Avec 28 points de moyenne, Sania Toumani martyrise les défenses de Mayotte.
A 22 ans, la jeune sportive Sania Toumani est immanquablement l’une des meilleures joueuses de basket-ball de Mayotte. Son club, le Magic basket de Passamaïnty, vient de réaliser un triplé lors de cette saison 2023-2024 avec zéro défaite. Et l’ailière n’y est pas pour rien. Portrait.
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Sania Toumani avec le nouveau maillot du Magic basket offert par le sponsor de l’équipe, l’hôtel Caribou.
La joueuse de Passamaïnty vient de remporter à la fois le championnat et la Coupe de Mayotte.
Elle enchante le plateau sportif de Passamaïnty depuis des années maintenant. Sania Toumani, l’ailière âgée de 22 ans et qui mesure 1m70, a connu une année 2024 faste puisqu’elle vient d’être sacrée championne de Mayotte et vainqueure de la Coupe de Mayotte. Celle qui est originaire de Passamaïnty a commencé à jour au Magic basket, il y a quinze, en commençant naturellement par l’école de basket du club de son village. « J’ai commencé à jouer depuis toute petite, on m’a intégré dedans et j’y ai pris énormément de plaisir », déclare celle qui oublie sa timidité sur les terrains. Avec son numéro 5 sur le dos, elle a toujours été la meilleure marqueuse de l’île dans toutes les catégories, ayant fait deux saisons successives sans aucune défaite en cadette (U18). Elle est devenue la meilleure joueuse de l’équipe première dès l’âge de 15 ans. Elle tourne à 28 pts en moyenne depuis, une performance unique dans le championnat féminin.
Assidue aux deux entraînements par semaine, elle se rend souvent seule au terrain de basket qui ne se trouve pas loin de chez elle pour faire des entraînements supplémentaires afin de s’améliorer. Profitant de sa taille et ses qualités de drible, elle n’hésite pas à aller provoquer les fautes ou à prendre le meilleur en un contre un. Sa précision lui permettant de tenter les shoots de trois-points et sa bonne défense en fait une joueuse très complète. Dotée d’un bon esprit d’équipe, elle n’hésite pas à transmettre son envie de gagner.
Un palmarès impressionnant
Sur les terrains, ses prestations ont fait du Magic basket une machine à gagner. En 2019, outre une deuxième Coupe de Mayotte en catégorie cadette, elle atteint la finale de la Coupe de Mayotte seniors et fait partie du cinq majeur de la sélection de Mayotte seniors lors des Jeux des Îles de l’océan Indien qui se sont déroulés à Maurice. Elle a 16 ans seulement. En 2020 et en 2023, elle permet par deux fois à Passamaïnty de gagner la Coupe de France régionale. Et même si son équipe a été battue par les Réunionnaises de la Tamponnaise basket-ball (TBB) en finale de l’océan Indien (81-65), elle s’est à nouveau démarquée en plantant 38 points, soit plus de la moitié des pions de son équipe.
Marie Guévenoux, ministre déléguée des Outremer, reçoit les élus mahorais, la veille de la réunion avec l’Élysée qui a eu lieu, le vendredi 17 mai. (Compte X Marie Guévenoux)
Propositions, discussions, tractations, et au final abandon ? Le double projet de loi Mayotte est de nouveau mis au placard par les ministres du gouvernement de Gabriel Attal qui doivent tout lâcher pour repartir en campagne. Prévu initialement ce jeudi, le séminaire gouvernemental sur le sujet été finalement annulé en début de semaine.
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En février, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outremer, ajoutait la suppression du droit du sol au projet de loi Mayotte.
Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, se dit « inquiet quant à la suite qui va être donnée à ce projet de loi ».
« C’est le temps de l’amour. Le temps des copains. Et de l’aventure », chantait Françoise Hardy, disparue ce mardi à l’âge de 80 ans. Bénéficiant d’une union de toutes les composantes politiques de Mayotte, le double projet de loi faisait encore l’objet de discussions dans les ministères, ces derniers jours. Emmanuel Macron devait présenter une version aux élus mahorais au cours du mois de juin pour approbation. Mais cette aventure a pris fin cette semaine. La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République, à la suite de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, est un coup de massue pour Mayotte qui en devient une victime collatérale. « Tous les travaux engagés ont été immédiatement suspendus. […] Cette situation inattendue vient rajouter un degré de complexité supplémentaire au projet », explique Ben issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, lors de la dernière réunion du conseil, ce mercredi matin.
Ces rencontres d’étape n’ont jamais eu lieu. Empêtrés dans la crise néo-calédonienne, le gouvernement et Emmanuel Macron ont vu le plan être chamboulé très vite. Seuls les rendez-vous ministériels ont pu s’enchaîner, sans toutefois que les représentants des ministères ne donnent beaucoup d’indications sur la future loi. « On est là et on raconte un peu la même chose », a constaté le sénateur Saïd Omar Oili, qui fait tout de même campagne « pour donner une majorité au président de la République ». Les derniers rendez-vous ont pu se faire en début de semaine, nous confirme Maymounati Moussa Ahamadi, la conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir et co-rapporteuse de la contribution du territoire. Mais ceux du reste de la semaine, dont le séminaire gouvernemental de ce jeudi, ont été annulés.
« Pas d’autre solution que d’attendre »
Concernant l’avenir, la dissolution comporte une autre problématique dorénavant pour le double projet de loi. Que ferait un gouvernement aux couleurs du Rassemblement national ou d’une gauche unie ? Reprendra-t-il les travaux ou laissera-t-il la loi de nouveau au placard ? « Je suis inquiet quant à la suite qui va être donnée à ce projet de loi. Personne ne peut garantir qui va aujourd’hui gouverner la France au mois de juillet », déplore Ben Issa Ousseni. Selon lui, et malgré les promesses faites aux Forces vives de retrouver leurs revendications dans le texte, une reprise du mouvement social n’est pas à l’ordre du jour. « Je crois que le territoire vit cette difficulté comme tout le monde. Les Mahorais savent aussi qu’on n’a pas d’autre solution que d’attendre les votes pour reprendre les travaux, en espérant que ceux qui seront au gouvernement s’inscrivent dans la logique d’une loi Mayotte », souhaite l’élu Les Républicains.
Le président du Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte), Abdou Dahalani, est plus pessimiste. Il « trouve qu’on n’a aucune certitude sur le calendrier de relance ». Il préfèrerait d’ailleurs une autre stratégie. « Beaucoup de dispositifs qui nous concernent ne demandent pas une loi. Donc il faudrait travailler avec les directions ministérielles pour prendre ces mesures par des décrets », fait-il remarquer. Au sujet du projet de loi, il voit que « tout le monde en parle, mais on ne sait pas ce qu’il y a dedans. On ne sait pas non plus ce que l’Assemblée nationale (N.D.L.R. dont la configuration changera au second tour des élections législatives, le 7 juillet) va en faire ».
Ce jeudi soir, la Société mahoraise des eaux indique que l’eau est "non-conforme" à Bouyouni, Longoni, Kangani et Trévani.
« Des analyses font état ce jour d’une non-conformité de la qualité de l’eau à Bouyouni. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution pour garantir la potabilité de l’eau consommée sur le réseau », prévient la Société mahoraise des eaux (SMAE), ce jeudi soir. Quatre villages sont concernés, Longoni, Kangani et Trévani dans la commune de Koungou, et le village voisin de Bouyouni, dans la commune de Bandraboua.
Si l’origine de cette non-conformité n’est donnée, il est demandé « à l’ensemble de la population de ces villages de faire systématiquement bouillir l’eau », une mesure prise en cas de contamination bactériologique. En effet, « l’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. L’eau bouillie peut ainsi être utilisée pour boire, faire à manger et se brosser les dents, sans aucun danger pour la santé », précise le communiqué. En outre, cette eau être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures. Des contrôles vont être effectués dans cette zone pour « suivre l’évolution de la situation ».
Après Passamaïnty, M’tsangamouji et Koungou, un nouveau foyer de contamination au choléra a été découvert à Tsoundzou 1. Santé publique France comptabilise 18 cas en une semaine dans le village au sud de Mayotte. Alors que la commune de Koungou était la plus touchée, plus aucun cas n’y a été identifié depuis le jeudi 6 juin. Santé publique France révèle que la maladie se concentre davantage sur Mamoudzou. « Dans la plupart des cas, il s’agit de personnes vivant dans des quartiers précaires avec des difficultés d’accès à l’eau potable et des défauts d’assainissement, favorisant la diffusion de la maladie. Comme dans les foyers de Koungou et M’tsangamouji, la très grande majorité des cas déclarent utiliser de l’eau de rivière pour leurs besoins quotidiens (boisson et/ou hygiène corporelle). Cette situation est partagée avec plusieurs autres quartiers informels de certaines communes de Mayotte : non-raccordement des foyers à l’eau potable, absence d’évacuation des eaux usées, partage de latrines, notamment », note l’établissement public.
Sur l’ensemble du département, du 18 mars au mardi 11 juin, il y a eu 166 cas confirmés (162 confirmés et quatre cas probables). Quinze ont nécessité des soins de réanimation, alors que deux décès ont été enregistrés, une petite fille de 3 ans à Koungou et une femme de 62 ans à Cavani. Les recommandations restent « d’observer les règles d’hygiène et de propreté de base, notamment le lavage des mains après le passage aux toilettes et avant la préparation des repas, éviter l’usage et la consommation d’eau non contrôlée et ne pas consommer les aliments ayant été manipulés par les personnes malades ». « En cas de voyage dans ces zones endémiques, le respect des mesures d’hygiène (hygiène alimentaire avec consommation d’aliments cuits et chaud, d’eau en bouteille capsulée, éviction des glaçons, et lavage des mains) reste la meilleure des préventions. »
C’est désormais officiel. Dans une vidéo publiée sur X ce jeudi 13 juin, le député sortant Mansour Kamardine du parti Les Républicains a annoncé sa candidature aux élections législatives dans la deuxième circonscription de Mayotte. « Nous vous proposons de nous donner votre confiance pour poursuivre le travail entrepris jusqu’ici, pour apporter les réponses auxquelles notre île a besoin », a-t-il déclaré depuis Paris.
L’ancien maire de Sada a été élu pour la première fois député en 2022, quand Mayotte ne comportait qu’une seule circonscription. Battu par Abdoulatifou Aly en 2007, puis Ibrahim Aboubacar en 2012, il a retrouvé son siège en 2017 dans la deuxième circonscription de Mayotte.
La quarantième édition de la course de pneus était prévue pour dimanche 30 juin à Mamoudzou, soit le jour du premier tour des élections législatives. Afin de l’organiser plus sereinement, l’agence Angalia et la ville de Mamoudzou ont pris la décision de reporter l’événement au dimanche 1er septembre. Le programme de la journée restera le même, avec les départs dès 14h (départ au rond-point du Baobab et l’arrivée fixée à la place Zakia Madi). Les actuelles inscriptions sont arrêtées et les bulletins d’ores et déjà déposés dans les urnes ne seront pas comptabilisés pour le tirage au sort. Une nouvelle campagne d’inscription aura lieu en août.
Pour aller vite, maître Erick Hesler avait choisi de passer par un référé-liberté pour faire annuler l’arrêté préfectoral qui a entrainé la fermeture du bar-restaurant Chez Cousin, le 31 mai, et avait pu plaider au tribunal administratif, mardi après-midi. La décision est rapidement tombée, ce mercredi. « C’est ce que j’ai craignais. Le juge ne s’est pas intéressé au fond. Il estime que ça ne relève pas d’un référé-liberté, mais d’un référé-suspension », a réagi l’avocat du gérant de l’établissement situé à M’tsapéré. Il travaille donc sur un nouveau dossier à présenter rapidement et dans lequel il tentera de démontrer qu’il s’agit « d’un règlement de comptes » entre son client et un voisin travaillant à la préfecture de Mayotte, qui s’est avéré mécontent du bruit. L’audience pourrait se tenir « dans une dizaine de jours ».
Le service concurrence, consommation et répression des fraudes de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets) de Mayotte, a réalisé des contrôles sur les produits Multani Mati qui concluent à leur non-conformité. En effet, ces produits sont néfastes pour la santé en raison de la présence de métaux lourds (plomb, nickel, baryum, cobalt et zirconium) qui sont des substances dont la présence est interdite dans les produits cosmétiques mis sur le marché de l’Union Européenne.
Pourtant, ces produits sont achetés par la population locale pensant que cette argile est faite d’agents nettoyants naturels qui « apaise et adoucit la peau». Au contraire, les métaux lourds présents dans la patte peuvent produire des irritations cutanées, des allergies, voire des effets toxiques à long terme.
Les autorités alertent les consommateurs sur les dangers qui impliquent l’application de ces produits et les invitent à ne pas les utiliser.
Le 13 juillet, aura lieu l’exposition-vente Made in Mayotte à l’AaDTM (L’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte) à Mamoudzou organisé par l’association éponyme. Les inscriptions pour les artisans, associations et agriculteurs sont ouvertes jusqu’au 15 juin. Il reste encore quelques places.
Pour cette édition, en plus de l’installation de la boutique éphémère, les artisans exposeront des pièces uniques sur le thème de la course de pneu.
Le pôle culturel de Chirongui, le paradis des Makis et la MJC de Kani-Kéli organisent la toute première édition du «Zawadi Festival». Ces trois acteurs culturels et membres actifs du collectif Les Arts Confondus, s’associent pour créer et porter une programmation pluridisciplinaire dédiée à la jeunesse et aux familles, qui se déroulera du mercredi 26 au dimanche 30 juin en itinérance à Chirongui, Kani-Kéli et Dembéni. Le festival proposera une programmation pluridisciplinaire avec de la danse, du théâtre, du conte musical, du cirque et du hip hop sur des après-midis, des soirées et en week-ends en parallèle avec une programmation scolaire au cœur des établissements.
L’événement présente la richesse et la diversité de Mayotte et sera en itinérance sur des espaces publics, des structures dédiées et des établissements scolaires. Avec plus de 15 représentations et 6 compagnies et associations artistiques, c’est un temp fort commun qui signe la clôture de la saison culturelle 23-24 du pôle culturel de Chirongui et le lancement des activités culturelles des vacances des trois structures.
Le samedi 15 juin, le Département de Mayotte et ses partenaires sociaux organise une journée de sensibilisation sur le thème de la maltraitance des personnes âgées et adultes en situation de handicap. Cela aura lieu de 8h à 16 h, sur la place Sicotram, à Chiconi. Cette initiative a pour objectif de prévenir, d’informer et de sensibiliser la population de Mayotte à la lutte contre la maltraitance des personnes âgées et des adultes en situation de handicap. Il s’agit de faciliter les signalements et de garantir une réponse adaptée, respectueuse de la diversité des familles et des individus concernés. Au programme de cette journée : des animations et ateliers interactifs, des débats et tables rondes, ainsi que des interventions d’experts et témoignages.
La déchetterie mobile de la communauté d’agglomération du Grand Nord sera déployée, le samedi 15 juin, de 8h à 12h sur le remblai de Bandraboua. Quatre bennes seront positionnées afin de récupérer les déchets suivants : déchets verts, encombrants, ferraille, déchets électroménagers et ampoules. L’apport volontaire des déchets est gratuit. Plus d’informations sur la page Facebook : Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte.
Dans le cadre des actions du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), de la Politique de la Ville et cohésion sociale, la commune de Tsingoni organise jusqu’au mardi 27 juin de 9 h à 16 h, des stands d’information « au dépôt de plainte » dans différents quartiers. Des professionnels apporteront conseils et informations et sensibiliseront au dépôt de plainte. Ce 13 juin, les stands seront présents à Tsingoni place de la mosquée de 9 h à 12 h et l’après-midi à Marakagna. Le 18 juin, des interventions auront lieu toute la journée au collège de Tsingoni et le 27 juin sur la place publique de M’roalé.
Un « marché festif » est organisé par la communauté d’agglomération de Dembéni et de Mamoudzou, le samedi 22 juin, au marché couvert d’Hajangoua, de 8 h à 13 h. Le marché d’Hajangoua met en valeur les productions artisanales et agricoles de notre territoire. Cette deuxième édition vous propose une balade gourmande et musicale, à travers des stands de la gastronomie mahoraise et des grillades, des jeux pour enfants et une scène musicale avec les artistes Djamila et Chaldi.
Estelle Youssouffa, députée sortante de la première circonscription de Mayotte, a annoncé se représenter.
Après l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale et de la tenue d’élections législatives anticipées, les figures politiques mahoraises s’organisent pour présenter leur candidature avant le dimanche 16 juin, 18h. Tour d’horizon de ceux qui devraient se présenter devant les Mahorais, le 30 juin, au premier tour.
Jusqu’à la fin de l’année 2030, une dérogation permet aux médecins hors Union européenne de venir exercer à Mayotte pour pallier le sous-effectif. Les métiers de chirurgien-dentiste ou sage-femme sont aussi concernés.
Une loi de décembre 2023 autorise des médecins venant de pays hors Union européenne et sans qu’ils n’aient de diplôme français à exercer à Mayotte. Ce mercredi matin, le conseil départemental de Mayotte a approuvé avec une légère majorité la délibération sous réserve que ce soit l’ordre des médecins qui donne l’autorisation d’exercer.
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De gauche à droite, Zaounaki Saindou, conseillère départementale, Zamimou Ahamadi, cinquième vice-présidente du Département, Ben Issa Ousseni, président du Département de Mayotte, Mohamed El Had, DGS par intérim, et Bibi Chanfi, deuxième vice-présidente du Département.
L’opposition départementale approuve la venue de médecins étrangères, mais veut un processus plus exigeant. De gauche à droite, les conseillers départementaux Mariam Saïd Kalame, Hélène Pollozec, Laïni Abdallah Boina, Daniel Zaïdani.
De gauche à droite, les conseillers départementaux El Anrif Assani, Saindou Attoumani et Soihirat El Hadad se sont rangés du côté du président de la collectivité sur cette question.
Le problème d’attractivité du centre hospitalier de Mayotte s’est invité à la séance plénière du conseil départemental de Mayotte de ce mercredi matin, qui vient d’entrer en période de réserve électorale*. En effet, les conseillers départementaux étaient appelés à statuer sur une dérogation en vigueur jusqu’au 31 décembre 2030 qui implique que « les directeurs généraux des agences régionales de santé de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de Mayotte ainsi que le représentant de l’État à Saint-Pierre-et-Miquelon peuvent autoriser un médecin, un chirurgien-dentiste ou une sage-femme, ressortissant d’un pays autre que ceux mentionnés au 2° du même article L. 4111-1 ou titulaire d’un diplôme de médecine, d’odontologie ou de maïeutique, quel que soit le pays dans lequel ce diplôme a été obtenu, à exercer dans une structure de santé située dans leurs ressorts territoriaux respectifs », comme l’indique le code de la santé publique.
Il s’agit là de l’adaptation mahoraise d’un dispositif qui existe dans les Antilles depuis la crise du Covid-19. Confrontées à des problèmes de sous-effectif dans leurs hôpitaux, Guadeloupe, Guyane et Martinique ont pu ainsi faire appel à ces médecins étrangers. Soumis à un manque similaire, l’archipel mahorais va suivre. Selon le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, « ce dispositif a fait ses preuves ailleurs » et rappelle que la demande vient du territoire mahorais. « Avec les difficultés, la fermeture de services dans les centres du nord et du sud de Mayotte, je crois que si on utilise ce dispositif correctement, cela peut pallier nos difficultés », défend-il, admettant qu’il pense plutôt faire venir des médecins indiens sur le territoire.
« Des médecins dont on ne veut pas ailleurs »
Les élus, y compris de la majorité, sont divisés sur ce sujet. Zamimou Ahamadi, vice-présidente en charge des finances, dit « être partagée » et a peur « des abus ».« Nous, on exige qu’il y ait une clause pour que ces médecins soient soumis aux mêmes conditions de recrutement qu’en métropole », défend Mariam Saïd Kalame, le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui. Son collègue de l’opposition, Daniel Zaïdani, acquiesce. « Lorsqu’on se rend à l’hôpital, il y a une question qu’on ne devrait pas se poser. A savoir, est-ce que le médecin qui va prendre en charge mes enfants ou moi-même est compétent ? », note l’élu de Pamandzi, qui réitère sa demande qu’au moins une première année d’études de médecine puisse être faite sur le territoire mahorais, afin de favoriser la formation locale.
Sur la question des compétences, Abdoul Kamardine, conseiller départemental du canton de M’tsamboro, se veut rassurant. « Il faut qu’on fasse confiance au système sanitaire. Ils ne vont pas nous envoyer des médecins qui n’ont pas les fondamentaux. […] Il n’est pas dans l’intérêt du ministère de la Santé de nous envoyer des bras cassés », fait-il remarquer. Ce n’est pas l’avis plutôt tranché du Abdou Dahalani, le président du Cesem (Conseil économique, social et environnemental de Mayotte), qui s’est exprimé en début de semaine. « On prend le risque qu’on nous refourgue des médecins dont on ne veut pas ailleurs », alerte-il. Lui préfère un système qui ressemble un peu à ce qu’il se fait déjà, mais dans une version un peu plus organisée, avec une rotation constante de même médecins expérimentés sur le territoire. « C’est un dispositif qui existe déjà sur les territoires ruraux. »
Contre une décision rendue par l’ARS
Le conseillers voient un autre problème dans le processus mis en place dans le code de la santé publique, car c’est l’Agence régionale de santé qui donne l’autorisation au praticien d’exercer son territoire. Hélène Pollozec et Mariam Saïd Kalame rappellent que c’est l’ordre des médecins qui en a le pouvoir en métropole et défendent que ce principe soit adopté à Mayotte. « Comme nous tous ici, les personnes à l’ARS n’ont pas la capacité d’évaluer. L’ordre n’est pas consulté, pourtant, à part des médecins, personne n’est en capacité d’évaluer d’autres médecins », estime la première.
Ben Issa Ousseni a approuvé l’idée et une réserve a été rajoutée à la délibération. « Je propose que nous donnions un avis favorable sous réserve que ce soit l’ordre des médecins qui valide le recrutement de ces personnes », offre-t-il comme alternative. Celle-ci a été prise, mais en recueillant qu’une légère majorité des voix.
*Côté manifestations, et hormis « Mayotte Terre de Jeux » organisé ce samedi à Paris, les événements du conseil départemental sont placés en stand-by. La collectivité rentre dans une période de réserve électorale avec les élections législatives, les 30 juin et 7 juillet.
Ben Issa Ousseni veut tout verrouiller
Il n’est pas rare pendant les séances publiques du conseil départemental de Mayotte que les élus d’opposition activent leurs téléphones et filment leurs interventions dans l’hémicycle Younoussa-Bamana. Et le procédé utilisé par l’opposition n’a pas l’air pas du goût du président de la collectivité, alors que le Département de Mayotte est une des rares collectivités départementales qui ne retransmet pas ses travaux. « Les vidéos de séance ne peuvent être publiées qu’à partir du moment où la séance est close. C’est-à-dire à la séance d’après », rappelle-t-il. Celui-ci ne veut pas non plus que des rapports et des projets de délibération « circulent en-dehors de nos murs ». « Il ne peuvent pas être communiqués avant signature du procès-verbal. Ce sont des utilisations frauduleuses de nos documents », argue-t-il.
Dans le cadre de la semaine de la santé sexuelle, l’ARS en partenariat avec l’association Nariké M’sada organisait un dépistage, ce jeudi 6 juin.
Depuis 2022, Mayotte fait face à une recrudescence des cas de VIH (virus de l’immunodéficience humaine). L’accès au dépistage et aux soins est entravé par le contrôle de l’immigration clandestine mais aussi par la précarité des populations vivants à Mayotte. Face à ces obstacles, des acteurs de santé publique se coordonnent pour développer le dépistage.
L’infectiologue Mohamadou Niang qui travaille au centre hospitalier de Mayotte se dit « très inquiet de la circulation du VIH » et du nombre de cas qui explose.
Assises à l’ombre, jeudi 6 juin, des femmes attendent leur tour pour se faire dépister. Dans le camion itinérant de dépistage, garé devant la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), une salariée de Nariké M’sada, l’association de lutte contre le sida, réalise un test rapide d’orientation diagnostique (trod). L’événement est organisé par l’Agence régionale de santé (ARS) dans le cadre de la Semaine de la santé sexuelle du 3 au 9 juin.
Alors que le nombre de cas de VIH explose à Mayotte, il y a urgence à dépister. En septembre 2023, l’infectiologue Mohamadou Niang a lancé l’alerte VIH sur le territoire. « Nous sommes très inquiets de la circulation de la maladie. En 2019, quand je suis arrivé au centre hospitalier de Mayotte, on comptait 275 cas de personnes vivants avec le VIH. Actuellement, nous en sommes à 560 », décrit le chef de l’unité maladies infectieuses. En 2016, trois patients atteints du sida – c’est-à-dire le dernier stade de l’infection par le VIH- étaient suivis par le centre hospitalier de Mayotte (CHM). Désormais, ce nombre a été multiplié par quatre. « Et ces données sont seulement la partie apparente de l’iceberg », s’alarme-t-il.
La peur des contrôles de la PAF
Pour casser la chaîne de contamination, il faut dépister massivement. Mais celui-ci est entravé par plusieurs facteurs. Pour les personnes en situation irrégulière, il faut se rendre au CHM à Mamoudzou, seul lieu où elles peuvent se faire dépister. « Certaines renoncent à se déplacer jusqu’au CHM car elles craignent d’être contrôlées par la police aux frontières (PAF) », explique docteur Niang. « Parfois, certains de mes patients séropositifs renoncent au système de soins faute de moyens. Les personnes sans papiers doivent venir le chercher au CHM, mais si leur titre de séjour arrive à expiration, elles peuvent préférer mettre fin à leur traitement plutôt que de prendre le risque de se faire contrôler par la PAF. » Or, en cas d’interruption du traitement, elles risquent de contaminer le partenaire. L’infectiologue préconise donc plutôt « de leur permettre de récupérer leur traitement antirétrovirale (ARV) directement en pharmacie à proximité de leur domicile, comme c’est le cas pour les affiliés sociaux ».
La précarité sociale constitue l’autre obstacle majeur au dépistage, associée à l’absence de transports en commun. Les structures de dépistage essentiellement situées à Mamoudzou obligent les habitants du nord et du sud de Mayotte à prendre un taxi pour aller se faire dépister. « Pour une personne qui vit à l’autre bout de l’île, cela peut lui coûter jusqu’à seize euros de taxi aller-retour. Quand on sait que 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, le dépistage n’est même pas envisageable », souligne Moncef Mouhoudhoire, le directeur de l’association Nariké M’sada. Un constat partagé par l’infectiologue Mohamadou Niang : « Pour une partie de la population qui arrive à Mayotte, la première préoccupation, c’est de se nourrir. Pour certaines qui sont séropositives, faire le traitement est secondaire, elles n’en n’ont pas les moyens ».
Simultanément au dépistage, Moncef Mouhoudhoire estime qu’il faut renforcer en urgence l’accès à la contraception à Mayotte. L’accès aux préservatifs « n’est pas garanti dans le plus jeune département de France. Il y a un business à créer pour en mettre à disposition dans les lieux de vie nocturne. A 2h du matin, en sortant d’un bar, si on se demande où est-ce que je peux trouver un préservatif, on doit avoir une réponse », affirme-t-il.
Actuellement, l’ARS mène une campagne de distribution de préservatifs gratuits dans l’ensemble de Mayotte en particulier dans des lieux très fréquentés par les Mahorais, entre autres dans les magasins Douka Bé et dans les salons de coiffure.
Un croissant de lune ayant été observé, vendredi soir, le douzième mois du calendrier lunaire (Dhou al-hijja) a donc débuté samedi. Ainsi, le Grand cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, « conseille aux musulman(e)s de jeûner du samedi 8 au dimanche 16 juin (et particulièrement le jour d’Arafat le samedi 15 juin) ». De ce fait, l’Aïd El-Kébir, jour férié à Mayotte, a été fixé au lundi 17 juin.
L’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) de Mayotte présente les tendances conjoncturelles concernant la situation économique et monétaire de Mayotte au premier trimestre 2024. Il y a eu un ralentissement de la consommation des ménages à cause des blocages qui ont engendré une baisse drastique de la fréquentation des commerces, mais aussi une difficulté d’approvisionnement dans les boutiques. Suite aux barrages qu’a connu Mayotte durant plusieurs semaines et qui ont été levés en mars, les chefs d’entreprises ont pu reprendre leurs activités. On note quand même que l’inflation a connu un rebond au premier semestre soit une augmentation de 1,4% et 3,1% en glissement annuel (2,3% au national). La consommation des ménages sur un an a diminué de 23,2% pour les importations de produits courants et de 21,1% pour les importations de biens d’équipement des ménages. Néanmoins, l’Iedom fait état de perspectives plus optimistes pour le deuxième trimestre 2024, avec une activité en progression et une amélioration des trésoreries des entreprises.
La Barcelona Girls Cup 2024 est un tournoi international de football féminin qui se déroule dans la région de Salou et Cambrils (dans la province de Tarragone en Catalogne, en Espagne). Cette année 2024 est la première pour l’équipe féminine mahoraise de football, l’AS Jumelles de M’zouazia. Elles ont vécu une expérience unique, durant laquelle elles se sont confrontées à des adversaires de très haut niveau, dont les professionnelles de Lyn Norvège. Malgré cela, elles n’ont rien lâché et ont pu décrocher une ultime victoire face aux Anglaises du Burscough Dynamo (3-1), et ont obtenu la quinzième place sur seize. Les Jumelles de Noussoura Saïd et Minihadji Allaoui ressortent quand même gagnantes puisque ce tournoi a été un moment de partage dans les valeurs du sport, qui a créé des souvenirs. Elles ont été les premières ambassadrices de Mayotte dans cette compétition et l’Europe à Mayotte n’a pas manqué de les féliciter sur ses réseaux sociaux.