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À la veille du vote du budget, le Département consulte le Cesem

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En prévision de la prochaine séance budgétaire qui se tiendra le 12 avril 2022, le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a saisi le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) d’une demande d’avis sur l’ensemble de l’ordre de jour de ladite séance, à titre consultatif.

Le bureau du conseil et son président Abdou Dahalani se sont donc réunis ce vendredi 8 avril pour recevoir le président Ben Issa Ousseni et la deuxième vice-présidente en charge des finances, Tahamida Ibrahim, accompagnés de membres du cabinet du chef de l’exécutif, du conseil technique et de la direction général des services, pour examiner ces rapports concernant notamment le compte administratif de l’année 2021, le budget primitif 2022, le débat d’orientation budgétaire (DOB) 2022, ainsi que l’accord de principe pour la cession au profit du ministère de la Justice d’une parcelle de terrain destinée à l’implantation du futur palais de justice de Mamoudzou.

Pour rappel, le Cesem a pour vocation de conseiller les pouvoirs publics dans l’ensemble des domaines économiques et sociaux. Il apporte également son conseil dans les domaines relevant des champs d’intervention du Département. Conformément à la loi et à la demande du président du conseil départemental, il émet des avis sur l’ensemble des dossiers intéressant le devenir de Mayotte et relevant des compétences de la collectivité.

Réouverture de la ligne Réunion-Chennai à compter du 6 mai

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Avec l’accord de ses autorités de tutelle, de la direction générale de l’aviation civile et des autorités indiennes, Air Austral, après plusieurs mois de suspension due au contexte de la crise sanitaire (Covid-19), annonce la reprise progressive de ses vols (chaque mardi et vendredi) à destination de Chennai, et ce à compter du 6 mai 2022.

Ces vols seront opérés au moyen de ses nouveaux appareils, les Airbus A220-300. Ces appareils de dernière génération, modernes, au confort renouvelé, ont rejoint la flotte de la compagnie le 12 août dernier, dans le cadre du renouvellement intégral de sa flotte moyen-courrier. Les vols sont d’ores et déjà disponibles à la réservation, en point de ventes Air Austral ou sur le site internet de la compagnie www.air-austral.com Avec cette réouverture, Air Austral amorce progressivement le retour à la normale de sa desserte régionale.

Une délégation de Sciences Po Lille en déplacement à Mayotte

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Du 11 au 15 avril 2022, une délégation de Sciences Po Lille, composée de Laëtitia Poisson, chargée de gestion administrative et de pilotage de projet à Sciences Po Lille, et de deux étudiantes, Marienka Verriest et Moe-Léna Lefebvre, sera présente à Mayotte, dans divers établissements scolaires. Sciences Po Lille, aussi appelée Institut d’Études Politiques (IEP) de Lille, est une grande école française d’enseignement supérieur dans les domaines des sciences sociales et politiques, des relations internationales et de l’économie ainsi qu’un établissement-composante de l’université de Lille. Sa venue est liée au partenariat développé avec le rectorat dans le cadre de la cordée de la réussite « Excellence vers Lille » au profit du lycée Tani Malandi et des collèges Bakari Kusu, Marcel Henry, Bouéni et Ylang Ylang. L’objectif est d’ouvrir les perspectives des élèves participants grâce à la réalisation d’un travail collectif (« présenter son territoire » pour les collèges mahorais et « les réseaux sociaux au cœur des rivalités entre grandes puissances internationales » pour le lycée) et à l’intervention des étudiantes tutrices. Six autres lycées de l’île bénéficieront également d’une présentation de l’IEP de Lille et des parcours des étudiantes.

Le dispositif des cordées de la réussite s’inscrit dans la politique d’égalité des chances et de développement des parcours d’excellence de l’académie. Il a pour objectif principal de lutter contre les déterminismes socio-culturels et territoriaux, l’autocensure et de susciter l’ambition scolaire des élèves. Les cordées de la réussite mettent en réseau des établissements d’enseignement supérieur avec des collèges et lycées. À la rentrée 2021, l’académie de Mayotte compte 17 cordées, 23 établissements encordés au bénéfice de plus de 1.200 élèves.

La Cadema lauréate du deuxième prix du concours « Les Outre-Mer durables »

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La communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema) est lauréate du deuxième prix du concours « Les Outre-Mer durables » organisée par l’association Les Éco Maires. Ce prix récompense l’action volontariste et innovante Urahafu, en faveur de la protection de l’environnement et de la gestion durable des déchets. Avec plus de 560.000 euros de budget, ce sont plus de 500 actions et interventions déployées pour agir concrètement et durablement à la protection de l’île.

Parmi les actions menées : mise en place de contrats d’objectifs avec une vingtaine d’associations villageoises et d’insertion afin d’accompagner le changement de comportement et d’impulser une prise de conscience en matière de gestion des déchets ; conduite de centaines d’actions d’éducation dans les écoles, mais aussi de pédagogie dans les entreprises et de sensibilisation dans les 13 villages qui composent la communauté d’agglomération ; création du service éco-geste avec une vingtaine d’agents opérationnels et une vingtaine d’ambassadeurs qui aident et accompagnent quotidiennement les habitants et associations ; mise en place d’une déchetterie mobile pour limiter les dépôts sauvages et favoriser les bonnes pratiques ; de grandes opérations de sensibilisation et de nettoyage des rivières, de la mangrove et des espaces publics ont également réuni des milliers de participants avec notamment la 8ème édition de l’opération Urahafu Unono. « Au-delà de toutes ces actions qui nous permettent aujourd’hui d’être lauréat, c’est toute une démarche nouvelle et progressive que nous mettons en œuvre afin d’agir concrètement pour la protection de l’environnement, le développement durable de notre territoire et l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants », a déclaré Rachadi Saindou, le président de l’intercommunalité.

L’aéroport de Mayotte porte officiellement le nom de Marcel Henry

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La décision était attendue par toute la communauté mahoraise, c’est désormais officiel ! Vu la délibération du conseil départemental en date du 28 février, le ministre délégué auprès de la transition écologique, chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, a pris un arrêté le 29 mars dernier, qui a été publié au journal officiel ce samedi 9 avril, pour changer le nom de l’aéroport du 101ème département français. Désormais, celui s’appelle « aérodrome de Mayotte – Marcel Henry » ! Un bel hommage rendu à l’ancien sénateur décédé le 30 août 2021, à l’âge de 94 ans.

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouveront au deuxième tour

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Emmanuel Macron affrontera Marine Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle, comme en 2017.

Les deux gagnants de ce premier tour de l’élection présidentielle sont Emmanuel Macron (La République en marche) et Marine Le Pen (Rassemblement national). Le président de la République sortant recueille 28.1% des voix à 20 h (heure en métropole), devant la candidate d’extrême-droite (23.3%) et Jean-Luc Mélenchon (20.1%). A Mayotte, c’est le Rassemblement national qui est arrivé en tête (42.7%).

Cinq après, on retrouve les mêmes aux deux premières places. Le président de la République sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont confirmé leurs dynamiques respectives ces derniers mois. Avec une bonne avance dans les sondages, la présence du candidat de La République en Marche n’est pas une surprise. Il fait un score flatteur pour un président sortant avec 28.1% (son résultat à 20 h, heure en métropole).

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Les Mahorais ont préféré Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle, ce dimanche. La candidate du Rassemblement national est arrivée deuxième au
niveau national et affrontera donc le président sortant Emmanuel Macron.

Son opposante, à 23.3%, réalise également un score important pour le Rassemblement national, surtout qu’elle était en concurrence sur son électorat avec Eric Zemmour, cette année. Le polémiste prend la quatrième place avec 7.2% des voix.

Alors qu’il revenait peu à peu dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon (Union populaire) échoue finalement à la troisième place avec 20.1% des votes. Il profite du recul de ses adversaires à gauche et notamment celui de la représentante du Parti socialiste, Anne Hidalgo (2.1%). L’appel au vote utile parmi les électeurs de gauche a semble-t-il fait son effet.

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Le taux de participation au premier tour a dépassé les 40% avec peine. Il était de 43.6% en 2017.

A Mayotte, les électeurs plébiscitent Marine Le Pen

presidentielle-2022-emmanuel-macron-marine-lepen-deuxieme-tourL’île aux parfums a confirmé la montée des idées du Rassemblement national à chaque élection présidentielle. La formation d’extrême-droite a bâti son succès sur deux thèmes qui font mouche ici, la sécurité et l’immigration. Elle fait donc un score majeur ici avec 42.7% des suffrages.

Alors qu’il était à 8.4% en 2017, Jean-Luc Mélenchon arrive deuxième à Mayotte. Une surprise tant le candidat de l’Union populaire fédérait dans les autres départements d’Outre-mer, mais peinait dans le canal du Mozambique. Il totalise 24% des voix mahoraises.

presidentielle-2022-emmanuel-macron-marine-lepen-deuxieme-tourSoutenu par de nombreux élus locaux, Emmanuel Macron n’a pas totalement convaincu les électeurs sur l’Hippocampe. Il termine troisième (16.9%). Enfin, la droite, pourtant forte aux dernières élections présidentielles à Mayotte, enregistre un net recul comme sur le plan national. Sa candidate, Valérie Pécresse, ne fait pas mieux que 8%.

A voir maintenant si les Mahorais et Mahoraises confirmeront cet engouement autour de Marine Le Pen dans quinze jours, pour le deuxième tour de l’élection présidentielle.

Scores des candidats à 9 h, ce lundi : 

Emmanuel Macron, La République en Marche (27.6%), Marine Le Pen, Rassemblement national (23.4%), Jean-Luc Mélenchon, Union populaire (22%), Eric Zemmour, Reconquête (7.1%), Valérie Pécresse, Les Républicains (4.8%), Yannick Jadot, Europe écologie-Les Verts (4.6%), Jean Lassalle, Résistons ! (3.2%), Fabien Roussel, Parti communiste (2.3%), Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France (2.1%), Anne Hidalgo, Parti socialiste (1.8%), Philippe Poutou, Nouveau parti anticapitaliste (0.8%) et Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière (0.6%).

 

40.3%

 

 

Le taux de participation pour ce scrutin est de 40.3. Une régression par rapport au premier tour de l’élection présidentielle 2017 puisqu’il était alors de 43.6%. Sur les cinq dernières élections présidentielles, il s’agit de la pire participation enregistrée sur un premier tour.

Et le scrutin n’a pas été pourtant de tout repos. Selon nos confrères de Mayotte la 1ère, plusieurs bureaux de vote n’ont pas ouvert à 8 h, ce matin. C’étaient le cas à Miréréni et Pamandzi.

Pour ses soixante ans, le SMA inaugure une stèle deux étoiles à Mayotte

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Une sculpture réalisée par des engagés et des cadres du régiment de Mayotte symbolise les soixante ans du service militaire adapté.

Dévoilée par le général Claude Peloux, la sculpture prenant place au centre du régiment de service militaire adapté (RSMA) de Combani a permis aux jeunes Mahorais engagés de montrer leurs talents lors d’une cérémonie, jeudi soir. Une fête protocolaire qui a permis de mettre la lumière sur ce service qui contribue depuis plus de six décennies à la formation et l’insertion professionnelle de la jeunesse ultramarine française.

La lumière baissant en cette fin d’après-midi, l’ombre du mont Combani sur le RSMA de Mayotte commence à pâlir, avant que le sommet ne disparaisse finalement dans la nuit épaisse. Ne reste alors plus que la place centrale du régiment, éclairée et décorée pour l’occasion, ce jeudi. Cette dernière consacrait les 60 ans du service militaire adapté, et les 30 ans de sa présence sur l’île au lagon. Effectivement créé le 1er décembre 1961 par le ministre des Armées Michel Débré et le général de division Jean Némo en Guyane, Guadeloupe et Martinique, le SMA s’est peu à peu imposé comme l’un des garants de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes d’outre-mer. Pour clôturer cette année de célébration des 60 ans, une stèle était ainsi dévoilée ce jeudi 7 avril à Combani.

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Le général de brigade Claude Peloux était spécialement sur l’île pour cet anniversaire.

Représentant trois personnages, et notamment deux jeunes gens encadrés par un officier, elle symbolise la participation des engagés mahorais à la construction de leur territoire. Les sens propre et figuré se joignent en ce message, puisque cette oeuvre a été conçue et réalisée par des engagés et des cadres du régiment de Mayotte. Cela sous l’égide de Nacéra Kaidou, sculptrice et peintre officielle de l’armée française. L’histoire était donc au rendez-vous, puisque le général de brigade Claude Peloux était exceptionnellement présent à Combani pour cette inauguration. Le général deux étoiles est aussi le commandant du service militaire adapté à travers le monde, le deuxième du nom après l’illustre général Némo.

Un lien primordial entre jeunes et entreprises

« C’était important d’être à Mayotte pour les 60 ans du SMA », déclarait le général Peloux après la cérémonie, avant d’évoquer le rôle primordial qu’ont les régiments d’outre-mer, et notamment à Mayotte, dans l’insertion professionnelle des jeunes. « Nous avons la chance d’avoir un tissu relationnel important avec les entreprises locales, grâce à la performance et l’historique des régiments au sein des territoires », continue-t-il. « C’est majeur pour le département, car la structuration économique passe aussi par des filières professionnelles, mais aussi pour la possibilité d’insérer nos jeunes dans les entreprises. » Depuis sa création, ce sont ainsi quelque 120.000 jeunes qui ont pu bénéficier du parcours de formation unique proposé par le SMA.

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Depuis sa création, ce sont ainsi quelque 120.000 jeunes qui ont pu bénéficier du parcours de formation unique proposé par le SMA.

Et, si le régiment de Mayotte n’existe que depuis 1988, le général Peloux n’a rien d’autre que de l’ambition pour les futures décennies : « J’appelle les entreprises qui auraient des idées pour la construction de l’avenir de Mayotte à demander au régiment qu’il adapte une formation professionnelle qui répondrait à leurs besoins particuliers ». En ligne de mire, les énergies vertes telles que le photovoltaïque, afin de former les jeunes Mahoraises et Mahorais aux métiers qui définiront leur territoire.

La balle est désormais dans le camp des entreprises, qui ont, avec le RSMA, de quoi recevoir de belles passes décisives.

Mimea : les bonnes idées poussent à Mayotte

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Adrien Doublet et Carine Médar cherchent actuellement des financements pour lancer leurs cultures en conteneur hydroponique.

Si rien ne prédestinait Carine Médar et Adrien Doublet à la botanique, l’île aux parfums et ses enjeux les ont amenés à créer Mimea. Depuis juillet 2021, le couple travaille d’arrache-pied pour voir fleurir un jour leur projet de conteneurs hydroponiques à Mayotte.

Et si les tomates, les salades et les fraises poussaient aussi à Mayotte ? Grâce à Mimea, le rêve pourrait bientôt devenir réalité. La méthode : la culture en hydroponie à l’intérieur de conteneurs. La plus-value ? Des produits frais, de qualité et sans traitement qui poussent toute l’année dans une atmosphère contrôlée propice à leur bon développement. “Nous sommes partis d’un constat : Mayotte est confrontée aux ruptures de stocks et à des prix très élevés à cause de l’importation. Il fallait alors réfléchir et trouver une solution pour répondre aux besoins des restaurateurs, des clients, en bref, des Mahorais”, détaille Carine Médar, chargée d’études générales pour l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM).

90% de consommation d’eau en moins

Manque de foncier, climat tropical, ravageurs… Difficile de se lancer dans une aventure agricole sur l’île au lagon. Pourtant, des solutions existent et Mimea compte bien le prouver. “Nous nous sommes penchés sur la question et nous avons découvert ce modèle de culture hors sol”, explique Adrien Doublet, restaurateur. Très vite, le projet prend de l’ampleur dans la tête de ces deux créateurs. Déjà implanté à Paris, mais aussi à Dubaï, ce modèle de culture éco-responsable en atmosphère contrôlée, sans pesticides et à l’intérieur de conteneur semble être la clé du problème.

90% de consommation d’eau en moins par rapport à une culture classique, c’est ce que promet la formule pourtant basée sur cette ressource essentielle qui tourne en circuit fermé. “Nous nous sommes formés en hydroponie via la plateforme mise en place par Les sourciers. Ce qui a conforté notre envie de mettre en place ce projet et qui rassure ceux qui veulent nous suivre”, affirme l’entrepreneur. Une méthode qui peut paraître étonnante, mais qui permet d’atteindre un bilan carbone cinquante fois moins élevé que les produits importés au sein du 101ème département. Ou encore, de cultiver l’équivalent de la surface d’un stade de football dans un seul conteneur. Sans parler du goût et de la proximité, loin d’être un fantasme, Mimea espère à l’horizon 2023 devenir la première exploitation de ce genre à Mayotte.

Des avantages multiples pour le territoire

Jardin potager d’un genre nouveau, Mimea proposera des fraises, des tomates, des salades iceberg, des plantes aromatiques, mais aussi des micro-pousses, très en vogues dans la cuisine actuelle. Objet de curiosité, ce laboratoire grandeur nature prévoit également de s’ouvrir au public. “L’un de nos objectifs à terme sera de proposer de l’agro-tourisme en faisant visiter nos lieux de production et montrer à tous qu’il est possible de produire ces végétaux sans intrants chimiques à Mayotte”, expose Carine Médar. Par ailleurs, le couple tient à former ses futurs employés et à embaucher du personnel au niveau local. Développer un projet vertueux pour Mayotte et sa population, voilà tout le défi que s’est lancé Mimea.

Pour voir ce projet couler des jours heureux sur l’île aux parfums, le couple a créé une cagnotte en ligne qui servira à financer les premiers stocks nécessaires au lancement de l’exploitation.

 

Des contreparties pour les contributeurs au projet

Pour chaque don, Mimea a pensé à une contrepartie. Panneau de remerciements avec le nom des contributeurs, panier garni composé d’un assortiment de produits issus des premières récoltes, visite de l’exploitation avec explication du concept des conteneurs hydroponiques ou encore un conteneur baptisé à votre nom, celui de la personne de votre choix ou de votre entreprise avec une plaque officielle. Allant de 10 à 1.500 euros, ces dons récompensés s’ajoutent à ceux affichant un montant libre.

Lien vers la cagnotte :

https://miimosa.com/fr/projects/pour-une-agriculture-urbaine-a-mayotte#description

Départ en stage pour les élèves de l’école hôtelière Vatel Mayotte

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Agées de 18 à 22 ans, six étudiantes de l’école hôtelière Vatel vont découvrir d’autres facettes de leur métier en métropole.

Après six mois de cours pratiques et théoriques sur l’île aux parfums, la première promotion de l’école hôtelière Vatel Mayotte s’envole le 6 avril 2022 pour la métropole. Au total, six jeunes filles vont travailler durant cinq mois au sein d’hôtels, restaurants et palaces basés dans l’Hexagone. Une occasion unique pour les étudiantes d’apprendre l’art et la manière du service de haut niveau.

Hôtels ou restaurants étoilés, tout cela fait rêver… Et si ces prestations de standing venaient poser leurs valises à Mayotte ? Voilà le pari du Bachelor manager en hôtellerie internationale, dispensé par l’école hôtelière Vatel située à Mamoudzou. “Dynamiser le tourisme à Mayotte”, un objectif pour la franchise. “Nous souhaitons participer au développement du territoire”, ajoute sa directrice Rania Saïd. Agées de 18 à 22 ans, les six étudiantes inscrites depuis octobre au sein de la formation diplômante ont quitté mercredi dernier leur île natale pour cinq mois de stage dans l’Hexagone.

“Se construire petit à petit une carrière”

Bond dans le milieu professionnel, les stages constituent une chance non négligeable pour les élèves de découvrir un métier. Tel un rite initiatique, ce premier stage de longue durée permettra aux étudiantes de valider la première de leurs trois années de formation. “Dans des établissements quatre étoiles, cinq étoiles et palaces, qui n’existent pas encore sur le territoire, les stagiaires découvriront respectivement les services de la réception, du housekeeping ou service du ménage, ainsi que la restauration”, détaille la directrice Vatel Mayotte, diplômée d’un master de la franchise à l’île Maurice.

Encadrées au quotidien par des professionnels du secteur et déjà fortes d’une expérience de deux semaines de stage au début de leur cursus, les élèves pourront élargir leur vision du métier et affiner leur projet de vie. “L’objectif de cette expérience sera pour elles de se construire petit à petit une carrière”, explique Rania Saïd.

Un gage de professionnalisme

Maîtrise des bases du service, du savoir être, mais aussi de l’anglais et de l’allemand, Vatel Mayotte vise l’excellence. “Tous nos étudiants sont titulaires du baccalauréat. Ils passent ensuite des tests de langues, de mise en situation professionnelle, des évaluations psychotechniques et des entretiens”, affirme la directrice du centre de formation. Une fois inscrits, les élèves ont pu compter sur le réseau national et international de Vatel pour trouver un stage. Pas moins de 55 écoles à travers le monde dont cinq en France, qui ouvre un large champ des possibles.

“On accompagne beaucoup nos étudiants. Que ce soit dans la recherche de stage, la préparation des candidatures ou des entretiens”, commente la directrice, en plein recrutement pour la promotion de bachelor 2022. Un sérieux qui paye et qui a permis aux six jeunes filles de trouver le stage dont elles rêvaient. C’est alors le sourire aux lèvres plutôt que les larmes aux yeux qu’elles se sont empressées de dire au revoir à leurs proches à l’aéroport de Dzaoudzi, ce mercredi.

L’indécision du Département fait prendre du retard à la compagnie Zéna Airlines

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Le projet Zena Airlines a été présenté, jeudi, aux élus du conseil départemental de Mayotte.

Jeudi dernier, Régis et Julien Novou ont présenté leur projet de compagnie aérienne aux élus départementaux. Si ces derniers assurent soutenir la démarche, certains blocages juridiques et financiers empêchent l’envol de Zéna Airlines, qui continue d’avancer parallèlement pour être prête à voler « le plus tôt possible ». Entretien.

Flash Infos : Vous avez eu l’occasion de présenter votre projet de compagnie aérienne aux élus départementaux. Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous à la sortie de cette rencontre ?

Régis Novou : Nous avons participé à deux réunions coup sur coup : la première le mercredi après-midi avec le président, Ben Issa Ousséni, et son cabinet. La seconde a eu lieu le jeudi matin avec les élus départementaux. Elles nous ont permis de leur donner le même niveau d’informations et ainsi mettre fin aux bruits de couloir. Nous avons trouvé utile et vital de leur faire connaître l’étude sur la desserte aérienne à Mayotte, réalisée et présentée par Airbus Consulting, ainsi que le projet Zéna Airlines dans sa globalité pour savoir ce qu’ils en pensaient. C’était aussi l’occasion de les rassurer sur les étapes à venir ! Tous sont unanimes sur l’intérêt de lancer une compagnie aérienne 100% mahoraise, qui aura pour répercussion la création de 800 emplois directs, indirects et induits.

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Le Département, par l’intermédiaire de son président Ben Issa Ousséni, a déjà promis deux millions d’euros pour participer à la création de la compagnie aérienne.

FI : Si le Département dit soutenir moralement le projet, il n’est pour l’heure par encore question d’une quelconque participation financière tant que la société ne sera pas officiellement créée. Comprenez-vous cette réticence et quels arguments avez-vous exposé aux élus pour les rassurer ?

R.N. : Nous ne comprenons toujours pas pourquoi la non-création de la société les bloque ! Qui soit dit en passant n’a pas été directement évoqué au cours de notre échange. Nous leur demandons simplement un accompagnement au niveau du capital et nous les attendons sur la deuxième phase de capitalisation. Nous leur avons tout de même réservé une partie de l’actionnariat entre cinq et huit millions d’euros. Mais nous avons besoin de connaître leur position car d’autres investisseurs poussent derrière pour s’engager à nos côtés…

Créer une entreprise, c’est l’affaire de trois semaines, un mois maximum… La rédaction des statuts est déjà en cours d’écriture à l’heure où nous parlons. Nous enverrons notre dossier à un cabinet spécialisé basé à Paris d’ici mardi ou mercredi prochain. Et fin avril, ce sera plié ! Nous remplissons notre part du contrat. Au Département désormais d’affirmer ou non publiquement leur soutien.

FI : Une nouvelle fois, cela démontre bien la complexité de monter un projet d’une telle envergure dans le 101ème département…

R.N. : Nous sommes prêts, nous attendons juste l’avis du Département. Heureusement, il existe des motifs d’espoir : le président, Ben Issa Ousséni, nous a informés qu’il avait fait budgétiser deux millions d’euros sur trois ans pour participer au lancement de Zéna Airlines. C’est une bonne nouvelle, bien évidemment, mais au-delà du volet financier, nous souhaitons que le conseil départemental prenne du pouvoir dans le conseil d’administration de la compagnie pour éviter que certains fonds d’investissement ou des actionnaires extérieurs aient des velléités de rachat dont nous ne pourrions pas maîtriser les conséquences.

FI : En parallèle, avez-vous avancé sur l’organisation des galets (zones de préparation et de stockage des préparations alimentaires), sur le choix des avions ou encore sur l’obtention du certificat de transporteur aérien ?

R.N. : Nous allons partir sur des A321 NEO XLR. Un choix que nous avions précédemment écarté car il leur manquait quelques centaines de kilomètres de rayon d’action pour un Paris-Mayotte en direct de jour. En refaisant les calculs météorologiques et en décidant de voler la nuit, ce problème n’est plus d’actualité ! Pour la cabine, nous sommes en train de finir de réfléchir, toujours avec l’accompagnement d’Airbus Consulting, à la configuration de sièges la plus efficace pour avoir une performance et un confort optimales sur un vol complet, avec un emport de fret systématique.

Pour le certificat de transporteur aérien, nous sommes dans les starting-blocks. Il ne manque plus que la création de la société. Nous ne sommes pas inquiets à ce sujet-là car les équipes d’Airbus vont nous fournir des manuels d’exploitation conformes à la réglementation européenne. Le travail consistera ensuite à les personnaliser par rapport à notre exploitation de lignes. Cette campagne prendra entre trois et six mois et débutera fin mai, début juin.

Par ailleurs, nous sommes en contact avec différents fournisseurs de carburant dans le monde entier puisque nous allons proposer des vols charters qui n’ont jamais été réalisés depuis l’océan Indien.

FI : En janvier dernier, vous annonciez avoir encore le temps de pouvoir voler dès cet été. Visiblement, cela semble de plus en plus compromis…

R.N. : Nous pouvons toujours respecter ces délais avec les manuels d’Airbus, que nous pourrions alors déposer à la direction générale de l’aviation civile. Le souci qui se pose à l’heure actuelle est la disponibilité des avions ! Soit nous débutons avec les deux premiers appareils que nous trouvons sur le marché, soit nous patientons un peu pour avoir deux produits similaires et personnalisés qui correspondent à nos besoins.

Les sanctions économiques à l’égard de la Russie redistribuent les cartes puisque les sociétés de leasing ne peuvent plus livrer les avions commerciaux en construction, qui sortiront de l’usine début 2023, aux compagnies russes. Nous sommes en discussion avancée avec les plus gros loueurs du monde ! Dans l’idée, nous réfléchissons à commencer notre activité avec des machines transitoires, en attendant une flotte flambant neuve l’année prochaine. Le but reste de voler le plus tôt possible pour appliquer nos tarifs sur le marché. Pour autant, ce sera trop compliqué pour cet été ! Nous souhaitons un travail bien fait et prévoyons un premier vol avant les vacances de décembre de cette année.

Comores : la fourniture de l’électricité pas au rendez-vous en cette période de ramadan

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A Anjouan, le calendrier de la fourniture publié par la société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec) n’est pas respecté, déplorent les habitants. Certaines régions comme le Nioumakelé ont déjà eu à rompre le jeûne dans le noir. Si globalement Moroni semble épargnée, ses périphéries et les zones reculées ne peuvent pas en dire autant.

Le ramadan a commencé depuis le dimanche 3 avril aux Comores. Dans l’archipel, la population à majorité musulmane a toujours attendu ce mois sacré avec impatience pour une raison un peu plus particulière. C’est en effet pendant le ramadan que le pays, habitué aux délestages répétitifs, renoue avec un semblant de stabilité énergétique. Mais cette année, la fourniture de l’électricité n’est pas à la hauteur des attentes de la population. Même si à la Grande Comore, de nombreuses zones disent avoir noté une amélioration. « Personnellement, je trouve que c’est mieux qu’avant. La seule chose positive, nous avons de l’électricité au moment de rompre le jeûne« , a témoigné, Mariama, une habitante de la région de Hamahame, au nord de Ngazidja.  Cette dernière déplore toutefois les coupures intempestives nocturnes qu’ils observent.  » Ils nous alimentent de 15h jusqu’à 1h du matin. Mais les habitants auraient souhaité être éclairés H24 et prient pour qu’il n’y ait pas un long délestage au risque de voir pourrir leurs produits surgelés », a-poursuivi notre source. En cette période de ramadan, la population a plus besoin d’électricité dans la journée pour conserver surtout les produits carnés qu’elle achète en quantité. Malheureusement, et c’est partout, aucune région mis à part Moroni, n’est alimentée pendant l’après-midi encore moins le matin. Comme le témoigne cet habitant de Mvuni, une ville située à moins de 3 km de la capitale. « Avant nous avions de l’électricité presque 24h/24h. Les délestages ne duraient pas 40 minutes. Mais depuis que le ramadan a commencé, l’électricité ne pointe le nez qu’à partir de 17h« , regrette notre interlocuteur. Même situation à Iconi, une ville qui se trouve à 5 minutes de la capitale où la Sonelec n’éclaire que pendant 7h : De15h à 22h selon certains habitants. Si à Moheli, la situation est stable, à Anjouan des régions vivent encore des calvaires.  » Ils ont proposé un calendrier, mais celui-ci n’est jamais respecté. Ils disaient être capables de nous éclairer pendant le ftour. Ils nous l’envoient parfois à 22h. La preuve, le 2ème jour du ramadan, nous avons rompu le jeûne dans le noir« , peste Ismaël Abdou, originaire de la région de Nioumakelé, à Anjouan.

Surconsommation

Pour une partie de l’opinion, la Sonelec n’a pas honoré ses engagements. L’entreprise publique par la voix de ses responsables avait pourtant assuré que la fourniture de l’électricité serait régulière en ce mois sacré.  » La population ne devrait pas ressentir des soucis en cas de relâchement d’un moteur au niveau de la production. Nous avons techniquement une production de satisfaire la demande quotidienne dans les différentes régions« , rassurait le directeur général de la Sonelec, Mohamed Soilihi Djounaid en conférence de presse, le 20 mars. Ce dernier avait annoncé une capacité de production de 18.2 mégawatt à Ngazidja et 4.7 à Anjouan. Assez suffisants pour assurer lors des heures de pointe promettait-il. Une semaine après le début du ramadan, l’heure est au désenchantement. Interrogé, Fayssoile Moussa, chargé de communication de l’Enterprise a donné plus de détails sur les raisons de ces « délestages économiques », comme ils les désignent.  A l’en croire, ces problèmes qui les ont poussés à revoir les heures de fourniture sont liés plutôt à l’augmentation de la consommation du gazole. « Nous sommes passés de 70 000 à 79 000 litres par jour rien qu’à Ngazidja. A Anjouan, la ration du carburant a connu une augmentation de 6000 litres supplémentaires. Ce n’est pas que nous n’avions pas fait des prévisions. Non.  La raison est simple :  Innovent qui fournissait 3 mégas nous lâchés à la dernière minute, sans nous avertir de son incapacité à nous accompagner. Or, ils assuraient le courant dans la journée, pendant que nous prenions le relai le soir. Voilà pourquoi nous avons jugé nécessaire de procéder à ces délestages économiques« , s’est justifié, Fayssoile Moussa avant de rappeler que la Sonelec ne faisait face à aucun problème de puissance.  » Le problème n’est pas technique. Nous disposons des mégas watt suffisants pour électrifier l’île. Mais avec ce chamboulement, il nous faut encore du carburant« , conclura-t-il.

Appel à manifestation d’intérêt en faveur de l’égalité des femmes et des hommes en milieu rural

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Organisé par le ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, en partenariat avec le ministère délégué à l’égalité entre les femmes et les hommes, à la diversité et à l’égalité des chances, cet appel à manifestation d’intérêt vise à soutenir les associations mettant en œuvre des projets agissant en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les territoires ruraux, et en particulier sur l’accès aux droits.

Doté d’un million d’euros en 2022, l’appel à manifestation d’intérêt favorisera prioritairement les dispositifs et les actions d’aller-vers dans les territoires ruraux sur les thèmes sont les suivants : l’accès aux droits des femmes en milieu rural ; la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes en milieu rural ; l’autonomie économique et l’insertion professionnelle des femmes en milieu rural. Les projets sélectionnés devront porter en priorité sur le développement de nouveaux lieux de permanences physiques ou itinérants, la mutualisation de permanences avec d’autres services ou acteurs (espace de travail, centre communal d’action sociale, France Services, etc.), sur le renforcement de la communication concernant les droits et les dispositifs de recours existants pour les femmes et sur le développement de relais ruraux et de réseaux sensibilisés et formés aux questions d’égalité (élus locaux, commerces de proximité, etc.).

Les cinq territoires ultramarins se verront attribuer une enveloppe globale de 50.000 euros. La date limite pour déposer une demande de subvention est fixée au 6 mai tandis que le comité de sélection national délibérera à la mi-juin. Le dossier de candidature doit être adressé, uniquement par voie électronique, à l’adresse drdfe@mayotte.gouv.fr. Pour tout renseignement, vous pouvez contacter Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité au 06.39.27.94.41 ou par email à taslima.soulaimana@mayotte.gouv.fr.

Prévention de la santé dentaire : le gouvernement promet un développement progressif

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Début mars, le député Mansour Kamardine (Les Républicains) alertait le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, sur la mise en œuvre à Mayotte du programme national de prévention bucco-dentaire. Dans le 101ème département, « seule la Mutuelle générale de l’Éducation nationale propose à ses assurés des consultations dans le cadre du programme M’T’dents ». Face à ce constat, les chirurgiens-dentistes ont déclenché en juin 2021 une réunion de concertation avec la caisse de sécurité sociale de Mayotte, qui annonçait à cette occasion de faire bénéficier les assurés sociaux mahorais de la politique nationale de prévention de la santé bucco-dentaire dans un délai de quelques semaines. Problème : c’est toujours le statuquo près d’un an plus tard.

Dans sa réponse au parlementaire, le gouvernement a apporté quelques précisions sur ce retard à l’allumage. Depuis 2018, la caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) attribue une dotation spécifique sur le fonds national de prévention, d’éducation, d’information en santé (FNPEIS) à la caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) pour des actions de prévention ciblée. En outre, elle accompagne également la CSSM, en lien avec l’agence régionale de santé (ARS), dans la montée en charge de certains programmes de prévention (santé buccodentaire M’T’Dents, dépistage du cancer…). La mise en œuvre des programmes de prévention du FNPEIS peut se faire progressivement en définissant une feuille de route avec la caisse de sécurité sociale de Mayotte afin de prendre en compte la capacité du système de soins mahorais à absorber ces nouvelles prestations (nombre limité de professionnels de santé libéraux et offre sanitaire principalement concentrée sur l’hôpital de Mamoudzou).

Ainsi, la caisse nationale d’assurance maladie avait envisagé, en liaison avec la CSSM et l’agence régionale de santé (ARS), de déployer en 2021 le dispositif M’T’Dents sur une première tranche d’âges. Néanmoins, en raison de la crise sanitaire, la mise en œuvre de ce programme a été décalée. Il est toutefois prévu que la Cnam reprenne prochainement contact avec la CSSM pour travailler sur la relance de ce projet. Par ailleurs, dans le cadre des décrets pris en application de l’ordonnance n°2021-1553 du 1er décembre 2021 relative à l’extension, à l’amélioration et à l’adaptation de certaines prestations de sécurité sociale à Mayotte, il est prévu d’étendre le champ d’application du FNPEIS à ce département. Cette application pleine et entière facilitera la définition de la feuille de route avec la Cnam, l’ARS et la CSSM et, par conséquent, le développement progressif de l’offre en prévention du FNPEIS sur ce territoire.

Agriculture : ouverture de la campagne PAC 2022

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La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam), le groupement de défense sanitaire (GDS) ainsi que le syndicat des Jeunes agriculteurs informent les agriculteurs que la campagne PAC 2022 pour les déclarations « surfaces » est ouverte depuis le vendredi 1er avril et est entièrement dématérialisée. Les dossiers de demande d’aides surfaciques doivent être déposés dans l’interface TELEPAC (https://www2.telepac.agriculture.gouv.fr/telepac/auth/accueil.action) au plus tard le 16 mai.

Les agriculteurs, qui souhaiteraient modifier au titre de la demande 2022 leur parcellaire déclaré en 2021, peuvent contacter dès à présent le GDS, le syndicat JA ou la Capam. Les exploitants ayant déjà effectué une déclaration l’an dernier disposent d’un code d’accès TELEPAC dont ils doivent se munir pour effectuer leur déclaration en 2022.

Afin de sécuriser la déclaration puis le paiement des aides, les pièces suivantes seront à présenter obligatoirement, avec les mêmes civilités, nom et prénom : copie couleur d’une pièce d’identité valide ou extrait de K-Bis si société, relevé d’identité bancaire valide (hors livret A), facture eau, électricité, téléphone ou autre justificatif de domicile daté de moins de trois mois, un numéro Siret agricole, un numéro de téléphone valide.

Escroquerie bancaire dit du piège de la mule

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Selon la police nationale, des escrocs sévissent à Mamoudzou depuis quelques jours ! Si vous êtes contacté, physiquement ou plus généralement sur les réseaux sociaux, par une âme charitable, vous proposant d’encaisser un chèque sur votre compte et de conserver en contrepartie du service rendu, un certain pourcentage de la somme, passez immédiatement votre chemin ! Il s’agit sans nul doute d’un chèque volé ou perdu et l’escroc a besoin d’une “mule” – vous – pour mener son arnaque.

N’acceptez jamais de chèque pour autrui, et évitez de communiquer vos coordonnées bancaires (RIB) à des inconnus. Ce faisant, vous risquez de devenir complice d’une fraude et de vous retrouver dans une très grande difficulté financière. Car bien évidemment, le margoulin vous demandera de lui virer tout ou une partie du montant du chèque avant de vous rétribuer…

En pratique, si vous êtes victime de cette arnaque, prenez immédiatement contact avec votre agence bancaire et contestez l’opération frauduleuse, faites également opposition sans délai et déposez plainte auprès des services de police ou de gendarmerie.

Élection présidentielle 2022 : quels projets de santé à l’heure de prendre le pouls démocratique ?

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À l’aube de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, Flash Infos et Mayotte Hebdo vous proposent chaque semaine un tour d’horizon des programmes des candidats à l’Élysée, en compagnie de certains de leurs soutiens mahorais. On a passé en revue les différentes propositions en matière de santé à deux jours du premier tour.

Les Mahorais et Mahoraises n’ont plus que deux jours pour faire leur choix parmi les douze candidats. Sujet d’inquiétude dans le département français le moins bien doté en médecins (l’Insee en recense 80 pour 100.000 habitants en 2018, quand La Réunion en compte 325 pour 100.000 habitants), la santé a été un thème régulièrement évoqué, surtout avec la crise sanitaire. Et les candidats ne s’y trompent, ils défendent tous une augmentation soit du nombre de lits d’hôpital soit une revalorisation du salaire des soignants, ou même les deux. 40.000 soignants pour Eric Zemmour (Reconquête !), 25.000 pour Valérie Pécresse* (les Républicains), 100.000 pour Jean Lassalle (Résistons !), même nombre pour Fabien Roussel (Parti communiste), 200.000 pour Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste), 100.000 infirmiers pour Yannick Jadot (Europe écologie – Les Verts), chacun y va de son chiffre. Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Jean-Luc Mélenchon* (Union populaire) promettent, eux, d’embaucher sans préciser combien. Anne Hidalgo (Parti socialiste) veut former 15.000 médecins par an, tandis que Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) est le seul à vouloir doubler les embauches dans un domaine particulier, la médecine scolaire.

Repeupler les déserts médicaux

Pour lutter contre le manque d’offres de soins selon les territoires, plusieurs prétendants à l’Elysée défendent l’idée de conserver une proximité avec les établissements de santé. Ainsi, Yannick Jadot estime qu’il faut « repenser l’offre de soins en fonction des territoires » et qu’il faut « quinze minutes entre un établissement de santé et chez soi ». Cette proximité est défendue aussi par le reste de la gauche et de l’extrême-gauche, dont font partie Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Anne Hidalgo et Fabien Roussel. Jean-Luc Mélenchon a chiffré également « de quinze à trente minutes » de voiture ou de transport collectif entre l’habitation et les services publics « essentiels » comme la santé.

La venue de médecins, une difficulté majeure à Mayotte, est aussi fréquemment abordée. Anne Hidalgo propose que la dernière année d’internat des futurs médecins se fasse dans les territoires sous-dotés. Ils deviendraient alors « des médecins assistants ». Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan préfèrent, eux, conditionner des bourses d’étude à la première installation pendant respectivement six et cinq ans dans les déserts médicaux.

Sur le thème du handicap, ces mêmes candidats veulent déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH). En effet, pour l’instant, le montant de cette aide dépend des revenus du conjoint ou de la conjointe. Déconjugaliser permettrait alors à chaque couple d’obtenir la même allocation.  Yannick Jadot et Fabien Roussel y sont aussi favorables. A droite, Valérie Pécresse veut créer un statut pour les aidants. Cela leur permettrait de négocier avec leurs employeurs du temps pour s’occuper de leurs proches. De son côté, Jean-Luc Mélenchon propose lui de revaloriser, comme Nicolas Dupont-Aignan, l’AAH.

Des mesures liées aux coronavirus

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Peu de candidats osent s’opposer à la vaccination.

L’actualité rattrape aussi la campagne électorale. Même si le virus est peu présent sur le territoire mahorais (le taux d’incidence était de 16 cas pour 100.000 habitants le 1er avril), difficile de ne pas prêter attention aux mesures proposées. Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Luc Mélenchon annoncent ainsi qu’ils veulent se débarrasser du pass sanitaire, mais ils conservent d’importantes nuances. Le premier, le polémiste, n’est pas opposé à la vaccination. Au contraire, il voudrait qu’elle soit renforcée pour les plus fragiles. Le second va jusqu’à prôner la suppression de l’état d’urgence sanitaire. Proche du mouvement anti-vaccin, il a d’ailleurs promis de nommer le sulfureux médecin Didier Raoult à la tête du ministère de la santé. Enfin, Jean-Luc Mélenchon a d’ores et déjà annoncé qu’il réintégrerait les soignants écartés à cause de leurs refus de se faire vacciner.

A gauche toujours, c’est plutôt la levée de brevets concernant les vaccins qui fait l’unanimité. Un moyen selon les candidats d’assurer l’accès aux populations les plus pauvres. Jean Lassalle, classé plus à droite, veut aller plus loin en levant les brevets pharmaceutiques, « afin de libérer les industries pharmaceutiques des lobbys ».

Pharmacie ou non, c’est sans doute avec un analgésique qu’il faudra choisir ce dimanche parmi toutes les propositions.

*Sollicités, les comités de soutien de ces candidats n’ont pu nous envoyer des textes regroupant leurs mesures.

 

Pour Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national

La crise sanitaire a révélé les insuffisances du système de soins à Mayotte et la vulnérabilité des patients souffrant de maladies chroniques et de comorbidités. En outre, les personnels soignants quittent en masse le département de Mayotte, car leurs conditions d’exercice se dégradent jour après jour : surcharge de travail pour compenser les sous-effectifs et un environnement économique et social très dégradé.

Aussi, élue présidente, Marine Le Pen fera voter une grande loi santé dotée de 20 milliards d’euros. Cette loi permettra de recruter en masse des personnels soignants pour combler les postes vacants et de mieux les rémunérer. Au moins 10.000 places supplémentaires seront ouvertes dans les Instituts de Formation en Soins infirmiers (IFSI) et les centres de formation d’aides-soignants. Il convient aussi de rappeler que dans le projet de de notre candidate, les mesures économique et sécuritaire à mettre en place à Mayotte, vise également à rétablir l’attractivité du 101ème département français.

Mayotte bénéficiera des investissements nécessaires pour la construction d’un second hôpital en Grande-Terre. Néanmoins, compte tenu de notre éloignement géographique de l’Hexagone, l’accès et l’usage de la télémédecine seront développés. Les agences régionales de santé (ARS) seront supprimées pour débureaucratiser le système de santé et le pilotage de la politique sanitaire sera rendu aux préfets.

Par ailleurs, le temps médical pourra s’accroître en élargissant certaines taches médicales aux pharmaciens, aux sage-femmes et aux infirmiers.

Enfin, l’État appuiera les collectivités locales de Mayotte pour qu’elles permettent aux habitants qui n’ont pas un accès régulier à l’eau de bénéficier enfin de ce service de première nécessité de manière pérenne.

Daniel Zaïdani, président du comité de soutien de Marine Le Pen à Mayotte.

 

Pour Emmanuel Macron, candidat de La République en marche

En 2017, Emmanuel Macron déclarait à propos de nos territoires ultramarins que les établissements hospitaliers y étaient dans une situation extrêmement difficile. C’est pour répondre à ce problème que son gouvernement a mis en place une politique spécifique d’investissement. Afin d’améliorer l’accès à la santé dans ces territoires lointains, frappés par des contraintes géographiques plus fortes que dans l’Hexagone, des investissements inédits ont été effectués dès 2017, renforcés dans le cadre de la crise sanitaire avec le Ségur de la Santé et le plan France Relance.

La santé en Outre-mer, c’est 1,3 milliard d’euros investis dans les hôpitaux et plus d’un milliard d’euros supplémentaire annoncé dans le cadre du Ségur de la Santé. C’est aussi la restructuration et la rénovation d’hôpitaux, comme à Mamoudzou avec un soutien à hauteur de 172 millions d’euros, ou encore le renforcement de l’offre de soins avec l’annonce de la construction d’un deuxième hôpital dans le sud de Mayotte.

Ces actions ont permis de remettre le système à flot. La pandémie du Covid-19 a montré qu’il est nécessaire de continuer à agir dans ce domaine et à apporter les transformations profondes nécessaires. Le chantier pour l’accès aux soins doit continuer sur sa lancée pour construire les solutions locales autour d’un objectif : assurer l’accès aux soins pour tous. Appuyer les médecins, avec des leviers à construire ensemble : assistants pour aider le médecin, possibilité pour les pharmaciens et infirmiers de réaliser davantage de prescriptions et d’actes de prévention… Un nouveau pacte entre l’hôpital et la médecine de ville, dont l’activité doit être mieux rémunérée. Nous pouvons garantir le meilleur accès aux soins pour tous, à une condition : construire les solutions avec les soignants et les patients, avec vous.

Les Jeunes avec Macron

Mélenchon et Le Pen en tête à Mayotte

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Selon les chiffres du questionnaire mené auprès des internautes de mayottehebdo.com, Jean-Luc Mélenchon (l’Union populaire) et Marine Le Pen (Rassemblement national) arrivent en tête des intentions de vote chez les personnes interrogées, loin devant Emmanuel Macron (La République en marche), Eric Zemmour (Reconquête !) et Valérie Pécresse (Les Républicains). Au niveau national, on retrouve le même trio de tête, dominé par l’actuel président de la République. Marine Le Pen, dans tous les sondages, reste la mieux placée pour accéder au second tour de l’élection présidentielle, tandis que Jean-Luc Mélenchon occupe la troisième marche du podium.

Le 101ème département français, à l’instar de nos voisins réunionnais, pencherait-il à gauche ? Si les intentions de vote de nos internautes ne sont absolument pas représentatives de l’intégralité de l’électorat mahorais, une tendance s’en dégage néanmoins. Jean-Luc Mélenchon, député La France insoumise et candidat pour la troisième fois à l’élection présidentielle, a récolté le plus de voix sur notre plateforme (31%). Au niveau national, l’homme de 70 ans enregistre également une belle dynamique dans les sondages (16,3%), sans pour autant pouvoir croire à la grande finale : le second tour.

Celle qui est donnée deuxième par les sondages nationaux (22,8%), comme dans le nôtre (29%), c’est bel et bien Marine Le Pen. La députée du Rassemblement national, qui jouit d’une forte cote de popularité sur l’île au lagon, espère de tout cœur son match retour contre Emmanuel Macron, après un rendez-vous manqué en 2017. Le candidat de la République en marche, lui, enregistre des scores extrêmement favorables dans les sondages nationaux (26,5%). Après une explosion des intentions de vote lors de l’invasion russe en Ukraine, l’actuel président de la République a vu sa courbe retomber, sans néanmoins remettre en question son statut de numéro 1 de l’élection présidentielle. À Mayotte, seuls 16,5% des personnes interrogées le plébiscitent.

Valérie Pécresse, qui peut compter sur un maillage efficace d’élus mahorais Les Républicains, n’enregistre pourtant que 4,5% des intentions de vote sur mayottehebdo.com, contre 8,6% en France. Dernier membre du quintet de « favoris », le chroniqueur Eric Zemmour enregistre peu ou prou le même score dont il est crédité dans les sondages nationaux (8% contre 9,7%). À noter la belle sixième place de Jean Lassalle chez nos internautes (2% contre 2,8% au niveau national), qui bénéficie certainement de quelques voix à la suite de son passage éclair à Mayotte.

 

Des programmes distribués à la dernière minute

melenchon-le-pen-en-tete-a-mayotteAlors que les programmes et professions de foi pouvaient être envoyés depuis le 28 mars, ils tardent à arriver jusque dans les boîtes aux lettres. Pourtant, la Préfecture de Mayotte confirme que « la mise sous pli a débuté vendredi matin pour s’achever mercredi après-midi ».

Prestataire pour l’Etat, la Poste doit assurer ensuite la distribution du courrier électoral, des enveloppes comprenant également des bulletins de vote. Celle-ci a commencé « dès mardi matin de cette semaine et se terminera avant le premier tour comme prévu », informe le service de communication de la préfecture. Pour ce qui est de la carte d’électeur, même sans l’avoir reçu, il est possible de se présenter dans son bureau de vote muni d’une pièce d’identité.

Un site à M’Tsapéré pour promouvoir la brique de terre compressée ?

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La brique de terre compressée, promue par l’association Art Terre, est adaptée à l’environnement mahorais.

Réunie ce jeudi 7 avril à l’occasion de son assemblée générale, l’association Art Terre veut poursuivre son développement et sa structuration pour donner toujours plus de visibilité et redynamiser la filière BTC (brique de terre compressée). Ainsi, les bénévoles envisagent de se doter d’un site de production et de formation sur le terre-plein de M’Tsapéré.

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Un lieu à M’Tsapéré consacré au matériau pourrait aider la filière à se faire connaître.

Cette année est cruciale pour la brique de terre compressée (BTC). Celle-ci est en passe d’obtenir la règle professionnelle auprès de l’agence qualité construction, une reconnaissance de plus pour ce matériau. Il s’agit que c’est une belle satisfaction pour l’association Art Terre qui ne souhaite pas pour autant s’arrêter en si bon chemin. Ainsi, elle envisage dans ses projets à venir de créer un site temporaire, ou même permanent, à proximité de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) à M’Tsapéré. « Ce serait un pas en avant vers le pôle formation », indique Vincent Liétar, l’un des deux membres démissionnaires.

Si la réflexion menée à l’occasion de l’assemblée générale organisée ce jeudi 7 avril serait de pouvoir analyser les terres issues des gros chantiers publics menés sur le territoire, à l’instar de la future zone d’aménagement concerté de Doujani, l’enjeu de posséder un tel espace serait de produire et de stocker de la BTC, mais aussi de faire monter en compétences les maçons et les producteurs. « Le savoir-faire, c’est crucial, c’est le moteur », insiste Dominique Tessier, architecte et co-auteur de « Construire en terre mahoraise », un ouvrage sorti en fin d’année dernière.

La voie de la professionnalisation

Mais un virage comme celui-ci ne se réalise pas en un claquement de doigts. Cela demande une véritable prise de décision et un certain chamboulement dans le fonctionnement de l’association. « Il est visiblement temps pour vous de passer vers une phase de professionnalisation. Votre solde 2022 (de plus de 45.000 euros) vous permet de l’envisager », suggère Arnaud Boudard, un employé de la DEAL, structure faisant partie des principaux financeurs de Art Terre. Se pose ainsi la question de monter des partenariats et de recruter un salarié. Ce qui induit « organisation » et « disponibilité » aux yeux de Vincent Liétar. Or, une telle embauche apparaît à ce jour comme indispensable dans le but de continuer à faire du lobbying pour la filière de construction en terre crue.

Un bel outil de communication

Autre avantage : ce site dédié permettrait de sensibiliser le grand public. « En vous installant à cet endroit, vous toucheriez 50% des actifs mahorais bloqués dans les bouchons le matin et le soir », fait remarquer Arnaud Boudard. Sans oublier le brassage de curieux qui pousseraient la porte pour passer une tête et s’informer ! C’est en tout cas la stratégie de communication envisagée. L’occasion de faire découvrir quelques modèles de production (arcs, murs, coupoles, maisons, etc.) et d’échanger sur certaines démarches en cours, comme le projet d’amélioration de l’environnement scolaire, le projet Lima (logement innovation Mayotte) en partenariat avec Action Logement ou le projet Toma dans le cadre du programme inter Outre-mer pour les bâtiments résilients et économes en énergie… « Ces projets pilotes seront le meilleur moyen pour véhiculer un message positif sur ce matériau », affirme Ibrahime Zoubert, membre du conseil d’administration de l’association. Quoi qu’il en soit, l’idée séduit dans son ensemble. Reste à la concrétiser pour définitivement couler les fondations de la filière de la brique de terre compressée.

Les élèves de Petite-Terre s’éveillent à l’art grâce à la nature

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L’artiste Sylvain Trabut a passé deux semaines à Mayotte pour y développer son univers peuplé de créatures fantastiques.

Clap de fin pour la résidence artistique de Sylvain Trabut à Mayotte. Mercredi 6 avril, avait lieu le vernissage de l’exposition “Invente ta créature fantastique”. Pendant plus de deux semaines, l’artiste originaire du Gers n’a pas cessé de créer et de partager sa passion pour les figures miniatures qu’il réalise à partir de matériaux glanés au cours de ses balades.

Tout droit sortis d’un conte de fée, les personnages inventés par les élèves de Dzaoudzi-Labattoir fascinent. Encadrés par l’artiste Sylvain Trabut et Thomas Aymeric, professeur d’arts plastiques, les écoliers ont donné vie aux matériaux qu’ils foulent chaque jour sans même les apercevoir. Feuilles, branches, brindilles ou encore déchets plastiques, entre les mains des collégiens, mais aussi des CM1 et CM2 scolarisés en Petite-Terre, un monde merveilleux ouvre ses bras.

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Les CM1 et CM2 se sont approprié la nature mahoraise au contact de l’artiste.

Dans la salle polyvalente du collège Boueni M’Titi, professeurs, enfants et parents se pressent pour venir observer ces curieux personnages. Roussette, tangue, chèvre, silhouette humanoïde, l’imagination des jeunes artistiques leur permet d’inventer des créatures loufoques à qui il ne manque que la vie.

Développer des compétences naturalistes

D’abord émerveillés par les pommes de pain et autres matériaux naturels emmenés par l’artiste de métropole, les enfants ont également appris à découvrir la nature qui les entoure.

“Nous sommes allés, guidés par l’office national des forêts (ONF), dans la forêt de Dapani afin de montrer aux élèves la richesse de la biodiversité mahoraise”, explique Aileen Bar, professeur de sciences de la vie et de la terre et référente E3D (Établissement en démarche globale de développement durable) au collège de Dzaoudzi-Labattoir. Pour les éco-délégués qui ont participé activement à ce projet, l’objectif était double : développer leur capacité artistique mais aussi leurs compétences naturalistes.

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Les matériaux trouvés au fil des balades ont permis de donner naissance à une exposition.

L’aventure “Invente ta créature fantastique” a permis aux élèves de “sortir de leur zone de confort”. Glaner des pousses ou encore des graines, apprendre de quel arbre tout cela provient, prendre conscience de la pollution des espaces naturels ou même aller sur Grande-Terre pour la première fois de leur vie, cette expérience présente un intérêt pédagogique non négligeable pour les professeurs. “À la suite de l’exposition nous pourrons aisément réinvestir en cours de SVT les connaissances abordées sur le compostable ou encore la dispersion des graines et des végétaux qui sont des éléments du programme scolaire », affirme Julie Frances, professeur de sciences de la vie et de la terre, à l’origine de trois classes environnement au sein du collège Bouéni M’titi.

“Un moment touchant”

Partir d’éléments ramassés à même le sol et les transformer en un ami imaginaire, voilà qui a passionné les enfants. “J’ai vécu ici des moments très touchants”, confie Sylvain Trabut, “après avoir créé leur petits personnages, les élèves les ont mis en scène dans l’arboretum de l’école. Certains leur parlaient ou se sont pris en photo avec eux.” Un pari réussi pour ce passionné de la nature qui narre au quotidien sur ses réseaux sociaux les aventures de ses compositions. Un bon moyen de se mettre à distance du quotidien et de regarder vivre ces drôles de petites bêtes… réelles ou fictives dans la biodiversité exceptionnelle de l’île aux parfums.

« Ces jeunes se sentent inutiles parce qu’ils n’ont aucune perspective »

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Différents acteurs de la prévention de l'enfance étaient réunis lors de l'atelier "Comment je fais moi pour exister", le mercredi 6 avril, dans le cadre du colloque "Les conduites à risque à l'adolescence'' à la MJC de Combani.

Le phénomène de bandes se retrouve à l’origine de nombreux problèmes à Mayotte. Souvent constitués de jeunes adultes, ces groupes sont perçus par certains comme les principaux responsables du climat de violence qui émaille l’île aux parfums. La Maison des Ados 976 (MDA) de Mlezi Maoré s’est penchée sur la question lors de son colloque qui s’est terminée ce mercredi 6 avril.

Manque de reconnaissance, vulnérabilité, pauvreté… Les raisons pour lesquelles les jeunes Mahorais rejoignent des bandes sont pléthores. Pour entrer dans le vif du sujet, ce mercredi 6 avril, les intervenants du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Petite-Terre ont ouvert l’atelier thématique, « Comment je fais moi pour exister ? », par une petite représentation théâtrale. À la fois touchante et criante de vérité, la scénette a permis à tous les participants de situer la misère sociale dans laquelle vit une partie de la jeunesse du 101ème département français.

« Lorsque l’on demande à ces jeunes quels sentiments les habitent au quotidien, les mêmes termes reviennent continuellement », témoigne Lise Martinez, éducatrice spécialisée et employée du secteur prévention spécialisée au sein des Apprentis d’Auteuil Mayotte. « Isolement social », « prison à ciel ouvert », « injustice », « manque d’infrastructures », « stigmatisation », autant de maux du quotidien verbalisés par ces adolescents qui se cherchent une place dans la société.

« Des préjugés dans les deux sens »

« On entend souvent les jeunes des quartiers parler de ceux d’en bas », explique Asma* médiatrice sociale. Que ce soit à Mamoudzou Nord, Mamoudzou Sud ou Petite-Terre, les habitations les plus précaires se trouvent à flanc de colline et s’opposent aux plus aisés, mais aussi aux institutions en contrebas. “Ces jeunes se sentent exclus de la communauté. Ils ont un sentiment d’inutilité car pour beaucoup d’entre eux ils n’ont aucune perspective », témoigne celle qui va chaque semaine à la rencontre des adolescents. En effet, après le baccalauréat beaucoup d’adolescents tombent dans l’oisiveté, n’ayant pas les papiers nécessaires pour trouver un emploi ou une formation.

« Il y a des préjugés dans les deux sens », ajoute Abdallah*, éducateur spécialisé au sein de l’association Meso, « Pour une grande part de la population, jeune rime avec délinquant. » Cette idée est donc à déconstruire pour le professionnel qui se retrouve confronté au regard des habitants. « La population subit tellement qu’elle considère que la seule solution réside dans l’intervention de la police ou de la gendarmerie. Mais pire encore, elle pense que l’on cautionne les méfaits commis par les adolescents car on tente de leur venir en aide », explique le travailleur socio-éducatif, rappelant que son travail est d’insérer ces jeunes dans la société plutôt que de les rejeter.

Comment sortir de ce cercle vicieux ?

Comme dit l’adage, l’union fait la force, et en bandes, les jeunes se sentent moins vulnérables. « Ils recherchent du respect, de la confiance, une reconnaissance et même une protection », commente Lucie Kiledjian, psychologue clinicienne à la Maison des Ados de Mlezi Maore. En pleine quête d’identité, beaucoup d’adolescents se retrouvent confrontés à de nombreuses frustrations. À Mayotte, celles-ci peuvent être liées à leur contexte social, familial, leurs origines, mais de plus en plus, la violence s’institutionnalise et les acteurs du médico-social peinent à l’expliquer. « En tant qu’assistante sociale scolaire, je me rends compte que même des jeunes, scolarisés, de nationalité française et qui dorment avec un toit sur leur tête se mêlent à ces bandes », confie Noussa*. Un phénomène qui pourrait s’expliquer par un laissé aller éducatif et un déterminisme que subiraient ces enfants confrontés à la violence dès leur plus jeune âge.

Mais alors, scolarisé ou non, en difficulté ou pas, quelle solution pour les adolescents mahorais ? Les acteurs présents lors de ce colloque s’accordent à dire que la route est encore longue et qu’il faut dès à présent co-construire un projet global d’accompagnement. Créer un sentiment identitaire positif qui valorise Mayotte et ses spécificités sans tenter sans cesse d’envier ou de s’opposer à son voisin. Un objectif louable, mais qui sait combien de temps encore les bandes rivales continueront de s’affronter à l’ombre des baobabs…

*Les noms ont été modifiés

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes