Accueil Blog Page 391

Des EHPAD contre le vieillissement de Mayotte ?

-
ehpad-contre-vieillissement-mayotte

C’est un fait, Mayotte est le plus jeune département de France, engendrant des milliers de naissances par an. Mais, et alors que la masse de jeunes générations deviendra vieille dans quelques décennies, on observe une baisse continuelle d’enfants par femme sur l’île. Le système de solidarité intergénérationnelle familiale, amené à péricliter, est donc à repenser. Et ceci dès maintenant, au risque de laisser les futures personnes âgées de Mayotte vivoter dans des conditions indignes.

Voilà maintenant un peu plus d’un an que Tava Colo, doyenne de France durant plusieurs années, nous a quittés à l’âge impressionnant de 118 ans. La « supercentenaire » constitue sans conteste un cas exceptionnel, dans un département qui possède l’espérance de vie la plus basse du pays : 76,3 ans à Mayotte contre 82,4 ans dans l’ensemble de la France. Mais les tendances ont déjà commencé à s’inverser. Si d’aucuns ressassent que le dernier département français est aussi le plus jeune, et que seul 1,7% de la population a plus de 65 ans, l’espérance de vie croît depuis plusieurs années, tout comme la mortalité infantile sur les quelque 10 000 naissances par an que connaît l’île. La population considérable que représentent les 0-20 ans à Mayotte va ainsi inexorablement vieillir, et constituer une classe d’âge incroyablement nombreuse dans quelques décennies.

Le tout est donc de le prévoir, dans la mesure où le nombre d’enfants par femme à Mayotte tend à baisser depuis plusieurs années, même s’il reste encore particulièrement élevé. En effet, les derniers chiffres disponibles notent qu’une femme mahoraise a en moyenne 4,3 enfants, contre seulement 1,8 dans l’ensemble du pays. En 2007, il n’y a que quinze ans, il était de plus de 5 enfants par femme à Mayotte. De plus, « on a de plus en plus d’enfants qui partent à l’extérieur, et des femmes qui sont sur le marché du travail », complète El-Mahamoudou Chaib, président de Msanga Mayotte. Cette association, la première du genre sur l’île au lagon, propose une aide aux seniors à travers l’aide à la toilette, l’accompagnement psycho-social, familial, et dans les démarches administratives et médicales. Ainsi, le modèle mahorais de solidarité intergénérationnelle et intrafamiliale s’en trouve menacé. « Je trouve que les conditions de vie des personnes âgées restent encore difficiles, même si le contexte mahorais tend à atténuer les choses, de par la prévalence de la solidarité et les traditions intergénérationnelles qui perdurent. C’est grâce à la culture solidaire mahoraise qu’on a des personnes qui ne sombrent pas. »

Mettre ses parents en EHPAD, « une honte »

Néanmoins, des changements deviennent visibles, alors que nous ne sommes qu’au début d’une phase de vieillissement de la population. « On commence déjà à voir certaines difficultés qui étaient cachées jusqu’alors : le mal-logement, puisque c’est ce qui frappe en premier lieu, continue El-Mahamoudou Chaib. Beaucoup de personnes âgées vivent dans des endroits inadaptés à leur situation. Mais aussi l’isolement, même quand ils ont de la famille, qui s’absente lors de la journée de travail. » Alors, pour éviter d’avoir dans quelques décennies des milliers de cocos et bacocos livrés à eux-mêmes, une réflexion est nécessaire et d’ores et déjà urgente. L’un des axes de celle-ci concerne la création d’établissements spécialisés pour les seniors. Récemment, le groupe SOS Seniors, qui possède 112 établissements dans l’hexagone et accompagne Mlezi Maoré ici, a récemment répondu à un appel à projets concernant la constitution de cinq petites unités de vie, pouvant accueillir entre trois et cinq personnes. « Cela correspond à une petite maison en colocation au sein de laquelle nous greffons des services d’aides et de soins à domicile », déclare Maryse Duval, directrice générale du groupe (voir l’entretien ci-après).

« C’est grâce à la culture solidaire mahoraise qu’on a des personnes qui ne sombrent pas »

Si ce genre d’initiative est évidemment louable, ça ne plaît pas à tout le monde. Halima, 72 ans, ne se voit absolument pas dans un établissement spécialisé de type EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). « Je ne trouve pas ça normal de mettre un parent en maison de retraite, affirme-t-elle. Pour moi, c’est une honte de faire ça, car c’est à nous de nous occuper de nos parents et non des inconnus. Même si j’étais amenée à mettre un membre de ma famille en maison de retraite, je n’aurai aucune confiance car certains membres du personnel traitent mal les patients. Mais je conçois tout à fait que certaines personnes n’ont pas le choix. » Le scandale Orpea aura donc passé les frontières du seul hexagone, même si Halima n’a pas à s’en faire : « Je vis avec ma belle-fille et mon fils, et mes voisins sont là donc je ne me sentais pas seule. Mais il n’y a plus de complicité et de partage. Maintenant c’est chacun pour soi. Aujourd’hui, la mentalité métropolitaine est beaucoup trop mise en avant et c’est ce qui limite les relations sociales. Chacun reste chez soi et les personnes prennent de moins en moins de nouvelles de leurs proches. »

Imaginer un système respectueux des traditions

Même son de cloche du côté de Nouria, 68 ans : « Pour moi, ce sont les membres de la famille qui doivent s’occuper des plus vieux. J’ai accueilli mes parents chez moi, c’était dans mes responsabilités de m’occuper d’eux. Ils ont vécu chez moi jusqu’à la fin de leurs jours ». Pour la future septuagénaire, « on oublie la culture mahoraise », et les jeunes de l’île « pensent d’abord à eux avant de penser à leurs ainés ». Certains de ces jeunes sont néanmoins encore très attachés à la tradition, à l’image de Narma, 16 ans : « Ils se sont occupés de nous quand on était bébés, c’est normal que l’on s’occupe d’eux plus tard ». Tout l’enjeu est donc de trouver une gestion de la future situation qui permette de faire perdurer la solidarité traditionnelle de l’île aux parfums. « Il ne faut pas prendre la même trajectoire qui a été prise sur le plan national, c’est-à-dire de créer des structures pour y mettre des personnes âgées parce qu’il n’y a pas d’alternatives, confirme El-Mahamoudou Chaib. Il faut réfléchir à un modèle respectueux des valeurs mahoraises. »

Le président de l’association Msanga a déjà quelques pistes concernant les structures et dispositifs d’aide à destination des personnes âgées. « Il ne faut pas institutionnaliser ces structures, mais respecter l’autonomie et l’indépendance de la personne, sermonne-t-il. Par exemple, des accueils de jour, le temps que ses enfants reviennent au domicile, ne serait-ce que pour le lien social. » Msanda Mayotte a également mis en place des « conseils de vie sociale ». La structure invite en fait la personne trois fois par an, afin qu’elle puisse les informer des difficultés vécues, « ce qui fait que l’on a tout de suite la capacité de trouver des réponses concrètes », continue M. Chaib, avant de répéter que « la catégorie des personnes âgées va se développer de manière conséquente au cours des prochaines décennies ». Un défi parmi d’autres que les pouvoirs locaux et nationaux, qui axent leurs moyens sur la jeunesse, ont à relever dès à présent.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré au 3ème âge dans le numéro 999 de Mayotte Hebdo.

 

Une application pour la santé des seniors

ehpad-contre-vieillissement-mayotteL’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment lancé l’application mobile ICOPE Monitor, afin d’alléger les démarches médicales des personnes âgées. Le programme ICOPE (Integrated care for older people, soit « Programme de soins intégrés pour les seniors » en français) a pour but de prendre en charge la santé des personnes âgées sur six points : la mobilité, la mémoire, la nutrition, l’état psychologique, la vision et l’audition. Disponible sur l’App Store et Google Play, la plateforme permet de gérer les tests de contrôle du patient, et ses rendez-vous médicaux si son état le nécessite. Dans l’idéal, l’application peut ainsi déceler les troubles de santé avant qu’il ne soit trop tard.

Soirée animée à Doujani

-

Dans la soirée du mercredi 11 mai, deux bandes rivales, probablement originaires de Passamaïnty et de Tsoundzou, se sont affrontées au niveau du rond-point des Africains, à Doujani. Sur la route départementale, outre les caillassages, les protagonistes ont monté des barrages et incendié des épaves de véhicule. Aux alentours de 22h, les forces de l’ordre sont intervenues pour ramener le calme dans le quartier et repousser les bandes vers Gnambotiti. Deux suspects ont été interpellés et auditionnés par la police nationale. Une enquête était toujours en cours pour identifier les auteurs des faits.

Accident de la route : deux victimes à Kawéni

-

Dans la nuit de mercredi 11 mai à jeudi 12 mai, aux alentours de 1h40, deux scootéristes ont trouvé la mort au niveau de l’enseigne Disma à Kawéni. Les enquêteurs de la police nationale travaillent actuellement afin de déterminer les causes exactes de l’accident. Le conducteur et son passager auraient chuté seuls sur la voie publique.

Économie bleue : Mayotte présente à l’assemblée générale de la CRPM

-

L’assemblée générale annuelle de la conférence des régions périphériques maritimes, dont Mayotte est membre, se tenait les 12 et 13 mai à Gotland en Suède. Le Département y était notamment représenté par une petite délégation autour de sa 2ème vice-présidente, Tahamida Ibrahim, en charge des affaires européennes. De nombreux élus européens ont siégé durant ces deux jours, composés de plusieurs sessions.

L’allocution de la cheffe de délégation mahoraise, Tahamida Ibrahim, portait sur les principaux enjeux sociaux qui touchent les territoires insulaires et représentent un défi majeur pour leur plein développement et leur compétitivité. Dans un contexte de grands déséquilibres mondiaux (transports, filières affaiblies par le Covid-19), l’élue a rappelé « la vulnérabilité de nos territoires face au changement climatique, à l’accroissement de la démographie, à l’immigration incontrôlée, au chômage des jeunes, qui s’est donc amplifiée dans ce contexte ». Soulignant vouloir « tirer toutes les leçons liées à cette crise et nous préparer aux autres inéluctables à venir pour en atténuer leurs effets sur nos populations en favorisant la résilience de notre économie », la vice-présidente a évoqué la question de l’économie bleue : « l’aboutissement à la fin de l’année dernière et au terme d’une concertation élargie avec l’ensemble des acteurs de la mer du territoire de notre stratégie associée d’un plan d’action permet désormais à notre collectivité d’engager la phase de mise en œuvre grâce à un comité interne déjà au travail ».

Elle s’est attardée sur les grands enjeux dans ce domaine : l’aménagement du littoral et l’accès à la mer, le domaine crucial de la pêche et de l’aquaculture, la question du transport maritime « à l’évidence, majeure », la formation aux métiers de la mer ou encore la coopération régionale. « Mayotte doit ainsi renforcer sa position dans cette région en tant que territoire européen et région ultrapériphérique du canal de Mozambique et île de l’océan Indien occidental », a-t-elle indiqué, défendant une politique d’intégration dans l’espace régional. Ceci, sans oublier, devant les représentants d’institutions et de collectivités européennes que « la question de la gestion de flux migratoires constants » qui est « une préoccupation majeure pour notre territoire. Mayotte est, depuis plus de dix ans, au cœur d’une croissance démographique exponentielle, d’une urbanisation spontanée et d’une pression sur ses moyens financiers. Elle ne peut faire face seule à ses défis ».

Un stage sportif avec les athlètes Patricia Girard et Nasrane Bacar

-

Le club d’athlétisme de Mamoudzou organise du 20 au 22 mai un stage sportif ouvert à tous en présence de Patricia Girard, médaillée de bronze aux Jeux olympiques d’Atlanta sur 100 mètres haies en 1996, et Nasrane Bacar, athlète native de Mayotte. Un événement d’envergure qui a pour ambition de sensibiliser un public large, tant des enfants que des jeunes ou encore des adultes, à la pratique de la course sur le territoire. Au programme : une conférence le 20 mai au lycée des Lumières et deux rencontres les 21 et 22 mai organisées à Labattoir et à Mamoudzou. Le but : diffuser les valeurs propres au sport et le vivre ensemble.

Visite de l’association nationale des acteurs de la réussite éducative du 12 au 19 mai

-

L’association nationale des acteurs de la réussite éducative (ANARE) a pour mission principale de positionner la réussite éducative au cœur des politiques publiques. À cet effet, elle accompagne, outille et organise des temps d’échanges et de partage d’expérience pour et avec les acteurs (rencontre régionale ou nationale).

L’ANARE est intervenue sur le territoire lors d’une première mission en 2017 à Mayotte. Dans la continuité des actions déjà développées, elle organise une nouvelle mission sur le territoire du 12 au 19 mai.

Soutenue par l’agence nationale pour l’égalité des territoires (ANCT), cette visite a pour objectif de valoriser les actions des PRE et porter une expertise de terrain produite par les acteurs, de favoriser les échanges entre tous les partenaires opérationnels et financiers, de partager des temps de réflexion et d’analyse nécessaires à la construction, la consolidation et la pérennisation des projets de réussite éducative, de promouvoir les PRE comme levier d’action singulier de la politique éducative locale, de faire réseau via la mobilisation collective lors de ce temps fort, commun et convivial.

Afin de prendre la mesure des réalités 101ème département et de donner à voir au niveau national l’expertise développée sur ce territoire en matière de réussite éducative, l’ANARE effectuera des visites sur site et rencontrera les équipes et les partenaires investis dans la réussite éducative du territoire. Cette mission se clôturera par l’organisation de la première rencontre départementale des acteurs de la réussite éducative prévue le 18 mai prochain à la Marine dans la commune d’Acoua en partenariat avec le GIP politique de la ville.

Le conseil municipal des jeunes de Mamoudzou formé aux gestes de secourisme

-

Dans le cadre des formations et accompagnements civiques proposés au conseil municipal des jeunes de Mamoudzou, une formation aux premiers gestes de secourisme a été dispensée le 13 mai à l’intention de l’ensemble des 49 conseillers âgés de 12 à 16 ans et dont 33 sont issus des quartiers prioritaires.

Cette formation permet de diffuser au plus grand nombre la connaissance des gestes qui sauvent dans le but de préserver l’intégrité physique d’une victime en attendant l’arrivée des secours organisés. Il s’agit d’une première étape pour faire de ces jeunes citoyens le premier maillon de la chaîne de secours.

Ces gestes pourront être pratiqués lors d’accidents de la vie quotidienne ou de situations exceptionnelles de mises en danger d’autrui. La formation consiste notamment à former les jeunes sur l’identification d’une personne en situation de demande d’assistance, mais aussi à la réalisation des gestes de premiers secours, sans oublier de sensibiliser sur les gestes qui sauvent et connaissance des numéros d’urgence et développer l’empathie, la citoyenneté et la solidarité active.

Installé depuis mars 2022, il s’agit de la première initiation du CMJ à des formations de responsabilité citoyenne. Au cours de leur mandat, ils seront progressivement formés pour une meilleure connaissance des institutions et des actions citoyennes.

La route de Tsingoni-M’Tsangamouji toujours bloquée jusqu’au 23 mai

-
route-tsingoni-mtsangamouji-toujours-bloquee-jusquau-23-mai
Le glissement de terrain observé sur la RD1 s’est amenuisé ces derniers jours.

Le tassement relevé sur le tronçon séparant Tsingoni et M’Tsangamouji invite à l’optimisme, après un blocage en vigueur depuis le 29 avril. Toutefois, il n’est pas encore assez significatif pour refaire la route. La rentrée scolaire étant ce lundi, les élèves auront la possibilité de traverser à pied pour prendre des bus stationnés près de deux gares installées provisoirement.

Les semaines passent et les examens continuent sur la route départementale qui relie Tsingoni directement au nord de Mayotte, un tronçon fréquemment utilisé par les poids-lourds venant de Longoni et qui souhaitent éviter les habituels bouchons de Mamoudzou. Des fissures importantes et deux affaissements repérés ont forcé la préfecture de Mayotte à fermer l’axe, le vendredi 29 avril. La direction de l’environnement, l’aménagement et le logement (Deal) surveille constamment l’évolution du glissement de terrain. Si le premier affaissement « s’est stabilisé » rapidement, le deuxième plus au sud ne l’est pas encore. « On a remarqué qu’il était de l’ordre de 1.5 centimètre par jour », analyse Olivier Kremer, le directeur de la Deal. Résultat, c’est désormais l’équivalent d’« une marche d’escalier » qui s’est créé sur la route, empêchant le passage de véhicules.

La préfecture de Mayotte a donc décidé de prolonger la fermeture au matin du 23 mai. Seuls les élèves qui reprennent le chemin de l’école auront le droit d’y passer, mais en suivant un dispositif particulier (voir ci-dessous).

« On sait que c’est compliqué »

Évidemment, les usagers de cette route attendent avec impatience de pouvoir l’emprunter à nouveau. Cependant, les travaux qui permettraient la réouverture du tronçon sont conditionnés à l’arrêt du glissement de terrain. « Notre objectif est d’ouvrir la route le plus rapidement possible. On sait que c’est compliqué pour ceux qui prennent la route », rappelle Olivier Kremer. Plusieurs éléments invitent à l’optimisme. Un tassement est observé, indiquant que le phénomène s’amenuise. Le ruissellement ne devrait plus également poser de problèmes avec la fin de la saison des pluies.

Les équipes de la Deal, qui continuent de faire des relevés, se tiennent prêts à refaire la route dès que le feu passe au vert. Outre l’enrobé, un travail de consolidation sera sans doute nécessaire. « Il faudra ancrer la route. Les solutions techniques existent. Un expert sera d’ailleurs là cette semaine pour déterminer lesquelles nous choisiront. » Car malgré tout, le risque qu’une partie de la route glisse vers la mer n’est pas écartée. « C’est comme si vous mettiez votre téléphone portable au bord d’une table. Vous le poussez d’un centimètre à chaque fois. Il peut finir par basculer », donne comme image le directeur.

 

Un dispositif spécial pour les scolaires

Les vacances scolaires touchant à leur fin, le conseil départemental mahorais et le rectorat de Mayotte ont décidé de mettre en place un nouveau plan de transport des élèves appliqué dès lundi 16 mai. Deux gares routières provisoires ont été créées de part et d’autre du tronçon coupé. Les élèves, estimés à « 500 » en cette période d’examens selon l’académie, seront déposés en bus de chaque côté de cette section et effectueront ensuite la distance de 550 m à pied sur un itinéraire sécurisé pour rejoindre d’autres bus. Ceux-ci les conduiront ainsi dans leurs établissements. Ils devront parcourir le trajet inverse pour rentrer chez eux.

Afin d’assurer la sécurité des élèves au niveau des gares, un autre aménagement sera effectué avec la construction d’un cheminement piéton matérialisé par un espace dédié (« trottoir »). En outre, les polices de M’Tsangamouji et Tsingoni, des médiateurs, du personnel de Transdev et la gendarmerie nationale seront mobilisés.

Des parents relais pour mettre du jaune dans la rue et aux abords du collège de Kwalé

-
parents-relais-mettre-jaune-dans-rue-abords-college-kwale
Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, n’a pas caché sa gratitude : « Vous avez fait le choix de participer à notre ambition et de faire en sorte que la sécurité soit assurée à travers votre présence. »

Sujet à des affrontements réguliers entre des jeunes de Tsoundzou, Passamaïnty et Doujani, le collège de Kwalé reçoit à partir de ce lundi le renfort du dispositif « parents relais » mis en place par la commune de Mamoudzou dans le but de lutter contre l’insécurité aux alentours de l’établissement scolaire. La mission des bénévoles consiste à observer, renseigner et alerter la police municipale en cas de débordement.

Observer, renseigner, alerter. Voilà la nouvelle mission des parents relais qui doivent officier à partir de ce lundi 16 mai entre le collège de Kwalé et la mosquée de Tsoundzou 1. Un dispositif qui rentre dans le cadre du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) remis en place il y a un peu plus d’un an par la mairie de Mamoudzou. « Vous n’êtes ni des policiers ni des vigiles ni des milices », martèle Chaharoumani Chamassi, le directeur de la police municipale de la ville chef-lieu au moment de s’adresser aux volontaires réunis vendredi dernier. « Votre rôle consiste simplement à faire de la prévention et à aider à la solidarité à l’ancienne. »

Concrètement, l’idée est de mettre du jaune dans la rue ! Une couleur de t-shirts choisie et assumée pour que « vous soyez identifiés, vus et reconnus de très loin », précise Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de la commune. Au nombre de 35 pour le moment, les bénévoles de l’association Mayélédzéyo ont pour fonction de dissuader les dérapages aux heures de grande affluence : entre 5h30 et 7h lors de l’arrivée des bus, le midi, mais aussi à 15h, à 16h et à 17h lors des sorties de cours. « Nous accueillons énormément d’élèves de Passamaïnty et de Doujani, donc les conflits intervillages se répercutent dans notre enceinte et aux alentours », confie Benhessen Mastouri, le principal adjoint, heureux de pouvoir compter sur ce renfort de poids.

« Nous ne voulons retrouver personne avec une tête en carré »

Comme le rappelle le premier magistrat, « la sécurité est un bien commun collectif, cela concerne tout le monde ». Or, « vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes confrontés sur la zone à des animaux errants et à des groupes de délinquants alors que les jeunes sont ici pour préparer leur avenir et celui du territoire ». Un message fort pour saluer l’engagement citoyen de ces parents, qui ont « la rage » selon l’un d’eux. D’où leur investissement pour tenter d’atténuer une tension palpable, mais aussi pour apporter un visage familier auprès de certains éléments perturbateurs.

Pas question pour autant de prendre des risques inutiles. « S’il y a des caillassages ou des affrontements, mettez-vous à l’abri et appelez le 17, nous prendrons le relais dans les cinq minutes ! Nous ne voulons retrouver personne avec une tête en carré si vous décidez d’interpeller quelqu’un… », insiste Chaharoumani Chamassi, histoire de prévenir les potentiels justiciers. « Restez dans le cadre de la loi : si tout le monde joue le jeu, il n’y aura pas de souci. »

D’ailleurs, ce dispositif similaire à celui de Voisin vigilant doit s’étendre progressivement à l’ensemble du territoire communal. À commencer par le collège de Passamaïnty et les écoles primaires de Tsoundzou 1 et 2. « Nous avons priorisé le sud de Mamoudzou, puis nous allons grignoter jusqu’au nord », dévoile le directeur de la police municipale. En d’autres termes, la municipalité mise beaucoup sur ce premier déploiement. « Vous êtes un exemple que nous devons reproduire partout », concède Ambdilwahedou Soumaïla. À condition que tout soit fait dans les règles de l’art.

De la fraude fiscale aggravée et son blanchiment reprochés à Ida Nel

-
fraude-fiscale-aggravee-blanchiment-reproches-ida-nel
La gestion du port de Longoni a été confiée à la société Mayotte Channel Gateway en 2013.

Ida Nel et sa société Mayotte Channel Gateway (MCG) ont obtenu la délégation du port de Longoni en 2013, et ce, jusqu’en 2028. Mais la gestion intéresse de près la justice, sur fond de tensions avec les autres acteurs du port et le conseil départemental de Mayotte. Le parquet national financier a donc décidé de perquisitionner l’entreprise et de placer la femme d’affaires en garde à vue, mardi et mercredi.

Le port de Longoni apparaît toujours aussi calme, vu de l’extérieur. Pourtant, depuis mardi dernier, c’est l’agitation dans les locaux de la société Mayotte Channel Gateway (MCG), le délégataire du principal lieu de transit de marchandises de l’île. Gendarmes et magistrats du parquet national financier procèdent à une perquisition dans le cadre d’une enquête pour “fraude fiscale aggravée” et “blanchiment de fraude fiscale”. La patronne de MCG, Ida Nel, a même été placée en garde à vue, mardi et mercredi. Dans un message sur Facebook, la direction de la MCG confirme l’audition de la femme d’affaires de 68 ans dans le cadre “d’une enquête préliminaire à la suite de dénonciations calomnieuses d’un petit groupe de personnes envieuses et sans importance”.

Comme la plupart des affaires qui intéressent le PNF, c’est un rapport de la chambre régionale des comptes qui est à l’origine de l’affaire. Celui de 2017, en l’occurrence, pointe les dissensions entre le délégataire et le conseil départemental de Mayotte, qui a la compétence du port. Mais au-delà des relations glaciales, ce sont les pratiques du délégataire qui interpellent le PNF.

Si ce dernier n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, les acteurs locaux du port confirment que la perquisition actuelle pourrait avoir un lien avec les investissements de MCG. La chambre régionale des comptes note qu’en 2017 : “Une première série d’investissement prévue par le plan annexé à la convention consistait en l’acquisition de matériels portuaires : deux portiques, deux cavaliers, une grue mobile, un stacker, deux chariots et un tracteur pour un montant total de 18.97 millions d’euros selon l’annexe 8. Le délégataire a acquis, au cours des exercices 2014 et 2015, trois grues mobiles, quatre portiques sur pneumatiques, trois tracteurs de type stackers et cinq chariots-tracteurs non munis d’un dispositif de levage pour un montant total de 20.05 millions d’euros.” Qualifiés de surdimensionnés, ces équipements ont même coûté au total 23.3 millions d’euros quand le conseil départemental de Mayotte a refusé d’exonérer ces achats de l’octroi de mer.

De l’argent envoyé vers Maurice ?

Outre le fait de pouvoir assurer la manutention sur le port (ce qui a provoqué un conflit avec un manutentionnaire local), ces investissements ont permis à la société de bénéficier “d’agréments fiscaux de crédit d’impôt”. Selon les détracteurs d’Ida Nel, une partie de l’argent gagné par la société en défiscalisant ne serait alors pas restée en France, mais aurait transité vers d’autres pays, notamment l’Île Maurice. Si des documents ont bien été saisis, peu d’éléments ont fuité concernant l’audition de la femme d’affaires. La direction de MCG se veut confiante : “Notre présidente a parfaitement collaboré avec les enquêteurs pour faire avancer cette enquête.” Si la fraude fiscale ou son blanchiment débouchent rarement sur une peine de prison, elles peuvent entraîner de grosses amendes, voire une interdiction de gestion. Une belle affaire pour tous les ennemis qu’Ida Nel s’est constituée au fil des années du côté de Longoni.

La vanille, une passion qui se transmet

-
vanille-passion-qui-se-transmet
La saison de récolte de la vanille vient de débuter.

En plein cœur de la communauté de communes du Centre-Ouest, l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte a emmené vendredi 13 mai 2022 les curieux à la découverte de la vanille. De la terre à l’assiette, les visiteurs sont repartis la tête pleine de connaissance et le nez empli du doux parfum de la plus célèbre des orchidées.

10h30. Après avoir découvert le processus de transformation de la vanille au sein du pôle d’excellence rural de Coconi, les visiteurs du jour partent pour la vanilleraie de Foundi Madi. Au beau milieu de la campagne de Tsingoni sur plus de deux hectares s’étendent les terres de l’agriculteur mahorais. Vanille, bananes, agrumes… Le jardin en question réserve bien des surprises aux néophytes. “Ici, on peut voir les lianes de vanille. Celles-ci grimpent sur tout type de plantes qui leur servent de tuteur”, commente Ediamine, guide touristique pour la journée.

Émerveillé, le petit groupe suit pas à pas le jeune technicien agricole. “On entre dans la saison de récolte. Regardez, cette gousse est prête à être ramassée”, assure-t-il en se saisissant d’un spécimen arborant une belle couleur jaune. Récoltée une fois par an, la vanille donne bien du travail aux agriculteurs. Fécondée à la main lors de la floraison entre septembre et octobre, il faudra plus d’un an et demi pour que la simple fleur devienne le produit d’un noir luisant dont tout le monde connaît l’odeur si particulière.

Une filière tournée vers l’avenir

En contrat d’alternance entre le CFPPA (centre de formation professionnelle et de promotion agricole) de Coconi et l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte, Ediamine transmet avec beaucoup de passion son savoir. “Avant de débuter ma formation, je n’avais jamais vu de plants de vanille. Aujourd’hui, je suis fier de participer à la sauvegarde de ce patrimoine et d’accompagner les producteurs de l’île”, explique-t-il. Écouter les agriculteurs, leurs besoins, amener des solutions et développer la filière, tel est le travail réalisé par le jeune homme. Pour Ediamine, la vanille n’est pas seulement une épice, mais bien un trésor. “C’est de l’or, c’est précieux. J’ai de la chance de faire ce métier”, s’extasie-t-il entre les lianes d’un vert très tendre. Un beau message plein d’amour et d’espoir pour la préservation du patrimoine mahorais.

L’opérateur Orange s’investit sur le territoire mahorais

-
operateur-orange-investit-territoire-mahorais
André Martin (à gauche), le nouveau directeur d’Orange La Réunion-Mayotte, était à Mamoudzou, ce jeudi.

Souhaitant poursuivre son développement à Mayotte, Orange a fait des efforts de couverture, noué des partenariats et a même créé une marque spécifique au territoire. L’entreprise en a fait la présentation, ce jeudi 12 mai, à la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte, à Mamoudzou.

« Orange décline sa raison d’être en raison d’agir pour les Mahorais », annonce l’opérateur, lors de son point presse, ce jeudi à Mamoudzou. Celui-ci se targue que « 99% de la population mahoraise bénéficie déjà d’une couverture 4G /4G++ et peut donc accéder à l’internet mobile ». En effet, Orange ne cesse d’accroître son réseau mobile avec l’installation de cinq à sept nouvelles antennes cette année et sans doute autant en 2023. Comme celle de Bandrélé ou plus récemment à Poroani qui visent à optimiser son réseau et permettre de meilleurs débits.

En plus, la société s’associe à des acteurs et projets locaux qui combattent la fracture numérique. Par exemple, la fondation Orange soutient le Park-numérique, une association qui œuvre à la formation des jeunes dans le domaine de la programmation et la robotique Elle les finance pour qu’ils soient en état de s’offrir un certain nombre de matériels. En outre, elle souhaite également encourager et partager la passion du sport en accompagnant financièrement la ligue mahoraise de football, à travers de nouveaux équipements. Tout ça en mettant en place des actions de sensibilisation aux dangers des écrans ou de cyber-harcèlement.

L’entreprise de télécommunications est aussi connue comme l’une des principaux partenaires depuis plus de sept ans de l’une des plus grandes traditions mahoraises : la course de pneus. Pendant la crise sanitaire, en 2019, la compétition a même été digitalisée avec la création d’un jeu-vidéo sur mobile. Orange a également intégré des talents mahorais, lors de sa réalisation, tels que Sirel976 ou Komo le musicien qui a signé la bande sonore du jeu. Concernant la musique justement, l’opérateur lancera avec Mayotte la 1ère la saison 2 de BigBanga le 15 mai, ce célèbre challenge s’adresse aux talents mahorais. Ils leur donnent l’opportunité d’exprimer leur capacité et de se produire via une plateforme digitale.

Une marque propre à Mayotte

L’île fait l’objet d’une attention particulière aussi par une nouvelle campagne de communication. Pour la première fois, Orange a souhaité développer une marque en essayant de s’adapter aux spécificités du territoire.  « Il y a quelques années de cela, Orange était le dernier opérateur de Mayotte, même en termes d’image. Celle-ci s’est améliorée et leurs efforts ont été reconnus par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). Aujourd’hui, l’opérateur est positionné comme un acteur numéro 1 des réseaux », soutient Thomas Lauret, qui assure la communication pour Orange, ce jeudi. Depuis quelque temps, les panneaux #Wassnawass (« Tous ensemble ») ont fleuri partout sur l’île. La création de cette nouvelle marque reprenant une expression shimahoraise doit permettre d’être plus proche des Mahorais, de leurs besoins, de leurs usages et de leur culture. « Wassnawass, c’est plus qu’un slogan. C’est un peu la ligne de conduite au niveau local d’Orange, d’être intégré et travailler pour la société mahoraise », affirme le chargé de communication. Une autre nouveauté sur Mayotte est également l’ouverture d’un service client désormais disponible en shimahorais, une opération similaire à un projet développer à La Réunion appelé « Noulé ansamb ». « # Wassnawass est une manière de montrer l’engagement d’Orange sur l’île, un engagement qui va continuer », poursuit-il.

Maison d’arrêt de Moroni : des détenus libérés récemment sous conditionnel retrouvent la case prison

-
maison-arret-moroni-detenus-liberes-recemment-conditionnel-retrouvent-case-prison

L’arrêté du ministre de la Justice portant désengorgement des prisons, avait précisé qu’en cas de comportement inapproprié, le détenu retrouverait les murs de la prison. Selon une source autorisée, un comité a été mis en place pour veiller sur le retour des prisonniers qui violeraient leur liberté conditionnelle. Pour le moment, on ne connait pas le nombre exact des reconduits.

C’est ce que redoutait la population. Depuis l’annonce de la libération sous conditionnel de 60 détenus, des citoyens s’étaient élevés pour protester contre la mesure, qui a permis à de nombreux prisonniers poursuivis pour des faits graves, notamment d’agression sexuelle, de passer entre les mailles du filet. Un mois après, ces derniers semblent avoir raison. La preuve, l’un d’eux vient d’être arrêté. Originaire d’un village situé au sud de Ngazidja, il se serait introduit dans une maison toujours dans sa localité. Les faits se seraient déroulés jeudi 12 mai, dans la soirée. Averties, les forces de l’ordre sont intervenues pour l’appréhender. Actuellement, il se trouve à la maison d’arrêt de Moroni.

Du côté de la justice, on a confirmé l’information. Le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid, et le procureur général, Soilihi Djae, ont en effet indiqué qu’un détenu qui avait bénéficié d’une liberté conditionnelle il n’y pas longtemps, a retrouvé la case prison. Après son interpellation, le prisonnier a laissé entendre qu’il était à la recherche d’une tablette. Mais, cet argument peine à convaincre. D’autant plus que le concerné avait été condamné pour des faits d’agression sexuelle. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’il purgeait sa peine au centre pénitencier de Moroni. Et qu’en raison de cet acte, on l’avait conduit directement à la prison où il y restera jusqu’en 2023 pour terminer sa peine.

Article 2 de l’arrêté ministériel

Même s’il bénéficie de la présomption d’innocence, son comportement signait la fin de sa liberté.  » En matière de liberté correctionnelle, tout mauvais comportement entraîne la révocation et la réintroduction à la maison d’arrêt. C’est ce qui ressort du dernier alinéa de l’arrêté du ministre« , a rappelé, le procureur général, Soilihi Djae, qui le jour même de la libération des prisonniers, avait fait le déplacement pour superviser l’opération. Le 30 mars dernier, près de soixante prisonniers sortaient des geôles à la suite d’un arrêté signé deux jours plus tôt par le Garde des Sceaux comorien, Djae Ahmada Chanfi. Le but de ces réaménagements de peines est de disait-on désengorger les prisons toujours caractérisées par une surpopulation carcérale. L’arrêté en question avait fixé un certain nombre de critères à remplir avant d’espérer quitter les lieux. Seuls étaient éligibles d’après l’article 1er les personnes âgées de plus de 60 ans, et celles âgées de 25 ans, ayant accompli plus de la moitié de leurs peines et justifiant d’une bonne conduite et d’une capacité d’intégration sociales en liberté conditionnelle. Les condamnés pour des chefs de meurtre, d’assassinat, de détournement des biens publics ou des viols seraient exclus précisait l’arrêté en date du 28 mars.

« Cette remise en liberté peut être révoquée en cas de nouvelle condamnation avant la date normale d’expiration de la peine ou en cas d’inconduite. Cette révocation entraînera l’arrestation immédiate du libéré conditionnel et sa conduite à la maison d’arrêt sur réquisition du procureur de la République où il y restera pour toute la durée de la peine non subie au moment de la libération« , mettait en garde le même arrêté. D’où cette réincarcération ordonnée jeudi. Selon nos informations, il y aurait même un comité chargé de faire réintroduire les détenus qui violeraient leurs libertés conditionnelles. Certains, pas seulement celui qui vient de commettre une effraction dans un domicile, sont déjà renvoyés en prison. Nous avons tenté d’obtenir un chiffre auprès du procureur général, sans succès. Il a seulement précisé que le détenu arrêté ces derniers jours purgera sa peine avant d’être jugé pour sa nouvelle infraction.

Non-respect des textes

Le gouvernement voudrait-il rectifier le tir pour n’avoir pas veillé strictement au maintien en détention des personnes poursuivies pour des actes d’agression sexuelle, des infractions criminalisées dans le nouveau code pénal comorien, promulgué début 2020 ? Probablement. Il faut noter que la libération de ces 60 prisonniers avait suscité la controverse dans le pays lorsque les gens avaient découvert que des agresseurs sexuels se trouvaient sur la liste. La commission nationale des droits de l’homme et des libertés a même interpellé les autorités, l’appelant à rectifier son erreur. Du côté des hommes de droit, on pointait du doigt la méthode utilisée par le ministre. Des juristes estiment que la procédure de la liberté conditionnelle n’avait pas été respectée. L’article 730 du code procédure pénal français du 20 septembre 1972, applicable aux Comores, prévoit l’intervention de deux acteurs : le juge d’application des peines et une commission de l’application des peines, qui valide les propositions émises. Bémol : le décret censé définir les modalités d’octroi des libertés conditionnelles n’existe pas, tout comme l’absence d’un juge d’application des peines.

Fermeture RD1 : Préparation de la rentrée scolaire secteur Ouest

-

Les dégradations constatées sur la RD1 suite aux glissements de terrains continuent d’être observés à ce jour. Afin d’éviter tout désagrément dans la perspective de la rentrée scolaire et dans le contexte de démarrage des examens de fin d’année, des réunions de travail ont eu lieu entre l’État, le conseil départemental, le rectorat, les forces de sécurité intérieure (gendarmerie nationale et polices municipales), les transporteurs scolaires afin d’élaborer une solution destinée à assurer le transport des élèves dans les meilleures conditions possibles et ce dès lundi 16 mai.

Après concertation, et sans attendre une évolution de la situation sur la zone de glissement concernée, il a été décidé par l’académie et le Département de mettre en place un nouveau plan de transport des élèves qui vise à éviter d’utiliser l’itinéraire de la déviation via Mamoudzou, trop long en distance et en temps ; à assurer la prise en charge des élèves et leur acheminement au plus près de la section de route coupée. Les élèves seront déposés en bus de chaque côté de cette section et effectueront le trajet à pied, sur un itinéraire sécurisé, pour rejoindre un autre bus scolaire qui leur permettra de se rendre dans leur établissement et retourner chez eux en fin de journée.

Sa mise en œuvre opérationnelle implique la réalisation d’aménagements routiers qui ont débuté et seront totalement terminés d’ici lundi. Ceux-ci consistent en la création de deux gares routières provisoires de part et d’autre du barrage, au Nord et au Sud, constituées de zones de retournement des bus scolaires, d’espaces de dépose des élèves et de places de stationnement exclusivement dédiées aux bus, en la mise en place, dans la zone affectée à la régulation des mouvements de bus, d’un alternat pour gérer la circulation des bus dans les deux sens, en l’aménagement dans les deux zones de dépose des bus (au nord et au sud) d’un cheminement piéton matérialisé par un espace dédié (« trottoir »), en l’aménagement dans la section de route interdite à la circulation d’un cheminement, isolant les élèves de la zone de sondages géotechniques, par deux barrières physiques, de leur point de dépose à leur point de reprise du bus. La distance à parcourir par les élèves à pied de bus à bus sera d’environ 550 m.

Afin d’éviter toute difficulté sur les zones de dépose des bus et tout risque pour les élèves, ceci impliquera le maintien de la fermeture totale à toute circulation (la circulation des deux roues motorisées sera strictement interdite et contrôlée), l’interdiction de circuler dans la zone de retournement et de stationnement des bus à tout autre véhicule, la possibilité aux véhicules particuliers de poursuivre la dépose de piétons en amont de chaque zone dédiée aux transports collectifs.

Ces dispositions en termes d’aménagement et de gestion de la circulation des véhicules seront complétées par des mesures de sécurité des déplacements piétons et de sûreté pour la protection des personnes. Pour ce faire, seront mobilisés des agents de médiation sur les zones de dépose des élèves, deux contrôleurs à chaque extrémité du dispositif de cheminement des élèves par TRANSDEV, le groupe de médiation citoyenne (GMC), la police municipale de M’Tsangamouji appuyée par celle de Tsingoni, la gendarmerie nationale aux heures de fort trafic.

Le maire de Dembéni dévoile ses projets au président du Département

-

Saïdi Moudjibou, le maire de Dembéni, ainsi que les deux élus en charge de la jeunesse et sport et de la culture, culte et actions internationales, Saïd Soufou et Hassani Machéhi, ainsi que le directeur général des services, Jean-René Boye, ont été reçus par le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, ce mercredi 11 mai.

Au programme de cette échange : le projet de réhabilitation de voiries et la mise en place des nouvelles voiries communales et le projet de valorisation des équipements sportifs en vue de l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027. Sur le volet social, la municipalité a sollicité également le concours et l’accompagnement financier du Département pour la construction d’une crèche municipale et d’un centre communal d’actions sociales (CCAS) à Hajangoua afin de répondre à un besoin criant et de mieux accompagner la population dans leur quotidien.

Par ailleurs, l’année dernière, la ville de Dembéni a créé son pôle culturel qui se trouve actuellement à la Maison Pour Tous d’Ongoujou, un bâtiment qui abrite aussi la bibliothèque communale et un espace informatique dédié aux usagers de la commune. Pour favoriser davantage l’attractivité dans l’ensemble du territoire communal, la municipalité par le biais du directeur du pôle culturel porte des projets ambitieux pour développer les activités culturelles. En effet, il question de créer les conditions nécessaires pour faciliter l’expression artistique des jeunes. Pour ce faire, la municipalité vise à créer une webradio au profit des associations, des jeunes artistes locaux…

Dembéni étant réputé, capital du cinéma africain à Mayotte, une tradition qui a disparu de nos jours, le maire souhaite mettre en place un festival du cinéma et créer une école du 7ème art afin de redynamiser ce secteur qui pourrait être créateur d’emploi pour la jeunesse.

 

Devenez préparateur en pharmacie

-

Le conseil départemental, en partenariat avec AKTO, Pôle Emploi, l’agence de l’Outre-mer pour la mobilité, l’agence régionale de santé, et en lien avec le pôle de formation Pasteur de Reims, propose la formation de brevet professionnel « préparateur en pharmacie » pour une rentrée prévue en février 2023, après une session préparatoire de septembre 2022 à janvier 2023. Pour postuler, il faut être demandeur d’emploi et posséder un baccalauréat dans le domaine scientifique. Les candidatures sont à envoyer à apemamoudzou.97601@pole-emploi.fr et à houdharia.bacobacar@ladom.fr au plus tard le 10 juin prochain.

Schéma d’aménagement régional/agence de l’urbanisme et de développement : le dossier avance

-

Une réunion importante s’est tenue au siège du Conseil départemental ce lundi 10 mai en format mixte (présentiel et visioconférence) avec les élus locaux (communes et établissements publics de coopération intercommunale) sous la présidence de Salime Mdéré, le 1er vice-président en charge des infrastructures, pour parler de la mise en place de l’agence de l’urbanisme et de développement (AUD) ainsi que de la reprise des travaux du schéma d’aménagement régional (SAR), un document fondateur au cœur de la démarche d’aménagement du territoire.

L’objectif recherché est de parvenir à sensibiliser tous les partenaires à l’installation d’une gouvernance partagée de l’AUD dès le mois de septembre prochain, et pour un arrêt de la rédaction du SAR avant la fin de l’année. Les maires et les cinq intercommunalités présents ou représentés par leurs directeurs généraux ont été sensibles à la démarche qui leur permet de se réapproprier ces sujets importants pour le développement de Mayotte.

Des échanges constructifs qui se poursuivront cet été avec des ateliers proposés par la collectivité à travers son 1er vice-président, accompagné des cadres du départementaux Ismaël Zoubert et Mirhane Ousseni en charge de ces sujets. Le calendrier de ces travaux sera mis en place d’ici deux semaines, en collaboration avec la mission d’appui du ministère de la transition écologique et la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement.

Fin du port du masque dans l’avion

-

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la santé, ont annoncé ce jeudi 12 mai un allègement progressif de certaines conditions actuellement en vigueur pour les déplacements entre l’Hexagone et les territoires ultramarins.

Dans ce cadre, les motifs impérieux depuis ou vers les Outre-mer ne seront plus obligatoires pour les passagers non vaccinés, à l’exception de Wallis-et-Futura, un test négatif au Covid-19 ne sera plus demandé à l’embarquement pour les passagers vaccinés, le port du masque ne sera plus obligatoire durant le voyage en avion.

Cette réduction tient compte de l’amélioration de la situation épidémique au niveau national et du recul des niveaux d’hospitalisation, même si la 5ème vague n’est pas encore terminée et que la vigilance de chacun doit rester de mise.

Enfin, il convient de rappeler que seule la vaccination permet de lutter efficacement et durablement contre le virus. Une campagne de promotion des vaccins, en particulier hors ARS-messager, sera donc lancée prochainement.

Le chef d’entreprise Théophane Narayanin confirme sa candidature à ses employés

-
chef-entreprise-theophane-narayanin-confirme-candidature-employes

Il avait commencé à tâter le terrain en décembre 2021 quand il était monté au créneau pour dénoncer le prix de l’eau. Théophane « Guito » Narayanin, le patron d’IBS, se lance complètement dans la campagne des législatives et à l’assaut de la circonscription du nord. Il l’a annoncé, ce jeudi après-midi, à ses salariés, tout en demandant leur approbation.

« Guito ! Député ! Guito ! Député ! » scandent les salariés d’IBS, ce jeudi. Sous le vieil arbre planté sur le site de l’entreprise de BTP à Kangani, Théophane « Guito » Narayanin tient son premier discours de campagne pour les législatives. Un lieu qui n’a rien d’anodin pour le Réunionnais de 67 ans, puisqu’avant de se présenter, il souhaitait entendre l’avis de ses 350 employés, avant de les inviter à rentrer chez eux. Les applaudissements ont rassuré le Réunionnais. « Ma force a toujours été dans mes employés », raconte le président d’un groupe présent à Mayotte, Madagascar, Maurice et La Réunion.

Semblant à l’aise au cours de ce premier meeting, il a déroulé une esquisse de programme en s’appuyant sur son expérience de chef d’entreprise arrivé à Mayotte en 1981. « Je les vis au quotidien les difficultés de Mayotte. Je les supporte avec les Mahorais à notre échelle. Car quand le chantier n’a pas d’eau et mes gars n’ont rien à boire, c’est une catastrophe. Et quand on voit des gens qui sont payés des millions pour approvisionner de l’eau et qui ne font pas le boulot, ça s’est grave », prend-il comme exemple. Le néo-candidat fait déjà part de sa volonté de passer Mayotte entièrement en « zone franche globale. Un outil qui permet d’atténuer la misère ». Concernant le pouvoir d’achat, il rappelle que les carburants et l’eau sont plus chers à Mayotte qu’à La Réunion, « trois fois plus » pour l’eau. Il en appelle aussi au développement de la formation, au renforcement de l’éducation et de l’accès aux soins. Sur le volet économique, il a un discours plus libéral et fait régulièrement référence à une intégration « par le travail », « pas l’assistanat ».

Sur l’insécurité, « à partir du moment où les gens ont faim ou soif, on perd le contrôle de la sécurité », estime-t-il. En termes d’immigration aussi, le chef d’entreprise recommande d’aider les Comores y en créant directement sur place un hôpital et des écoles. « Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait un flux permanent d’Anjouan. Pourquoi les gens veulent venir à Mayotte. Ce n’est pas pour manger, c’est pour l’éducation, les médecins, le plateau médical », récapitule-t-il, après avoir demandé à ne plus « donner de l’argent au gouvernement comorien. Quatre ou cinq ministres bouffent tout  ».

Pas complètement novice en politique

Avant d’y aller pleinement, « Guito » a fait comme de nombreux dirigeants de sociétés mahoraises. Il a soutenu des politiciens locaux. Certains d’entre eux l’ont même rencontré pour lui faire de son inquiétude dernièrement. Mais le Réunionnais est catégorique. « Déçu » par eux, il préfère défendre dorénavant lui-même sa vision. « Une fois que les gens ont le pouvoir, ils oublient tout », constate-il. Quelques minutes avant, sur l’estrade improvisé, il tenait le même discours à ses salariés. Les bilans de nos politiques sont connus, je n’ai ni éloges ni critiques à formuler. Parce que je ne suis pas un politique, je suis un chef d’entreprise. Mais si c’était bien, je ne serai pas là », fait-il remarquer.

La politique et les affaires ne faisant parfois pas bon ménage, il coupe : « Le conflit d’intérêt, je sais ce que c’est. Je ne ferais pas de loi pour avantager mon entreprise », confirmant que c’est bien son fils et le secrétaire général d’IBS qui seront aux manettes le temps de l’aventure politique.

Parce que si ses idées ne remportaient pas l’adhésion, le néo-candidat a déjà prévenu qu’il reviendrait dans son bureau de Kangani.

Les Républicains décidés à remporter les deux circonscriptions législatives

-
republicains-decides-remporter-deux-circonscriptions-legislatives

Présentation à la presse et au public jeudi matin à 10 heures des deux candidats investis par la fédération départementale du parti « Les Républicains », ainsi que leurs suppléantes. Maintenant c’est bien officiel, Issihaka Abdillah (supplée de Halima Houzali) défendra les couleurs des LR dans la 1ère circonscription et Mansour Kamardine (supplée de Fazianti Djoumoi Tsimpou), député sortant, se représente dans la 2ème circonscription. Ce sont donc deux ténors de la politique locale que s’est choisi cette formation politique pour aller à la conquête des deux circonscriptions législatives de Mayotte.

« L’ordre de marche » a été officiellement donné aux militants et sympathisants du parti « Les Républicains » jeudi matin au cours d’une rencontre avec la presse locale organisée au restaurant le 5/5 à Mamoudzou. Pour cet événement marquant de cette campagne des législatives qui démarre (cette formation politique étant la deuxième dans le département, après le MDM, à présenter au public ses candidats et ses équipes de campagne), les différents responsables de la fédération étaient présents autour des deux candidats et de leurs suppléantes, en présence de nombreux militants.

Pour le président de la fédération LR, Mohamed Bacar, le maire de Tsingoni, qui a pris la parole en premier, il s’agissait également de rendre public le projet politique de la mandature qui se présente, les équipes de campagne dans les deux circonscriptions et le planning des meetings. « Les élections présidentielles sont terminées, le peuple français a choisi de reconduire l’ancien président de la République, c’est la démocratie et nous respectons ce choix. D’un commun accord avec les autres formations de droite, notre parti a décidé de présenter séparément ses candidats au public. »

Gi la wa Maore

Il a expliqué que la fédération des LR est décidée à remporter les élections dans les deux circonscriptions législatives de Mayotte et que c’est dans cette optique qu’elle a tout naturellement choisi de reconduire la candidature du député sortant, Mansour Kamardine, dans la 2ème circonscription. Un choix qui s’impose, selon lui, par l’action de ce dernier durant la mandature achevée au cours de laquelle, il aurait été le seul parmi les quatre parlementaires de l’île à porter la voix et la souffrance des Mahorais à Paris. C’est en droite ligne de cela que les LR se sont choisis un slogan de campagne pour ce scrutin des 12 et 19 juin 2022, « Gi la wa Maore » (la voix des Mahorais). « Le contexte actuel est difficile, notre pays est abimé, à genoux, il faut le relever tant sur le plan local que national et international. »

Prenant à son tour la parole, Mansour Kamardine, a abordé en quelques mots les principaux dossiers sur lesquels il estime avoir bataillé avec succès au cours la mandature passée : la feuille de route qui prévoyait un fort rattachement avec les Comores en 2017, une agence régionale de santé (ARS) et un rectorat de plein exercice, un renforcement des forces de l’ordre pour lutter contre l’immigration clandestine. Il n’a pas caché à son auditoire que le combat à mener pour remporter ces élections législatives sera difficile, « mais je dois faire confiance à l’intelligence de la population mahoraise qui connait ceux qui les aime et qu’ils aiment ». Rappelant aux militants et sympathisants de son parti que la politique obéie à une règle simple, « la loi du nombre », il les a invités à se rendre en masse en masse à son meeting inaugural qui se tiendra à Sada, ce samedi 14 mai 2022 à 15h.

 

Saïdali Boina Hamissi, seul candidat mahorais investi par le RN

Ce mercredi, le Rassemblement national a dévoilé la liste des candidats qui défendront ses couleurs en Outre-mer lors des élections législatives des 12 et 19 juin. À Mayotte, malgré le bon score de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle (59%), un seul représentant RN va concourir sur l’île. Il s’agit du porte-parole au niveau local du parti, Saïdali Boina Hamissi. Il se présente dans la deuxième circonscription, celle du sud, qui est sans doute plus favorable. L’ancien président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, vif soutien de la candidate Marine Le Pen, nous avait annoncé en avril qu’il ne souhaitait pas être candidat.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes