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Horaires des marées

Conseil départemental. Compte-rendu de la visite hexagonale

À cette occasion, ils ont abordé la situation budgétaire et financière difficile que traverse le département, constatée lors de la séance plénière du 6 octobre 2015. L’objectif de cette entrevue étant d’étudier les solutions envisageables pour aider le département à surmonter ses difficultés et lui permettre de faire face aux enjeux économiques et sociaux de l’île. Ils ont évoqué le dossier du passage à la fiscalité de droit commun et les difficultés ainsi générées par la prise en compte de l’année de référence 2012 au lieu de 2013, plus favorable, causant ainsi une perte annuelle d’environ 20 millions d’euros au département. Ils ont aussi abordé la revalorisation des dotations en tenant compte de la double compétence, départementale et régionale, de Mayotte, qui de p lus perçoit les dotations les plus faibles si on les compare aux autres départements d’Outremer (136 € /habitant contre 351 €/habitant en moyenne dans les autres Dom)

D’autres sujets ont été évoqués parmi lesquels, le dossier du foncier, la prise en compte des spécificités mahoraises en matière de répartition de l’octroi de mer entre le département et les communes. L’appui et le soutien de la ministre ont également été sollicités dans le cadre de prochaines rencontres prévues avec le ministère du budget et les services du premier ministre afin de poursuivre les discussions et échanges visant à apporter des solutions concrètes aux difficultés du Département.


Les départements face aux difficultés des dépenses sociales

Le Président du Conseil départemental accompagné de son Directeur de cabinet et de son Directeur général des Services, a pris part au 85ème congrès de l’assemblée des départements de France (ADF) à Troyes dans le département de l’Aube, les 14, 15 et 16 octobre derniers. Après l’ouverture officielle du congrès par Dominique Bussereau, Président de l’Assemblée des départements de France, en présence de Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la fonction publique, Soibahadine Ibrahim Ramadani a pu participer aux échanges et débats sur les sujets qui touchent directement les départements de France et d’outremer. À l’issue de ces trois jours de débats, une motion sur la situation financière des départements a été adoptée à l’unanimité par l’ensemble des membres de l’ADF. Cette motion rappelle les difficultés des départements à assumer les dépenses sociales relevant des compétences départementales et tout particulièrement celles liées au RSA , en l’absence d’une compensation réelle de l’État, à qui demande est faite ainsi de réévaluer son engagement en faveur des citoyens les plus démunis. Pour rappel, la dotation allouée en 2015 au conseil départemental est de 15,4 M€ ; les extrapolations faites par la direction du RSA font apparaître au regard des dépenses estimées pour l’année 2015 à 21 M€, un solde à charge du conseil départemental de près de 6 M€.


 

Météo. “Une fin d’année parmi les plus chaudes”

En lien avec l’épisode El Nino qui continue de se renforcer, les températures de surface de la mer devraient se maintenir au-dessus des normales dans les 3 mois qui viennent sur le canal du Mozambique. Ceci implique que les températures moyennes seront plus chaudes sur Mayotte (de l’ordre de +0,5 °), “ce qui devrait placer cette fin d’année dans la lignée des années précédentes, en cohérence avec le réchauffement climatique, et parmi les fins d’années les plus chaudes jamais enregistrées sur le département”, expliquent les météorologues. De plus, comme c’est souvent le cas pendant un épisode en cours d’El Nino, les trois prochains mois devraient être plus humides que la normale (à 60 % de chances, contre 5 % de chances d’être plus sèches que la normale).

Meurtre à M’tsangamouji

Un jeune homme aurait été victime d’un règlement de compte. Il a été agressé à son domicile alors qu’il dormait. Victime de multiples blessures, il a été admis aux urgences dans un état critique avant de décéder le lendemain dans son lit d’hôpital. Un suspect a été interpellé vendredi dernier avant d’être mis en examen et mis en détention provisoire à Majicavo. Deux autres individus potentiellement suspects, sont actuellement recherchés.

La CSSM et l’ARS posent la première pierre

Vingt-trois millions d’euros. C’est le montant de l’investissement réalisé par la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM ) pour l’acquisition de son nouveau siège social, dont la première pierre a été posée vendredi. Le chantier va durer 22 mois pour une livraison fin 2017. Les nouveaux locaux seront situés dans le nouveau centre d’affaires de Kawéni, à proximité du rond-point de la zone Nel. Ils s’étendront sur 3 niveaux avec 6400 m² de bureaux et 154 places de stationnement. “Les usagers seront donc accueillis dans de meilleures conditions de confort”, affirme la CSSM.

Tous les services seront regroupés dans un seul bâtiment où pourront se rendre les assurés, les allocataires, les employeurs, ainsi que les retraités. “Le bâtiment sera notamment accessible aux personnes handicapées et comprendra aussi des espaces pour que les parents puissent y laisser leurs enfants”, détaille Armelle Beunardeau, chef de projet au sein de la direction nationale de la sécurité sociale. Mais n’est-ce pas contradictoire de faire venir tous les usagers à Kawéni, et dans le même temps vouloir offrir de meilleures conditions d’accueil ?

“Pas du tout”, nous répond Jean Véron, directeur de la CSSM, “car dans le même temps, nous souhaitons développer des points d’accueil de proximité, comme il en existe déjà à Hamjago et en Petite-Terre, et développer les outils en ligne, comme Améli.fr (assurance maladie).

Difficultés de communication
La CSSM depuis sa création en 1977 est installée à la place Mariage à Mamoudzou. Elle possède et loue également d’autres locaux dispersés à Mamoudzou et à Petite-Terre. “Cette dispersion engendre des difficultés de communication entre les services”, affirme la CSSM. “Un projet immobilier était donc indispensable afin de les regrouper sur un seul site.” Ce nouveau bâtiment répond aux normes environnementales avec une certification HQE. Le projet prévoit une gestion des ressources avec des équipements électriques basse consommation et une gestion des eaux de pluie pour réduire les impacts sur l’environnement.

Les nouveaux locaux de l’ARS seront également situés dans le futur centre d’affaires de Kawéni. Le bâtiment de 1719 m², réparti sur 3 étages (dont le rez-de-chaussée) et un sous-sol, permettra de rassembler les différents services en un seul lieu. Il intégrera des espaces et installations techniques liées aux activités de lutte anti-vectorielle et de santé environnementale. Il vise à améliorer les conditions de travail du personnel grâce notamment à un site sécurisé, une meilleure coordination entre les services et l’accessibilité aux personnes handicapées.

La livraison des locaux est prévue fin 2017 et l’emménagement début 2018. L’ARS OI en sera locataire, pour un premier bail de 9 ans, renouvelable par période de 6 ans. Au total, 120 agents de l’ARS OI travaillent actuellement à Mayotte et sont répartis sur quatre sites à Mamoudzou et dans sa périphérie.

OL

Edito. Ce que j’en pense… Mayotte a besoin de sérénité

Il y a certes la réalité, la crise économique qui s’installe, les incertitudes quant à l’avenir, les tergiversations politiques, la guerre dans de nombreux pays et le terrorisme qui se répand, mais à ressasser tout ça, le mélanger avec des faits divers, à occuper l’espace médiatique sur des petites phrases politiques ou des questions de personnes inintéressantes, sans évoquer de projets, de programmes, de solutions, sans agir, les inquiétudes ne trouvent pas de réponses et la violence est banalisée.

Cette violence physique, écologique, trouve, sans résistance, toute sa place dans les relations entre individus, dans les images renvoyées par le petit écran. On compte les morts dans les lycées américains, dans les attentats en Irak ou en Afghanistan, dans les navires de “migrants” en Méditerranée, sur les routes françaises… On voit des images en quasi direct. Il y a partout des “amateurs” qui filmaient. Et ces images de scoops, ces images-choc nous assaillent, inondent nos écrans et tournent en boucle, partagées à travers le monde. Cet étalement de violence et l’inquiétude face à l’avenir ont un impact évident sur notre vie quotidienne, notre état d’esprit, nos comportements.

En France, le “dialogue social” tant prôné est battu en brèche par des syndicats qui désertent les discussions, préférant des actions coup-de-poing, des manifestations qui dégénèrent et des affrontements avec les forces de l’ordre. On voit des voitures s’enflammer, des films et séries télévisées de plus en plus violents pour faire le buzz. Il finit par sembler que seuls ceux qui crient le plus fort, ceux qui cassent, ceux qui bloquent se font entendre, et alors les autorités réagissent, dans l’urgence.

Les décisions ne s’inscrivent plus dans un programme clair, bien cadré au départ. Nos dirigeants avancent à l’aveuglette, parfois portés par les sondages, par l’air du temps ou par les manifestants les plus virulents. À Mayotte comme en Métropole, ça fonctionne par à-coups. Il n’y a plus de programmes politiques en France depuis le 2ème mandat de François Mitterrand écrivait Jacques Attali. Il évoque très bien cette problématique dans sa dernière publication “Réveillez-vous !” : “la situation idéologique devient désastreuse : au lieu de penser positif, de chercher constructivement des solutions à ces problèmes encore solvables, on s’enferme, on exclue, on refuse l’autre. Partout. De mille façons.”

Le monde, la France et Mayotte en particulier, a besoin de sérénité. Les syndicats et les politiques doivent comprendre que la crise mondiale de la croissance nous touche violemment. Le rêve d’une croissance permanente, infinie a été terrassé par la réalité et les ressources limitées de la planète. Les citoyens réclament un développement durable, une planète vivable pour leurs enfants. La Cop21 nous le rappellera.

Face à cette crise et à la révolution numérique, les moyens ne sont plus les mêmes. Les cartes sont rebattues, comme lors de la révolution industrielle ou même lors du passage de l’âge de pierre au bronze, puis au fer. Il faut évoluer, s’adapter, c’est ce qui a assuré la survie de l’espèce humaine.

À l’échelle de l’histoire contemporaine, et même à très court terme, la France doit évoluer, se réformer. Et dans ce cadre-là, Mayotte doit trouver sa place.

Après des années durant lesquelles l’île a été “oubliée” de la France, Mayotte a évolué très fortement ces deux dernières décennies. On essaye de la faire rentrer dans un carcan qui est déjà remis en cause et a prouvé son inefficacité ailleurs : chômage, violence, exclusion, déficit… Ce qui a été financé pendant les Trente glorieuses, en période de plein emploi, ne peut plus l’être aujourd’hui. Partout l’État essaye de faire des économies. Les collectivités locales sont instamment priées de se serrer la ceinture, alors qu’ici elles viennent juste d’enfiler le costume de la République et de la décentralisation. Il faut faire des efforts de part et d’autre : les collectivités locales doivent gérer leurs salariés trop nombreux et trop peu formés, l’Etat doit de son côté aider à combler les retards, faute de quoi le poids de la fiscalité fera imploser cette île.

Dans cette période trouble, de fortes évolutions, de remise en cause de pas mal d’équilibres, Mayotte a besoin de sérénité, de calme, d’informations positives. Les syndicats doivent le comprendre et apaiser le climat social. Les élus doivent se faire entendre, ils doivent prendre la parole et expliquer le chemin parcouru et celui à venir. L’État doit comprendre les attentes, les retards de Mayotte, le poids colossal de l’immigration clandestine, le choix des Mahorais et l’accompagner dans cette transition. Il faut travailler ensemble, s’écouter, se comprendre.

Tout changement génère une période de transition, plus ou moins courte, durant laquelle les équilibres sont instables. Cette période de transition, dans laquelle nous sommes, nécessite toute notre attention, nos efforts, pour qu’elle se passe au mieux. Pour qu’un jour proche le problème du trop faible niveau scolaire et des salles de classe manquantes soit réglé, que l’égalité soit réelle avec nos compatriotes de Métropole, pour que Mayotte retrouve toute son l’attractivité, que l’on soit fiers de cette magnifique île et qu’elle rayonne dans la région.

Dans un monde en plein mouvement, il y a certes des endroits où la guerre sévit, mais il y en a bien plus où la paix règne, où les enfants découvrent l’école, où l’avenir se dessine sous les crayons d’ingénieurs en Afrique, en Inde, à Paris ou à Mayotte.

Le monde avance, change, comme Mayotte. Le monde a besoin de sérénité, de paix, de calme, pour que les enfants puissent retrouver le chemin de l’école avec toute la joie nécessaire et que le bruit des bombes se taise. Retrouvons l’optimisme, concentrons-nous sur ce qui marche, sur ceux qui avancent, parlons-en, prenons-les en exemple ! Un restaurant israélien propose ses repas à moitié prix pour les juifs et les musulmans qui mangent ensemble, une entreprise française prépare le carburant du futur avec des bactéries déinocoques, des jeunes de Bandrélé nettoient leurs plages, d’autres à Kawéni organisent du soutien scolaire, le Salon de la mode et la finale de la webcup régionale se tiennent à Mayotte, des écoles, collèges, lycée et MJC sortent de terre…

Ne mettez pas le feu à Mayotte, le monde brûle déjà bien assez… Faisons preuve d’intelligence, parlons-nous, échangeons, traçons l’avenir et avançons. Beaucoup trop aimeraient que Mayotte échoue, ne leur donnons pas ce plaisir, au contraire, réussissons ! Faisons les efforts nécessaires et mettons-nous au travail, avec les compétences nécessaires, autour d’une table, d’un bureau, sur les chantiers, avec des équipes mobilisées ! Mayotte et la France ont tout à y gagner.

Laurent Canavate

Football – DH – Handréma sous pression

A la veille de la 19ème journée, assisterions-nous au véritable tournant de la saison ? Dans la quête du championnat de Mayotte 2015, Handréma, M’tsapéré et Dzoumogné se livrent un duel sans merci. Une course au titre que Handréma contrôle depuis la 12ème journée et sa victoire à domicile contre le FCM (2-1, le 15 août).

Mais alors qu’il pensait avoir fait le plus dur en décrochant ce précieux succès, l’ASJH se l’est vu retirer par la commission régionale des statuts et règlements (CRSR) de la ligue de football (LMF), ce mercredi. La raison ? La présence dans le camp de Handréma de six joueurs mutés sur la feuille de match, lors de ce choc au sommet.

Une anomalie relevée par le FCM, à raison. « Après vérification du rapport d’activité 2014 validé en assemblée générale le 22 février 2015, il ressort que l’équipe ASJ Handréma est sanctionnée de deux malus de mutés au titre de la saison 2015 pour avoir été première infraction par rapport au statut de la saison 2014 », explique la CRSR dans son procès verbal numéro 17, datée du 8 octobre. « Pour dire que l’équipe ASJ Handréma est autorisée à aligner au maximum 4 joueurs mutés lors d’une rencontre saison 2015. »

Comme le démontre ci-dessous le nouveau classement – établi par nos soins, en attendant la publication officielle du procès-verbal et la modification du classement par la ligue –, cette décision est lourde de conséquences. Car le champion de DHT n’est plus à un, mais cinq points du leader m’tsapérois.

Avec une rencontre en moins, mais dont on ne sait toujours pas si elle sera reprogrammée (l’arbitre désigné pour Combani-Handréma avait décidé de ne pas faire jouer le match après que les deux équipes aient hésité à entrer dans le stade, fi 3746 du 13 octobre 2015). « Nous avons eu écho de cette information mais n’avons encore rien vu », déclare le secrétaire général de l’ASJH, Mogné Mali Djailani. « Si c’est avéré, nous ferons immédiatement appel (…) Nous ne resterons pas les bras croisés face à ce complot. »

A noter également la chute de l’ASC Kawéni, qui perd trois matchs par pénalité après avoir aligné un joueur pourtant suspendu depuis 2014. L’ASCK devient relégable à quatre journées de la fin du championnat.


 

Division Honneur (classement provisoire)

 

Pos.   Clubs                                      Pts            Matchs joués

1        M’tsapéré                                56             18

2        Handréma                               51             17

3        Dzoumogné                            51             18

4        Malamani                                48             18

5        M’tzamboro                             43             18

6        Hamjago                                 43             18

7        Bouéni                                    41             18

8        M’zouasia                                40             18

9        Vahibé                                    40             18

10      Combani                                 38             17

11      Kawéni                                   38             18

12      Tsingoni                                  25            18

I.M

Voix de l’océan Indien. M’Toro Chamou élu meilleur artiste mahorais 2015

Décerné par les Voix de l’océan Indien (VOI) ce trophée vient récompenser plus de 15 ans de carrière musicale d’un artiste qui a largement contribué à exporter la musique mahoraise en dehors de ses frontières. Avant de sortir un autre de ses tubes « Street M’godro », l’enfant du pays a commencé sa carrière dans un groupe de rap local intitulé M’tsapéré Power. Après avoir démarré sa carrière solo, c’est en 1998 qu’il sort son premier opus. Le natif de Maore a quatre albums à son actif. Mélangeant hiphop et musiques traditionnelles de Mayotte avec le M’godro, l’affranchi ou l’homme libre (M’toro en shimaoré) a toujours eu à cœur de retranscrire l’histoire, l’actualité de son île, l’amour, le désarroi ou encore l’espoir. Ses thématiques de prédilections il les a accordés à son style si singulier après l’avoir façonné en rencontrant et travaillant avec d’autres grands noms de la scène mahoraise tels que Baco ou Mikidache.

Punk Islands : son cinquième album « bientôt dans les bacs »
« Force de la parole, force de la mélodie, force du message : avec sa musique M’Toro Chamou lance un pont au-delà des différences, entre la tradition et la modernité, entre Mayotte et le reste du monde », comme ce dernier aime décrire son univers dans sa biographie en ligne. Loin des yeux, près du cœur, l’artiste vit désormais à la Réunion. Il n’a néanmoins jamais oublié d’où il venait en témoigne ses concerts réguliers dans sa terre natale. L’artiste finalise actuellement son dernier album dont on connaît déjà le nom, « Punk Islands ». La sortie du projet n’est pas encore actée, mais avec cette récompense aux VOI sa cote de popularité a de grandes chances de monter encore un peu plus dans et à l’extérieur du 101e département.

Gauthier Dupraz

Somaco : L’indépendance syndicale reprend ses droits

Non ! Les deux salariés de la société Somaco qui avaient notamment mené la grève en juillet dernier, ne seront pas licenciés. Le motif de faute lourde n’a trouvé aucune légitimité aux yeux de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dieccte), qui a fait partir en ce début de semaine, sa décision par courrier recommandé.

“Une guerre des classes…”
Dans son communiqué officiel, la FGTA -FO fait un parallèle quant à l’affaire de la société Sodifram qui avait conduit au licenciement de cinq représentants FO pour des faits similaires. Malgré la dénonciation de “ces inacceptables atteintes à la liberté syndicale et au droit de grève”, la Dieccte avait validé la décision du patronat. Ce rapport de force, Monsieur El Anzize Hamidou, maintient qu’il est nécessaire ; preuve en est, cela commence à porter ses fruits. Même s’il est question en ce jour d’une victoire, le secrétaire départemental FO, faisant allusion à l’affaire récente de la Colas quant au licenciement de 3 de ses délégués, tient à rappeler que la bataille est loin d’être terminée. “Dans ce contexte de guerre des classes, il est important de rappeler au patronat que l’égalité ne se négocie pas, tout comme la nationalité française. La liberté et l’indépendance syndicale sont mes lignes de conduite. J’espère que la Dieccte va continuer à appliquer le droit”. En ce sens, le syndicat FO encourage plus que jamais le mouvement général de grogne du 3 novembre prochain. Selon ses délégués, le blocage social est nécessaire pour justement forcer le dialogue.

MLG

Téléphonie mobile. L’autorité de la concurrence autorise Free à acquérir 50% d’Only

Cette dernière sera dorénavant contrôlée de manière conjointe par Iliad et le groupe malgache Hiridjee (Telma). Free débarque à Mayotte du moins, la société de Xaver Niel s’y installe en se voyant accorder le rachat partiel de Only. Le 15 juin dernier, l’autorité de la concurrence a agréé la reprise par Hiridjee des activités de téléphonie mobile à La Réunion et à Mayotte d’Outremer Telecom. Le groupe Altice créé par Patrick Drahi (Numericable) s’était notamment engagé à céder cet opérateur téléphonique en contrepartie de l’autorisation par l’autorité de la concurrence du rachat de SFR par Numericable. Ces activités ont été reprises par Hiridjee via sa filiale Telecom Réunion Mayotte. L’autorité autorise aujourd’hui l’acquisition par Iliad de 50 % du capital de la société Telecom Réunion Mayotte, de telle sorte qu’à l’issue de l’opération, Iliad et Hiridjee exerceront un contrôle conjoint sur les activités mobiles d’Outremer Telecom.

Pas de contre-indication par rapport aux règles de la concurrence
L’opération permettra ainsi de développer davantage la capacité des activités cédées par le groupe Altice à animer la concurrence en les adossant à l’un des opérateurs nationaux de téléphonie mobile. En outre, l’opération n’entraîne aucun chevauchement d’activité selon l’autorité. En effet, les effets d’opérations de concentration dans le secteur des télécommunications sont généralement examinés en faisant la distinction entre le territoire métropolitain et les départements et territoires ultra-marins, compte tenu de leurs spécificités. Or, Iliad n’exerce ses activités qu’en métropole, tandis que Telecom Réunion Mayotte n’est active qu’à La Réunion et à Mayotte. L’Autorité de la concurrence a donc autorisé l’opération sans engagement. Quant à savoir si des abonnements Free à 2 euros vont faire leur entrée à Mayotte comme actuellement en métropole, il est impossible pour le moment de s’avancer sur le sujet.


Iliad et Hiridjee, quelles sont ces entreprises?

Iliad est une société anonyme, qui exploite les activités de télécommunications fixes et mobiles en France métropolitaine sous la marque Free. Free Mobile est le quatrième opérateur de téléphonie mobile en métropole mais ne disposait pas, jusqu’à présent, d’activités à La Réunion et à Mayotte. Hiridjee est un groupe familial principalement actif à Madagascar dans des secteurs variés tels que les télécommunications, l’immobilier, l’énergie ou la distribution de carburants.

Jeux des îles 2019. Mayotte en bleu-blanc-rouge : le Cij change la donne

Les chances que cette hypothèse se concrétise sont restées intactes ce mardi, suite à l’attribution officielle des Jeux 2019 à Maurice. Initialement désignés, les Comores devaient convaincre le bureau exécutif du Comité international des Jeux (Cij) de leur capacité à accueillir les prochains Jeux. Mais le comité national olympique comorien (Cosic) a échoué. Le Cij se reporte donc sur la candidature des Mauriciens. Aux derniers Jeux, l’affaire « Mayotte française » avait entre autres provoqué le départ de la délégation comorienne et la colère du peuple comorien. Il était alors difficile d’imaginer les Mahorais aux couleurs de la France, en 2019 aux Comores. Si rien n’est encore acté, la désignation de Maurice maintient en tout cas l’espoir de voir le drapeau français flotter au-dessus de la délégation mahoraise lors des prochains Jeux.

Crédit photo : Conseil départemental de Mayotte

Miss Mayotte. Ramatou victime d’un lynchage 2.0

Elle s’y était préparée, Ramatou Radjabo n’a que faire des jalousies et des quolibets qui pleuvent sur elle à travers les réseaux sociaux. Elle expliquait en septembre dernier lors d’une remise de prix d’un partenaire, éviter de regarder et écouter ce qu’il se dit sur la toile à son sujet. « Les ex-miss Mayotte m’ont prévenu et ce qui m’importe c’est de me concentrer sur ceux qui m’aiment et me soutiennent », répondait-elle simplement. Le web bashing s’était cantonné aux frontières du 101ème département jusqu’à lundi soir dernier. Jusqu’à la publication d’articles dans la presse nationale révélant les visages des différentes candidates à l’édition 2016 de Miss France.

La première salve de moqueries est venue d’un tweet publié par un internaute dont le compte à l’oiseau bleu est suivi par plus de 50 000 personnes (voir photo). Une fois, la blague d’adolescent prépubère partagée plus de 1 000 fois sur la plateforme, des twittos s’en sont donnés à cœur joie pour eux aussi se fendre d’une plaisanterie sur la malheureuse inondant ainsi le hashtag (NDLR: mot clé) Mayotte. Mais si le niveau d’humour s’était limité à des blagues de mauvais goût, la bulle de bêtise humaine aurait pu passer incognito. Malheureusement, les propos racistes sont venus se greffer au lynchage 2.0. Les internautes mal intentionnés n’hésitant pas à comparer Miss Mayotte à un primate.

Affligeant… Même si de nos jours, il est possible de signaler des comportements racistes sur internet, nombreux sont ceux qui déversent leur haine à l’abri d’un pseudonyme. Et tout cela sans que les réseaux sociaux ne lèvent le petit doigt pour modérer telle ou telle remarque incitant à la haine. Hormis les trolls du web, d’autres manifestent quant à eux leur soutien à la jeune mahoraise ou affichent leur indignation face à cet emballement. Reste à savoir quelle sera la réponse de Miss Mayotte à ses détracteurs le jour du concours national qui se tiendra le 19 décembre prochain. Quoi qu’il en soit, sa présence sur le podium sera déjà un joli pied de nez à la fachosphère.

Gauthier Dupraz

Thani, pressenti au poste de ministre des outremers selon L’Express

 

Joint au téléphone, le sénateur s’est dit ne pas être au courant de cette information. Néanmoins, il avoue ne pas être surpris. « Ce n’est pas la première fois que j’entends des rumeurs de ce genre à mon sujet », déclarait-il. Sans vouloir s’étendre plus longtemps sur le sujet, Thani Mohamed Soilihi se dit prêt à accepter une telle responsabilité si l’occasion se présente. « C’est une opportunité que l’on peut difficilement refuser », ajoute-t-il avant de rappeler, « il faut sonder le président de la République et le premier ministre, ce sont eux qui prennent les décisions dans ce domaine ». Nos confrères du groupe L’Express ne tarissaient pas d’éloges envers le sénateur soulignant notamment son « profil plus technique » par rapport à sa consœur de l’Assemblée nationale. « Cette promotion aurait l’avantage de consolider sa position dans l’optique du renouvellement sénatorial de 2017 », concluait l’article.

Politique. L’Union pour le Renouveau de Mayotte fait salle comble

L’hémicycle du conseil départemental était comble hier matin. L’Union pour le Renouveau de Mayotte (UPM ) organisait une réunion publique, qui a attiré beaucoup de citoyens. L’objectif de la réunion était de “réfléchir ensemble, au-delà des clivages politiques, à des solutions aux problèmes actuels de Mayotte”, aux dires d’un membre du parti dirigé par Chihabouddine Ben Youssouf. “Toutes les bonnes volontés doivent travailler ensemble”. L’insécurité, le foncier, la fiscalité, l’emploi et la circulation et l’aménagement du territoire figuraient ainsi au programme de la réunion.

Insécurité
L’UPM suggère notamment que les collectivités locales et l’État s’engagent dans un soutien fort aux associations de proximité, qui sont créatrices de lien social par des activités diverses telles que : organiser des événements qui rassemblent les habitants sans discrimination, les aides aux devoirs, ou encore la lutte contre l’analphabétisme et l’illettrisme.

Foncier
L’UPM propose que l’Etat et les collectivités locales accélèrent le processus de régularisation foncière, avec la régularisation à titre gratuit par application de l’ordonnance de 2005 qui institue la prescription acquisitive.

Fiscalité
Le désordre du foncier minore les rentrées des collectivités locales et certaines d’entre elles rattrapent le manque à gagner en fixant des augmentations déraisonnables des taxes foncières, estime l’UPM. Le parti suggère qu’une fiscalité dérogatoiresoit instaurée à l’instar de la Corse, pendant une période transitoire, car “83 % de la population de Mayotte vit sous le seuil de pauvreté d’après les statistiques de l’Insee.”

Emploi
L’UPM propose de donner un “coup fort et décisif” à la production locale et aux filières de développement. “L’aquaculture devrait connaître un essor au lieu de disparaître comme c’est le cas actuellement”, note le parti. “Le tourisme et l’environnement sont des secteurs susceptibles de créer de centaines d’emplois.”

Circulation et aménagement du territoire
L’UPM soumet plusieurs mesures dont la délocalisation des administrations pour un meilleur aménagement du territoire ; la mise en service immédiate de la liaison maritime “Longoni/ Dzaoudzi” et “Dzaoudzi/Dembéni-Université” ; la régulation “durable” de la circulation dans Mamoudzou en interdisant la circulation des poids lourds dans Mamoudzou en journée. Afin de faire partager au plus grand nombre ses idées, le parti prévoit d’organiser une réunion publique tous les deux mois.

Smart/Colas. Solidarité et mobilisation

C’est à l’initiative des principaux syndicats Cisma-CFDT et CGT -Ma, visant à souder les respectifs et actuels combats des sociétés Smart et Colas, qu’a eu lieu le rassemblement plutôt matinal.

“C’est une très bonne chose…”
Depuis 6h40, ce samedi matin, les différents employés des sociétés concernées arrivent au compte-goutte. Malgré le climat, l’état d’esprit se veut avant tout optimiste et déterminé. De prime abord, outre des situations salariales plutôt incertaines ainsi que des entités syndicales similaires, il est assez complexe de comprendre les raisons qui ont motivé ce “ralliement” entre les deux sociétés qui ne présentent, dans les grandes lignes, aucun lien. C’est alors que Monsieur Ousseni Balahachi, prend la parole devant près d’une cinquantaine de personnes. Il est 8h30. “L’injustice”, c’est en ce terme que le secrétaire général de la CFDT désigne et rapproche les deux sociétés. “Moi qui défend les deux sociétés, c’est une très bonne chose qu’il y ait ce rassemblement pour unifier nos forces”. Pour rappel des faits, le 9 octobre dernier, trois des délégués syndicaux de la Colas étaient licenciés avec approbation de la Dieccte pour raisons de mauvaise conduite des suites du mouvement de grève de juin dernier. À date similaire, l’expulsion de la société Smart été ordonnée par le délibéré du tribunal administratif de Mamoudzou. Souhaitant faire action commune quant à leurs respectives revendications, la Smart et la Colas, manifesteront leur mécontentement, ce mercredi 21 prochain. Par ailleurs, un “blocage” devant le Conseil Départemental a eu lieu ce lundi matin, par une partie des salariés de la Smart.

MLG

Football. Quand les fundi se prennent pour Dieu

Le chidjabou est légion à Mayotte. Cette prière est accomplie par un maitre coranique, nommé localement « fundi », et se résume bien souvent à la récitation de versets du coran. L’objet ? Se préserver d’un incident, d’un accident, d’un drame ou d’une blessure en sollicitant une protection divine. Ainsi, aux yeux des Mahorais, toutes les occasions sont bonnes pour effectuer ce rituel : à l’achat d’un véhicule, à l’achèvement d’une maison, au lancement d’un commerce, à l’aube d’un voyage ou encore avant une rencontre sportive. Mais, certains d’entre eux réclament plus qu’une protection. Ils font alors appel à des maitres coraniques qui poussent leur connaissance de l’islam à l’extrémité, au point de s’improviser médium… L’un des matchs à enjeu de la 18ème journée de Division d’Honneur devait se dérouler à Combani, où les Diables Noirs recevaient l’ASJ Handréma. Les DNC flirtent dangereusement avec la zone de relégation tandis que l’ASJH lutte pour conquérir son premier titre de champion de Mayotte de son histoire. Deux clubs aux objectifs opposés, mais pour qui donc les quatre points de la victoire étaient essentiels. Si essentiels qu’ils n’ont pas hésité à mêler le sportif à l’extra-sportif, en refusant d’accéder à l’aire de jeu… pour gagner ! « Le premier qui entrera sur le terrain perdra le match » : telle était en effet la prédiction du fundi des deux clubs comme l’affirme un joueur de Handréma. Mais, après s’être changés et échauffés hors du stade, les Diables Noirs franchissent le pas.

Suspension du match par l’arbitre : une décision incomprise par les clubs mais soutenue par l’Udaf Mayotte
A « 16h58 » précise le président du club Ibrahim Ambdoulhanyou, qui a vivement soutenu cette décision. « Quand je suis arrivé, peu avant l’heure du coup d’envoi prévu à 17h, j’ai vu les équipes dehors. Je ne suis pas dans ces histoires (d’incantation, ndlr) donc je ne veux pas les commenter. J’ai juste dit à mes joueurs d’entrer sur le terrain. Quand ils l’ont fait, les dirigeants de Handréma se sont moqués de nous. » L’entrée des Combaniens est suivie de celle des Nordistes. « A 17h10, on était tous sur le terrain », affirme Bacar Youssouf, président de l’ASJH. « Certes, il s’est passé ce qu’il s’est passé mais on était prêt à tourner la page et à débuter le match », ajoute-t-il. Cette introduction peu commune amuse le public, mais excède un des acteurs de la rencontre, et pas des moindres, puisqu’il s’agit de Loutoufi Soulaïmana, l’arbitre central. Et quand l’un des capitaines tarde à répondre au corps arbitral pour les dernières formalités d’avant match, c’est, pour le dirigeant du jeu, la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Ses assistants et lui devaient procéder au tirage au sort pour le ballon etc, mais ça trainait encore. Du coup il en a eu marre et a décidé de ne pas faire jouer le match », explique le porte parole des arbitres, Mohamed Bacar, dit Moka.

 

Le président de l’Union départementale des arbitres de football (Udaf) Mayotte soutient ce choix. « Je comprends qu’il ait craqué. Quand tu viens pour arbitrer un match et que les deux équipes te font perdre ton temps pour des histoires de grigris, un moment tu dis stop. » Défaite sur tapis vert ? Match à reprogrammer ? La CRSR tranche samedi Un avis que ne partagent pas du tout les deux présidents. « Pour moi, c’est un choix précipité de la part de l’arbitre », estime Ambdoulhanyou. « Ailleurs, ce même jour, des matchs ont débuté bien après l’heure initiale, et ça n’a pas posé problème. Là, il n’était pas encore 17h20 quand il a pris cette décision. » En début de semaine, le corps arbitral, l’ASJ Handréma et les Diables Noirs ont déposé leur rapport à la ligue mahoraise de football. L’affaire devrait être jugée par la commission régionale des statuts et règlements (CRSR), ce samedi. Le risque que les deux clubs puissent perdre la rencontre sur tapis vert existe-il ? « Franchement, je n’en ai aucune idée », confie un membre de la ligue. « On entend tellement de choses dans ce dossier… Je pense que le rapport de l’arbitre va être déterminant », conclut-il. L’affaire Combani-Handréma a en tout cas fait le buzz cette semaine, les footeux et au-delà, les amateurs de sport sur l’île se demandant comment a-t-on pu en arriver là. Certains prônent la défaite sur tapis vert pour les deux équipes. D’autres trouvent plus juste la reprogrammation du match. Les deux clubs, eux, assurent ne pas s’inquiéter. « Aujourd’hui, je ne vois aucune raison de faire perdre le match à une équipe ou à une autre. Nous étions sur le terrain, prêts à jouer, rappelle Yousssouf. Mais l’arbitre en a décidé autrement et rien de ce qu’on lui a dit n’a pu le convaincre de revenir sur sa décision. »

 

« Votre adversaire m’a donné, mais je vous ferais gagner si vous me donnez plus » Un match non joué avec, à l’origine, un maitre coranique anxieux pour la première équipe qui entrera sur le terrain : cela relève de l’insolite. Pourtant, les anecdotes de ce type dans le milieu du football mahorais ne manquent pas. Sans jamais citer de noms ou de clubs, Ahmed Abdou, ancien joueur et dirigeant, témoigne. « A la fin des années 90, des fundi osaient aller voir des dirigeants de clubs pour leur dire « votre adversaire m’a donné tant d’argent, mais je vous ferais gagner si vous me donnez plus » : et ça marchait ! Les adversaires payaient davantage. Plus récemment, à la fin des années 2000, on surveillait les stades à la veille de matchs importants pour s’assurer que personne ne vienne y déposer de grigris. Une fois, un gars a été attrapé, il a été attaché à un arbre une bonne partie de la journée et c’est la police qui était venue le détacher. » Des cas à part, mais des agissements qui dépassent largement le cadre d’un chidjabou ordinaire. Ayant eu écho de l’affaire, Saïd Nourdine, imam dans une mosquée du Sud, dénonce. « Ces fundi prétendent agir au nom de Dieu, or, en prédisant l’avenir, ils s’attribuent un pouvoir qui n’appartient qu’à Dieu. Dans l’islam, c’est le pire des péchés… » Pour lui, les dirigeants de clubs sont tout aussi condamnables. « Quand ils prient leurs joueurs de ne pas entrer sur le terrain les premiers, ils adhèrent à la prédiction de leur fundi. Ils l’associent à Dieu, c’est aussi grave. » Ces pratiques ne dateraient donc pas d’aujourd’hui et à croire les amateurs de football mahorais, elles devraient encore avoir de beaux jours devant elles.

I.M

Miss Mayotte va-t-elle être destituée ?

Ils lui reprochent également d’avoir des exigences de gratifications non prévues par l’association. La jeune femme de 18 ans conteste les faits qui lui sont reprochés et accuse l’association de mal l’informer sur ses droits et devoirs : « Dès le soir de mon élection, je me suis sentie abandonnée par l’association. J’habite à Poroani et rien n’est organisé par les membres de Wama pour faciliter mes déplacements. Quant aux soit disant exigences que j’aurais eu, là encore c’est totalement faux, il s’agissait juste de renseignements que je demandais parce que je ne sais pas comment se passent les choses ! », s’indigne la jeune femme. En outre, la décision d’éventuelle destitution de Ramatou Rajiabo a été prise par la présidente et le délégué régional qui n’en ont informé les autres membres de l’association que la veille et uniquement par SMS. Le vice-président Zabama lui-même n’était pas au courant et défend la jeune femme : « Elle n’a rien fait qui justifierait une destitution, je ne suis pas d’accord ! Cette décision aurait dû être discutée entre tous les membres de l’association. Or elle a été prise par Stanisla Saïd et Franck Servel sans qu’ils aient pris la peine de nous consulter. », déplore-t-il. 

Officiellement convoquée cet après-midi à 16h par l’association organisatrice du concours, Ramatou sera fixée sur son sort à l’issue de la réunion.

Les annonces de Valls pour Mayotte

La volonté affichée par le premier ministre suppose une forte implication de tous les ministères, de l’ensemble des services de l’État, sous la coordination de la ministre des outremers, George Pau-Langevin. La réunion de ministres a été l’occasion de faire un tour d’horizon de l’ensemble des enjeux, économiques, sociaux, éducatifs et culturels. Les outremers disposent de toutes les richesses pour y faire émerger le modèle économique du XXIème siècle, respectueux de l’environnement et de la biodiversité. Sur le plan économique, le gouvernement réaffirme sa volonté de consolider les aides fiscales à l’investissement outremer, dans un cadre qui a été rénové en 2014. Des mesures transitoires sont prises dans le cadre du projet de loi de finances 2016 pour éviter tout blocage d’ici au 31 décembre 2017 : les entreprises ont besoin de cette visibilité pour investir. Conformément aux engagements du président de la République, la France défendra le principe d’une adaptation de certaines règles européennes aux réalités des outremers. Cela se traduira par une révision du règlement général d’exemption par catégorie (RGEC ) applicable aux aides d’État, à la suite d’une démarche concertée avec la commission elle-même. Dans le secteur de l’investissement en faveur du logement social, le premier ministre a souhaité que l’effort de simplification soit accéléré et se traduise par un allègement des formalités demandées aux opérateurs dans les procédures d’agrément. Un groupe de travail intégrant les bailleurs sociaux sera installé et devra aboutir à des propositions concrètes avant la fin du mois de novembre.

Protection de l’enfance, maîtrise de l’immigration et récifs coralliens
La stratégie nationale de “santé outremer” sera officialisée d’ici la fin de l’année sur la base des conclusions de la mission confiée à Chantal de Singly, ancienne directrice de l’Agence régionale de santé de l’Océan indien, et sur la base d’une concertation qu’organiseront à partir de novembre la ministre des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des femmes et la ministre des outremers. Par ailleurs les ministres travailleront ensemble à des mesures permettant de renforcer la protection de l’enfance à Mayotte dans le respect des compétences dévolues au conseil départemental. Cette démarche sera lancée en cohérence avec les objectifs du projet de loi réformant la protection de l’enfance actuellement discuté au parlement et du plan jeunesse outremer lancé par la ministre des outremers et le ministre de la ville, de la Jeunesse et des Sports. Le gouvernement a rappelé son attachement à la vocation exclusivement ultramarine de la chaîne France O, qui devra figurer au prochain contrat d’objectifs et de moyens de France Télévisions. Enfin, une réflexion associant l’ensemble des ministres concernés sera lancée sur la place que les outremers doivent occuper dans l’affirmation de la souveraineté nationale : surveillance des espaces maritimes, défense de nos intérêts économiques, lutte contre les narcotrafics et la piraterie, maîtrise des flux d’immigration, rôle stratégique dans la gestion et l’exploitation des ressources naturelles et protection de l’environnement. Compte tenu de la place des récifs coralliens dans les espaces maritimes français et de leur rôle dans la biodiversité marine, le premier ministre a dès à présent décidé de proposer la candidature de la France au secrétariat de l’International Coral Reef Initiative (ICRI) pour la période 2016-2018.

Justice. Guerre intervillageoise à la barre

Le tribunal correctionnel devait juger hier matin un épisode de ce conflit lors duquel neuf jeunes de Combani ont déboulé, cagoulés et armés, dans les locaux d’une entreprise de jardinage afin de lyncher un des salariés au motif qu’il habite le village voisin. À la barre quatre jeunes combaniens âgés de 18 à 22 ans au moment des faits, les 5 autres agresseurs sont mineurs et donc seront jugés devant le tribunal des mineurs. Des jeunes hommes parfois bacheliers, ou titulaires de diplômes. Ils s’expriment correctement en français. Ils sont poursuivis pour être entrés dans l’entreprise cagoulés et munis de bâtons, de barres de fer. Sur place ils cherchent un des salariés à qui ils reprochent d’avoir “lancé une pierre” ou encore “donné un coup de bâton”, voire “proféré des menaces”, une semaine plus tôt lors d’un concert. Le salarié se réfugie derrière une porte. Ce que ne savent pas ses agresseurs c’est qu’une caméra les filme. Excepté l’un d’entre eux, tous sont cagoulés. Ils provoquent leur victime et tentent de le faire sortir en frappant la porte, détruisant les vitres du bureau. Finalement ils vont s’en prendre au scooter de l’intéressé avec une rare violence, selon les caméras de la vidéosurveillance. Médiateur en mode ninja, dégâts collatéraux et instinct de groupe À la barre, l’un des jeunes hommes, qui s’était autoproclamé “médiateur en mode ninja”, a expliqué qu’ils ne voulaient pas causer de torts à l’entreprise en question et que les dégâts résultaient de “dommages collatéraux”. Il a au passage justifié comme tous les autres cette expédition punitive sous le “coup de la colère” en affirmant qu’ils avaient laissé leurs “instincts de groupe” et “leurs instincts naturels” s’exprimer.

Une explication qui ne plait pas vraiment à la juge.
“On a déjà plusieurs dossiers de bagarres entre Combani et Tsingoni avec des coups de couteau”. Elle rappelle aussi le cas d’un adolescent de 12 ans que l’on a dû évasaner à La Réunion dans un état très grave après une rixe entre les deux villages. “C’est un jeu sans fin”, poursuit-elle et “par vos actes vous contribuez à entretenir ce climat de violence” a-t-elle fustigé à ces jeunes qui se sont montrés incapables d’avoir le moindre mot d’excuse à l’égard de leur victime. Pour l’avocate de la partie civile, Fatima Ousséni, les agresseurs ne connaissaient même pas leur victime, tout est parti de “ondit” et du fait qu’il habitait le village voisin de Combani. Pire, certains jeunes, sous l’effet du cannabis ou de l’alcool ont suivi bêtement les autres, dans cette expédition punitive préméditée. Comme ils le disent lors de leur audition, “on ne pensait pas nous-mêmes qu’on allait être aussi violent”. L’avocate a demandé pour la constitution de partie civile des dommages et intérêts de 1700 euros pour la victime et de plus de 4000 euros pour sa société, avec, en outre des frais irrépétibles de 2500 euros. Le procureur Léonardo de son côté a riposté aux déclarations des accusés. “Ce jour-là, ils sont partis de chez eux en oubliant leurs cerveaux”. “Heureusement que la porte est restée fermée” se réjouit-il, sinon “on serait aux Assises”. Il rappelle qu’aucun des prévenus ne s’est excusé envers la victime, que les remords sont absents. Il a requis à leur encontre 9 mois de prison avec sursis avec l’obligation d’indemniser leur victime et l’interdiction d’entrer en contact avec elle et de porter une arme. Il n’est pas certain que cela suffise à faire oublier la haine intervillageoise qui habite l’esprit de ces jeunes.

Adrien Theilleux

Aeroport. Un centre d’affaire pour fin 2016

Mille deux cents mètres carrés de bureaux sur trois niveaux, capables d’accueillir environ 150 personnes : les travaux du futur centre d’affaire de l’aéroport de Mayotte commenceront dans les prochaines semaines pour une livraison espérée à la fin de l’année 2016. Lancé par SNC -Lavalin, gestionnaire de l’aéroport, le projet prendra place dans l’ancien terminal, qui sera ainsi réhabilité. Si la charte MayEnergie ne pourra pas être respectée compte tenu des caractéristiques du bâtiment existant, des matériaux écologiques et des panneaux photovoltaïques devraient intégrer la rénovation. Pas de nouveau bâti donc, mais une modernisation de celui existant, destinée à rentabiliser le foncier de l’aéroport, et à “Faire de ce lieu un moteur économique pour Mayotte”, explique Gérard Mayer, président de la Société d’exploitation de l’aéroport, pour qui une demande en ce sens existe clairement à Mayotte. Deux salles de réunions modulables pour n’en faire qu’une, et 19 lots de bureaux occuperont les lieux. Plusieurs types d’offres locatives, de la journée à l’année, en passant par le mois ou le semestre, et de 15 à 150 m2, seront proposés pour répondre au mieux aux besoins des entreprises implantées à Mayotte, ou des décideurs de passage. “Le tarif est très variable, la durée et la surface de location pouvant être radicalement différentes, mais nos forfaits seront basés sur le prix moyen en Grande-Terre, autour de 200 € le mètre carré annuel”, précise le président. Coût de la réhabilitation : 2,2 millions d’euros. Les entreprises peuvent d’ores et déjà contacter l’établissement pour personnaliser leur projet. Un hôtel, une nouvelle station et la rénovation de la zone de fret Par ailleurs, le projet d’hôtel tend à se réaliser rapidement. “Nous cherchons actuellement un opérateur de qualité, de niveau trois étoiles”, explique Gérard Mayer. Situé sur un terrain de 5000 m2 face au lagon dont les financements ont été trouvés, et équipé d’une piscine, l’hôtel devrait proposer entre 60 et 70 chambres et une salle de réunion de 100 personnes. Le groupe SNC – Lavalin mise sur une mise ne route du projet dès l’année prochaine. Enfin, outre l’apparition d’une nouvelle station essence, c’est l’aérogare de fret qui sera rénovée à travers “Une grande modification des structures existantes, pour offrir à Mayotte une vraie zone de fret moderne.” Le temps de réaliser les études nécessaires, cette réhabilitation devrait débuter elle aussi l’année prochaine.

G.V

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes