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Violences conjuguales : “Il va me tuer à sa sortie de garde-à-vue”

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Deux jeunes femmes ont fait face à leurs ex-compagnons, ce mardi, au tribunal de Mamoudzou.

Journée internationale des droits des femmes, ce mardi 8 mars, le tribunal correctionnel de Mamoudzou a dû juger deux affaires où les victimes se sont retrouvées face à leurs ex-compagnons. Dans la première, il s’agissait d’une jeune homme de Dembéni finalement condamné à 18 mois de prison pour avoir frappé sa compagne et un ami à elle. Pour l’autre, c’est une séparation compliquée dans laquelle la jeune femme n’a pas pu caractériser le harcèlement de l’ex-compagnon.

L’attitude d’El Hadj Mahamoud au tribunal de Mamoudzou, ses antécédents judiciaires et les faits rapportés laissent peu de place au doute. Le garçon de 21 ans avait peu de chance d’échapper à la prison. Ce mardi matin, il cherche encore du regard sa victime alors qu’elle se cache la tête sous un vêtement. Ce n’était pas vraiment l’amour fou entre les deux, dont l’écart d’âge est de sept ans. Mutique lors de l’audience, la jeune fille avoue aux policiers municipaux de Dembéni “qu’elle avait peur de lui”. “S’il va en garde-à-vue, il va me tuer à la sortie”, s’inquiète-elle. Déjà condamné pour avoir porté un coup de couteau à un homme et pour des violences en réunion, le prévenu peut s’avérer violent, surtout quand il se retrouve ivre. C’était le cas ce 29 décembre. Un litre de rhum blanc alors qu’il est seul, un autre de vodka en compagnie d’un ami ensuite, il boit dans “des proportions hallucinantes” relève la présidente du tribunal, Chantal Combeau. Se réfugiant plusieurs fois derrière cette consommation et celle du bangué, il exaspère les juges qui lui rappellent que l’alcool aurait pu être retenu comme une circonstance aggravante pour les coups portés sur sa copine et l’un de ses copains.

Une marque toujours visible sur la lèvre

Cette nuit-là, le groupe d’amis du jeune homme et celui de sa copine traînent ensemble dans Dembéni. Les deux “amoureux” se disputent. Pour elle, le sujet de la discorde est l’ancienne copine d’El Hadj Mahamoud. Lui dit se souvenir “qu’elle a insulté [sa] mère”. Il lui met “deux ou trois gifles”. Un ami de la jeune fille de quinze ans tente de la défendre. Ils se battent. Énervé, le jeune homme détache sa banane et porte un coup violent à sa copine au niveau du visage, occasionnant des blessures à la lèvre et sous l’œil droit. “Sans faire exprès” selon lui… Les traces de ce coup laissent pourtant une marque toujours visible sur la lèvre de la lycéenne.

Pour l’avocate de Mlezi Maoré qui représente la jeune fille, maître Élodie Gibello-Autran, celle-ci “est tétanisée”. “Rien ne justifie ces violences”, déplore-t-elle avant de demander une condamnation et 2.500 euros d’amende. Pour ce 8 mars, journée des droits des femmes, le substitut du procureur Tarik Belamri, évoque un cas ici de “virilité toxique”. Il rappelle “qu’au-delà de la violence, ce qu’on ne voit jamais, ce sont les conséquences psychiques des coups”. Et “qu’être un homme, c’est d’abord assumer ses actes”. Il demande trois ans de prison ferme et une interdiction de porter une arme de 15 ans. Le tribunal de Mamoudzou condamne finalement El Hadj Mahamoud à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, une interdiction de porter une arme pendant cinq ans et à verser 2.500 euros de préjudice à son ex-copine.

Relaxé dans une affaire de harcèlement

Le cas suivant, ce même jour, voit aussi aux prises un homme avec son ex-compagne. Cette fois, pas de coups portés, la jeune femme avoue à la barre avoir souffert de la violence verbale de son ex-compagnon de 20 ans son aîné pendant leurs six ans de relation. Mais sans pouvoir fournir la preuve matérielle comme un message de téléphone, il est difficile pour elle de montrer une relation toxique. Seuls les faits compris entre septembre et décembre 2021, pendant leur « séparation compliquée », lui apportent un peu de crédit. Insultant envers la femme et son nouveau compagnon, l’homme se rend jusque sur le lieu de travail de son ex-compagne, le 28 décembre 2021, pour essayer de lui parler. Et malgré la main courante déposée contre lui, le couple l’aperçoit au pied de leur immeuble, le soir-même. “J’ai un ami qui habite pas loin”, tente-il de justifier, ce mardi. Devant l’impossibilité de caractériser le harcèlement, le tribunal correctionnel de Mamoudzou décide de relaxer l’ex-compagnon, mais en lui signifiant de ne plus entrer en contact avec son ex-conjointe et sans oublier de qualifier ses agissements “d’inadmissibles”.

Sécurité : Le Tamani, nouvel équipier de la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte

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Vendredi dernier, la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte (SNSM) a baptisé son nouveau bateau, le Tamani. Un outil indispensable pour les bénévoles de la structure qui œuvrent au quotidien pour la sécurité des usagers du lagon.

Neuf mètres de long, une vitesse de 45 nœuds, 80 centimères de tirant d’eau, le Tamani est la Rolls-Royce du sauvetage en mer. Mis en service en juillet dernier, le navire n’attendait plus que le baptême du prêtre et du cadi le 4 mars 2022 pour voguer au secours des naufragés du lagon. “Depuis le début d’année, nous avons déjà réalisé 22 opérations de sauvetage”, affirme le président de la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte (SNSM), Frédéric Niewiadomski.

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Pour venir en aide aux usagers de l’océan Indien, une quarantaine de bénévoles œuvrent au quotidien dans un rayon de 40 kilomètres autour de l’île aux parfums. Infirmiers, matelots, plongeurs… Toutes les spécialités sont les bienvenues à bord et tout le monde peut se former selon ses envies. Seul prérequis : savoir nager. “Grâce à la SNSM, les bénévoles peuvent obtenir leur permis bateau, leurs brevets de secourisme ou encore de plongée afin de pouvoir mettre à profit leurs compétences au cours des interventions” , détaille l’ancien marin.

Le sauvetage, une vie, une passion

“La SNSM, c’est avant tout une envie d’aider les autres, de porter secours. Un mélange de sensibilité, de force et de conviction.” Pour Frédéric Niewiadomski, cette vocation ne date pas d’hier. Président de la SNSM de Mayotte depuis six ans et bénévole depuis plus de 15 ans, le maître de port a plusieurs cordes à son arc. Après 25 années dans l’armée, l’ancien marin affirme que le sauvetage fait partie intégrante de son quotidien. “Lorsque je partais en mission de soutien aux ressortissants français, c’était déjà une forme de sauvetage humanitaire. C’est sûrement ça qui m’a donné envie de poursuivre dans le sauvetage en mer après avoir quitté l’armée”, rembobine-t-il.

Que ce soit pour prêter main forte ou apporter un soutien financier, la SNSM ne peut assurer la sûreté des eaux du lagon sans l’appui des habitants de l’île. “Nous sommes tous bénévoles et passionnés. À l’avenir, nous espérons que davantage d’acteurs puissent nous soutenir et peut-être nous permettre un jour de créer une seconde base dans l’Ouest de l’île pour réduire les temps d’intervention et sauver des vies”, explique Frédéric Niewiadomski.  “Un homme à la mer n’a pas de couleur, pas de religion. La SNSM intervient sous les ordres du CROS de La Réunion et a pour seul objectif la sécurité de tous.”

Tout comprendre sur les contrats d’apprentissage dans les structures sportives

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En août dernier, l’association réunionnaise AP RUN, centre de formation et d’apprentissage (CFA) des métiers du sport, de l’animation et du tourisme sportif, et le comité régional olympique et sportif de Mayotte ont conclu une convention de partenariat.

À termes, l’accompagnement d’AP RUN permettra au CROS d’acquérir à son tour le statut de CFA et de devenir le premier CFA des métiers du sport. En attendant, le CROS dispose du statut d’unité de formation par apprentissage (UFA) et travaille en collaboration avec AP RUN pour développer les métiers du sport et de l’animation sur le territoire.

Cet objectif se décline en plusieurs actions, parmi lesquelles la mise en place d’un contrat d’apprentissage. Il repose sur trois acteurs aux responsabilités bien établies : l’employeur (entreprises, ligues, comités, clubs…), l’alternant et l’organisme de formation. Dans ce cadre, et pour redynamiser les structures, le gouvernement a lancé le 1er juillet 2020 un plan de relance de l’apprentissage. Celui-ci court jusqu’au 30 juin 2022 et permet aux employeurs de bénéficier d’aides exceptionnelles en intégrant dans leur équipe un apprenti en formation dans les métiers du sport et de l’animation.

Concrètement, comment ça marche ? Quels sont les intérêts d’un tel dispositif ? Quelles sont les aides dont peuvent bénéficier les structures ? Quels sont les avantages de l’employeur ? Quels sont les avantages de l’apprenant ? C’est tout l’intérêt du déplacement à Mayotte de Virginie Cretual et d’Amandine Droz, respectivement responsable de formations et responsable de formations adjointe d’AP RUN. Les deux formatrices mèneront une information collective le vendredi 11 mars 2022, de 8h à 13h au siège du CROS, et répondront à l’ensemble des interrogations des associations sportives locales concernant ce dispositif. À l’issue de cette information collective, les structures auront toutes les clés en mains pour lancer un projet d’emploi sportif et envisager un meilleur développement de leurs activités.

Renforcement des aides financières pour les étudiants ultramarins

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À compter de l’année universitaire 2022-2023, le soutien financier sera renforcé pour les étudiants en mobilité de longue distance, en particulier les étudiants ultramarins, confrontés à des coûts de transport particulièrement élevés et contraints de rester, durant une plus longue période, éloignés de leur foyer familial.

Dans le cadre de l’examen du droit à bourses sur critères sociaux, des points de charge sont attribués pour majorer les plafonds de revenus déterminant l’éligibilité. Actuellement, jusqu’à deux points de charges peuvent être attribués pour étudiants réalisant leurs études à plus de 250 kilomètres de leur foyer.

À partir la rentrée prochaine, seront attribués trois points de charges (au total) pour une mobilité entre 3.500 et 13.000 kilomètres (notamment pour les étudiants de La Réunion, de Mayotte, de la Guyane, de la Martinique, et de la Guadeloupe en mobilité dans l’hexagone) et quatre points (au total) pour une mobilité à partir de 13.000 kilomètres (notamment pour les étudiants de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française en mobilité dans l’hexagone),

L’attribution de ces points de charges permettra de majorer le montant des bourses de nombreux étudiants en mobilité déjà boursiers, mais aussi de rendre éligibles aux bourses de nouveaux étudiants. Pour ces derniers, le gain de pouvoir d’achat sera particulièrement élevé avec l’exonération de la contribution de vie étudiante et de campus (actuellement de 92 euros) et des droits d’inscription (de l’ordre de 200 euros en moyenne) ainsi que l’accès au tarif à un euro du repas dans les restaurants universitaires et à des aides connexes aux bourses (aides au mérite, à la mobilité Master, à la mobilité internationale).

Cette mesure s’ajoute aux dispositifs déjà consacrés aux étudiants ultramarins en mobilité dans l’Hexagone : aide à la mobilité « master » de 1.000 euros, aide à la mobilité « Parcoursup » de 500 euros, aide exceptionnelle de 200 euros durant le premier confinement…

Bilan mitigé pour les filets de captation de déchets du Parc naturel marin

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Posé au mois de janvier, le filet de captation de déchets de Pamandzi coule des jours heureux. Son homologue de Koungou quant à lui, a récemment ployé sous le poids des détritus. Suite à de fortes précipitations, de la terre, des déchets et des encombrants sont venus obstruer partiellement le cours d’eau et mettre à mal le filet désigné par Pollustock. Si les habitants sont coutumiers des crues de la rivière, le dispositif n’a pas arrangé la situation. “Nous sommes en phase de test”, rappelle Fanny Cautain, chargée de communication au Parc naturel marin de Mayotte. “Le filet nécessite des améliorations et les équipes de Pollustock travaillent actuellement sur un modèle plus adapté à notre situation.”

En effet, suite au dernier relevé du filet par Enzo Recyclage, certaines mailles de celui-ci se sont déchirées. Dès la fin de la saison des pluies, le Parc naturel marin devrait dresser un premier bilan de cette expérimentation. “L’objectif est de faire le point sur les avantages et inconvénients de cet outil et apprendre à l’utiliser au mieux pour pourvoir par la suite installer d’autres filets sur l’île. Nous continuons à collecter des données à chaque relève du filet de Pamandzi. Celles-ci nous permettent de rendre visible la quantité de détritus, mais aussi de sédiments qui terminent leur course dans le lagon.”

Six randonnées découvertes pour la journée internationale des forêts

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Depuis 2011, des manifestations sont organisées partout dans le monde à l’occasion de la journée internationale des forêts, le 21 mars. Ainsi, l’office national des forêts et le service des ressources forestières du conseil départemental, en partenariat avec le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte, le conservatoire botanique national de Mascarin et les Naturalistes, proposent un panel de randonnées découvertes en forêts domaniales et départementales le samedi 19 et le dimanche 20 mars.

Au programme : la boucle de Dapani, la boucle de Voundzé, la boucle de Choungui, le Mont Bénara, la forêt de Sohoa et la forêt de Majimbini. À cette occasion, les randonneurs pourront découvrir les forêts publiques mahoraises ainsi que les actions de gestion en faveur de la protection et la restauration des milieux forestiers. Gratuites, les sorties sont toutes sur réservations obligatoires. Il suffit de contacter le 06.39.99.42.95 ou le 02.69.64.98.50. Il est conseillé de munir de chaussures de marche, d’un pantalon long, d’anti-moustiques, d’un chapeau, de crème solaire, d’eau et d’une collation.

Le Raid à Mayotte : un bilan mitigé selon les syndicats

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Alors que le Raid (pour Recherche, assistance, intervention et dissuasion) a quitté Mayotte, ce lundi, les syndicats de police sont sceptiques sur les effets d’une intervention aussi limitée dans le temps et pendant les vacances scolaires. S’ils constatent un retour de la peur du policier cette semaine, ils réclament des renforts et un équipement semblable à leurs collègues venus les aider.

Devant une hausse des faits de violence depuis le début d’année et suivant la demande à la fois des habitants, du préfet de Mayotte Thierry Suquet et des élus locaux, des renforts de gendarmerie et du Raid sont arrivés il y a une dizaine de jours. Si les premiers devraient rester à Mayotte encore quelques semaines, l’unité de police composée d’une douzaine d’hommes a vu sa mission prendre fin ce week-end. Les syndicats de police présents à Mayotte dressent un bilan mitigé de leur action sur le terrain. “Désoeuvrés”, “pas forcément utiles en ce moment”, les syndicalistes constatent que l’apport du Raid a eu des limites. En cause, selon eux, une présence qui n’était pas forcément nécessaire pendant les vacances scolaires, période jugée plus calme pour les forces de l’ordre. Même le syndicat Alliance, qui avait réclamé l’intervention de cette unité spécialisée dans les émeutes et la guérilla urbaine, concède que la ou les dernières semaines de vacances auraient été plus judicieuses pour soutenir les policiers locaux. Bacar Attoumani rappelle que son syndicat avait cependant fait la demande de renforts “pour réduire le volume de blessés” parmi ses collègues. Et contrairement aux autres syndicats, celui-ci demande “une antenne permanente du Raid ou de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention)” sur Mayotte.

Des moyens similaires au Raid réclamés par les policiers de Mamoudzou

Tous s’accordent pour dire que les interventions du Raid ont plusieurs aspects bénéfiques. Ils citent en exemple leur première fois à Tsoundzou pour mettre fin à des barrages. “En temps normal, un caillassage peut durer une, voire des heures. Là, avec l’intervention du Raid, les jeunes ont rapidement disparu”, explique Bacar Attoumani. Avec ses collègues, ils y voient surtout “une question de moyens”. Équipés d’armes capables de lancer des projectiles sur une plus grande portée et munis de drones, les membres du Raid disposent d’un arsenal plus propice au maintien de l’ordre estime leurs collègues locaux. Le calme revenu à Tsoundzou ce soir-là et dans les jours suivants en serait la preuve. “Nous, on envoie des gaz lacrymogènes pour faire reculer les jeunes. Si on avait des moyens similaires, on pourrait se recentrer sur des interpellations”, estime Aldric Jamey, du syndicat Alternative police. Tous demandent ainsi un équipement similaire pour les policiers de Mamoudzou, en ajoutant bien sûr des formations pour l’utiliser. Il faudrait cependant que la réglementation soit modifiée, les syndicats poussant en ce sens les parlementaires locaux et la préfecture de Mayotte.

Les syndicalistes interrogés réclament également des renforts pour assurer leur mission de maintien de l’ordre, notamment pour la brigade anti-criminalité (Bac) ou la compagnie d’intervention (CI). “Il faudrait au moins doubler leurs effectifs”, détaille Aldric Jamey.

Avec le départ du Raid, il s’inquiète à l’approche de la fin des vacances. “Maintenant qu’ils sont partis, on va assister à un retour à la normale”, prédit le représentant d’Alternative police.

Les projets pour une vanille française fleurissent à Paris

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En marge du salon international de l’agriculture, les acteurs de la vanille française se sont réunis pour penser ensemble l’avenir de leur filière. Une idée ? Se fédérer et porter leur voix au niveau national, en créant une fédération des vanilles françaises.

Mayotte, Tahiti, La Réunion, la Guadeloupe, la Guyane… Autant de territoires français producteurs de vanille. En 2020, l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte avait été conviée à la première conférence des vanilles françaises organisée au ministère des Outre-mer. Réunis par Fausto Bouchereau, grand passionné de l’or noir et créateur du site de vente en ligne de vanille, Mohea, les vaniliculteurs ont pu se retrouver pour une nouvelle édition en 2022. “Nous étions tous ravis de nous rencontrer en 2020, mais nous étions frustrés de ne pas pouvoir collaborer davantage”, affirme Julie Moutet, coordinatrice de l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte. Pour continuer à faire germer ensemble des projets d’envergure, les professionnels du secteur ont alors décidé de s’associer et de créer la fédération des vanilles françaises.

Un secteur concurrentiel

Si Madagascar assure environ 80% de la production mondiale de vanille, les millésimes français n’ont rien à envier à leur concurrente. Arômes complexes, terroir et savoir-faire, les vanilles ultramarines constituent un patrimoine riche qui mérite d’être valorisé. “Nous avons décidé de laisser de côté la compétition entre nos vanilles et de promouvoir la vanille française en acceptant leurs différences mais aussi leur complémentarité”, se réjouit Julie Moutet. Sous le signe de l’entraide, la fédération des vanilles françaises devrait permettre aux petits et grands producteurs de partager leurs problématiques et de porter leur voix au niveau national.

Des projets communs

Disséminées aux quatre coins du globe, les structures souhaitent organiser chaque année des rencontres au sein des départements et territoires ultramarins qui produisent la précieuse épice. “Nous avons émis une volonté de travailler ensemble dans un secteur où la coopération est trop souvent délaissée au profit d’enjeux financiers”, explique l’ingénieure agronome. Soutenus par Marjorie Duroi, chargée de mission au bureau des politiques agricoles, rurales et maritimes au ministère des Outre-mer, les vaniliculteurs espèrent pouvoir valoriser leur travail et pourquoi pas labelliser les vanilles françaises. “Nous souhaitons intégrer tous les DOMs et les TOMs. L’objectif est d’avoir une voix par territoire et une présidence tournante chaque année”, détaille la coordinatrice. Soucieux de créer un espace de discussion accessible et ouvert à tous les Ultramarins, les acteurs de la vanille veulent voir naître leur prochaine association au cours de l’année 2022. Un premier trimestre riche en saveurs et en projets pour la vanille donc et une fierté pour l’équipe mahoraise toujours sur son petit nuage à la suite de sa récompense au concours général agricole.

Associatif : Tanafou Souhoua lutte contre les vols avec violences sur la plage de Sohoa

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À l’initiative d’Alain Soulaimana, une association pour lutter contre les vols avec violences sur la plage de Sohoa a vu le jour fin février. Depuis, une cinquantaine de membres font des rondes pendant plusieurs heures le week-end afin de dissuader les « voyous » qui auraient la mauvaise idée de voler ou d’agresser les promeneurs et les nageurs.

Bonne nouvelle pour les amoureux de la plage de Sohoa ! Depuis deux week-ends, l’association Tanafou Souhoua organise des missions de surveillance sur ce lieu emblématique de l’île. L’objectif ? Lutter contre les vols avec violences qui y sévissent, notamment vers le côté nord. « Je suis parti d’un simple constat : le nombre de plaintes déposées », rembobine Alain Soulaimana, policier au commissariat de Mamoudzou, à l’initiative de ce projet. « Ce n’est pas normal que des gens se fassent rackettés ou agressés par des individus à visage découvert, en plein jour… »

Début décembre, le quadragénaire décide de partager ses ambitions avec le collectif des jeunes de Sohoa, ainsi qu’avec la police municipale de Chiconi et la brigade territoriale autonome de Sada. « La gendarmerie a salué mon initiative et a fait part du danger existant dans ce coin. Tous m’ont ensuite encouragé dans ma démarche. » Rapidement, les réunions s’enchaînent pour évoquer les différentes actions à mettre en place et pour élire le bureau de l’association.

« Nous sillonnons le terrain »

Forte d’un contingent composé d’une cinquantaine de membres, la structure procède à des rondes sur la plage les samedis et dimanches. Un premier groupe se charge de balayer le périmètre de 13h à 15h30, tandis qu’un second prend le relais jusqu’à 18h. « Tout dépend de la disponibilité des uns et des autres, mais dans tous les cas, nous sillonnons le terrain et ses alentours », précise Alain Soulaimana.

Et visiblement, cette nouvelle présence semble déjà porter ses fruits dans la mesure où l’association n’a toujours pas noté d’incivilités, à part un chien qui ne portait pas de muselière. Ce qui a valu une remontrance cordiale à son maître. « Les jeunes doivent attendre que nous partions pour aller faire leur bordel », suppose-t-il, puisque deux actes de violences ont été recensés quelques minutes après leur départ les 27 février et 6 mars.

« Notre seule arme, ce sont les articles de loi »

Et en cas de confrontation avec un groupe malveillant, les directives sont claires. « Nous ne prendrons pas le risque de subir un coup de machette », insiste le fonctionnaire de police. « Si la sensibilisation ne fonctionne pas, si nous n’arrivons pas à les calmer, nous appelons automatiquement la gendarmerie. » Dans un but bien précis : faciliter l’identification visuelle et nominative des assaillants. « Notre seule arme, ce sont les articles de loi. Nous devons apporter notre pierre à l’édifice dans le cadre des enquêtes. » Face aux premiers retours encourageants du dispositif, Alain Soulaimana invite la population à suivre cet exemple. « La plage de Sohoa est ouverte à tout le monde. Tous ceux qui veulent venir nous prêter mains fortes sont les bienvenus. »

Signature des premiers contrats d’engagement jeune

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Le mercredi 2 mars a eu lieu au siège de Pôle emploi le lancement du contrat d’engagement jeune (CEJ) sur le territoire de Mayotte et la signature de ces premiers contrats.

Organisé conjointement par Pôle emploi et la mission locale de Mayotte (MLM), en présence du secrétaire général adjoint de la préfecture, du directeur de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, du directeur régional de Pôle emploi, et de la présidente de la mission locale, l’événement a donné lieu à dix signatures (cinq de Pôle emploi et cinq de la MLM).

Le contrat d’engagement jeune est un parcours entièrement personnalisé, qui peut durer jusqu’à 12 mois en fonction du profil, pour aider le jeune à définir son projet professionnel et à trouver un emploi. Quand le jeune signe un contrat, il peut bénéficier d’un accompagnement par un conseiller dédié qui le suit tout au long de son parcours et jusqu’à ce qu’il trouve un emploi, d’un programme intensif de 15 à 20 heures par semaine, composé de différents types d’activités, d’une allocation pouvant aller jusqu’à 285 euros par mois en fonction de ses ressources et sous condition qu’il respecte ses engagements. Ainsi, il peut préparer son avenir et mettre toutes les chances de son côté pour définir et bâtir son projet professionnel, mettre en valeur ses talents et ses compétences, découvrir le monde professionnel et comprendre son fonctionnement et ses codes, trouver les bons contacts pour accéder plus facilement et plus rapidement un emploi.

Pôle Emploi ou la Mission Locale la plus proche accueille le jeune, et, en fonction de son profil, de ses compétences et de ses envies, celui-ci aura accès à des ateliers collectifs avec d’autres jeunes pour partager des expériences, à des stages en immersions en entreprise pour découvrir différents métiers, à une formation pour accéder à un métier qui lui plaît, à une mission d’utilité sociale, par exemple grâce au service civique, pour s’enrichir grâce à l’engagement citoyen, à une entrée en prépa-apprentissage pour pouvoir postuler ensuite à un apprentissage, à un suivi d’un programme extérieur (une formation dans une école de la 2ème chance, un Epide, etc.), à des aides pour faciliter son quotidien, à une application lui permettra de suivre l’évolution de son projet et de tenir ses engagements.

Un jeune peut en bénéficier s’il a plus de 16 ans et moins de 26 ans (moins de 30 ans pour les jeunes en situation de handicap), est sans emploi durable (CDI ou CDD longue durée), ni formation, n’a pas de projet professionnel défini, peut faire face à des difficultés matérielles et financières, et est prêt à s’engager à suivre le programme. L’allocation est calculée en fonction de l’âge, des ressources, du statut (détaché fiscalement ou rattaché à un foyer aux revenus modestes) et du respect de ses engagements.

Les projets professionnels des premiers jeunes bénéficiaires, en majorité des femmes, concernaient le médico-social, l’hôtellerie-restauration, le commerce, la comptabilité et la sécurité. Ces choix sont d’autant plus intéressants qu’ils coïncident, d’une part, avec les actions engagées par les différents partenaires sur les métiers en tension sur le territoire dans les secteurs du social, du médico-social et du sanitaire et, d’autre part, avec les EDEC signés dans les secteurs de la sécurité et du service aux entreprises. Les objectifs pour Mayotte sont de 1.007 CEJ pour la MLM et 240 CEJ pour le Pôle emploi.

Un pacte pour faciliter l’émergence et la visibilité d’artistes ultramarins

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Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, ont signé, avec plusieurs directrices et directeurs de lieux ou de réseaux culturels emblématiques, un pacte pour faciliter l’émergence et la visibilité d’artistes ultramarins.

Ce pacte a pour objectif d’accompagner les artistes ultramarins et d’assurer leur rayonnement au niveau national et dans chacune des zones régionales ultramarines, avec notamment le financement de 20 résidences d’artistes ultramarins dans l’Hexagone et en Outre-mer ; un soutien à la formation des étudiants et jeunes artistes ultramarins ; le financement de 1.000 voyages aller/retour d’artistes ultramarins et d’associations culturelles ultramarines chaque année vers l’Hexagone ; la contribution à la réalisation de 40 documentaires, films de fiction ou séries destinés aux chaînes de télévision et aux plateformes numériques ; l’amélioration des conditions d’accès au dispositif « 1% artistique ».

Comprenant dix mesures, ce pacte pour les artistes ultramarins offre un panel d’outils renforcés pour les artistes et professionnels de la culture. La dynamique engagée permettra de donner une place jusqu’alors inédite à la culture et aux artistes ultramarins dans les 21 lieux et réseaux culturels signataires et partenaires du pacte : musées, conservatoires et médias nationaux.

Des groupes de travail, associant les professionnels de la culture, leurs organisations représentatives, les collectivités territoriales et les services de l’État, permettront de définir, avant la fin 2022, des actions destinées à structurer les filières artistiques des Outre-mer.

Augmentation indemnitaire des greffiers et des directeurs des services de greffe

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Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, a obtenu une mesure de revalorisation indemnitaire inédite d’un montant de 21.15 millions d’euros pour les greffiers et les directeurs des services de greffe judiciaires permettant une juste et nécessaire majoration de leur rémunération.

Les greffiers et les directeurs de greffe bénéficieront de cette revalorisation indemnitaire dès juin 2022 pour une enveloppe de 12.37 millions d’euros au titre de l’année 2022.

Cette augmentation se traduira par une augmentation individuelle mensuelle de 125 euros brut pour les greffiers (soit un montant annuel de 1.500 euros). Cette augmentation individuelle mensuelle sera en moyenne de 200 euros brut pour les directeurs des services de greffe (soit un montant annuel moyen de 2.400 euros).

Elle s’inscrit dans la continuité des efforts engagés par le ministère de la Justice en 2021 par l’allocation d’une enveloppe de 5.7 millions d’euros au bénéfice des greffiers et directeurs des services de greffe judiciaires et la revalorisation indemnitaire au bénéfice des corps communs dans les juridictions de près de 11 millions d’euros en 2021 et 2022.

Deux individus interpellés par les équipes de la BAC et du RAID

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Le 2 mars dernier, au petit matin, la brigade anti-criminalité, renforcée par les effectifs du RAID, a interpellé, successivement deux individus recherchés dans plusieurs affaires, en cours d’investigations, au sein du service territorial de la police judiciaire. C’est ainsi que le travail de synthèse et d’analyse des enquêteurs de la police nationale de Mayotte, sur quelques semaines, a permis d’identifier sur plusieurs dossiers de violences avec arme et en réunion (30 jours d’ITTP), de dégradations et de destructions de biens, un certain nombre de mis en cause. L’excellent travail de collaboration entre les policiers de voie publique et les enquêteurs a permis leur identification et leur localisation dans des différents quartiers de Mamoudzou. Conduits, sans délai, devant les enquêteurs de la police judiciaire, ils devront répondre des faits qui leur sont reprochés.

Violences entre Miréréni et Combani : deux personnes incarcérées

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Le 28 décembre 2021 vers 20h30, dans un contexte d’affrontements inter-villageois entre Miréréni et Combani, un homme est agressé par plusieurs individus qui lui assènent des coups à la tête et au visage, l’un d’eux n’hésitant pas à utiliser un chevron pour ces faits. Grièvement blessée sans que son pronostic vital ne soit engagé, la victime est évacuée au centre hospitalier de Mayotte où elle est restée dans le coma durant plusieurs jours. Exposée aux conséquences neurologiques, elle bénéficie d’une incapacité totale de travail (ITT) de 90 jours. L’enquête effectuée, de fil en aiguille et avec la formidable implication de certains habitants, a permis d’identifier trois mis en cause, dont un mineur, qui ont été interpellés le 28 février 2022.  À l’issue de leur garde à vue, ils ont été jugés en comparution immédiate. Le mineur a fait l’objet d’une mesure de contrôle judiciaire dans l’attente de son jugement tandis que les deux majeurs ont été condamnés à cinq ans de prison ferme avant d’être immédiatement incarcérés à la maison d’arrêt de Majicavo.

Emmanuel Macron et Valérie Pécresse font le plein de signatures

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Le président de la République Emmanuel Macron, ici lors de sa venue en octobre 2019, bénéficie déjà de nombreux soutiens sur l'île grâce aux élus locaux.

La phase des 500 parrainages passée, on connaîtra ce lundi après-midi les candidats qui peuvent se présenter au premier tour de l’élection présidentielle prévu le 10 avril prochain. Ils devraient être une douzaine si Philippe Poutou (proche des 500 signatures la semaine dernière) arrive à se qualifier. À Mayotte, cette course aux signatures a semblé avant tout profiter à Valérie Pécresse (Les Républicains) et Emmanuel Macron (La République en marche). S’ils ne valent pas toujours soutien, on le rappelle, on a fait le tour des choix de vos élus.

On peut déjà noter que parmi les maires mahorais, on assiste pratiquement à un plébiscite pour Emmanuel Macron. Sur les treize qui ont choisi de parrainer un candidat pour l’élection présidentielle avant vendredi, onze ont préféré l’actuel président de la République. C’est l’un des enseignements de la liste annoncée par le conseil constitutionnel, lundi, trois jours après la clôture de ce processus si particulier. Et même si un parrainage ne vaut pas soutien, il est facile de deviner qu’avoir un bon réseau d’élus locaux peut s’avérer efficace. C’est en tout cas le sentiment que peuvent partager par La République en Marche (LREM) et Les Républicains (LR).

Avant l’annonce finale, aujourd’hui, le président sortant est arrivé premier en termes de parrainages mahorais avec plus d’une vingtaine de signatures, dont la moitié provient des premiers magistrats. Ceux de Dembéni, Chirongui, M’Tsamboro, Pamandzi, Bandrélé ou Bouéni figurent ainsi sur la liste. Président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), Rachadi Saindou en fait partie également. Trois parlementaires s’y ajoutent, les sénateurs Hassan Abdallah et Thani Mohamed-Soilihi, tout comme la députée Ramlati Ali. Les deux derniers ont d’ailleurs affiché leurs parrainages sur les réseaux sociaux. Sept conseillers départementaux ont aussi porté leurs choix sur le candidat sortant. À noter toutefois qu’il y a autant d’élus de l’opposition et de la majorité départementale.

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La candidate LR Valérie Pécresse, à Mayotte en 2019 pour la signature d’une convention, a recueilli une douzaine de signatures sur l’île aux parfums.

Dans cette assemblée justement, qui comprend plusieurs élus LR ou proches de la droite, les soutiens de Valérie Pécresse demeurent plus nombreux, avec huit signataires. Lui aussi conseiller départemental, Mansour Kamardine a apporté son soutien à la candidate LR en tant que député. Enfin, seuls deux maires, Saïd Maanrinfa Ibrahima et Bacar Mohamed, respectivement élus LR à M’Tsangamouji et Tsingoni, ont fait le choix de l’actuelle présidente de l’Île-de-France.

 

Des miettes pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon

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Marine Le Pen n’a obtenu que deux parrainages à Mayotte. Elle compte désormais sur son score de 2017, où elle a fait 43% au deuxième tour, pour faire le plein de voix.

Hors candidats LR et LREM, il y a peu de signatures pour les autres. Preuve qu’il est toujours aussi compliqué de convaincre les élus locaux d’adouber quelqu’un quand on est loin de la métropole. Marine Le Pen, pour le Rassemblement national (RN), a obtenu seulement deux signatures d’élus au conseil départemental. On compte notamment Daniel Zaïdani. L’ancien président du conseil général est devenu l’un de ses plus fervents soutiens sur l’île, intervenant régulièrement pour la défendre et étant même invité à s’exprimer pendant un grand congrès du RN à Reims (Marne), le 5 février dernier. La deuxième est Nadjima Saïd, représentante du canton de Bandraboua. « Par ces temps difficiles, il convient de souligner la maturité politique de notre jeune élue qui a su faire preuve d’écoute et d’empathie pour la population mahoraise », a d’ailleurs indiqué son aîné pour la remercier.

Ancien candidat à la mairie de Mamoudzou et lui aussi conseiller départemental, Elyassim Manroufou est le seul à avoir apporté un parrainage à la gauche, en l’occurrence Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise (LFI). Il prévient toutefois : « Ce parrainage ne veut pas forcément dire que je vais battre le pavé pour LFI. » Il y voit plutôt une promesse tenue « à des amis très engagés et conquis par les idées de la France Insoumise, qui m’ont apportés leurs soutiens quand j’en avais besoin ». Pour les autres candidats, la course n’a même pas eu lieu, preuve que le réseau d’élus mahorais reste l’apanage que de quelques-uns.

Candidats qualifiés : Emmanuel Macron (LREM), Valérie Pécresse (LR), Fabien Roussel (Parti communiste), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (Les Verts), Eric Zemmour (Reconquête !), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Marine Le Pen (RN), Jean Lassalle (Résistons!), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste, la confirmation de sa candidature doit tomber aujourd’hui).

Élection présidentielle : Mayotte à droite toute

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Mayotte est le département français où le taux de participation est le plus faible lors de l'élection présidentielle.

Depuis vingt ans, on observe sur le territoire mahorais, devenu département en 2011, une droitisation politique à chaque nouvelle élection présidentielle. Ce scrutin, qui n’attire pas les foules (voir graphique), montre que les aspirations de la population mahoraise sont de plus en plus en adéquation avec les idées développées par la droite, voire l’extrême-droite, à savoir la sécurité et le contrôle de l’immigration.

En développant les thèmes de la sécurité et de l’immigration, c’est tout naturellement que la principale formation politique de droite, Les Républicains, réalise des bons scores sur l’île aux parfums. Il suffit d’un exemple, alors que François Hollande était élu président de la République en 2012, Mayotte préférait Nicolas Sarkozy au premier tour (48.7%), comme au deuxième (50.9%). Avec pratiquement 51.9% de votants pour le second, la participation d’ailleurs n’a jamais été aussi grande ce jour-là pour une élection présidentielle à Mayotte. Le candidat de « La France forte » surfait il est vrai sur la départementalisation de l’île obtenue un an avant. Même chose pour François Fillon, en 2017. Empêtré dans les affaires en métropole, il n’a pas passé le premier tour alors qu’il comptabilisait 32.6% des voix à Mayotte.

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Des électeurs du Rassemblement national dix fois plus nombreux entre 2012 et 2017

Au Rassemblement national aussi, les résultats sont assez révélateurs de cette droitisation. Il y a dix ans, alors sous la bannière du Front national, Marine Le Pen ne rassemblait que 2.8% des voix au premier tour, soit 996 votants.  Cinq après, en 2017, elle en compte près de dix fois plus (9.008, soit 27.2%).

La gauche, a contrario, est de moins en moins présente. En vingt ans, elle n’est arrivée qu’une seule fois en tête. Ségolène Royal, alors candidate socialiste en 2007, avait obtenu 60% des voix au second tour, face à Nicolas Sarkozy. Depuis, les candidats de gauche plafonnent souvent, sauf exception pour Jean-Luc Mélenchon, qui connaît une progression manifeste sur les deux dernières élections (8.4% en 2017 contre 2.6% en 2012).

Emmanuel Macron, le président sortant, semblait souffrir d’un déficit de popularité ici en 2017. Au premier tour, il était arrivé quatrième avec 19.2%. Et son score lors du deuxième scrutin (57%) était moins élevé qu’à l’échelle nationale (66%). À voir comment les Mahorais le perçoivent aujourd’hui à l’épreuve du pouvoir.

La mosquée du vendredi de M’Tsapéré victime de vol

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La mosquée a été cambriolée dans la nuit de mardi à mercredi.

Le jour de Miradji, mardi dernier, une table de mixage a été subtilisée pendant la nuit à la mosquée de M’Tsapéré. Habituellement fermé et peu sujet aux vols, le lieu de prière a été visité pendant la nuit. Une solution temporaire a été trouvée pour la prière du vendredi.

Ce jeudi, soit la veille de la prière du vendredi, une nouvelle table de mixage a été installée dans l’armoire de la salle de prière de la mosquée de M’Tsapéré. Malimou Athoumani la ferme avec sa clé désormais. Le gardien des lieux ne veut plus se faire avoir. “En sept ans, je n’ai jamais vu ça”, constate le vieil homme. Mercredi, vers 3h, c’est lui qui a constaté le vol. Chargé de l’appel à la prière, il est toujours le premier à arriver à la mosquée. Pareil pour le soir, c’est lui qui d’habitude descend de Bonovo pour fermer l’enceinte. Mais pour le jour de l’ascension du prophète, “je me suis endormi vers 18h. Des groupes de prière étaient présents ce soir-là. Et personne n’a pensé à fermer. Le ou les voleurs n’ont donc eu aucun mal à entrer. Pareille pour l’armoire, celle-ci est fermée, mais pas sous clé pour des raisons pratiques”, reconnaît le gardien, Malimou Athoumani.

Outre la table de mixage, un amplificateur a également été dérobé. “Mais le voleur l’a laissé tomber. Comme il est cassé, il l’a laissé sur place”, indique Abdourahamne Faouzi, l’un des imams de la mosquée. Évaluant le préjudice à 600 euros pour la table et 1.200 euros pour l’ampli, le religieux a une pensée pour les fidèles. “C’est gênant. Je pense aux personnes qui sont chez elles et attendent le muezzin pour leurs prières”, se désole-t-il.

Du matériel prêté en attendant

La mosquée ne portera pas plainte contre “cet opportuniste”. Elle cherche d’abord s’assurer que les appels à la prière puissent continuer. « On trouvera une solution. Ce n’est pas la première fois », dit l’imam avec optimisme. Celui-ci a réussi à se faire prêter du matériel au moins pour ce vendredi et le week-end. Une autre partie du matériel, dont les microphones n’ont pas été volés. Et la nouvelle des mésaventures de la mosquée a poussé d’autres fidèles à faire preuve de solidarité.

 

Cambriolage également des locaux de l’Acfav à Cavani

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En une douzaine de minutes, plusieurs voleurs ont eu le temps de fouiller les étages de l’Acfav.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 2h30, un groupe d’individus est rentré une douzaine de minutes dans un bâtiment de l’Acfav (association pour la condition féminine et aide aux victimes) à Cavani. Après avoir passé une porte en fer située à l’arrière du local, ils ont pénétré par une fenêtre, déclenchant l’alarme. À plusieurs, ils ont fouillé les trois étages, mais peu de choses ont été volées toutefois. Quelques ordinateurs et des téléphones portables manquent à l’appel, ainsi que des ventilateurs et des sacs de riz servant aux colis alimentaires. Une enquête est en cours confirme la police.

L’univers de la santé à Mayotte passé en revue par une mission sénatoriale

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À l’initiative du sénateur Thani Mohamed Soilihi, la mission de la commission des affaires sociales du Sénat relative à l’accès aux soins a passé quatre jours à Mayotte la semaine dernière. Les quatre sénateurs de la mission, présidée par Catherine Laroche, ont visité une bonne partie des structures relatives à la santé sur l’île avant de terminer par une conférence de presse à la Croisette vendredi dernier en fin d’après-midi.

« Nous remercions Thani d’avoir insisté pour que nous venions à Mayotte nous rendre compte de la réalité du terrain. Cela nous a donné une tout autre vision des problématiques de ce territoire », déclare Catherine Laroche, la présidente de la commission des affaires sociales du Sénat relative à l’accès aux soins. Accompagnée de trois autres sénateurs, Laurence Cohen, Jean-Luc Fichet et Dominique Théophile, elle a parcouru pendant quatre jours les principales structures d’accès aux soins de l’île aux parfums : le centre hospitalier et l’agence régionale de santé, bien sûr, mais également l’hôpital de Petite-Terre, des dispensaires, des pharmacies et des centres de dépistages. « Nous avons essayé de couvrir la totalité de l’offre d’accès aux soins de Mayotte », résume la présidente.

Beaucoup de difficultés, mais également un immense potentiel

L’objectif de la mission était naturellement de prendre la mesure des difficultés dans le domaine de l’accès aux soins sur le territoire. Au cours de leurs pérégrinations dans cet univers, les sénateurs ont pu se rendre compte que le principal problème résidait dans la surcharge de patients. « Nous avons constaté un fort dynamisme des personnels de santé, mais le gros manque de ressources humaines fait que, souvent, l’épuisement les guette et qu’il leur est parfois difficile de procurer aux patients des soins de qualité », remarque Laurence Cohen, sénatrice du Val de Marne. La difficulté à fidéliser les personnels de santé a ainsi été souligné. La visite de la mission dans les « quartiers de cases en tôles », à l’occasion d’un dépistage de la gale, leur a également fait prendre conscience du décalage important entre Mayotte et la métropole. « Cela nous a ouvert tout un champ de questionnement », affirme-t-elle.

Toutefois, Jean-Hugues Fichet, sénateur du Finistère, a tenu à souligner que le problème du désert médical n’était pas spécifique au 101ème département et que cette épine dans le pied se retrouvait dans d’autres régions. « La différence, c’est qu’ici il prend d’autres dimensions », précise-t-il. Il a également remarqué que l’insécurité complexifiait fortement l’exercice du métier des professionnels de santé. Dominique Théophile, sénateur de Guadeloupe, a souligné quant à lui que, malgré ses difficultés, le territoire offrait de belles opportunités. « Beaucoup de projets sont en cours notamment en termes de logements et de transports et le projet d’extension de l’hôpital offre de belles perspectives. »  

La mission rendra son rapport après l’élection présidentielle

Cette mission donnera lieu à un rapport qui sera rendu après l’élection présidentielle. « Ce ne sera pas juste un rapport de plus », tient à préciser le sénateur Thani. « L’angle est cette fois-ci différent et tout ce qui sera traduisible en termes de législation le sera. Ces recommandations du sénat seront suivies ou non par le gouvernement, mais elles seront en tout cas un point d’appui pour faire évoluer notre île dans le sens d’un meilleur accès aux soins », explique-t-il. Dans ce rapport, les points de blocage seront passés au crible et des propositions seront faites pour tenter de les éliminer.

« Il y a de vraies raisons d’espérer », déclarent unanimement les sénateurs qui ont toutefois avoué leur impuissance quant à la question de l’immigration massive en provenance des Comores qui « relève de la politique nationale ». Mayotte compte en effet 50% d’étrangers et « on ne peut pas mesurer le poids des non-affiliés sur le système de santé », insiste Catherine Laroche. Evidement, l’éternelle solution de la coopération régionale a été évoquée. « Il faudrait trouver une solution pour que les Comoriens puissent être soigné dans leur propre pays », ajoute-t-elle en précisant que « la France doit assumer ses responsabilités face à l’État des Comores ». Un discours entendu depuis de nombreuses années, mais qui, pour le moment en tout cas, n’a pas encore porté ses fruits…

Anaëlle Moussa, élue nouvelle maire jeune de Mamoudzou

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Anaëlle Moussa est désormais la nouvelle maire jeune de la commune de Mamoudzou.

L’installation du nouveau conseil municipal des jeunes (CMJ) de la ville de Mamoudzou s’est tenue samedi matin dernier à la MJC de M’Tsapéré. Au terme d’une élection qui s’est déroulée sur liste, dans des règles légèrement simplifiées par rapport à celle des adultes, c’est finalement la jeune Anaëlle Moussa qui a été élue, venant ainsi prendre la place d’Océane Plaideau, la maire jeune sortante.

Les femmes ont décidément la cote chez les jeunes de Mamoudzou ! Après Océane Plaideau, qui a tenu la place de maire pendant son mandat de trois ans au sein de la ville de Mamoudzou, c’est désormais Anaëlle Moussa qui est venue la remplacer. Agée de 16 ans, cette adolescente aux airs studieux est élève de seconde au lycée Younoussa Bamana. Elle a battu son unique adversaire, Dao Onthoimine à 26 voix contre 22. Le seul et unique bulletin nul placé dans l’urne n’aurait de toute façon pas fait la différence, preuve que la jeune fille s’est montré particulièrement convaincante auprès du CMJ. Se présentant comme « dynamique, sociable, engagée et à l’écoute », Anaëlle Moussa saura de toute évidence faire des propositions convaincantes pour améliorer les conditions de vie de la jeunesse de Mamoudzou.

Un programme visant à restaurer le lien social

Les deux points forts du programme de la nouvelle jeune maire sont les suivants : organiser des sorties sportives et culturelles afin « d’aider les jeunes en perte de repère » et surtout organiser des ateliers pour les personnes âgées pour « restaurer le lien intergénérationnel ». Un programme surtout axé donc sur le lien social entre les différents habitants de la ville chef-lieu qui, il ne faut pas se le cacher, tend à se perdre avec le changement de société opéré par la départementalisation de l’île. Mais Anaëlle a également bien l’intention de poursuivre le programme de la maire sortante laquelle, dans son discours précédant le vote, a insisté sur la nécessité de travailler efficacement sur les problématiques environnementales dans le cadre du projet « Mamoudzou ville durable à l’horizon 2040 ».

Anaëlle Moussa travaillera avec les 14 adjoints de sa liste, tous dédiés à des domaines différents de la vie de la commune. Évidemment, le rôle du CMJ est uniquement consultatif, mais il démontre la volonté de Mamoudzou d’intégrer les jeunes à la politique locale et illustre la victoire de la démocratie participative. Permettant aux jeunes habitants de la ville de découvrir le fonctionnement des instances politiques, il a un rôle foncièrement pédagogique. Il permet également d’apporter un souffle de fraîcheur et de nouveauté dans la politique locale en proposant parfois des idées novatrices, mais surtout en permettant aux jeunes d’exprimer leurs réels besoins.

Une élection sous l’égide du maire Ambdiwahedou Soumaïla

L’installation du nouveau CMJ s’est bien évidemment tenu en présence des principaux élus de la ville et sous l’égide du maire Ambdiwahedou Soumaïla. Ce dernier a fait un discours en prélude à l’élection pour encourager les jeunes, mais également pour les prévenir que « gérer les affaires d’une collectivité n’est pas une tâche facile ». « Il faut parfois tenir son mandat dans des conditions complexes en étant humble et toujours dans le respect de l’autre. Pour cela, le dialogue est essentiel », a-t-il déclaré tout en précisant que le rôle pédagogique du CMJ était très important dans la mesure où « un jour, vous aurez à gérer les affaires de la commune à notre place ». Gageons que la nouvelle jeune maire et ses 14 adjoints ne manqueront pas de se tenir à la hauteur de la tâche qui leur est désormais impartie !

Emploi : « Il faut adapter les dispositifs localement pour que le win-win soit au rendez-vous »

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À l’occasion d’une nouvelle matinée d’échanges au centre d’affaires Maharaja, le mouvement des entreprises de France dans le 101ème département a évoqué les dispositifs mis en place pour favoriser l’emploi ainsi que les aides à l’embauche. Éclairage avec Samira Ait, responsable emploi formation au MEDEF.

Flash Infos : Vendredi matin, vous avez organisé une matinée d’échanges avec Pôle Emploi centrée sur l’emploi et les aides à l’embauche. Quel constat pouvez-vous dresser dans le 101ème département ?

Samira Ait : Des dispositifs existent sur le territoire, au même titre qu’à l’échelle nationale. Seul bémol : il se trouve que l’employabilité à Mayotte est très complexe de part le niveau de formation des jeunes… Il y a une tension en recrutement du côté des entreprises. Le souci ici est que ce public est difficilement employable ! D’où l’intérêt de bien connaître les dispositifs et de voir comment nous pouvons mieux les adapter localement pour que le « win-win » soit au rendez-vous. Aujourd’hui, nous sommes largement en deçà des résultats que nous devrions avoir, d’autant plus au vu de l’étendu des moyens financiers mis à disposition.

FI : Quels secteurs d’activités se retrouvent le plus en tension ?

S.A. : Nous souffrons autant des métiers en tension que des compétences en tension ! Bien évidemment, le secteur du bâtiment est le plus recruteur de Mayotte, mais il ne faut pas non plus oublier la restauration et l’hôtellerie qui ont besoin de se renouveler et de répondre à une nouvelle exigence qui s’impose. Donc il est nécessaire de jouir d’une main d’œuvre qualifiée et séduisante aux yeux de la clientèle.

FI : Quelle est votre stratégie pour pouvoir y remédier ?

S.A. : Le rôle du Medef consiste à faire office de relais entre le monde économique et les institutions publiques. C’est ce que nous faisons notamment à travers ces matinées dans le but de faciliter les contacts et de rendre accessible les échanges entre les institutionnels et les entrepreneurs. Les entreprises sont familières avec les aides en place, mais elles peuvent par moment se confronter à des dossiers qui bloquent. Au lieu de nous engouffrer dans un conflit et de pointer du doigt untel ou untel, notre stratégie consiste à détricoter l’ensemble des problématiques rencontrées et à mettre en exergue le difficile déploiement de ces dispositifs. À l’heure actuelle, il est primordial de prendre en compte les spécificités locales pour les adapter au territoire !

FI : L’apprentissage fait pour sa part figure d’exemple…

S.A. : Très régulièrement, il y a une méconnaissance du process. Comment cela fonctionne… À quel niveau cela bloque… Nous en avons par exemple parlé lors de notre matinée sur l’apprentissage. D’ailleurs, nous sommes passés de six dossiers en 2019 à une centaine en 2021 : c’est extraordinaire ! C’est une très belle avancée qui a été réalisable parce que nous avons pris le temps d’expliquer le dispositif et surtout de revenir sur les blocages. Quoique nous fassions, il apparaît important à nos yeux de communiquer et d’apporter de la transparence sur les couacs et la manière dont nous pouvons les dénouer.

FI : Comment envisagez-vous l’avenir à court et moyen terme ?

S.A. : Je suis sereine et optimiste parce que nous avons tous conscience qu’il faut travailler en bonne intelligence collaborative. Aujourd’hui, il est important d’insister sur un point : le public et le privé ne sont pas en concurrence. Le public est au service du monde économique, il a en main un panel qu’il met à disposition. Il n’a pas le monopole et il ne lui appartient pas. Il faut aller de l’avant et apporter du soutien à ces employeurs mahorais qui ne sont pas les mêmes que ceux en métropole. Il y a des passerelles de communication et des dispositifs sous exploitées. Il faut accompagner les entreprises en souffrance pour atténuer ces tensions en compétence dans le but de pouvoir recruter. Pour l’anecdote, 96% des alternants sont à ce jour en formation dans le privé ! Nous jouons le jeu pour l’apprentissage et les aides à l’embauche. Nous avons besoin de ces jeunes, mais comment faisons-nous pour aller les chercher ? Telle est la question…

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Mardi 13 mai 2025
Mardi 13 mai 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes