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Le collectif des associations de Mayotte reçu par la préfecture

Mardi durant près de deux heures, le collectif des associations de Mayotte a été reçu par la préfecture afin d’échanger sur les questions d’immigration clandestine. Une entrevue « utile sans doute » pour le directeur de cabinet Etienne Guillet, « sans réponse » pour le collectif des associations de Mayotte.

A sa demande, le collectif des associations de Mayotte a été reçu mardi par le directeur de cabinet de la préfecture, Etienne Guillet, afin de « demander à l’Etat un moratoire sur les régularisations des personnes en situation irrégulière », précise un communiqué émis par ce collectif. Une dizaine de personnes dont des membres du Codim, des Assoiffés du sud, des Femmes leaders se sont donc entretenues mardi midi avec le directeur de cabinet au sein de la préfecture de Grande-Terre.

Durant cette entrevue « longue et intense », ainsi que l’a qualifiée le sous-préfet, ont été évoqués de nombreux sujets relatifs à la question de l’immigration. Si les moyens alloués à la lutte contre l’immigration clandestine ont fait partie du panel des questions soulevées, le directeur de cabinet – qui était accompagné du procureur de la République et du colonel Leclercq, commandant de la gendarmerie – a également reprécisé quelques fondamentaux concernant le droit des étrangers. « On applique la loi : un étranger en situation irrégulière a le droit de demander un titre de séjour », a dû rappeler le directeur de cabinet au collectif. Un moratoire sur les régularisations opérées par la préfecture de Mayotte est donc inenvisageable, notamment au regard des textes internationaux. « L’enjeu était de rappeler que nous sommes dans un état de droit », a fermement martelé Etienne Guillet. Le procureur de la République a pu, quant à lui, expliquer un certain nombre de décisions judiciaires rendues dans un contexte social parfois difficile.

19 898 titres de séjour

Interrogé par le collectif sur les contrôles effectués lors de la délivrance des titres de séjour, le directeur de cabinet a souligné que le nombre de demandes baissait tandis que les chiffres de notifications de refus augmentaient. En 2016, selon la préfecture, 19 898 titres de séjour ont été délivrés dont plus de 16 000 au titre d’un renouvellement et 2488 demandes ont essuyé un refus. Au 31 août 2017, près de 13 000 titres avaient été octroyés pour plus de 2000 refus. Même si l’année n’est pas terminée et donc les chiffres pas arrêtés, Etienne Guillet estime que l’augmentation du nombre de refus de titres de séjour prouve bien un contrôle accru des demandes. « Nous sommes vigilants sur les titres de séjour que nous délivrons avec une grande parcimonie », a déclaré à ce titre le sous-préfet. « On est sortis sans réponse », juge pourtant un membre du collectif ayant participé à l’entrevue qui ajoute du bout des lèvres : « On verra bien la suite à donner à cet échange ». Peu diserts, les membres n’ont pas souhaité communiqué davantage d’informations à la presse présente sur place.

Urbanisme | Comment rénover Kawéni ?

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A la fois pouls économique de l’île, bidonville immense et zone importante de scolarisation, Kawéni souffre de saturation, d’insalubrité et d’une croissance aussi rapide qu’anarchique. Afin de repenser entièrement le développement endogène de ce quartier-clé de la ville de Mamoudzou, de nombreux décideurs de l’île, dont l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), se sont réunis mercredi dernier afin de tracer les grandes lignes du futur Kawéni. 

A Mayotte, un village en particulier concentre tous les enjeux d’une urbanisation non maîtrisée et fulgurante : Kawéni. Cette zone de Mamoudzou présente un tissu économique dense, un réseau routier saturé, le développement d’un bidonville sur ses pentes, une hyperconcentration d’une population très jeune, des établissements scolaires aux volumes conséquents, de l’insalubrité au niveau des habitats et des voiries et de nombreuses zones exposées aux risques naturels. Rénover ce quartier de Mamoudzou se révèle donc extrêmement complexe. D’autant que « les besoins vont au-delà des projets de rénovation urbaine », comme le souligne justement Mohamed Majani, le maire de Mamoudzou, pour qui le village est « sinistré au plan éducatif, social, environnemental et urbain ».  

Ainsi, redonner un nouveau souffle à ce quartier « sinistré » constitue une véritable gageure, à laquelle s’attellent toutefois de nombreux acteurs de l’Ile aux parfums. A ce titre, ils s’étaient réunis mercredi dernier dans le cadre d’un comité de pilotage du nouveau programme national de renouvellement urbain de Kawéni. Objectif de cette concertation : s’accorder sur un projet de rénovation avec une programmation pluriannuelle d’opérations et un plan de financement, afin de débloquer des fonds auprès de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Parmi l’aréopage de mercredi : les signataires du protocole de préfiguration à savoir l’Etat, le Conseil départemental, la ville de Mamoudzou, l’Anru ; des acteurs opérationnels : l’organisme Action Logement, la Sim, le Sieam, le vice-rectorat ; des prestataires tel le cabinet d’architecture La Fabrique urbaine ; et, enfin, des représentants de la société civile fédérés au sein du Conseil citoyen de Kawéni, comprenant 49 membres. Car ce réaménagement se fera en concertation avec les populations locales et en s’appuyant sur le dynamisme des associations, ont promis l’ensemble des acteurs engagés dans le projet de rénovation. 

13 fois M’gombani

Cette réunion de mercredi marquait un point d’étape à mi-parcours de la phase d’études qui s’étale sur deux ans et pour laquelle l’Anru a engagé plus de 800 000 euros. Le cabinet La Fabrique urbaine y a donc présenté ses orientations stratégiques pour le nouveau Kawéni : « Ce n’est pas un projet cosmétique de renouvellement urbain mais un projet structurant tenant davantage de l’aménagement du territoire », a précisé un des urbanistes. Valoriser la mangrove en offrant une vitrine maritime et touristique à Kawéni, notamment avec l’aménagement de la pointe Hamaha, mettre en place des « traversées » sur la crête pour délester la RN1, aérer et réaménager des lieux-clés comme la mosquée du vendredi afin de créer des respirations et du lien social, penser des espaces de promenades, de jeux et de commerce, notamment autour de la MJC, sont quelques-unes des pistes qui ont été évoquées lors de ce comité de pilotage. 

La réhabilitation de cette zone de pas moins de 300 hectares – soit 13 fois M’Gombani, quartier qui a lui aussi bénéficié d’un plan de rénovation urbaine – devra s’opérer en parfaite imbrication avec d’autres projets qui lui préexistent tels que la mise en place du réseau de transport collectif urbain, le Caribus, ainsi que les programmes de résorption de l’habitat insalubre (RHI) et de gestion des eaux pluviales de la communauté d’agglomération. L’ensemble des acteurs prenant part au projet de réhabilitation de Kawéni espèrent signer une convention avec l’Anru d’ici mi-2018. 

 

Kawéni en chiffres

Le village de Kawéni est le plus peuplé de la ville de Mamoudzou avec plus de 13 000 habitants recensés (2012) dont 65% ont moins de 25 ans. Il abrite la plus grande zone d’activités économiques de l’île. En effet, il concentre 5000 emplois, même si ces derniers ne sont occupés qu’à 8% par des résidents du village, et 770 entreprises. En outre, 80% des conteneurs du port de Longoni sont dépotés à Kawéni. Ainsi, ce quartier de la ville de Mamoudzou apporte à lui seul 30% de la valeur ajoutée de l’île. Enfin, plusieurs établissements et équipements scolaires y sont implantés, accueillant plus de 10 000 élèves en 2017. 

 

Outre-mer | Des assises pour se relever

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C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : organiser des assises de l’outre-mer dès le début de son mandat présidentiel. Présentées et lancées le 4 octobre dernier, ces assises s’étaleront sur sept mois pour permettre aux outre-mer d’exprimer leur volonté et de choisir leur développement.

Offrir la parole à chaque Ultramarin, ou presque* : c’est le but des Assises de l’outre-mer. Il faut dire, comme le souligne le ministère, que nombre de citoyens loin de l’Hexagone ne se sentent plus au cœur des préoccupations gouvernementales : « Beaucoup d’Ultramarins penser que leur voix ne compte plus. Les dernières élections au printemps dernier l’ont cruellement montré, quand plus de la moitié des Français d’outre-mer ont choisi de ne pas choisir en s’abstenant à l’élection présidentielle. »

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, alors candidat, et lancées le 4 octobre dernier par la ministre Annick Girardin, ces assises doivent permettre à tous les acteurs de la vie en outre-mer – pouvoirs publics, entreprises et société civile – de s’exprimer sur les besoins de leur territoire. En ligne de mire : la rédaction d’un « Livre bleu outre-mer », qui servira de socle aux politiques publiques du quinquennat en matière du développement des territoires ultramarins. Une initiative inédite menée en plusieurs étapes. 

Sept mois, trois étapes

Trois étapes jalonneront les sept mois de ces assises. La première, une phase de diagnostic à laquelle il est déjà possible de participer**, et ce jusqu’au 22 novembre, permet aux internautes de mettre en avant les priorités souhaitées pour leur territoire, en classant par ordre d’importance les grands chantiers à mener : équipements publics, développement économique, emploi, environnement, santé, culture, jeunesse, sécurité et protection des populations. Autant dire que tous les domaines proposés concernent l’île aux parfums de très près.

En parallèle, du 18 octobre au 31 janvier, un concours d’innovation est ouvert. Les porteurs de projets pourront y déposer leurs idées en faveur du territoire. Les dossiers reçus seront soumis à partir du 15 janvier (et jusqu’au 28 février) à une consultation numérique. Une fois encore, chaque Ultramarin pourra soumettre son opinion et son avis dessus afin d’en déterminer les plus pertinents. 

Enfin, à partir du 1er mars, après pré-sélection, les projets retenus seront de nouveau soumis au public. Il votera pour en désigner les meilleurs jusqu’au 30 avril. Une sélection finale sera alors effectuée en tenant compte de l’avis des votants. Les lauréats – auréolés d’un label « outre-mer » – seront dévoilés le 15 mai. 

Les Assises de l’outre-mer entremêlent donc deux piliers : les citoyens emmenés à s’exprimer au sujet de leurs territoires et à proposer des projets, les rendant acteurs du développement ; ainsi qu’un pilier institutionnel, constitué des services de l’État, d’élus locaux et de « forces vives de l’outre-mer », comme les décrit le ministère. 

*Sauf Saint-Martin et Saint-Barthélemy, qui font l’objet d’un plan de reconstruction spécifique suite au passage de l’ouragan Irma, et les Terres australes et antarctiques françaises, inhabitées.

**Participation en ligne sur * www.assisesdesoutremers.fr

Rozette Issouf : une Mahoraise dans l’équipe

Autre aspect des Assises de l’outre-mer : une « Équipe projets Ultramarins », qui servira de « Trait d’union » entre la consultation citoyenne et les services institutionnels. Cette équipe réunira diverses personnalités qui donneront leur avis sur les projets présentés et participeront à la rédaction du Livre bleu outre-mer. Elles seront également jury d’un concours d’innovation sociale à destination des Ultramarins.

Si on peut citer, au sein de l’équipe, l’ancien directeur d’HEC, Bernard Ramanantsoa, Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la nature et l’homme, le comédien Pascal Légitimus, ou encore Jean-Marc Mormeck, délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer, etc., Mayotte n’a pas été oubliée puisque la psychologue Rozette Issouf fait également partie des 17 personnalités retenues. Elle détaille sa mission et les objectifs de ces assises.

MH : Quel va être votre rôle au sein de l’équipe des Assises de l’outre-mer? 

RI : En premier lieu, je fais partie d’une équipe. Le » je » en soi n’existe pas, il laisse place à un « nous »diversifiés, pluridisciplinaires, complémentaires, avec des personnes connues ou inconnues qui vont se regrouper régulièrement sous la présidence du ministre de l’outre-mer. Nous partageons certainement des valeurs humaines qui privilégient l’intérêt supérieur du collectif. C’est avant tout pour moi, une aventure collective avec une quinzaine de personnalités qui vont travailler ensemble pour centraliser les projets remontés des ateliers nationaux et locaux. Nous en prendrons compte, procèderons à un tri pour faire émerger des projets structurants, cohérents, qui répondront aux besoins de chaque territoire. Les citoyens de l’outre-mer d’ici et d’ailleurs ont un rôle décisif : ils sont les experts de leurs problématiques rencontrées dans leur territoire. Ils seront acteurs dans ces assises en faisant entendre leur parole par le biais du site dédié à cela, et ouvert à tous les citoyens d’outre-mer, qu’ils résident dans un territoire ultramarin ou en Métropole. Et comme le rappelle l’écrivaine Hélène Keller dans une de ces citations: « Seul, nous pouvons si peu, ensemble, nous pouvons faire tellement ». Et comme l’indique l’objectif des assises des outre-mer, il faut « Construire ensemble l’avenir des outre-mer ».

MH : Pour quelle raison avez-vous été choisie ? 

RI : Cela fut une grande surprise pour moi-même. Cela m’est tombé dessus, je suis juste une simple citoyenne qui est passionnée par l’accompagnement de la souffrance psychique des êtres-humains. Je m’investis à petite échelle avec des interventions dans des journées d’études et des conférences suite à mes travaux de recherches. Je suis dans l’aide de l’autre. J’ai certainement des qualités d’écoute, relationnelles, et d’autres compétences qui leur ont peut-être plu. Je ne saurais vous dire. En tout cas, je n’ai rien demandé : « moins on me connait, mieux je me porte », moins on parlera de moi, mieux cela sera. Car je fais naturellement les choses sur le terrain et je n’y attends aucune reconnaissance. J’ai choisi mon métier par vocation et non par défaut. Tous les projets qui peuvent servir au bien-être des autres m’intéressent et je suis très sensible au sort des citoyens de l’outre-mer. Je suis honorée de faire partie de cette équipe et de pouvoir apporter mes compétences pour enrichir et faire entendre « la voix des Ultramarins ». 

MH : Ces assises représentent-elles une réelle piste d’action ? 

RI : C’est sûrement une réelle piste d’action. On est dans le concret et on ne fait pas à la place de l’autre, on lui permet d’agir, de s’exprimer, de proposer. Ce projet ne peut que faire avancer les choses et proposer des pistes d’actions concrètes dans chaque territoire d’outre-mer. Et comme je dis aux personnes que j’ai pu suivre en thérapie: « les réponses sont en vous et non à l’extérieur ». Il faut mobiliser les ressources intérieures de tous les citoyens de l’outre-mer afin de créer une synergie collective positive. Beaucoup de nos citoyens se sentent incompris parce que non écoutés. Les assises de l’outre-mer leur permettront à ce titre de faire part de leur avis, de devenir acteur de l’avenir de leur territoire. Nous avons sept mois pour y travailler. « Ensemble, nous pouvons y arriver » dans l’écoute des uns et des autres, dans la compréhension, dans les échanges et les remarques constructives. Soyons optimistes, soyons fous et croyons au pouvoir de « l’union fait la force »! 

Enfin, nous avons tous notre rôle à jouer dans ces assises de l’outre-mer. Le premier pas vers le changement positif, c’est l’expression de ses besoins, c’est aussi la confiance en soi et la capacité à s’affirmer et à faire valoir ses droits dans le respect mutuel des uns et des autres.  Ainsi, une bonne collaboration de tous les acteurs institutionnels, politiques et civils garantira, certainement, le bon fonctionnement des assises. Steve Jobs; le cofondateur d’Apple nous le confirme : « Les meilleures choses qui arrivent dans le monde (…), ne sont pas le résultat du travail d’un seul homme. C’est le travail de toute une équipe. »

 

En 2009, des états généraux de l’outre-mer étaient déjà organisés

« Ces assises ne seront pas une réédition des états généraux de 2009 », a affirmé la ministre des outre-mer, Annick Girardin. Il y a presque 10 ans en effet, une consultation était mise en place dans les outre-mer. En cause : la crise antillaise du début de l’année. Durant un mois, une grève contre la vie chère paralyse la Guadeloupe et la Martinique. Face à la montée des tensions, le président d’alors, Nicolas Sarkozy organise une vaste consultation des outre-mer : il s’agit des états généraux, censés identifier les problèmes et les régler. Dès le printemps 2009, elle est mise en place  aux Antilles, en Guyane, à La Réunion, à Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et dans l’Hexagone, et débouche sur la rédaction d’une synthèse sur les attentes et besoins des Ultramarins. Au total, 137 décisions seront prises par le gouvernement pour refonder la politique menée à l’égard de nos territoires. Deux ans plus tard, c’est Mayotte qui est touchée par un vaste mouvement social.

 

 

 

Tentative de meurtre au lycée Bamana

Le 24 octobre dernier, trois jeunes qui terminaient leurs cours d’EPS sur le stade du lycée de Mamoudzou se sont vus encercler par un groupe d’individus.

 

Le plus jeune était a été victime d’une tentative de vol de son téléphone et les deux autres de violences. Les 3 élèves sont parvenus à s’enfuir et à se réfugier dans l’enceinte du lycée. Ils ont essuyé des jets de cailloux sans faire de blessés. Dans le même temps, le même groupe s’en est pris à une autre victime qui faisait l’objet de multiples violences et quatre coups de couteau. Elle s’est écroulée au sol après s’être fait dérober son téléphone portable puis a été prise en charge par les secours et hospitalisée. Une patrouille de police, rapidement sur place, a recueilli les premiers éléments. Les investigations menées par la sûreté urbaine ont abouti à l’identification de l’auteur des coups de couteau et de l’instigateur des faits. Elles permettaient à un équipage de la bac (brigade anticriminalité) d’effectuer une interpellation pendant que deux auteurs se présentaient spontanément au commissariat. Cette agression serait le résultat d’un différend entre jeunes de quartiers rivaux. Finalement, cinq individus ont été interpellés. Trois font l’objet d’un déferrement.

Vis ma vie de délinquant

« Si je ne vole pas, les plus grands me réduisent en bouillie »

Ils ont entre 12 et 17 ans et vivent en bande organisée. Rôdant autour des grands magasins d’une place de Mamoudzou, ces jeunes arborent tous la même dégaine face aux passants : une atmosphère d’irrespect et de peur. Au premier contact, ces adolescents semblent ne pas être conscients de l’image qu’ils renvoient aux passants : « Hé, nous on fait rien de mal. C’est les vacances, on est là et on passe le temps », jettent-ils à tour de rôle. La bande est constituée d’une douzaine de jeunes garçons âgés de 12 à 17 ans. Ces adolescents passent la majeure partie de leur journée à traîner autour d’un grand magasin, d’une place de Mamoudzou. Souvent, ils en importunent les clients en quémandant soit un peu de monnaie, soit de quoi manger, sous les regards vigilants des agents de sécurité de ce grand groupe. « Il arrive qu’un ou deux jeunes foutent la merde auprès des clients ou dans le magasin. Nous essayons de les arrêter, et quand on n’y arrive pas on, appelle la police », informe un des agents.

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FCM sacré champion 2017

En déplacement à Sada samedi, le football club de M’tsapéré FCM a battu l’AS Sada sur le score de 3-0. Avec cette victoire, les M’tsapérois, battus récemment par les Diables rouge de Combani lors de la finale de la coupe de France régionale à Bandraboua ont pris leur revanche et décrochent ainsi pour la 9ème fois depuis 2005 le titre de champion de Mayotte. Un titre qui a été fêté dignement samedi par les supporters et les joueurs dans la localité à la grande satisfaction des dirigeants du club.

Mayotte | Nouvelle grève le 2 novembre au CHM

Suite à la réunion du 10 octobre dernier entre l’intersyndicale, la conseillère de la ministre de la Santé (par visio-conférence), le directeur de l’ARS OI et la directrice du centre hospitalier, des agents ont décidé de se mettre de nouveau en grève le 2 novembre en attendant la réponse du gouvernement. Les grévistes insistent sur deux points par rapport à leurs revendications à savoir une prime mensuelle compensatoire de la suractivité à tous les agents pour une « reconnaissance réelle » de leurs efforts ainsi qu’une indexation de salaire à 53% minimum, à l’ensemble des employés exerçant à Mayotte, pour une égalité de traitement de salaire de tous les agents issus du même  groupement hospitalier de territoire océan Indien (GHT OI). Retour en détail sur leurs revendications.

« Nous attendons du gouvernement Macron son investissement, ainsi que le déploiement des moyens financiers, humains et techniques pour les courts, moyens et longs termes.

« Prime mensuelle compensatoire de la surcharge de travail » 

La prise en charge de la population par le système de santé à Mayotte se dégrade au fil des années. La situation professionnelle des personnels soignants est de moins en moins attractive. Tout cela semble dû à : 

• Une augmentation de l’activité du CHM de 1,7% entre 2015 et 2016 et de 25% sur les trois dernières années (annexe rapport DIM), 

• Un manque d’infrastructure, et de personnel (soignant, médical, paramédical, et technique), 

• Le burnout, la saturation et l’épuisement considérables qui obligent les agents à multiplier les arrêts de travail), 

• Les risques psychosociaux, avec des répercussions dans la vie familiale 

• Absence des postes aménagés, non-existence des commissions, 

• Une insécurité croissante dans tout le département, 

• Un traitement partial du salaire entre les Centres Hospitaliers et le GHT (l’indexation des salaires est à 53% à la Réunion contre 40% pour Mayotte).

Ces phénomènes cités ci-dessus entrainent obligatoirement un déséquilibre dans le choix et la répartition des professionnels de santé entre Mayotte et la Réunion. Pour ces raisons nous demandons une prime mensuelle compensatoire liée à la surcharge d’activité, pour un montant de deux cents euros net pour tous les agents non-médicaux.

« La création d’une agence de santé autonome à Mayotte » 

« Nul n’est mieux servi que par soi-même ». La création d’une agence de santé à Mayotte est plus que nécessaire pour résoudre les spécificités de notre département. Les médecins et le personnel hospitalier de Mayotte cherchent à alarmer les autorités sur la situation. Cependant, les problèmes ne semblent pas traités avec conviction. Plusieurs raisons nous amènent à penser que l’agence régionale de la santé est en faveur de la Réunion. 

Voici quelques points illustrant nos propos : 

• Le déficit du CHU Réunion a été imputé sur CH Mayotte, or nous effectuons les 90% de l’activité engendrée par les évasans, une convention existe entre la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte et le CHM, stipulant que tous les travaux des évasans doivent être effectués par le CHM. 

• Un traitement inégalitaire du budget alloué pour l’Océan Indien : moins de 10% pour Mayotte contre plus de 90% pour la Réunion. 

• L’annulation du « projet Bloc Opératoire », malgré sa nécessité et ses études déjà financées (500 000 €), pour une nouvelle construction d’hôpital à Saint-Paul (la réunion), 

• Le non-respect du protocole d’accords signé au ministère de la santé en juin 2014, pour la mise en place d’un groupe de travail, 

– L’absence des directeurs d’agence sur le territoire, est responsable d’un manque de réponses aux projets proposés, 

• Une absence et exclusion totale des acteurs de santé de Mayotte dans les prises de décisions, 

• Mayotte accueille le plus de « non assurés sociaux », nécessite la présence de spécialistes pour la prise en charge de pathologies rares et graves, est confrontée à un flux migratoire en constante augmentation. Pourtant les moyens accordés au maintien d’un GHT (Groupement Hospitalier des Territoires) favorisent la Réunion. L’hôpital de Mayotte manque d’institutions et d’infrastructures.

Afin de mettre en place des projets d’amélioration à Mayotte, les décisions doivent être prises localement. Il est difficile de prendre des décisions à distance, en étant éloigné de la situation, en ne prenant pas en compte les chiffres réels et les difficultés auxquelles sont confrontés les professionnels de santé à Mayotte. 

« Respect des accords et des engagements pris par le gouvernement « 

Suite à deux mouvements de grèves en 2014, l’intersyndicale et le syndicat des praticiens du Centre hospitalier de Mayotte ont été reçus au ministère de la santé. Malgré la minimisation des difficultés auxquelles nous sommes confrontées au quotidien, des propositions temporaires ont été proposées par le directeur de cabinet (représentant du ministère). 

• Un budget de 33 millions pour le recrutement d’urgence du personnel médical, soignant et paramédical (voir protocole juin 2014) 

• L’augmentation des quotas des infirmiers, aides-soignants et auxiliaires puéricultrices, 

• Un groupe de travail avec l’ensemble des partenaires sociaux, piloté par l’ARS, 

• Une revoyure de ce protocole de juin 2014, prévu en 2017. 

Nous constatons une mésestime totale de la part du gouvernement, de l’ARS et du CHM face à notre détermination pour la sauvegarde de la santé à Mayotte puisque rien n’a été suivi par la suite.  

La formation, l’emploi et la préférence locale 

Pour lutter contre le désert médical, et la sauvegarde et l’avenir de la santé à Mayotte, nous demandons la mise en application des dispositions réglementaires prévues par la circulaire du 23 juillet 2010, et des propositions déclinées dans le rapport du député Lebreton ainsi que dans le rapport du Préfet Bédier. 

Voici une piste pour lutter contre le désert médical : 

• L’application de la circulaire du 23 juillet 2010 relative à la mise en œuvre des mesures transversales retenues par le Conseil interministériel de l’Outre-mer pour favoriser, l’émergence d’une fonction publique plus représentative du bassin de vie qu’elle administre,

• L’application du rapport du préfet Bédier, rendu en avril 2012 et portant sur l’emploi des ultramarins dans la fonction publique, 

• L’application du rapport du député Patrick Lebreton, remis le 4 décembre 2013 et comprenant 25 propositions dont la consécration des centres d’intérêts matériels et moraux comme « pivot du droit de la fonction publique applicable aux Outre-mer et aux Ultramarins » et l’instauration de « la prise en compte de la connaissance de l’environnement local dont la maîtrise de la langue pour les mutations». 

Renforcement et structuration de l’offre de soins 

L’augmentation et la répartition des patients par lieu d’habitation ne nous permettent plus de nous projeter uniquement sur la zone Mamoudzou. 

Un nouveau Centre Hospitalier Universitaire doit voir le jour avec 22 salles de bloc opératoire dans les prochaines années au Centre de l’Ile. Plusieurs raisons nous obligent à réfléchir et à repartir l’offre de soins dans l’ile : 

• 65% des patients viennent des périphériques contre 35% pour Mamoudzou, 

• Les difficultés de circulation (centralisation des administrations et entreprises sur Mamoudzou), 

• L’absence de transport en commun et sanitaire, 

• Une forte immigration clandestine, 

• Une obligation d’accès aux soins pour tout le monde, 

• Absence de médecine de ville et de structure de soins privée. 

Actuellement, les centres périphériques travaillent 24 heures sur 24. Les consultations sont ouvertes de 7h à 19h et une permanence de soin est assurée de 19h à 7h. L’augmentation de l’activité ces dernières années dans les périphéries, l’augmentation considérable de la population, l’absence de transports communs ainsi que le manque de spécialistes impose une réorganisation du système de soins. 

Les centres périphériques de Dzoumogné, Kahani et de Mramadoudou doivent être dotés d’un bloc opératoire et doit être transformés en MCO (Médecine Chirurgie Gyn-Obstétrique). 

• Médecine : 10 lits / Maternité : 30 lits, 

• Urgences – UHCD : 8 lits, salle de déchoquage, 

• Équipements d’un centre de radiologie standard. 

Ces transformations nous permettraient de répondre à la demande de soins de la population en tenant compte des problématiques actuelles (immigration, circulation libre…). »

 

Mayotte : les écoles de Mamoudzou rouvrent demain

La mairie de Mamoudzou a annoncé la levée de l’arrêté fermant les écoles primaires du chef-lieu depuis lundi dernier. Une décision prise en réponse à l’annonce de l’Etat de réduire le nombre de contrats aidés pour les collectivités. Les écoles rouvrent donc dès demain matin. Un consensus a été trouvé avec la préfecture. Celle-ci a accepté le renouvellement de 180 contrats contre 87 initialement mais uniquement pour les services liés à la sécurité et l’hygiène des établissements scolaires. « Quant au volet collation et périscolaire, celui-ci n’est malheureusement pas assuré », explique la municipalité. C’est ce que de nombreuses mairies ont dénoncé. D’après elles, sans contrats aidés, elles ne peuvent pas assurer ces services. Cela signifie donc que des élèves risquent de se retrouver sans repas le midi et sans activités périscolaires pourtant prévues par les rythmes scolaires.

Un policer utilise un flashball en dehors de son service

Le procureur de la République a adressé un communiqué à la presse hier afin de faire toute la lumière sur une récente affaire impliquant un policier qui a utilisé une arme de type flashball en dehors de ses heures de services. Il a voulu régler un différend avec un individu avant que la dispute ne dérape.

Le samedi 21 octobre 2017, la compagne d’un agent de la PAF, promenait le chien de la famille, un dalmatien, sur petite-terre à Mayotte. D’après ses dires, elle était prise à partie près de chez elle par un passant sur qui l’animal avait aboyé. Le passant concerné l’insultait et menaçait de tuer son chien au moyen d’une arme à feu. Aucun enfant n’était présent.

Elle rentrait chez elle et informait son compagnon des faits. Celui-ci se dirigeait dans sa chambre et se saisissait d’une arme Gomme-Cogne chargée de deux cartouches.

Il sortait de chez lui et allait à la rencontre de l’individu. Il n’est pas contesté qu’il hélait la personne, qui se retournait et venait à sa rencontre. Le policier admettait avoir immédiatement donné un coup à l’individu qui lui demandait de lui dire bonjour avant toute chose. La nature du coup est contestée. La victime dit avoir été frappée avec la crosse de l’arme. Le policier parle d’un coup de poing.

En toutes hypothèses, le crâne de la victime saignait et cette dernière enlevait son t-shirt pour éponger le sang. Il n’est pas contesté que la tension était alors assez faible entre les deux individus malgré l’usage de violence du policier. Pendant qu’ils discutaient, le frère de la personne frappée arrivait et venait à leur rencontre. Deux autres jeunes du quartier s’approchaient de la scène. Les versions divergent sur le point de savoir quelles violences ont été commises en premier.

La personne frappée indique avoir tenté de prendre l’arme du policier. Celui-ci le repoussait alors et dégainait. Il faisait feu immédiatement, à deux reprises et le touchait ainsi que son frère. Des jets de cailloux commençaient alors contre le policier, y compris par le premier individu. Le policier indique avoir reçu des projectiles avant de faire feu. Il était certain de n’avoir touché personne.

Cependant l’enquête a démontré que deux des individus avaient été atteints par au moins un projectile chacun. Par ailleurs la plaie que présente le premier sur le crâne apparaît difficilement compatible avec un coup de poing (plaie nette et légèrement circulaire, sur le haut du front). Les autres témoins n’ont pas souhaité être entendus et n’ont pas été retrouvés malgré les recherches intenses de la gendarmerie. Le policier a été brièvement placé en garde à vue et l’arme saisie. Il est poursuivi devant le tribunal correctionnel le 3 avril 2018 à 8h.

Des écoles toujours fermées, des syndicats inquiets

Plusieurs syndicats ont réagi ces derniers jours à la décision de certaines mairies comme Mamoudzou, Chirongui ou encore Sada de fermer leurs écoles primaires faute du renouvellement de certains contrats aidés indispensables d’après eux pour assurer la sécurité et l’hygiène des établissements. C’est le cas de la CGT Ma et du SNU-ipp FSU qui s’indignent à travers des communiqués ou une lettre ouverte au préfet de la non-reconduite de ces emplois aidés.

« Nous sommes le lundi 23 octobre, jour de rentrée scolaire à Mayotte. Mais la rentrée n’a pas eu lieu pour de nombreux enfants. Les écoles de la principale agglomération du département sont effet fermées, la municipalité considérant qu’elle ne peut pas assurer l’ouverture des établissements scolaires, faute de personnels en nombre suffisant. Les écoles de Chirongui sont aussi fermées et le Lycée du Nord est, quant à lui, bloqué par les parents, inquiets pour la sécurité de leurs enfants (ce dernier a été débloqué hier, NDLR).

Ces situations dramatiques sont les conséquences d’un même mal : le sous-investissement structurel à Mayotte en moyens éducatifs.

Dans le premier degré, il manque plusieurs centaines de salles de classe pour en finir avec le système de la rotation. De nombreuses écoles, en rotation ou non, sont dans des états indignes et le matériel pédagogique manque trop souvent. Dans ce contexte, la baisse drastique du nombre d’emplois aidés ressemble à un coup de grâce. Coup de grâce porté au premier étage de notre service public d’éducation. Nous osons le dire, la situation n’est plus tenable et des mesures s’imposent en urgence : la restauration immédiate des emplois permettant de faire fonctionner les écoles et la remise à plat des rythmes scolaires pour qu’ils soient adaptés, de manière pragmatique, aux réalités matérielles des écoles et aux moyens réels des communes. Mais cela ne sera pas suffisant, bien entendu. Il est indispensable, conjointement, d’investir massivement dans le premier degré pour que dans un futur que nous souhaitons proche, tous les enfants de Mayotte reçoivent un niveau d’éducation de qualité.

Dans le second degré, le principal problème est aujourd’hui la violence. La violence aux abords des établissements est devenue un phénomène quotidien, presque banal. Nous ne pouvons l’accepter. D’autant que dorénavant, cette violence rentre de plus en plus dans l’enceinte des établissements. Nous avons dit que le Lycée du Nord est aujourd’hui bloqué. Mais tous les établissements sont aujourd’hui touchés par ce fléau. Au lycée de Kahani, un collectif de parents inquiets menace ainsi de retirer ses enfants. Il y a quelques mois, des enseignants de deux collèges ont, légitimement, exercé leur droit de retrait.

Ce phénomène ne pourra pas être endigué tant que ne sera pas réglé le problème de la surpopulation scolaire. Il est urgent de construire des établissements à taille humaine, ne dépassant pas les 800 élèves comme le préconise le CESEM. Rappelons que le collège « moyen » accueille en France 470 élèves, plus de 1400 à Mayotte. Il est urgent également de doter convenablement les établissements en personnels de vie scolaire. Les barbelés et les caméras ne remplaceront jamais des personnels.

À l’ordre du jour de ce conseil figurent les moyens supplémentaires accordés à Mayotte, et notamment les postes d’enseignants. Le chiffre de + 176 ETP enseignants dans le second degré peut sembler, à première vue, positif. Il n’en est rien. Mayotte est très largement sous-dotée en postes d’enseignants (ce qui explique des effectifs par classe sensiblement supérieurs à la métropole en collège). Ces 176 ETP sont loin de couvrir l’augmentation des effectifs élèves, de fait l’écart de dotations continue de se creuser.

Et encore faudrait-il que ces postes supplémentaires soient occupés par des titulaires. C’est loin d’être le cas puisque le dernier mouvement des enseignants du second degré s’est avéré déficitaire. De toute évidence, les mesures d’attractivité sont très insuffisantes. Quand le gouvernement va-t-il, enfin, prendre en compte nos préconisations en la matière ? A moins qu’il s’agisse d’une politique volontaire de précarisation de l’emploi public.

Les contractuels occupent donc aujourd’hui la moitié des postes dans le second degré. Il convient de parler de cette catégorie de personnels. Leur gestion individuelle et collective n’est pas acceptable et la CGTMa, en tant qu’organisation de défense des salariés souhaite ici la dénoncer. Comment des salariés peuvent-ils, plus de deux mois après leur embauche, n’avoir aucun contrat ? Comment peuvent-ils, dans certains cas, ne percevoir aucun salaire ? Comment enfin, des salariés peuvent-ils être déjà licenciés sans avoir signé le moindre contrat ni perçu la moindre rémunération ? Nous souhaitons vivement une gestion des personnels contractuels plus efficiente et plus humaine. En parallèle nous revendiquons des mesures crédibles permettant de pourvoir les postes par des personnels titulaires. »

→Le communiqué du SNU-ipp FSU

« Contrairement à ce qui se dit ici et là, l’éducation à Mayotte ne constitue pas une priorité pour l’État. Pour preuve la baisse du nombre d’emplois aidés nécessaires au bon fonctionnement des activités périscolaires ou des cantines scolaires alors que le gouvernement s’était engagé à sanctuariser ces emplois dans l’Éducation nationale et dans les Outre-mers. Le SNUipp-FSU Mayotte ne peut que saluer la décision du Maire de Mamoudzou qui a décidé de ne pas accueillir temporairement les élèves des écoles maternelles et élémentaires à compter du 23 octobre, en réponse à la baisse des emplois aidés. Tout le monde doit refuser la baisse de l’effectif des personnels alloués au service de la collation scolaire, à celui de l’entretien des locaux et de la surveillance des écoles ! L’école a besoin de moyens humains pour fonctionner au mieux. Les suppressions d’emplois aidés désorganisent le quotidien des écoles en remettant en question des missions essentielles et pénalisent des personnels souvent éloignés du monde du travail. On oublie trop souvent que les salariés occupant des emplois aidés contribuent au bon fonctionnement du service public d’éducation, c’est pourquoi le SNUipp-FSU Mayotte demande que ces emplois soient préservés. Les Martiniquais ont été les premiers à se rebeller, suivis par les Guadeloupéens et les Réunionnais, contraignant le gouvernement à faire volte-face… Le SNUipp-FSU Mayotte s’interroge sur le silence des autres communes du département ; ne sont-elles pas concernées par la baisse des contrats aidés ou se désintéressent-ils de l’éducation des enfants de leur commune ? En tout état de cause, le SNUipp-FSU Mayotte estime qu’ils n’ont pas le droit de laisser seul le maire de la capitale dans le bras de fer engagé… » 

La commission des droits de l’homme sévère sur l’accès aux soins à Mayotte

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Dans un rapport rendu public le 19 octobre, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) analyse l’état de santé des populations d’Outre-mer et le diagnostic n’est pas brillant, notamment pour Mayotte.

Depuis plusieurs mois, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’attelle à une tâche titanesque : documenter l’effectivité des droits de l’homme en Outre-mer. Dans cette optique, cette institution a d’ores et déjà publié six rapports sur différentes thématiques telles que la question pénitentiaire, l’accès au droit et à la justice, l’éducation, la pauvreté et l’exclusion sociale, les droits des étrangers et des demandeurs d’asile, ainsi que la place des autochtones au sein des populations d’Outre-mer. Trois de ces six documents focalisaient leur attention sur les spécificités de la Guyane et de Mayotte, territoires aux situations particulièrement préoccupantes.

Le dernier en date, «Avis sur le droit à la protection de la santé dans les territoires ultramarins», rappelle dans ses propos liminaires que «la question du droit à la protection de la santé est évoquée de façon récurrente dans les observations adressées à la France par les instances internationales chargées de veiller au respect des droits de l’homme». Selon les Nations unies, le droit à la santé implique «la prestation de soins de santé appropriés en temps opportun» mais également «l’accès à l’eau salubre et potable et à des moyens adéquats d’assainissement, l’accès à une quantité suffisante d’aliments sains, la nutrition et le logement, l’hygiène du travail et du milieu et l’accès à l’éducation et à l’information relatives à la santé, notamment la santé sexuelle et génésique». Or, à Mayotte, nombre de ces critères sont insuffisamment voire pas du tout satisfaits. Ainsi, les Nations-unies jugent-elles «préoccupante la situation défavorable de la jouissance du droit à la santé dans les DROM-COM et déplorent, entre autres, un taux de mortalité infantile et maternelle élevée à Mayotte et en Guyane».

Une mortalité infantile élevée

Mayotte a l’espérance de vie la plus faible de France, avec 74.7 ans pour les hommes et 77.9 ans pour les femmes. Autre indicateur préoccupant car symptomatique de l’offre de soins en général, le taux de mortalité infantile qu’enregistre le 101ème département français : selon la CNCDH, entre 2008 et 2010, ce taux est en moyenne quatre fois supérieur à Mayotte par rapport à la métropole, avec 13.5 décès durant la première année de vie pour 1000 naissances. En cause, «le déficit de suivi des grossesses ou d’actions périnatales, le manque de moyens de diagnostic et de mesures thérapeutiques appropriées». La Commission se dit donc particulièrement attentive «au respect des droits sexuels et reproductifs des femmes et des jeunes filles» et trouve «intolérable que deux à trois fois plus de femmes en âge de procréer soient exposées, sur le territoire de la République, à un risque fatal lors de l’accouchement, et que les enfants à naître soient exposés à des risques de mortalité prématurée, mortalité néonatale ou infantile avant la première année». L’institution est également préoccupée par la proportion plus importante qu’en métropole de femmes en Outre-mer qui ont recours à une IVG – à cause d’une grossesse non désirée ou précoce –, avec ce que cette intervention implique en termes d’impact sur leur santé morale et physique.

Vulnérabilité des migrants

Outre les femmes et les jeunes filles, la CNCDH alerte sur la vulnérabilité des populations migrantes à Mayotte. D’après l’institution, dès qu’un problème médical est identifié, les personnes appréhendées devraient être transférées à l’hôpital. Or, note-t-elle, ce traitement est «rare et réservé aux femmes sur le point d’accoucher ainsi qu’aux personnes très malades ou gravement blessées », constituant «un déni d’accès aux soins (…) renforcé par l’absence de dispositif d’aide médicale d’État à Mayotte». En raison de la gravité de la situation sanitaire à Mayotte, la CNCDH recommande de réfléchir à la mise en place de l’aide médicale de l’Etat (AME) pour les étrangers éligibles à ce dispositif. En outre, l’instance conseille de «s’inspirer des mesures adoptées au profit des mineurs isolés étrangers (MIE), des femmes enceintes et des enfants à naître pour lesquels une ordonnance du 31 mai 2012 a mis en place l’affiliation directe à la caisse de sécurité sociale».

Carence effarante de médecins

La CNCDH énumère d’autres obstacles à l’accès aux soins telles que des barrières financières ou administratives (coût des transports, contraintes administratives trop lourdes ou encore manque d’accompagnement social, par exemple). Mais à Mayotte, le coeur du problème est à chercher du côté de la carence effarante de médecins sur le territoire. Si la moyenne nationale se situe autour de 201 praticiens actifs pour 100 000 habitants, elle cache de grandes disparités selon les territoires avec 180 médecins pour la même proportion de résidents à La Réunion, 71 en Guyane et seulement 18 à Mayotte. En outre, le déficit «inquiétant» de spécialistes ne permettrait pas de dépister à temps certaines pathologies ni de prendre correctement en charge les patients.

13 recommandations

Forte de son analyse, la CNCDH émet en conclusion 13 recommandations : renforcer les outils permettant une collecte de données fiables (y compris à Mayotte) ; établir des objectifs stratégiques au plus près des situations locales et avec le concours des populations concernées et des acteurs locaux ; accorder une place centrale aux programmes de prévention ; se mobiliser sur l’ensemble des programmes et actions visant à réduire le taux de mortalité maternelle et infantile ; allier la prise en charge de l’obésité et des maladies chroniques à des campagnes de sensibilisation adaptées ; soutenir, étendre et pérenniser l’offre de soins de premier recours autour des centres hospitaliers de la Guyane et de Mayotte par le renforcement et la création de centres de soins délocalisés sous la responsabilité des centres hospitaliers ; développer la télémédecine ; évaluer les besoins dans le domaine de la psychiatrie dans le cadre d’une mission spécifique ; renforcer la sensibilisation et l’aide à l’acquisition des droits aux populations les plus vulnérables par un dispositif innovant et incitateur ; réfléchir à la perspective de mettre fin au régime dérogatoire excluant du bénéfice de l’AME les étrangers éligibles au dispositif ; encourager les projets de coopération régionale et internationale. Enfin, la CNCDH «invite les pouvoirs publics à intégrer dans leur stratégie une approche de la santé fondée sur les droits de l’homme, conformément au principe de la démocratie sanitaire».

Entretien : Pierre Papadopoulos, secrétaire général aux affaires régionales

« Nous n’avons pas de soucis avec les paiements »

Dans les colonnes du Flash Infos, notre député européen Younous Omarjee avait lancé le 29 septembre dernier un « cri d’alerte » par rapport aux fonds européens à Mayotte, mettant en avant le faible montant des paiements. Mayotte Hebdo a souhaité donner la parole au principal concerné, à savoir Pierre Papadopoulos, secrétaire général aux affaires régionales de la préfecture, chargée de la de gestion des fonds européens pour l’île au lagon, afin de faire le point sur leur avancement. L’occasion pour le secrétaire général de réfuter toute situation alarmante, en s’appuyant notamment sur le fait que la préfecture a été reconnue officiellement le 3 août dernier autorité de gestion des fonds européens à Mayotte, ce qui lui permet de débloquer les paiements.

Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans votre magazine Mayotte Hebdo de cette semaine.

Débat | La rivalité sorodas/serrez-la-main, oubliée ou toujours d’actualité ?

Les débats de Mayotte Hebdo, c’est l’occasion de confronter des interlocuteurs sur un sujet de société ou d’actualité. Cette semaine, nous avons souhaité aborder la rivalité entre les sorodas et les serrez-la-main. 

Pour rappel, cette rivalité est née dans les années 1970, dans le contexte du mouvement d’indépendance des colonies françaises. A Mayotte, deux camps se sont formés. D’une part, les sorodas, favorables à Mayotte française. De l’autre, les serrez-la-main, qui souhaitaient que Mayotte prenne le même chemin que les autres îles de l’archipel, à savoir l’indépendance par rapport à la France. Insultes, bousculades, voire violences entre les deux parties ont alors marqué le quotidien de Mayotte. 

Au fil des années, les partisans de Mayotte française ont vu leur choix être confirmé par l’Etat, notamment par l’inscription de l’île au lagon dans la Constitution en 2003, puis par la départementalisation en 2011. 

Malgré tout, les personnes qui ont vécu à l’époque ces tensions et ces violences gardent-ils des rancœurs? Les enfants de serrez-la-main n’éprouveraient-ils pas l’envie, inconsciemment ou non, de se venger par rapport aux enfants de ceux qui ont pu molester leurs parents par le passé? D’autant que certains enfants de serrez-la-main occupent aujourd’hui des postes politiques à grande responsabilité sur l’île. 

En outre, certains choix politiques, comme le choix de ne pas ériger Mtsapéré en commune, peuvent-ils s’expliquer par une vengeance du camp des vainqueurs par rapport aux habitants du bastion des serrez-la-main? Bref, peut-on estimer qu’aujourd’hui, la rivalité sorodas/serrez-la-main pèse encore dans la société mahoraise? 

Pour répondre à cette question, Ibrahim Bacar, un ancien cadre du MPM (mouvement populaire mahorais), un parti créé à la base par des sorodas. De l’autre, Boina Dinouraini, un ancien membre du Front démocratique, un parti favorable à l’époque au rapprochement avec les Comores.  

 Retrouvez l’intégralité du débat dans votre magazine Mayotte Hebdo actuellement en kiosque 
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Littérature | Les candidatures sont ouvertes pour le concours Francojeune

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La 15ème édition de Francojeune, concours régional de littérature francophone, se tiendra du 5 au 10 mars 2018. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 23 décembre 2017. Tous les jeunes de moins de 25 ans intéressés peuvent  désormais se présenter.

Le top départ du concours littéraire Francojeune a été donné samedi 23 septembre dernier. Les jeunes auteurs francophones vont pouvoir sortir leur stylo et laisser libre cours à leur imagination. Les candidatures peuvent d’ores et déjà être déposées jusqu’au 23 décembre prochain à la Direction départementale du livre et de la lecture publique (DDLLP), à la Direction des affaires européennes et de la coopération régionale du Conseil Départemental ainsi que dans les CDI des collèges et lycées de l’île. 

La 15ème édition de Francojeune, concours régional de littérature francophone, se tiendra du 5 au 10 mars 2018, en partenariat avec le Conseil Départemental de Mayotte et l’AFRA OI. Elle devrait se tenir au Mozambique, information que la directrice de la communication du Conseil Départemental, Echati Maanrifa, n’a pas encore confirmé. 

Ecrire est le mot d’ordre à retenir du concours de littérature Francojeune : écrire des nouvelles, des contes et des poèmes.  Ainsi, lors de la semaine Francojeune, des jeunes originaires de Mayotte, de Madagascar, des Comores, de la Tanzanie, du Mozambique et du Kenya tenteront de remporter les prix dans trois catégories : collège, lycée et hors catégorie. 

Les dix mots du concours 

La Direction générale de la langue française (DGLF) a choisi les dix nouveaux mots pour le concours Francojeune : « avatar », « canular », « émoticône », « favori(te) », « fureteur(euse) », » héberger », « nomade », « nuage », « pirate » et « télésnober ». « Ainsi le candidat choisira un des dix mots 2017 pour en faire le thème ou le titre de son texte, ou bien il les intégrera tous les dix dans une même œuvre », a précisé  Thany Youssouf, président de l’Amicale pour la Francophonie dans l’Océan Indien (AFRA OI). 

 

Les assises de l’Outre-mer se mettent en marche !

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Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, les Assises de l’outre-mer ont officiellement été lancées le 19 octobre à Mayotte dans le cadre du premier comité d’orientation départemental. Désormais, société civile, monde économique et pouvoirs publics ont sept mois pour définir les projets concrets qui dessineront le Mayotte de demain.

A Mayotte, le compte à rebours des Assises de l’outre-mer a été enclenché le 19 octobre lors du premier comité d’orientation départemental qu’ont tenu conjointement le préfet et un certain nombre d’élus et de personnalités qualifiées. Objectif de cette réunion : définir des méthodes et un calendrier propices à la bonne mise en oeuvre de la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, les Assises de l’outre-mer. Ces assises entendent donner la parole aux ultramarins – société civile, monde économique et pouvoirs publics – afin que chaque territoire décide des projets structurants qu’il souhaite porter.

Les sept mois de réflexion de ces assises ont vocation à aboutir à un « livre bleu outre-mer », qui servira de socle aux politiques publiques du quinquennat en matière de développement des territoires ultramarins. La première phase a débuté : il s’agit d’une consultation citoyenne, ouverte jusqu’au 1er novembre, lors de laquelle chaque résident d’outre-mer peut exprimer ses priorités concernant le développement de son territoire (site : www.assisesdesoutremer.fr). Des propositions peuvent également être envoyées par courriel à l’adresse : assises-outre-mer@mayotte.pref.gouv. fr. D’autre part, des ateliers se tiendront dès la fin du mois d’octobre et couvriront sept thématiques dont le développement économique, l’environnement, les questions sanitaires et sociales, la jeunesse, la sécurité et protection des populations, etc. Tout responsable local qui serait concerné par ces problématiques et qui souhaiterait contribuer est invité à s’inscrire en ligne. Le but de ces ateliers est de faire émerger des projets et de produire une synthèse des échanges qui auront eu lieu.

En parallèle, du 18 octobre 2017 au 31 janvier 2018, les porteurs de projets innovants en faveur du territoire sont invités à participer à un concours d’innovation. Une fois de plus, les citoyens d’outremer auront voix au chapitre puisqu’ils voteront pour les projets les plus pertinents et leur avis sera pris en compte lors de la sélection finale.

Aucun fonds spécial n’est pour l’instant alloué à la réalisation des projets qui seront choisis lors de ces assises mais des financements sont disponibles au travers de la programmation qui existe déjà tels que les contrats de plan Etat-Région. En outre, la budgétisation de fonds spécifiques pourra être prise en compte lors de la rédaction du livre bleu, a déclaré le préfet de Mayotte Frédéric Veau.

La Sogea souffle ses 40 bougies

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La société Sogea (société de gestion de l’eau et de l’assainissement) fêtait hier dans ses locaux à Kaweni, ses 40 ans de présence à Mayotte. Entreprise historique de l’île qui a même donné son nom à une route bien connue à Mamoudzou, la Sogea se projette vers l’avenir en réaffirmant son souhait de continuer à contribuer au développement du 101ème département. 

Tous les principaux acteurs économiques de l’île étaient réunis jeudi soir au siège de la Sogea. Environ 400 invités venus pour célébrer le 40ème anniversaire de cette grande entreprise de BTP de l’île qui emploie pas moins de 300 personnes. Si cette soirée était l’occasion de festivités en tout genre (concert, chigoma etc.), c’était aussi l’occasion des discours. Le premier à avoir pris la parole fut Thierry Pitel, jeune directeur régional adjoint de la société âgé de 33 ans et fraîchement arrivé il y a 4 mois à Mayotte. Lors de sa prise de parole, le dirigeant a rappelé sa joie d’avoir intégré « cette grande famille » qu’est la Sogea Mayotte. Il a également rendu hommage à ses prédécesseurs « qui ont hissé l’entreprise au premier rang de l’économie mahoraise ». Il n’a pas non plus manqué de rappeler les objectifs de la société à savoir proposer des « équipements  ingénieux et innovants »,  « apporter des solutions constructives et économiques », « anticiper les risques et les aléas », « assurer la sécurité des employés » ou encore travailler pour la « parité et la mixité » au sein du groupe. Sur ce dernier point, Thierry Pitel a d’ailleurs annoncé le recrutement prochainement de la première mahoraise conductrice d’engins de chantiers de plus de 5 tonnes.


→ Le directeur régional de Sogea, Mauro Lisa.

Mauro Lisa lui a ensuite succédé au micro. Le directeur régional de Sogea est lui revenu sur l’histoire de l’entreprise installée dans l’île en 1977. « À l’époque on avait un bungalow en guise de local avant de s’agrandir et d’arriver où nous sommes aujourd’hui », se remémore le chef d’entreprise qui y allait également de sa petite anecdote: « On n’avait pas de climatisation, les feuilles sur le bureau collaient aux avant-bras ». Des souvenirs qui n’ont pas manqué de faire rire les convives. Mauro Lisa a par ailleurs,  retracé pendant 5 minutes « l’aventure Sogea » comme il l’appelle. « Elle est étroitement liée au développement de l’île à travers les travaux d’adduction de l’eau potable ». C’est en 1983 qu’ouvre l’usine de potabilisation de Mamoudzou au sommet de la côte qui porte le nom de l’entreprise désormais. « C’est l’illustre président du Département Younoussa Bamana qui l’avait baptisé ainsi. C’est d’ailleurs la seule route de l’île qui porte le nom d’une entreprise », a rappelé le directeur régional. Mais avant d’être la Sogea, l’entreprise portait le nom de Sobea. En 1987, le changement de nom s’opère. En 1992, la société obtient son premier contrat d’affermage. En 1995, un service d’exploitation distinct de la partie travaux est créé. Puis en 2008, l’entreprise obtient la triple qualification environnement. En 2013, l’entreprise compte  six unités d’eau potable et une usine de dessalement pour 39 000 abonnés. Mais c’est en 2014 que l’entreprise est scindée en deux avec la création de la Smae (Société mahoraise d’assainissement et d’eau), la Sogea ayant infléchi depuis 3 ans son activité vers le bâtiment et les travaux publics. 

En guise de conclusion, Mauro Lisa, a évoqué l’avenir: « Mayotte est à un tournant de son histoire en termes de développement, et la Sogea est consciente de cet enjeu et nos équipements s’organisent pour relever les divers défis en cours et à venir ». 

 

Après plusieurs mois de hausse, les prix baissent

En septembre dernier, les prix des biens et services à la consommation des ménages ont baissé de 0,1 % en moyenne à Mayotte selon l’Insee.

Le repli des prix des transports et communications, en particulier des tarifs aériens, est en partie compensé par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Sur les douze derniers mois, les prix augmentent de 0,8 % à Mayotte et de 1,0 % en France. En septembre 2017, l’indice des prix à la consommation des ménages baissent de 0,1 % à Mayotte. Cette baisse s’explique par le recul des prix des services. Elle est atténuée par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Sur un an, les prix augmentent de 0,8 % à Mayotte et de 1,0 % en France.

Les prix des services baissent de 0,8 % en septembre, en raison essentiellement de la diminution des prix des transports et communications (- 2,6 %), en particulier du transport aérien. Sur un an, les prix des services augmentent de 0,9 % à Mayotte et de 1,0 % en France. Les prix de l’alimentation progressent de 0,4 % en septembre. Cette hausse s’explique principalement par la progression des prix des produits frais (+ 1,1 %). Elle est en partie compensée par la baisse des boissons non alcoolisées (- 0,6 %). Sur un an, les prix de l’alimentation augmentent de 3,2 % et de 1,1 % en France. Les prix de l’énergie repartent à la hausse (+ 0,8 %) en septembre, du fait de l’augmentation des carburants. Sur un an, les prix de l’énergie augmentent de 3,9 % et de 5,1 % en France. Les prix des produits manufacturés sont stables en septembre. La hausse des prix des appareils ménagers (+ 0,6 %) est compensée par la baisse de la papeterie et presse (- 1,0 %) de l’habillement et chaussures (- 0,2 %) et de l’audiovisuel, photo et informatique (- 0,2 %). Sur un an, les prix des produits manufacturés reculent de 2,8 % à Mayotte et de 0,5 % en France (figure 3). Les prix du tabac sont stables en septembre, mais ils augmentent de 23,6 % sur un an.

M’tsamboro : interpellation de clandestins et d’un passeur présumé, fonctionnaire français

Le 13 octobre dernier, le commandement de la gendarmerie de Mayotte, soutenu par des moyens nautiques de la gendarmerie maritime et de la marine nationale et placé sous réquisition de monsieur le procureur de la République, a projeté un détachement de gendarmes mobiles sur et aux abords de l’îlot M’Tsamboro, afin de contrôler la zone et d’intercepter d’éventuels étrangers en situation irrégulière.

Déployés à compter de 2h du matin, les effectifs ont effectué un contrôle de zone maritime et terrestre sur l’ensemble de l’îlot. 3 étrangers en situation irrégulière ont été retrouvés sur l’îlot et une barque avec 6 personnes à bord a été interceptée. Cette embarcation, faussement immatriculée a été saisie. Les 6 passagers ont été contrôlés dans le cadre d’une vérification d’identité, aucun n’ayant de documents, 4 étaient en situation irrégulière, un cinquième, pêcheur de profession, en situation régulière et un dernier, de nationalité française, fonctionnaire de l’État.

L’enquête devra déterminer si ces deux derniers cités ont commis un délit d’aide à l’entrée illégale sur le territoire national. Autrement dit, ils peuvent être poursuivis en tant que passeurs. “Mais ce sont des faits durs à établir car il faut des preuves tangibles. Néanmoins, tout cela n’est pas anodin”, explique la gendarmerie.

La vérité sur l’affaire Nemo

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Le célèbre film de Pixar a rendu les poissons-clowns très familiers auprès du grand public. Mais le studio nous a-t-il vraiment dit toute la vérité sur ces poissons ? Enquête.

Le Monde de Nemo, avec près d’un milliard de dollars de recettes, est devenu un classique du cinéma d’animation, et a participé à une meilleure connaissance des écosystèmes marins pour un vaste public, grâce à des représentations remarquablement fidèles de différentes espèces tropicales. On a ainsi pu découvrir la vie des poissons-clowns, ces charmants poissons orange qui vivent dans les anémones de mer, à travers l’histoire du bon père veuf Marin, qui part à la recherche de son fils Nemo, capturé par des aquariophiles – l’histoire est librement adaptée de l’Odyssée d’Homère, inversant les personnages d’Ulysse et Télémaque. En tout cas, voici la version officielle, présentée par Pixar. Notre enquête va cependant révéler bien des parts d’ombre dans cette histoire en apparence si gaie.

 Dans les lagons tropicaux, les anémones sont en effet souvent habitées par ces petits poissons orange, blancs et parfois noirs, qui forment le genre Amphiprion au sein de la famille des poissons-demoiselles. Endémiques du bassin indo-pacifique tropical, on en connaît une trentaine d’espèces, dont plusieurs à Mayotte : A. akallopisos, orange à bande dorsale blanche, et trois espèces plus sombres à bandes verticales, A. clarkii (le plus courant, 3 bandes), A. latifasciatus (2 bandes chez les adultes), et A. chrysogaster (noir à ventre jaune). Tous vivent en symbiose avec de grosses anémones, souvent des genres Heteractis et Stichodactyla. Certains clowns ne tolèrent qu’une seule espèce-hôte (la belle anémone-sac Heteractismagnifica est l’hôte la plus plébiscitée), et d’autres comme A. clarkii sont moins tâtillons et acceptent 10 espèces d’anémones différentes. Normalement, ces anémones sont toutes des prédateurs mortels des petits poissons, mais les poissons-clowns sont couverts d’un mucus reconnu par l’anémone, qui inhibe ses cellules chasseresses, et leur permet d’y vivre confortablement pendant une à plusieurs dizaines d’années (certaines crevettes nettoyeuses et le crabe-porcelaine sont aussi des hôtes réguliers des anémones).

 Mais cet équilibre est bien précaire : si un poisson-clown malade ou vieillissant ne parvient plus à entretenir ce voile de mucus sur son corps, il subira comme n’importe qui le feu de l’enfer des tentacules venimeux de son hôte ! Ainsi, si les poisson-clowns passent leur vie à l’abri des prédateurs, ils finissent souvent leurs jours dans l’estomac de leur ancienne amie, se rappelant qu’il n’est jamais très sûr de vivre à l’orée d’une bouche géante…

 Nous avons dit que Nemo avait été élevé par son père veuf Marin. En réalité, si les mâles passent en effet toute la semaine d’incubation à prendre soin des œufs en les oxygénant de la nageoire et en chassant les prédateurs, la larve est planctonique, et à l’éclosion elle va dériver dans le courant, et ne se métamorphosera qu’une dizaine de jours plus tard, loin du foyer. Que se passe-t-il quand on les empêche artificiellement de se disperser ainsi ? Les poissons-clowns étant planctonivores, même les pères les plus responsables n’hésiteront pas à dévorer ces petites larves piégées à sa portée jusqu’à la dernière ! Nemo a donc bien fait de partir…

 A la fin du film, Nemo retrouve son père. Que se passe-t-il alors ? Les poissons-clowns vivent en groupes dirigés par une unique femelle, régnant sur plusieurs mâles dont seul le plus gros se reproduit avec elle – ceux-ci se livrent une compétition souvent féroce. A la mort de la femelle, c’est le mâle dominant qui prend sa place, et change de sexe en quelques semaines, pendant que le plus gros mâle immature prend la place de mâle reproducteur : Marin va donc changer de sexe pour pouvoir se reproduire avec son Nemo ! Voici un détail que Pixar nous avait bien caché…

 Vivement la sortie du DVD collector contenant les scènes coupées et les secrets du tournage !

 

 

 

Les cultures sur brûlis rongent la pointe Handrema

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Quotidiennement, des feux sont observés sur le territoire, conséquence la plupart du temps de la culture sur brûlis. Ces pratiques agricoles néfastes pour l’environnement font reculer petit à petit l’espace forestier et contribuent à l’accélération de l’érosion. Le phénomène s’est confirmé encore le weekend dernier à la pointe Handrema.

 

En 2014, la forêt recouvrait encore 30 % du territoire. Qu’en est-il aujourd’hui ? La question reste posée, car les puits de charbon et feux issus de la culture sur brûlis continuent de faire disparaître lentement mais sûrement l’abri forestier mahorais. Exemple encore ce weekend à la pointe Handrema au nord de l’île. De nombreux plaisanciers s’étaient arrêtés sur une plage de la presqu’île où des pseudo-agriculteurs brûlaient des végétaux. Dans l’indifférence des touristes et de certains opérateurs, les individus ont poursuivi leur activité sans être inquiétés. Alertée, la gendarmerie ne s’est même pas rendue sur place pour constater les dégâts. “On nous a déjà signalé des incidents de ce genre il y a quelques jours à Handrema. Je vais vois si j’ai une brigade nautique disponible”, s’est contenté de nous répondre l’agent au téléphone. Le signalement est resté lettre morte.

Autrefois un petit coin de paradis, la face est de la pointe Handrema est devenue une terre nue criblée de monticules de cendre au grand dam des professionnels touristiques. “Je me souviens qu’il y a pas si longtemps cet endroit était rempli d’arbres. Il y avait beaucoup d’oiseaux, mais aujourd’hui on n’entend plus leur chant puisque tout a été brûlé”, déplore un opérateur. “De plus, ils vont faire pousser des bananes pendant un an et après plus rien. Il n’y a que des pierres, le peu de terre présent va être emporté par la pluie”, ajoute-t-il.

La défense de l’environnement n’a pas la priorité ?

Le triste spectacle malheureusement ne se limitait pas à Handrema ce jour-là. Les colonnes de fumée s’élevant vers le ciel ont éclot d’un peu partout dans l’île contribuant ainsi un peu plus à la destruction du biotope mahorais.

Pourtant, en 2013 un document d’orientations forestières avait été élaboré courant 2013 par les services de l’État et l’Office national des forêts, et cela en concertation avec l’ensemble des parties intéressées : Conseil départemental, Conservatoire du Littoral, Chambre d’agriculture, socio-professionnels, associations, UI CN (Union internationale pour la conservation de la nature). Ce texte prévoit notamment la lutte contre les défrichements abusifs et la mise en oeuvre d’une stratégie de lutte contre les incendies de forêt. Malheureusement, le constat est le même. Des individus continuent de détériorer l’environnement au mépris des règles en vigueur. En 2016, l’ONF , l’État et le Département avaient également signé un accord pour des opérations conjointes. L’ONF dit organiser mensuellement des campagnes d’arrachage de bananiers et de maniocs plantés illégalement. Mais leurs interventions semblent avoir peu d’impact à long terme puisque l’agriculture clandestine vit encore de beaux jours.

Dépassées ou préoccupées par d’autres priorités comme la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine, les autorités réagissent au coup par coup. En sous-effectif, les forces de l’ordre (250 agents de police nationale et 225 gendarmes départementaux) ne peuvent pas être sur tous les terrains. Faute de réaction adéquate pour lutter contre ce fléau, la forêt continue de reculer. À cela s’ajoute l’urbanisation galopante qui laisse présager un sombre avenir à la biodiversité terrestre de Mayotte. Pas sûr que le classement de 3 000 hectares de forêts en septembre dernier par la ministre des outremers va pouvoir endiguer le phénomène.

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes