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Les élèves de CM2 E de Kawéni Poste en apprentis journalistes

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Alors que la semaine de la presse et des médias à l’école débute ce lundi, la classe de CM2 E de Kawéni Poste participe à l’écriture du Flash Infos. En effet, la semaine dernière au sein de leur école, les élèves ont appris à devenir de futurs journalistes en présence du rédacteur en chef du journal quotidien.

Lundi, nous avons rencontré Romain, le rédacteur en chef du journal. Il nous a présenté le journal et il nous a montré l’édition du jour. Sur la Une, « il y avait des ministres et nous avons pu voir les différentes rubriques du journal », précise Laïka, élève de la classe.

Mardi, nous avons écrit des questions pour le recteur, Gilles Halbout. « Nous avons appris à faire une interview », explique Hafarou. « On lui a d’abord posé des questions difficiles et ensuite on lui a posé des questions gentilles », détaille Chaïda.

Cette semaine, nous avons aussi pris des photos de notre quartier. « Nous avons appris qu’il fallait demander la permission aux personnes avant de les prendre en photo et de les publier », précise Izah. « C’était bien de prendre des photos car on en n’avait jamais pris avec un vrai appareil », raconte Laïka.

Jeudi, nous avons réalisé des portraits de notre voisin de table. « Nous avons fait des portraits chinois », explique Moutmainna. Nous avons donc posé des questions simples sur l’animal préféré et le plat préféré de notre camarade. « Nous avons également appris à écrire des légendes de photos. C’est un texte qui parle de ce que l’on a pris en photo », ajoute Ismaël.

Nous avons apprécié cette semaine parce que nous avons tout découvert et parce que nous ne savions pas comment se préparait un journal. « Quand nous sommes journaliste, nous apprenons des choses », conclut Izah.

Bonne lecture !

Une tournée théâtrale comme expérience pédagogique à Dembéni

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Après de nombreux recours pédagogiques vains auprès d’une classe de CE2 particulièrement difficile de l’école élémentaire de Dembeni, Inès Nieto, leur enseignante-stagiaire, a décidé de tenter une nouvelle expérience pour canaliser l’énergie de ses élèves. Il s’agit de monter une pièce de théâtre à partir d’un conte amérindien et d’organiser une tournée dans tout Mayotte, dont le centre culturel de Chirongui, afin de valoriser les écoliers et de leur faire découvrir quelques aspects de la vie « d’une vraie troupe de théâtre ».

C’est un projet pédagogique innovant dans lequel se lance Inès Nieto, enseignante-stagiaire de l’une des classes de CE2 de l’école élémentaire de Dembeni. « Cette classe connaît de vraies difficultés en termes de vivre-ensemble (bagarres, insultes, coups, moqueries) et, jusqu’à présent, aucune des tentatives de régularisation que nous avons tentées n’a abouti à un résultat satisfaisant », déplore l’enseignante. Cette dernière tente donc une nouvelle approche autour du théâtre qui est, selon elle, « une aventure engageante, exigeante et pleine de sens pour les élèves en situation d’apprentissage ». Pluridisciplinaire, elle fait travailler aux élèves de nombreuses matières scolaires : le français, évidemment, et les arts visuels puisque les décors ont été entièrement réalisés par leurs soins. En outre, Inès Nieto travaille sur une traduction en shimaoré de la pièce afin de mettre en valeur cette langue régionale, mais également d’intégrer les élèves primo-arrivants qui ont encore des difficultés à parler la langue de Molière.

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Un conte amérindien sur le dépassement de soi et l’entraide

Inspiré d’une légende amérindienne et adapté par Henri Gougaud en 1987, le conte choisi s’appelle « Nuage d’avril et les taches blanches du soleil ». Initiatique, il narre l’histoire de Nuage d’avril, une petite souris qui souhaite rejoindre « les taches blanches du soleil », bravant les moqueries de sa famille et les tentatives de découragement des autres animaux qu’elle croise au cours de son aventure. Un récit sur le dépassement de soi donc, mais également sur le don de soi nécessaire à l’accomplissement de son objectif. Des valeurs porteuses d’une réflexion sur le vivre-ensemble et la nécessité de s’entraider, justement ce qu’Inès Nieto désire transmettre à ses élèves. « De plus, je trouvais intéressant de travailler sur un conte issu d’une autre culture afin d’enrichir l’imaginaire des élèves. D’autant plus que la culture amérindienne est particulièrement riche et que ce conte correspond bien à la classe d’âge des CE2 », ajoute-elle.

Un accès des élèves à « la vraie vie » et une mise en lumière de leur travail

Outre le fait de transmettre des valeurs et de travailler l’interdisciplinarité, l’autre objectif de la jeune enseignante consiste à montrer aux élèves que l’école peut être connectée « à la vraie vie ». Pour cela, elle est en contact avec différentes structures pour que la pièce puisse être jouée dans des lieux recevant des publics très variés. Des écoles, bien sûr, mais également des MJC et, must du must, le centre culturel de Chirongui. « Je souhaitais que mes élèves puissent découvrir ce qu’est la vie réelle d’une troupe de théâtre », indique Inès Nieto. Cette dernière espère de tout cœur que ces représentations publiques contribuent à restaurer la confiance en soi de ces élèves, souvent mise à mal dans leur vie quotidienne. Il se pourrait également que la motivation apportée par ce projet les fasse s’intéresser désormais davantage aux matières enseignées après avoir pu constater qu’elles étaient moins abstraites qu’ils ne pensent au sein des murs clos de l’établissement scolaire.

Si les dates de la tournée ne sont pas encore gravées dans le marbre, une première représentation aura lieu ce mercredi à l’école élémentaire de Dembéni devant une classe de CP.

Semaine de l’éducation financière du 21 mars au 27 mars

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Pour la 10ème édition de la Global Money Week organisée par l’OCDE du lundi 21 mars au dimanche 27 mars 2022 sur le thème « Bâtissez votre avenir, soyez malin avec votre argent ! », l’institut d’émission des départements d’Outre-mer, la Banque de France et les partenaires de la stratégie nationale d’éducation économique, budgétaire et financière (EDUCFI) se mobilisent dans l’objectif de transmettre aux plus jeunes et aux populations les plus fragiles les bases nécessaires à la gestion d’un budget, des finances personnelles ou professionnelles. Établir un budget et essayer de le respecter, connaître et sécuriser ses moyens de paiement, mesurer le coût d’un crédit, choisir une assurance adaptée à ses besoins, épargner pour faire face à des imprévus et financer des projets, savoir vers qui se tourner en cas de difficultés financières, reconnaître et éviter les arnaques : autant de sujets essentiels à appréhender pour devenir des citoyens autonomes et des entrepreneurs avertis.

À Mayotte, plusieurs actions de sensibilisation seront ainsi menées par l’IEDOM : lundi 21 mars au collège K2, à Kaweni, de 9h30 à 11h30, atelier ludo-pédagogique avec des élèves de 4ème sur la gestion d’un budget et l’utilisation des différents moyens de paiement, mardi 22 mars à la couveuse Oudjrebou, rue du stade de Cavani, de 14h à 16h, atelier ludo-pédagogique sur l’analyse financière auprès de chefs d’entreprises en test, mercredi 23 mars au RSMA, à Combani, de 14h à 16h, atelier ludo-pédagogique avec des jeunes en formation sur la gestion d’un budget et l’utilisation des différents moyens de paiement.

Une table ronde sur les clusters et l’économie collaborative

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Dans le cadre du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, le conseil départemental a inscrit le développement des initiatives de clusters à Mayotte afin de renforcer les acteurs existants et de rendre le territoire mahorais plus attractif. La maîtrise d’œuvre en a été confiée à la chambre de commerce et d’industrie (CCI), en raison de son expertise reconnue dans le travail sur les groupements d’entreprises. Alain Tubiana, expert international en management de clusters, accompagne la CCI sur la mise en place et la conduite des clusters sur Mayotte.

Les clusters sont des réseaux dans lesquels interagissent des entreprises, des universités et acteurs de la recherche, des acteurs ressources (centres techniques, structures de transfert de technologie, banques, investisseurs…) et des représentants du territoire (collectivités locales, agences de développement économique…) sur une thématique commune (numérique, maritime, biotechs, énergies renouvelables…) correspondant la plupart du temps à une chaîne de valeur dans le but de fédérer les énergies, conquérir des marchés qui n’auraient pas été́ accessibles par des entreprises seules.

En ce sens, la CCI vous donne rendez-vous au siège situé place mariage à Mamoudzou le mercredi 23 mars de 14h30 à 16h30 pour évoquer les perspectives et les opportunités pour Mayotte. Parmi les intervenants, on note la présence de Pascal Gustin, président Algoé, Alexandre Luczkiewicz, responsable des relations et des actions Outre-mer, cluster maritime français, Guillaume Branlat, président d’AéroTech OI et président du directoire de SA aéroport Réunion Roland-Garros, Soumaila Moeva et Kassim Fidaly, président et vice-président cluster cosmétique Mayotte, et Feyçoil Mouhoussoune, président du cluster numérique Mayotte in Tech.

De nouveaux moyens pour les Outre-mer dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur

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La loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur prévoit des moyens dédiés aux Outre-mer tenant compte de leurs spécificités. Les Outre-mer devront tirer pleinement parti de la révolution numérique impulsée. Il s’agit d’un enjeu essentiel pour ces territoires, de par les opportunités offertes pour rapprocher les services de l’État de la population, ou encore de besoins opérationnels des services du ministère de l’Intérieur dans ces territoires.

Particulièrement exposés à des menaces diverses selon les territoires, les Outre-mer bénéficieront du déploiement de nouveaux moyens humains et matériels pour y faire face. Dans les Outre-mer frontaliers, de nouveaux outils juridiques permettront de mieux lutter contre l’immigration clandestine (élargissement des pouvoirs des policiers pour fouiller les véhicules, alignement des pouvoirs des policiers et gendarmes sur ceux des douaniers dans la zone maritime contigüe – disposition particulièrement justifiée à Mayotte). Seront déployés aux frontières des Outre-mer de nouveaux outils technologiques pour lutter contre les trafics (stupéfiants, flux financiers illégaux etc.) : bagages X, moyens nautiques, scanners à conteneurs dans les grands ports, radars de surveillance, scanners corporels. En matière de lutte contre la délinquance et de protection de l’ordre public, les Outre-mer bénéficieront de l’augmentation des effectifs de gendarmes départementaux, de réservistes et d’unités de forces mobiles supplémentaires.

Enfin, la présente loi programmera des moyens supplémentaires pour améliorer la résilience des Outre-mer face aux risques naturels. Pour améliorer la capacité locale de gestion de crise, des moyens nationaux de sécurité civile seront pré-positionnés, afin de fournir des moyens de première réponse à la crise avant l’arrivée de secours extérieurs. Seront ainsi prépositionnés des détachements des formations militaires de la sécurité civile (FORMISC) en zone Antilles et dans l’océan Indien. De nouveaux sites de la réserve nationale seront créés à Mayotte, à La Réunion et en Guyane. Des plans spécifiques à chaque Outre-mer, visant à une meilleure surveillance des risques seront lancés. Ils s’attacheront à améliorer la résilience des bâtiments de l’État et des points d’importance vitale. Des partenariats entre service militaire adapté et sécurité civile seront conclus dans tous les Outre-mer, visant à améliorer la culture du risque de toute la société.

Une petite-fille de 4 ans décède à Sada

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Partie pour l’école en taxi vendredi 18 mars, la petite Asma (le prénom a été modifié) ne rentrera jamais à la maison. Probablement assoupie dans le véhicule qui la conduisait à son établissement scolaire, l’enfant n’est pas sortie en même temps que ses camarades et a été oubliée par le chauffeur. Vers 13h, lorsque celui-ci regagne son véhicule fermé, il retrouve la petite-fille inanimée, vraisemblablement décédée à cause de la chaleur et de la déshydratation. La famille ayant refusé l’autopsie, le corps a été rendu aux parents. Le chauffeur de taxi a été placé en garde à vue et une enquête a été ouverte pour homicide involontaire.

Un individu décédé à la suite d’une altercation à Miréréni-Bé

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Dans la soirée du 15 mars 2022, une altercation entre deux individus a éclaté à Miréréni-Bé sur la commune de Chirongui. Deux groupes dont l’identité reste encore inconnue se sont affrontés. Parmi eux, deux hommes ont été blessés. Le premier n’ayant subi que des dommages légers a été envoyé au dispensaire de Mramadoudou. Le second, blessé grave dont le pronostic vital a été engagé, fut évacué au centre hospitalier de Mayotte, puis évasané à La Réunion où il décédera des suites de ses blessures dans la nuit de jeudi à vendredi. La gendarmerie affirme qu’à l’heure actuelle une enquête est en cours afin de déterminer l’identité des groupes qui se sont affrontés.

Des étudiants font grève contre l’insécurité

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Une quarantaine d'étudiants ont manifesté devant les grilles du CUFR.

Une quarantaine d’étudiants se sont retrouvés devant le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte, ce vendredi matin. Ils ont protesté pour demander davantage de sécurité dans l’établissement, après l’agression d’un étudiant, lundi.

Les pancartes en carton fleurissent à Iloni, ce vendredi matin. Environ quarante étudiants bloquent l’entrée des voitures sous un soleil tapant. Les petits groupes se haranguent, se chamaillent, tapent sur des casseroles. Un joyeux capharnaüm qui n’empêche pas une autre partie des étudiants de rentrer suivre leurs cours. “On est là parce qu’un jeune délinquant est rentré dans le CUFR et a agressé un étudiant”, rappelle Nayam. Effectivement, en début de semaine, un groupe d’individus est rentré dans le centre universitaire. L’un d’eux a planté une fourchette dans l’avant-bras d’un étudiant. En sortant, ils ont également crevé les pneus des véhicules garés à l’extérieur. Depuis, pour empêcher de nouvelles intrusions, des agents de sécurité sont désormais postés aux entrées.

Mais aux yeux des étudiants, cette mesure est un peu tardive. ”Ils sont là cette semaine, mais pour combien de temps ? Une semaine ? On devrait avoir un système pour filtrer les entrées avec nos cartes d’étudiant. Là, tout le monde rentre et sort comme du bétail”, poursuit l’étudiant. À quelques mètres, Abal-Kassim Cheick Ahamed, le directeur adjoint du CUFR, essaye de calmer les étudiants. Il leur répond “qu’il faut co-construire ensemble pour trouver des solutions”. Il dit ne pas être opposé à la présence d’agents de sécurité “de façon pérenne », et surtout “permettre aux élèves d’aller tranquillement à l’école”. “On va regarder quel montage financier peut nous le permettre”, défend-il.

“Il n’y a pas solidarité à Mayotte”

Un peu déçus du nombre de manifestants, les jeunes regrettent que les professeurs ou le personnel de l’établissement ne se soient pas joints à eux, ce vendredi matin. “Il n’y a pas de solidarité à Mayotte”, s’inquiète Nayam. Iman Mahmouti, présidente de la section locale de l’Unef (Union nationale des étudiants de France), est également présente pour soutenir les étudiants. “On a déjà des conditions précaires, on nous impose aussi l’insécurité”, déclare la représentante du syndicat récemment implanté sur l’île.

Ce matin-là, les élèves sont laissés sous la surveillance des agents de sécurité et de quelques gendarmes. En milieu de matinée, plutôt que de rester devant l’entrée, le groupe a décroché ses banderoles et est descendu sur la route nationale pour rejoindre la mairie. Aux cris de “moins d’insécurité, plus de dignité”, ils ont manifesté sous les fenêtres de la municipalité. Une marche bruyante et bon enfant qu’ils espèrent refaire quotidiennement pour aller à l’école.

Présidentielle 2022 : Derrière Macron, un comité se met localement en ordre de marche

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La campagne du président de la République s’accélère. Emmanuel Macron a dévoilé une grande partie de son programme, ce jeudi. Localement, son comité de soutien, dont les trois porte-paroles viennent d’être nommés, va intensifier sa présence sur le terrain. Explications avec Hélène Pollozec, conseillère départementale du Modem (mouvement démocrate).

Flash Infos : Qu’est-ce qui change avec l’annonce du programme, ce jeudi ?

Hélène Pollozec : Nous avions pour habitude de défendre le bilan du gouvernement, ces derniers mois. Là, nous allons pouvoir nous appuyer sur le programme annoncé et donner toutes les informations nécessaires.

FI : À quatre semaines de l’élection, n’est-ce pas un peu tard pour lancer officiellement le comité de soutien ?

H.P. : Nous avons déjà commencé à travailler en amont. Nous nous doutions qu’Emmanuel Macron allait se représenter. Ce n’est pas une surprise.

FI : Est-ce la bonne stratégie de faire campagne aussi tard ?

H.P. : C’est très bien. Il reste président le plus longtemps possible. Au vu de la crise ukrainienne, nous avions besoin qu’il le soit.

FI : Comment s’organise le comité ? Avez-vous beaucoup de militants locaux ?

H.P.: Il y a trois nominations à la tête du comité. Je suis présente pour le Modem. Il y a Aminat Hariti, la référente de La République en marche (LREM). Pour représenter Agir, le troisième est Mohamadi Madi Ousséni, le maire de Chiconi. Concernant les militants, il y en a de nos trois partis. À cela s’ajoutent les militants de Territoire de progrès [le parti fondé par Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, l’aile gauche de la majorité présidentielle].

FI : Beaucoup de maires lui ont donné leurs signatures. Est-ce le signe d’une dynamique à Mayotte ? 

H.P. : Cela montre qu’il est vu comme un président à l’écoute des habitants. Il y a eu beaucoup d’échanges localement. Nous savons qu’il y a des partis bien implantés [Emmanuel Macron était troisième en 2017, derrière François Fillon et Marine Le Pen, ndlr.]. À Mayotte, nous avons conscience qu’il y a un risque que Marine Le Pen soit en tête au premier tour.

FI : Des visites pour soutenir le candidat sont-elles prévues ?

H.P. : Non, à cause de l’enclavement aérien, c’est très compliqué de faire venir des membres de son équipe depuis la métropole. Il y aura, par contre, des grands meetings à l’échelle régionale. Nous avons trouvé les dates et les lieux. Nous sommes en attente de validation.

FI : Le président et son équipe ont cette réputation de tout décider. Est-ce le cas ?

H.P. : Pas du tout. Nous avons été souvent consultés ces dernières semaines pour donner nos idées sur le territoire.

FI : La politique en Outre-mer semble pourtant absente de son programme. 

H.P. : Là, c’est le programme national qui a été donné. Il y a des choses qui nous concernent : l’immigration par exemple, le droit d’asile et les demandes de titre de séjour. Si ces dernières sont refusées, cela entraînera une obligation de quitter le territoire. Mais tout n’a pas été dévoilé. Chaque territoire aura sa spécificité.

FI : Le cas de Mayotte a bien été abordé, jeudi soir, quand un journaliste a osé comparer la situation de l’île à l’occupation de la Crimée par les Russes. 

H.P. : Le président a très bien répondu, je trouve. Il a rappelé l’attachement que les Mahorais et les Mahoraises ont avec la République. Ils ont choisi la France.

Une boucle de l’île de 130 kilomètres pour les nageurs de l’Hippocampe Tour

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Défi sportif de haut niveau du 25 au 27 mars avec l’Hippocampe Tour qui rassemblera quatre nageurs de Mayotte pour un défi de 130 kilomètres en relais sans escale dans les eaux du lagon. Une première sur l’île qui avait accueilli l’année dernière le petit Hippocampe Tour de 40 kilomètres “seulement” entre la plage du Faré à celle de N’Gouja.

Quatre nageurs, deux jours, deux nuits et 130 kilomètres, voilà ce que promet l’Hippocampe Tour. Le 25 mars prochain, les participants prendront le départ depuis la plage de N’Gouja pour une boucle autour de l’île aux parfums. “Nous partirons dans le sens des aiguilles d’une montre en direction de Sada si les conditions météorologiques le permettent”, explique Philippe Fort, nageur et organisateur de l’événement. L’objectif de cette première édition sera de dédiaboliser le lagon et de montrer que la pratique de la natation y est possible de jour comme de nuit. “Cette année, l’Hippocampe Tour sera un défi. Nous espérons que dès l’année prochaine il pourra être démocratisé et devenir une course populaire”, affirme celui qui a traversé la Manche à la nage.

Un travail d’équipe

Au total, onze personnes se relaieront pour mener à bien ce tout premier tour de l’île en eau libre. Trois nageuses, un nageur, trois kayakistes, deux accompagnantes et deux skippers se sont lancés dans cette aventure. “Notre équipe est majoritairement féminine et se compose de membres entre 15 et 57 ans”, détaille Philippe Fort. Du lever au coucher du soleil, les sportifs pourront compter sur les kayakistes pour les encadrer et assurer leur sécurité. “La nuit, les nageurs et les kayaks seront équipés de lumières pour pouvoir être repérés”, poursuit le maître-nageur. Matériel de premier secours, infirmière à bord, bracelet anti-requins et demande d’autorisation aux affaires maritimes, les nageurs sont parés à toutes éventualités et pourront compter sur le soutien de la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) en cas de besoin.

Sport, mental et environnement

Ce défi sportif et humain se veut également environnemental. En effet, en lien avec le parc naturel marin, les membres de l’équipe qui accompagnent les athlètes s’engagent à ramasser les déchets qu’ils croiseront à la surface de l’océan. Une belle initiative pour mettre en avant la beauté du lagon et la pratique de la natation en eau libre qui se terminera par un événement sur la plage de N’Gouja dimanche 27 mars. Au programme : tombola, repas et moment convivial.

La sécurité des infirmiers libéraux, la priorité d’Anne-Laure Albisetti

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En déplacement toute la semaine à Mayotte, la présidente de l’union régionale des professionnels de santé infirmiers océan Indien, Anne-Laure Albisetti, a rencontré les forces de l’ordre, le directeur général de l’agence régionale de santé et le préfet pour balayer les sujets majeurs qui préoccupent les soignants libéraux, à l’instar de l’insécurité et de la continuité des soins.

« Cela m’insupporte de voir toute cette violence, c’est insupportable à vivre au quotidien. » En déplacement à Mayotte, la présidente de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers océan Indien, Anne-Laure Albisetti, monte au créneau face à l’insécurité chronique qui empêche les quelque 160 soignants libéraux du 101ème département d’exercer leur métier dans de bonnes conditions. « Quatre infirmières ont déjà rendu leur tablier depuis mon élection en juin dernier », confie la quadragénaire pour appuyer ses propos. « L’une d’elle se faisait même accompagner par son mari lors de ses tournées. »

Dénoncer ce malaise profond, c’est tout l’objet de sa visite la semaine dernière. Si le Code pénal punit plus sévèrement les auteurs de violences à l’encontre des professionnels de santé, « la moitié des infirmiers victimes d’agression ne porte pas plainte ou ne dépose pas de main courante, car ils ont le sentiment que leur démarche n’aboutira à rien ». Un manque de confiance envers les forces de l’ordre qui les pousse tout simplement à ne plus réaliser de sortie de nuit depuis maintenant un an. Conséquence : les patients ayant besoin d’une perfusion intraveineuse ou de soins palliatifs se trouvent lésés !

Pour remédier à ce statu quo, plusieurs pistes sont en cours de réflexion à la suite d’une rencontre avec le préfet, Thierry Suquet. La mise en place d’un dispositif de surveillance adapté qui déclencherait une géolocalisation est, à titre d’exemple, l’une des solutions envisagées. Cependant, il n’est pas envisageable de déployer des patrouilles pour les escorter sur leurs lieux d’intervention, comme cela peut être le cas pour les ambulanciers sur certaines zones de l’île aux parfums.

Développer l’offre ambulatoire

« Mon rôle n’est pas de créer la polémique, mais bien d’améliorer le système de santé », insiste Anne-Laure Albisetti. D’où sa réunion mercredi dernier avec Olivier Brahic, le directeur général de l’agence régionale de santé. Problématique des coupures d’eau et d’accès aux habitations, manque de médecins traitants et de spécialistes… Autant d’enjeux évoqués avec le successeur de Dominique Voynet, qui souhaite augmenter le nombre de maisons de santé pluridisciplinaire dans le but d’éviter la sédentarisation des libéraux. Toutefois, des carences persistent ! Si la première des cinq communautés professionnelles territoriales de santé prévues est actuellement en construction, le dispositif d’appui à la coordination n’est toujours pas à l’ordre du jour « alors qu’il y a une obligation au 1er juillet ».

En conclusion, l’accès et la continuité des soins se résument à un long chemin semé d’embûches. Si les différents échanges poussent à l’optimisme, la sécurité de l’exercice d’infirmier risque de prendre du temps. Or, le temps presse selon Anne-Laure Albisetti. « Nous sommes la seule profession à mailler tout le territoire sept jours sur sept », rappelle-t-elle, avant de mettre en garde sur l’épuisement professionnel…

 

« Les soignants face à la violence », un podcast de 15 épisodes

À l’initiative de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers océan Indien, un podcast intitulé de 15 épisodes intitulé « Les soignants face à la violence » est en cours de sortie, dont le sixième épisode sera spécialement consacré à Mayotte. « Nous avons eu l’accord du centre d’information sur les droits des femmes et des familles pour les traduire en shimaoré et en kibushi pour faire de la prévention primaire et secondaire », se réjouit Anne-Laure Albisetti. La première version locale devrait être prochainement disponible. Il est possible de réécouter les émissions sur SoundCloud ou Spotify.

« Les artistes s’exposent » : une belle exposition organisée par l’association Zangoma

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Les toiles « pixellisées » de Saïd Ali Soa

Organisée par l’association Zangoma, l’exposition « Les artistes s’exposent » a débuté jeudi dernier à la MJC de Kawéni. Entièrement nettoyée pour l’occasion, sa façade a été décorée par les deux artistes des autres îles invités : les grapheurs Socrome et Mégot venus respectivement de Grande-Comores et de La Réunion. Leurs œuvres sont venues s’ajouter à celles des 16 artistes de Mayotte mis à l’honneur au cours de cette exposition.

En arrivant devant la MJC de Kawéni, il est désormais impossible de manquer l’immense tag du grapheur grand-comorien Socrome. Représentant un petit garçon aux airs boudeurs, l’artiste l’a réalisé spécialement pour l’exposition de l’association Zangoma. Portée par le duo Fatima Ousseni, avocate à Mayotte, et Denis Balthazar, un artiste plasticien bien connu sur l’île, l’association s’attache à mettre en lumière les artistes du 101ème département tout en développant les échanges avec leurs compères des îles alentours.

Socrome partage la façade de la MJC avec Mégot, un grapheur réunionnais davantage dans une veine abstraite. Ses motifs en noir et blanc viennent faire élégamment contraste avec l’hyper-réalisme de l’artiste grand-comorien. « L’un des objectifs de cette exposition est justement de montrer aux jeunes de Mayotte que les graphs, réalisés dans un certain cadre, peuvent constituer une véritable forme d’art », déclare Denis Balthazar. Ce dernier ajoute que beaucoup de jeunes artistes locaux vivent de leur art sans pour autant être connus du grand public.

Des œuvres d’une grande variété

L’exposition présente des œuvres extrêmement variées puisque Zangoma souhaite mettre en valeur l’ensemble des arts visuels, à l’instar de la peinture, de la photographie, de la vidéo et de la sculpture, dans des styles très différents. De la même manière, l’association place côte à côte des artistes déjà bien connus sur l’île comme Denis Balthazar, Papajan ou le sculpteur Conflit avec de jeunes prometteurs comme Ahmed Adaïne. Ce dernier réalise des portraits photographiques quand Saïd Ali Sola peint les siens à la main, mais en imitant les pixels, créant un effet proche du pointillisme.

D’autres artistes sont dans une démarche davantage conceptuelle en évoquant dans leurs œuvres les drames que connaît Mayotte. Présente sur le territoire depuis 1994, Béatrice Edouard expose ainsi une toile racontant le drame des naufrages de kwassa dans un style figuratif comportant des éléments abstraits qu’elle laisse à l’interprétation du public. Boaz quant à lui évoque les drames générés par la délinquance dans certaines de ses toiles qui, travaillées avec une technique de marouflage très particulière, lui confèrent une signature unique.

Si certains artistes de cette exposition restent dans un figuratif assez classique, d’autres font preuve de beaucoup de créativité dans leurs techniques ou leurs thématiques, démontrant que l’art de l’île aux parfums est véritablement en train de se développer. Pour accélérer encore son épanouissement, les artistes exposés réalisent des ateliers avec les scolaires afin de les initier à l’art et, pourquoi pas, faire naître de nouveaux talents !  L’exposition « Les artistes s’exposent » est à découvrir jusqu’au 27 mars.

Transports et déplacements : une vision à élaborer sur les 15 prochaines années

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Dans le cadre du plan global transports et déplacements de Mayotte (PGTD), le 1er vice-président du conseil départemental, Salime Mdéré, chargé de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier, le 7ème vice-président, Madi Moussa Velou, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, la secrétaire générale pour les affaires régionales (SGAR), Maxime Ahrweiller Adousso, ainsi que le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, Rachadi Saindou se sont réunis ce jeudi 17 mars à l’Hôtel de Ville de Mamoudzou.

Pour rappel, le « PGTD » est un document cadre élaboré en partenariat entre l’État, le Département et l’intercommunalité. L’objectif de ce plan est de doter le territoire d’un outil visant à avoir une lisibilité sur les 15 prochaines années, en matière de services et infrastructures de transports et de déplacements à l’échelle de l’île. Cette vision permet une mobilisation des dispositifs de financements et une adaptation des capacités financières des collectivités locales. L’élaboration du PGTD a prévu la mise en place d’un système de transport collectif ambitieux et efficace, ainsi que des aménagements de voirie sécurisés et confortables pour tous les types de véhicules et les piétons. Cette stratégie, qui s’appuie sur le développement d’une politique de l’intermodalité, vise à baisser la congestion automobile. La présentation des projets pour chacun des axes du PGTD et de leur état d’avancement, un point sur les financements CCT (contrat de convergence et de transformation) et FEDER (fonds européen de développement régional), des échanges avec les élus, la feuille de route ainsi que les prochaines échéances étaient à l’ordre du jour.

Un appel à projet pour la vente de parcelles sur la zone Vallée III

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Un appel à projet (accessible sur www.cg976.fr) consiste à attribuer à titre onéreux des parcelles précisément cadastrées à des porteurs de projets qui s’engagent à y réaliser des projets ambitieux, viables, créateurs d’emplois et de valeur ajoutée pour le territoire. Les parcelles à attribuer peuvent accueillir des projets relevant des productions artisanales et industrielles. Ainsi, les types de constructions autorisées sont à usage industriel ou artisanal destinées à la fabrication, la transformation, le montage, la conservation, la maintenance ; des aménagements spéciaux destinés aux mêmes usages ; des bureaux liés à une activité artisanale et industrielle. Les porteurs de projets doivent aller sur le site du CD et cliquer sur la rubrique « appels à projets », puis « création de compte » pour déposer leur demande. Des critères d’éligibilité et de sélection figurent dans l’appel à projet. La date limite de réception des dossiers est fixée au vendredi 8 avril 2022 à minuit.

Habitat : vers un organisme de foncier solidaire

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Un séminaire sur le projet d’organisme de foncier solidaire pour s’est tenu mardi à l’initiative de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte à l’Hôtel de ville de Mamoudzou en présence du préfet, Thierry Suquet, du conseiller départemental de Mtsamboro et président du SDIS Abdoul Kamardine, des communes et des intercommunalités. L’objectif de cette démarche visait à présenter aux élus locaux les grands principes du dispositif. Cet outil à gouvernance partagée entre l’État, les collectivités territoriales et les acteurs du logement doit faciliter l’accès au logement en offrant aux familles une alternative à la propriété privée du sol.

180 cas de leptospirose confirmés en 2021

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En 2021, 180 cas de leptospirose ont été confirmés, contre 117 cas annuels en moyenne sur la période 2008-2021. Avec 67 cas rapportés, le mois d’avril a concentré le maximum de cas, trois mois après le pic de précipitations enregistré en janvier. L’essentiel des cas se concentrent sur la période allant de mars à mai. Le sex-ratio (H/F) des cas rapportés en 2021 était de 2.7 (49 femmes et 131 hommes). L’âge médian était de 26 ans. Deux tiers des cas (67.2%) avaient entre 15 et 64 ans et 30% avaient moins de 14 ans. Le prélèvement a été réalisé au cours d’une hospitalisation pour près d’un tiers des cas confirmés (30.9%).

Parmi les 52 personnes ayant pu être contactées, au moins une activité ou exposition à risque avait été retrouvée chez 44 des cas, soit 84.6%. Il s’agissait notamment d’activité agricole (le plus souvent sans port de botte et de gant) pour 20 cas, d’activité de rivière type baignade ou lessive pour 14 cas ou de présence de rats dans ou à proximité du domicile pour 27 cas.

La leptospirose est une zoonose bactérienne de répartition mondiale (plus fréquente en zone tropicale) causée par Leptospira spp. Ces bactéries sont susceptibles d’infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens) qui les excrètent dans leur urine. L’infection chez l’homme survient par contact direct avec l’urine des animaux infectés ou par contact avec un environnement contaminé par de l’urine, tels que de l’eau de surface ou le sol. Les leptospires peuvent pénétrer par des effractions cutanées et par les muqueuses.

Les manifestations cliniques vont du syndrome grippal bénin jusqu’à une défaillance multi-viscérale potentiellement létale. Des formes asymptomatiques sont couramment décrites au cours d’enquêtes épidémiologiques. Dans son expression typique, la leptospirose débute après une incubation de 4 à 19 jours, par l’apparition brutale d’une fièvre avec frissons, myalgies, céphalées, troubles digestifs et peut évoluer en septicémie avec atteintes viscérales : hépatique, rénale, méningée, pulmonaire…

Semaine nationale de la petite enfance : des conférences, des ateliers et des portes-ouvertes

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À Mayotte, la deuxième édition de la semaine nationale de la petite enfance est portée par le pôle santé, famille et enfance du conseil départemental – en partenariat avec Pôle Emploi – qui œuvre à créer des passerelles entre familles et professionnels de la petite enfance. La semaine se déroule directement dans les lieux d’accueil participants qui mettent en place des conférences, des ateliers, des portes-ouvertes autour de divers thèmes.

Outre la journée portes-ouvertes des PMI (Bandrélé, Combani, Kawéni, M’Tsangamouji) du 22 mars et le forum des métiers de la petite enfance le 23 mars, cette semaine sera l’occasion d’échanger sur les modes de garde et notamment le manque de structure d’accueil collectif sur notre territoire (14 crèches seulement proposent un total de 285 places) et la quasi-inexistence de l’offre d’accueil individuel (33 assistantes maternelles agrées, dont seulement 8 en exercice). Pour pallier ce déficit et dans le cadre du schéma départemental des services aux familles 2020-2022, la PMI s’est engagée à agréer et à former 1.500 assistantes maternelles. Une première session de formation va débuter dans les jours à venir. Par ailleurs, les nouveaux projets de crèches se multiplient sur le département et traduisent une orientation claire des communes en faveur des modes d’accueil de la petite enfance. Un premier lieu d’accueil enfant parent sera inauguré le 21 mars au sein de la nouvelle PMI de Bandrélé, un deuxième ouvrira à Kani-Kéli puis, l’ensemble des centres de consultations dont les locaux s’y prêteront, intégreront ces espaces d’accueil.

Cette semaine sera aussi l’occasion de débattre autour du vaste sujet de la parentalité à Mayotte, à travers notamment des 1.000 premiers jours. Dans un contexte de croissance démographique hors norme et de changements rapides et en profondeur des structures familiales et des normes sociales, les parents, qu’ils soient seuls ou non à élever leurs enfants (1/3 familles avec enfant(s) mineur(s) sont monoparentales), sont souvent désemparés et démunis. Ils sont de moins en moins aidés dans ce rôle par les grands- parents ou la famille et doivent donc, encore plus qu’ailleurs, être soutenus dans leur rôle de premiers éducateurs de leurs enfants.

Six jeunes mahorais au 1er concours régional d’éloquence de l’océan Indien

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Après cinq éditions réservées aux lycéens réunionnais, l’association JAD (Jeunes d’aujourd’hui pour demain) a souhaité élargir ses horizons en proposant le concours régional d’éloquence océan Indien.

Le Département de Mayotte, à travers sa délégation à La Réunion, est partenaire et co-organisateur de cette première édition qui réunit 25 élèves de 1ère issus de Mayotte, Maurice, Madagascar, des Comores et La Réunion. À la suite des auditions menées par le biais des établissements scolaires mahorais, six jeunes ont été retenus et intègrent l’aventure en grâce au soutien et à la collaboration des rectorats de Mayotte et La Réunion. L’ensemble des candidats se sont retrouvés ce mercredi 16 mars 2022 à La Réunion pour participer à un stage de préparation et de coaching. En immersion complète au Lycée Jean Hinglo (Le Port), les lycéens étaient encadrés par des professionnels de la scène et de la joute oratoire.

La délégation de Mayotte à La Réunion et le rectorat de Mayotte prendront part à la demi-finale qui aura lieu à huis-clos devant un jury samedi 19 mars. À l’issue de cette épreuve, 12 candidats seront sélectionnés pour la finale. Celle-ci aura lieu le mercredi 22 mars lors d’une grande soirée de l’éloquence organisée au Teat Plein air de Saint-Gilles. Au cours de cet événement, les deux meilleurs orateurs seront élus et récompensés.

Le lycée de Chirongui encore vidé de ses élèves par la rumeur

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Très peu d'élèves étaient au lycée, ce jeudi. Les parents en ont dissuadé certains de ne pas y aller.

Les menaces reçues à la fin des vacances scolaires et les affrontements de mercredi ont poussé des parents d’élèves à dissuader leurs enfants d’aller au lycée professionnel de Chirongui, ce jeudi. Ils comptent d’ailleurs bloquer l’établissement, demandant davantage de sécurité. Un mouvement déploré par les autorités, la gendarmerie et le rectorat qui appellent la population au calme.

“On avait donné trois semaines, lundi. Et deux jours après, c’est le bordel”, s’emporte Andhum Imrane, une mère de famille. Ce jeudi, plusieurs habitants restent aux abords de l’Hôtel de ville de Chirongui. Ils viennent de donner “une liste de priorités” à la municipalité (voir ci-dessous). Des revendications nées alors que la commune a connu ces derniers jours des menaces pesant sur les riverains, engendrant son flot de rumeurs. La mort, le 10 mars, d’un lycéen originaire de Tsoundzou, a mis le feu aux poudres. Des menaces de représailles sur les réseaux sociaux mettent les nerfs de la population locale à rude épreuve.

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Plusieurs mères d’élèves se sont rendus à la mairie pour que celle-ci prenne des mesures pour garantir la sécurité
des élèves.

Lundi, le lycée Tani Malandi s’est retrouvé pour la première fois avec une poignée d’élèves. Il l’a été à nouveau ce jeudi et le sera vraisemblablement ce vendredi. Entretemps, mercredi matin, des bandes s’en sont pris aux élèves en leur lançant des pierres. Ces derniers ont pu se réfugier à l’intérieur de l’établissement. Mais le mal était fait selon une partie des parents qui appellent “au blocage des écoles”. La gendarmerie suit ça très sérieusement, même si elle souhaite calmer le jeu et rappelle que “des forces sont déployées de façon pérenne près de tous les grands établissements”. “On n’a pas eu de plaintes”, confirme le colonel Olivier Castries, commandant de gendarmerie, au sujet des événements de ce milieu de semaine.

“Il y a une volonté d’instrumentaliser, ça me révolte”

Alors que les rares élèves quittent l’école au fur et à mesure, ce jeudi, la municipalité, la gendarmerie et le rectorat déplorent que “des gens de l’extérieur” empêchent la bonne reprise des cours. “Le lycée n’est pas fermé”, répète le recteur Gilles Halbout, qui ne cache pas sa colère. “Les parents d’élèves que j’ai au téléphone, au contraire, appellent à ne pas bloquer le lycée. Il y a une volonté d’instrumentaliser ce qui se passe à Chirongui, ça me révolte.” Il rappelle au contraire que le lycée “prône le vivre ensemble”, accepte les élèves “peu importe leurs villages” et que “nous sanctionnons tous les mauvais comportements”.

Regrettant la propagation de “fausses informations”, le commandant de gendarmerie suit l’avis de l’académie. “C’est extrêmement pénible. Beaucoup de gens y croient et on voit les effets dans le milieu scolaire”, déplore-t-il, avant de demander “de laisser la gendarmerie faire son travail”.

La commune de Chirongui, qui a rencontré les habitants, s’est également fendu d’un communiqué pour demander aussi “le calme”, jeudi soir. “Nous rappelons que nos enfants ont besoin d’apprendre et d’être ensemble. C’est pourquoi, le maire Andhanouni Saïd tient à vous informer que les établissements scolaires accueillent leurs élèves normalement. Pensons à leur avenir”, est-il écrit.

 

Plusieurs revendications apportées à la mairie

Outre la sécurité, les habitants ont fait remonter, jeudi matin, une série de “priorités” à la municipalité. Si certaines sont concrètes comme des travaux d’évacuations des eaux pluviales ou le réaménagement de la route entre Chirongui et Malamani, d’autres sont beaucoup plus larges. La population demande par exemple de mettre fin à la vente à la sauvette ou un meilleur éclairage public. Pour les questions relatives à la sécurité, Cédric Maleysson, le chef de la police municipale, a déjà fait le tour des mesures. “Sur le problème des chiens errants par exemple. Nous n’avons pas de moyens ni de personnes formées. Nous faisons appel à l’association Gueule d’amour, mais tout ceci à un coût”, explique-t-il. Celui-ci souhaite toujours renforcer ses effectifs, conformément à la volonté de la municipalité. “J’ai beaucoup de candidatures. Mais pour être policier municipal, il faut passer un concours”, rappelle-t-il.

La médaille de l’enfance et de la famille pour Charafina Ali Bacari en direct de l’Élysée

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Ce jeudi soir, Charafina Ali Bacari a reçu la médaille de l’enfance et de la famille des mains d’Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, en présence de Brigitte et Emmanuel Macron. Une fierté pour cette mère de six enfants, déjà décorée par le préfet, Jean-François Colombet, en 2019.

Jeudi, 18h30. Palais de l’Élysée. Charafina Ali Bacari reçoit la médaille de l’enfance et de la famille des mains du secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, Adrien Taquet.

« J’étais la première sur la liste quand on a commencé à nous appeler… Peut-être parce que c’était par ordre alphabétique », sourit la quinquagénaire. Piquée par l’émotion, elle redescend doucement de son petit nuage et peine à trouver les mots pour synthétiser cette cérémonie vécue en présence, excusez du peu, du président de la République, Emmanuel Macron, et de son épouse, Brigitte.

Une soirée marquante au cours de laquelle l’habitante de M’Tsangamouji parvient à échanger brièvement avec le chef de l’État : « Il m’a dit que les femmes mahoraises sont très dynamiques et qu’elles ne se laissent pas faire. C’est la phrase que j’ai enregistrée dans ma tête. » Autre souvenir indélébile ? Ces quelques minutes avec la première dame de France, à qui elle offre même une jasminade venue tout droit du jardin de l’une de ses filles. « Elle ne pouvait pas l’accrocher sur sa veste, mais elle m’a promis de la garder précieusement chez elle. »

Choisie par l’union départementale des affaires familiales

medaille-enfance-famille-charafina-ali-bacari-direct-elyseeEt ce privilège solennel, Charafina Ali Bacari le doit à l’union départementale des affaires familiales, qui l’a choisie pour représenter le 101ème département et recevoir cette distinction nationale décernée aux parents qui ont élevé au moins quatre enfants en leur apportant leur dévouement et des soins attentifs. « J’étais très émue quand j’ai su que je devais aller à Paris », confie la maman de trois garçons et trois filles, âgés aujourd’hui entre 18 et 32 ans. « Nous sommes tous ravis pour elle, même si tous mes frères et sœurs n’ont pas pu faire le déplacement », s’émeut Arfaoui, le petit dernier de la fratie, qui a quitté sa terre natale en septembre dernier pour débuter une licence AES (administration économique et sociale) à l’université de Pessac.

Dévouée corps et âme à l’éducation de sa progéniture, la retraitée du service social à la mairie de M’Tsangamouji se dit fière de la réussite de chacun. En plus d’Arfaoui, deux autres de ses enfants se trouvent actuellement en métropole. L’un travaille comme ambulancier à Bordeaux et l’autre dans la restauration scolaire à Lyon. L’autre moitié – une infirmière libérale, une enseignante de gestion management et un responsable dans la grande distribution – vit quant à elle sur l’île aux parfums. « Ils ont tous fait des études », se réjouit Charafina Ali Bacari, à quelques heures de son retour après une semaine tout simplement mémorable.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes