Accueil Blog Page 411

Six millions d’euros pour un centre dédié à la musique, à la danse et aux arts du cirque

-
six-millions-euros-centre-dedie-musique-danse-arts-cirque
En s'installant au Paradis des Makis à Iloni il y a un an, l'association Hip Hop Évolution avait déjà l'ambition de s'agrandir.

En marge de son huitième festival, l’association Hip Hop Évolution a présenté ce mercredi le grand projet qu’elle veut réaliser sur deux ans sur son site d’Iloni. Évalué à six millions d’euros, il comprend des résidences d’artistes, des plateaux de répétition et de représentations, une partie restauration, une autre pour l’administration et un village vacances.

Un an après s’être installée sur un ancien complexe touristique, entre Hajangua et Iloni, l’association Hip Hop Évolution continue son envol. Le nom de centre de développement artistique prend d’ailleurs tout son sens tant le lieu devrait s’étendre sur les deux années à venir. La structure, qui salarie six artistes amenés à créer et donner des cours sur l’île, a monté un grand projet à plusieurs volets estimé à six millions d’euros. L’étude de faisabilité, financée par l’État et le conseil départemental de Mayotte, est justement terminée. Elle a été présentée aux partenaires et aux danseurs venus pour le huitième festival, lors de portes ouvertes, mercredi matin.

six-millions-euros-centre-dedie-musique-danse-arts-cirque
Le projet du centre de développement artistique s’ouvre autant à la danse traditionnelle, contemporaine ou urbaine.

Le projet pourrait directement concerner les artistes puisque des résidences artistiques avec l’aide de six logements sont prévues. Deux plateaux artistiques seront au centre de ce projet, dont l’un circulaire pourra être utilisé pour les arts du cirque. “Il y aura aussi une médiathèque avec des livres en rapport avec la musique ou la danse. Elle sera ouverte au travail de recherche des étudiants dans ces domaines”, détaille Sophie Huvet, la directrice de l’association Hip Hop Évolution. Outre une partie administrative, une autre sera consacrée à la restauration. “Elle coupera la partie artistique et le village ACM (accueil collectif de mineurs) en contrebas. Mais les artistes pourront être amenés à faire des ateliers au village.”

Pas que de l’urbain

Le projet doit accueillir autant les artistes que les jeunes habitués ou les écoliers. “On a fait des ateliers avec des jeunes de 15 ans et posé la question de savoir ce qu’ils veulent », récapitule la directrice. “Ce qui n’est pas toujours facile. Ils nous disent tout le temps qu’il n’y a rien. Mais quand on leur demande, ils ne sont pas forcément capables de dire ce dont ils ont besoin.”

La structure n’a pas vocation à accueillir que la musique urbaine ou contemporaine, elle reste ouverte à la musique traditionnelle. “La seule contrainte, c’est que le projet n’est pas destiné à accueillir du grand public”, prévient Sophie Huvet, qui se met à la recherche de financements du projet. Elle le voit davantage comme un lieu dédié à la pratique et à la création dans le domaine de la danse, la musique et les arts du cirque. Un rôle que l’association Hip hop tient depuis maintenant douze ans sur l’île aux parfums.

six-millions-euros-centre-dedie-musique-danse-arts-cirque
Profitant des vacances scolaires, le festival a fait le plein jusqu’à vendredi et samedi, soirées de la Battle of the Year.

 

La Battle of the Year, clou du spectacle du festival

Ce vendredi à Ongojou et samedi à Mamoudzou, le festival Hip Hop Évolution prend fin avec la Battle of The Year, après dix jours d’événements. Vendredi soir, ce sont les qualifications en individuel. Seize garçons s’affrontent pour déterminer qui sera le meilleur “bboy” de Mayotte. Côté filles, elles sont huit à prétendre au titre de meilleure “bgirl”. Le lendemain, au gymnase de Cavani, ce sera le tour des crews de rentrer en piste. Neuf équipes de huit à dix danseurs y prennent part. Les vainqueurs pourront concourir ensuite au Battle of the Year France à Montpellier (Hérault), les 14 et 15 mai.

Ils seront départagés à Mayotte par cinq danseurs renommés. Le Franco-algérien Lilou et le Hollandais Menno font partie par exemple des meilleurs danseurs mondiaux. “Ce sont des athlètes Red Bull”, explique Thomas Raymond, le créateur de Battle of the Year France. “Ils font beaucoup pour le développement du breakdance en Afrique.” Karima, l’une des pionnières du breakdance en France et déjà venue à Mayotte, les accompagne, tout comme le Français Jey et le danseur kényan Drift.

Vendredi 11 mars, à 19h, à la Maison pour tous d’Ongojou. Entrée libre. Samedi 12 mars, à 18h30, au gymnase de Cavani, à Mamoudzou. Tarifs : 10 euros pour les adultes, 5 euros pour les 12-15 ans, gratuit pour les moins de 12 ans.

En Petite-Terre aussi la maison départementale pour les personnes handicapées ouvre ses portes

-
petite-terre-maison-departementale-personnes-handicapees-ouvre-portes

Ce mercredi 9 mars avait lieu la signature d’une convention entre la maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) et la Maison France Services de Dzaoudzi-Labattoir. Un document paraphé par le vice-président du Département chargé des solidarités, de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou, et le président de la communauté de communes de Petite-Terre, Saïd Omar Oili, qui doit permettre une meilleure prise en charge des personnes en situation de handicap.

“Personne n’est à l’abri du handicap”, affirme le président de la communauté de communes de Petite-Terre, Saïd Omar Oili. En effet, selon l’institut national de la statistique et des études économiques, 2.750.000 personnes souffrent en France d’au moins une limitation fonctionnelle, dont 420.000 qui ont aussi une reconnaissance administrative, 420.000 qui déclarent également un handicap ressenti, et 730.000 qui cumulent les trois formes de handicap. “Du jour au lendemain, tout peut basculer… C’est pourquoi nous prenons l’engagement de prendre en charge chaque personne en difficulté”, explique Saïd Omar Oili. Avec la signature de cette convention, une permanence hebdomadaire de la maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) au sein de la Maison France Services de Dzaoudzi-Labattoir voit le jour.

Accueillir, informer, accompagner

Si les accès à destination des personnes à mobilité réduite se multiplient en Hexagone depuis plusieurs dizaines d’années, beaucoup de citoyens mahorais vivent encore un véritable parcours du combattant. Afin de bénéficier d’un accompagnement et d’aides personnalisées, les Petits-Terriens pourront dorénavant se rendre au guichet de Dzaoudzi-Labattoir à la rencontre du personnel de la MDPH. “Cela va constituer un gros changement”, se réjouit El-Moute Saïd, chargé de mission suivi et projet au sein de la MDPH de Mayotte. “Tous les jeudis, j’assurerai l’accueil des personnes souhaitant déposer un dossier de demande ou de renouvellement de prestations, mais aussi connaître l’avancement de celui-ci”, précise-t-il.

“Avoir une société plus juste”

À Mayotte, l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH dispose d’une équipe de trente-cinq agents. Avec un siège à Mamoudzou, la structure bénéficie dès à présent d’une permanence en Petite-Terre et bientôt d’une antenne à Dembéni. “La MDPH Mayotte, c’est 120.000 dossiers, dont 2.000 déposés chaque année, mais ce n’est pas suffisant. Nous devons aller vers nos concitoyens pour leur assurer une prise en charge optimale. Prochainement, une équipe et un bus mobile devraient voir le jour pour accéder aux quartiers les plus reculés de l’île”, détaille Madi Moussa Velou, vice-président en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé au sein du conseil départemental. Un avis partagé par Saïd Omar Oili. “Personne ne doit être exclu. Nous devons avoir une société plus juste. Vivre avec dignité est un droit.” Un partenariat vertueux donc entre le Département et la communauté de commune de Petite-Terre pour un objectif commun : être au plus près de la population.

Les dix recommandations de l’UICN pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages

-
dix-recommandations-uicn-lutter-contre-trafic-especes-sauvages

Du 7 au 11 mars 2022 à Lyon se tient la 74ème session du comité permanent de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Pour l’occasion, le comité français de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) propose dix recommandations pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages en France.

“Considéré comme la quatrième activité de criminalité transnationale organisée la plus lucrative au monde, le trafic illégal d’espèces animales et végétales apparaît aujourd’hui comme l’une des principales causes de leur disparition”, explique le comité français de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans un communiqué. Estimée entre 7 et 23 milliards de dollars par an selon  les données d’Interpol et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), la valeur financière générée par ce trafic mondial est considérable.

Une particularité française

Avec ses douze territoires ultramarins, la France abrite une biodiversité unique au monde. Des Antilles, en passant par le Pacifique et l’océan Indien, les terres françaises abritent pas moins de 1.889 espèces mondialement menacées. À Mayotte, 43% de la flore et 25% des oiseaux nicheurs pourraient bien disparaître. Dugong, crabier blanc, tortue imbriquée… Tous rejoignent peu à peu la liste rouge de l’UICN qui suit l’état de la biodiversité dans le monde.

Mais au pays des 1.200 fromages, on ne se contente pas d’exporter des productions laitières. La France s’impose comme l’un des principaux importateurs de produits issus d’espèces sauvages destinés au marché européen, et l’un des principaux points de sortie pour les exportations vers des pays hors l’Union européenne. “En 2018, les saisies de spécimens CITES au sein de l’UE correspondaient à une valeur marchande de 2.3 millions d’euros, montant faible au regard de la réalité des trafics”, rappelle le comité français de l’UICN.

Dix recommandations, un objectif

Face à ces enjeux de taille, l’UICN a décidé de se retrousser les manches, de proposer des mesures concrètes et d’agir contre les trafics d’animaux sauvages en 2022. Mais alors quels sont ces dix commandements ? “Réhausser les sanctions des délits se rattachant au trafic d’espèces, en les ajustant sur celles prévues en matière de trafic de stupéfiants ou d’armes”, “encourager les procureurs et les juges, lorsque les conditions sont remplies, à requérir et à prononcer des peines complémentaires, et notamment celle de la confiscation des biens ayant servi à commettre l’infraction”, ou encore, “inscrire dans le droit international aérien la responsabilité légale du transporteur pour sa cargaison une fois qu’il a accepté la lettre de transport aérien (LTA) de l’expéditeur ou du passager et procédé à l’embarquement de ses marchandises ou bagages”, telles sont les pistes abordées par l’UICN à l’occasion du 74ème session du comité permanent de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). De plus, Maud Lelièvre, la présidente du comité français de l’UICN, a annoncé le lancement d’une “campagne de communication” afin de sensibiliser les voyageurs aux enjeux et aux conséquences du trafic d’espèces. Un projet lancé cet été et porté par “Air France et le Groupe ADP à destination des passagers”.

Rendez-vous vendredi pour l’élection de Miss Coco à Mamoudzou

-

Le centre communal d’action sociale de la ville chef-lieu oeuvre au quotidien pour mener des actions en faveur des personnes âgées de la commune. À cet effet, il organise en partenariat avec des associations villageoises l’élection Miss Coco communale le 11 mars à partir de 17h à la MJC de Mamoudzou. Huit candidates sont en lice. Issues des différents villages de la commune, elles vont représenter la beauté mahoraise. La lauréate sera retenue pour représenter Mamoudzou au côté des candidates des autres communes. Un projet favorisant la découverte, les rencontres, la socialisation, le maintien social et l’épanouissement, mais surtout la valorisation des candidates. « À cette occasion, nos danses traditionnelles (debaa, biwi, chigoma, chakacha) seront mises en avant puisque nous plaçons cet évènement sous le signe « ZAMA TANLOUHA » », précise la municipalité.

Les femmes mahoraises et la difficile ascension aux fonctions de pouvoir

-

Que ce soit en politique, dans les entreprises ou les administrations, les femmes accèdent moins que les hommes aux fonctions de pouvoir, encore plus à Mayotte que dans les autres régions françaises. Malgré une amélioration depuis 20 ans, seuls 36% des 4.800 cadres sont des femmes en 2017, et 38% des 450 cadres à hautes responsabilités, essentiellement des professions médicales, de droit ou dans l’enseignement supérieur, indique une nouvelle étude de l’institut national de la statistique et des études économiques.

En politique, les femmes sont quasiment absentes des hautes responsabilités, la loi n’imposant la parité qu’au niveau des membres des conseils municipaux et du conseil départemental. Aucune femme n’est maire de l’une des 17 communes, et seules quatre en sont premières adjointes, plaçant Mayotte en queue de file en matière de parité.

Assemblée générale de l’association des usagers du transport aérien

-

L’association des usagers du transport aérien invite ses adhérents et ses sympathisants à prendre part à son assemblée générale qui se tient ce samedi 12 mars à 9h dans les locaux de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou. À noter que seuls les adhérents à jour de leur cotisation d’adhésion pour l’année 2022 pourront participer au renouvellement du bureau. Pour tout renseignement, contacter le 06.39.69.89.59 ou par email à autam976@gmail.com.

Neuf passagers et un butin important interceptés par l’unité nautique de la PAF

-

Le 7 mars à 3h30, l’unité nautique du service territorial de la police aux frontières de Mayotte, en collaboration avec le poste de coordination de l’action de l’État en mer, a intercepté une embarcation type kwassa-kwassa entre l’effondrement sud et la passe aux bateaux à 2.8 nautiques du rivage de la commune M’Bouini. À bord de l’embarcation se trouvaient neuf passagers et un passeur de nationalité comorienne, ainsi qu’un important chargement contenant 1.800 cartouches de cigarettes « La Coelacanthe », 120 kg d’herbe de cannabis locale appelée « bangué », 5 kg de tabac brut et 140 boites de médicaments antibiotiques Ampicilline 500 (100 capsules par boîte).

Une procédure pour des faits d’aide aggravée à l’entrée irrégulière, entrée irrégulière, importation en contrebande de produit de tabac manufacturé, transport et détention non autorisés de produit stupéfiants et importation de médicaments à usage humain a été initiée. Le passeur a été placé en garde à vue tandis que les passagers ont fait l’objet d’une procédure de reconduite à la frontière.

Deux mécaniciens en renfort au centre de soutien automobile de la gendarmerie

-

Samedi dernier est arrivé sur l’île aux parfums l’adjudant Leret, qui rejoint le maréchal des logis-chef Beaudonnet pour constituer l’équipe des deux mécaniciens rattachés au groupement tactique gendarmerie sous le commandement duquel tous les gendarmes mobiles détachés à Mayotte sont placés. Ces deux gendarmes mécaniciens renforcent durant leur séjour les quatre militaires affectés au centre de soutien automobile de la gendarmerie de Mayotte en mesure de prendre en charge un parc constitué de 211 véhicules, tous moyens confondus.

35 heures de travaux non rémunérés pour un caillasseur de Kahani

-

Le 6 mars dernier vers 19h30 sur la route départementale 1 à Kahani, une patrouille de l’escadron 13/7 Thionville constate la présence d’une quinzaine de jeunes, dont un lance des projectiles sur les véhicules en circulation. Immédiatement et malgré les jets dont ils sont la cible, les militaires procèdent à l’interpellation du mis en cause qui se révèle être un mineur. Conduit à la brigade de Sada, il est placé en garde à vue. À l’issue et ayant reconnu les faits qui lui sont imputés, le mis en cause a fait l’objet d’une composition pénale assortie de 35 heures de travaux non rémunérés (TNR).

Pour un vol de portables, un homme finit ligoté par ses voisins

-

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a été expéditif dans cette affaire datant du 28 décembre 2021, les deux prévenus ni la victime n’étant présents. Ce jour-là, en fin de matinée, les policiers sont appelés par un homme pour récupérer son cousin retrouvé ligoté. Il livre son explication. En rentrant chez lui, il a été attrapé par ses voisins. Ils l’accusent alors d’avoir volé des téléphones portables dans leur banga, ce qu’il conteste. Malgré les menaces, il ne change pas de version. Les deux kidnappeurs décident alors de le ligoter et de le relâcher. Ils confirment eux-mêmes cette version le lendemain quand ils se rendent à la police. Le substitut du procureur a demandé une condamnation de six mois de prison avec sursis pour cet enlèvement avec une interdiction de port d’arme pendant cinq ans. Le tribunal l’a suivi dans ses réquisitions.

Accident mortel à Koungou : la relaxe pour le chauffeur, le transporteur reconnu coupable

-

Le matin du 2 août 2017, un camion transportant un conteneur a perdu son chargement sur la route à Bouyouni. Celui-ci a atterri sur une voiture conduite par une femme , décédée sur le coup. Sa soeur sur le siège passager, ses quatre neveux et nièces et son fils de un an à l’arrière sont blessés légèrement. Près de quatre ans et demi après, le tribunal de Mamoudzou a rendu son délibéré, ce mardi. Le chauffeur du poids-lourd est relaxé, celui-ci ayant suffisamment démontré qu’il avait bien vérifié les fixations de son véhicule. En revanche, la société de transports qui l’embauchait a été reconnue coupable d’homicide involontaire par personne morale, de blessures involontaires et mise en danger d’autrui. Aux yeux du tribunal, le manque d’entretien du véhicule a ainsi provoqué l’accident de 2017. Le transporteur a été condamné à verser 100.000 euros d’amende, dont 50.000 euros avec sursis. Parmi les parties civiles, deux d’entre elles percevront chacune 10.000 euros pour le préjudice subi et 2.500 euros pour les frais de justice.

Henry Masson, président de la Cimade : « Ce n’est pas parce que nous contestons un arrêté que nous sommes pour les bidonvilles »

-
henry-masson-president-cimade-contestons-arrete-pour-bidonvilles

En déplacement à Mayotte du lundi 7 au jeudi 10 mars, le président de la Cimade, Henry Masson, revient pour Flash Infos sur le blocage du bâtiment de l’équipe locale depuis près de trois mois, mais aussi sur ses échanges avec les manifestants et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Peu importe l’avenir et les décisions, l’association compte bien continuer ses missions.

Flash Infos : L’action en justice menée en amont de l’opération de décasage dans le quartier dit « La Pompa » à Combani prévue initialement le 30 novembre dernier a provoqué le blocage de votre local par une partie de la population depuis le 13 décembre. Quel sentiment vous prédomine face à cette action ?

Henry Masson : C’est la stupéfaction et la grande colère ! La stupéfaction parce que je n’ai jamais été confronté à des situations de ce type depuis ma prise de fonction il y a deux ans. La colère parce que nous pouvons avoir des désaccords, mais ces derniers ne peuvent s’exprimer de cette façon… Mon premier geste lors de mon arrivée ce lundi a été de me rendre sur place. Voir des banderoles avec des mots injurieux comme « escrocs » ou « trafic humain » alors que nous sommes un mouvement qui défend la dignité humaine m’a tout simplement créé un haut-le-cœur !

henry-masson-president-cimade-contestons-arrete-pour-bidonvilles

FI : Depuis plus de deux mois, l’association continue tant bien que mal son accompagnement au quotidien. Comment procédez-vous pour que vos missions ne soient pas perturbées ?

H. M. : N’imaginons pas que nous pouvons accepter cela… Malgré le blocage, nous avons tenu à continuer nos activités, même si c’est très difficile. Nous nous sommes appuyés sur le tissu associatif et nos partenariats pour réaliser des permanences délocalisées. Nous avons également poursuivi nos interventions dans les établissements scolaires pour sensibiliser les lycéens ainsi que notre volet formation auprès de partenaires associatif et institutionnel sur le droit des séjours. Toutefois, nous travaillons dans des conditions très précaires qui ralentissent nos actions…

FI : Dès votre arrivée, vous êtes rentré en contact avec les manifestants. Que leur avez-vous dit et comment vous y êtes-vous pris pour leur faire comprendre l’intérêt de votre travail ?

henry-masson-president-cimade-contestons-arrete-pour-bidonvillesH. M. : Je me suis retrouvé face à huit personnes, dont deux semblaient avoir un rôle important. Je leur ai répété ce que le groupe local a déjà eu l’occasion de leur dire : il est nécessaire que nous puissions échanger et confronter nos points de vue, même si nous ne nous attendons pas à nous convaincre mutuellement !

Alors oui, il y a un temps pour la confrontation d’idées, mais à un moment, il faut aussi nous asseoir autour d’une table. C’est la proposition que j’ai faite lorsque je me suis retrouvé face à ces dames hier [ce lundi 7 mars]. Elles m’ont indiqué qu’elles y réfléchiraient… Si elles acceptent, j’entendrai et j’écouterai la position de la partie adverse. Ce temps d’écoute est fondamental car je souhaite qu’il débouche sur le retour dans nos locaux. Si ce n’est pas le cas, nous utiliserons tous les procédés possibles dans un état de droit pour y parvenir.

FI : Vous n’avez pas attendu de rencontrer les manifestants pour prendre le taureau par les cornes puisque diverses actions juridiques ont déjà été engagées…

H. M. : Il y a eu des dépôts de plainte au nom de la Cimade, mais aussi au nom d’une salariée qui a vécu très brutalement cette journée de la mi-décembre. Nous les suivrons toutes avec la plus grande attention ! J’ai d’ailleurs réécrit depuis au procureur de la République, que je n’ai pas souhaité rencontrer car je suis très attaché à la séparation des pouvoirs. Je tiens à rajouter que je suis en train de déposer une plainte contre Madame Marine Le Pen qui avait accusé de manière diffamatoire la Cimade à la suite de sa venue en fin d’année dernière.

FI : Depuis le 24 novembre 2018, la loi portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan) permet au représentant de l’État à Mayotte d’ordonner par arrêté aux occupants de locaux illégaux et indignes d’évacuer les lieux afin de lutter contre l’habitat insalubre. Ce mercredi, vous allez notamment rencontrer le préfet, que vous assignez régulièrement en justice face à l’absence de propositions de relogement ou d’hébergement adaptées aux familles en amont de la publication de l’arrêté, ce qui est contraire aux dispositions de l’article 197 de la loi Elan…

H. M. : À chaque fois que je me déplace dans une région, j’essaie de rencontrer les préfets ou les secrétaires généraux car ils sont en charge de beaucoup de dossiers par rapport aux personnes étrangères. Comprenez bien que je ne peux vous livrer l’ordre du jour. Mais bien évidemment, vous devinez qu’il y aura au programme l’accès à nos locaux et les conséquences de la décision du tribunal administratif à l’occasion du recours. J’ai entendu ici ou là que nous serions pour le maintien de bidonvilles… Évidemment que non ! C’est une telle bêtise de sortir ce genre d’arguments. Toutefois, il y existe une vie sociale que nous ne pouvons pas nier. Nous ne pouvons pas dire à toutes les familles qui en ont tissées de partir du jour au lendemain à l’autre bout de l’île. Cela doit se faire en concertation avec les associations et dans le cadre d’un hébergement permanent qui permet une scolarisation correcte des enfants car ces décasages mettent fin à celle qui existait jusqu’alors. Encore une fois, ce n’est pas parce que nous contestons un arrêté que nous sommes pour les bidonvilles… C’est scandaleux de faire ce rapprochement ! Cela ne sert en aucun cas les personnes que nous accompagnons, qui soit dit en passant ne sont pas forcément étrangères puisque nous défendons aussi l’ensemble des Mahorais.

FI : Entre les invectives d’un côté et l’inertie des autorités de l’autre, comment votre équipe locale fait-elle pour garder le cap et le moral ?

H. M. : C’est très dur pour l’équipe locale, il faut en être conscient ! Et je tâcherai de rapporter la situation au siège dès mon retour ce vendredi. Mais il faut savoir une chose : plus on frappera sur la Cimade, plus nous continuerons ! Cela fait 80 ans que l’association existe et nous nous sommes toujours battus dans des circonstances difficiles. Ici, il s’agit d’un combat noble à l’égard des personnes étrangères et mahoraises. J’ai entendu dire qu’il fallait que nous partions… Eh bien, je tiens à vous dire que nous ne baisserons pas les bras et que nous resterons coûte que coûte. Nous avons reçu le soutien de plusieurs associations reconnues publiquement ainsi que d’une vingtaine de parlementaires. Nous avons des réserves de courage personnel très très fortes !

« La voix des jasmins – Chemins de femmes », la bande dessinée qui donne la parole aux Mahoraises

-
voix-jasmins-chemins-femmes-bande-dessinee-donne-parole-mahoraises

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, mardi 8 mars, a eu lieu la présentation de la bande dessinée « La voix des jasmins – Chemins de femmes » au lycée des Lumières de Kawéni. Un projet porté par Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte, et écrit par l’auteure mahoraise Charifati Soumaila.

Baraka, Hidaya, Fayida, Zawadi, quatre générations, quatre femmes, quatre histoires. Tout au long de la bande dessinée « La voix des jasmins – Chemins de femmes », les lecteurs apprendront à connaître les personnages féminins, leurs aventures et avec elles, l’évolution de la condition des Mahoraises. “Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de thématiques liées aux droits des femmes ont du mal à être abordées. Cet ouvrage nous permet alors de rendre accessible à toutes et à tous les questions relatives à l’égalité hommes-femmes”, explique Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte. Contactée par les éditions du Signe, la successeur de Moinaecha Noera Mohamed n’a pas hésité un instant et s’est entourée d’artistes talentueuses pour mener à bien ce projet.

La femme fleur

Alors que l’ylang-ylang est partout dans la culture mahoraise, Charifati Soumaila, auteur de l’album, défend le choix de ce titre au doux parfum. « Discret dans sa représentation, le jasmin a une présence forte à Mayotte et une odeur appréciée. C’est tout naturellement qu’il est associé à la femme et a toute sa place dans cette bande dessinée », précise l’écrivaine. À ses côtés, des dessinatrices venues de l’hémisphère nord ont mis en bulles l’histoire des personnages mahorais. Après neuf mois de travail acharné, la précieuse bande dessinée voit enfin le jour. “Ce livre permet de lutter contre les préjugés et d’apporter une touche d’espoir, montrer aux jeunes mahoraises que tout est possible, que les seules limites sont celles qu’elles s’imposent”, s’exclame Zouhouria Mouayad Ben, quatrième vice-présidente au sein du conseil départemental.

Une journée bien remplie

Pendant près de trois heures, les interventions en l’honneur des femmes et de leurs droits se sont succédé au sein de l’amphithéâtre du lycée des Lumières. Après les discours officiels des institutions et des associations de l’île, c’est la jeunesse qui s’est hissée sur l’estrade. Pour donner vie aux personnages, les CM2 et collégiens de Kawéni ont mis en scène deux passages de la bande dessinée. Grâce à eux, les êtres de papier ont pu prendre forme et donner aux spectateurs un avant-goût de ce que « La voix des jasmins – Chemins de femmes » a à offrir. Une représentation pleine de sens, de rires et d’émotions qui a charmé le public. Enfin, pour clôturer cette matinée haute en couleur, de jeunes danseuses venues de Ambato ont rejoint la scène pour apporter musicalité et douceur à cet événement.

Violences conjuguales : “Il va me tuer à sa sortie de garde-à-vue”

-
violences-conjuguales-il-va-me-tuer-sortie-garde-a-vue
Deux jeunes femmes ont fait face à leurs ex-compagnons, ce mardi, au tribunal de Mamoudzou.

Journée internationale des droits des femmes, ce mardi 8 mars, le tribunal correctionnel de Mamoudzou a dû juger deux affaires où les victimes se sont retrouvées face à leurs ex-compagnons. Dans la première, il s’agissait d’une jeune homme de Dembéni finalement condamné à 18 mois de prison pour avoir frappé sa compagne et un ami à elle. Pour l’autre, c’est une séparation compliquée dans laquelle la jeune femme n’a pas pu caractériser le harcèlement de l’ex-compagnon.

L’attitude d’El Hadj Mahamoud au tribunal de Mamoudzou, ses antécédents judiciaires et les faits rapportés laissent peu de place au doute. Le garçon de 21 ans avait peu de chance d’échapper à la prison. Ce mardi matin, il cherche encore du regard sa victime alors qu’elle se cache la tête sous un vêtement. Ce n’était pas vraiment l’amour fou entre les deux, dont l’écart d’âge est de sept ans. Mutique lors de l’audience, la jeune fille avoue aux policiers municipaux de Dembéni “qu’elle avait peur de lui”. “S’il va en garde-à-vue, il va me tuer à la sortie”, s’inquiète-elle. Déjà condamné pour avoir porté un coup de couteau à un homme et pour des violences en réunion, le prévenu peut s’avérer violent, surtout quand il se retrouve ivre. C’était le cas ce 29 décembre. Un litre de rhum blanc alors qu’il est seul, un autre de vodka en compagnie d’un ami ensuite, il boit dans “des proportions hallucinantes” relève la présidente du tribunal, Chantal Combeau. Se réfugiant plusieurs fois derrière cette consommation et celle du bangué, il exaspère les juges qui lui rappellent que l’alcool aurait pu être retenu comme une circonstance aggravante pour les coups portés sur sa copine et l’un de ses copains.

Une marque toujours visible sur la lèvre

Cette nuit-là, le groupe d’amis du jeune homme et celui de sa copine traînent ensemble dans Dembéni. Les deux “amoureux” se disputent. Pour elle, le sujet de la discorde est l’ancienne copine d’El Hadj Mahamoud. Lui dit se souvenir “qu’elle a insulté [sa] mère”. Il lui met “deux ou trois gifles”. Un ami de la jeune fille de quinze ans tente de la défendre. Ils se battent. Énervé, le jeune homme détache sa banane et porte un coup violent à sa copine au niveau du visage, occasionnant des blessures à la lèvre et sous l’œil droit. “Sans faire exprès” selon lui… Les traces de ce coup laissent pourtant une marque toujours visible sur la lèvre de la lycéenne.

Pour l’avocate de Mlezi Maoré qui représente la jeune fille, maître Élodie Gibello-Autran, celle-ci “est tétanisée”. “Rien ne justifie ces violences”, déplore-t-elle avant de demander une condamnation et 2.500 euros d’amende. Pour ce 8 mars, journée des droits des femmes, le substitut du procureur Tarik Belamri, évoque un cas ici de “virilité toxique”. Il rappelle “qu’au-delà de la violence, ce qu’on ne voit jamais, ce sont les conséquences psychiques des coups”. Et “qu’être un homme, c’est d’abord assumer ses actes”. Il demande trois ans de prison ferme et une interdiction de porter une arme de 15 ans. Le tribunal de Mamoudzou condamne finalement El Hadj Mahamoud à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, une interdiction de porter une arme pendant cinq ans et à verser 2.500 euros de préjudice à son ex-copine.

Relaxé dans une affaire de harcèlement

Le cas suivant, ce même jour, voit aussi aux prises un homme avec son ex-compagne. Cette fois, pas de coups portés, la jeune femme avoue à la barre avoir souffert de la violence verbale de son ex-compagnon de 20 ans son aîné pendant leurs six ans de relation. Mais sans pouvoir fournir la preuve matérielle comme un message de téléphone, il est difficile pour elle de montrer une relation toxique. Seuls les faits compris entre septembre et décembre 2021, pendant leur « séparation compliquée », lui apportent un peu de crédit. Insultant envers la femme et son nouveau compagnon, l’homme se rend jusque sur le lieu de travail de son ex-compagne, le 28 décembre 2021, pour essayer de lui parler. Et malgré la main courante déposée contre lui, le couple l’aperçoit au pied de leur immeuble, le soir-même. “J’ai un ami qui habite pas loin”, tente-il de justifier, ce mardi. Devant l’impossibilité de caractériser le harcèlement, le tribunal correctionnel de Mamoudzou décide de relaxer l’ex-compagnon, mais en lui signifiant de ne plus entrer en contact avec son ex-conjointe et sans oublier de qualifier ses agissements “d’inadmissibles”.

Sécurité : Le Tamani, nouvel équipier de la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte

-
securite-tamani-nouvel-equipier-societe-nationale-sauvetage-mer-mayotte

Vendredi dernier, la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte (SNSM) a baptisé son nouveau bateau, le Tamani. Un outil indispensable pour les bénévoles de la structure qui œuvrent au quotidien pour la sécurité des usagers du lagon.

Neuf mètres de long, une vitesse de 45 nœuds, 80 centimères de tirant d’eau, le Tamani est la Rolls-Royce du sauvetage en mer. Mis en service en juillet dernier, le navire n’attendait plus que le baptême du prêtre et du cadi le 4 mars 2022 pour voguer au secours des naufragés du lagon. “Depuis le début d’année, nous avons déjà réalisé 22 opérations de sauvetage”, affirme le président de la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte (SNSM), Frédéric Niewiadomski.

securite-tamani-nouvel-equipier-societe-nationale-sauvetage-mer-mayotte

Pour venir en aide aux usagers de l’océan Indien, une quarantaine de bénévoles œuvrent au quotidien dans un rayon de 40 kilomètres autour de l’île aux parfums. Infirmiers, matelots, plongeurs… Toutes les spécialités sont les bienvenues à bord et tout le monde peut se former selon ses envies. Seul prérequis : savoir nager. “Grâce à la SNSM, les bénévoles peuvent obtenir leur permis bateau, leurs brevets de secourisme ou encore de plongée afin de pouvoir mettre à profit leurs compétences au cours des interventions” , détaille l’ancien marin.

Le sauvetage, une vie, une passion

“La SNSM, c’est avant tout une envie d’aider les autres, de porter secours. Un mélange de sensibilité, de force et de conviction.” Pour Frédéric Niewiadomski, cette vocation ne date pas d’hier. Président de la SNSM de Mayotte depuis six ans et bénévole depuis plus de 15 ans, le maître de port a plusieurs cordes à son arc. Après 25 années dans l’armée, l’ancien marin affirme que le sauvetage fait partie intégrante de son quotidien. “Lorsque je partais en mission de soutien aux ressortissants français, c’était déjà une forme de sauvetage humanitaire. C’est sûrement ça qui m’a donné envie de poursuivre dans le sauvetage en mer après avoir quitté l’armée”, rembobine-t-il.

Que ce soit pour prêter main forte ou apporter un soutien financier, la SNSM ne peut assurer la sûreté des eaux du lagon sans l’appui des habitants de l’île. “Nous sommes tous bénévoles et passionnés. À l’avenir, nous espérons que davantage d’acteurs puissent nous soutenir et peut-être nous permettre un jour de créer une seconde base dans l’Ouest de l’île pour réduire les temps d’intervention et sauver des vies”, explique Frédéric Niewiadomski.  “Un homme à la mer n’a pas de couleur, pas de religion. La SNSM intervient sous les ordres du CROS de La Réunion et a pour seul objectif la sécurité de tous.”

Tout comprendre sur les contrats d’apprentissage dans les structures sportives

-

En août dernier, l’association réunionnaise AP RUN, centre de formation et d’apprentissage (CFA) des métiers du sport, de l’animation et du tourisme sportif, et le comité régional olympique et sportif de Mayotte ont conclu une convention de partenariat.

À termes, l’accompagnement d’AP RUN permettra au CROS d’acquérir à son tour le statut de CFA et de devenir le premier CFA des métiers du sport. En attendant, le CROS dispose du statut d’unité de formation par apprentissage (UFA) et travaille en collaboration avec AP RUN pour développer les métiers du sport et de l’animation sur le territoire.

Cet objectif se décline en plusieurs actions, parmi lesquelles la mise en place d’un contrat d’apprentissage. Il repose sur trois acteurs aux responsabilités bien établies : l’employeur (entreprises, ligues, comités, clubs…), l’alternant et l’organisme de formation. Dans ce cadre, et pour redynamiser les structures, le gouvernement a lancé le 1er juillet 2020 un plan de relance de l’apprentissage. Celui-ci court jusqu’au 30 juin 2022 et permet aux employeurs de bénéficier d’aides exceptionnelles en intégrant dans leur équipe un apprenti en formation dans les métiers du sport et de l’animation.

Concrètement, comment ça marche ? Quels sont les intérêts d’un tel dispositif ? Quelles sont les aides dont peuvent bénéficier les structures ? Quels sont les avantages de l’employeur ? Quels sont les avantages de l’apprenant ? C’est tout l’intérêt du déplacement à Mayotte de Virginie Cretual et d’Amandine Droz, respectivement responsable de formations et responsable de formations adjointe d’AP RUN. Les deux formatrices mèneront une information collective le vendredi 11 mars 2022, de 8h à 13h au siège du CROS, et répondront à l’ensemble des interrogations des associations sportives locales concernant ce dispositif. À l’issue de cette information collective, les structures auront toutes les clés en mains pour lancer un projet d’emploi sportif et envisager un meilleur développement de leurs activités.

Renforcement des aides financières pour les étudiants ultramarins

-

À compter de l’année universitaire 2022-2023, le soutien financier sera renforcé pour les étudiants en mobilité de longue distance, en particulier les étudiants ultramarins, confrontés à des coûts de transport particulièrement élevés et contraints de rester, durant une plus longue période, éloignés de leur foyer familial.

Dans le cadre de l’examen du droit à bourses sur critères sociaux, des points de charge sont attribués pour majorer les plafonds de revenus déterminant l’éligibilité. Actuellement, jusqu’à deux points de charges peuvent être attribués pour étudiants réalisant leurs études à plus de 250 kilomètres de leur foyer.

À partir la rentrée prochaine, seront attribués trois points de charges (au total) pour une mobilité entre 3.500 et 13.000 kilomètres (notamment pour les étudiants de La Réunion, de Mayotte, de la Guyane, de la Martinique, et de la Guadeloupe en mobilité dans l’hexagone) et quatre points (au total) pour une mobilité à partir de 13.000 kilomètres (notamment pour les étudiants de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française en mobilité dans l’hexagone),

L’attribution de ces points de charges permettra de majorer le montant des bourses de nombreux étudiants en mobilité déjà boursiers, mais aussi de rendre éligibles aux bourses de nouveaux étudiants. Pour ces derniers, le gain de pouvoir d’achat sera particulièrement élevé avec l’exonération de la contribution de vie étudiante et de campus (actuellement de 92 euros) et des droits d’inscription (de l’ordre de 200 euros en moyenne) ainsi que l’accès au tarif à un euro du repas dans les restaurants universitaires et à des aides connexes aux bourses (aides au mérite, à la mobilité Master, à la mobilité internationale).

Cette mesure s’ajoute aux dispositifs déjà consacrés aux étudiants ultramarins en mobilité dans l’Hexagone : aide à la mobilité « master » de 1.000 euros, aide à la mobilité « Parcoursup » de 500 euros, aide exceptionnelle de 200 euros durant le premier confinement…

Bilan mitigé pour les filets de captation de déchets du Parc naturel marin

-

Posé au mois de janvier, le filet de captation de déchets de Pamandzi coule des jours heureux. Son homologue de Koungou quant à lui, a récemment ployé sous le poids des détritus. Suite à de fortes précipitations, de la terre, des déchets et des encombrants sont venus obstruer partiellement le cours d’eau et mettre à mal le filet désigné par Pollustock. Si les habitants sont coutumiers des crues de la rivière, le dispositif n’a pas arrangé la situation. “Nous sommes en phase de test”, rappelle Fanny Cautain, chargée de communication au Parc naturel marin de Mayotte. “Le filet nécessite des améliorations et les équipes de Pollustock travaillent actuellement sur un modèle plus adapté à notre situation.”

En effet, suite au dernier relevé du filet par Enzo Recyclage, certaines mailles de celui-ci se sont déchirées. Dès la fin de la saison des pluies, le Parc naturel marin devrait dresser un premier bilan de cette expérimentation. “L’objectif est de faire le point sur les avantages et inconvénients de cet outil et apprendre à l’utiliser au mieux pour pourvoir par la suite installer d’autres filets sur l’île. Nous continuons à collecter des données à chaque relève du filet de Pamandzi. Celles-ci nous permettent de rendre visible la quantité de détritus, mais aussi de sédiments qui terminent leur course dans le lagon.”

Six randonnées découvertes pour la journée internationale des forêts

-

Depuis 2011, des manifestations sont organisées partout dans le monde à l’occasion de la journée internationale des forêts, le 21 mars. Ainsi, l’office national des forêts et le service des ressources forestières du conseil départemental, en partenariat avec le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte, le conservatoire botanique national de Mascarin et les Naturalistes, proposent un panel de randonnées découvertes en forêts domaniales et départementales le samedi 19 et le dimanche 20 mars.

Au programme : la boucle de Dapani, la boucle de Voundzé, la boucle de Choungui, le Mont Bénara, la forêt de Sohoa et la forêt de Majimbini. À cette occasion, les randonneurs pourront découvrir les forêts publiques mahoraises ainsi que les actions de gestion en faveur de la protection et la restauration des milieux forestiers. Gratuites, les sorties sont toutes sur réservations obligatoires. Il suffit de contacter le 06.39.99.42.95 ou le 02.69.64.98.50. Il est conseillé de munir de chaussures de marche, d’un pantalon long, d’anti-moustiques, d’un chapeau, de crème solaire, d’eau et d’une collation.

Le Raid à Mayotte : un bilan mitigé selon les syndicats

-
raid-mayotte-bilan-mitige-selon-syndicats

Alors que le Raid (pour Recherche, assistance, intervention et dissuasion) a quitté Mayotte, ce lundi, les syndicats de police sont sceptiques sur les effets d’une intervention aussi limitée dans le temps et pendant les vacances scolaires. S’ils constatent un retour de la peur du policier cette semaine, ils réclament des renforts et un équipement semblable à leurs collègues venus les aider.

Devant une hausse des faits de violence depuis le début d’année et suivant la demande à la fois des habitants, du préfet de Mayotte Thierry Suquet et des élus locaux, des renforts de gendarmerie et du Raid sont arrivés il y a une dizaine de jours. Si les premiers devraient rester à Mayotte encore quelques semaines, l’unité de police composée d’une douzaine d’hommes a vu sa mission prendre fin ce week-end. Les syndicats de police présents à Mayotte dressent un bilan mitigé de leur action sur le terrain. “Désoeuvrés”, “pas forcément utiles en ce moment”, les syndicalistes constatent que l’apport du Raid a eu des limites. En cause, selon eux, une présence qui n’était pas forcément nécessaire pendant les vacances scolaires, période jugée plus calme pour les forces de l’ordre. Même le syndicat Alliance, qui avait réclamé l’intervention de cette unité spécialisée dans les émeutes et la guérilla urbaine, concède que la ou les dernières semaines de vacances auraient été plus judicieuses pour soutenir les policiers locaux. Bacar Attoumani rappelle que son syndicat avait cependant fait la demande de renforts “pour réduire le volume de blessés” parmi ses collègues. Et contrairement aux autres syndicats, celui-ci demande “une antenne permanente du Raid ou de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention)” sur Mayotte.

Des moyens similaires au Raid réclamés par les policiers de Mamoudzou

Tous s’accordent pour dire que les interventions du Raid ont plusieurs aspects bénéfiques. Ils citent en exemple leur première fois à Tsoundzou pour mettre fin à des barrages. “En temps normal, un caillassage peut durer une, voire des heures. Là, avec l’intervention du Raid, les jeunes ont rapidement disparu”, explique Bacar Attoumani. Avec ses collègues, ils y voient surtout “une question de moyens”. Équipés d’armes capables de lancer des projectiles sur une plus grande portée et munis de drones, les membres du Raid disposent d’un arsenal plus propice au maintien de l’ordre estime leurs collègues locaux. Le calme revenu à Tsoundzou ce soir-là et dans les jours suivants en serait la preuve. “Nous, on envoie des gaz lacrymogènes pour faire reculer les jeunes. Si on avait des moyens similaires, on pourrait se recentrer sur des interpellations”, estime Aldric Jamey, du syndicat Alternative police. Tous demandent ainsi un équipement similaire pour les policiers de Mamoudzou, en ajoutant bien sûr des formations pour l’utiliser. Il faudrait cependant que la réglementation soit modifiée, les syndicats poussant en ce sens les parlementaires locaux et la préfecture de Mayotte.

Les syndicalistes interrogés réclament également des renforts pour assurer leur mission de maintien de l’ordre, notamment pour la brigade anti-criminalité (Bac) ou la compagnie d’intervention (CI). “Il faudrait au moins doubler leurs effectifs”, détaille Aldric Jamey.

Avec le départ du Raid, il s’inquiète à l’approche de la fin des vacances. “Maintenant qu’ils sont partis, on va assister à un retour à la normale”, prédit le représentant d’Alternative police.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes