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Ce que j’en pense… Un tas de cendres… ou un espoir pour la région

Sans réaction, il faut bientôt faire appel aux pompiers, les dégâts grandissent, les moyens nécessaires pour le circonscrire aussi. Si personne n’agit, le drame s’étend, comme au Canada récemment. Le feu devient un grand danger, il peut ravager des quartiers, des pans entiers de forêts. Il faut mobiliser l’armée, faire venir des hydravions. Il faut des décisions à un haut niveau et cela coûte cher, pour l’éteindre et reconstruire, avec des drames.

Mayotte a été longtemps oubliée. Il a fallu l’acharnement, l’intelligence, la clairvoyance de quelques dirigeants pour réussir à devenir département. Certains osent dire que Mayotte n’était pas prête !… Mais c’est justement parce que les besoins étaient importants que les outils apportés par ce statut permettront d’engager un développement économique et social tant attendu. Enfin, si les élus locaux et les dirigeants nationaux décident d’agir avec une réelle envie d’améliorer le sort de cette île.

Le 19 mars 1946, en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane et à la Réunion, tous ne devaient pas avoir accès à l’eau, l’électricité, l’assainissement, à des maisons en dur et autres infrastructures construites depuis. Tous les enfants ne devaient pas aller à l’école, à l’université; la mortalité infantile devait être importante, tout comme les femmes mortes en couche.

Permettez aux Français de Mayotte de pouvoir accéder à ces progrès, et respectez leur choix, comme ils respectent les vôtres !

Mayotte est en train d’essayer de rattraper en quelques années, ce que des territoires ont mis des décennies, des siècles à construire.

Et comme pour le feu de l’allumette, des problèmes sont apparus mais bien peu les ont signalés, et encore moins les ont entendus et ont réagi. Le résultat est la situation à laquelle nous assistons aujourd’hui. Les autorités locales et nationales ont à faire face à de nombreuses urgences, de nombreuses priorités.

L’explosion démographique suite aux progrès de la médecine avait pu être « tenue » notamment grâce à une prise de conscience des familles et d’importantes campagnes de sensibilisation du planning familial sur le terrain ou avec « Un, deux, trois bass ! ». Il faut les reprendre d’urgence dans les bidonvilles !

L’immigration clandestine a atteint un niveau qu’aucun autre territoire sur la terre n’a à affronter. Attirés par « l’eldorado », ces habitants représentent plus de 50% de la population dans certaines communes. Des dizaines de milliers de personnes vivent sans travail, sans revenu pour se loger, obligées de squatter des terrains, de vivre dans des conditions indignes, sans moyens pour se nourrir, obligées de raser des forêts pour faire du charbon de bois, pour planter des bananes et du manioc, amenées à piller les champs, le lagon, les plages de leurs paisibles tortues. Sans revenu, ces populations n’ont pas les moyens d’élever leurs enfants correctement. Et en marge, des milliers de jeunes sombrent dans la délinquance, chaque jour plus violente.

Faute de réaction sérieuse depuis 10 à 20 ans, le feu s’est propagé, il consume l’île. Les moyens pour le circonscrire doivent être à la mesure de la situation. Les dégâts sont considérables, mais il faut agir, fermement, fortement, rapidement. Faute de quoi, il ne restera que des cendres… Les enseignants, les médecins, les entrepreneurs, les forces vives partent progressivement. Le désert médical s’installe. Le niveau scolaire s’effondre. Très peu osent encore investir pour créer de l’activité ou de l’emploi. Les rues se vident à la tombée de la nuit. Chacun s’enferme chez soi, cloitré, cadenassé, terrorisé par des voyous qui tiennent les quartiers, les ronds-points, les routes. Les forces de l’ordre sont débordées, épuisées, à bout, face à des gamins qui n’ont rien à perdre, rien à gagner sinon un peu de « prestige » devant leurs congénères.

Si le rapport sans complaisance de la Cour des comptes, si les pétitions, les marches et autres manifestations de colère et de dépit de la population, si les chiffres de l’explosion de la délinquance et de la violence ne provoquent pas une réaction forte de nos dirigeants, il ne restera que des cendres de cette belle île…

Il me semble qu’un changement est toutefois en train de s’opérer. La feuille de route présentée par le nouveau préfet et les efforts et actions qu’il a engagés dès son arrivée redonnent de l’espoir. La justice, dans ses nouveaux locaux, semble être plus… ferme et rapide devant la situation et les assauts répétés des mineurs. Il faudra alors de réels renforts de forces de l’ordre pour appuyer ces volontés, pas des annonces d’arrivées ne parlant pas des départs…

Et maintenant que le problème est enfin reconnu, il faudra je pense pouvoir se pencher sur des solutions et il doit y en avoir de nombreuses. Toutefois, vu l’ampleur du feu, il faudra que les efforts soient menés conjointement, sur tous les fronts en même temps, sous peine d’être inutiles.

Il faut interpeller et condamner les voyous qui terrorisent la population. Il faut construire des centres éducatifs fermés, mettre en place des travaux d’intérêts généraux par les mairies, les associations. Il faut renvoyer chez eux tous ceux qui sont sur l’île clandestinement et ne disposent pas de moyens de vivre, nourrir et éduquer leur famille dignement. Il faut déloger, en suivant les voies de la justice, tous ceux qui squattent des terrains des particuliers, mais aussi du département, des mairies. En parallèle, il faut que les maires ouvrent en urgence les 47 MJC qui sont encore aujourd’hui quasiment toutes fermées pour accueillir tous les jours des milliers de jeunes, pour leur offrir une activité, une animation, des cours de soutien scolaire. Des citoyens bénévoles pourront certainement y consacrer une heure par semaine, des jeunes et des vieux, des étudiants et des retraités, des mzungus et des Mahorais, des Malgaches et des Indiens, et tous les autres, participant à renouer les liens sociaux qui se sont délités. Des cours de shimaoré, de malgache, de français, des cours de musiques et danses traditionnelles, de tressage, de broderie, des ateliers d’initiation à l’informatique, des cours de hip-hop, des ateliers d’écriture, de théâtre, des ballades, des opérations de nettoyage… Des milliers d’activités pourraient être proposées à tous et détourner des milliers d’enfants des chemins de la délinquance. Beaucoup ne demandent qu’à ce qu’on s’occupe d’eux. Il faut dans le même temps engager des discussions sérieuses avec les autorités comoriennes. Le cadre de la COI pourrait s’y prêter. La région et les Comores en particulier ont tout intérêt à pouvoir compter, s’appuyer sur une Mayotte prospère, faute de quoi le feu pourrait se propager.

Mayotte prospère rejaillirait en revanche obligatoirement sur nos voisins. Des échanges commerciaux, des touristes, des investissements, des transferts d’argent, des constructions de maisons, des échanges sportifs et culturels permettraient évidemment de générer du travail, des richesses aux Comores et à Madagascar. En cas d’emplois qui ne trouveraient pas preneur ici, il pourrait être fait appel aux compétences de la région, avec des visas accordés sur la base d’un contrat de travail à durée déterminée, payé aux normes en vigueur, « en euros », avec un logement décent dans un foyer de travailleurs migrants.

La Dominique, située à quelques kilomètres entre la Guadeloupe et la Martinique, a su passer en quelques décennies du statut d’un des plus pauvres territoires du monde à un Indice de développement humain (IDH) qui la situe en 2012 au-dessus du Liban, du Pérou ou de l’Île Maurice. Une coopération active existe avec les deux départements français voisins et pourrait servir d’exemple. Il y a avec les Comores de nombreux points à négocier, de la fermeture de « l’usine à kwassas » d’Anjouan, à l’immatriculation des barques et à l’interdiction du départ de ces kwassas de Domoni. Il y a la possibilité que les condamnés comoriens à Mayotte puissent effectuer leur peine aux Comores… Il y a aussi la possibilité d’engager une coopération efficace, concrète, pour (re)mettre sur pied le système éducatif et de santé, mais aussi d’accueillir à Mayotte des centaines de fonctionnaires en formation, dans les mairies, les administrations diverses, chez les pompiers, à l’école d’infirmières (IFSI), à l’École maritime, aux Cemea, pour la gestion de l’eau, de l’électricité, de l’assainissement, des déchets, la protection de l’environnement…

Je pense que si l’île est « pacifiée », et cela peut être rapide avec l’appui de l’armée, comme en Métropole en cette période d’état d’urgence, si les relations avec les Comores redeviennent sereines, dans l’intérêt bien compris de chacun, il faudra dans le même temps relancer l’attractivité de Mayotte. Et pour cela, il y a un moyen à mon avis indiscutable et très rapide à mettre en oeuvre : placer Mayotte en zone franche globale pour 10 ans. L’exonération de charges sociales (salariales et patronales), d’impôts sur les revenus et sur les sociétés constituera un message qui sera entendu immédiatement. Les investissements, les projets, l’activité redémarrera à mon avis très vite vu les besoins et les potentiels, avec la région qui nous entoure. L’effort que cela représentera pour l’État sera largement compensé par le rayonnement de l’île, de la francophonie et les richesses créées ici. Et au vu de l’étendue du feu qui ravage l’île actuellement, il faut vite débloquer les moyens, qui n’y ont pas été consacrés depuis des années.

Laurent Canavate

Euro 2016 : des écrans géants à Mamoudzou ?

En marge de la phase finale du championnat d’Europe 2016, il est tombé sur l’île une averse de projets d’associations sportives mahoraises. Des projets nés des dispositifs “Tous prêts !” et “Horizon Bleu” mis en place par le ministère des Sports et de la Jeunesse, et la fédération française de football, et qui vont permettre aux Mahorais de vivre pleinement l’Euro. Sur l’île, de nombreuses communes prévoient de disposer des écrans géants sur les places publiques les soirs des matchs de l’équipe de France.

À Mamoudzou, il y aura au moins une diffusion en plein air : elle est programmée ce soir au plateau polyvalent de M’gombani, à l’occasion du match d’ouverture opposant la France à la Roumanie (22h heure locale). Un événement maintenu donc, malgré les problèmes de sécurité que rencontrent les habitants de la capitale ces dernières semaines.

“Nous nous devons de continuer à occuper les places publiques”, estime Sitti-Raouzat Soilihi, directrice de la communication de la mairie de Mamoudzou. “Nous devons montrer que la commune est présente en soutien des associations mobilisées pour organiser ces soirées, notamment pour sécuriser le site.” Cependant, la municipalité reste prudente et ne souhaite pas se projeter trop en avant. “L’objectif est de proposer une diffusion en plein air et sur écran géant pour les matchs des Bleus, en choisissant à chaque match un espace public d’un village de la commune. Mais cela dépendra du déroulement de la soirée à M’gombani… Nous communiquerons dans la foulée de la soirée, pour définir la suite qu’il sera donnée au projet”, ajoute Sitti-Raouzat Soilihi.

Il y a donc ceux qui se retrouveront autour d’un écran géant, et ceux qui vivront l’événement… au coeur de la compétition. Ils sont 85 Mahorais. 85 chanceux embarquant ce vendredi direction la métropole, pour assister à des rencontres de l’Euro. Ceci est l’aboutissement du dispositif “Tous prêts” qui, entrent autres, offraient 20 000 places du match Allemagne-Ukraine ce dimanche à Lille, dont 1000 places réservées aux projets “Tous prêts !” ultramarins. À Mayotte, 21 projets ont été déposés puis validés par le comité de sélection : quatre d’entre eux ont été retenus.

Ceux de l’AS du collège de M’tzamboro, de l’ASO de Chiconi, des Jumelles de M’zouasia et de la mairie de Mamoudzou. “Chaque délégation a eu tout loisir de construire son propre programme, qu’il soit sportif, culturel ou touristique ; hormis la date de départ qui a été souhaitée commune, le reste du séjour sera différent d’une délégation à l’autre”, précise la DJ SCS État. À 14h, soit peu avant l’embarcation, les 85 jeunes Mahorais sélectionnés recevront leur billet d’entrée pour le fameux match du champion du Monde en titre.

I.M

Activités à Pamandzi durant le Ramadan

Durant tout le mois de Ramadan, le service animation de la commune de Pamandzi propose des activités ludiques (tournoi de basket, foot, pétanque, jeux de société…) les après-midis au stade de foot, au boulodrome Abdallah M ami et le soir à l’AJP. Tous les soirs, les matchs de l’Euro 2016 seront projetés en direct à l’enceinte de l’AJP. Des animations sur le thème du “vivre ensemble” sont également au programme. Plus d’information, contactez le 0639 69 27 86, 0639 24 58 03, 0639 29 34 99.

Recensement 2017 : “Le travail a déjà commencé”

“Le recensement de la population de Mayotte est réalisé à un rythme quinquennal. Il permet de mesurer les évolutions démographiques et les mutations du département, facilitant ainsi la mise en œuvre de politiques publiques. Le dernier recensement sur le département s’est déroulé en août-septembre 2012, établissant la population à 212 600 personnes. Afin de préparer cette opération d’importance qui se renouvellera l’année prochaine, le Préfet Frédéric Veau, a réuni les maires de Mayotte conduits par leur président Saïd Omar Oili, en présence de la responsable du département démographie de la direction générale de l’INSEE, Caroline Escapa, de la directrice régionale de l’INSEE Réunion-Mayotte, Valérie Roux, et du chef de service régional INSEE Mayotte, Jamel Mekkaoui.

Le recensement revêt une importance particulière pour les communes, puisque la dotation globale de fonctionnement qui leur est attribuée se base sur les chiffres recensés par l’INSEE et publiés par décret. La méthode et les données rendues publiques suite à l’opération de 2012 ayant fait l’objet de débats, l’INSEE a entamé une démarche de dialogue avec les maires afin de les associer pleinement au prochain recensement. Au terme de cette réunion, une réflexion est engagée en vue de procéder au recensement quinquennal avec possibilité de réactualisation des données de manière annuelle selon une méthode qui reste à définir.

Le recensement 2017 devrait être mené en étroite collaboration entre l’INSEE et les communes, selon une convention préalablement validée par les deux parties. Enfin, des rencontres seront organisées à chaque point d’étape important. Le prochain recensement devrait avoir lieu du 5 septembre au 2 octobre 2017 pour une diffusion des premiers résultats en fin d’année.”

Retards de bourses et aides à la continuité territoriale

Ils sont nombreux à se plaindre sur le groupe d’entraide des étudiants mahorais sur les réseaux sociaux. La colère des étudiants mahorais poursuivant leur cursus en métropole concerne l’absence de paiement de leur bourse dans le cadre de la mission de la Direction des politiques scolaires et universitaires (ancienne Dasu) du Conseil départemental. Ces retards varient entre 1 et 3 mois suivant les cas.

Selon l’association des étudiants du Centre universitaire de Mayotte (AECUM) ils sont liés à des problèmes de mandatement du trésor public. “En d’autres termes le Conseil départemental a mis du temps pour demander le versement des bourses au trésor public”, explique le président de l’organisme, Saïd Abdallah S. Mohamadi. “Certains disent que ces retards sont liés au changement d’organigramme au sein du département, mais on n’a pas de réponse officielle”.

L’autre souci que rencontrent actuellement ces étudiants concerne Ladom (L’agence de l’outremer pour la mobilité). Depuis le lancement de la nouvelle plateforme de l’agence, il est demandé aux jeunes mahorais, dans le cadre de leur demande d’aide à la continuité territoriale pour revenir dans l’île pendant les vacances, de fournir des documents qu’ils n’avaient pas besoin de transmettre auparavant. Contactés Ladom et la Direction des politiques scolaires et universitaires n’étaient pas joignables hier.

“Quand un bachelier part effectuer ses études en métropole pour que son billet soit pris en charge, il doit transmettre une attestation de saturation ou d’inexistence de filière dans le 101ème département”, explique le président de l’association des étudiants de Dembéni. Autrement dit, s’ils n’ont d’autre choix que d’aller à La Réunion ou en métropole pour poursuivre leurs études dans leur domaine qui est soit bouché, soit inexistant à Mayotte, ils peuvent être candidats à cette bourse.

C’est la condition sine qua non pour profiter du billet d’avion tout frais payé. Mais à présent, Ladom réclame aussi ces attestations pour les retours dans l’île durant les congés universitaires d’été. Or, de nombreux étudiants n’arrivent pas à se procurer ces documents.

Le CUFR fournit ces attestations à la demande des bénéficiaires, mais en ce qui concerne le certificat de saturation, le centre universitaire est obligé d’attendre la réponse du préfet qui délivre ce document.

“Après les l’enregistrement des inscriptions pour l’année universitaire suivante, nous envoyons nos chiffres au préfet qui ensuite nous donne les attestations que nous transmettons dans la foulée aux étudiants qui n’ont pas été retenus au CURF et qui doivent donc aller en métropole pour poursuivre leur cursus”, explique Warda Halifa, chargée de missions administratives au Centre universitaire. En attendant, les étudiants qui souhaitent revenir pour les vacances et qui peuvent attester que leur filière n’existe pas encore à Mayotte, il leur suffit d’effectuer leur demande auprès du CUFR qui leur enverra l’attestation.

Mais en attendant, certains étudiants réalisent eux-mêmes leur propre attestation au risque que leur dossier soit rejeté par Ladom. D’autres n’envisagent même plus de revenir pour les vacances par peur de ne pas avoir l’argent suffisant pour payer le billet retour au cas où ils ne pourraient pas obtenir l’aide de l’agence.

GD

5 véhicules calcinés et des affrontements

Plusieurs barrages ont été dressés dans la nuit du côté du rond-point du Baobab et du Manguier. Vers 3h, un petit groupe d’individus a mis le feu à 5 véhicules stationnés devant le lotissement Vétiver de la Sim à Kavani-Mamoudzou. Les véhicules ont été entièrement brûlés avant que les pompiers ne parviennent à éteindre les flammes.

Course de pneus : Une dizaine de blessés et deux interpellations

Il faisait beau, tout le monde était venu en famille ou entre amis. Des milliers de personnes se sont amassés au bord de la route reliant le stade du Baobab à Cavani et l’ancienne place du marché à Mamoudzou. Alors que les jeunes s’apprêtaient à prendre le départ, une bande de délinquants surgit de M’gombani semant la terreur sur son passage en caillassant à tout va spectateurs, participants et forces de l’ordre. Après que ces dernières aient dissipé les fauteurs de trouble, l’événement sportif a pu reprendre ses droits, mais l’accalmie fût de courte durée, juste le temps que les garçons finissent leur course. Les échauffourées ont repris de plus belle à quelques minutes du départ des adultes. Des mouvements de foule en provenance du rond-point des manguiers et en direction de M’tsapéré se sont rapidement formés. La police et la gendarmerie essaient tant bien que mal de contenir les voyous. De nombreux spectateurs et coureurs se sont réfugiés dans la MJC du Baobab, le temps que le vent de violence passe. Beaucoup en sont ressortis quelque peu secoués. “J’ai eu très peur. On a entendu et vu les pierres et grenades lacrymogènes voler dans tous les sens”, explique une participante. Les organisateurs n’ont eu d’autres choix que d’annuler la course des grands.

Par la suite, des jeunes d’autres quartiers sont venus se mêler aux affrontements. A l’origine de ce mouvement de violence, probablement les règlements de compte de la veille et des jours précédents entre quelques jeunes de Cavani et M’gonbani, deux quartiers connus pour l’animosité qu’entretiennent certaines bandes entre elles. Déjà l’année dernière des bagarres avaient éclaté à la fin de l’événement lors des concerts et spectacles de danse qui avaient conclu la course, place de l’ancien marché.

Pourtant les autorités avaient anticipé tout débordement en installant un important dispositif de sécurité tout le long du parcours. Mais visiblement, cela n’a pas effrayé les trouble-fêtes. Les agents ont pu néanmoins contenir ce flot de brutalité gratuite. Deux interpellations ont pu être effectuées. Les émeutiers présumés ont été placés en garde à vue.

Au total, une dizaine de personnes ont été blessées par ces jets de pierres. Certaines victimes ont dû être hospitalisées. Sans parler du choc psychologique qu’ont dû subir les personnes qui ont assisté à ces scènes d’émeute urbaine. Jusqu’à présent, la compétition, aux souvenirs des organisateurs, n’avait jamais rencontré de problèmes d’une telle ampleur qui puissent conduire à son annulation. La délinquance l’a emporté sur le vivre ensemble ce jour-là. Un triste 4 juin 2016 qui est malheureusement entré dans les annales de la course de pneus.

GD

Affaire Roukia : Les agents du GIR ont-ils commis un homicide involontaire?

L’avocat du gendarme Daniel Papa et du policier Jérémie Bouclet avait fait appel du jugement du tribunal de grande instance (TGI) en novembre dernier. Celui-ci avait notamment condamné les deux gardiens de la paix pour homicide involontaire ce que les prévenus contestent. Le parquet avait également déposé un appel contre Saïd Ahamada M’zé un informateur afin de demander une peine plus lourde. C’est lui qui, par l’intermédiaire de Daniel Mohamed (autre indic), a fourni la dose qui a été fatale à la jeune Roukia.

Visages ternes, les deux ex-agents du groupement d’intervention régional (Gir) se sont rendus à la cour d’appel de Mamoudzou jeudi dernier pour, peut-être, leur ultime passage à la barre dans une affaire qu’ils trainent comme un boulet depuis maintenant un peu plus de 5 ans. Condamnés en première instance pour avoir remis en circulation un échantillon de drogue dure que le TGI a dénoncé comme étant celui qui a coûté la vie à Roukia Soundi, 19 ans, après qu’elle ait sniffé le produit. Un stupéfiant qui s’avérait être de l’héroïne.

La principale question de cette séance en appel tournait autour de la culpabilité ou non des ex-agents du Gir dans la mort de la jeune femme. En effet, un indic du Gir Daniel Mohamed, explique dans son audition que c’est la dose remise en circulation par Daniel Papa et Jérémie Bouclet qui a provoqué la mort de la victime. Les agents ont été reconnus coupables d’avoir remis en décembre 2010 à un informateur, Daniel Mohamed, une dose de drogue dure en provenance d’Anjouan et que ce dernier avait fournie auparavant au Gir. Le groupement voulait prouver la présence de cocaïne à Mayotte. Une fois le test réalisé pour démontrer la composition du produit, leur informateur réclamait le pochon afin de le vendre et de pouvoir rembourser son fournisseur anjouanais qui lui sommait de payer.

« Si j’avais su, cela m’aurait stupéfié »

Après que Daniel Mohamed ait insisté pour récupérer le stupéfiant, Jérémie Bouclet finit par demander à son collègue Daniel Papa de transmettre, en son absence, à l’indic une enveloppe contenant la drogue. Celui-ci s’exécute jurant qu’il ne savait pas ce qu’il y avait à l’intérieur: « si j’avais su, cela m’aurait stupéfié », indique avec un lapsus le gendarme. Or, Daniel Mohamed affirme avoir expliqué à l’agent du Gir de quoi il s’agissait. Qui dit la vérité? C’est une parole contre une autre. Pourtant Bouclet avait également laissé sous-entendre à Papa le contenu de l’enveloppe en déclarant: « dit à Daniel Mohamed de reprendre sa merde ».

Si la détention et la mise en circulation d’une drogue dans le cadre d’une enquête pour démanteler un réseau n’est pas interdite, elle doit néanmoins être réalisée dans le cadre d’une procédure judiciaire. Mais le Gir n’a pas suivi les règles en la matière. Un manque de rigueur admis par les prévenus corroboré par l’absence de procès verbal après que les tests sur l’échantillon de drogue aient été effectués. Une faute non-négligeable.

Mais pour l’avocat de Papa et Bouclet, Me Morel, l’affirmation comme quoi la dose remise en circulation est celle qui a provoqué la mort de Roukia n’est pas établie. En dehors du témoignage de Daniel Mohamed, rien ne prouve selon le magistrat que l’héroïne sniffée par la victime soit issue de la fameuse enveloppe. « Mathias Belmer avait acheté une dose de 1,8 ou 1,9 g or celel du Gir était de 2 g au moment où Daniel Mohamed leur a fourni l’échantillon. Avec la réalisation de deux tests pour démontrer l’origine du produit, la dose ne devait plus avoir le même poids. Mais celle vendue à Mathias Belmer pèse quasiment le même poids que celle du Gir. À part une multiplication des petits pains, je ne vois pas comment on a pu arriver à la même mesure », tente de démontrer l’avocat. Ce dernier a aussi mentionné un témoignage qui évoque le manque de fiabilité de l’indicateur afin de remettre en question sa parole.

Ce sont donc essentiellement sur des témoignages et des déclarations que la cour d’appel va devoir trancher pour déterminer la culpabilité ou non des deux ex-agents du Gir concernant le chef d’accusation « d’homicide involontaire ». Délibéré le 30 juin.

GD


 

Retour sur l’affaire

Les faits remontent à janvier 2011. Un matin, le corps d’une jeune femme âgée de 19 ans est retrouvé sans vie sur une plage à Trévani. L’autopsie révélera qu’elle est décédée d’une overdose d’héroïne. Au fur et à mesure que l’enquête avance, les investigations démontrent l’implication dans le drame de Mathias Belmer, le petit-ami de la victime. En effet, celui-ci avouera lors de ses auditions, avoir consommé la drogue dure avec Roukia avant qu’elle ne succombe. Sous le coup de la panique, l’individu décide de dissimuler le cadavre avec la complicité de son employeur de l’époque.

Mais l’affaire prend une autre tournure quant à l’origine des stupéfiants qui se sont retrouvés dans les mains de Roukia. Les premières conclusions de l’enquête montrent l’existence d’un trafic de drogue au sein du Gir. Plusieurs officiers et sous-officiers seront sommés de s’expliquer jusqu’à ce que les charges ne concernent finalement plus que deux agents Daniel Papa et Jérémie Bouclet. Mais les soupçons les plus graves portent sur la direction du Gir qui aurait fait acheminer des stupéfiants de cette même île afin de gonfler ses chiffres d’interpellations et de saisies. Une autre enquête est en cours sur ce dossier appelé « Adi » impliquant notamment l’ancien patron du Gir, Gérard Gautier, qui a été placé sous le statut de témoin assisté par le juge d’instruction de Saint-Denis en avril dernier.

Le juge Hakim Karki qui instruisait l’affaire Roukia, à l’époque, s’attire progressivement les foudres des forces de l’ordre qui demandent qu’il soit dessaisi de l’enquête. S’en suivent des fuites de documents jugés confidentiels dans la presse locale. L’incident va mener à la garde à vue d’un journaliste. L’IGGN (l’inspection générale de la gendarmerie nationale) cherchait à connaître ses sources. Auparavant en 2012, une commission rogatoire du vice-président chargé de l’instruction du tribunal de grande instance de Mayotte, Marc Boehrer, avait ordonné d’éplucher les fadettes du juge Karki. À l’origine de cette procédure, une information judiciaire ouverte pour violation et recel du secret de l’instruction” (MH n°569 vendredi 25 mai 2012). Un procédé légal mais qui a choqué l’opinion publique. Ainsi, les ressentis envers l’État sont exacerbés au sein du barreau et de la société mahoraise. Ils reprochent aux instances d’user de méthodes dignes de la “colonisation” selon les termes employés en 2013 par l’avocat de la famille de la victime, Mansour Kamardine. De plus, la gendarmerie réclamera en vain la délocalisation du procès à La Réunion. Une tentative qui a provoqué la colère des avocats qui ont toujours exigé la tenue du procès à Mayotte comme condition sine qua non. Cependant, le tribunal de grande instance de Saint-Denis a tout de même reçu les auditions.

Cette affaire n’étant plus à un rebondissement près, voilà qu’en 2014 le juge Karki est poursuivi dans le cadre d’une plainte pour viol. Au vu des éléments en présence, pour le barreau et la famille de la victime l’accusation ressemble plus à un coup monté. Une allégation que nie déjà en juillet 2014 le commandant Gautier, ex-patron du Gir et entendu comme témoin dans le procès en première instance qui s’est tenu en novembre 2015. Le juge s’est toujours défendu de ces accusations en mettant en avant un rapport sexuel consenti.


 

102 policiers et 42 gendarmes supplémentaires

“Une démarche inédite pour un département, avec un plan sur la sécurité spécifique et taillé sur mesure”, commentait hier soir le préfet Frédéric Veau. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, et George-Pau Langevin, ministre des Outre-mer, ont dévoilé hier midi un “plan global de sécurité, de prévention de la délinquance et de lutte contre l’immigration clandestine pour Mayotte”. Un programme de 25 mesures qui se décline en trois axes principaux.

Renforcer les effectifs et les moyens des forces de l’ordre

Première annonce, dès les mois juillet et août, 102 policiers seront affectés dans le département, ainsi que 42 gendarmes. Par ailleurs, une nouvelle antenne du GIGN sera bien créée à Mayotte pour “permettre des interventions rapides et adaptées aux situations les plus sensibles”. Enfin, les quatre radars qui permettent de détecter les kwassas seront modernisés pour permettre une meilleure efficacité. Une stratégie de lutte contre le commerce de biens cambriolés devrait également être définie dans les 3 prochains mois. En 2017, une brigade canine et un service de police judiciaire seront également formés.

Interrogé hier soir sur le renforcement des effectifs et moyens pour les forces de l’ordre, le commissaire de police Philippe Miziniak a qualifié les annonces “intéressantes, avec une mise en œuvre (dès juillet-août) rapide”. Le colonel Jean Gouvart, commandant de la gendarmerie, affiche également un sentiment de satisfaction. D’autant qu’en plus du renforcement des effectifs, le maillage territorial des brigades territoriales va être amélioré. La brigade de M’Zouazia sera transférée à Chirongui dans le cadre d’un projet immobilier en cours d’agrément. Deux autres projets de créations de brigades à Koungou et à Dembéni seront également conduits. En ce qui concerne Koungou, le colonel Jean Gouvart précise que le conseil d’administration de la Sim se tiendra dans un futur proche, permettant d’envisager le lancement du chantier. S’agissant de l’annonce d’une future brigade à Dembéni, il précise qu’il y a encore un travail à effectuer avec la mairie, “qui a déjà réfléchi à des terrains.”

Réformer la gouvernance des forces de sécurité

Le préfet et le Procureur de la République de Mayotte auront la possibilité de réunir un état-major de sécurité rassemblant l’ensemble des services de l’état mobilisés contre la délinquance et l’immigration clandestine. Cet état-major définira des objectifs précis et s’assurera de leur réalisation. Plusieurs opérations de prévention et de sécurisation seront menées autour des établissements scolaires et hospitaliers. Les deux ministres annoncent également la mise en place d’un système de vidéosurveillance dans les établissements scolaires ainsi que des mesures de sécurité autour des arrêts de bus. Des médiateurs scolaires seront employés pour sécuriser les espaces publics scolaires.

Nouer de nouveaux partenariats avec la société civile

Une instance spécifique sera créée afin de rendre plus efficaces les initiatives des élus, des associations et des différents acteurs en faveur de la prévention de la délinquance. Le dispositif “instruction et accompagnement éducatif” piloté par l’Éducation nationale permettra la prise en charge d’élèves non francophones jamais scolarisés antérieurement ou dont la scolarité a été interrompue.

L’ensemble des mesures détaillées est à consulter ici : https:/t.co/4xu1djtPV3

Nassimah Dindar, présidente du conseil départemental de La Réunion, condamnée à 3 ans d’inéligibilité

« Nous sommes sur un procès politique. A-t-il déclaré, je regrette que les faits n’aient pas été jugés pour ce qu’ils sont. Les condamnations sont extrêmement lourdes. Je voudrais que l’on m’explique en quoi transmettre des CV est assorti d’une peine d’inéligibilité de 18 mois en ce qui me concerne », a déclaré le député.

Pour rappel, il s’agissait de recruter du personnel pour un foyer d’accueil de jeunes en difficulté. Les élus avaient recommandé les CV de certains de leurs militants, recrutés sans avoir forcément les compétences pour occuper les postes. Ils avaient fait pression sur les responsables de la structure, écrivant des notes sur les CV. Aux termes de l’audience, Nassimah Dindar a été condamnée à 3 ans d’inéligibilité, 30.000 euros d’amende et 8 mois de prison avec sursis. Jean-Jacques Vlody a été condamné à 18 mois d’inéligibilité, 6 mois de prison avec sursis et 30.000 euros d’amende. Bachil Valy a été condamné à 12 mois d’inéligibilité, 4 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende. Raymond Soucramanien a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et 8.000 euros d’amende. En revanche, Yvon Bello a été relaxé.

Derrière cette affaire, une autre affaire, celle de la maltraitance et de possibles abus sexuels sur des mineurs du centre de Foyer Terre-Rouge par une ou des personnes nouvellement recrutées, sans aucune compétence, par les élus. Un des mis en cause, ancien conducteur poids lourd devenu surveillant de nuit, par cette promotion électoraliste, s’est d’ailleurs suicidé, ce qui a enterré les poursuites pour abus sexuel.

Le compteur des faits divers s’affole : 2 viols et 2 tentatives

La jeune fille se trouvait dans une voiture avec un homme lorsqu’ils ont été surpris par un groupe d’individus armés. L’homme s’est enfui abandonnant le véhicule et l’adolescente. Cette dernière a été violée puis s’est rendue d’elle-même à Bandrélé où elle a été prise en charge par des villageois. Le procureur de la République a rapporté un second viol dans les mêmes conditions hier soir sur la commune de Mamoudzou. Cette fois, il s’agirait d’une jeune femme de 20 ans qui se trouvait avec son petit-ami à l’intérieur d’une voiture garée dans un endroit discret. Ils ont été surpris par un groupe de jeunes armés qui ont agressé l’homme et violé la jeune femme à plusieurs reprises.

Opération destruction de bangas

Elle a pour objectif de permettre la destruction d’environ 70 bangas construits illégalement sur les terrains de la famille Chihabouddine. Elle devrait se poursuivre jusqu’en milieu d’après-midi.

Elle fait suite à l’opération débutée il y a deux semaines à l’initiative de la mairie, qui avait donné lieu à l’incendie d’un camion de la municipalité et d’un tractopelle, puis à un barrage érigé par des jeunes à la hauteur du pont de Kwalé, à Tsoundzou 1. Les habitants de ces bangas avaient alors exprimé leur mécontentement face à cette intervention, qui ne respectait pas les procédures légales d’expulsion.

Cette fois-ci, les propriétaires des terrains concernés ont donc suivi scrupuleusement les règles en vigueur en faisant appel à un huissier – à leurs frais – qui a constaté l’occupation, convoqué les occupants pour leur demander de quitter les lieux. Face à l’absence de réponses de leur part, il a finalement demandé au préfet le concours de la force publique pour sécuriser l’opération. Ce matin, lors de l’arrivée des équipes sur place, de nombreux habitants avaient déjà abandonné leurs bangas et récupéré leurs affaires.

En marge de l’opération, un incendie s’est déclaré plus bas, dans un lotissement derrière le collège de Tsoundzou, dont le gardien a par ailleurs été agressé. Il pourrait s’agir de représailles suite à ces destructions de bangas.

 

Une horde prête pour la « guerre »

Les hostilités ont débuté en réalité ce week-end, samedi. Pour une raison obscure, plusieurs jeunes de Doujani ont débarqué à Passamaïnty et des échauffourées se sont produites non loin du stade. La police est intervenue avec flashball et grenades lacrymogènes pour disperser les groupes de jeunes. Le lendemain, le même scénario s’est reproduit avec cette fois un groupe parti de Passamaïnty, arrêté par la police puis qui a contourné la route du littoral en passant par les collines. Hier soir, des riverains ont constaté un regroupement inquiétant d’une « centaine de jeunes » armés et cagoulés, pour certains, devant le collège de Passamaïnty, « une cinquantaine seulement », d’après la police. Encore une fois des affrontements se sont produits avec la police, quelques véhicules ont été endommagés. Les policiers de la Brigade anti-criminalité ont interpellé 3 jeunes porteurs d’armes blanches.

crédit photos : infos routes Mayotte (page facebook)

Un forum sur l’économie numérique prévu fin juin

“ Structurer la filière numérique au niveau des îles pour arriver un jour à un cluster régional. Et mener une réflexion sur les technologies de l’information et de communication (TIC) comme voie de développement pour tous les secteurs d’activité”, a indiqué hier Isabelle Chevreuil, représentante de la CCI Mayotte et présidente de l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’Océan Indien (UCCOI ). Une conférence de presse se tenait hier à la CCI Mayotte, en simultané avec chaque chambre de commerce et d’industrie locale.

C’est le double objectif du premier Indian Ocean Network (ION)-forum de l’économie numérique pour la zone océan Indien-, qui se tiendra les 28 et 29 juin à la CCI d’Antananarivo. Il est organisé par cette dernière, sous l’égide des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’Océan Indien (UCCOI ) et est soutenu par la Commission de l’Océan Indien et l’Union européenne.

Sur recommandations du 10ème Forum économique des îles de l’Océan Indien (FEIOI), qui s’est tenu à Moroni en octobre 2014, l’UCIOI a ainsi pris la décision d’espacer la tenue des forums de manière biannuelle et d’organiser entre chacun d’eux une réunion dédiée à un secteur, particulièrement porteur de développement et d’emploi pour la région. Le ION est ouvert à tout le monde. Des invitations ont été envoyées aux entreprises et aux administrations mahoraises. Le coût de l’inscription au forum est fixé à 30 € “Nous espérons qu’il y aura une délégation de l’île au lagon significative sur place”, dit Isabelle Chevreuil. Le premier ION se composera d’ateliers thématiques : “Le numérique au cœur de l’agriculture”, “le virage numérique du tourisme régional”, “les stratégies de transition numérique pour les entreprises” et “e-santé : vers une filière du numérique en santé et bien-être”. Il sera aussi rythmé par des conférences : “le numérique et l’intégration régionale”, “cyber-sécurité et e-gouvernance : le modèle estonien” et “révolution numérique et stratégie d’évolution des compétences”. Tout au long de l’événement, des facilités seront par ailleurs mises en place pour permettre la tenue de rencontres entre professionnels.

“Être en mesure d’attaquer les gros marchés, comme le marché est-africain”

“Les opérateurs de l’océan Indien n’ont certes pas les mêmes attentes et les mêmes stratégies”, note Feyçoil Mouhoussoune, président du Gemtic (Groupement des Entreprises Mahoraises des Technologies de l’Information et de la Communication). “Le marché des TIC à la Réunion représente environ 2 milliards d’euros, avec de nombreux pôles de compétitivité. À Maurice, il y a un secteur à part entière, qui bénéficie de subventions publiques. En ce qui concerne Madagascar, il existe beaucoup d’écoles dédiées au secteur. La grande île est de plus l’une des premières destinations offshore pour les filiales ou les sous traitants d’entreprises françaises (exemple : les centres d’appels). Nous devons néanmoins réfléchir à une stratégie régionale et à la mise en place d’un cluster. Cela permettra de maximiser les échanges régionaux et de pouvoir attaquer des gros marchés, comme le marché est-africain.” Un chef d’entreprise qui fera le déplacement aura aussi l’opportunité de “donner de la visibilité” à sa société et de “tisser des partenariats”, aux dires d’Ali Abdou, directeur du pôle international de la CCI Mayotte. “Par exemple, suite au Forum Economique des îles de l’Océan Indien à Moroni, trois entreprises mahoraises ont eu l’opportunité de travailler sur des projets aux Comores”, ajoute-t-il. OL

Attaque sauvage sur la route à Tsararano

A l’intérieur de la voiture caillassée, un couple de métropolitains dont une femme d’une cinquantaine d’année qui étaient en train d’être tirée hors de la voiture par un des agresseurs tandis qu’un second lui faisait les poches. A l’arrivée du nouveau véhicule, les agresseurs se sont dirigés vers lui avec l’air menaçant, exigeant qu’il baisse ses vitres, celui-ci a au contraire activé la sécurité centrale de la voiture. La conducteur a préféré accéléré et a tenté de passer en force sur le bas-côté de la route.La vitre a explosé côté conducteur d’un coup de coupe-coupe. Le conducteur a baissé la tête juste à temps pour éviter un 2nd coup de d’upanga qui a traversé l’habitacle. Tandis qu’une grosse pierre venait s’écraser sur le tableau de bord des compteurs kilométriques. Par la suite le conducteur a dépassé la voiture garée en travers, puis il est tombé sur un barrage fait de troncs et de branchages qu’il a pu éviter en roulant hors de la chaussée.

Agression sanglante à Coconi

Samedi soir, vers 21h15, deux individus décident de s’attaquer à une maison de Coconi. Armés de couteaux, ils agressent brutalement un enseignant et lui volent ses téléphones portables. Un gendarme qui vit à proximité est alerté parles cris. Il intervient.Un des voleurs s’enfuit, mais le second, armé d’un couteau porte plusieurs coups au gendarme,dont un à la gorge, heureusement sans gravité, mais qui lui octroie malgré tout 15 jours d’ITT. Avec des gens du quartier, le malfrat est maîtrisé, puis livré aux gendarmes de Sada. Il a été placé en garde à vue pour vol aggravé et tentative d’homicide. Lors de son placement en cellule de garde à vue,l’agresseur a donné plusieurs coups sur le mur avec la main qui ont nécessité un transport au Centre hospitalier de Mayotte. Son complice a été attrapé dimanche à Sada. Ils ont été conduits devant le procureur hier après-midi.

Coupeurs de route à Vahibé : 7 victimes

Ils avaient disposé des branchages en travers de la route. Un quatrième véhicule qui tentait de faire demi-tour a fini dans le ravin. Les occupants des 3 véhicules, 7 victimes en tout dont 1 femme ont été frappés. Les agresseurs au nombre d’une dizaine armés de shombo ont pris les clés des voitures et les ont garés plus loin dans un chemin de brousse, à l’abri des regards. Une des victimes a eu un doigt sectionné par un coup de shombo, puis a été ligoté dans le coffre de sa voiture. Les autres ont été dépouillés et molestés. Une des victimes, un métropolitain, qui circulait avec ses bagages, était en route pour un départ définitif de Mayotte.

 

Marion Maréchal-Le Pen s’interroge sur l’immigration clandestine

“La présence de plus de 80 000 clandestins pèse considérablement sur un contexte social fragilisé par une départementalisation récente et une intégration à la métropole très imparfaite”, explique-t-elle. “Pourtant, le gouvernement a publié en mai 2014 une ordonnance pour étendre à Mayotte des dispositions du code d’entrée et de séjour des étrangers. L’afflux massif de Comoriens risque d’entrainer un basculement démographique où les Français Mahorais se retrouveront en minorité, avec le risque que le département français soit influencé et déstabilisé par le gouvernement comorien.” Elle demande à Bernard Cazeneuve s’il est envisagé de revoir la coopération avec l’Union des Comores pour lutter en amont contre l’immigration illégale, notamment en permettant à la France d’arraisonner les embarcations de clandestins dans les eaux territoriales comoriennes ; s’il est prévu de renforcer les dérogations au code de l’entrée et de séjour des étrangers afin de limiter le droit du sol, “inadapté à la situation géographique de l’île”. Elle demande enfin si la départementalisation de l’île ne devrait pas être revue.

Les renforcements sécuritaires annoncés par le préfet

Sur décision du ministère de la Défense, un avion de type Falcon 50 doit arriver d’ici peu à Mayotte afin de réaliser des contrôles aériens sur le bras de mer séparant Anjouan de Mayotte. Le but est de détecter des arrivées de kwassa afin d’alerter les brigades maritimes qui pourront plus facilement interpeller les embarcations en question. Une frégate, le Nivôse doit également arriver d’ici deux jours afin de renforcer ce contrôle à la frontière. Mais ces interventions sont temporaires puisqu’aux dires du préfet ces renforts seront mobilisés que pour 10 jours maximum. Des solutions limitées dans le temps qui font figure de pansement. À cela s’ajoute le déploiement des légionnaires à M’tsamboro qui va bientôt toucher à sa fin: « on ne peut pas les garder indéfiniment sur place car cette mobilisation exceptionnelle handicape le régiment pour ces missions habituelles ». Enfin, le préfet a annoncé que des forces de police supplémentaires sont attendues cet été en plus des 42 gendarmes déjà annoncés par son prédécesseur.

30 à 50 nouvelles personnes place de la République…

À Ouangani, une centaine de personnes ont été délogées par les habitants. L’opération s’est déroulée dans le calme et sans heurts. Les personnes se sont orientées vers les villages voisins. Certains ont rejoint la place de la République.

À Chirongui, même scénario, entre 30 et 50 personnes se sont rassemblées au carrefour avec enfants et bagages, une partie a été orientée vers la place de la République par les associations. À chaque fois la gendarmerie était présente pour encadrer d’éventuels débordements. Selon une source policière, des décasés seraient sur le point de fournir des attestations de logement en vue de poursuivre les propriétaires qui les ont mis dehors.

Dans la commune de Bandrélé, le village de Mtsamoudou a procédé à des expulsions, les habitants ont mis le feu à deux bangas inhabités, soupçonnés d’héberger des voleurs de temps en temps. Idem à Bandrélé où quelques personnes ont été décasées. Un banga a été détruit, ce qui a provoqué en retour un départ de feu dans le quartier Mjini Bandrélé.

À Chiconi, un collectif de villageois a arpenté les rues du village pour demander aux squatteurs de partir. Ils n’ont cependant procédé à aucune expulsion, idem à Mtzamboro. À Pamandzi, un collectif de villageois a défilé pour protester contre la délinquance et aussi l’arrivée de Kwassa-kwassa sur des plages de la Petite-Terre.

Les opérations d’expulsions vont se poursuivre, des collectifs villageois ont vu le jour à Tsingoni, Acoua et d’autres villages encore. À Kani-Kéli, une opération de décasage a été annoncée pour le week-end prochain.

L’arrivée de nouvelles familles sur la place de la République exaspère les commerçants du marché, qui se plaignent des dégradations des conditions d’hygiènes autour du marché, et du préjudice de cette occupation sauvage, pour leur activité. Ils font actuellement circuler une pétition pour dénoncer la situation.

A.T.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes