, mais ne mesurent pas leur gravité. L’ONG Sea Sheperd France, qui a participé à l’interpellation, a réagi en faisant part de son « écœurement » suite à l’annonce d’une peine qui exclut la prison ferme.

« On espère des peines exemplaires pour une fois », réclamait Sea Sheperd France, ce mardi 9 avril, sur le réseau social X (ex-Twitter), après avoir annoncé l’interpellation de trois « braconniers de tortues » sur la plage de Papani survenue deux jours plus tôt. S’il était destiné au système judiciaire, le message a été bien reçu par trois autres associations (Oulanga na Nyamba, l’association pour la protection des animaux sauvages, et l’association naturaliste de Mayotte), qui se sont constituées partie civile à l’audience en comparution immédiate des trois hommes, au tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce mercredi.

« L’objectif de la présence de ces associations à cette audience, c’est de faire de la pédagogie », a souligné maître Mélanie Trouvé, avocate des parties civiles. Il faut dire que, malgré la barrière de la langue (les trois prévenus, des pêcheurs comoriens, ont eu besoin d’un interprète), expliquer la gravité des faits a été une affaire relativement simple pour Clément Le Bideau, président de l’audience.

Deux ans ferme requis

Dimanche 7 avril 2024, sur les coups de 19h, des agents de l’ONG Sea Sheperd contactent la gendarmerie maritime pour signaler la présence de braconniers au niveau de la plage de Papani, en Petite-Terre. Ce lieu est un hotspot du braconnage. La veille, l’association Oulanga na Nyamba avait repéré des hommes à bord d’une barque en train d’extirper de l’eau trois tortues au niveau de la plage, sans pouvoir les appréhender.

Inquiétés par la recrudescence des faits, les gendarmes ne tardent pas et parviennent à intercepter un homme à l’attitude étrange en possession d’un sac. Ils découvrent 84 œufs de tortue dissimulés à l’intérieur. Interpellé puis placé en garde à vue, l’individu âgé de 37 ans reconnaît sa participation au braconnage, mais indique que ce sont deux autres hommes qui ont eu l’idée d’aller chasser. Plus tard, dans la nuit, les équipes de Sea Sheperd retrouvent la carapace de la tortue presque vidée et maculée de sang.

84 œufs de tortue ont été retrouvés.

Le gardé à vue donne aux gendarmes l’adresse des deux autres individus impliqués, appréhendés à leur tour dans leurs quartiers respectifs en Petite-Terre. Auditionné, le plus âgé indique aux militaires qu’il a éventré la tortue sans l’égorger, ce qui ne correspond pas avec la version du deuxième. Il apparaît finalement que les rôles étaient bien établis : un homme découpait la tortue, pendant que l’autre tenait le sac pour stocker la chair. En bout de chaîne, celui interpellé en flagrant délit s’est « juste » chargé de récupérer les œufs.

« Cette tortue a été mutilée, détruite », image la substitute du procureur, Cassandre Morvan. Pour la représentante du Parquet, les trois prévenus n’en étaient pas à leur coup d’essai et participaient à une activité bien rodée. « Il s’agit d’un réseau, avec des commanditaires », estime la magistrate. « Cette viande n’est pas destinée à leur consommation. » Pour « destruction illicite d’une espèce animale protégée » et « enlèvement illicite d’un œuf ou d’un nid d’une espèce animale protégée », la parquetière requiert deux années de prison ferme contre les trois hommes*.

« J’avais faim »

A la barre, l’homme trouvé en possession des œufs de la tortue tuée ne change pas sa version des faits. « On descendait à la plage, mon collègue m’a dit qu’il fallait qu’on aille chercher de la viande. A partir de 17h, nous sommes descendus et on a vu la tortue. Ce sont eux qui l’ont attrapée. J’ai suivi, mais j’avais peur. Ensuite, ils l’ont retourné. J’ai eu peur du sang », confie-t-il aux juges.

Ses deux comparses racontent quant à eux qu’ils n’ont pas agi pour l’appât du gain, comme le suggère le ministère public, mais pour satisfaire leurs familles dans le besoin. « J’avais faim », clame ainsi celui qui tenait le couteau. Pas convaincue, l’avocate des parties civiles, demande s’il ne s’agissait pas plutôt d’une « commande ». « Vous avez déjà mangé de la tortue ? », s’enquiert la robe noire.

« Pas du tout, il n’y avait même pas cette idée-là », répond un prévenu. Quoi qu’il en soit, pour l’avocate des quatre associations, le phénomène de braconnage, « massif à Mayotte », génère des « enjeux colossaux ». Sur les dix dernières années, selon le réseau d’échouage mahorais des mammifères marins et des tortues marines (REMMAT), près de 2.590 tortues ont été tuées sur l’île. « Les remontées d’informations sont forcément parcellaires, il y a plein d’actes de braconnage pour lesquels on ne trouve jamais de traces », précise-t-elle. « Personne n’a envie de connaître un lagon de Mayotte sans tortues vertes. L’ensemble de l’équilibre serait mis à mal, les éponges disparaîtraient tout comme des dizaines d’espèces de coraux. »

Du côté de la défense, maître Élodie Gibello, avocate d’un des trois prévenus, estime que les motivations des braconniers sont directement en lien avec leurs situations précaires. « Supprimons la pauvreté, supprimons la précarité et je pense que le braconnage existera encore certes, mais de façon résiduelle », rajoute la robe noire. Son confrère, maître Fatih Rahmani, propose que, plutôt qu’une peine de prison ferme, un stage de sensibilisation soit proposé. Le tribunal coupe la poire en deux en condamnant les trois hommes à dix-huit mois de prison avec sursis. Ces derniers devront également indemniser à hauteur de 2.000 euros chacune des quatre associations qui se sont constituées partie civile.

L’ONG Sea Sheperd a fait part de son « écœurement » à l’annonce de la sanction qui n’implique aucun mois de prison ferme. « Il est insupportable pour nous de voir qu’au terme de tant d’efforts, tant de nuits passées à protéger les tortues aux frais de l’association et de nos bénévoles, à nos risques et périls et sans aucune aide publique, les braconniers pris sur le fait et reconnus coupables, repartent libres du tribunal », déplore-t-elle.

*Le tribunal judiciaire de Mamoudzou a requalifié les faits reprochés aux trois hommes. Ces derniers ont été reconnus coupables d’avoir porté atteinte à la préservation d’espèces non domestiques et ils ont été relaxés pour le surplus.

Sea Shepherd contribue à l’arrestation de trois braconniers de tortues

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Les bénévoles de Sea Shepherd, présents sur le territoire mahorais pour une de leur mission anti-braconnage depuis dix jours, ont réussi à appréhender trois braconniers de tortues sur la plage de Papani ce dimanche. Si deux d’entre eux ont réussi à prendre la fuite sur le moment, un a été amené aux gendarmes. Ce dernier, qui devait passer en comparution immédiate ce mardi, a dénoncé ses deux complices le lundi soir, permettant leur interpellation par la gendarmerie. Le premier arrêté avait en sa possession un sac d’œufs de tortue et du sang sur ses vêtements. « On espère des peines exemplaires pour une fois ! », déclare l’association sur son compte Twitter, après avoir annoncé la veille avoir retrouvé la tortue qui aurait été tuée par les braconniers.

La leptospirose a fait un mort à Mayotte

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Santé publique France parle d’un début d’épidémie précoce de leptospirose. Du 1er janvier au 31 mars, 75 cas ont été confirmés biologiquement, ce qui est d’ores et déjà davantage que pour l’entièreté de l’année 2023, qui avait connu 57 cas. Sur l’ensemble des cas déclarés en 2024, 44 ont été hospitalisés (soit 68 %), et un décès est à déplorer. Si une baisse du nombre de cas déclarés (la leptospirose faisant partie depuis août 2023 des maladies à déclaration obligatoire) a été constatée lors de la dernière semaine d’analyse, d’autres seront nécessaires pour confirmer cette décroissance. Ces nombres plus importants que ceux de l’année 2023 s’expliquent par la sécheresse de l’année dernière, l’humidité favorisant le développement des bactéries leptospires, responsables de la maladie. Pour rappel, ces dernières se retrouvent dans l’urine des mammifères domestiques et sauvages. Le rat est souvent pointé du doigt, sa population étant nombreuse dans les villes et donc davantage au contact de l’homme.

Il est recommandé de se protéger avec des gants et des bottes lors des activités en contact avec les animaux, d’éviter de se baigner en eau douce lorsqu’on a des plaies et éviter de marcher pieds nus ou en sandales sur les sols boueux. La leptospirose peut se traduire par l’apparition brutale d’une fièvre, de frissons, maux de tête ou encore troubles digestifs. En cas d’apparition de symptômes après une des activités à risque mentionnées précédemment, il faut consulter un médecin sans délai.

Anchya Bamana adresse son soutien au préfet de Mayotte et à son épouse

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Dans un message de soutien adressé au préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, l’ancienne maire de Sada et présidente de Maore Solidaire, Anchya Bamana, a souhaité condamner les événements de ce week-end. Faisant référence au foutari organisé par le maire de Tsingoni auquel le préfet et son épouse ont été conviés, dont le cours a été perturbé par des délinquants. Elle affirme leur apporter son soutien “face à cette réalité insécuritaire difficile à vivre au quotidien depuis maintenant plusieurs années”. L’ancienne maire de Sada en profite pour rappeler la nécessité de déployer les moyens nécessaires pour lutter concrètement contre l’insécurité. “Sans le déploiement de bateaux de la Marine Nationale aux larges de nos frontières maritimes, seul rideau de fer qui faille, alors les écrits, les visites et les discours resteront les mêmes tels que les mahorais les connaissent depuis le fameux Plan Sécurité de 2016, c’est-à-dire sans résultats”, écrit-elle.

Opération sécuritaire coup de poing à Tsoundzou 2

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La préfecture continue les opérations pour ramener la sécurité à Mayotte. Ce mardi, à Tsoundzou 2, les forces de police ont été déployées pour une opération de sécurisation de secteur difficile. Seize opérations massives de sécurité ont été menées depuis la prise de fonction du préfet François-Xavier Bieuville, des opérations qui ont permis l’interpellation de 120 individus.

Forum de l’emploi sportif à Kawéni

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Des tables rondes pour discuter de l’emploi sportif, c’est ce qu’organise le groupement employeur Profession sport et loisirs (PSL) Mayotte à Kawéni, au lycée des Lumières, vendredi 19 avril. La deuxième édition de ce forum de l’emploi sportif durera de 10 heures à 17 h. Il abordera la place et les enjeux liés au métier du sport, permettra de présenter les différentes filières et formations mais aussi le rôle des associations. L’événement est ouvert à tout public et le forum sera diffusé en live sur Facebook sur « Profession sport et loisirs Mayotte – nouvelle page ».

Un décret relatif au développement de l’agrivoltaïsme publié

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Ce mardi 9 avril, le décret fixant un cadre pour le développement de la production d’électricité solaire sur les espaces agricoles, naturels ou forestiers a été publié au Journal officiel du gouvernement. Ce décret pose le cadre de deux activités : l’agrivoltaïsme, qui désigne des installations associées à des pratiques agricoles (culture ou élevage), permettant le maintien de la production et apportant un bénéfice agronomique, et le développement de projets photovoltaïques au sol sur terrains agricoles, naturels ou forestiers, qui ne sera quant à lui possible que dans des zones incultes ou non-cultivées. Ce décret est pris en application de la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables (Aper) de mars 2023. Il vise à développer les énergies renouvelables dans le secteur agricole, tout en protégeant les actifs agricoles grâce au principe de non-concurrence entre activités agricoles et production d’énergie posé par la loi.

Wuambushu 2 : le sénateur Saïd Omar Ali s’interroge sur la gare de Dzaoudzi

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Le sénateur mahorais Saïd Omar Oili, a interpelé, dans l’Hémicycle, la ministre des Outremer, représentée par la secrétaire d’état chargée de la citoyenneté Sabrina Agresti-Roubache, quant à la conformité de la gare maritime de Dzaoudzi ce mardi 9 avril. « Ne risque-t-elle pas d’impacter le processus de reconduite à la frontière des étrangers à Mayotte ? » Et ainsi, « mettre en péril Wuambushu 2 » ? La secrétaire d’état a alors répondu que le dernier audit de la gare réalisé en septembre 2023 a « conclu à une nette amélioration de la sûreté portuaire » depuis 2017, et n’a relevé « aucune non-conformité majeure ». Elle a ajouté qu’un projet de réfection totale de la gare est à l’étude, incluant des opérations de contrôle documentaire réalisé par la compagnie maritime en amont des inspections et contrôles par la police aux frontières.

Dans un communiqué reçu ce mardi, le sénateur dit aussi regretter ne pas avoir reçu les détails sur l’opération Wuambushu 2 (supposée commencer le 15 avril prochain) pourtant réclamés par des lettres adressées aux ministre de l’Intérieur et des Outremer les 7 et 28 mars.

Département : Les élus approuvent un budget optimiste au regard des recettes envisagées

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Que ce soit dans sa partie fonctionnement ou investissement, le budget primitif 2024 voté ce mardi matin enregistre une hausse avec 707 millions d’euros. Un brin d’optimisme que les compensations de l’État et des recettes plus importantes qu’espérées en 2023 permettent, mais dont il faut se méfier dans un contexte économique encore fragile.https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Des députés pas convaincus par la suppression du droit du sol

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Les députés Sacha Houlié et Élodie Jacquier-Lafforge ont passé cinq jours sur l’île, entre le 21 et le 24 mars.

Sacha Houlié et Élodie Jacquier-Lafforge, respectivement président de la commission des Lois et vice-présidente de l’Assemblée nationale, s’opposent à la suppression du droit du sol à Mayotte. Suite à leur visite dans le courant du mois de mars, ils ont formulé seize propositions, que Flash Infos s’est procuré, pour répondre aux problématiques mahoraises, avec des moyens supplémentaires de lutte contre l’immigration illégale.

Après cinq jours passés à Mayotte dans le courant du mois de mars, la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Élodie Jacquier-Laforge, et le président de la commission des Lois, Sacha Houlié, ne font pas d’effets de manche au sujet du projet de suppression du droit du sol annoncé par Gérald Darmanin pendant la crise sociale. Le premier, membre du parti Renaissance, estimait sur le plateau de RTL, début avril, que cela n’aurait « aucun effet contre l’immigration illégale ». La seconde, députée MoDem de l’Isère, a rajouté plus récemment, dans un entretien accordé à Ouest-France, que la fin du droit du sol « ne répondra pas à l’urgence de la situation », Mayotte connaissant « déjà un droit dérogatoire sans qu’il ne produise vraiment d’effets ».

Formulée par Emmanuel Macron, la proposition divise donc au sein même de la majorité présidentielle, alors que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, doit déposer un texte avant l’été. Cette révision constitutionnelle nécessitera concrètement l’accord d’au moins 3/5e des parlementaires (réunis en Congrès). Rien n’est donc gagné d’avance. De plus, selon Sacha Houlié, les enjeux politiques et la « surenchère pour que ce droit du sol aboli ne concerne pas que Mayotte » pourraient compromettre de fait la révision constitutionnelle. Dans les colonnes de Ouest-France, Elodie Jacquier Lafforge conclut qu’il ne s’agit pas d’une « solution miracle » pour lutter contre les flux migratoires.

Seize propositions sur le bureau de Marie Guévenoux

Les deux parlementaires ont donc profité de leurs rencontres sur le terrain, à Mayotte, pour formuler seize propositions à même, selon eux, de mieux contrer la pression migratoire et le phénomène de saturation des services publics. Sans surprise, ces recommandations, dont Flash Infos a pris connaissance, se concentrent de prime abord sur le volet régalien. Sacha Houlié et Élodie Jacquier-Lafforge proposent par exemple une « reconquête territoriale » de l’îlot Mtsamboro impliquant l’implantation d’une « base fixe » et « la pose de nouveaux équipements de type radar ». Pour contrer le phénomène des marchands de sommeil, les deux parlementaires veulent introduire des mesures propres à l’état d’urgence sanitaire pour faciliter les « visites domiciliaires ». Sur la lutte contre les kwassas et l’immigration clandestine ils souhaitent qu’un « organe de coordination » soit créé pour l’action de l’Etat en mer, sur terre et dans les airs tout en augmentant les dotations en faveur du groupe d’appui opérationnel (GAO), le contingent sur terre de la police aux frontières.

Les mairies délestées de leurs services de l’état-civil ?

Quant à l’acquisition de la nationalité française, ils se veulent plus mesurés que Gérald Darmanin en mettant sur la table une kyrielle de mesures en remplacement de ladite suppression du droit du sol. Ils réclament notamment un serrage de vis en bonne et due forme autour des reconnaissances frauduleuses de paternité. Lorsque c’est trop tard pour le faire, les députés sollicitent l’annulation des droits issus d’une reconnaissance frauduleuse et la sanction – par une « non reconnaissance de nationalité » – des mères qui accouchent sous une fausse identité. Ils vont plus loin, en réclamant que les registres d’état-civil, tenus par les mairies, soient confiés au conseil départemental, afin d’éviter les « complaisances dans les reconnaissances frauduleuses », mais aussi au niveau des PACS et des mariages blancs. Un transfert de compétences qui, là aussi, serait une exception mahoraise.

TME 2024: Catégorie Femme entrepreneure

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Parmi toutes les femmes qui contribuent à l’essor économique de Mayotte, nous ne pouvions en retenir que cinq. Retrouvez ci-dessous la sélection du jury des Trophées mahorais de l’entreprise et votez pour désigner les lauréats jusqu’au dimanche 21 avril sur le site entreprise.yt.             

Taambati Moussa

Elle est considérée comme la gardienne des traditions mahoraises. Au fil des années, Taambati Moussa a su se faire une place et s’imposer dans le paysage mahorais. Elle met un point d’honneur à enseigner les us et coutumes de Mayotte à la jeune génération du département, mais également à ceux qui viennent d’ailleurs. Pour cela, elle possède son propre musée à Boueni, dans le sud de l’île, pour sauvegarder et transmettre la culture mahoraise. Loin d’être une lubie, c’est bel et bien une mission que cette militante de longue date s’est donnée. Elle y préserve précieusement des objets anciens et emblématiques de l’île aux parfums. Les objets exposés sur les étagères sont le vestige d’une époque qu’elle a connue mais qui tend à disparaître. « Je ne veux pas que ça se perde. C’est notre patrimoine, notre culture, notre identité. Sinon, comment peut-on répondre aux jeunes qui se demandent comment on faisait avant ? », déclare la Mahoraise qui s’arme encore de poteries pour cuisiner de façon traditionnelle lors des Journées européennes du patrimoine.

Elle est aussi l’initiatrice de l’association Ouzouri Wa Mitroumché qui valorise les traditions à travers le mindzano. Un masque de beauté mahorais à base de bois de santal qu’elle continue de frotter contre la pierre et fait sécher dans sa boutique pour le vendre ensuite.

Taambati Moussa ne se limite pas aux frontières mahoraises puisqu’elle milite également au niveau national et international. Paris, Tanzanie, Antilles, elle est partout pour faire connaître la culture mahoraise.

Propriétaire d’une maison d’hôtes située aussi à Boueni, « Santal Logis », elle permet à des touristes de déguster un repas traditionnel mahorais, apprendre à cuisiner comme avant ou fabriquer les fameux colliers de fleurs au jasmin tant appréciés.

La gardienne aux multiples fonctions a été décorée de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin ainsi que de la médaille de l’ordre national du mérite.

Nasra Mohamed

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Nasra Mohamed est la propriétaire et gérante de deux boutiques de vêtements situées à la rue du commerce de Mamoudzou et un éphémère installé dans les Hauts Vallons. « Ma Nana » est le nom qu’elle a choisi car elles sont entièrement dédiées à la gent féminine. C’est en 2011 qu’elle crée sa première boutique basée à l’époque à Cavani, toujours dans la commune de Mamoudzou. Elle se souvient que « c’était un peu galère pour faire les choses dans les règles car je n’arrivais pas à avoir de Kbis. » Mais elle ne désespère pas et à force de persévérance elle finit par l’obtenir.

La jeune femme réussit à se frayer un chemin dans le monde de l’entreprenariat mahorais, malgré toutes les difficultés que cela engendre. « C’était une aventure pas facile parce que je n’ai jamais demandé d’aides de l’État ni du conseil départemental. » Elle finance tous ses projets par ses propres moyens et elle est fière de son parcours car elle a réalisé son rêve de petite fille. « J’ai toujours rêvé de travailler pour moi-même. Et depuis que j’ai 6 ans, je savais que je voulais être dans la mode. J’ai toujours aimé embellir les autres », raconte celle qui se souvient passer des heures à feuilleter les magazines de mode de ses tantes à l’époque. Aujourd’hui elle a trois salariés et encourage les femmes à s’engager dans le monde de l’entreprenariat car contrairement à ce que l’on pourrait croire « la plupart des femmes entrepreneures s’entend très bien. On s’aide entre nous », affirme-t-elle. Nasra Mohamed n’a pas eu des débuts faciles, alors elle aide particulièrement les jeunes filles qui cherchent des stages. C’est sa manière de soutenir la jeune génération.

Razia Simba Ali

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Razia Simba Ali a un parcours semé d’embûches mais grâce à sa force et à sa détermination, elle a toujours su se relever. À 47 ans, elle est une femme accomplie, à la tête de son entreprise de transformation d’épices et de légumes. « Je les écrase et les découpe pour qu’ils soient prêts à utiliser », explique-t-elle. L’entrepreneure s’est lancée dans cette activité en 2015 et elle vend ses produits au marché couvert de Mamoudzou. Elle prépare également des plats traditionnels mahorais qu’elle vend sur commande.

Elle est fière de dire qu’elle fait tout sans l’aide de personne car ses clients sentent la différence lorsque ce n’est pas elle qui est aux fourneaux. Razia Simba Ali a un savoir-faire qu’elle seule maîtrise. « J’adore faire la cuisine depuis que je suis toute petite », affirme-t-elle. Elle a donc décidé de faire de sa passion son métier après des années sans réussir à trouver un travail stable. « J’avais des petits contrats mais mes employeurs ne renouvelant jamais… C’est comme ça que j’ai décidé de créer mon entreprise », raconte-t-elle. Et elle ne regrette pas sa décision. « Travailler pour soi-même n’a pas de prix ! Je suis épanouie, moins stressée car je n’ai de compte à rendre à personne. Et le plus important c’est que je peux passer plus de temps avec ma fille. »

Razia Simba Ali, reconnaît cependant que la vie d’entrepreneure n’est pas de tout repos. Parfois elle ne peut même pas s’attribuer de salaire. « Au début, mon affaire marchait très bien, mais depuis la crise du Covid j’ai eu du mal à remonter la pente. Je peux passer des jours sans rien vendre, alors je suis obligée de faire du porte-à-porte dans les bureaux pour vendre un peu », raconte-t-elle. Malgré cela, elle ne regrette pas son choix et veut continuer à travailler pour son propre compte. « Pour rester motivé il faut aimer ce que l’on fait. Tout ce que je fais, je le fais par amour. »

Dahyati Mistoihi

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Dahyati Mistoihi est devenue l’une des animatrices mahoraises les plus emblématiques de sa génération. Tout a commencé en 2017 lorsqu’elle rentre à Mayotte et qu’elle est soutenue par des associations qui l’aident à s’intégrer dans la vie mahoraise. » En retour, pour montrer sa reconnaissance, elle accepte d’animer pour elles des événements de manière bénévole. Elle est repérée et commence à animer plus fréquemment. C’est ainsi que naît Tayra Events, le nom de sa société. « Je ne pensais pas que ça allait durer. Je pensais que j’allais m’épuiser mais ce n’est pas le cas », avoue-t-elle. Non seulement elle ne s’est pas épuisée, mais elle a développé d’autres compétences. Son charisme et son professionnalisme l’ont propulsée à la télévision. Il y a trois ans, elle devient la première présentatrice de la météo incarnée à Mayotte. Elle se découvre d’autres compétences et continue dans cette lancée. Elle anime les concours de beauté en direct à la télévision. Il s’agit là encore d’une première.

En parallèle, Dahyati Mistoihi est enseignante et malgré le succès qu’elle rencontre dans l’animation, elle enseigne toujours. « On me demande souvent comment je fais pour concilier les deux, mais je suis quelqu’un de très organisé. Et puis j’aime beaucoup l’animation, je suis une vraie passionnée et tant que j’aurai la santé je continuerai à le faire » déclare-t-elle. L’animatrice est consciente qu’elle est suivie par beaucoup de jeunes, notamment des filles, et certains veulent suivre ses pas. « C’est un métier qui prend beaucoup d’ampleur à Mayotte. Les jeunes femmes commencent à vraiment l’apprécier. Il faut maintenant les encadrer et les former car animer un évènement c’est du travail. » Dahyati Mistoihi espère que son parcours en inspirera plus d’un.

Haloua Haribou

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Haloua Haribou est la propriétaire du restaurant la Croisette situé à Mamoudzou, et elle est également traiteuse. Tout a commencé en 2007, alors qu’elle avait plus de 50 ans. « J’ai débuté en tant que traiteuse, et tout le monde s’est moqué de moi. Des membres de ma famille m’ont dit que c’était déshonorant de cuisiner pour les autres, que c’était un sous-métier », se souvient-elle. Mais la quinquagénaire de l’époque ne se décourage pas et continue à travailler.

En 2015, elle ouvre son restaurant la Croisette. « J’ai toujours voulu avoir mon propre restaurant alors quand l’opportunité s’est présentée j’ai sauté dessus. » La restauratrice est aujourd’hui à la tête d’une équipe de neuf personnes et même si elle aime son métier, elle reconnaît que « c’est parfois difficile car on est toujours sous pression », selon elle. « Mais quand on est motivé on arrive à gérer », ajoute-t-elle.

Haloua Haribou est l’exemple même de la motivation car malgré les critiques, elle n’a jamais baissé les bras. Et elle prouve qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre. « J’avais plus de 50 ans quand j’ai commencé et je ne savais pas utiliser d’ordinateur, ni gérer une entreprise et ça ne m’a pas arrêtée. J’ai tout appris sur le tas. » Aujourd’hui, sa famille et notamment ses enfants la soutiennent.

Elle est heureuse de constater que le secteur s’est développé, mais elle met en garde les nouveaux arrivants. « Aujourd’hui tout le monde veut être traiteur. C’est bien, mais c’est un métier difficile. Il ne s’agit pas que de faire à manger. Il faut être très rigoureux », prévient la sexagénaire qui n’a pas eu peur de réaliser ses rêves malgré les codes de la société mahoraise.

Tous les portraits et toutes les catégories sont à retrouver sur le site entreprise.yt

Les déchets électroménagers dans le viseur de R2D2

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L’association Recyclage et Ressourcerie pour le Développement Durable (R2D2) de Mayotte et le club de basket-ball Fuz’Ellipse ont organisé une collecte de petits appareils électroménagers, ce samedi.

L’association de valorisation des déchets électroménagers R2D2 a organisé ce samedi, avec le club de basket-ball Fuz’Ellipse de Cavani, une première collecte localisée de petits appareils. Dans le village de la commune de Mamoudzou, c’était aussi l’occasion de sensibiliser les plus jeunes licenciés au recyclage de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE ou D3E).

« Voilà un fer à repasser et une bouilloire », annonce une des personnes venues déposer ses vieux appareils électroménagers à la collecte de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE ou D3E) organisée par l’association Recyclage et Ressourcerie pour le Développement Durable (R2D2) de Mayotte et le club de basket-ball Fuz’Ellipse, ce samedi. Dans les locaux de la maison de quartier de Cavani, à Mamoudzou, les deux organismes se sont associés pour réceptionner les dons de télévisions, de balances numériques ou encore de batteurs électriques qui n’ont plus d’utilité au sein de leur foyer. « On reçoit ces objets cassés ou abîmés sous forme de dons, car pour collecter des déchets, il faut des autorisations », précise Nousrat Bousry, chargée de mission Développement durable pour R2D2, qui prône le réemploi des équipements plutôt que de signer leur arrêt de mort.

L’association environnementale récupère l’électroménager désuet dans son atelier à Kangani, dans la commune de Koungou, où elle les répare avant de les revendre à moindre prix. Il est aussi possible d’avoir recours à l’association pour faire réparer ses appareils, allant du four au frigidaire, en passant par la machine à laver. Un technicien peut intervenir à domicile, pour entre 30 et 60 euros, en fonction des pièces à changer et de la taille et complexité de l’objet à réparer. Pour moins de 10 euros, l’association peut venir chez ceux qui le demandent simplement pour récupérer les équipements et leur donner une nouvelle vie, au lieu qu’ils soient jetés. « Quand ils finissent dans les dépôts sauvages, le plastique, le fer ou encore le cuivre présents dans l’électroménager polluent le sol. De plus, ces appareils servent de récipients pour la pluie, qui stagne et attire les moustiques, vecteurs de maladies », alerte la chargée de mission. Lorsque la structure ne peut pas réparer, elle récupère les pièces qui serviront pour remettre à neuf d’autres équipements.

« PAPA L’A JETÉE »

La collecte est maigre ce samedi, mais il s’agit d’une première pour la jeune association, qui a réellement lancé son activité de valorisation des déchets et de réemploi l’année dernière. Chacun s’arrête pour écouter le discours de sensibilisation de la chargée de mission et des deux volontaires en service civique qui l’accompagnent. Un discours qui occupe également la matinée de onze enfants inscrits au club de basket-ball, qui a demandé à R2D2 d’organiser cette collecte localisée de petits appareils électroménagers. « À travers la pratique du basket, on enseigne également les valeurs de fair-play et de citoyenneté aux jeunes, et ça se traduit en partie par de la sensibilisation à l’environnement », insiste Eirini Arvanitopoulou, à la direction du club Fuz’Ellipse, qui a obtenu des financements de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) pour des projets tournés vers le développement durable, et notamment la question des déchets. Un prochain rendez-vous aura d’ailleurs bientôt lieu pour le club, autour de la thématique des déchets verts et du compostage, en partenariat avec l’école primaire associative Frimousse, à Mamoudzou.

Les onze enfants présents apprennent donc les dangers liés au débarras des déchets électroménagers dans la nature, et surtout à les reconnaître sous le nom de D3E. « Nous, notre machine à laver ne marchait plus. Papa l’a jetée », confie une des filles assises autour de la table. Nousrat Bousry, pédagogue, se veut rassurante : « Ce n’est pas grave, ça arrive. Mais la prochaine fois, il faut dire à tes parents de nous appeler. »

Il est possible de contacter l’association au 06 39 04 79 49 pour faire réparer vos appareils électroménagers ou pour venir récupérer ceux que vous ne comptez plus utiliser.

Foires du Ramadan : Les commerçants parviennent à « limiter la casse »

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L'abondance de vêtements sur le marché mahorais, un gros handicap pour le commerce de fin de Ramadan. Les marchands sont contraints d'aligner leurs prix pour sauver leur saison.

Les marchands des foires du ramadan 2024 font grise mine. Pour la troisième année consécutive ils n’ont pas renoué avec les bons chiffres d’affaires. L’augmentation des frais de transport des conteneurs de 15% en moyenne et celle des produits en général se répercutent sur les prix de vente. La saison commerciale est sauvée in extremis par un surplus de marchandises invendus depuis trois ans.

Chaque année, les dix derniers jours du ramadan sont rythmés par des foires commerciales, de plus en plus nombreuses à travers l’île. Les associations de commerçants qui en sont les promoteurs rivalisent d’ingéniosité pour attirer davantage de monde. Les étales sont de plus en plus achalandés de marchandises de toutes les natures et de toutes les couleurs, entre linges de maisons, vêtements, décorations, vaisselle… Tout, ou presque, se vend.

« Les temps sont vraiment durs, nous avons tous craint le pire, mais notre effort collectif et persévérance ont payé. Nous avons pu sauver les meubles malgré les très nombreux conteneurs encore bloqués au port de Longoni ou non arrivés sur l’île », observe un commerçant du quartier M’gombani à Mamoudzou, qui était soucieux de l’impact économique provoqué par cinq semaines de blocage début 2024 pour cause de soulèvement populaire contre l’insécurité et l’immigration clandestine.

« Comment ont-ils fait pour trouver tant de marchandises à vendre alors que les conteneurs sont encore là ? », s’étonne un visiteur, qui n’est pas le seul à s’interroger. « Il y a tellement de belles choses à acheter cette année, qu’il est à souhaiter un mouvement social de cette ampleur tous les ans », plaisante même une cliente, devant un stand, au milieu de la rue de commerce à Mamoudzou.

« Obligés d’aligner nos prix pour limiter la casse »

Cette prouesse nous est expliquée par Fatima Assani qui tient habituellement sa boutique, rue Paski Ndaka. « Il n’y a pas de miracle, nous avons tous pu tenir ce rendez-vous grâce aux importants stocks dont disposaient la plupart des commerçants. C’est hautement le cas pour les vêtements car depuis trois ans nous rencontrons des difficultés à écouler nos stocks. En plus nous sommes nombreux à nous fournir dans les mêmes pays et donc à acheter le même style de marchandises. »

« Nous sommes tous obligés d’aligner nos prix sur ceux de nos voisins pour limiter la casse, sinon le client s’en va acheter ailleurs », indique Abdallah Ahmed, dans le commerce voisin. « Il a l’embarras du choix. Et c’est partout pareil à travers l’île. Il faut compter en moyenne 10 à 25 euros pour un pantalon (selon la qualité du tissu), 10 à 15 pour un tricot ou un polo, et 25 à 30 euros pour une chemise en coton de bonne qualité », détaille-t-il.

Pour sauver leur saison, certains commerçants n’ont pas hésité à prendre l’avion pour se fournir au dernier moment en Tanzanie et au Kenya. C’est le cas de Mohamed Ibrahim qui a son échoppe dans le quartier Mouzdalifa à Labattoir : « Heureusement pour nous qu’il est possible de ramener plusieurs grosses valises par le même vol. Avec une bonne organisation, il est possible d’y aller à plusieurs et multiplier les quantités C’est l’alternative que nous avons trouvée pour pallier le retard de nos conteneurs en provenance de Dubaï ou d’Asie », livre-t-il. Pour lui, « le blocage du canal de la mer rouge est une énorme catastrophe ». Le commerçant indique qu’un conteneur qui lui revenait l’année passée à 3.000 euros pour le transport jusqu’à Mayotte passe cette année à 4.500 euros, « sans compter la taxe portuaire qui a augmenté elle aussi, de même que les frais du transitaire ». Des hausses que les commerçants sont obligés de répercuter à leur tour sur leurs marchandises à la revente.

« Les prix ont augmenté partout »

Face aux acheteurs qui tentent de marchander, Hamida Ahmed Ali, commerçante à Majicavo Dubaï, admet être parfois « sensible à leurs doléances mais pas toujours ». « Nous leur expliquons les contraintes auxquelles nous faisons face parce qu’en plus de la crise propre à Mayotte, nous subissons également des aléas consécutifs à une crise économique mondiale. Les prix ont augmenté (en moyenne de 15 %) partout dans le monde, y compris dans les pays où nous nous fournissons », se plaint-elle.

Après vérification auprès de plusieurs agences de transit de la place, il est admis que les frais de transport et de dédommagement (hors Union Européenne) ont effectivement augmenté du fait de l’allongement des routes de navigation pour les bateaux cargos obligés de contourner l’Afrique par le Cap de Bonne Espérance. « L’octroi de mer, lui, demeure à 20 %, mais c’est l’assiette de calcul qui change puisqu’il tient compte de l’addition du prix de transport et des frais de de transit et de dédouanement », explique un transitaire opérant au port de Longoni.

« Ce n’est pas l’opulence, mais l’essentiel est là »

Alors, autre alternative, pour sauver leur saison commerciale 2024, certains commerçants ont décidé de changer de spécialités. « D’habitude en pareille période, je vends des matelas et divers accessoires liés, mes conteneurs sont en route, ils viennent de quitter l’Afrique du Sud il y a deux jours », illustre Abdou Hassani Mohamed, commerçant, « obligé » de se fournir en vêtements chez un collègue « qui a eu la chance de récupérer ses conteneurs il y a quatre jours ». « Heureusement, ce sont des produits d’excellentes qualités qui s’écoulent malgré leurs prix élevés. »

Ce retard de livraison de conteneurs se ressent particulièrement au sein des grandes enseignes. En plein ramadan, hormis les aliments frais transportés par avion ou importés de pays proches de Mayotte, le recours aux stocks se remarquent. « Ce n’est pas l’opulence, mais l’essentiel est là. Beaucoup de familles ont su anticiper et éviter les bousculades. Dès la fin du mois, chacun s’est fourni pour l’essentiel progressivement dans le calme. Maintenant, il n’est plus question que de petits achats de dernière minute », exprime une grand-mère de 70 ans venue faire les courses avec ses deux petites-filles d’une trentaine d’années à Mamoudzou.

Ne reste plus qu’à s’armer encore d’un peu de patience avant de célébrer l’Aïd, la fin du ramadan, dans la joie et l’allégresse, loin des effets de la crise économique mondiale.

Un jeune lycéen de Mamoudzou blessé à la tête par une machette

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Selon les éléments que nous possédons, un élève de Seconde a reçu un coup de machette à la tête, ce mardi 9 avril, vers 7h, au rond-point du centre commercial Baobab.
Selon les éléments que nous possédons, un élève de Seconde a reçu un coup de machette à la tête, ce mardi 9 avril, vers 7h, au rond-point du centre commercial Baobab.

Selon les éléments que nous possédons, un élève de Seconde a reçu un coup de machette à la tête, ce mardi 9 avril, vers 7h, au rond-point du centre commercial Baobab. Habitant Doujani, celui-ci se rendait au lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. La victime a été prise en charge par le Samu. Nous ne connaissons pas la gravité de ses blessures, mais la police confirme qu’une enquête en cours. Des témoignages indiquent que l’auteur du coup portait une cagoule et qu’il était accompagné d’autres élèves du lycée. Cette attaque s’inscrit dans le contexte de conflits entre Doujani et M’tsapéré de ces dernières semaines.

L’écologiste Marine Tondelier et Marine Le Pen (RN) en visites successives à Mayotte

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Marine Tondelier, puis Marine Le Pen, vont venir visiter Mayotte à l'approche des élections européennes.

À l’approche des élections européennes en juin, Europe Écologie Les Verts et le Rassemblement National ont eu l’idée de venir à Mayotte presque en même temps. Ces partis, diamétralement opposés, n’ont en revanche pas la même emprise sur le territoire mahorais. 

Les élections européennes approchent. En témoignent les visites prochaines, à un jour d’interval, de deux figures nationales de partis en campagne pour les scrutins qui auront lieu du 6 au 9 juin 2024. 

Après ses déplacements en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, la secrétaire nationale du parti Europe Écologie-Les Verts (EELV), Marine Tondelier, sera en visite à Mayotte, du mercredi 17 au vendredi 19 avril, arrivant de La Réunion. À l’approche des élections européennes, le parti entend montrer qu’il se préoccupe de l’ensemble des territoires, comme la secrétaire nationale l’a rappelé lors du Grand Entretien sur France Inter ce mardi 9 avril. « Je vais à La Réunion et à la Mayotte (sic) parce que je n’oublie pas les Outremer. […] Ces territoires délaissés, parfois un peu oubliés sont en première ligne du changement climatique », se justifie-t-elle lorsque le journaliste l’interroge sur l’image qu’a son parti de représenter une vision de l’écologie des « centres-villes »

Celle qui est également élue d’opposition au conseil municipal à majorité Rassemblement National (RN) d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et conseillère régionale des Hauts-de-France, n’a pas encore précisé les détails de sa visite. L’occasion peut-être de revenir sur la question de la gestion de la ressource en eau, la construction de l’usine de dessalement d’Ironi Bé (dont l’impact environnemental est sérieusement questionné par les associations locales) et les nombreux autres enjeux environnementaux qui pèsent sur l’île (décharges sauvages, pollution du lagon, déforestation, érosion…). 

Terrain conquis d’un côté, à conquérir de l’autre

Arrivant le lendemain de son départ, également depuis La Réunion, Marine Le Pen, qui l’a battue au second tour des élections législatives de 2022 pour la 11e circonscription du Pas-de-Calais, sera en déplacement à Mayotte les samedi 20 et dimanche 21 avril. Si la présidente du RN à l’Assemblée nationale n’a pas encore livré le programme de sa visite, les questions de sécurité et d’immigration devraient occuper une grande partie des échanges, au vu des récentes annonces du gouvernement sur le droit du sol (que la députée RN veut supprimer à l’échelle nationale), la fin du titre de séjour territorialisé et l’opération Wuambushu 2 qui aura alors commencé. 

L’ex-responsable du RN arrive à Mayotte en terrain conquis. Arrivée en tête sur le territoire aux deux tours des élections présidentielles de 2022, et dont le parti avait surplombé les autres lors des élections européennes de 2019, Marine Le Pen n’en est pas à sa première visite. En décembre 2021, elle avait été accueillie, colliers de fleurs au cou, à l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi. 

Le parti écologiste est plus discret sur le territoire, en témoigne son absence d’antenne à Mayotte et son faible score aux élections pour le Parlement européen en 2019 (4,52 %, soit 951 voix) ainsi qu’aux dernières présidentielles (0,84 % des voix pour le candidat Yannick Jadot). Pour cette formation et contrairement à « Mariama Le Pen », il s’agit plutôt d’un terrain à conquérir.

Anthmane Aboubacar devient sous-préfet de l’Aisne

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Il a quitté les cabinets ministériels pour retrouver le corps préfectoral. Le Mahorais Anthmane Aboubacar a pris ses fonctions de sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Quentin, ce lundi. Celui qui est originaire de Sada était depuis l’an dernier le conseiller chargé de la prévention et de la lutte contre les atteintes à la citoyenneté au sein du cabinet de la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache. Il a l’avantage de connaître la région pour avoir travaillé dans le département voisin de la Marne où il a été directeur de cabinet du préfet de 2016 à 2018.

Il n’est pas le seul fonctionnaire d’État originaire de l’île aux parfums a occupé une telle fonction. En 2022, Dahalani M’Houmadi est devenu sous-préfet de Barcelonnette, dans le département des Alpes de Haute-Provence. L’ex-directeur général de Mlezi Maoré y administre l’arrondissement le moins peuplé de France métropolitaine (7.712 habitants).

Deux cas autochtones de dengue détectés à Mayotte

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Les moustiques sont vecteurs de maladies comme la dengue, le paludisme et le chikungunya. Photo d'illustration.

Deux cas autochtones de dengue ont été confirmés sur le territoire mahorais ces derniers jours par l’Agence régionale de santé (ARS). Cette dernière ainsi que la préfecture de Mayotte appellent à la plus grande vigilance avec la saison des pluies et la présence localisée de déchets qui favorisent le développement des larves de moustiques et le risque épidémique, cette maladie se propageant par les piqûres de ces insectes.

Quelques recommandations

Si les personnes malades ont été prises en charge et les foyers désinfectés, la préfecture et l’ARS rappellent quelques conseils pour lutter contre la prolifération des moustiques et éviter leurs piqûres, vectrices de maladies comme la dengue, mais aussi le paludisme et le chikungunya. « 80 % des sites de ponte du moustique sont créés par l’homme autour de sa maison », précise le communiqué de presse envoyé par l’ARS. Il est ainsi recommandé de couvrir les contenants d’eau stockés à l’intérieur et à l’extérieur ; de bien jeter ses déchets à la poubelle ; d’assainir les espaces extérieurs et enfin d’entretenir les gouttières.

Pour éviter de se faire piquer, l’usage d’un répulsif et dormir sous une moustiquaire sont conseillés. 

La dengue provoque fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et/ou articulaires, nausées et vomissements. Si vous souffrez de ces symptômes, il faut aller consulter un médecin et continuer à se protéger des moustiques. 

VIDEO : Cagnotte solidaire « Quand tu es passé par des moments difficiles, tu comprends »

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En Petite-Terre ce lundi, un sac cabas rempli de denrées alimentaires devait être distribué à une trentaine de personnes.

Pendant ces derniers jours de ramadan avant l’Aïd, des bénévoles dirigés par Oirdi Anli distribuent des sacs alimentaires aux plus démunis. Pour cette quatrième édition de « Solidarités aux familles démunies », plus de 210 personnes doivent en profiter, dont une trentaine ce lundi en Petite-Terre.

« Je vais te charger de prendre les appels », dirige Oirdi Anli, en s’adressant à Doulfaou, une bénévole. Ce lundi 8 avril est le troisième jour de distribution de denrées alimentaires. Après un week-end consacré à Grande-Terre, c’est devant le Carrefour market de Petite-Terre pour d’abord récupérer les produits frais que se donnent rendez-vous les cinq bénévoles du jour, dont aussi Abdallah, Fayel et Djaloud. Pour Oirdi Anli, à l’origine de cette initiative, « Solidarités aux familles démunies », c’est la quatrième édition. La première déroulée à Mamoudzou est partie d’une rencontre : « J’étais avec des potes à Cavani et un petit garçon est venu nous voir pour nous dire qu’il avait faim. Il était 21 heures. Ça m’a touché et je me suis dit qu’il n’était sûrement pas le seul dans cette situation ».

Quatre ans après et comme à chaque fois, tout commence par une cagnotte en ligne créée la veille du ramadan. « Les donateurs offrent ce qu’ils peuvent. Parfois ceux qui n’ont pas les moyens de donner partagent le lien vers la cagnotte sur leurs réseaux sociaux. Tout le monde contribue à son échelle », indique celui qui, comme son beau-frère Fayel ou encore Abdallah, a pris une journée de congé ou à rattraper plus tard au travail, pour être présent.

Pas de porte à porte, la distribution à quelques jours de l’Aïd fonctionne grâce à une liste. Les donateurs ont pu donner jusqu’à deux noms maximums de personnes qu’ils connaissent en situation de précarité et/ou de handicap, en indiquant leur numéro de téléphone et leur adresse. C’est cette liste qui conditionne l’itinéraire des bénévoles. Affublés du même tee-shirt noir avec Mayotte représentée en blanc et le logo de l’initiative, ils partent en direction des différents quartiers de La Vigie, à Labattoir, avant de se rendre à Pamandzi, dernière et septième commune de distribution. Copilote dans l’une des trois voitures, Doulfaou appelle le reste des 210 personnes inscrites : elles sont encore une trentaine à attendre ce lundi.

D’autres familles sur liste d’attente

« On essaie de les rassembler sur un point-relais. Mais pour celles qui sont en situation de handicap, qui sont âgées, on va directement chez elles », poursuit Oirdi Anli. Les volontaires s’appuient aussi sur des intermédaires à qui ils remettent les sacs cabas sortis de leurs coffres de voiture. C’est ainsi qu’une jeune fille a récupéré sur son lieu de stage le sac pour sa mère. Et qu’une dame accompagnée d’une petite fille a pu réceptionner le colis pour son voisin aveugle.

Toujours armée de son téléphone, en absence de réponse, celle qui s’appelle ironiquement la « secrétaire » rappelle ou attend d’être rappelée, jusqu’à temps de pouvoir passer déposer le colis de vivres. Sinon, il reviendra à une famille mise sur liste d’attente, c’est-à-dire la liste des noms indiqués après la clôture de la cagnotte qui n’a pas encore été répertoriée. « Ça leur donne une chance. Même si malheureusement, on ne peut pas aider tout le monde », note l’initiateur, qui a dû fermer la cagnotte une semaine avant la distribution, le temps de recevoir les sous sur son compte et ainsi faire les courses.

7.000 euros récoltés contre 1.000 la première année

Grâce aux 7.000 euros récoltés, chaque sac d’une valeur de 60 euros comprend : des œufs, de la farine fournie par une commerçante, du lait, du poulet, un jus de fruit… Mais aussi une bouteille d’eau, fournie notamment par l’association Lepam. « C’est un record », salue Oirdi Anli, qui avait pu récolter en 2020 l’équivalent de 1.000 euros pour vingt familles, en comptant d’abord sur sa notoriété sur les réseaux sociaux avant que l’action soit plus largement médiatisée par des personnes « qui ont confiance », leur page Facebook et les médias. « Maintenant, c’est le rendez-vous annuel », décrit-il. D’un petit duo de bénévoles la première année, ils étaient une vingtaine ce dimanche.

« Ça permet d’aider les gens », explique Doulfaou qui ne lâche pas la liste des mains. « Surtout pendant la période de ramadan, c’est compliqué, il y a déjà le jeûne toute la journée et certaines personnes ont le strict minimum pour le rompre. » Comme Abdallah, un autre bénévole, c’est la première fois qu’elle participe. « Je suivais l’action de loin en étant en métrople, maintenant je la vois de près », détaille ce dernier. « Quand tu es passé par des moments difficiles, tu comprends, et ça motive pour aider. Il y a tout à gagner en fait. »

Mais Oirdi Anli aimerait créer une association afin de permettre aux entreprises de donner plus facilement, et ainsi pouvoir agrandir la liste et distribuer à plus de monde l’année suivante. Comme à ce petit garçon croisé à Cavani, en 2020, qui, par ricochet, a déjà permis à 184 familles, rien que ce week-end, d’avoir de quoi préparer leur repas de fête.

Chadhouli Youssouf termine le marathon de Paris en 3h48’

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Connu dans le nord de Mayotte pour son implication dans les clubs sportifs locaux, Chadhouli Youssouf a participé au marathon de Paris, ce dimanche 7 avril. Le jeune homme d’Hamjago a bouclé les 42,2 kilomètres en 3h48’43’’, un chrono qui lui permet de finir à la 17.638e place sur les 54.175 participants qui ont pris le départ. « Avec le rythme que je menais, je devais finir en 3h18’ », réagit l’éducateur sportif mahorais. « J’ai de la déception sur le chrono, mais je suis fier d’être « finisher ». » En effet, bien dans le rythme, « Chad » a ressenti une ancienne douleur vers le trentième kilomètre, l’obligeant à baisser la cadence. Finalement, sur la ligne d’arrivée située sur l’esplanade des Invalides, son allure moyenne s’établit de 5:26 minutes/kilomètre. Bravo à lui !

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes