Dans le cadre de l’organisation des 12èmes jeux de la CJSOI à l’île Maurice en décembre 2022, la direction régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports lance un appel à candidature pour la préparation et la sélection des jeunes pour les concours culturels.
La CJSOI est une commission intergouvernementale régionale composée de sept îles/pays membres (Comores, Djibouti, Madagascar, Maurice, Mayotte, Réunion et Seychelles). Le but ? Promouvoir l’amitié et la fraternité entre les jeunes des pays membres et favoriser le développement de la coopération régionale, du sport et de la jeunesse par le biais d’échanges de jeunes et de sportifs âgés de moins de 18 ans provenant des pays membres, et d’actions de formation de cadres.
Pour ces jeux de la CJSOI, le comité organisateur des jeux a mis en place une série d’activités pour les jeunes qui se veut être le reflet de la culture et de l’art des pays membres. Ceci, dans le but de faire découvrir le talent culturel et artistique des jeunes venant de cette partie du monde. Le but ultime étant l’échange culturel en faisant la promotion de la culture à travers les jeunes de l’océan Indien. Pour la première fois, les « concours culturels » qui est la nouvelle formule du volet jeunesse comprendra une activité compétitive au même titre que les compétitions sportives, l’E-sports, en plus de l’assemblée des jeunes et du spectacle musicale.
Initialement prévue du 16 au 25 juillet 2021, les 12èmes jeux de la CJSOI ont été reporté du 4 au 11 décembre 2022. Pour participer, il faut que les jeunes et les encadrants soient natifs de l’île et de nationalité française, soient présentés par une association de jeunesse reconnue par la DRAJES, soient âgés de plus de 14 ans et de moins de 18 ans
L’appel à candidature est lancé jusqu’au 30 avril. La sélection des jeunes devra se faire avant le 30 juin, date qui correspond à l’engagement quantitatif aux jeux. L’engagement nominatif définitif sera à envoyer le 16 août. Pour toute aide, information, vous pouvez contacter Atua Attoumani par email à drajes976-vieasso@ac-mayotte.fr ou par téléphone au 06.39.73.38.46.
Si vous réalisez votre déclaration de revenus 2022 par Internet, vous avez jusqu’au mercredi 8 juin. Autrement, vous devez l’envoyer dans la boîte aux lettres du centre des finances publiques de Boboka à Mamoudzou au plus tard le jeudi 19 mai. Sous réserve de validation par les services et en fonction du canal utilisé, votre avis d’imposition sera disponible sur votre compte usager à compter d’une date comprise entre fin juillet et début septembre.
En déclarant par internet, vous bénéficiez d’une estimation immédiate de votre impôt et d’un avis de situation déclarative ; vous disposez d’un accusé de réception vous assurant de la prise en compte de votre déclaration ; vous n’avez pas à vous déplacer ; vous pouvez gérer votre prélèvement à la source dès votre déclaration signée. Après avoir signé votre déclaration en ligne, vous pourrez, jusqu’à la date limite de déclaration, modifier cette dernière. Après réception de votre avis d’impôt, vous pourrez encore utiliser le service « Corriger ma déclaration en ligne » via votre espace particulier, et ce, dès l’ouverture du service et jusqu’à mi-décembre.
Attention : les données et montants pré-remplies sur votre déclaration, et notamment celles en lien avec votre état civil et votre situation de famille, vos revenus de toute nature, vos réductions et déductions, vos prélèvements et acomptes contemporains prélevés à la source (PAS) doivent être vérifiés, complétés et corrigés s’il y a lieu, avant validation en ligne.
Le 8 avril dernier, à l’aéroport de Pamandzi, les agents de sûreté détectent de la résine de cannabis dans le sac à dos d’un passager à destination de La Réunion. Les vérifications faites par les douaniers confirment le produit pour une quantité de 6.15kg avant de découvrir 14.105 autres kilos dans son bagage en soute.
Au cours de l’enquête diligentée par la brigade territoriale autonome (BTA) de Pamandzi avec le concours de la section de recherche (SR) de Mamoudzou, une perquisition est opérée au domicile de l’intéressé avec l’appui d’une équipe cynophile et permet de saisir une somme de 6.150 euros en numéraire qui, recoupée avec les investigations techniques, contraint le mis en cause aux aveux.
Le 11 avril, à l’issue de sa garde à vue, le mis en cause a été présenté aux magistrats du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Il a fait l’objet d’une incarcération à la maison d’arrêt de Majicavo dans l’attente de son jugement qui est programmé pour le 13 juin prochain.
Seul l’ATR, qui peut transporter 64 passagers, a l’autorisation de voler vers Madagascar.
Après deux ans d’attente, le premier vol Ewa Air atterrira sur le tarmac de l’aéroport de Majunga, ce vendredi. Un soulagement pour la compagnie aérienne qui n’a le droit, pour le moment, qu’à un vol par semaine pour cette destination, un autre pour Nosy Be et très prochainement un troisième vers Diego-Suarez. La Tanzanie sera elle de nouveau sur les plans de vol au départ de Mayotte, le samedi 30 avril.
La reprise du trafic vers la Grande Ile ne pourra se faire qu’en douceur en ce mois d’avril. L’Etat malgache, qui a annoncé il y a plusieurs semaines déjà la réouverture de ses frontières, temporise en limitant les vols vers son territoire. Pour Mayotte, la seule compagnie habilitée à faire le trajet, Ewa Air, s’attend à redécoller ce vendredi vers Majunga, mais à raison d’une fois par semaine seulement. « Les vols vers Nosy Be reprennent aussi ce dimanche. Là aussi, il y aura un vol par semaine », indique Ayub Ingar, impatient de « relancer la machine ». Le directeur de la compagnie Ewa Air évoque même « un soulagement » pour lui et son personnel, Madagascar représentant la majorité de son trafic habituellement. Troisième destination malgache de la compagnie, l’aéroport de Diego-Suarez n’est pas encore ouvert. Mais le directeur évalue à « une ou deux semaines » l’attente. « Ils sont en train de sécuriser l’aéroport. Ça fait deux ans qu’il n’a pas servi », rappelle-t-il. Les liaisons s’opéreront alors chaque vendredi.
La fréquence n’est pas la seule contrainte imposée par Madagascar. « Seul l’ATR, qui a 64 places, a été autorisé », concède le gérant d’Ewa. Ces réouvertures s’accompagnent également de mesures pour éviter une nouvelle propagation du coronavirus (voir ci-dessous), tant côté malgache que français. Ainsi, même si le pays voisin n’exige pas de schéma vaccinal complet, ce dernier est demandé par les autorités françaises à l’enregistrement et à l’embarquement. Et le motif impérieux (personnel ou familial, motif de santé relevant de l’urgence ou motif professionnel ne pouvant être différé) reste de rigueur pour les non-vaccinés.
« Nos tarifs sont les mêmes qu’avant la crise »
L’attente provoquée par la fermeture des frontières va-t-elle avoir une incidence sur les prix des billets ? Ayub Ingar assure que non. « Nos tarifs sont les mêmes qu’avant la crise », fait-il remarquer. A une exception près toutefois, le billet d’avion est soumis à pas mal de taxes. « C’est 60% à 70% du billet », précise-t-il. Et celles-ci sont en augmentation au grand désarroi des professionnels du secteur. « Toutes les compagnies utilisant la plateforme de Pamandzi ont fait une demande auprès de l’aéroport pour geler les tarifs. Celui-ci n’a pas voulu. Une lettre a donc été envoyée la direction générale de l’Aviation civile (DGAC). Nous n’avons pas eu de réponse pour l’instant », constate le directeur, qui espère une fréquence également plus importante pour les vacances d’été.
Autre pays de nouveau accessible, la Tanzanie accueillera son prochain vol Ewa Air, le 30 avril prochain.
Covid-19 : des règles différentes entre Madagascar et Mayotte
Alors que les lignes s’ouvrent vers Madagascar ou la Tanzanie (pays classés en zone verte), la préfecture de Mayotte précise le protocole à suivre en raison de la crise sanitaire.
Les voyageurs vers ces destinations ayant un schéma vaccinal complet doivent présenter des pièces prouvant leur schéma et faire valoir un test PCR négatif de moins de 72h ou un test antigénique négatif de moins de 48h. Des contrôles ont lieu à la fois à l’enregistrement et à l’embarquement à l’aéroport de Pamandzi.
Dans les aéroports malgaches, c’est le test PCR négatif de moins de 72 h qui prévaut à l’arrivée. Toutefois, un test antigénique (payant) à faire sur place et une lettre d’engagement sont de surcroît demandés. En cas de résultat positif, un confinement de 7 jours sera à respecter dans un hôtel agréé.
Pour les voyageurs non-vaccinés, il faut également se plier aux mêmes tests. Attention toutefois, il faudra se munir d’un motif impérieux (personnel ou familial, motif de santé relevant de l’urgence ou motif professionnel ne pouvant être différé) dans le cadre d’un retour prochain à Mayotte.
Concernant la Tanzanie, sur place, si le schéma vaccinal n’est pas complet, c’est également le test PCR négatif de moins de 72 h qui est demandé. Et comme pour Madagascar, un motif impérieux devra être obligatoirement présenté au retour pour les personnes non vaccinées.
L’association d’Ernestine Bakobog, Autisme Mayotte, suit 250 enfants et jeunes adultes sur l’île.
Autisme Mayotte continue son combat pour améliorer la prise en charge quotidienne des enfants et des jeunes adultes autistes sur le territoire. Si plusieurs projets structurants sont en cours de réalisation, le nombre de places disponibles reste insuffisant. Entretien avec la directrice de l’association, Ernestine Bakobog.
Flash Infos : À l’occasion de la journée internationale de sensibilisation à l’autisme, vous avez organisé quatre événements entre le 28 mars et le 9 avril. Quel bilan tirez-vous de ces différents rendez-vous ? Et quelle rencontre vous a particulièrement marquée ?
Ernestine Bakobog : Le bilan est positif par rapport aux retours des participants, qui en redemandent. Ils veulent renouveler les colloques sur l’autisme parce qu’il s’agit d’un sujet très complexe à Mayotte… Les parents ont besoin aussi bien d’informations que de formations. Certains ne savent pas vers quelles structures se diriger pour détecter les troubles du spectre de l’autisme. Actuellement, nous sommes submergés par le nombre d’appels des familles et des professionnels de santé, cela veut dire que ces événements ont eu un impact, même s’il reste beaucoup à faire !
L’intervention de l’agence régionale de santé (ARS), qui nous accompagne depuis le début, nous a beaucoup émue, tout comme celle de Josef Schovanec. La présentation de l’accompagnement des jeunes adultes et des adolescents dans la découverte du corps et de la sexualité et celle des ambassadeurs de l’autisme au lycée de Kahani ont également énormément marqué les esprits. Par rapport à ces derniers, ils participent à l’inclusion de huit enfants autistes depuis 2019 à travers l’organisation d’activités sportives tous les mercredis. Au sein de leur établissement, ces élèves aident et vont vers. Ils ont pour mission de convaincre les familles à agir et de nous les orienter.
FI : Le 1er juin dernier, l’association pointait du doigt l’absence de structures spécialisées sur le territoire… Avez-vous pu avancer sur certains projets avec les autorités compétentes, comme la création d’une plateforme de dispositifs intégrés IME-Sessad ?
E.B. : L’accueil de jour est opérationnel depuis septembre 2021. Avec seulement huit places disponibles, il se retrouve déjà saturé. Dans ces conditions, un jeune ne peut s’y rendre cinq jours par semaine, nous sommes dans l’obligation de mettre en place un système de rotation… Pour ce qui est du centre de diagnostic et de ressource autisme, l’appel à projet est attribué. Il reste la mise aux normes des locaux de Doujani, avant d’envisager son ouverture d’ici deux ou trois mois. Cela sera une avancée énorme par rapport au fait que nous dépendions jusque-là de La Réunion.
Du côté des structures présentes sur le territoire, tout reste à faire ! Nous n’avons que deux instituts médico-éducatif, dans lesquels seulement 20% des places sont réservés pour les autistes ! Forcément, nous avons besoin d’avoir davantage accès aux accueils de jour, aux IME, aux services d’éducation et de soins spécialisés à domicile (Sessad), mais aussi aux écoles maternelles et élémentaires.
FI : Face à ce déficit d’infrastructures, de nombreux parents préfèrent quitter le territoire pour se rendre en métropole et ainsi jouir d’établissements adéquats. Que faites-vous pour accélérer la prise en charge des enfants atteints d’autisme ?
E.B. : Nous comprenons très bien leur position, même si certains parents rétropédalent et reviennent à Mayotte à la suite de l’ouverture de plusieurs IME. Toutefois, un autre problème se pose : la prise en charge des élèves sortis de l’école à l’âge de 16 ans. Les jeunes adultes sont laissés pour compte ! Il n’existe ni dispositifs pour leur insertion professionnelle ni entreprises adaptées…
Face à ce constat, nous ne baissons pas les bras. Au contraire, nous continuons à poser les diagnostics dès que possible et à collaborer avec la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Il faut que les officiels prennent conscience des besoins. Nous partons du principe que si beaucoup d’enfants sont orientés vers des structures inexistantes, ils bougeront ! En attendant, nous faisons notre possible pour les accompagner dans le cadre d’activités de jardinage pour leur permettre d’intégrer des codes sociaux, d’être autonomes et ainsi de se mélanger avec des « valides ». À partir du moment où nous commençons à avoir des adultes qui peuvent travailler dans un champ ou dans un jardin, nous démontrons aux autorités compétentes leur employabilité dans tel ou tel domaine.
FI : La dernière étude de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) recense pas moins de 1.500 autistes recensés à Mayotte. Comment analysez-vous ce chiffre ?
E.B. : Au sein de l’association Autisme Mayotte, nous suivons 250 enfants et jeunes adultes. C’est très compliqué, ne nous le cachons pas ! Si nous considérons que le territoire recense 300.000 habitants, il y aurait environ 6.000 autistes. Cela représenterait non plus 0.7, mais 2% de la population totale… Et chaque année, 200 nouveau-nés développent des troubles du spectre de l’autisme : c’est tout simplement énorme. D’ici cinq ans, nous serons le département avec le plus d’enfants autistes en France.
Volamena et Nayimina, étudiantes à Mayotte et habituées de la maison des étudiants.
Au sein du département le plus jeune de France, l’orientation socioprofessionnelle se pose comme un véritable défi. Infirmière, mécanicien, restaurateur… Certains ont depuis leur plus jeune âge une idée bien précise de leur avenir. Mais pour ceux qui tâtonnent davantage, pas de panique, la maison des étudiants de l’Association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM), située à Dembéni, est là !
« Aider les jeunes à être autonomes, voilà notre objectif », affirme Moinecha Saïd, stagiaire au sein de la maison des étudiants de l’Association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM). Chaque jour la structure accueille une quinzaine d’étudiants. Conseils, documentation, espace de travail et connexion gratuite à un réseau wifi, plusieurs services sont mis à disposition. Abdallah Hafez, animateur relais, rencontre au quotidien les jeunes Mahorais. « Nous tentons d’apporter aux étudiants de la tranquillité dans un espace sécurisant non loin du centre universitaire », explique-t-il.
Implanté à Dembéni, le lieu où il travaille se pose comme un partenaire de la réussite de la jeunesse mahoraise. « Quand un jeune arrive, nous devons tout d’abord évaluer avec lui son parcours, ses attentes, ses compétences afin de l’orienter vers une formation », détaille Moinecha. Passionnée par son parcours en alternance, la jeune fille prend très à cœur son nouveau rôle de conseillère en insertion socioprofessionnelle : « Mon rôle n’est pas de forcer, mais de donner des pistes aux jeunes pour que le choix de métier vienne d’eux-mêmes ».
Un rôle qui ne fait que s’accroître
Abdallah Hafe est animateur Relais AEJM au sein de la structure.
Son collègue Abdallah Hafez coordonne les animations et se tient à la disposition des étudiants pour toutes sortes de conseils. « On dialogue au quotidien avec le public que l’on accueille pour s’adapter à leurs besoins », explique le Mahorais. Même la disposition des locaux est faite pour répondre aux attentes des élèves. « Ici, on a de la place pour travailler, des ordinateurs, des tableaux pour les travaux de groupe. Ce lieu est nécessaire pour pallier le manque de place dans la bibliothèque universitaire », témoigne Lina, étudiante en master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF).
Avec la vie étudiante qui se développe à Mayotte, le rôle de la maison des étudiants dans l’orientation prend de plus en plus d’importance, estime Abdallah : « Nous avons besoin de compétences et de personnes dynamiques qui veulent travailler dans l’intérêt de notre communauté ». Comme lui, Moinecha affirme avec son parcours qu’un avenir professionnel est possible à Mayotte. Elle en veut pour preuve son objectif de vie. « Mon souhait est de me construire une carrière ici pour faire avancer mon île », confie la stagiaire.
Et même si le panel de formations reste encore réduit, les parcours post-baccalauréat se multiplient à Mayotte. De quoi assurer l’avenir de la maison des étudiants qui accompagnent jour après jour de plus en plus de jeunes.
Cette décision de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm), ne concerne que l’affrètement et la location des monomoteurs pour des fins commerciales. La compagnie Int’Air Ile qui possède son propre un monomoteur peut en revanche continuer à travailler.
Le bruit courrait depuis un moment. Mais c’est désormais chose faite. Les monomoteurs ne peuvent plus effectuer des vols commerciaux sur le territoire comorien. Ainsi en a décidé le gendarme du transport aérien. Dans une décision publiée ce 12 avril, l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) a officialisé la mesure. » La présente décision a pour objet d’interdire en Union des Comores tout contrat de location ou d’affrètement des avions monomoteurs en transport commercial passagers« , annonce le directeur de l’Anacm Nassur Ben Ali. C’est-à-dire les monomoteurs peuvent seulement faire l’objet de location ou affrètement pour d’autres missions. Deux mois après le crash du monomoteur de la compagnie Ab Aviation, la sortie d’une telle mesure donne lieu à de nombreuses interprétations. Est-ce que cela signifie que la fabrication de l’appareil y était pour quelque chose dans l’accident survenu le 26 février au large de l’île de Moheli et qui a coûté la vie à 14 personnes ? Difficile de donner une réponse puisque l’enquête ouverte pour élucider les causes du drame semble au point mort. Du côté du ministère des Transports pourtant, on ne nie pas l’existence d’un lien entre le crash et cette interdiction. » Les monomoteurs doivent suivre un itinéraire spécial, mais les transporteurs comoriens ne le respectent pas pour des raisons économiques« , soufflera une source du ministère comorien des transports. De son côté, l’Anacm n’a toujours pas donné d’explications sur les raisons qui l’a poussé à interdire les vols commerciaux à bord des monomoteurs. Mais cela n’a pas empêché des spécialiste du domaine de donner leurs avis. Parmi eux, Ezi-eldine Youssouf. Ancien directeur technique de l’Anacm, cet expert en aéronautique fait partie de ceux qui ont salué la nouvelle mesure. S’il reconnait que techniquement les monomoteurs répondent aux normes internationales et sont reconnus partout, ce dernier estime par contre qu’ils ne sont pas adaptés pour un pays comme les Comores. » Imaginez un vol décolle de Moroni à destination de Mutsamudu et qu’en plein vol une panne de moteur survienne. Si c’est un bimoteur, le pilote n’aura qu’à se servir du second moteur pour atterrir en urgence. Par contre pour un monomoteur il sera difficile de faire demi-tour ou se poser urgemment en rejoignant les cotes. Et puisqu’on ne possède pas de dispositifs de recherches et de sauvetages il vaut mieux interdire les mono pour réduire la probabilité des accidents« , plaide cet expert qui par ailleurs collabore avec Rkomor, un des compagnies qui assurent le transport domestique.
Fuir les responsabilités
Pour le moment, seule une compagnie comorienne exploite les monomoteurs : Int’Air Île. Mais un haut responsable de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie a assuré que la décision l’épargnera. » On n’interdit pas les monomoteurs pour le moment mais plutôt la location pour transport commercial de passagers. Int’Air Île peut continuer à exploiter le sien« , a clarifié cette source autorisée de l’Anacm. Certes les appareils d’Int’Air Île, dirigée par Seffoudine Inzoudine ne seront pas cloués au sol, mais personne ne doute que les répercussions de cette décision se feront encore ressentir surtout en raison du psychose qui règne depuis le crash du vol d’Ab aviation. Déjà, avant que cette mesure ne tombe, Int’Air Île était confrontée à une sorte de rejet de la part de la population. L’appareil ne transportait que le ¼ des passagers. Ainsi, pour limiter les pertes financières, la direction n’a eu d’autre choix que d’interrompre la circulation du monomoteur, loué pour combler le vide laissé par l’envoi en Afrique du Sud de son principal avion pour maintenance. Même si son Cessna caravan 208 revenait, Int’Air Île va-t-elle pouvoir remonter la pente ? Seul l’avenir nous le dira. Pour certains en tout cas, pointer du doigt le monomoteur est un moyen pour les autorités de fuir leurs responsabilités, elles qui n’ont pas été capables de porter secours aux passagers faute de moyens. Faut-il rappeler que jusqu’à présent les mauvaises conditions météorologiques sont considérées comme la raison du crash du vol d’Ab Aviation ?
Dans le cadre de l’enveloppe complémentaire de 134 millions d’euros au titre du programme opérationnel 2014-2020 des fonds européen de développement régional (Feder) et fonds social européen (FSE) (REACT EU), l’appel à projets publié le 17 septembre 2021 est ainsi modifié : l’avenant n°2, publié le 31 mars 2022, repousse la date limite de fin de candidature pour les porteurs de projet au 30 juin 2022. De plus, la date limite de fin d’exécution du projet, initialement fixée au 31 décembre 2022, est reportée au 30 juin 2023.
Pour mémoire, sont éligibles au présent appel à projets : les collectivités territoriales, le groupement d’intérêt public formation continue et insertion professionnelle (GIP FCIP) de la région académique de Mayotte, le centre universitaire de formation et de recherche, les établissements scolaires de premier et second degrés du territoire. Le détail de cet appel à projets et de ses modifications peut être consulté sur https://europe-a-mayotte.fr/projets-dinvestissement-en-faveur-dune-relance-verte-numerique-et-resiliente-a-mayotte.
Par ailleurs, le GIP « L’Europe à Mayotte » lance l’appel à projets qui s’inscrit dans l’axe 16 REACT EU du programme opérationnel Feder-FSE sur la période 2014-2020. Doté d’une enveloppe de 19.2 millions d’euros, il a pour objectif de soutenir financièrement tout projet pouvant atténuer les conséquences de la crise économique en mettant en place des actions contre la montée du chômage et de la pauvreté, notamment en facilitant l’accès à la formation et à l’emploi, en renforçant les compétences des publics en recherche d’emploi et en accompagnant la digitalisation des activités professionnelles. Sont concernées les opérations ayant démarré après le 1er janvier 2020 et qui ne sont pas terminées au moment du dépôt de la demande. La durée prévisionnelle de réalisation du projet ne doit pas aller au-delà du 31 mars 2023. La date limite de dépôt de candidature à cet appel à projets est le 8 juillet 2022 à 23h, heure de Mayotte. Le détail de cet appel à projets peut être consulté sur https://europe-a-mayotte.fr/appel-a-projets-react-eu-volet-fse.
Le député LR Mansour Kamardine a interpellé le gouvernement concernant le prix du gaz à Mayotte qui augmente plus qu’ailleurs, la sécurisation de l’approvisionnement en énergie, et la préservation et la replantation des forêts.
Ainsi, il s’interroge sur le différentiel des prix de la bouteille de gaz de 12kg : 22.96 euros à La Réunion contre 29 euros dans le 101ème département au 1er avril, soit un surcoût de +26.31%. Le parlementaire demande ce que le ministre des Outre-mer entend « mettre en œuvre pour réduire » cet écart et aussi s’il va « décider d’une inspection des services de l’État sur les coûts d’importation des hydrocarbures par les opérateurs économiques ainsi que leurs marges sur ses produits ».
Par ailleurs, au vu de la période de troubles internationaux, de tension sur le transport maritime et sur les marchés internationaux des hydrocarbures, Mansour Kamardine souhaite des informations sur la réglementation applicable à Mayotte en matière de stock de sécurité pour l’essence, le gasoil, le gaz et le kérosène, mais aussi sur l’état actuel des stocks par matière et leur correspondance en durée de résilience.
Enfin, le député veut connaître les actions, l’agenda et les financements dédiés à la préservation de la biodiversité de la flore à Mayotte, la replantation par des espèces endémiques, l’activation de la réserve naturelle nationale des forêts, le soutien aux organisations non gouvernementales actives comme Les Naturalites… Il suggère la mise en œuvre d’une double compensation environnementale, telle que prescrite par l’article 29 de la proposition de loi n°5208 du 5 avril 2022 de programmation relative à la sécurisation, à l’égalité sociale, au rattrapage et au développement durable de Mayotte, qui consiste en la création ou la réhabilitation d’espaces naturels terrestres, marins et de marais maritimes (mangroves) d’une superficie double de celle des atteintes à l’environnement nécessaire aux aménagements collectifs et aux projets économiques d’intérêt collectif. « Ainsi, chaque hectare pris à la nature engendrera-t-il deux hectares rendus à la nature, à l’environnement et à la biodiversité », se questionne-t-il.
Dans un communiqué, le président du Département, Ben Issa Ousseni, explique qu’il lui semble important « d’entendre ce que les deux finalistes [à l’élection présidentielle] ont à proposer pour Mayotte, avec un engagement écrit précis de chacun sur la réalisation de la piste longue, sur le port de Longoni et sur la nécessaire convergence des droits sociaux ». Si le chef de l’exécutif préfère ne pas donner de consigne de vote personnelle pour l’un ou l’autre des candidats, il invite les Mahorais à se mobiliser et à aller voter « pour manifester avec force leur attachement de toujours à ce rendez-vous démocratique important qu’est le scrutin présidentiel ». « Au-delà des appartenances et des clivages, je pense qu’il nous appartiendra, demain, de travailler avec le futur chef de l’État, pour construire et développer Mayotte, pour que voit le jour une loi Mayotte plus juste et plus complète », précise-t-il, avant de se projeter en direction des élections législatives, qui « constitueront, dans la foulée de ce scrutin, une autre étape importante pour confirmer ou pas la majorité nécessaire au fonctionnement des institutions sous la Vème République ».
La cour d’assises des mineurs doit statuer le rôle des huit accusés dans l’expédition punitive d’un jeune de 22 ans, dans un quartier de Kawéni.
Un règlement de comptes entre une bande de Kawéni et un jeune homme de 22 ans avait mené à la mort de ce dernier, dans la nuit du 12 au 13 avril 2019. Huit hommes sont actuellement jugés par la cour d’assises des mineurs depuis ce mardi, au tribunal de Mamoudzou. Quatre sont accusés d’avoir porté les coups, les quatre autres de complicité.
Les jurés de la cour d’assises des mineurs devront se prononcer vendredi soir sur la responsabilité ou non de huit jeunes hommes d’origine comorienne dans la mort de « Sergent », le 13 avril. La veille, la victime âgée de 22 ans, défavorablement connue des services de police, s’en est pris à un jeune habitant de Kawéni. Âgé de 18 ans, celui qui est frappé fait partie d’une bande du quartier du Nouveau Bandrajou. Comme il le raconte lui-même au tribunal, ce mardi : « Je venais de me réveiller. J’ai entendu Sergent et un de ses copains rentrés dans le banga où je dormais. Ils se disputaient. Je suis allé dehors pour m’asseoir. Ils sont sortis, m’ont demandé où se trouvait un ami. Je ne savais pas, mais ils voulaient m’obliger à leur dire. Le copain de Sergent m’a frappé deux fois aux lombaires avec un sac rempli de cadenas ». Apeuré, il fuit et ne revient que plus tard au banga, en prenant soin de ne pas croiser ses deux agresseurs.
Il retrouve ensuite une partie de sa bande au « chantier », un lieu du quartier où ils ont l’habitude de traîner ensemble. L’acte nécessite des explications, pensent les membres du groupe. Ils organisent donc une expédition et procèdent à «une descente » pour trouver Sergent. Après une première tentative infructueuse, ils le ramènent accompagné d’un de ses amis au « chantier ».
Une leçon qui tourne mal
Alors que tout le monde est assis face au caïd, l’un des jeunes hommes va chercher la victime du matin-même et un autre membre de la bande dans le banga voisin. « On s’est rendu au chantier, j’ai vu un morceau de bois qui trainait par terre. Je l’ai pris et j’ai donné un coup à la tête de Sergent », se souvient celui qui veut se venger ainsi de la punition du matin. Avec la violence du choc sur la boîte crânienne, Sergent s’effondre. Trois autres sont désignés comme ceux qui ont ensuite porté des coups. « J’en ai donné un dans les côtes avec le plat de ma machette », confirme un accusé de 25 ans qui a été le premier interpellé deux jours après à Dzoumogné. Un autre, âgé de 17 ans à l’époque, avoue avoir utilisé un marteau, tandis que le dernier aurait donné un coup de pied. Si l’autopsie n’a pas révélé une pluie d’attaques, celles portées notamment à la tête ont provoqué la mort du caïd, le 13 avril.
Les quatre autres coaccusés sont poursuivis pour complicité, puisque rien ne prouve qu’ils ont également participé aux coups qui s’avéreront mortels. Les deux plus âgés, de 31 et 26 ans, et un autre de 24 ans sont accusés d’avoir ramené la victime au chantier et d’avoir été simplement présents. Le dernier, moins inquiété et mineur au moment des faits, n’a pas été mis en cause par les autres. Au contraire, ils ont expliqué qu’il n’était pas présent ni au cours des expéditions ni au moment des coups.
Les huit ont en tout cas encore trois jours pour s’expliquer sur les faits.
la journée des métiers du transport a permis à une trentaine de jeunes de rencontrer les responsables d’entreprises qui recrutent.
Ce mardi 12 avril, le régiment de service adapté (RSMA) organisait une « journée des métiers du transport ». Celle-ci avait notamment pour but de mettre en relation les entreprises qui recrutent ou recruteront dans ce domaine avec les jeunes en cours de formation. Les transports sont un secteur dans lequel Mayotte aura besoin de beaucoup de ressources humaines avec les différents projets urbains en cours. Une aubaine pour les jeunes Mahorais qui souhaitent demeurer sur leur île !
De nombreux emplois seront bientôt à pourvoir à Mayotte dans le secteur des transports. Entre le projet de contournement de Mamoudzou et le projet Caribus, pour ne citer que ces deux-là, l’île aura besoin de nombreux chauffeurs de poids lourds et de personnes sachant manier des engins de chantier. Le RSMA l’a bien compris et c’est la raison pour laquelle il compte prochainement ouvrir une deuxième filière de formation dans ce domaine. Cette année, une petite trentaine de jeunes sont formés à ces métiers et la « journée des métiers du transport » leur a permis de rencontrer les responsables des entreprises qui recrutent. « Cela nous a également permis de mieux identifier les besoins des entreprises afin d’affiner la formation que nous dispensons aux jeunes », précise le capitaine Sylvain Perez. Ce dernier dirige la 2ème compagnie du RSMA, dédiée à la formation des jeunes dans le domaine des services, la 1ère formant quant à elle aux métiers du bâtiment et des travaux publics.
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Le maniement des grues fait partie de la formation.
Les jeunes ont fait des démonstrations de leurs compétences devant les responsables d’entreprise.
Les entreprises ont longuement échangé avec les jeunes pour faire part de leurs attentes.
Le séminaire comportait une partie d’échanges et une partie démonstration.
Le capitaine Sylvain Perez dirige la 2ème compagnie du RSMA.
Le RSMA est l’acteur local qui forme le plus de jeunes sur l’île. Ils sont environ 800 à intégrer les rangs chaque année, ce qui est bien davantage que n’importe quel autre organisme de formation. « Notre mission principale est de contribuer au développement du territoire et les formations que nous dispensons y contribuent justement », rappelle le capitaine Perez. Ouvertes à tout jeune de nationalité française âgé d’entre 18 et 25 ans et possédant un casier judiciaire vierge (ou rendu vierge par décision de justice), les formations du RSMA sont considérées comme une aubaine pour les jeunes sortis du système scolaire sans aucune formation. Pour autant, les jeunes diplômés souhaitant en bénéficier sont bien entendu acceptés. « Certains jeunes se croient obligés de nous cacher leurs diplômes, alors qu’ils pourraient devenir Volontaire Technicien plus rapidement (NDLR : les Volontaires Techniciens sont formés pour encadrer les autres jeunes) », déplore le capitaine de la 2ème compagnie.
Une reprise économique qui a créé « un appel d’air »
En ce moment, de nombreuses entreprises cherchent à employer, car la reprise économique suite à la crise sanitaire a créé « un appel d’air ». Mais les entreprises peinent à recruter faute de compétences sur place et Mayotte n’attire que très peu les métropolitains. « En 2021, année difficile, nous avons quand même pu insérer 85% de nos jeunes, mais d’ordinaire le taux avoisine les 100% », se félicite le capitaine Perez, qui avoue que « le RSMA a pratiquement épuisé en ce moment le nombre de jeunes en demande susceptibles d’être intégrés ». Un fait qui peut susciter l’étonnement quand on sait que l’île regorge de jeunes désoeuvrés. « C’est que la nationalité française est obligatoire », nous éclaire alors l’officier. Une simple carte de séjour ne suffit donc pas. « Au sein de l’armée, seul le DLEM (Détachement de Légion Etrangère à Mayotte) a l’autorisation d’employer des étrangers », fait-il remarquer.
« Nous allons avoir besoin de nombreux chauffeurs »
Les principales entreprises ayant des besoins dans le domaine des métiers du transport ont répondu présentes à l’invitation lancée par le RSMA. Des responsables de Colas, ETPC, Somagaz, Total, mais également d’institutions publiques comme le conseil départemental étaient présents ce mardi matin pour échanger avec les jeunes. « Le secteur des travaux publics va largement augmenter ses activités dans les années à venir, nous allons donc avoir besoin de nombreux chauffeurs pour transporter des matériaux, du matériel, mais aussi des personnes », indique par exemple Pierre-Edouard Blanquart, le directeur d’exploitation d’ETPC. Même chose chez Colas qui était représenté par Abdallah Mounir du pôle transport de l’entreprise.
Intéressés tout deux par la manne en ressources humaines que représente les jeunes du RSMA, ces derniers déplorent toutefois le fort taux d’illettrisme. Environ 50% des jeunes formés ne savent en effet ni lire ni écrire, un véritable frein à l’embauche même pour des métiers de chauffeurs ou de manipulateurs d’engins de chantier. « Il y a toujours des bons de livraison ou des fiches techniques à remplir, il nous faut donc du personnel avec un niveau de français écrit minimum », assure Pierre-Edouard Blanquart. Les formateurs du RSMA sont conscients du problème et tentent d’inculquer les bases aux jeunes, mais une formation de dix mois est rarement suffisante pour y arriver. « Nous ne pouvons pas faire de miracle », déplore le capitaine Perez, abasourdi par le nombre de jeunes ne sachant ni lire ni écrire sur le territoire. « Parmi les jeunes que nous formons, ceux qui savent correctement lire, écrire et compter se comptent sur les doigts de la main », constate-t-il avec tristesse.
Autre problème pour les responsables d’entreprise : le faible taux de femmes formées aux métiers des transports. « Nous sommes obligés d’arriver à un taux de plus de 75% d’égalité homme/femme sous peine de payer des pénalités. Le problème c’est que nos métiers n’attirent que très peu les femmes ici à Mayotte », déplore le directeur d’exploitation d’ETPC.
Un budget de 325 millions d’euros a été voté par les conseillers départementaux pour l’année 2022.
Ce mardi 12 avril, se déroulait le vote du budget primitif 2022 du conseil départemental de Mayotte. Tous les élus ont approuvé les 325 millions d’euros en fonctionnement et les 156 millions d’euros en investissement. Toutefois, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) affiche certains doutes sur les moyens financiers de la collectivité.
« C’est un budget sérieux et rigoureux dans un contexte marqué par la crise. Un budget dynamique malgré les incertitudes et les craintes. » Le temps d’un instant, le président du Département, Ben Issa Ousseni, enfile son costume de comptable pour vanter la bonne gestion des deniers de la collectivité. Un propos introductif développé par Tahamida Ibrahim, la 2ème vice-présidente en charge des finances et des affaires européennes. Pour l’année 2022, le conseil départemental se dote ainsi d’une enveloppe de 325 millions d’euros pour la partie fonctionnement, dont 25 millions de résultat prévisionnel.
Une enveloppe de 67 millions d’euros est d’ores et déjà consacrée aux travaux en cours.
En outre, la masse salariale représente 41% (en hausse de 3 millions d’euros par rapport à l’an dernier). « Une augmentation avec un rythme modéré », assure l’élue. En réalité, celle-ci atteint 55.24% si l’on intègre le budget annexe du service des transports maritimes (13 millions d’euros) et celui de la santé et de la protection de l’enfance (37 millions d’euros). Les charges à caractère générale s’élèvent quant à elles à 68 millions d’euros, dont 39 millions d’euros pour le nouveau marché des transports scolaires (contre 30 millions d’euros en 2021) et 8 millions d’euros pour la formation professionnelle. Il faut également intégrer 5 millions d’euros de dotations aux provisions pour faire face à un risque élevé de prescriptions de créances non recouvrées, qui se chiffrent aujourd’hui à 36 millions d’euros, dont la moitié remonte à 2013.
67 millions d’euros de travaux en cours
Pour le volet investissement, les recettes et les dépenses s’équilibrent à 156 millions d’euros. Le remboursement du capital emprunt, les frais d’études concernant notamment 17 projets structurants, les subventions en faveur du bloc communal et aux entreprises affichent respectivement des crédits de l’ordre de 6, 8 et 55 millions d’euros. Les phases de travaux, à l’instar de l’entretien du réseau routier, des pistes rurales, des équipements sportifs, du raccordement numérique ou du quai n°1 au port de Longoni nécessitent une enveloppe de 67 millions d’euros.
Un budget primitif présenté expressément et adopté à l’unanimité par les élus départementaux ! Saisi, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) se montre moins enjoué. Dans son rapport, il estime que « le budget 2022 n’est rien d’autre qu’un simple budget de reconduction consistant à maintenir en l’état l’existant depuis maintenant sept ans, faute de moyens de financiers ». Et insiste sur un point : « Le Département a atteint ses limites en matière de financement de ses nombreuses missions assumées, souvent sans compensations de la part de l’État. » Conséquence, la collectivité ne dispose plus de marge pour investir… Or, selon l’institution, « le territoire est confronté à de nouveaux enjeux cruciaux nécessitant un changement de paradigme et une réorientation des politiques publiques en conséquence ».
Palais de justice : « Ce n’est en aucun cas une cession gratuite »
Lors de sa venue les 11 et 12 mars derniers, le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti a annoncé la construction d’un futur palais de justice. Dans la foulée, le président Ben Issa Ousseni a proposé la parcelle où se trouve actuellement la subdivision territoriale de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) à Kawéni. « Cela remplit toutes les caractéristiques attendues », a confirmé Salime Mdéré, le 1er vice-président en charge de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier. D’une superficie de 11.000 mètres carrés, dont 5.808 appartiennent à l’État et 5.192 au Département, « cette emprise offrait un bâtiment neuf et regrouperait les différentes juridictions ». Reste à s’entendre sur « le transfert de propriété » et « les modalités de transaction ». En effet, la collectivité ne compte faire aucun cadeau, comme l’a stipulé le chef de l’exécutif : « Ce n’est en aucun cas une cession gratuite ! »
Le projet de mandature dévoilé dans les grandes lignes
« Nous arrivons au terme d’un long processus débuté en décembre », a souligné le président Ben Issa Ousseni, qui n’a pas manqué d’humour pour présenter très brièvement ce document « réalisée sur fonds publics », sans avoir recours « à de coûteuses agences ». Ainsi a été dévoilé le projet de mandature qui repose sur trois piliers : favoriser un développement maîtrisé et harmonieux et renforcer l’attractivité de Mayotte ; mieux vivre ensemble pour un développement plus solidaire, plus protecteur, plus inclusif, plus innovant ; changer d’ère.
Ce qui n’a pas manqué de faire réagir – poliment – le conseiller départemental Daniel Zaïdani. « Sachez, sans aucune insolence dans mes propos, que je viendrai bien plus souvent vous « emmerder » pour m’assurer que cette ambition se mette en œuvre. […] Je tiens à vous encourager dans cette voie qui nous permettra de relever la tête. » Dans cette feuille de route, on retrouve par exemple la mise en place « rapide » de la gratuité de la barge pour les piétons ou encore le toilettage des tarifs pour les moyens non polluants. Mais aussi et surtout la réalisation d’équipements en vue de l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027. « Nous devons dépasser les blocages qui ont pu retarder certains projets », a précisé le chef de l’exécutif. « Nous aurons besoin d’un engagement clair de l’État sur le financement des infrastructures. Nous entamerons des discussions dès la mise en place du nouveau gouvernement, n’est-ce pas Monsieur le ministre ! » Un clin d’œil adressé à son homologue d’opposition, soutien indéfectible de Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle.
Dans le contexte de l’épidémie de salmonellose au niveau européen, en lien avec la consommation de certains produits de la marque Kinder, le groupe Ferrero a procédé le 4 avril à un retrait-rappel de certains produits de marque Kinder. Des investigations ont été menées en parallèle par les autorités sanitaires belges, en lien avec leurs homologues européens, au sein de l’usine d’Arlon, en Belgique, où sont fabriqués ces produits. Faisant suite à ces enquêtes et aux constats de ces dernières heures que les informations fournies par Ferrero sont incomplètes, les autorités belges ont procédé vendredi dernier au retrait d’autorisation de production de l’usine. L’ensemble des produits de gamme Kinder issus du site de production Ferrero d’Arlon ont été également rappelés.
Désormais ce sont tous les produits de marque Kinder issus de cette usine qui sont rappelés, indépendamment de leur date de péremption : Kinder Surprise 20g (par un, par trois, par quatre et par six) et 100g ; Kinder Schoko-Bons lait 125g, 150g, 200g, 300g, 330g, 350g, 480g et 500g et Kinder Schoko-Bons White 200g et 300g ; Kinder Happy Moments 191g, 242g, 347g et 400g ; Kinder Mini Eggs noisette, cacao, lait et Kinder Mini Eggs mix ; Kinder Mix : Sac 193g, Panier 150g, Peluche 133g, Seau 198g, Voiture 125g.
Il est demandé aux personnes détenant ces produits de ne pas les consommer et de les jeter. La liste et le détail des produits concernés sont disponibles sur rappel.conso.gouv.fr. Les autres produits Kinder ne sont pas concernés par ce rappel. Munis d’une photo de l’emballage avec les références du produit (date limite de consommation, numéro de code barre), les consommateurs peuvent appeler le numéro de téléphone mis à disposition par l’entreprise pour obtenir un remboursement (08.00.65.36.53) ou la contacter à l’adresse contact.fr@ferrero.com. La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes suit, en contact régulier avec l’agence fédérale belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire, la poursuite des investigations et s’assure de l’effectivité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre en France.
Entre 2008 et 2021, en moyenne 117 cas confirmés de leptospirose ou « maladie du rat » sont rapportés annuellement. Le maximum a été atteint en 2021 avec 180 cas rapportés. La majorité des cas surviennent entre les mois de février et mai (79% des cas pour la période 2008- 2021). Le pic des cas confirmés est généralement observé en avril, deux à quatre mois après le pic des précipitations.
En 2022, le premier cas confirmé biologiquement de leptospirose a été observé en semaine 3. Un pic précoce par rapport aux années précédentes est intervenu en semaine 11 avec 18 cas de leptospiroses confirmés biologiquement, le nombre observé pour la même semaine les années précédentes oscillant entre 6 et 12 cas. En semaine 13, il y a eu 5 cas de leptospirose confirmés, soit une nette diminution du nombre de cas depuis la semaine 11. Au total depuis le début de l’année 2022, on dénombre 53 cas confirmés biologiquement.
La leptospirose est une zoonose bactérienne de répartition mondiale (plus fréquente en zone tropicale) causée par Leptospira spp. Ces bactéries sont susceptibles d’infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens) qui les excrètent dans leur urine. L’infection chez l’homme survient par contact direct avec l’urine des animaux infectés ou par contact avec un environnement contaminé par de l’urine, tels que de l’eau de surface ou le sol. Les leptospires peuvent pénétrer par des effractions cutanées et par les muqueuses.
Les manifestations cliniques vont du syndrome grippal bénin jusqu’à une défaillance multi-viscérale potentiellement létale. Des formes asymptomatiques sont couramment décrites au cours d’enquêtes épidémiologiques. Dans son expression typique, la leptospirose débute après une incubation de 4 à 19 jours, par l’apparition brutale d’une fièvre avec frissons, myalgies, céphalées, troubles digestifs et peut évoluer en septicémie avec atteintes viscérales : hépatique, rénale, méningée, pulmonaire…
Les mesures de lutte collectives basées sur la dératisation ou le drainage des zones inondées sont efficaces mais difficiles à mettre en œuvre. Le port de protections individuelles (gants, lunettes, bottes) sont conseillées lors des activités à risque (agriculture, élevage, pêche en eau douce, etc.). Il est fortement déconseillé de marcher pieds nus ou en chaussures ouvertes sur des sols boueux ou dans les eaux de ruissellement.
Les services de l’État et plus particulièrement le pôle concurrence consommation et répression des fraudes (pôle C) de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) de Mayotte mettent en place, à l’occasion de ce mois de ramadan 2022, un accompagnement réglementaire des opérateurs intervenant à cette période, intégrant un thermomètre des prix des produits spécialement consommés pendant cette période particulière de la vie des Mahoraises et Mahorais.
L’objectif est de garder une vigilance particulière sur l’évolution des prix des produits alimentaires, la disponibilité de ces derniers sur la période et de sensibiliser les opérateurs au respect des réglementations applicables à leur secteur d’activité. Cette vigilance particulière s’explique également par le fait que les services de l’État ont constaté ces dernières années qu’à l’approche de « l’Aid El Fitr » certains produits phares de cette dernière semaine de ramadan se raréfiaient et que leurs prix avaient tendance à augmenter fortement. Cette flambée des prix entraîne des conséquences financières qui impactent sévèrement le budget des ménages mahorais.
Concernant les modalités pratiques de mise en œuvre de cette opération ramadan, en février 2022 le pôle C a rencontré les partenaires institutionnels et les organisateurs des principaux points de vente du territoire. Une fois effectué le rappel des règles minimales de commercialisation, de conformité et de sécurité des produits, les services de l’État ont mis en place des contrôles réguliers sur l’ensemble des marchés du territoire. Une première déclinaison opérationnelle a eu lieu le 22 février 2022 avec la mise en place d’une matinale réglementaire à destination des exposants du marché de Coconi.
L’opération s’est poursuivie le 5 mars, où des agents du pôle C et du service travail illégal du pôle T de la DEETS ont contrôlé une soixantaine de stands avec un échange au cas par cas sur les non-conformités à la réglementation constatées. Dans la continuité de ces actions, une opération de contrôle s’est déroulée le 2 avril au matin sur le marché de Coconi, où 48 contrôles CCRF (concurrence, consommation et répression des fraudes) et 12 contrôles URACTI (travail illégal) ont été effectués et donneront lieu à la mise en œuvre d’une vingtaine de mesures de polices administratives, et deux procès-verbaux. Ces actions de contrôles ont vocation à se poursuivre sur toute la période sur les autres marchés du territoire.
Le service CCRF suit particulièrement les flux d’importation des produits phares de la période ramadan et effectue à cette occasion un rappel réglementaire auprès des importateurs. Ainsi, le pôle C a une vue sur les stocks réels disponibles. À ce titre par exemple, en avril 2022 ont été importés 24 tonnes de taros, 29 tonnes d’oignons, 3 tonnes d’ails et 10 tonnes de gingembres. De même en mars 2022, ont été importés 43 tonnes de taros, 132 tonnes d’oignons et 2 tonnes de gingembre. Les quantités importées permettent d’espérer une disponibilité suffisante de ces produits sur le territoire et les services compétents de l’État seront vigilants à la réalité de celle-ci.
C’est l’enseignement de ce premier tour de l’élection présidentielle, le Rassemblement national progresse partout et réalise ses plus gros scores dans le sud de l’île et sur la côte nord. Seul département d’Outre-mer a voté massivement pour la candidate de l’extrême-droite, Mayotte a placé également Jean-Luc Mélenchon en deuxième, voire en tête à Mamoudzou. La droite est clairement perdante sur ce premier tour avec 8% des suffrages pour Valérie Pécresse.
Une vague bleue marine a emporté Mayotte, ce dimanche. « La bombe à retardement a explosé », constate le sénateur Thani Mohamed Soilihi (La République en marche). Son candidat, Emmanuel Macron (LREM), connaît un léger recul au terme de son mandat. En 2017, il était arrivé troisième avec 19.21% des voix. Cette fois-ci, il garde sa place, mais avec environ 400 votes de moins (16.9%). La lettre et la vidéo destinées aux Mahorais, ou encore la mobilisation des élus, n’ont semble-t-il pas suffi.
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon enregistrent les progressions les plus fortes à Mayotte.
Au contraire de son opposante au deuxième tour, qui a clairement fait le plein sur l’île. Plusieurs communes ont même dépassé les 50% de suffrages portant le nom de Marine Le Pen (Rassemblement national). C’est le cas à Bouéni (62.5%), Kani-Kéli (61.3%), Acoua (53.2%) et Bandraboua (55.3%). Et dans d’autres, elle s’en rapproche fortement. Il n’y a que Mamoudzou passée à gauche et Dzaoudzi (où le président sortant est en tête) qui lui échappent.
Une gauche rassemblée derrière Mélenchon
Surprise de ce premier tour, Jean-Luc Mélenchon prend la deuxième place (24%) à Mayotte. Majoritaire dans beaucoup de départements ultramarins (Guyane, Guadeloupe, Martinique ou La Réunion), le candidat de l’Union populaire n’avait pas réussi jusque-là à faire son trou. Il enjambe cette fois son score au niveau national (22%), chose qu’il n’avait jamais pu réaliser ici. A Mamoudzou, plus grande commune de l’île, il arrive même en tête avec 32.1% des voix. En outre, il dépasse les 30% dans les communes de Pamandzi, Koungou et Tsingoni.
Les très faibles scores des autres formations de gauche confortent l’idée d’un vote utile prônée ces derniers jours, déjà sur le plan national, mais c’est encore plus vrai à Mayotte. Par exemple, dans le camp de gauche et de l’extrême gauche, c’est la représentante de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud (1.2%) qui fait le score le plus haut derrière Jean-Luc Mélenchon.
La droite se délite fortement
Habitués à leur première place au premier tour de chaque élection présidentielle, Les Républicains font une chute vertigineuse, cette année. A la fois débordé à sa gauche par Emmanuel Macron et à sa droite par Marine Le Pen, la formation a perdu petit à petit sa base. Coordinateur de la campagne à Mayotte, Abdoul Doukaini réfute l’idée que le président sortant puisse devenir une alternative pour les électeurs de droite. « Ce n’est pas un candidat de droite qui aurait mis le pays à genoux, distribué des chèques à tout va ou fait du matraquage fiscal », s’emporte-il.
En 2017, François Fillon atteignait les 32.6%. Cinq ans plus tard, Valérie Pécresse est à 8%. Même les communes ayant un maire Les Républicains, comme Mamoudzou ou Tsingoni, ne sont pas épargnées. La présidente de la région Ile-de-France termine quatrième dans ces deux villes avec respectivement 7.1% et 8.2% des voix. Maigre consolation, elle est deuxième à M’Tsangamouji, grâce toutefois à l’éclatement des voix (17.8%).
Les réactions :
Daniel Zaïdani (soutien Marine Le Pen, Rassemblement national)
« C’est vrai que la campagne n’a pas été facile. Malgré l’engouement, il y avait l’abstention qui était en jeu. On a pu pousser un ouf de soulagement. Marine Le Pen a réalisé un grand chelem. Elle s’est même imposée dans des villes comme Pamandzi ou Koungou. Des communes ont voté pour elle à plus de 50 % ! On peut s’occuper à s’amuser à regarder les tendances, aujourd’hui, il y a une hégémonie sur le territoire. Le choix de la population est sans équivoque. La campagne n’a pas été facile pourtant. Une partie de son électorat a pu se porter sur Eric Zemmour. Elle a su résister à cela. J’ai le sentiment maintenant qu’Emmanuel Macron a fait le plein de voix au premier tour, qu’il y a déjà eu un basculement des électeurs de Valérie Pécresse. On peut alors compter sur les soutiens des Républicains qui ne souhaitent pas rejoindre le président sortant et on a déjà celui d’Eric Zemmour. Pareil pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, j’ai du mal à croire qu’ils choisiront Macron. J’invite également les élus qui se sont ralliés au président à écouter les électeurs qui se sont exprimés. »
Le sénateur Thani Mohamed Soilihi (soutien d’Emmanuel Macron, La République en marche)
« Globalement, c’est plutôt une satisfaction. Je tiens d’ailleurs à remercier les citoyens. Certains prédisaient une plus mauvaise participation. Sur le plan national, Emmanuel Macron a réussi à augmenter son socle d’électeurs. Mais il faut rester vigilant parce que Marine Le Pen n’a jamais été aussi proche du pouvoir. La mobilisation doit être de mise. A Mayotte, il faut inverser cette tendance (N.D.L.R. la montée du Rassemblement national). C’est étonnant même de voir un score aussi important pour Marine Le Pen dont le parti tient des propos insultants sur les musulmans. Mais je rappelle que Mayotte est le département est le plus pauvre de France et la préoccupation majeure est l’immigration, malgré les efforts durant ce mandat. Il y a sans doute un décalage entre ce que tout ce qui est fait pour Mayotte et le ressenti de la population qui ne voit pas forcément ces changements dans leur quotidien. »
Omar Simba (soutien de Jean-Luc Mélenchon, l’Union populaire)
« On est trop content ! On a fait un excellent résultat. On voulait faire mieux qu’en 2017 en atteignant 10 ou 12% et on est proche de 25 (N.D.L.R. 24%). On est devant le président de la République et devant Les Républicains qui contrôlent plusieurs mairies et le conseil départemental de Mayotte. La seule candidate devant, c’est Marine Le Pen, on s’y attendait de toute façon. Pour nous, cela veut dire beaucoup, parce qu’on ne peut pas réduire le vote pour Mélenchon à un vote contestataire. J’y vois une vraie adhésion autour du projet. On sait que Marine Le Pen fera toujours un gros score, parce que dans la tête des gens, tous les problèmes viennent de l’immigration. La lutte contre l’immigration clandestine, on est pour aussi, mais on n’a pas les mêmes moyens. C’est aussi ce qui nous démarque des autres candidats de gauche. Eux n’avaient pas de projets.
Je n’ai pas de consignes de vote. Notre comité de soutien va se réunir cette semaine pour en discuter. Je rappelle qu’il y a plusieurs partis qui le compose. On a entendu ce qu’a dit Jean-Luc Mélenchon. Aucune voix ne doit aller à Marine Le Pen, mais il n’a rien dit pour Emmanuel Macron. Il avait déjà fait ça en 2017. »
Abdoul Doukaini (soutien de Valérie Pécresse, Les Républicains)
« C’est un cataclysme, une catastrophe. On s’attendait à ne pas être le deuxième tour. Mais là, ne pas atteindre 5%, c’est un véritable camouflet. J’y vois trois raisons principales. Les médias avaient choisi leurs candidats, on allait avoir le droit à un duel mortifère. Le président de la République a également refusé de faire campagne. Aucun candidat n’a pu parler de son programme, alors que Valérie Pécresse avait un projet fédérateur, puissant, elle s’était engagée sur plusieurs points concernant Mayotte. Et troisièmement, au sein du parti, nous n’avons pas su parler aux Français.
Il nous manque aussi un leadership. Le système de la primaire ne colle pas à notre formation. Le candidat fait des compromis, cela entraine des divisions. Il nous faut davantage une ligne claire sur les questions telles que l’environnement, le pouvoir d’achat ou l’éducation. »
L’intercommunalité du Centre-Ouest de Mayotte, dont fait partie Sada, a vu le jour à la fin de l’année 2015.
Créée le 31 décembre 2015, la communauté de communes du Centre-Ouest est encore en phase de rodage. Si la compétence tourisme fait figure d’exception, de nombreuses carences restent à corriger pour permettre à l’intercommunalité regroupant Sada, Chiconi, Ouangani, Tsingoni et M’Tsangamouji de passer d’un discours d’intention à une véritable action. Pour cela, la Cour des comptes recommande un certain nombre de priorités pour la mandature en place depuis 2020.
Reconnue sur l’ensemble du territoire pour ses projets touristiques (aménagement de la cascade de Soulou et de chemins de randonnées, réalisation des aires récréatives de Sada et Tsingoni, étude de faisabilité de l’aménagement des plages du littoral), la communauté de communes du Centre-Ouest affiche pourtant un retard non négligeable dans un certain nombre de domaines, six ans après sa création. Ainsi, l’expression « non mises en œuvre » revient régulièrement sur le coin de la table dans le rapport de la Cour des comptes paru le 6 avril dernier.
Sous le feu des critiques ? Le fort absentéisme, l’absence de transparence, la non-exécution des compétences obligatoires et optionnelles… « La 3CO n’est pas parvenue à faire émerger un sentiment d’appartenance communautaire au niveau des élus communautaires et municipaux, du tissu associatif et économique et de la population », pointent du doigt les Sages. « Si une ambition forte a pu être affichée au travers des statuts, de la définition de l’intérêt communautaire ou même de l’élaboration d’un projet de territoire, lequel avait vocation à devenir un document de référence, elle ne s’est pas vraiment traduite dans les faits jusqu’ici. Son action, à ce jour sans fil conducteur, ne répond pas aux enjeux et besoins. » En d’autres termes, les magistrats regrettent le laxisme et le manque de rigueur de l’ancienne mandature, présidée par Zaïnoudine Antoyissa du 14 janvier 2016 au 11 juillet 2020. En témoignent les 37 tablettes numériques (d’une valeur de 11.951 euros) non restituées au terme du mandat !
« Manque de fiabilité et de sincérité des comptes »
Pis encore, si les comptes administratifs et de gestion font apparaître une situation budgétaire confortable, « ce point est à relativiser en raison d’un manque de fiabilité et de sincérité des comptes », qui empêchent la 3CO de « développer des outils indispensables au pilotage opérationnel de son action ». Ainsi, les magistrats poussent à instaurer une comptabilité d’engagement. Autre priorité : il apparaît indispensable d’améliorer le suivi des immobilisations et des opérations d’amortissements afin de « refléter plus fidèlement la valeur de son patrimoine ».
Par ailleurs, la montée en puissance dans les différents secteurs d’intervention coïncide avec une montée en compétence des services administratifs tant dans les domaines des finances, de la commande publique ou des ressources humaines. Ainsi, la Cour des comptes préconise à l’intercommunalité de faire approuver « le schéma de mutualisation des services avant le 30 juin 2022 », d’adopter « un plan de formation », de mettre en place « l’ensemble des documents et registres obligatoires en matière d’hygiène et de sécurité »…
Des engagements pris et à venir
Un constat en matière de ressources humaines, de marchés publics, de comptabilité et de finances partagé par le nouveau président de la communauté de communes, Ibrahima Said Maanrifa. Faisant suite aux recommandations de la Chambre, il précise avoir déjà pris un certain nombre de mesures à la suite d’un séminaire des élus organisé en septembre 2021 : actualisation de l’organigramme, ouverture du bureau aux maires de Sada et Ouangani, comptes-rendus des actes pris en vertu des délégation, délibération du plan pluriannuel d’investissement, évaluation des agents, règlement intérieur du personnel et remise à jour du temps de travail et du tableau des effectifs, service dédié à la commande publique et règlement de la commande public actifs…
Et d’ici décembre 2022, il entend poursuivre « cet effort de normalisation » et a pour ambition de mettre en œuvre la réforme statutaire et la redéfinition de l’intérêt communautaire en se recentrant fortement sur les compétences obligatoires, le pacte de gouvernance, le recueil des actes administratifs en bonne et due forme, le bilan des acquisitions et cessions, le rapport sur la situation en matière de développement intéressant le fonctionnement de la collectivité, les politiques menées sur le territoire et les orientations et programme de nature à améliorer la situation, etc. « Désormais, la 3CO doit passer d’une intercommunalité de discours d’intention à une intercommunalité d’action. En conservant ce nouveau cap sur la durée et en tenant compte de ses engagements, elle peut opérer, selon la juridiction, cette transformation », conclut la Cour des comptes, relativement optimiste pour le devenir de la communauté de communes du Centre-Ouest.
En période de ramadan, les combats de boxe se multiplient sur l’île.
Les combats de boxe traditionnels, ou « muringués » en shimaore, ont commencé à fleurir dès le début du ramadan comme le veut la coutume. Dans le contexte des affrontements entre bandes rivales que connaît Mayotte depuis plusieurs années, cette pratique ne sert parfois que de prétexte à certains jeunes qui veulent tout simplement « en découdre ». Plusieurs maires ont émis des arrêtés pour les interdire, mais à Dembéni, cette décision n’a fait qu’attiser la colère des jeunes. Explications.
Mardi dernier, à Passamaïnty, la police a dispersé un muringué qui a dégénéré en une bagarre géante mettant en jeu 300 personnes. Ce week-end, la police est intervenue sur un muringué à côté de la poste de Mamoudzou. « A la sortie du muringué, des affrontements entre bandes ont éclaté. On nous a donc appelé et nous avons interpellé deux personnes. L’une pour jet de projectile sur les forces de l’ordre et l’autre pour rébellion lors du contrôle d’identité », explique le commissaire Sébastien Halm qui confie qu’en réalité, depuis le début du ramadan, des muringués se déroulent tous les soirs dans les différents villages de Mamoudzou. Pourtant, cette pratique est officiellement interdite. « Je n’ai pas fait annuler l’arrêté de l’année dernière, il est donc encore en vigueur », rappelle Ambdiwahedou Soumaïla, le maire de la commune. Toutefois, ce dernier préfère user de pédagogie en encadrant les muringués plutôt que d’y envoyer systématiquement la police. « On a identifié les jeunes qui se livrent à cette pratique et on a désigné des référents pour les encadrer », poursuit l’élu.
Des violences ce week-end à Dembéni
A Dembéni, un arrêté interdisant cette pratique est également en vigueur et Moudjibou Saïdi, le maire de la commune, entend bien le faire respecter. Pour cela, il a décidé d’éteindre les lumières des plateaux polyvalents en soirée pour éviter les regroupements. Le percevant comme une provocation, certains jeunes se sont livrés à des actes de violence en réponse. Une trentaine de voitures ont été brûlées et de nombreux habitants, terrorisés, ont même hésité à se rendre aux urnes ce dimanche, craignant les violences.
Moudjibou Saïdi est néanmoins plus que jamais décidé à interdire cette pratique traditionnelle. « Avant, les jeunes pratiquaient le muringué d’une manière ludique. Ce n’est plus possible de nos jours car il y a bien trop de délinquants qui en profitent pour se livrer à des actes de violences », constate-t-il. Bien qu’un peu plus souple sur le sujet, Ambdilwahedou Soumaïla rejoint peu ou prou la position de son confrère, même s’il préfère la pédagogie à la répression. « Pour les anciennes générations, c’était une façon de se retrouver pendant le ramadan et que chacun puisse « montrer ses muscles ». Mais l’ambiance était bon enfant. Aujourd’hui, le climat a changé, il y a bien trop de compétition et d’esprit de revanche », déplore-t-il.
La boxe traditionnelle mahoraise n’a pas que des défenseurs peu importe la politique appliquée par les mairies. Laissée libre, elle risque parfois de dégénérer et, interdite, elle génère la frustration des jeunes et donc leur violence potentielle comme cela a été le cas ce week-end à Dembéni…
La start-up mahoraise ambitionne de transformer les espèces invasives en aliments pour animaux.
La startup mahoraise de biotechnologie « MayBiotech » lance un projet pour la valorisation économique des espèces végétales envahissantes de Mayotte. Une innovation qui pourrait bien révolutionner le rapport à ces plantes indésirables reléguées au rang de déchet.
Forêts, rivières, mangroves… Les espèces exotiques envahissantes se multiplient sur les terres mahoraises. Une menace qui pèse sur l’écosystème exceptionnel de l’île. « Mayotte possède une flore riche et diversifiée, avec des plantes endémiques, dont certaines sont utilisées en médecine traditionnelle », affirme le docteur Mohamed Issouf, le créateur de la start-up MayBiotech. Lauréat de l’appel à projet Innovation Mayotte, financé par le conseil départemental et l’agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), la société répond à des enjeux d’actualité et “se positionne au cœur de l’agriculture et de l’alimentation durables”.
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), le Parc naturel marin de Mayotte et SantéSocioVéto se sont associés au projet.
Développer des aliments à destination des animaux
« La valorisation de ces plantes envahissantes pourrait permettre d’allier préservation de la biodiversité, production d’une alimentation saine, réduction des intrants chimiques dans les exploitations agricoles et de structurer une filière économique créatrice d’emplois », détaille le docteur en science de la vie et de la santé. En partenariat avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), le Parc naturel marin de Mayotte et SantéSocioVéto, le projet a pour mission d’étudier le potentiel antiparasitaire des plantes envahissantes. Le but ? Développer des nouveaux aliments pour animaux à destination des élevages locaux.
Valoriser les espèces arrachées
Après avoir travaillé en tant que chercheur à l’Inra durant plusieurs années, Mohamed Issouf décide, à son retour à Mayotte, d’apporter sa pierre à l’édifice et de porter un projet structurant pour son territoire. « On voit un regain d’intérêt pour les plantes depuis quelques années”, explique-t-il. « Dès lors que les espèces invasives sont arrachées, ce sont des déchets. Notre objectif est de les valoriser. »
En février 2022, l’entreprise a signé un contrat de prestation et de partenariat avec l’Inrae qui permettra de réaliser au cours de l’année, les premières étapes du volet de recherche. Un projet ambitieux qui s’organise entre le 101ème département et la France métropolitaine. Porté au niveau local par la biologiste Sittirati Mohamed et le docteur Mohamed Issouf, MayBiotech travaille sur les propriétés des plantes envahissantes, mais aussi des espèces médicinales. « Notre but est de créer notre laboratoire. Nous achetons actuellement du matériel pour pouvoir mener des expérimentations », confie le spécialiste en maladies infectieuses.
Grâce à ses travaux, Maybiotech pourrait bientôt breveter les premiers compléments alimentaires Made in Mayotte à destination des élevages.