Grève au Département : la modification des 1.607 heures/an confirmée
Trophées de l’environnement : Quelle commune sera désignée la plus verte de Mayotte ?
Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Cinq communes ont été retenues pour leurs actions, Bandraboua, Bouéni, Chiconi, M’tsamboro et Mamoudzou.
Bandraboua se dote d’un nouveau point de vue
L’environnement des habitants de Bandraboua est en phase de s’embellir un peu plus. En effet, en juillet dernier, la première pierre des travaux du point de vue d’Handréma a été posée. “Ici, les jeunes se retrouvent pour un voulé le week-end, c’est un lieu de référence pour les habitants. Chaque villageois a un souvenir en lien avec cet endroit”, déclarait alors Rachidi Tarmithili, adjointe au maire de Bandraboua. Avec la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM) qui souhaite reprendre en main la collecte des déchets sur l’intercommunalité, la Ville de Bandraboua a participé à l’élaboration de plusieurs actions de nettoyage cette année.
Bouéni veut la nature au centre de la ville
La commune de Bouéni a à cœur d’être un village où il fait bon vivre. C’est ainsi que cette année, avec la communauté de communes du Sud (CCSud), elle a organisé le concours intercommunal Sud Fleuri. L’objectif de cet événement est d’encourager le fleurissement des espaces publics et ainsi offrir aux habitants un cadre de vie agréable en embellissant leurs quartiers et en favorisant la biodiversité dans les villages. Un cadre que la commune alimente également avec l’organisation régulière de marchés agricoles et artisanaux, ou encore cette année en accueillant la fête de la Nature.
Chiconi s’attache à nettoyer la baie
Chiconi ne cesse de se mettre au défi de rendre la ville plus propre, en organisant notamment le Licoli Chic Challenge. Le principe est de mettre en compétition les écoles de la commune et le collège de Chiconi pour sensibiliser les élèves aux différents stades du traitement des déchets. Dans ce cadre, plusieurs nettoyages de la baie et des plages ont été organisés. Elle a aussi mis en place un “mardi du grand débarras” en avril, permettant aux habitants de venir déposer leurs déchets électroménagers, la ferraille ou encore les encombrants. Une manière d’éviter les dépôts sauvages.
M’tsamboro se lance dans plusieurs travaux
M’tsamboro travaille sur différents terrains pour rendre la ville plus agréable. Elle a, entre autres, notamment organisé plusieurs ramassages de véhicules hors d’usage, particulièrement polluants pour la nature. La Ville a également lancé des travaux de gestion des eaux pluviales, mais aussi ceux du city–stade de M’tsahara, qui devrait être livré en janvier 2025. Elle a également fini de construire le banga témoin sur l’îlot Mtsamboro, dans le cadre d’un projet d’aménagement du lieu pour les agriculteurs.
Mamoudzou, plus propre que jamais
Avec la propreté urbaine comme grande cause communale, la Ville de Mamoudzou a entrepris de nombreuses actions afin d’offrir un meilleur cadre de vie à ses habitants. C’est notamment le cas avec Novembre Vert, un nouveau mois d’actions de nettoyage et collecte des déchets. À cette occasion, la Ville a également distribué 5.000 plantes à différents foyers, afin de les sensibiliser à l’importance de la nature. La mairie organise également de nombreuses opérations de nettoyage des quartiers tout au long de l’année, mais aussi des cours d’eau.
Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt
La Chambre de commerce et d’industrie plombée par ses investissements

Seule (parmi les trois chambres consulaires de Mayotte) à avoir eu un parcours peu semé d’embuches depuis sa création, la Chambre de commerce d’industrie (CCI) mahoraise serait, en ce moment, sujette à des difficultés financières. Il est fait état d’un déficit de 2,5 millions d’euros pour la fin d’exercice 2022, un prévisionnel 2023 chaotique et difficile à mettre en œuvre, ainsi que des sommes importantes dues au titre de différents partenariats. Alors que le trésorier aurait démissionné de ses fonctions depuis plusieurs semaines, le président de la CCI Mayotte assume les investissements réalisés, dont notamment la toute nouvelle Technopôle de Mayotte.
A M’gombani, une boîte aux lettres pour libérer la parole

Une boîte aux lettres chargée de recueillir les situations de harcèlement a été inaugurée, ce jeudi, au collège de M’gombani, à Mamoudzou, en présence du recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic. Un outil qui s’inscrit dans un programme national de lutte contre le harcèlement scolaire. Une problématique dont les membres de l’établissement ont souhaité se saisir.

« Ça va permettre aux élèves discrets, ceux qui n’osent pas parler devant les adultes, de pouvoir prendre la parole », énonce l’un des élèves de troisième. Au collège de M’gombani, à Mamoudzou, une boîte aux lettres a été installée dans un but bien précis, lutter contre le harcèlement scolaire. L’objet a été inauguré, ce jeudi, en présence de Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte, et Hélène Pollozec, conseillère départementale du canton de Mamoudzou 3. Disposée dans le sas d’entrée du collège, à proximité du bureau de l’infirmière scolaire et de l’assistante sociale, cette boîte pourra recueillir des témoignages de harcèlement dont les élèves voudront faire part. Une idée qui s’inscrit dans le cadre du programme de lutte contre le harcèlement à l’école (pHARE) établi par l’Éducation nationale. « C’est une volonté du ministre de contribuer à la lutte contre le harcèlement. Les études en neuroscience montrent que la bienveillance est structurante du cerveau et des apprentissages. Donc on doit aussi le prendre en compte », rappelle Jacques Mikulovic.
Libérer la parole
Les parents d’élèves du collège ont tenu à être présents pour cette inauguration. Dans la cour de l’établissement Halidi-Selemani, Moilimo Sarah, représentante des parents d’élèves, explique : « Pour nous, il est essentiel de sensibiliser les enfants. Sur le territoire, la question de la violence est très sensible. Ça se reflète par le harcèlement et le cyberharcèlement. Ce type d’initiative porté par les tripartite, parents d’élèves, équipe enseignante et enfants peut mettre le doigt dessus, sur un sujet encore tabou ». Deux élèves font d’ailleurs état de faits de harcèlement qui ont pu exister dans leur établissement. Une autre, âgée de 12 ans, se dit satisfaite de cette action : « Je pense que c’est bien ce qui a été mis en place. Des élèves n’ont pas la capacité de s’exprimer alors qu’il souffre beaucoup ». Selon une enquête de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) sur le harcèlement publiée en février 2024, 6% des collégiens seraient touchés par des faits de harcèlement. La même adolescente se confie : « Je me suis fait harceler, je n’ai pas eu l’occasion d’en parler. On ne ressent pas les choses de la même manière, mais certaines situations peuvent amener à des cas mortels ».
Nadège Hoarau, principale adjointe au collège de M’gombani, est déterminée à lutter contre ce fléau. « On ne voudrait pas que ça se passe ici. Nous voulons qu’il y ait un cadre serein. Le harcèlement n’est pas quelque chose d’anodin. On souhaite que cette journée soit le début de quelque chose. On veut que tous nos élèves disent : « non au harcèlement ». »
*Les noms des élèves ont été anonymisés.
« On n’utilise pas suffisamment le fait d’être le département le plus ensoleillé »
Les enjeux autour de la décarbonation des îles de l’océan Indien étaient au programme de la dernière conférence du Forum économique de la région, ce jeudi 7 novembre, à la Technopôle de Mayotte, à Dembéni. Les experts invités ont dressé un tableau de la situation à Mayotte, mais aussi des solutions et des projets en cours.
Différents acteurs de la décarbonation des systèmes énergétiques de l’océan Indien étaient réunis, ce jeudi 7 novembre, à la Technopôle de Mayotte à Dembéni, pour partager leurs expertises sur le sujet. Une conférence organisée dans le cadre du Forum économique de l’océan Indien, alors que les îles de la région font face à des défis énergétiques uniques de par leur isolation et leur topographie. Actuellement, elles demeurent très dépendantes aux énergies fossiles pour la production d’électricité et les transports.
À Mayotte, seulement 5 % de l’énergie produite est issue de ressources renouvelables. À l’île Maurice, “ce taux atteint 20 %”, indique Benjamin Vegar, ingénieur des Mines de Douai et gérant de Carbone Ingénierie. “Mais l’impact au kilowatt n’est pas forcément moindre par rapport à Mayotte car Maurice a du charbon dans son mix énergétique, tandis qu’à Mayotte c’est essentiellement du gasoil.”
Sur le territoire mahorais, l’électricité est essentiellement produite par deux centrales thermiques, celle de Longoni (73 MW – mégawatts) et celle de Petite-Terre (38 MW). Les centrales solaires génèrent pour leur part 29,5 MWc (mégawatts-crêtes, utilisés pour décrire la puissance nominale des installations solaires) et le biogaz, 1 MW. Tandis que les besoins vont augmenter d’environ 15 MW d’ici 2028, un projet d’installation de centrale biomasse est en cours pour contribuer à diversifier le mix énergétique.
Accroître la part du solaire
Le territoire veut aussi développer davantage l’énergie solaire. “Dans nos îles, il y a un paradoxe, on a le plus de matières premières, si je peux dire ainsi, mais ce n’est pas là que les technologies sont développées ”, observe Anli Nourdine, chargé de mission énergie au conseil départemental. Une étude pour installer un parc solaire au niveau du lagon est notamment en cours. “On est le département le plus ensoleillé de France mais on ne l’utilise pas suffisamment. Le but est de maximiser le plus possible la ressource qu’on possède”, plaide-t-il.
Pour contribuer à verdir l’énergie, Zahara Mmadi, ingénieure, consultante et gérante du cabinet d’étude Procet, a imaginé la construction d’une bioraffinerie pour Mayotte. Avec la croissance démographique, le volume des déchets va augmenter, or “nous ne pouvons pas continuer à enterrer de l’énergie car pour moi les déchets, c’est de l’énergie”, estime-t-elle. Elle propose donc de transformer les biodéchets en compost et en biomasse algale, à partir des algues, qui ont besoin de CO2 pour leur croissance. La réalisation du projet va débuter en 2025.
Une entreprise mauricienne recycle les panneaux solaires
Les énergies vertes posent aussi la question du recyclage, en particulier pour les panneaux solaires. Face à cela, la Mauricienne Neelam Ramekha a pensé à une solution. Après s’être rendue compte qu’il n’est pas possible de les recycler dans la région, l’entrepreneuse a créé PV solutions, une entreprise qui favorise leur collecte et leur recyclage durable dans l’océan Indien. “Au lieu d’envoyer vos panneaux usagés en France ou en Chine [avec un bilan carbone important, NDLR], nous sommes là pour vous aider dans vos démarches”, souligne-t-elle. L’entreprise promeut l’économie circulaire, des panneaux en moyen état peuvent par exemple être réutilisés. “J’ai vu que beaucoup de places à Mayotte ne sont pas éclairées, ces panneaux usagés suffiraient largement”, illustre-t-elle. Les travaux de la première usine de recyclage commencent l’année prochaine à Maurice.
« On ne s’attendait pas à des matchs aussi serrés et autant de suspense »
Jusqu’au 12 décembre, huit clubs de rugby mahorais sont réunis dans trois provinces (Nord, Sud et Est) qui s’affrontent dans des matchs à XV. Éric Landmann, le président fraîchement réélu du comité territorial de rugby de Mayotte (voir encadré), nous explique l’intérêt de cette coupe des Provinces.
Flash Infos : Quel est l’objectif de cette coupe des Provinces ?
Éric Landmann : Entretenir ou relancer la pratique du rugby à XV à Mayotte. C’est l’essence même du rugby. On renoue aussi avec ce qui était fait dans des temps lointains. L’évolution des mentalités a fait que c’était plus en plus difficile d’avoir assez de joueurs, on a donc proposé cette nouvelle formule de réunir les clubs en provinces. On a suivi l’exemple de la Nouvelle-Zélande (N.D.L.R. les joueurs alternent entre le championnat local et une compétition entre provinces). La deuxième édition a lieu en ce moment et ça a beaucoup de succès. Pour être honnête, on ne s’attendait pas à des écarts aussi serrés. On a du suspense avec des matchs qui se jouent parfois sur la dernière action.
F.I. : Comment ça fonctionne ?
E.L. : Les clubs sont réunis en trois provinces, Nord, Sud et Est. Elles s’affrontent pendant six journées avec des matchs aller-retour. Chaque équipe reçoit donc deux fois. Les matchs se jouent avec deux périodes de quarante minutes. Le vainqueur est désigné aux points, il y en a quatre par victoire, deux en cas de match nul et un pour une défaite. Pour des raisons pratiques, les matchs sont souvent en début de soirée, quand le football libère les terrains. Pour les entraînements, chaque province fait son propre programme.
F.I. : A Mayotte, vous disiez justement qu’il existait des compétitions à XV avant de disparaître. Est-ce une attente particulière des licenciés ?
E.L. : ça l’est d’abord par nostalgie du vieux joueur à XV que je suis. Ensuite, certains joueurs ont fait part de leur intérêt de ne pas séparer du XV, tout en continuant à jouer à VII ou à X, le reste de l’année. Ça s’est fait naturellement. On a dégagé un budget pour aider les clubs à se déplacer en bus, à se faire des t-shirts. On a aussi fourni un jeu de maillots pour chaque province pour renforcer cette cohésion entre les joueurs.
Un nouveau bureau du comité
Vendredi 1er novembre, le comité territorial rugby de Mayotte s’est réuni pour élire son nouveau bureau. Éric Landmann y a été réélu pour une durée de quatre ans pour mener un bureau comptant onze personnes. Il reste ainsi à la tête d’un comité, d’environ 800 licenciés répartis dans dix clubs, qui n’a cessé de se structurer jusqu’à ouvrir son propre pôle de formation à Mamoudzou. Une dizaine de jeunes, venus de toute l’île, l’ont intégré pour sa deuxième année d’existence. Ils suivront peut-être le parcours de Mouslimou Ali. L’ailier mahorais de l’US Salles (Gironde, Nationale 2) a disputé en août le Supersevens, l’élite français du rugby à VII, avec l’équipe du Stade rochelais.
Novembre Vert : un mois placé sous le signe de la propreté à Mamoudzou
La Ville de Mamoudzou organise pour la deuxième année consécutive Novembre Vert, un mois dédié à la propreté urbaine. Cette année, la Ville de Mamoudzou compte faire mieux que les 33 tonnes de déchets et les 24 tonnes d’encombrants et ferrailles ramassés en 2023. Elle prévoit également de distribuer gratuitement 10.000 plantes, contre 5.000 l’année dernière. Plusieurs opérations de nettoyages sont prévus chaque vendredi et samedi matin du mois dans les différents quartiers de la commune. Des plantes seront distribuées chaque dimanche aux habitants. Un nettoyage approfondi des mangroves va également être effectué par les agents techniques de la Ville, et des corbeilles publiques vont être posées. La commune en profite aussi pour lancer une enquête citoyenne en ligne portant sur le sentiment de propreté, à laquelle il est possible de répondre jusqu’au 30 novembre. Le programme détaillé des collectes et l’enquête sont disponibles sur les réseaux sociaux et le site internet de la Ville de Mamoudzou.
Les gendarmes en opération à Kahani ce mercredi
Une importante opération a été menée par la gendarmerie de Mayotte ce mercredi, de 16h à 19h, dans les quartiers d’habitats informels du secteur de Kahani, dans la commune de Ouangani. Des individus ont caillassé les gendarmes dans le but de les empêcher de progresser dans la zone. Neuf interpellations ont eu lieu.
L’Etat va faire un effort de 141 millions d’euros pour Corsair
Un effort global de 141 millions d’euros devrait être fait par l’Etat en faveur de Corsair, dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2025, selon nos confrères du “Canard enchaîné” et du “Quotidien de La Réunion”. La compagnie devrait bénéficier de 103 millions d’euros au titre de l’effacement de dettes publiques (sous certaines conditions) et de 38 millions d’euros de crédit d’impôt dans le cadre de l’acquisition d’un avion. La première faveur provient d’un amendement déposé par le gouvernement, et la deuxième par un amendement déposé par Estelle Youssouffa, député de la première circonscription de Mayotte, au nom du groupe Liot. Le crédit d’impôt concerne plus généralement les investissements dans les Outre-mer, un dispositif qui n’est donc pas réservé qu’à Corsair. La santé économique de la compagnie a subi de plein fouet la crise sanitaire, conduisant à des résultats de -111 millions d’euros en 2021-2022 et de -37 millions d’euros en 2023.
Le salon de l’Emploi des Métiers et de l’Attractivité débarque à M’tsapéré
Le vendredi 8 et samedi 9 novembre, le Salon Mayotte Recrute 2024 se tient au plateau couvert de M’tsapéré, à Mamoudzou. Au total, les jeunes, les demandeurs d’emploi et les professionnels peuvent échanger avec les trente-trois exposants présents pour l’occasion. Au programme, des ateliers, des moments d’échanges avec des recruteurs. Et pour ceux qui ne seraient pas sur place, le salon se passe aussi en ligne.
Les habitants font une « grève du chômage » à Tsingoni
C’est un mouvement national un peu spécial sur lequel la commune de Tsingoni a décidé de s’aligner : ce jeudi 7 novembre, c’était la journée de la « grève du chômage », qui vise à manifester contre le chômage de longue durée. Et une cinquantaine de personnes, venues de quatre villages de Tsingoni, ont marché à Combani pour faire entendre leur voix. Les demandeurs d’emploi de longue durée et les bénéficiaires de minimas sociaux ont pu parler de leur situation et de leurs difficultés.
Un tournoi de football avec 3.000 euros à la clef
Le 11 novembre, au gymnase Jean-François Hory à Mamoudzou, l’association Amani organise « 1Vaincu », un tournoi de football qui souhaite promouvoir l’inclusion et la diversité par le sport. Les règles du tournoi imposent deux joueuses par équipe. Les matchs dureront cinq minutes. La victoire est acquise au premier but. Les tirs au but décideront du vainqueur en cas d’égalité. L’équipe gagnante se verra attribuer la somme de 3.000 euros. Renseignement et inscription au 06 39 03 05 56.
Six milliards d’euros de dépenses en moins prévues en 2024
Lors du conseil des ministres de ce mercredi, le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand, et le ministre auprès du Premier ministre, chargé du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, ont présenté un projet de loi de finances de fin de gestion (PLFG) pour 2024. « Le scénario macroéconomique demeure cohérent avec celui annoncé au moment de la présentation du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025 : les dernières informations conjoncturelles disponibles sont en effet compatibles avec une croissance de 1,1 % en 2024 et une inflation de 2,1 %. La prévision de déficit public pour 2024 est également inchangée par rapport à celle du PLF 2025, à -6,1 % du produit intérieur brut (PIB) », est-il noté dans le compte-rendu du conseil. Les dépenses de l’Etat s’établissent à six milliards d’euros en dessous du niveau prévu dans le budget initial pour 2024, « grâce aux efforts de pilotage et de maîtrise de la dépense mis en œuvre dans le cadre de la gestion 2024 ». Outre les efforts déjà réalisés dans le cadre du décret d’annulation du 21 février 2024, la notification de cibles de dépenses par ministère ainsi que le surgel de crédits pour rehausser la réserve de précaution, intervenus à mi-année, permettent d’annuler dans ce projet de loi de fin de gestion 5,6 milliards d’euros de crédits sur le périmètre des dépenses de l’Etat. Au total, les trois–quarts des seize milliards d’euros de crédits mis en réserve ne seront pas consommés.
Le projet intègre, toutefois, des dépenses non prévues comme le milliard d’euros promis à la Nouvelle-Calédonie, « des crédits supplémentaires aussi prévus sur le budget du ministère des armées pour financer le soutien militaire à l’Ukraine et les opérations extérieures », ainsi que « des moyens additionnels pour le financement de dépenses de soutien aux plus vulnérables, notamment les bourses sur critères sociaux pour les étudiants, l’allocation adulte handicapés (AAH) et l’accueil des réfugiés ukrainiens ».
Des non-scolarisations dues « aux tensions sur le bâti scolaire »
La Fondation Jean–Jaurès, un think tank considéré social-démocrate, a publié un article intitulé « L’école dans les territoires ultra-marins, les problématiques de la non-scolarisation ». Ses auteurs Jeanne Belanyi, directrice de l’Observatoire des outre-mer de la Fondation Jean-Jaurès, et Antoine Plancke, professeur en Guyane, analysent “les fortes disparités d’accès à la scolarisation qui sont à l’œuvre en outre-mer, notamment en Guyane et à Mayotte”. Selon eux, la démographie croissante y joue un rôle. D’après un rapport d’information 2023 sur l’évaluation de la loi pour une école de confiance, à Mayotte, “les effectifs scolaires représentent 35 à 40% de la population, contre une moyenne nationale de 18%. La moitié des Mahorais sont âgés de moins de dix-huit ans, soit une proportion plus de deux fois supérieure à la moyenne (22%)”.
D’autres facteurs jouent, par exemple le retard chronique en matière de construction d’établissements scolaires, comme le souligne un rapport sénatorial en 2022 : “le taux de scolarisation est de 77,9% à Mayotte et de 77,7% en Guyane. Il est principalement dû aux tensions sur le bâti scolaire », tensions évaluées à un “retard de dix ans dans la construction d’écoles, de collèges et de lycées “ en Guyane. Les auteurs soulignent aussi l’existence de mesures discriminatoires contre l’inscription d’enfants dans des écoles primaires. “Le Défenseur des droits a fait état de réticences de la part de certaines municipalités à inscrire sur les listes scolaires les enfants de nationalité étrangère, hébergés au domicile de tiers ou dans des quartiers d’habitat informel. Dans plusieurs décisions, le juge administratif a établi l’existence de pratiques discriminatoires consistant à exiger, pour la scolarisation d’enfants étrangers, des pièces justificatives non prévues par le code de l’éducation “.
Les auteurs rappellent que le ministère estime le nombre d’enfants non scolarisés en maternelle à 2.800 en Guyane et à 6.200 à Mayotte.
Le recteur de Mayotte « prend acte » de la réparation de la clôture par les grévistes

La grève des enseignants du premier degré a pris fin, ce jeudi, par un accord entre le syndicat SNUipp et le rectorat de Mayotte. Dans un communiqué, ce dernier affirme que le recteur, Jacques Mikuvolic, « a pris connaissance de leurs revendications concernant les conditions d’attractivité et de travail (effectifs des élèves) dans notre académie ». En retour, il s’engage à relayer auprès du ministère de l’Éducation nationale « les mesures d’attractivité qu’ils préconisent. Dans le même temps, il souhaite rassurer les enseignants du premier degré sur leur liberté pédagogique, même si l’académie préconise des méthodes dans la mesure où cela produit des effets positifs sur les progrès des élèves ».
Concernant l’intrusion, ce mercredi 6 novembre, de grévistes dans l’enceinte du rectorat, Jacques Mikulovic désavoue la méthode. Il prend acte, cependant, « de la réparation de la clôture réalisée par les adhérents du SNUipp et les en remercie. Il considère que le dialogue social doit être constant et de qualité afin de trouver toujours une issue favorable à toute situation de crise ».
Il rappelle d’ailleurs « qu’aucune pression relative à l’engagement syndical ne peut s’exercer à l’égard de quiconque dans le cadre de son activité professionnelle » et espère désormais que « l’accueil des écoliers sera à nouveau assuré dans toute l’académie ».
Un jeune homme meurt poignardé derrière le lycée Bamana ce jeudi
La grève des enseignants continue en petit comité devant le rectorat
Une trentaine de grévistes du syndicat national unitaire des instituteurs professeur d’enseignement général de collège (SNUIPP-FSU) sont pour la deuxième journée consécutive devant le rectorat pour réclamer, notamment, l’augmentation de l’indexation des salaires et l’alignement des allocations familiales. Ce jeudi, les discussions tournaient surtout autour de l’action coup de poing de la veille, lorsque qu’une cinquantaine d’entre eux ont forcé l’entrée du bâtiment, pour essayer de rencontrer le recteur, Jacques Mikulovic. Rivomalala Rakotondravelo, professeur des écoles et co-secrétaire départemental du SNUIPP-FSU précise que l’issue de la grève est encore incertaine, « je ne sais pas encore si on sera là demain ».
Il indique tout de même : « il n’y aura pas de discussions aujourd’hui, [mercredi], nous avons fait améliorer les choses », en faisant référence aux pourparlers tenus avec le rectorat. Si mardi matin, la mobilisation était forte avec 414 grévistes (14,32% du personnel) et six écoles fermées sur le territoire, celle-ci s’est un peu essoufflée, selon les chiffres du rectorat. Ce mercredi matin, elle ne comptait plus que 116 grévistes (soit 12,43% des personnels) et deux écoles fermées à Acoua.
Un rassemblement du collectif des citoyens de Mayotte 2018 à Tsingoni ce samedi
« Arrêter d’offrir toute une série de services aux migrants clandestins »

Président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez dit suivre régulièrement l’actualité mahoraise. Comme d’autres personnalités de la droite, celui qui est un candidat probable pour l’élection présidentielle de 2027 est favorable à la suppression du droit du sol à Mayotte et à une position plus ferme envers les Comores. Interview.
F.I. : Au cours de sa rentrée politique, le président Les Républicains du Département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, estimait qu’un gouvernement formé de plusieurs figures Les Républicains était « une chance pour Mayotte ». Êtes-vous du même avis ?
Laurent Wauquiez : D’abord, la première chose, c’est qu’à chaque fois que Mayotte a progressé, c’est avec la droite républicaine. En 1974, Michel Debré a défendu le rattachement à la France. C’est Jacques Chirac qui a été le premier président de la République à venir à Mayotte (N.D.L.R. en 2001). C’est Nicolas Sarkozy qui a porté la départementalisation et la Rupéisation (N.D.L.R. Mayotte est devenue une région ultrapériphérique de l’Union européenne en 2014). Et si on est honnête, la situation n’a cessé de se dégrader avec François Hollande d’abord, puis avec Emmanuel Macron. Ce lien entre Mayotte et ma famille politique est pour moi fondamental. Je suis venu à Mayotte, je connais bien la situation là-bas, je suis en lien avec les élus. La responsabilité de la droite républicaine, c’est de défendre Mayotte. C’est donc aujourd’hui une chance d’avoir des postes de ministres de l’Intérieur (Bruno Retailleau), de l’Outremer (François-Noël Buffet) ou de Premier ministre (Michel Barnier) tenus par la droite républicaine qui a toujours défendu Mayotte.
F.I. : Deux préoccupations demeurent à Mayotte, l’insécurité et l’immigration clandestine. De quelle manière souhaitez-vous lutter contre ces problématiques ?
L.W. : D’abord, il faut le dire, parce que les habitants de métropole ne mesurent pas ce que vivent les Mahorais et les habitants de Mayotte. Ils ont juste le droit à la sécurité et à la protection contre l’immigration illégale. On a des caillassages de bus scolaires, des forces de l’ordre qui sont attaquées, des médecins qui sont attaqués. La réalité, c’est qu’on a un territoire complètement déstabilisé par l’immigration clandestine qui nourrit l’insécurité. En plus des problématiques d’insécurité, il y a celles des accès aux services publics les plus évidents. A Mayotte, on a des soirs où il n’y a pas d’eau. On a des problématiques pour les enfants de Mayotte d’accès juste à l’école. Tout cela est dû à la déstabilisation folle générée par l’immigration clandestine. Si on veut rester cette dernière, il n’y a qu’une seule solution, il faut stopper l’aimant. Aujourd’hui, le droit du sol fonctionne comme un aimant, qui attire tous les territoires qui sont autour. Il faut donc supprimer ce droit du sol. Tant qu’on n’aura pas fait ça, on ne pourra pas construire l’avenir de l’île. Et je rajoute une deuxième chose, si on veut cet aimant, il faut aussi arrêter d’accueillir et d’offrir un accès à toute une série de services pour les migrants clandestins sur le sol mahorais. L’accès à l’hôpital, à la sécurité sociale sans différenciation et à l’école, tout ça fonctionne comme un gigantesque vase aspirant. Et tous les territoires autour, en particulier les Comores partent vers Mayotte. On ne peut pas aboutir à cette situation qui, en plus, n’est pas bonne pour les Comores, parce que ça vide les Comores et chasse les Mahorais. Il faut reprendre la main, arrêter l’immigration illégale, et on le sait tous, cela passe par arrêter que le territoire devienne aussi attractif pour les autres territoires.
F.I. : La question de la suppression du droit du sol a été justement remise sur la table avec le double projet de lois Mayotte et la récente proposition de loi de la députée Estelle Youssouffa. En tant que président du groupe Droite républicaine, de quelle façon appuierez-vous le double projet de lois Mayotte ?
L.W. : C’est une bataille qui est menée depuis longtemps par Mansour Kamardine. C’est lui le premier qui a porté ce combat sur la suppression du droit du sol. Au niveau de mon groupe politique, je souhaite qu’on puisse reprendre cette bataille. J’ai rencontré personnellement le président du Département de Mayotte, le maire de Mamoudzou (Ambdilwahedou Soumaïla), le président de la fédération des Républicains de Mayotte (Abdoul Kamardine). L’objectif est de travailler sur une proposition de loi qui serait portée avec force par le groupe de la droite républicaine pour faire avancer les choses. On le sait très bien, pour y arriver, cela suppose un changement constitutionnel, mais il y a des améliorations qu’on peut obtenir dès maintenant.
F.I. : Le développement des réseaux de passeurs profite à la fois du conflit diplomatique entre les Comores et Mayotte, et des guerres en Afrique continentale. De quelle manière la France doit-elle aborder la géopolitique dans la région ?
L.W. : Je pense qu’on a été trop laxiste avec les Comores. On a quand même affecté avec l’accord franco-comorien de 2019 150 millions d’euros aux Comores, alors que de leur côté, elles n’ont absolument pas tenu leur parole. Il n’y a pas eu de démantèlement sérieux des réseaux clandestins. Il n’y a pas eu de contrôle maritime, de lutte efficace contre les passeurs. Les Comores refusent même de reprendre une partie de leurs ressortissants. Il y a un moment, il faut que ça s’arrête. Si vous avez tendu la main et que de l’autre côté, il n’y a pas eu de respect de la parole donnée, il faut être beaucoup plus ferme. Ça suffit de tolérer tout et n’importe quoi des Comores. La deuxième chose est que je suis pour un arrêt de toute aide au développement tant que les Comores n’auront pas changé leur attitude. Vous l’avez relevé, il y a également la question du contrôle maritime. Cela joue par rapport aux Comores, mais elle est plus globale par rapport aux guerres en Afrique continentale, des opérations menées sur les toutes les voies de passage maritimes. Je pense à l’opération Atalante au large de la Somalie pour lutter contre la piraterie. Mon souhait est d’avoir une opération à l’échelle de l’Union européenne avec une véritable mission militaire et diplomatique qui permette de reprendre le contrôle sur ses eaux, parce que Mayotte est la première victime de cette géopolitique. On est dans cette région fondamentale du canal du Mozambique, je pense donc que la lutte contre la déstabilisation politique et contre l’immigration clandestine doit être européenne. Cela permettra de protéger Mayotte plus efficacement.
F.I. : Sur le volet de l’immigration justement, Marine Le Pen (Rassemblement national) est très appréciée à Mayotte (elle y a rassemblé 43% des voix au premier tour de l’élection présidentielle 2022). Qu’est-ce qui vous distinguerait ?
L.W. : D’abord, je me suis toujours intéressé à Mayotte. J’y suis venu, je connais l’île et je ne m’en préoccupe pas qu’au moment des élections. Effectivement, Marine Le Pen est impliquée pour Mayotte au moment des élections. Je n’ai pas vu d’initiative portée à l’Assemblée nationale par le Rassemblement national, je n’ai pas vu de travail pour améliorer l’aménagement du territoire, je n’ai pas vu de logique portée par le RN dans les débats budgétaires pour Mayotte. Je me permets d’ajouter quelque chose. Tout le monde se doute bien que le parti et le discours de Marine Le Pen qui consiste avec ses soubassements à donner la priorité à la métropole et pas aux territoires d’Outremer, ce n’est pas ce dont les Mahorais ont besoin. Ils ont besoin d’un discours d’une France qui soit aussi une France de l’Outremer. Ça a été le discours de la droite républicaine. C’était celui de Jacques Chirac ou de Georges Pompidou. C’est ça notre différence. Ce que je veux, c’est que les Mahorais puissent réussir. Je vais prendre un exemple, pour moi, on a un problème d’équilibre. Il faut arrêter l’immigration, parce que l’essentiel des crédits qu’on met sur l’accueil des migrants, on ne les met pas sur des sujets de vie quotidienne des Mahorais et de Mayotte. ll faut qu’on aboutisse enfin à faire sauter cette question du second hôpital. Ce n’est pas normal que les Mahorais doivent aller à La Réunion pour se faire soigner. On a la question de la cité judiciaire, celle de l’aéroport dont il faut s’occuper tout de suite avec le danger de la montée des eaux. Mayotte ne peut pas être le seul territoire français avec un aéroport digne de ce nom. Aujourd’hui, tout l’argent investi à Mayotte est tourné vers l’immigration, alors que je veux le faire tourner vers les Français qui habitent Mayotte. Y compris avec des projets comme le front de mer de Mamoudzou, des équipements sportifs, des crèches, je pense à la liaison maritime qui permettra de relier Mamoudzou sans passer par les routes nationales. Ce territoire a une chance incroyable, c’est une pépite. Les Mahorais se sont battus pour rester Français, je connais leur histoire. Aujourd’hui, c’est une honte, qu’avec les quinquennats Hollande et Macron, la France les abandonne.
F.I. : Si le phénomène fait davantage de bruit dans les autres territoires ultramarins, la vie chère touche également Mayotte. Avez-vous des leviers économiques pour y mettre fin ?
L.W. : Il y a beaucoup de choses sur lesquelles on doit travailler. Il y a d’abord la hausse du prix des billets d’avion qui ne doit pas concerner les ultramarins. Deuxièmement, je suis favorable à des réductions d’impôts pour les investissements dans l’économie mahoraise. Parce que le meilleur moyen de garantir un pouvoir d’achat, c’est créer de l’emploi. On parle d’un territoire où le chômage des jeunes est de 40%. Il faut aussi qu’on ait des contrôles pour organiser une meilleure concurrence dans le secteur de la distribution. Cette absence de concurrence aboutit à l’explosion des prix et ce sont les habitants qui paient le coup de cette vie chère. Je veux également porter la promesse pour Mayotte d’une égalité salariale en 2027.
F.I. : Souhaitez-vous également une réforme de l’octroi de mer comme le promettait Bruno Lemaire, l’ex-ministre de l’Économie ? Comment modifier l’octroi sans mettre en péril les collectivités locales qui en sont dépendantes ?
L.W. : Je suis favorable à cette réforme, mais ma conviction est donner des ressources aux collectivités locales. Parce que si vous réformez l’octroi de mer et que toutes les mairies de Mayotte sont en faillite, qu’il n’y ait plus d’investissement dans les réseaux d’eau qui en ont tellement besoin, plus d’écoles, plus d’équipements culturels ou sportifs, on n’aura pas fait progresser les choses. Donc la réforme de l’octroi, oui, à condition qu’il y ait des ressources pour les communes de Mayotte.
F.I. : La convergence des droits est aussi une demande régulière du territoire. Elle était promise par Nicolas Sarkozy en 2009 (« Il est naturel que la départementalisation se traduise à terme par l’égalité »). Comment et surtout quand la mettriez-vous en place ?
L.W. : Ce que je dis et ce que je souhaite, c’est que ce soit notre programme et notre engagement pour 2027 pour Mayotte. Au fond, il y a trois priorités pour moi. La première est de faire sauter le droit du sol pour stopper l’immigration illégale. La deuxième, c’est tout l’argent économisé en arrêtant de le mettre dans l’immigration illégale, c’est de le remettre dans le développement de ce territoire qui en a tellement besoin. Et la troisième, c’est l’égalité salariale. C’est avec ce programme que je veux me battre pour les Mahorais. Et quand on regarde autour, il y a des exemples. On voit ce que devient Maurice. Mayotte a une chance inouïe. Ça suffit que ce territoire souffre. C’est un territoire merveilleux, une population qui a tellement d’atouts.
F.I. : Comme d’autres départements d’Outremer, Mayotte concentre des lacunes sur son réseau d’eau, ce qui oblige à un rythme actuel d’un jour sur trois sans eau. Que faire pour y remédier ?
L.W. : Il faut d’abord qu’on soit une caisse de résonnance. A Paris, les gens ne le savent pas. Il n’y a pas assez de porte-parole pour Mayotte et c’est pour ça que je voulais faire cette interview, que je parle de Mayotte à l’Assemblée nationale. Il faut qu’on dise qu’au XXIe siècle, en France, il y a un territoire français où tous les soirs, il n’y a pas d’eau. Vous l’avez dit, un ou deux jours sur trois, vous ouvrez le robinet et il n’y a pas d’eau. C’est un gigantesque scandale au XXIe siècle pour un territoire de la République française. Et j’ai souhaité relayer ce sujet auprès de François-Noël Buffet, le ministre de l’Outremer. Pour moi, ça doit être une des priorités. On sait qu’on a principalement trois sujets. La première est qu’il faut investir dans le réseau parce qu’il y a trop de fuites. Et on sait qu’elles aboutissent à des pertes colossales d’une eau si précieuse sur ce territoire. Deuxièmement, il faut des investissements dans des usines de dessalement. Parce que si l’investissement n’est pas fait, on sait qu’on continuera à manquer. Aujourd’hui, on dépend trop des retenues collinaires. Troisième sujet, je veux que la Cour des comptes vienne, regarde tout ça, analyse et explique pourquoi il y a eu des tels défaillances dans l’organisation de l’État. Il faut comprendre ce qui a été mal fait pour pouvoir corriger. Là, on a douze ans de sous-investissements, entre Hollande et Macron, où rien n’a été fait sur un sujet aussi vital.
Un millier d’élèves de toute l’île s’affrontent au cross académique

Ce mercredi matin, des collégiens et lycéens de l’ensemble de l’archipel mahorais ont couru lors du cross académique, organisé par l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) Mayotte à Chiconi. Un rendez-vous annuel célébrant le sport et l’endurance. L’occasion pour les jeunes de montrer leur compétence sportive à l’issue des différents cross d’établissement, et de décrocher une place pour le cross national qui aura lieu en métropole en mars 2025.