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Appel à projets Biodiv’Eco pour les territoires de Mayotte et de La Réunion

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Ce mardi 15 mars, l’office français de la biodiversité a lancé la seconde édition de l’appel à projets Biodiv’Eco pour les territoires de Mayotte et de La Réunion. Destiné aux entreprises, associations ou collectivités territoriales, il est doté d’une enveloppe de 400.000 euros.

L’appel à projets Biodiv’Eco a un triple objectif : identifier, faire émerger et accompagner des projets économiques favorables à la biodiversité, sur un grand nombre de filières ; initier une dynamique territoriale en créant un écosystème de partenaires dans le domaine du développement économique et de la biodiversité dans chacun des territoires concernés ; promouvoir et communiquer sur ces projets afin de montrer que les initiatives entrepreneuriales et de développement économique durable peuvent contribuer à la protection de nos écosystèmes.

En effet, la biodiversité exceptionnelle des territoires d’Outre-Mer, et notamment dans les îles de l’océan Indien, offre des opportunités de développement économique importantes, pouvant répondre aux enjeux de développement durable de ces territoires.

L’office français de la biodiversité a donc pour ambition de soutenir, financièrement et/ou techniquement, une dizaine de projets économiques favorables à la biodiversité locale, portés par des entreprises, des associations ou des collectivités. Un comité territorial aura pour mission d’évaluer et de classer les projets éligibles sur leur haut niveau d’ambition en termes de respect et de protection de la biodiversité, tandis qu’un comité national effectuera le choix final des lauréats en prenant en compte les évaluations faites à l’échelle des deux territoires.

Les porteurs de projets lauréats bénéficieront d’un accompagnement en ingénierie de projet (intégration des enjeux de respect de la biodiversité, appui au montage de projet et à la recherche de financements, conseils pour la réalisation d’études, mise en relation avec un réseau d’experts, …) et/ou d’une subvention pour le financement des différentes étapes de création ou de développement du projet.

Le dossier de candidature est à remplir et déposer en ligne uniquement sur la plateforme démarches simplifiées jusqu’au 15 mai. Règlement de l’AAP sur https://bit.ly/345tTtM. L’annonce des lauréats aura lieu à la rentrée 2022.

Un incendie criminel à Dzaoudzi-Labattoir

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Aux alentours de 18h30 mardi 15 mars, un incendie s’est déclaré en plein cœur du quartier Bambao dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Si les autorités ne dénombrent aucun blessé, les flammes ont emporté huit habitations précaires sur leur passage. Les faits auraient été commis par un homme connu pour ses séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Sorti il y a quelques jours, le suspect a été admis en urgence au sein de l’unité qui l’accueillait jusqu’à lors. Le procureur de la République, Yann Le Bris, a affirmé qu’une enquête est en cours. La responsabilité de l’auteur des faits et les poursuites encourues reste à déterminer au vu de ses antécédents médicaux. La situation ayant été gérée en urgence afin de protéger à la fois la population, mais aussi le suspect de lui-même.

Feu vert pour la deuxième phase de rénovation urbaine à Majicavo-Koropa

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Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, et Echati Issa, la conseillère départementale du canton, ont paraphé ce mercredi 16 mars un avenant à la convention du nouveau projet national de renouvellement urbain de Majicavo-Koropa. Cette signature doit permettre de lancer les financements et les modalités opérationnelles de la deuxième phase du projet, qui est réalisée dans la continuité du chantier en cours.

Si la réalisation de la voirie de Bandrajou d’1.7 kilomètre est déjà sur les rails depuis le mois de mai 2021, les travaux risquent de se prolonger au-delà de courant 2023 après la signature, ce mercredi 16 mars, de l’avenant à la convention du nouveau projet national de renouvellement urbain de Majicavo-Koropa. Une deuxième phase qui s’inscrit « dans la continuité » de la première, assure Véronique Girard, la chargée territoriale pour l’océan Indien de l’établissement en charge de financer et d’accompagner la transformation de quartiers de la politique de la ville. « Ce chantier marque le démarrage d’une collaboration qui remonte à 2017. Après quelques années de doute, nos partenaires nous ont fait confiance », se félicite Assani Saindou Bamcolo, le maire de Koungou.

Il faut le dire, le projet s’annonce colossal dans cette localité de la deuxième ville la plus peuplée du 101ème département. D’où l’importance de partir d’ores et déjà à la pêche aux financements et de lancer toutes les modalités opérationnelles, à l’instar des consultations d’entreprises, pour « rentrer dans le concret », « travailler sur des zones supplémentaires », et « finaliser certaines opérations », comme l’indique Olivier Kremer, le responsable de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal). Les travaux doivent par exemple s’étendre sur les secteurs de Mavadzani et Hamarachi.

250 logements neufs et 300 réhabilités

En plus de l’installation de l’eau potable et de l’assainissement, mais aussi de la construction d’équipements publics tels qu’une nouvelle maire annexe, une PMI (protection maternelle et infantile), un centre de santé ou encore un groupe scolaire, la résorption de l’habitat insalubre demeure prioritaire. Les autorités compétentes prévoient ainsi la sortie de terre de 250 logements « sur les différentes poches foncières » et la réhabilitation « étendue avec des créations d’étages » de plus de 300 autres. « Il y a tout un travail d’accompagnement à réaliser auprès des propriétaires pour améliorer leur habitat et les connecter », confie Véronique Girard.

« L’idée est de recréer du lien naturel par les routes, par les commerces ou par tout type d’aménagements entre ces zones prioritaires et le reste de Majicavo-Koropa », résume Oliver Kremer. En d’autres termes, il faut « réussir à intégrer toute cette opération d’envergure par rapport à l’existant » et « offrir à la population un réseau digne de ce nom ». Le tout pour un budget évalué à 117 millions d’euros selon Assani Saindou Bamcolo, dont 28 millions pour la seule agence nationale pour la rénovation urbaine. Concernant l’apport financier apporté par le Département, il faudra attendre une nouvelle délibération à la suite du vote du budget prévu le 7 avril prochain. À entendre la conseillère départementale du canton de Koungou, Echati Issa, la collectivité compte bien mettre la main au pot tant ce développement présente « un intérêt général pour le territoire » et impulse « de nouveaux leviers pour l’emploi ».

Tous les interlocuteurs réunis ce mercredi sont unanimes sur la nécessité de cette deuxième phase opérationnelle qui devrait courir jusqu’en 2026. « Il s’agit ici d’un projet important de désenclavement », avoue Thierry Suquet, le préfet, ravi de cette « construction de la ville sur la ville ». « Vous pourrez compter sur le soutien de l’État et de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) sur Koungou », promet-t-il au maire. Et par la même occasion tirer un trait définitif sur la réputation qui lui colle à la peau ?

Procès des coupeurs de route : des premières réponses six ans après

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Neuf accusés sont actuellement jugés devant la cour d'assises des mineurs. Ils doivent tous répondre de "vol en réunion avec arme" ou "tentative de vol en réunion avec arme

Six des neuf accusés comparaissent jusqu’à mardi devant la cour d’assises des mineurs, au tribunal de Mamoudzou. Il leur est reproché d’avoir monté des barrages, volé et agressé des automobilistes à Ongojou, le 8 juin 2016, et à Ironi Bé, le 16 juin 2016. Dès le premier jour, ce mercredi, les juges ont essayé de déterminer un organigramme du groupe.

Les témoins, qu’ils soient à la barre ou en visioconférence, ont un souvenir très précis du matin du 8 juin 2016. Le temps et l’envie de passer à autre chose n’effacent en rien leur mémoire respective, ce qui leur permet de facilement raconter leur déconvenue avec les neuf accusés âgés de 22 à 29 ans, dont six comparaissent ce mercredi. Répartis sur les bancs du tribunal, ces derniers écoutent sans se regarder. D’origine comorienne, ils sont jugés à la fois pour le barrage du matin du 8 juin 2016 à Ongojou, et celui une semaine plus tard à Ironi Bé. Un procédé similaire, détaille l’adjudant de gendarmerie à la tête de la commission rogatoire créée en août de la même année. Sur place la veille, les coupeurs de route se cachent dans la végétation pour dormir. Tôt le matin, ils découpent et placent les troncs d’arbres et les branches à la sortie d’un virage en profitant de l’obscurité. Ainsi, cagoulés et armés de couteaux, battes de baseball, de chombos et même d’un fusil et d’un pistolet, ils interceptent tous les travailleurs matinaux. Ils les sortent des véhicules, les dépouillent, parfois brûlent leurs véhicules et disparaissent avant l’arrivée des gendarmes.

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Ils passent devant la cour d’assises des mineurs puisque deux des coupeurs de route l’étaient au moment des
faits.

“Les victimes sont traumatisées, apeurées. Elles ne comprennent pas ce qui vient de leur arriver”, poursuit le gendarme, en visioconférence depuis Lorient (Morbihan). Dans l’après-midi, un témoin, aujourd’hui en métropole, confirme son calvaire. “J’avais tellement peur que ce sont eux qui ont pris mon portefeuille et mes deux cartes bancaires. C’est là qu’ils ont idée que je leur donne mes codes”, raconte ce surveillant de prison. “Ils m’ont attaché les mains avec les lacets de mes chaussures de sécurité et m’ont emmené dans un chemin.” Sous la menace d’une arme, un pistolet ou un fusil, il le ligote également au niveau des pieds. Occupés à aider leurs comparses, ses deux “gardiens” le laissent seul. Ce qui lui permet de se libérer. “Je suis passé à travers la végétation et je suis remonté vers Ongojou. […] À un moment, j’ai dû me cacher, je ne sais pas combien de minutes, je les entendais me chercher. En remontant la route ensuite, j’ai essayé d’arrêter des voitures, mais en me voyant ligoté, elles ont fait demi-tour. Trois hommes sont venus à ma rencontre, et j’ai reconnu un habitant de mon village”, continue-t-il.

Une réponse violente aux décasages et aux expulsions

Outre l’appât du gain, puisque des téléphones et de l’argent ont été volés, les coupeurs de route avancent une autre raison, lors de leurs interrogatoires en 2018 et 2019, pour expliquer leurs attaques. “C’était une réponse à l’expulsion et au décasage de la maison [du chef supposé du groupe]”, expliquent les premiers, avec qui les gendarmes font le rapprochement à partir de 2018 grâce aux empreintes digitales. Sous contrôle judiciaire et donc le seul comparaissant libre, celui que tout le monde désigne comme le meneur est au premier rang de la salle avec sa chemise couleur saumon. Plus âgé, il avait 23 ans au moment des faits et avait été expulsé de Tsoundzou quelques mois avant. Si lui nie toute participation, les autres confirment que la vengeance était l’une de leurs motivations. “Ils ont dit que c’était pour se venger des Mahorais”, confirme l’une des victimes, âgée de 62 ans. Organisé et soudé à l’époque, le groupe semble plus divisé dorénavant. Les accusés se contredisent dans leurs déclarations et même devant les jurés. Pour ces derniers, ils leur restent quatre jours pour démêler tout ça.

Entre développement et décentralisation, l’avenir de Mayotte

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Les locaux du conseil départemental de Mayotte accueillaient le mercredi 16 mars la table ronde internationale “Émergence de nouvelles centralités et résilience de l’espace mahorais”. L’objectif de l’événement ? Réunir les acteurs de l’île afin de penser ensemble l’avenir du 101ème département.

Géographe, ingénieurs ou encore élus, tous étaient rassemblés ce mercredi 16 mars pour discuter des enjeux inhérents au territoire de Mayotte. Le plus jeune département français, à tous les sens du terme, peut se vanter d’avoir l’un des plus grands et somptueux lagons du monde. Mais derrière ce bleu éblouissant que cachent les 376 kilomètres carrés de terre volcanique perdus au beau milieu de l’océan Indien ?

Urbanisation, mobilité, assainissement, gestion de l’eau, préservation de l’environnement, prévention des risques… Autant de défis à relever pour l’île aux parfums. À l’image des saisons, les élus passent et les projets restent, quant à eux, inachevés. Pour poser carte sur table et réaliser un travail commun, l’agence française de développement, en lien avec l’association à but non lucratif Les Ateliers, organise des rencontres au service de projets territoriaux structurants. Ces tables rondes offrent aux acteurs un regard nouveau. Le but ? “Varier les échelles, oublier les frontières administratives, revisiter les territoires, pour favoriser un développement urbain, innovant créatif, pertinent, intégrant court terme et prospective.”

Mayotte, une île en travaux

“Nous devons penser la ville mahoraise de demain”, affirme Naïlane-Attoumane Attibou, le secrétaire général de la fédération mahoraise des associations environnementales. La population de l’île augmente très rapidement. Entre natalité et immigration, les défis liés à la démographie sont pléthores. “Nous sommes face à une structuration urbaine très communautarisée avec des maisons sur les parties basses et des bangas sur les fortes pentes. À chaque pluie, déchets et boue se déversent directement dans les villes créant de nombreux problèmes sanitaires, environnementaux, mais aussi d’accessibilité pour les usagers de la route”, détaille le secrétaire général. Comme lui, Mohamed Moindje, le directeur général de l’association des maires de Mayotte, se questionne quant à la viabilité du modèle actuel ! “La question aujourd’hui est : comment quitter l’anarchie pour se diriger vers une urbanisation équilibrée et planifiée ?” Comment réagir ? Par où commencer ? Et surtout comment mobiliser tous les acteurs pour mener à bien un projet structurant pour Mayotte ?

Des plans sur la comète

Dans une présentation très complète, Ismaël Zoubert, chef de mission à la direction générale des services au sein du conseil départemental, expose comment le 101ème département pourrait décentraliser ses activités. Nouveau pôle d’activité au sein de la communauté de communes du Centre-Ouest, réaménagement du réseau routier, création d’un réseau de transport maritime… Des objectifs et des souhaits innovants encore dans les cartons plus de dix ans après leur création. Si les idées ne manquent pas, le chef de projet avoue à demi-mot que derrière toute décision se cache des enjeux politiques. Sans la coopération de la majorité en place, d’outils d’ingénierie, de moyens financiers, techniques et humains, Mayotte ne pourra jamais “changer de paradigme et effectuer sa mue”. De quoi mettre un coup de pied dans la fourmilière et permettre aux acteurs présents de s’unir pour construire la Mayotte de demain.

Le bambou à l’honneur dans le cadre du projet de relogement « Davu dago » conçu par l’EPFAM

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Le projet de relogement « Davu dago » de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) figure parmi les lauréats du programme « Engagé pour la qualité du logement de demain ». Porté par les ministères de la Culture et du Logement, celui-ci va permettre au projet « Davu Dago » de bénéficier de facilités dans de nombreux domaines. Afin de construire des logements écologiques, économiques et de qualité, c’est le bambou qui a été choisi comme matériau-phare. Une ressource locale dont la filière est en cours de structuration sur l’île.

Le bambou a décidément le vent en poupe ces derniers temps sur l’île aux parfums ! Plusieurs cabinets d’architectes le choisissent comme matériau principal de leurs constructions et l’association BAM (Bambou A Mayotte) se donne pour mission d’en assurer la promotion. Il faut dire que cette matière première est économique, écologique, et présente l’immense avantage d’être largement disponible localement. C’était d’ailleurs l’un des matériaux utilisé traditionnellement dans les constructions. Malheureusement, le bambou est boudé depuis les années 80 en raison notamment de sa mauvaise réputation de « matériau du pauvre ». Les choses sont cependant en train de changer puisque l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte le considère comme le matériau-phare de son projet de relogement « Davu dago ». « Au lieu de mettre du béton partout, il était bien plus écologique de choisir le bambou », affirme Elodie Chêne, la chargée de communication de l’EPFAM. « D’autant plus qu’il s’agit d’une ressource disponible localement et dont la filière est justement en pleine restructuration. »

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bambou-honneur-projet-relogement-davu-dago-epfam« Davu dago » signifie « maison verte » en shimaoré. Cela fait écho à un projet de relogement dans le cadre de la construction des différentes zones d’activité économiques (ZAC) du territoire. Lauréat du programme « Engagé pour la qualité du logement de demain » porté par les ministères de la Culture et du Logement, « Davu dago » doit ainsi bénéficier d’un incubateur qui lui permettra d’obtenir de nombreuses facilités, notamment en termes d’ingénierie et de finance. Certaines maisons mahoraises sont en effet construites dans des zones à risque (éboulement, inondation) et l’un des rôles de l’EPFAM est justement de « mettre tout le monde à l’abri » dans le cadre des ZAC.

Où en sont les six ZAC à l’heure actuelle ?

Aujourd’hui, six ZAC sont dans les starting-blocks à Mayotte. Une véritable révolution sur le long terme ! Si elles risquent de changer le visage de l’île aux parfum, l’EPFAM a à cœur de « partir de l’existant ». « Il ne s’agit pas de faire tabula rasa des villages actuels, mais au contraire de les intégrer à une zone de vie mêlant habitats, commerces, équipements publics, espaces publics, mais également zones agricoles », explique Elodie Chêne. Le rôle de l’EPFAM consiste notamment à préparer les terrains et d’y amener les réseaux d’eau et d’électricité afin que tout soit aux normes pour une future négociation avec des promoteurs immobiliers ou des particuliers souhaitant construire dans ces zones.

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Actuellement, les six ZAC se concentrent sur Doujani, Tsararano, Kahani, Mjini, Longoni et Acoua. Celle de Tsararano est actuellement la plus avancée quand celle de Kahani n’en est qu’à ses débuts. Les autres sont dans une phase intermédiaire. La mise en place d’une ZAC comporte en effet trois phases (voir infographie), dont la dernière est le chantier. Mais les études préalables et opérationnelles induites par le code de l’urbanisme sont si longues et complexes que le lancement des travaux n’arrive qu’au bout de plusieurs années…

Toutefois, la ZAC de Tsararano en est à la dernière étape de la phase opérationnelle. L’arrêté de création et de réalisation a été validé par la préfecture et l’EPFAM doit à présent mener l’enquête publique. Celle-ci est toutefois reportée après les élections présidentielles. « On espère pouvoir [la]c commencer cet été », précise Elodie Chêne. L’enquête publique menée au mois de novembre pour la ZAC de Longoni s’est heurtée à de nombreuses résistances des propriétaires, dont les habitations sont situées dans des zones à risques, mais l’EPFAM maintient le dialogue. Le projet « Davu dago » vise justement à trouver des solutions de relogement adaptées utilisant une ressource locale. Le dossier de la ZAC de Doujani est actuellement en cours d’instruction par la préfecture. « On attend l’arrêté préfectoral de création de la ZAC », indique la chargée de communication de l’EPFAM, qui insiste sur le fait que l’établissement ne soit qu’un relai entre les services de l’’État et les constructeurs. « Notre rôle est de préparer les terrains afin de les rendre viables. »

Au vu de l’état d’avancement des ZAC, le projet « Davu dago » semble donc bien lointain. Il était cependant essentiel de créer un projet de relogement viable et écologique qui ne défigure pas l’île et l’utilisation du bambou en est certainement l’une des clés.

Le coup de gueule de la CFDT vis-à-vis de l’organisation de l’ARS

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Dans un courrier adressé aux élus locaux et aux candidats aux élections législatives et sénatoriales, l’union interprofessionnelle CFDT pointe du doigt les manquements à l’agence régionale de santé. En premier lieu, le syndicat dénonce « une organisation inspirée des modèles des partis politiques et non une administration de l’État ». « C’est regrettable de voir une si belle institution mise au service des ambitions personnelles et politiques de certains arrivistes qui n’ont aucune considération pour la santé des Mahorais et de ceux qui oeuvrent pour l’améliorer. »

Il est ensuite question d’une « majorité composée exclusivement des amis du DG (directeur général) et de ceux qui se nourrissent des miettes tombées de sa table » et d’une « opposition composée de ceux et celles qui ont osé dire « non » à cette organisation basée sur l’hypocrisie, la manipulation, la division et le faux semblant. » En ligne de mire : Dominique Voynet, qui serait à l’origine, selon l’union interprofessionnelle CFDT, de la mise à l’écart des « forces vives, expérimentées » concernant les décisions stratégiques pour le développement du système de santé de Mayotte.

« Cette discrimination vis-à-vis de certains cadres et du personnel mahorais en particulier, qui connaissent les besoins du territoire en matière de santé, se traduit aujourd’hui par une administration des amis marquée par des nominations de complaisance sur des postes à haute responsabilité, une ARS divisée en clans, dénouée de sens et de direction claire, une absence de dialogue social avec le personnel de la santé. » Face à cela, le syndicat majoritaire de l’ARS et du centre hospitalier de Mayotte, qui se dit exclu de la conférence régionale santé et autonomie, interpelle les élus pour qu’ils prennent « la pleine mesure des problèmes de santé des habitants de notre territoire ». « Nous, organisations syndicales, vous demandons de prendre vos responsabilités lorsque vous apportez vos soutiens aux candidats pour des postes stratégiques à Mayotte. »

Projet « Road trip Outre-mer » : appel à candidatures d’influenceurs

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La direction générale des Outre-mer lance un appel à candidature pour un road trip en Outre-mer à destination de huit jeunes influenceurs européens qui seront amenés à découvrir les régions ultrapériphériques par le biais de projets financés par l’Union européenne.

Les candidats retenus participeront à une chasse au trésor visant à retrouver les étoiles du drapeau européen réparties dans chacun des territoires visités. Ce road trip sera, pour les jeunes sélectionnés, l’occasion de parcourir la route Atlantique (Guyane, Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique) ou la route océan Indien (Mayotte, La Réunion) et de partager une expérience humaine forte.

Lors du road trip, chaque influenceur aura pour mission de mettre en valeur les porteurs de projets et les expériences vécues à travers des vlogs et des stories. Ce sera l’occasion pour ces jeunes de vivre une expérience à l’image de l’Union européenne : une aventure humaine extraordinaire, faite de découvertes des territoires ultramarins, de leur population et des projets développés avec le concours de l’UE.

Le calendrier du Room 22 est le suivant : date limite du dépôt de candidatures pour le recrutement des influenceurs (20 mars 2022), annonce des candidats sélectionnés (semaine du 21 mars), road trip dans les régions ultrapériphériques françaises (du 5 mai 17 mai), recomposition du drapeau européen à Bruxelles (18 mai).

Les critères d’éligibilité sont d’être de nationalité européenne, d’avoir des comptes publics et une communauté de followers, tous réseaux confondus, supérieurs à 2.000, de créer du contenu de qualité (photos et/ou vidéos) et d’être disponible sur les périodes mentionnées au calendrier.

Pour présenter sa candidature au Room 22, il suffit de renseigner le formulaire suivant : https://forms.gle/z15CFbKRqyYVqraK7.

Tournée de sensibilisation sur les cancers

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L’association mahoraise de lutte contre le cancer organise en partenariat avec le réseau de dépistage organisé des cancers une tournée de sensibilisation. À cette occasion, la caravane se rend à Tsoundzou 1 le mercredi 16 mars, à Nyambadao le jeudi 17 mars, à Dembéni le mardi 22 mars, à Bandraboua le mercredi 23 mars, à Kawéni le jeudi 24 mars, à Vahibé le samedi 26 mars et à Dzoumogné le lundi 28 mars. Le déroulement des journées est prévu comme suit : sensibilisation sur les cancers de 13h à 14h, dépistage gratuit de 13h à 15h et fitness géant de 15h à 16h (excepté à Vahibé qui donne rendez-vous de 9h à 12h).

Roukia Aboudou, nouvelle miss coco communale de Mamoudzou

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Vendredi dernier, le centre communal d’action sociale de Mamoudzou a organisé en partenariat avec les différentes associations villageoise l’élection miss coco communal. Placée sous le signe de « Zamantalouha », cette élection a permis la validation des huit candidates âgées de 49 à 82 ans. Une action qui permet de mettre en lumière les séniors et de resserrer le lien social. Au terme de la soirée, c’est Roukia Aboudou, âgée de 63 ans et habitante de Doujani, qui a remporté le titre. Elle représentera la commune de la ville chef-lieu lors de l’élection miss coco départementale en octobre 2022.

Un échange européen d’acteurs Jeunesse

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Mlézi Maoré, en partenariat avec l’agence nationale Erasmus+ et l’association Youthpeace Ambassador Network, organiste un échange européen d’acteurs Jeunesse à Mayotte du 21 au 25 mars à la base de loisirs de M’Tsangabeach. Le projet vise à renforcer les compétences de 35 intervenants socio-éducatifs et à partager une expérience professionnelle enrichissante pour les participants venus des quatre coins de l’Europe.

Au programme : ateliers collectifs animés par des formateurs expérimentés, renforcement des compétences de communication, de connaissance des droits humains et de la résolution de conflit par des méthodes participatives, promotion de la diversité et de l’ouverture interculturelle, séminaire avec hébergement gratuit.

Un service civique agressé au collège de Doujani

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Peu avant 13h, un jeune homme de 19 ans a été agressé au collège de Doujani ce mardi 15 mars. Originaire de M’Tsapéré, celui-ci se trouvait dans un taxi et devait se rendre à la MJC de Tsoundzou où il est en service civique. Les individus l’ont agressé à coups de pierre et avec un tournevis, lui occasionnant des blessures à la tête et au genou gauche. Pour se mettre à l’abri, le taxi a pris la fuite jusqu’à la route nationale à Passamaïnty. C’est là que le jeune homme a pu être pris en charge par les pompiers.

L’intercommunalité de Petite-Terre renonce à une préemption litigieuse

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L'arrêté faisant polémique annulé, le tribunal administratif n'a plus qu'à prononcer un non-lieu.

La communauté de communes de Petite-Terre n’a pas eu à se défendre longtemps devant le tribunal administratif de Mamoudzou, ce mardi. Saisi par un couple d’acquéreurs d’un terrain limitrophe de celui du président de la collectivité, Saïd Omar Oili, le tribunal devait initialement trancher sur la légalité d’un droit de préemption datant du 9 décembre 2021. “Sans la certitude” d’être dans les clous, la communauté de communes a préféré annuler son arrêté.

Il ne reste qu’à fixer le montant des frais d’avocats. Ce mardi, l’audience du tribunal administratif n’aura duré qu’une demi-heure. La raison ? Le non-lieu décidé après la décision de la communauté de commune de Petite-Terre de revenir sur son arrêté du 9 décembre 2021. Celui-ci, pris par le président Saïd Omar Oili, avait pour but de préempter un terrain sur la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Le problème est que celui-ci est voisin de la propriété du président de la collectivité. Les acquéreurs ont alors vu dans cette manœuvre le moyen “d’écarter tout bonnement les futurs propriétaires voisins indésirables”.

Ce mardi, alors qu’elle ne l’avait jamais fait jusque-là, l’intercommunalité souhaite apporter des réponses quant à l’objectif de cette préemption. “Dans le cadre de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), la collectivité avait convenu d’y installer un village relais. Il aurait permis le relogement sur cette parcelle de personnes liées aux décasages”, avance l’employé chargé de défendre la communauté de communes de Petite-Terre.

“Saïd Omar est quelqu’un de redouté ici” 

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L’arrêté faisant polémique annulé, le tribunal administratif n’a plus qu’à prononcer un non-lieu.

Des soucis de forme sont à l’origine de ce revirement intervenu la semaine du procès. “Nous n’avons pas la certitude que le notaire a bien reçu la demande de visite”, répond l’employé au juge des référés, en visioconférence depuis La Réunion. En effet, avant que la collectivité ne prenne ce type de décisions, elle devait s’informer du projet en cours sur le terrain. La communauté de communes avance qu’un mail a bien été envoyé au notaire en charge de la vente, mais qu’il n’y a pas eu de retour. “Des choses mensongères”, réplique l’avocat du barreau de Marseille, maître Delamour Maba Dali, qui défend le couple d’acquéreurs. Dans tous les cas, le résultat est le même : l’arrêté est annulé et le non-lieu doit être prononcé. “Pourquoi nous ne sommes pas prévenus avant ? Ça nous aurait évité de mettre en place une audience”, fait observer le juge des référés, un brin excédé.

Alors que la communauté de communes justifie l’absence de pièces à cause de problèmes avec Télérecours (la plateforme du ministère de la Justice), le juge en visioconférence depuis La Réunion, lui répond : “Le Télérecours marche à Mayotte. C’est assez surprenant que cela ne marche pas chez vous.” Ce non-lieu met fin surtout aux accusations de la part des acheteurs de “prise illégale d’intérêts” à l’attention de Saïd Omar Oili. Leur avocat l’a laissé entendre plusieurs fois. “Président de la communauté de communes de Petite-Terre et ancien président du conseil départemental, Saïd Omar est quelqu’un de redouté ici”, fait-il remarquer. Il raconte également, mais sans en apporter la preuve, que des pressions ont été exercées sur le notaire, ainsi que sur le banquier pour ne pas accorder de prêt au couple. Des accusations que la partie adverse n’aura pas besoin de contrer en raison du non-lieu. Demandant 5.000 euros pour couvrir les frais d’avocat, les acquéreurs auront sans doute une partie de cette somme confirme le juge des référés. Sa décision devrait intervenir dans les jours à venir.

Handicap : Employer des travailleurs handicapés dans la fonction publique, une obligation depuis le 1er janvier

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L’obligation d’emploi des travailleurs handicapés pour les employeurs publics de Mayotte n’est effective que depuis le début de l’année 2022. Une nouvelle sensibilisation était ainsi proposée par Laure Ben Moussi, la directrice territoriale du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) ce mardi 15 mars dans l’amphithéâtre du collège de Kwalé auprès de plusieurs cadres de collectivités.

« Quel est le point commun entre Marilyn Monroe, Albert Einstein et Molière ? » Dans l’auditoire réuni ce mardi 15 mars au sein de l’amphithéâtre du collège de Kwalé, les spéculations vont bon train ! Réponse : le bégaiement. Stupeur dans la salle. « Vous voyez, même avec un trouble du langage, nous pouvons être en haut de l’affiche », affirme Laure Ben Moussi, la directrice territoriale du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique.

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Si l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés a débuté dans le secteur privé en 2008 sur l’île aux parfums, ce n’était pas encore le cas dans le public pour des raisons réglementaires… De l’histoire ancienne depuis le 1er janvier 2022. Plus de quinze ans après la promulgation de loi du 3 mai 2006 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Moins de 1% pour l’administration territoriale de l’État

Sans surprise, le chemin à parcourir pour rentrer dans les clous est encore long puisque toute fonction publique – hospitalière, étatique ou territoriale – ayant au minimum 20 salariés à temps plein doit recenser 6% de travailleurs handicapés ou assimilés dans ses rangs… En cas de non-respect de ce quota, les employeurs publics se soumettent à une « amende » reversée au FIPHFP, qui finance des aides destinées à favoriser l’insertion. C’est le cas par exemple de l’administration territoriale de l’État qui ne compte que dix agents dans toutes ses structures présentes dans le 101ème département, ce qui représente moins de 1%. « Nous avons un effort à fournir », admet Thierry Suquet, le préfet, qui vante le double défi de l’inclusion et de l’enrichissement pour les organisations. « Le handicap est le reflet de notre société. »

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Pour remédier à ce faible pourcentage, le délégué du gouvernement place tous ses espoirs sur la référente travailleur handicapé. Sa mission ? Sensibiliser les agents sur l’intérêt de déclarer un handicap. « Le diabète, une main invalide ou un mal de dos en sont un… Beaucoup de tabous et de stéréotypes sont véhiculés », précise Laure Ben Moussi, comme pour dédiaboliser la perte d’autonomie, qui arrive bien souvent sous l’effet de l’âge ou à la suite d’une maladie non professionnelle. « Cela nécessite une adaptation et une certaine agilité, mais nous avons un devoir d’exemplarité à avoir et un message d’espoir à transmettre », poursuit Thierry Suquet.

Des restrictions médicales pour 180 agents du CHM

Même son de cloche du côté du centre hospitalier de Mayotte, l’un des plus gros pourvoyeurs de la fonction publique, au même titre que le Département, avec 3.150 agents. Avec une augmentation annuelle des effectifs de l’ordre de 5% et environ 40% de contractuels en poste, la tâche ne s’annonce pas simple. « Le turnover implique 800 nouvelles arrivées chaque année », indique Matthieu Guyot, le directeur adjoint en charge des ressources humaines, qui comptabilise 180 personnes avec des restrictions médicales, dont 50-60 sont porteuses d’un handicap.

Et justement, le CHM a des idées derrière la tête. Il souhaite les reclasser et les faire intégrer l’une des huit futures équipes d’interprètes professionnels. « La traduction pose souvent des soucis dans la qualité des soins… Cela résoudrait les problèmes de la communication auxquels nous pouvons être confrontés », avoue Matthieu Guyot. À long terme, l’établissement vise la formation de 80 traducteurs. « Cette obligation nous oblige à nous structurer. Nous devons faire preuve de ténacité et de créativité », confie le DRH. Avec ce projet en cours de définition, un nouvel avenir se prépare pour ces agents en situation de handicap.

Les arrière-mangroves : le nouveau mini-guide des Naturalistes

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Après avoir longuement étudié et incité à la protection des mangroves, les Naturalistes de Mayotte s’intéressent désormais de près aux arrière-mangroves, tout aussi importantes pour l’écosystème de l’île. L’association vient de leur consacrer son nouveau mini-guide, financé par le ministère de l’écologie via la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Une brochure qui dévoile les spécificités et l’utilité de ces zones souvent méconnues.

« Ce nouveau mini-guide vient prolonger celui que nous avions consacré aux palétuviers des mangroves », déclare Michel Charpentier, le président des Naturalistes de Mayotte, à l’occasion de la présentation réalisée ce mardi en compagnie de Jérôme Josserand, le directeur adjoint de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Cette brochure de quelques pages se veut simple, mais efficace. Elle décrit l’essentiel des espèces végétales présentes dans les arrière-mangroves, une zone souvent négligée, mais ô combien essentielle. Comme son nom l’indique, une arrière-mangrove est un espace de marais maritime qui fait la transition entre la mangrove proprement dite et la terre ferme. En cas de houle cyclonique, elle est susceptible d’absorber l’énergie et d’éviter l’inondation des villages alentours. D’où l’importance de la protéger.

Une végétation spécifique à la zone

Du fait de leur salinité moindre que celle des mangroves, ces zones développent une végétation plus diversifiée. « Les arrière-mangroves contiennent certaines espèces qui poussent partout en bord de mer comme l’hibiscus ou le bois de rose, mais également plusieurs espèces spécifiques », explique Michel Charpentier. « L’Erythrine et l’Heritiera, qui supportent assez bien les sols gorgés périodiquement d’eau saumâtre ou salée, constituent de vraies forêts au sein de l’arrière-mangrove », précise-t-il. Ces zones contiennent entre autres des espèces non arborées comme la fougère dorée, qui se développe dans toutes les zones humides.

Tout comme les mangroves, les arrière-mangroves sont menacées par les activités humaines. Situées dans le domaine public des pas géométriques, elles ont beaucoup reculé à une époque à cause des travaux d’aménagement et d’équipement effectués pour moderniser l’île. Actuellement, elles le sont davantage par les appropriations illégales. « Beaucoup d’habitants occupent les arrière-mangroves pour y faire pousser du songe, une espèce qui s’y acclimate bien », confie le président des Naturalistes. L’élevage et l’urbanisme sauvage se révèlent être des menaces pour les espèces végétales qui y vivent.

Les arrière-mangroves : un rempart contre les inondations

Les arrière-mangroves ont une fonction écologique primordiale dans la mesure où elles constituent une zone d’expansion naturelle. Séparées des mangroves par un cordon de terre et de sable, elles sont susceptibles d’absorber de l’énergie en cas de phénomène violent. Étant moins fragiles que les mangroves, leur efficacité contre l’érosion de trait de côte est plus élevée. À Mayotte, il y a environ 250 hectares d’arrière-mangroves pour 750 hectares de mangroves. « Certaines mangroves n’ont pas d’arrière-mangrove et se terminent par une simple falaise », indique Michel charpentier. « On sait toutefois que ces zones ont nettement reculé, même s’il est difficile d’en mesurer l’ampleur. » Ce n’est en effet que relativement récemment que les scientifiques s’y sont intéressés. « Certes, ces zones ne sont essentielles pour l’Homme qu’en cas de phénomènes violents tel que la houle cyclonique ou les inondations, mais il est fondamental de s’en préoccuper dès maintenant sinon on le regrettera à l’horizon 2100 », ajoute encore Michel Charpentier.

L’État l’a bien compris, d’où l’implication de la DEAL dans la publication de ce mini-guide. Depuis 2018, elle pilote une stratégie de création des aires protégées en collaboration avec l’union internationale pour la conservation de la nature. Grâce à cette dernière, les zones protégées du département sont passées de 20.8% à 29.6% et les zones fortement protégées de 1.97% à 9.96%, essentiellement grâce au décret de création de la réserve naturelle des forêts. Les arrière-mangroves devraient bientôt passer en zone de protection forte. « L’enjeu à Mayotte est de trouver un bon système de gestion de ces zones qui implique la population locale », déclare Jérôme Josserand. Un réseau de surveillance lié à la police de l’environnement est en cours de mise en place. « Ce n’est pas simple à mettre en œuvre sur l’île, mais il y a une bonne dynamique sur le sujet entre l’État et le procureur notamment, ce qui est déjà un point positif », se félicite le directeur adjoint de la DEAL.

Le mini-guide sur les arrière-mangrove sera bientôt distribué dans les établissements scolaires et dans les milieux associatifs afin que davantage de personnes soient sensibilisées à l’importance de ces zones.

L’association Nayma fête le retour de ses élèves en alternance

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En novembre dernier, l’association Nayma et ses partenaires lançaient deux filières inédites à Mayotte de BTS en alternance. L’un en comptabilité et gestion, l’autre en prestations sanitaires et sociales. Après quatre mois de formation sur les bancs du campus Akor Alternance à Paris, les 28 jeunes mahorais retrouvent leur île pour poursuivre leur cursus en entreprise.

Rassemblés à la MJC de Sada, Ahamadi Hafardine, Djay Benyzak et leurs camarades fêtent leur retour sur l’île aux parfums et le début de leur nouvelle aventure professionnelle. Arrivés sur le territoire le 12 mars, les étudiants étaient déjà à pied d’œuvre deux jours plus tard dans leurs entreprises. Un “rendez-vous avec leur avenir”, comme le décrit la présidente de l’association Nayma, Hidahya Mahafidhou, et une chance que les élèves ne comptent pas laisser passer.

Entre métropole et Mayotte

“Dès que nous avons vu l’offre de formation sur Facebook, nous avons directement postulé”, rembobinent les étudiants très enthousiastes. Il faut dire que la proposition est alléchante. Payés pendant leurs deux années d’études, les élèves bénéficient à la fois d’un enseignement théorique et pratique avec un cursus partagé entre salles de classe et immersion en entreprise. De quoi développer un large panel de compétences et acquérir l’expérience professionnelle qui fait bien souvent défaut aux jeunes diplômés lorsqu’ils recherchent un emploi.

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Trouver sa voie

“J’ai longtemps travaillé dans la logistique et j’ai réalisé que ce domaine n’était pas fait pour moi”, affirme Djay Benyzak. Pour celui qui se décrit comme sociable et altruiste, le BTS services et prestations des secteurs sanitaire et social est apparu comme une évidence. “Le social a toujours été en moi, mais je ne le voyais pas”, sourit le jeune sadois. Ravi de rentrer à Mayotte et de pouvoir travailler dans la mairie de sa commune, il se voit déjà apporter son aide aux jeunes qui, comme lui, cherchent une orientation.

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À ses côtés, Ahamadi Hafardine, tire les mêmes conclusions de ses quatre premiers mois de BTS comptabilité et gestion. “La comptabilité est un domaine qui me tient à cœur depuis le collège”, confie l’alternant au sein de la structure Bon Accueil de Miréréni. Titulaire d’un baccalauréat professionnel dans cette filière, il n’avait pas réussi jusqu’à présent à intégrer de formation en alternance. “J’ai vécu dix ans en métropole alors les quelques mois de cours là-bas ne m’ont pas dépaysé. En revanche, depuis avril 2021, je suis installé à Iloni et je suis ravie de voir mon avenir se dessiner à Mayotte”, affirme-t-il. ”Aujourd’hui, je peux dire que j’ai trouvé ma voie.”

Un pari sur l’avenir

Beaucoup d’ondes positives donc et d’espoir pour ces Mahorais qui grâce au travail du pôle formation de l’association Nayma et ses partenaires pourront apporter leurs compétences au profit du territoire. Une promesse et un vœu formulé par la présidente de la structure associative : “Je vous souhaite d’exceller et de vous épanouir dans ce que vous faites pour votre développement personnel, mais aussi celui de Mayotte.” De quoi motiver les troupes et on l’espère leur permettre d’obtenir un emploi à la suite de leur formation.

Aide aux victimes : “On s’est dit qu’il faut faire quelque chose”

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Civirevos, Codim et Femmes Leader s'associent pour les victimes de violence.

Née de l’inquiétude provoquée par les coupeurs de route, l’association Civirevos suit de très près l’affaire jugée à la cour d’assises des mineurs, à partir de ce mercredi (voir encadré). Le Collectif de défense des intérêts de Mayotte et les Femmes Leader se joignent à elle pour inviter les victimes du mois de juin 2016 à se faire connaître lors du procès.

Ce mercredi s’ouvre le procès d’assises des coupeurs de route de juin 2016. Une date que les membres de Civirevos (Collectif des citoyens vigilants et révoltés de Mayotte) ont cochée il y a bien longtemps. En 2016 justement, c’est en voyant le sort des victimes que le déclic s’est fait. “On en avait marre de voir nos frères et sœurs se faire agresser”, se souvient Foumo Silahi, le président du Civirevos. Ils constatent ainsi les blessures physiques, mais également psychologiques, que les agressions peuvent provoquer.

“On est une association qui a évolué”, renchérit Dhoimrati Mtrengoueni, la coordinatrice de l’association. “On aide désormais les victimes à se faire indemniser et on les accompagne dans les démarches.” Elle insiste sur les conséquences psychologiques, surtout quand des affaires comme celles-ci sont jugées bien des années après. “La délivrance ne se fait parfois qu’à ce moment-là.”

Des victimes devenues silencieuses

Parmi les victimes des coupeurs de route, plusieurs seront appelés simplement à témoigner alors qu’elles pourraient “être des parties civiles”, s’indignent les membres de Civirevos. Un manque d’informations, selon eux, entraînerait cette situation. Parfois, c’est simplement l’envie de “passer à autre chose”. Pour contrer cela, les Femmes Leader, le Codim et l’association invitent donc les personnes concernées par les coupeurs de route en juin 2016 à se faire connaître dès le premier jour du procès. “Elles peuvent encore le faire”, rappelle le président de Civirevos.

Autre point qui pose problème et sur lequel insiste le collectif : la désignation des avocats commis d’office. “C’est traumatisant pour les victimes. Elles sont suivies par des avocats, et une semaine avant le procès, on les appelle pour leur dire qu’on ne peut pas les défendre parce que les accusés les ont demandés en avocat en commis d’office”, se désole Foumo Silahi. Le collectif demande que le tribunal fasse davantage attention à ce type de pratique. “On a un exemple avec un monsieur qui doit retrouver un avocat à une semaine du procès”, continue le président.

Foumo Silahi, président de Civirevos : 06.39.10.81.31
Sandati Abdou, présidente des Femmes Leader : 06.39.22.43.20

 

Les coupeurs de route prennent le chemin du tribunal

À l’époque, une partie d’entre eux avait moins de 18 ans. Aujourd’hui, ils en ont entre 22 et 29. Neuf hommes d’origine comorienne sont jugés, de ce mercredi à mardi prochain, pour des faits datant du 8 et 16 juin 2016, respectivement à Tsararano et à Ongojou. S’attaquant aux travailleurs matinaux, ils barraient les routes pour racketter, agresser physiquement, voire même enlever leurs victimes. Si les crimes retenus ne sont pas les mêmes selon les individus, ils devront tous répondre de “vol en bande organisée avec arme” et “tentative de vol en bande organisée”. Actuellement incarcérés à la prison de Majicavo, ils seront devant la cour d’assises des mineurs à partir de ce mercredi.

Un document sur les Outre-mer remis aux candidats à la présidentielle par Madi Madi Souf

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Le conseil d’administration de l’association des communes et collectivités d’Outre-mer s’est réuni à Fort-de-France le 10 mars pour approuver le budget prévisionnel 2022 et les orientations pour l’année à venir. Un document comprenant son analyse de la situation dans les territoires ultramarins, ses attentes et ses préconisations sera remis le 15 mars aux candidats à l’élection présidentielle qui participeront à l’audition organisée par l’association des maires de France. Il a été demandé à Madi Madi Souf, le premier magistrat de Pamandzi, d’être le porte-parole de l’ACCD’OM à cette occasion.

Par ailleurs, une réunion de travail et plusieurs rencontres ont permis de préfigurer, tant sur la forme que sur le fonds, le prochain congrès annuel de l’association qui se tiendra en Martinique du 14 au 18 novembre prochain. Le conseil a également demandé au cabinet Aiguillage de Guadeloupe de proposer une suite à l’étude sur la résilience du tourisme en Outre-mer et, notamment, d’organiser en juin prochain, en Martinique, une réunion avec les structures et professionnels du tourisme des Outre-mer.

Tous les chiffres sur les gestes suicidaires, les troubles psychiques, anxieux et psychotiques

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Un suivi régional prospectif de la santé mentale est mis en place avec une analyse semestrielle d’indicateurs de santé mentale issus de l’analyse des passages aux urgences du centre hospitalier de Mayotte (OSCOUR®). Cette source est actuellement la seule exploitable pour le département dans un délai court après la collecte de données permettant une surveillance réactive et continue de l’évolution de la santé mentale de la population.

Le nombre annuel de passages aux urgences pour troubles psychologiques de l’adulte était en augmentation constante entre 2018 et 2020 avant d’observer une baisse en 2021. Au total, 660 passages ont été rapportés en 2021, contre une moyenne annuelle de 783 passages entre 2018 et 2020, soit 15,7% de passages en moins en 2021 par rapport à la moyenne des années précédentes. On recensait 102 passages aux urgences pour troubles psychologiques chez les adultes pour les deux premiers mois de l’année 2022, soit légèrement plus qu’à la même période l’année précédente (94 passages). Chez les enfants, on observe une forte augmentation des troubles psychologiques en janvier-février 2022 par rapport à l’année précédente sur la même période : 17 contre 10 en 2021, soit une augmentation de 70%.

Le nombre de passages aux urgences pour geste suicidaire est relativement faible (une dizaine de passages sur deux mois en moyenne), de ce fait il convient de rester prudent quant à l’interprétation des variations relatives. En 2021, 64 passages pour geste suicidaire ont été rapportés contre 61 en 2020 et 60 en moyenne pour les années 2018 à 2020. Entre janvier et août 2022, 10 passages pour geste suicidaire ont été rapportés contre 9 sur la même période en 2021 et 8 en moyenne entre 2018 et 2020. En 2021, les 18-24 ans représentaient la classe d’âges avec le plus de passages aux urgences pour geste suicidaire avec plus d’un tiers de l’ensemble des gestes suicidaires vus aux urgences. Les enfants de 11 à 17 ans représentaient près du quart des passages (5% des gestes suicidaires parmi les 11-14 ans et 19% parmi les 15-17 ans).

En 2021, le nombre de passages aux urgences pour troubles anxieux était en diminution par rapport à la moyenne des années 2018 à 2020 (191 passages en 2021, contre 224 en moyenne pour les années précédentes). Entre janvier et février 2022, il y a eu 31 passages aux urgences pour troubles anxieux, soit un nombre plus élevé qu’en 2021 (18 passages) et que pour les années 2018 à 2020 (24 passages en moyenne) pour la même période. Parmi l’ensemble des passages pour troubles anxieux enregistrés en 2021, 24% concernaient des enfants, majoritairement âgés de 15 à 17 ans (33 des 46 passages de moins de 18 ans). La classe d’âges la plus impactée était celle des 18-24 ans (52 passages soit 27% des passages pour troubles anxieux).

En 2021, on enregistrait 116 passages aux urgences pour troubles psychotiques, soit une augmentation de 17% par rapport aux années 2018 à 2020 (99 passages annuels en moyenne). Entre janvier et février 2022, il y a eu 21 passages aux urgences pour troubles psychotiques contre 16 en 2021 et une moyenne de 23 pour les années 2018 à 2020 sur la même période. Les enfants de moins de 18 ans représentaient 10% de l’ensemble des passages aux urgences pour troubles psychotiques en 2021. C’est dans la classe d’âges des 25-34 ans que les passages pour troubles psychotiques étaient les plus nombreux avec 47 passages, soit 37% de l’ensemble.

Tentative d’escroquerie auprès des artisans

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Depuis quelques jours, la chambre de métiers et de l’artisanat constate que de nombreux artisans font l’objet d’une tentative d’escroquerie. La société en cause, dénommée Infos Légales, se présentant comme le registre légal des entreprises françaises, adresse aux entreprises mahoraises une facture leur demandant de régler sous huit jours au titre de l’année 2022 des frais d’enregistrement, par carte bancaire, par téléphone ou en flashant un QR CODE qui mène à une page de paiement.

Ce document indique un numéro de rôle, un numéro de facture, le nom d’un chargé de dossier ainsi que les informations juridiques préremplies de l’entreprise contactée, vraisemblablement reprises sur un site officiel. La chambre de métiers et de l’artisanat attire l’attention de tous les artisans sur cette démarche faite par des escrocs à Mayotte, mais aussi dans de nombreux départements. « Il ne faut pas payer, il ne faut donner aucune suite à ce courrier ni à d’éventuelles relances », précise l’établissement public à caractère administratif de l’État.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes