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Justice. Smart l’expulsion tant redoutée

 

C’est en présence des forces de l’ordre qu’un petit nombre de salariés de la Smart (Société Mahoraise d’Accolage, de Représentation et de Transit) a assisté, ce matin, à l’audience tant attendue. Pour rappel des faits, la société Smart reproche à la MGC (Mayotte Channel Gateway), promue délégataire de la gestion du port de Longoni depuis septembre 2013, de vouloir outrepasser ses droits de gestionnaire en incorporant également l’outillage du port, close qui n’était, initialement, nullement stipulée dans la délégation du service public (DSP). De son côté, la responsable de la MGC, Madame Ida Nel, représentée aujourd’hui par Maître Jorion, rappelle l’illégalité de la présence de la Smart sur le site portuaire en raison de l’absence d’un quelconque titre d’exploitation.

Vers une sous-traitance de la SMART ?Concédant que la DSP initialement établie par la MCG lors de l’appel d’offres avait été rédigée dans l’urgence, Maître Jorion indique que le code “services auxiliaires des transports par mer” n’étant pas approprié pour une activité restant à quai, il a donc été nécessaire, par la suite, après signature et accord, de changer le code métier des services concernés. “Les codes métiers ne sont pas fixes, cela est totalement légal” rappelle l’avocat qui insiste sur le fait que même si l’appellation manutention n’est pas clairement stipulée dans la délégation de service public, il n’en demeure pas moins que le département “a octroyé de manière large les compétences des activités portuaires de la société MCG impliquant les services annexes”. Souhaitant éviter un rapport de force avec la Smart, comme il y a pu avoir en amont, il nous a été indiqué par téléphone que le but premier de la MGC (titulaire d’une délégation de gestion complète qui a notamment le droit d’expulser les entreprises non agréées d’un titre d’occupation), est de négocier avec l’actuelle société manutentionnaire en question en lui offrant la possibilité de travailler en sous-traitance et ce, de manière légale par le biais de l’attribution d’un titre licite de localité.

Droits outrepassés ou réelle illégalité ? Cela fait presque 40 ans que la Smart existe et évolue sous la gestion de la CCI notamment. Ce titre “manquant”, selon les propos de Maître Bernardo (avocate de la Smart) “qui est pourtant d’une implicite logique quant à sa survivance dans la convention d’occupation sur le port de Longoni a forcément été reconnu légitime dans la mesure où aucune contravention ou demande d’expulsion n’a été établie par le Conseil Départemental ou encore la Préfecture bien au contraire !” (Référence à un procès-verbal de sortie de crise établi par le Département le 22 août dernier stipulant “l’annulation de l’éviction de la Smart sans l’autorisation préalable du Département, autorité concédante”). Les souhaits de Madame Nel quant à l’expulsion de la Smart n’étant nullement encouragés ni validés par le Département, la société manutentionnaire reproche clairement à cette dernière de vouloir faire “cavalier seul en se servant de la DSP dans un but et un profit purement privé”. La Smart qui souhaite conserver les emplois de ses 176 salariés et garder, notamment, le monopole de la manutention portuaire sur Longoni, insiste sur le fait qu’il n’a jamais été question d’une quelconque négociation avec Madame Nel qui a, toujours selon leurs dires, imposé rapidement la notion de sous-traitance au profit de l’élargissement de la marge de manoeuvre de la MCG.

“Nous ne sommes pas réfractaires…” Souhaitant insister sur le fait que la Smart n’est nullement opposée à la modernisation du port de Longoni, Monsieur El Miftah SOUEF (directeur d’exploitation de la Smart) a tenu à dénoncer, à l’issue de cette audience, le caractère illégale de la situation. “Cela se présente comme un match de football, Madame Nel veut à la fois être responsable de la ligue, arbitre et joueur. C’est une véritable situation de juge et partie. Rappelons que les pays qui sont à la fois gestionnaires de ports et de manutention sont tout bonnement des dictatures !”. La société MCG ayant acheté des grues et préformé son personnel à cet effet (avant arrêt négocié avec la Smart en date du 13 et du 20 mai), afin de voir l’activité du port se développer, (grues qui doivent être, selon le communiqué de presse du président du conseil départemental, Monsieur Ibrahim Ramadani, en date du 13 mai 2015, “conduites exclusivement par le personnel de la Smart conformément à la réglementation portuaire en vigueur”) a fait une offre à la Smart proposant à ses salariés de moins de 60 ans d’être repris aux mêmes conditions de contrats. Le délibéré final quant à l’expulsion ou non recevable de la société Smart sera rendu public le 9 octobre prochain.

MLG

 

 

 

Edito. Ce que j’en pense … Embouteillages, un problème de plus à résoudre

Les embouteillages débordent désormais aux premières heures du jour, obligeant beaucoup à se lever avant le soleil. En soirée aussi, les voitures se suivent, lentement, inlassablement, pour regagner les domiciles, et même durant les week-ends des files se forment. Et cela sans compter le moindre accrochage, le plus petit accident, la plus infime manifestation, les boulangeries sans parking, les barrages inopinés, les caillassages spontanés…

Le Plan d’aménagement et de développement durable (PADD), qui, en 2004, traçait notre avenir jusqu’en 2017, envisageait deux pistes pour résoudre cette problématique des transports. Il y avait tout d’abord l’absence de construction de nouvelles routes, de rocades, “pour ne pas créer d’appel d’air” et ne pas inciter les habitants à acquérir une voiture… Le 2ème point visait à mettre en place un réseau de transport en commun à travers toute l’île, avec des gares routières au sud et nord de Mamoudzou. 15 ans après, seule la première moitié du projet a vu le jour : celle consistant… à ne rien faire. Ce devait être la plus simple…

Et depuis les embouteillages grossissent, tranquillement, lentement, inexorablement. Cela fatigue les lycéens transportés en bus qui ont des journées très longues. Cela génère du stress, de l’énervement, diminue l’attractivité du territoire, mais surtout participe de la vie chère avec des milliers d’heures de travail perdues chaque jour, des délais de livraison rallongés, des travailleurs actifs une partie de la journée seulement, le reste du temps étant coincés dans des embouteillages. Les réunions, les rencontres, les séminaires, les groupes de travail n’ont pourtant pas manqué sur ce thème. Les engagements aussi, régulièrement, à prendre le dossier à bras le corps. Et les embouteillages continuent de s’allonger. Ne pourrait-il pas y avoir un responsable, désigné comme chargé de cette mission, à qui les différents protagonistes — État, département et/ou mairies — donneraient les pleins pouvoirs pour faire avancer sérieusement le dossier ? Cette façon de fonctionner ne pourrait-elle pas être reproduite, sur certains projets, afin que Mayotte reprenne sa marche en avant ?

Sur le front de mer de Mamoudzou, le musée, l’aquaculture, l’aménagement des plages, le tourisme… Sur les transports, les pistes sont à mon avis assez simples et, sans rien inventer, au nombre de trois. Il faut favoriser tout ce qui “décentralise” l’activité : l’installation de services, de bureaux, d’annexes, d’entreprises hors de Mamoudzou. Les administrations doivent montrer l’exemple, les services suivront. Les zones d’activités économiques, les zones artisanales doivent voir le jour et attirer les artisans et autres commerçants. On attend toujours. Il convient en parallèle de construire de nouveaux axes de désengorgement, qui serviraient aussi à désenclaver de nouvelles zones bienvenues pour l’aménagement des villes et villages. Il y a bien sûr, en urgence, la rocade par les hauteurs de Mamoudzou, au moins jusqu’à Passamaïnty. Il serait bienvenu aussi de reprendre la rocade de Doujani à Dembéni, comme prévu initialement, bloquée juste à cause d’un particulier qui ne voulait pas vendre son terrain dans la descente de Tsararano…

Le 3ème point consiste évidemment à développer les transports en commun. Il faut mettre en place des lignes de bus de Dembéni à Longoni. La périodicité devrait être assez facile à calculer et à faire évoluer en fonction des besoins : toutes les 5 minutes aux heures de pointe, tous les 1/4 d’heure, toutes les 1/2 heure dans la journée, sans oublier les soirs de week-ends. Avec ces lignes, il faut trouver deux terrains pour créer des parkings vers Koungou au nord et Passamaïnty ou Tsoundzou au sud, voire Dembéni. Il s’agit de parkings gardés, éclairés, propres, avec même des commerces à y créer.

Pour le reste de l’île, au départ de ces deux gares routières, il faut mettre en place des lignes vers le centre, le sud et le nord de l’île, avec des périodicités à caler. Il faut prévoir des bus pas trop grands, maniables, et en prévoir ainsi même une fois par heure jusqu’à minuit, et le week-end. Cela évitera de croiser des conducteurs éméchés sur la route, favorisera les déplacements, les échanges, les sorties. Il s’agira ensuite, sur Mamoudzou, aux chauffeurs de taxi d’assurer l’irrigation des zones éloignées de la route nationale, qui servira de colonne vertébrale à ce réseau, quitte à installer des compteurs, des arrêts de taxi, des numéros de téléphone pour les joindre.

Il faut trouver les terrains pour les deux gares routières, mobiliser, solliciter les actuels transporteurs pour qu’ils mettent en place ces lignes, à défaut lancer un appel à candidatures, et calculer les potentiels, les coûts, les tarifs sociaux, les aides éventuelles à mettre en place pour équilibrer ce système. Je pense qu’il est temps d’arrêter d’y penser, de se réunir inutilement, et d’avancer sur ce dossier, comme sur bien d’autres concrètement, avec des objectifs à tenir, des délais fixés, des obligations de résultat ! Mayotte y gagnera certainement.

Laurent Canavate

La Convalescence, quartier sensible

Les policiers viennent de contrôler un adolescent qui se promène avec des chiens. Problème : le jeune homme n’a pas ses papiers et il se montre peu coopératif. Ils seront obligés de procéder à son interpellation, afin de vérifier son identité. Mais les regards hostiles envers la police se découvrent… Ancien quartier résidentiel plutôt bon teint, la Convalescence est devenue en quelques années un “coupe-gorge” où il ne fait pas bon circuler seul de nuit. Tas de détritus qui jonchent le sol, route défoncée, jardins abandonnés au grillage défoncé, maisons de la Sim “hantées”, dédale de sentiers qui se perdent et se rejoignent, absence totale d’éclairage nocturne, le quartier a perdu toute son attractivité. Fin 2014 une succession de faits divers a obligé les autorités à réagir et à attraper une bande locale qui terrorisait les habitants. Il faut dire que le quartier, situé sur une crête collinaire est cerné par des bangas informels en tôle sur ses flancs. Le nombre de mineurs isolés serait ici plus élevé que la moyenne. Les bandes de jeunes qui circulent ne sont pas rares et si tous ne sont pas des délinquants, ils participent néanmoins au sentiment d’insécurité. La directrice de cabinet du préfet a déjà pris contact avec le maire de Mamoudzou pour régler ce problème d’éclairage, les forces de l’ordre ont fait remonter la cartographie des zones à risque la nuit. Pour Mme Ghilbert-Bézard, cette venue sur le terrain est “avant tout pour encourager les missions des policiers qui sont présents au quotidien sur le terrain”. Il s’agit de “sécuriser au maximum les personnes qui reviennent de leur travail”. Selon elle, on est à Mayotte “au-delà du sentiment d’insécurité”, il s’agit d’une insécurité qui est “réelle”. Toutefois elle estime que les effectifs de la police et de la gendarmerie sont suffisants, surtout avec le récent renfort de gendarmerie. “On a des effectifs calibrés, explique-t-elle avant d’ajouter, il y a 7 patrouilles de de police le soir pour surveiller sur Mamoudzou”.

Le Cinébrousse, c’est reparti!

En 2015, elle continue d’animer l’espace public autour du cinéma avec 2 films toujours gratuits du grand box office qui rassembleront petits et grands sous les étoiles, au cœur des villages pour leur procurer émotions et évasion. La 3ème édition a démarré hier. Les prochaines projections ont lieu aujourd’hui au plateau sportif de Mtsamboro, demain au plateau sportif d’Iloni, vendredi à la place de la marie à Labattoir et samedi stade de Chirongui. Les Mahorais sont donc, invités dès 18H30 avec tout d’abord le film d’animation Dragons 2 qui sera projeté pour les plaisirs des petits et grands, suivi dès 20H30 du blockbuster Transformers 4, L’âge de l’extinction. Des produits dérivés seront aussi distribués avant chaque séance.

Bilan du salon du tourisme

En effet, l’objectif du CDT M était d’atteindre les 20 000 visiteurs sur les deux journées. C’est chose faite, puisque 22 100 visiteurs se sont déplacés et ont déambulé dans les stands du STL M, contre 10 200 visiteurs en 2014 (lors de la 3ème édition). Les exposants ont tenu leur rôle de vitrine des produits touristiques de Mayotte, avec un nombre record de participants, 102 exposants au final, tout univers confondu. Également, un grand merci à la population mahoraise qui s’est déplacée massivement en famille, pour le rassemblement de la “nocturne”, afin d’apprécier le “Hale Halélé”, soirée “contes” prévue par le CDT M. Suite à cette édition et à la demande des exposants, des partenaires et du grand public, le CDTM entame d’ores et déjà une réflexion sur la prochaine édition, avec le souhait de développer la nocturne et un salon qui durerait 3 journées, du vendredi à dimanche. Une étape a été franchie donc et le CDTM mettra les moyens nécessaires pour positionner le Salon du tourisme et des loisirs de Mayotte parmi les événements phares, voire l’événement incontournable de Mayotte. Une mention spéciale en direction du Conseil départemental de Mayotte et des représentants des Iles Vanille, qui ont accordé leur attention particulière sur le tourisme mahorais actuel. Prochaine action pour le CDTM, sa participation au salon professionnel Top Resa, prévu du 29 septembre au 2 octobre 2015 à Paris.”

Fin des grèves chez Orange et la SMCI

“On a finalement anticipé la mise en place prochainement de cette règlementation à Mayotte car nous avons été rassurés par l’échange que nous avons pu avoir lors des négociations avec les représentants du personnel”, explique Alan Pinson, directeur de l’entreprise. Orange met fin à 7 semaines de grève. C’était aussi le soulagement chez l’opérateur téléphonique hier. Les représentants syndicaux et la direction ont signé hier un protocole de sortie de conflit. Les salariés ont obtenu une indemnité “vie chère” de 60 euros mensuels. Elle sera rétroactive au mois de mars 2011. Si un consensus a été trouvé, néanmoins les ex-grévistes attendent les résultats de l’étude du cabinet Mercer, d’une association de consommateurs et de l’Insee pour déterminer le coût véritable de la vie à Mayotte. “Si ces enquêtes révèlent que la vie est plus chère et que les 60 euros sont insuffisants, la direction comblera la différence”, affirme Hamedi Dahora délégué du syndicat Sud. La grève n’aura pas été sans conséquence pour les salariés ni l’entreprise d’ailleurs, qui a connu des difficultés de fonctionnement de sa boutique à Kawéni et de ses services techniques. En effet, les grévistes verront une retenue sur salaire à la suite de leurs 7 semaines d’interruption du travail. Mais ces retenues seront étalées sur un an à la demande des salariés. Enfin, les salariés condamnés en référé pour avoir empêché l’accès des bâtiments du groupe (notamment la boutique de Kawéni) se sont pourvus en appel. La date de la séance au tribunal n’est pas encore connue. Pour rappel, les grévistes et le syndicat ont été condamnés à rembourser les frais d’avocats et d’huissiers qui s’élèvent à quelques milliers d’euros.

L’insertion des jeunes en question

le 22 septembre à 9h à la mairie de Bandraboua, à 11h de la MJC de Mtsamboro, le 23 septembre à 8h30 à la mairie de Mtsanga, à 11h à la mairie d’Acoua, le 29 septembre à 8h30 à la mairie de Bouéni, à 11h à la mairie de Chirongui, le 30 septembre à 9h à la mairie de Koungou, le 1er octobre à 8h30 à lz mairie de Kani-Kéli, à 11h à la mairie de Bandrélé, le 7 octobre à 9h à la MJC de Mroalé.

La brigade de Pamandzi a un nouveau lieutenant

Né à Pamandzi, d’un père gendarme auxiliaire, le lieutenant Hambaly a fait des études en métropole où il a intégré l’école des sous-officiers de gendarmerie. Après diverses affectations il décide de passer le concours d’officier et devient ainsi le premier gendarme mahorais à accéder au corps des officiers de la gendarmerie nationale. La cérémonie, présidée par le Préfet, M. Seymour Morsy a réuni outre la famille et les proches du lieutenant Hambaly, les élus locaux, le procureur de la République, des membres du corps préfectoral, ainsi que les commandants et les personnels de gendarmerie.

UNSS : 1 000 certificats médicaux gratuits

La situation de désert médical subie par Mayotte est un facteur freinant au développement de la pratique sportive, facteur indéniable de santé, puisque cette pratique est conditionnée par la présentation d’un certificat médical de non-contre indication, document que les élèves ont du mal à se faire délivrer. Aussi, la MGEN, outre un soutien apporté à l’UNSS dans la réalisation de certains projets, met à disposition, pour la deuxième fois (après juin 2015), une équipe de médecins qui va oeuvrer dans ce sens, au sein même des établissements scolaires durant toute la semaine.

Recel de zébu : c’est pas Madagascar, mais quand même…

L’auteur a été placé en garde à vue, le véhicule remisé à la fourrière et les deux zébus placés sous la garde du propriétaire du terrain lieu de l’interpellation dans l’attente de restitution à leur légitime propriétaire.

Fait divers. Recel de zébu : c’est pas Madagascar, mais quand même…

Vendredi matin sur le coup de 4h15, un homme est interpellé par la bac au volant d’un véhicule volé dissimulant deux beaux zébus, volés eux aussi. La voiture venait d’être dérobée la veille. L’auteur a été placé en garde à vue, le véhicule remisé à la fourrière et les deux zébus placés sous la garde du propriétaire du terrain lieu de l’interpellation dans l’attente de restitution à leur légitime propriétaire.

Faits divers. “Tu lâches ou je t’égorge”

Mais soudain, au détour du sentier, ce dernier dégaine une machette qu’il dissimulait sous son tee-shirt. Dans un mauvais français, il menace les touristes. L’homme saisit une grosse pierre pour se défendre, mais l’agresseur lui intime l’ordre de lâcher sa pierre sous peine de l’égorger. Au final, ils lui remettent deux téléphones portables et 5 euros, maigre butin… Les touristes ont tenté de contacter le numéro d’urgence de la gendarmerie, sans succès. Ils ont donc rallié Mamoudzou rapidement. Ils envisagent désormais d’orienter leurs amis du club de plongée vers une autre destination.

UNSS. 1 000 certificats médicaux gratuits

La situation de désert médical subie par Mayotte est un facteur freinant au développement de la pratique sportive, facteur indéniable de santé, puisque cette pratique est conditionnée par la présentation d’un certificat médical de non-contre indication, document que les élèves ont du mal à se faire délivrer. Aussi, la MGEN, outre un soutien apporté à l’UNSS dans la réalisation de certains projets, met à disposition, pour la deuxième fois (après juin 2015), une équipe de médecins qui va oeuvrer dans ce sens, au sein même des établissements scolaires durant toute la semaine.

Alzheimer : une maladie méconnue à Mayotte

Ce lundi 21 septembre s’est tenue la 22ème édition de la Journée mondiale de la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Et pour la première fois à Mayotte, une action a été mise en place hier. Il s’agit d’une permanence tenue par la FMAPAR (fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraites) dans les locaux de la maison des personnes handicapées (MPH). La fédération a été créée en 2007 et parmi les actions figurant dans son statut, elle prévoir de s’occuper de la maladie d’Alzheimer sur le territoire de Mayotte par : aider les malades et leur famille à faire face à la maladie, informer les familles des malades et professionnels de santé, agir auprès des organismes publics pour une meilleure prise en charge des malades, etc. Après avoir mené une campagne de communication via la presse et la radio, elle a invité toute la population mahoraise à venir s’informer et tenter de trouver des réponses vis-à-vis de cette maladie. “C’est la première fois qu’on parle de cette maladie aussi ouvertement à Mayotte. Cela figure dans notre statut et il nous a semblé nécessaire d’organiser cela aujourd’hui” indique Issihaca Mouhamadi, trésorier général de la FMAPAR . Une vingtaine de prospectus différents parlant de la cette maladie étaient mis à disposition du public. La maladie d’Alzheimer touche près de 3 millions de Français qui sont directement ou indirectement touchés par la maladie, dont plus de 850 000 personnes malades. Avec près de 225 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, la maladie progresse. La maladie d’Alzheimer est de mieux en mieux connue des chercheurs, mais reste sans traitement curatif. Le nombre de malades devrait augmenter de 60 % d’ici 2040. “À Mayotte cette maladie n’est pas officiellement reconnue, mais on peut dénombrer aujourd’hui une centaine de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les gens ont pris l’habitude de dire que c’est la vieillesse et ils ignorent que c’est une maladie qui existe… Il y a une fiche qui regroupe toutes les questions qui permettent de diagnostiquer cette maladie, mais à Mayotte ce n’est pas applicable. Il faut quasiment reformuler de nombreuses questions” souligne Zalia Hamada-Fakihi, bénévole à la FMAPAR . Une association pour mieux sensibiliser sur la question Avant la fin de l’année, la FMAPAR souhaiterait créer une association au nom de Mayotte Alzheimer et ensuite fédéré à France Alzheimer (seule association nationale de familles reconnue d’utilité publique dans le domaine de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées). Mais pour pouvoir fédérer à France Alzheimer il faut que l’un des membres du président soit atteint de la maladie. “Je n’étais pas au courant que cette maladie existe à Mayotte. Le fait d’être passé ici aujourd’hui m’a permis d’apprendre beaucoup de choses…

C’est la première fois que je vois ce type d’action et j’espère que cela va continuer, car c’est un bon début” dit Nasma Mohammed, une visiteuse de la permanence. À l’heure actuelle, aucun traitement curatif ne permet de guérir de la maladie d’Alzheimer, mais certains traitements médicamenteux peuvent permettre de ralentir l’évolution des troubles. Il est fortement conseillé de boire régulièrement du café, du vin, augmenter sa consommation de vitamine B, d’oméga-3, de poisson, de faire des sudokus, des mots croisés, des mots fléchés… Pour la suite des actions de la FMAPAR, elle prévoit d’envoyer un de ses agents à La Réunion pour assister à des rencontres internationales, et en décembre elle prévoit l’organisation d’u séminaire sur la prise en charge des personnes âgées dont une après-midi sera consacrée à la maladie d’Alzheimer.

Oirdi Anli

May Wild Paintball, le paintball renaît !

Une seule idée : “créer une activité de loisir accessible à tous qui pourrait intéresser les locaux, comme les métropolitains”. Ce projet, le sadois le cultive depuis deux ans déjà. Deux mois avant l’ouverture officielle du site, on pouvait déjà voir sa campagne de publicité sur les réseaux sociaux. Vidéos, photos, on s’y croyait déjà. “Je me disais que dès qu’ils auront vu, ils voudront tester !”, assure le jeune homme. Si le champ, qui lui appartient, est aujourd’hui orienté vers le paintball, le gérant ne compte pas s’arrêter là. “Commencer par un terrain en campagne, c’est un moyen d’allier d’autres activités de loisirs, en plus du paintball. Le quad pour les plus petits, la vente de produits agricoles, de fruits et de volaille, vont se développer progressivement”. Mickael souhaite ainsi faire émerger de terre un vrai champ de commerce : “Le paintball est le pilier de fondation, mais l’idée a toujours été de travailler à la campagne et de me baser sur les activités de nature en plein air”.

Étant le seul pour le moment à proposer cette activité, Mickael a conscience que la concurrence arrive très vite, mais se rassure : “Pour conserver le monopole, je compte continuer à pratiquer des tarifs attractifs et de groupes. Je suis aujourd’hui moins cher que certains centres de paintball en métropole, par exemple”. C’est dans cette optique que l’entrepreneur envisage de collaborer avec les clubs et les associations pour les faire venir en équipe, et les initier à la pratique du jeu. Pour pallier les éventuels problèmes de transports, le jeune prévoyant a pensé à tout : “On mettra en place des navettes sur réservation, mais en général, quand les gens veulent se déplacer, ils y arrivent”, plaisante-t-il.

À la question “Comment comptes -tu allier ton activité d’enseignant à celle de gérant du centre ?”, le malicieux s’amuse : “Je vais me démultiplier”. Ouvert seulement du vendredi au dimanche, Mickael espère ouvrir ensuite dès le mercredi, tout en continuant à enseigner “ne serait-ce qu’à mitemps”. En effet, cette activité lui permet “d’avoir accès aux jeunes et de leur donner envie de réussir”. Cette jeunesse mahoraise, l’homme en a fait son cheval de bataille : “J’aimerais vraiment que le département s’implique pour accompagner les initiatives des jeunes”. Et à ces jeunes qui veulent devenir entrepreneur, mais qui ne savent pas vers qui se tourner ni par où commencer, M. Attoumani a la solution : “se faire conseiller par des personnes qui ont créé. Elles seront plus à même de vous exposer les risques et les intérêts de l’entrepreneuriat”. Sur son futur métier, lui n’avait aucun doute : “Je voulais être mon propre patron, j’ai toujours voulu être entrepreneur”.

Toutefois, la détermination ne suffit pas, pour monter un projet, il faut des aides. Pour cela, l’entrepreneur a dû investir : “une bonne partie de mes ressources personnelles dans la communication et le dédouanement des marchandises. J’ai aussi sollicité un prêt à l’ADIE, un autre à taux zéro NACRE d’un certain montant, puis une subvention à la DIECCTE”. Des aides dont Mickael a eu connaissance grâce à son passage à la boutique de gestion. “La boutique de gestion m’a permis de connaître les partenaires locaux, savoir ce qu’il faut faire rapidement et trouver les aides”. Pour rentabiliser, le gérant espère avoir “au minimum quatre réservations par jour d’ouverture, de 10 à 12 personnes, pour pouvoir me rémunérer, rémunérer les salariés et penser au renouvellement du matériel et des investissements”.

Anastasia Laguerra


May Wild Paintball
0639 67 74 97
Tsingoni grande route,
direction Soulou
à partir de 12 ans
Service restauration sur place
15 euros les 50 billes
22 euros les 100 billes
29 euros les 150 billes
7 euros la tranche de 50 billes
Groupe : 190 euros le carton
de 1000 billes
pour 12 joueurs maxi

Des excursions aux quatre coins de l’île

L e Mont Choungui (594 mètres), situé au Sud de Mayotte, dans la commune de Kani-Kéli n’est pas le point culminant de Mayotte. Il est devancé par le Mont Bénara (660). Mais du fait de sa forme en pic, le mont Choungui est le plus prisé des Mahorais et des touristes. On peut y accéder à partir des villages avoisinants : Kani-Kéli, M’ronabéja, Dapani ou encore Chirongui. Leurs parcours sont néanmoins rudes.

Pour une randonnée, il faudrait quasiment une demi-journée pour atteindre le sommet. L’autre alternative est de se rendre au village de Choungui pour entamer la randonnée au pied du Mont. Nous choisirons cette seconde option. Au coeur du village, alors que l’on aperçoit des silhouettes au sommet, un sentier discret sera le départ de notre périple.

Il nous mène au milieu de maisons en tôles, de bangas en torchis (faites de terre, de bois et de paille et d’eau), nous fait traverser un champ de bananes, une coulée d’eau issue de la montagne et, où des mères de famille effectuent une partie de leurs tâches ménagères. “Bonjour !”, s’exclament les enfants aux abords du ruisseau. Les leurs probablement.

Ils nous accompagnent quelques mètres avant de rebrousser chemin. Sur les arbres, des marquages distinctifs indiquent si nous sommes sur la bonne voie : deux traits parallèles horizontaux rouge et blanc pour un oui, une croix – de mêmes couleurs – pour un non. Après un bon quart d’heure de marche combinée de quelques ascensions, et déjà la sueur coule le long du T-shirt. Voici une intersection.

En face, nous continuerions sur la piste menant au village de M’ronabéja. Mais c’est sur la perpendiculaire que nous poursuivons notre randonnée. Cent mètres plus haut à peine, et les premières racines auxquelles s’accrocher apparaissent. L’usage des mains n’est toutefois pas encore indispensable.

Un peu plus haut encore, la piste devient plus raide : cette fois il n’y a plus d’autres choix que celui d’escalader. Nous n’en finissons plus de grimper tandis que le gouffre sous nos pieds se fait plus creux. Des roches sont instables : l’attention et la concentration sont doubles.

Une heure et demie après notre départ, nous voilà enfin au sommet du mont Choungui ! La vue est imprenable. L’air est pur, la fraîcheur, douce. Le temps, idéal. Sur place, une table est cassée : elle semblait indiquer les directions des grandes villes et des grands pays du Monde. Peu importe, nous y sommes, et pourrions y rester de longues minutes, des heures mêmes à y apprécier l’île, ses villages, ses forêts, ses plages, son lagon…

Un rocher pend sur le Mont. Les moins frileux ont pour habitude de s’y poser et vivre pleinement le moment. Le temps est venu de regagner Choungui, le village. La descente n’est pas une partie de plaisir…

Nous y arriverons tout de même en 1h30, autant qu’à l’aller. Retour à la civilisation après quatre heures d’évasion. Se perdant dans nos meilleurs souvenirs, au restaurant du Mont ou sur la route du retour, promesse est faite d’y retourner. Car aussi éprouvante soit-elle, cette expérience, en famille ou entre amis, vaut la peine d’être vécue et revécue.

I.M

Nosy bé : Le Mont Passot

À une demi-heure de Hell- Ville, la capitale, on se retrouve aux pieds du Mont Passot. De là, il faut compter une heure et demie de marche pour les amateurs de randonnée, pour atteindre le sommet. Ceci à travers des champs de canne à sucre, les forêts de Ravinala et bien sûr en traversant les lacs volcaniques, dont certains abritent des crocodiles. Un parcours aussi apprécié en quad ou, pour les plus fantaisistes, en moto cross.

Pour les plus hâtifs, le sentier en direction du mont a fait peau neuve, et c’est donc sur une route parfaitement bétonnée que l’on peut atteindre le sommet, en quelques minutes. Avant de profiter pleinement du panorama du Mont Passot, sur cette même piste, une déviation routière et, à quelques mètres, une aire proposent une première vue sur l’Ouest de Nosy-Be. On fait alors face à une île mystérieuse.

Les locaux la nomment “Nosy Ratsi”, qui signifie “île maudite”. “Dans l’extrême Sud du pays, les “Antandroy”, une des 18 ethnies de Madagascar, ont pour coutume d’enterrer les bébés morts-nés sous un baobab”, raconte Cleamsy, guide touristique à l’hôtel Royal Beach.

“À Nosy Ratsi demeure le seul baobab de Nosy-Be. Alors les Antandroy de Nosy-Be vont y appliquer leur coutume, mais sans enterrer les corps. Ils se contentent de les jeter dans un grand trou ! On dit que les pêcheurs approchant l’île entendent des bébés crier… Il est strictement interdit d’y aller”, conclut-il.

Passée cette parenthèse ténébreuse, place au Mont Passot ! Au sommet duquel Nosy-Be est percevable en 360°. Un aménagement touristique a été spécialement conçu pour apprécier de la meilleure façon l’ensemble de l’île, mais aussi les îlots avoisinants et, à l’horizon, la grande île de Madagascar. Autour du Mont Passot demeurent six des douze lacs volcaniques que compose Nosy- Be. Ils font la beauté de ce lieu devenu incontournable.

Six lacs parmi lesquels les deux principaux : le lac Ampari-Bé, où une pompe à eau a été installée et alimente la population, et le lac Antsidihy, qui porte le nom du minuscule village adjacent. Au Mont Passot, les visiteurs s’y rendent la plupart du temps en fin de journée pour son coucher de soleil exceptionnel et le fameux rayon vert, “une coloration verte du bord supérieur du disque solaire” au moment où le soleil s’apprête à disparaître. “Un phénomène optique rare !”

I.M

Andjizi Daroueche : Un grand pas vers la gastronomie mahoraise

A ndjizi, aux allures vives et déterminées, nous a ouvert les portes de son futur restaurant. Situé à Pamandzi, en Petite-Terre, ce restaurant dégage d’ores et déjà une ambiance chaleureuse et conviviale. Sur la toute fin des travaux, Andjizi nous explique, avec des étoiles plein les yeux, l’aménagement du projet. Ce quarantenaire a déjà un beau palmarès à son actif. Diplômé de l’école hôtelière de Poitiers où il est resté12 années en travaillant pour Futuroscope, “c’était du lourd ! 400 cuisiniers pour 7 restaurants en tout. J’ai beaucoup appris là-bas en travaillant avec des chefs renommés et étoilés !”, s’exclame Andjizi.

De retour à Mayotte, le cuisinier a fondé sa propre entreprise, mais ce parcours est le résultat de plusieurs prises de risque. Andjizi a proposé une cuisine traditionnelle modernisée durant 3 ans au “Shisiwa Exores”, avant de fermer ses portes suite à l’opportunité de s’expérimenter chez Sodixo et Pamina, les 2 cuisines centrales de l’île. Une expérience très enrichissante. “J’ai formé de jeunes cuisiniers jusqu’à la conception des menus, ce qui a pu complémenter mes connaissances !”, confie le chef mahorais.

Déjà connu à Mayotte pour ses émissions de cuisine locale diffusées sur Mayotte Première, Andjizi souhaite à présent ouvrir “Exores” avec comme projet de faire de la restauration rapide avec des plats gastronomiques.

“La gastronomie, ça veut dire de la recherche, créer des saveurs à partir de produits locaux de très bonne qualité. C’est ce que j’essaie de faire depuis longtemps. Alors, d’habitude, on propose ces plats gastronomiques dans des tables “honorifiques”. Moi, je choisis de les rendre accessibles à tous !”, explique Andjizi. Notre chef cuistot déborde de projets. Son horizon professionnel est bien dégagé. Il songe à valoriser les jeunes. Pour cela, il apporte ses connaissances au lycée hôtelier de Kawéni avec pour but de participer au concours “Salon gastronomique de Mayotte” qui aura lieu en mai au sein du Comité du tourisme.

Trophées de l’académie de l’art culinaire du monde créole

“Samedi 20 décembre est un jour gravé à tout jamais”, dévoile avec émotion Andjizi. Le département de Mayotte était ce jour l’invité d’honneur de la 1re édition des trophées de l’Académie de l’art culinaire du monde créole. À cette occasion le chef mahorais Daroueche Andjizi a remporté le prix dans la catégorie “cuisine moderne” avec ses fameuses recettes revisitées de la gastronomie mahoraise. La cérémonie de remise des trophées s’est déroulée à Paris, sous le haut patronage de George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer.

Marine Henquenet

Les baleines débarquent

L ’île de Mayotte est un site exceptionnel pour observer les mammifères marins. On y compte en effet vingt-trois espèces de cétacés et une espèce de siréniens, le dugong, dont il ne reste malheureusement plus qu’une dizaine d’individus dans le lagon à cause de la pêche intensive dont il a été victime avant d’être classé espèce protégée. Un quart des mammifères marins de la planète sont présents à Mayotte, ce qui fait de notre île un site unique au monde.

Le mot “baleine” est le terme générique couramment utilisé pour désigner les cétacés à fanons parmi lesquels on compte notamment la baleine bleue et surtout la baleine à bosse, l’espèce la plus facilement observable sur l’île aux parfums. Seuls les cétacés à fanons, qui se nourrissent de krill ou de plancton, sont des espèces migratrices. Les cétacés à dents, comme les orques par exemple, se nourrissent de poissons et de céphalopodes. Ils sont présents dans tous les océans et, s’ils passent de temps en temps par Mayotte, il est néanmoins assez rare d’avoir la chance de les observer.

De mi-octobre à début juillet, les baleines vivent dans les eaux glaciales de l’Antarctique, riches en plancton et en krill. Durant cette période, elles font donc d’énormes réserves de graisse pour pouvoir effectuer leur voyage dans les eaux chaudes de l’océan Indien dès l’arrivée de l’hiver austral. C’est là que les groupes actifs se reproduisent et que les femelles, qui mettent en général bas en cours de route, s’occupent de leur petit jusqu’à ce qu’il soit suffisamment costaud pour supporter les températures glaciales de l’Antarctique. En effet, si l’océan Indien possède des températures plus clémentes, ses eaux ne contiennent pas suffisamment de plancton pour nourrir ces géants des mers qui ne mangent quasiment pas de juillet à octobre.

Une femelle baleine met bas tous les deux ans et demi après une gestation qui dure de 11 à 13 mois. Elle donne naissance à son baleineau au cours du long périple qui la mène de l’Antarctique à l’océan Indien où elle reste de trois à six mois à allaiter son petit. Celui-ci reste auprès de sa mère pendant environ un an avant de pouvoir se débrouiller tout seul. Afin de veiller à sa sécurité, les femelles baleines affectionnent les fonds de 25 mètres qui se retrouvent dans le lagon ou sur les bords extérieurs du lagon, car il y est plus facile de surveiller les alentours. C’est là que les baleineaux prennent des forces et accumulent suffisamment de graisse pour supporter les températures de l’océan Antarctique où ils retournent avec leur mère au cours du mois d’octobre.

L’hiver austral est donc la période idéale pour observer les baleines. La baleine à bosse est la star du lagon, mais d’autres baleines peuvent être observées comme la baleine bleue, le plus grand mammifère marin au monde. Plusieurs prestataires proposent ainsi des sorties baleines entre le mois de juillet et le mois d’octobre comme Mayotte Découverte, Sea Blue Safari et Lagon Aventure, entre autres. Tous possèdent des pilotes formés aux techniques d’approche de ces géants des mers. Leur observation obéit en effet à des règles précises régies par un arrêté préfectoral (voir encadré). Il est indispensable de les respecter, à la fois pour la sécurité des observateurs et pour le bien-être des mammifères marins qu’il convient de ne pas troubler par une approche trop intrusive. Sur l’île depuis 14 ans, Yannick Stephan de Mayotte Découverte propose, en plus des sorties d’observation, des conférences au M’Biwi Café et bientôt au Camion Blanc sur les mammifères marins de Mayotte. Il y donne des précisions sur le mode de vie de ces animaux et la façon dont il faut les approcher pour respecter leur environnement. Ces conférences sont une mine précieuse d’informations acquises au cours de ses nombreuses années d’observations des mammifères marins de Mayotte.

N.G

À la découverte du fûtar : Le repas familial du ramadan

“ En ce moment, si on n’a pas de voiture et qu’on souhaite se déplacer, mieux vaut éviter entre 18h et 19h”, conseille une piétonne de Mamoudzou. “Il n’y a pas un seul taxi qui passe !” Et pour cause, en ce mois sacré de ramadan, les taximen, en grande majorité des musulmans, cessent la besogne pour rejoindre leur domicile et interrompre le jeûne. À cette période de l’année, la vie s’arrête, d’ailleurs, à ce moment de la journée.

Le cri du silence fait taire le raffut quotidien dans les rues. Au sein des petits commerces, des hypermarchés ou des stations essences, les entrepreneurs, les salariés immobilisés sur leur lieu de travail prennent néanmoins quelques minutes, une demi-heure tout au plus, pour “casser le ramadan”, avant de poursuivre leur activité professionnelle. Seul, entre amis, collègues ou en famille, à chacun sa manière d’accomplir le fûtar.

Bibi*, elle, vit seule. Mais elle est habituée à recevoir ses deux enfants pour ce moment particulier. “Ce sont des adultes maintenant et ils ont leur vie. Parfois ils me rendent visite, mais jamais je ne les ai chez moi au même moment. C’est pour ça que je suis heureuse pendant le mois de ramadan”, s’exclame-t-elle. “Ils sont là tous les soirs, accompagnés de mes beaux-enfants et petits-enfants. On mange ensemble, on se raconte des histoires, on se remémore le passé, on rigole beaucoup… Ça fait du bien de se retrouver comme ça, en famille.”

15h. Aminati, sa fille, se libère plus tôt pour l’aider à préparer le fûtar. Il faut mettre le riz au feu, éplucher et rincer les maniocs, les bananes, les songes, faire chauffer l’huile pour les frire, il faut sortir la viande, les mabawas, le poisson, rassembler et rincer les plantes ou le gingembre pour le thé. Il faut dresser la natte, à même le sol. Y disposer les assiettes, les verres, les couverts, l’eau, le lait, les dattes, le lait concentré… Cela prend du temps, parfois une bonne partie de l’après-midi. “C’est plus simple d’être à plusieurs pour ça. On se partage les tâches, ça va plus vite”, avance la jeune femme. 17h50. Le soleil se couche, les hommes se rendent à la mosquée pour la “Salat al Maghreb” (prière du soir), tandis que les femmes de la maison finissent d’établir les différents plats. 18h. Les hommes sont de retour. Ils peuvent s’installer et, enfin, manger.

19h20. Le fûtar prend fin, peu à peu. La digestion est de mise pour cette modeste famille. Le temps d’enfiler savates ou chaussures et les hommes se dirigent à nouveau vers la mosquée pour la “Salat al Isha” (prière de la nuit). Bibi et sa fille, elles, débarrassent le sol de ces plats. Comme chaque soir, les assiettes de fritures, les bocaux de sauces demeurent à moitié pleins. Ce surplus d’aliments est appelé “kefa”. Il servira de petit déjeuner, le lendemain, avant la “Salat al Fajr” (prière de l’aube) et le passage à un nouveau jour de ramadan.

I.M

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes