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Visite d’une délégation du syndicat Sud Santé Sociaux : « Mayotte est dans un état d’urgence médicale »

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Bruno Charles-Achille, Olivier Youinou et Cathy Le Gac en compagnie d’une aide-soignante membre du syndicat local et de Madjidi Mouayad, son trésorier.

En déplacement dans le 101ème département pour se rendre compte de l’état de l’offre de soins, une délégation de trois responsables du syndicat national Sud Santé Sociaux dresse un constat unanime et effrayant : l’île aux parfums est dans un état d’urgence médicale. Les syndicalistes vont dès leur retour en métropole rédiger une plateforme revendicative spécifique pour Mayotte.

CHM, PMI, dispensaire de M’Tsamboro, Apprentis d’Auteuil… En déplacement pendant huit jours, il ne faut guère que quelques heures aux trois membres de la délégation du syndicat national Sud Santé Sociaux pour « se rendre compte de la réalité de Mayotte ». « Les Mahorais sont clairement considérés par l’État comme des citoyens de seconde zone », constate d’emblée Bruno Charles-Achille, le secrétaire général du bureau de Martinique. « Dans les départements d’Outre-mer, il n’y a pas la même égalité des chances qu’en métropole. C’est vrai aussi pour chez moi, mais c’est encore bien pire à Mayotte. » Un constat largement partagé par ses confrères de Paris, Olivier Youinou et Cathy Le Gac, même si la politique menée depuis des années en matière de santé en Hexagone est à peine plus enviable… « Le gouvernement supprime des lits d’hôpital et le principe du numerus clausus est toujours en vigueur quoiqu’il en dise. L’ordre des médecins fait barrage pour conserver ses privilèges », analyse Olivier Youinou.

Dès son arrivée sur le territoire, la délégation tique sur les conditions de vie des habitants, bien sûr, mais aussi l’état des routes et le manque d’infrastructures en tout genre. Des problèmes qui datent et qui ne sont que très lentement résolues par le gouvernement. « Est-ce une volonté de sa part ? », s’interroge Bruno Charles-Achilles, qui n’a pas la langue dans sa poche. Pourtant, des solutions existent à leurs yeux pour rattraper le retard accumulé et il ne tient qu’aux responsables politiques de les mettre en œuvre. Le syndicat national Sud Santé Sociaux, en collaboration avec le bureau local, va d’ailleurs écrire une plateforme revendicative pour faire part de ses propositions.

Trois grands axes de revendications

À la sortie de leurs visites et de leurs réunions avec les directeurs de l’agence régionale de santé et du centre hospitalier de Mayotte ainsi qu’avec les deux vice-présidents du conseil départemental en charge des questions sanitaires et sociales, les trois membres du syndicat national dégagent trois grands axes pour la future plateforme revendicative. Primo, il leur apparaît primordial d’accentuer la coopération régionale afin de limiter le flux migratoire. « La 5ème puissance mondiale doit être capable de donner sans retour afin que des gens évitent de mourir à quelques kilomètres de ses côtes pour venir se faire soigner », déclare Olivier Youinou. Un point de vue qui va à l’encontre de beaucoup d’opinions en local, mais le syndicat assume : « Nous croyons encore à l’humanisme et à l’État-providence. »

Deuzio, il faut apporter des réponses structurelles. « Le projet de 2ème hôpital nous paraît être une bonne chose, mais il faut qu’il apporte une complémentarité par rapport au CHM », déclarent-ils d’une voix unanime. En ligne de mire : l’absence de spécialistes comme des cardiologues, des neurologues, sans parler des psychiatres. « La santé mentale et la gériatrie manquent cruellement de personnels et de structures sur le territoire », constate Bruno Charles-Achille. Pour la délégation, l’attractivité du territoire est en lien direct avec cette problématique. « Cela effraie les professionnels. Ces derniers peinent à trouver des logements, ne peuvent pas scolariser leurs enfants dans de bonnes conditions, etc. »

Tertio, il leur semble indispensable de mettre l’accent sur l’offre de formation en local. Agrandir l’école d’infirmiers de Mayotte, augmenter le nombre de promotions d’aide-soignant et développer la formation à la puériculture… Autant d’idées qui risquent bien de faire partie des prochaines doléances de Sud Santé Sociaux !

Un Fonds Tourisme Durable mis en place pour aider les hébergeurs et les restaurateurs

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(de g. à d.) Abdou Bacha (SGAR), Camille Gandossi (ADEME), Yann Le Bigot (ADEME) et Michel Madi (AaDTM).

L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), en collaboration avec l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), a mis en place le dispositif Fonds Tourisme Durable pour aider les hébergeurs et restaurateurs déjà en place à faire face à la transition écologique. Une manière de les encourager à investir dans des équipements écologiques, durables et de qualité. Explications.

Le Fonds Tourisme Durable est une initiative de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie nationale. Créé en 2021, ce dispositif s’inscrit dans le cadre du Plan Destination France 2030 mis en place par France Relance après la crise sanitaire. L’objectif est de relancer le tourisme en France, y compris dans les départements d’Outre-mer. Sur l’île aux parfums, la concrétisation des actions repose sur les épaules de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte.

L’ancien comité départemental du tourisme de Mayotte (CDTM) ne s’est donc pas contenté de changer de nom : ses missions ont également évolué. « À présent, nous sommes chargés de l’ingénierie et du développement de l’offre. Nous allons non seulement encourager les nouvelles créations, mais également accompagner les structures existantes pour qu’elles gagnent en qualité et obtiennent une plus-value », affirme Michel Madi, le directeur de l’AaDTM. Tout cela passe nécessairement par des recherches de financement et le Fonds Tourisme Durable va permettre à une vingtaine d’établissements (hébergements et restaurants) de se doter d’équipements certes plus qualitatifs, mais aussi et surtout plus écologiques.

Un diagnostic gratuit et un financement à terme sous réserve d’éligibilité

Le Fonds Tourisme Durable s’élève à 70 millions d’euros pour la période 2022-2024 sur l’ensemble du territoire national. Une part de cette cagnotte est naturellement dédiée aux départements ultramarins avec, en outre, une majoration de 20% par actions réalisées. Car c’est ainsi que cela fonctionne : le FDT finance la modernisation des structures existantes action par action. Pour en jouir, il faut être une très petite entreprise (moins de 20 salariés) ou bien une petite ou moyenne entreprise (moins de 500 salariés), être une activité de restauration ou d’hébergement correspondant au code NAF et être adhérent à l’AaDTM. En cas de respect de ces critères, l’ADEME propose de réaliser un diagnostic gratuit des besoins, suivi (ou non) d’un plan d’actions.

Si l’entreprise est éligible, elle bénéficie d’un financement de 30% de son projet avant le début des travaux et de 70% une fois le projet terminé et l’évaluation de l’ADEME effectuée. Un fonctionnement qui laisse un peu de côté les sociétés qui ne peuvent pas se permettre d’investir. « Notre but est de servir de levier à l’investissement, pas de financer intégralement les projets », explique Yann Le Bigot, ingénieur au sein de l’ADEME. « Par ailleurs, notre budget par projet s’étend entre 5.000 et 200.000 euros, les frais liés aux emprunts bancaires seront donc discutés avec les chefs d’entreprise », renchérit Camille Gandossi, la chargée de mission transition énergétique TPE-PME tout en reconnaissant que cette question constitue le plafond de verre du projet. En outre, pour recevoir ce fonds, aucune dépense ne doit être engagée avant le dépôt du dossier en ligne.

Un chargé de mission spécialement recruté

ADEME oblige, les actions financées sont celles qui limitent la consommation liée à l’eau et à l’énergie fossile, mais également celles qui assurent une gestion des déchets la plus écologique possible. Par exemple : toilettes sèches, ventilation et isolation pour réduire au maximum la climatisation, mise en place de composteurs et de poubelles de tri avec une signalétique destinées aux employés et aux clients, etc.

Pour que les hébergeurs et restaurateurs mahorais puissent profiter de ce fonds, Michel Madi a recruté un chargé de mission spécialement dédié à cette tâche. Youssouf Madi fait donc le pont entre ce dispositif, dont l’obtention nécessite des démarches assez lourdes, et les entrepreneurs mahorais afin qu’ils puissent monter correctement les dossiers. Engagé en mai 2022, il a déjà commencé son travail de communication auprès des entreprises. L’objectif est d’en faire profiter au moins huit d’ici la fin de l’année et au moins 20 d’ici le 31 décembre 2023. « Je tiens à ajouter que ce fonds est l’un des outils que nous utilisons dans notre démarche globale pour améliorer la qualité de l’offre à Mayotte. Notre but est de remplir les objectifs nationaux du Plan Destination France 2030 », conclut-il.

 

Informations complémentaires :

Les entreprises intéressées peuvent contacter Youssouf Madi à y.madi@mayotte-tourisme.com et regarder l’ensemble du fonctionnement du fonds à l’adresse https://agirpourlatransition.ademe.fr.

Chambre des comptes : le budget 2022 du Smeam toujours plombé par l’assainissement

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Les communes de Koungou, Mamoudzou et de Petite-Terre vont connaître des coupures ciblées, du vendredi 4 au dimanche 6 novembre.

Particulièrement scrutés, les comptes du syndicat de l’eau de Mayotte ont fait l’objet d’un rapport de la Chambre régionale des comptes datant du 9 juin. Si le budget primitif 2022 est annoncé à l’équilibre en ce qui concerne l’eau, l’instance juge « les mesures de redressement prises par le Smeam insuffisantes au regard de son budget annexe assainissement ».

Les efforts pour sortir la tête de l’eau ne sont pas finis au syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte. En charge de l’approvisionnement en eau potable des Mahorais et du réseau d’assainissement, il doit depuis quelques temps maintenant retrouver des budgets à l’équilibre, après des années de gestion chaotique. Pour cette raison, la préfecture doit régulièrement transmettre les budgets du syndicat à la chambre régionale des comptes, basée à Saint-Denis (La Réunion), afin de relever les incohérences. Dans leurs conclusions, ce 9 juin, peu de critiques sont émises hormis sur l’assainissement, un point noir régulièrement soulevé par la CRC. « La chambre des comptes constate que les mesures de redressement prises par le Smeam sont insuffisantes au regard de son budget annexe assainissement », affirme le rapport.

Un nouveau déficit d’exploitation prévue

En effet, si les comptes de l’eau s’équilibrent à hauteur de 17.009.835 d’euros en fonctionnement et 36.108.887 d’euros en investissement, ce n’est pas encore le cas de l’assainissement. Le budget primitif 2022 prévoit ainsi un déficit de 1.199.624 euros dans son fonctionnement, notamment en raison de « dépenses d’exploitation importantes ». Pour rappel, le déficit était déjà de 1.561.277 euros de 2021. La légère amélioration prévue par le syndicat concerne la baisse drastique de ses charges de personnel en 2022 (-43%) grâce à l’externalisation vers Vinci.

En conséquence, les Sages estiment que « les mesures nouvelles prises par le syndicat pour rétablir l’équilibre budgétaire sont insuffisantes, qu’à défaut de pouvoir proposer au syndicat des mesures complémentaires de redressement de l’équilibre budgétaire pour 2022, il y a lieu de continuer le plan de redressement du syndicat ». Ce nouveau plan prévu sur trois ans, soit « le nombre nécessaire d’années pour apurer son déficit d’exploitation reporté et s’assurer de son retour à l’équilibre ».

Des gros investissements prévus pour l’eau en 2022

La remise à niveau des comptes est d’autant plus importante que le syndicat se doit de préparer l’avenir. Dans les investissements prévus pour l’eau par exemple, celui-ci table ainsi sur une augmentation de 593% du total des dépenses réelles d’investissement par rapport à 2021. C’est beaucoup plus certes, mais une bonne part devrait faire l’objet de subventions selon les indications des services préfectoraux et du syndicat à la CRC.

Des arguments entendus par la chambre régionale, qui a noté « le caractère suffisant des mesures de résorption du déficit est vérifié, qu’il n’y a pas lieu de proposer de mesures complémentaires relatives à ce budget ».

Carrière de Koungou : une affaire aux allures de feuilleton judiciaire

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Le 20 mai 2022, le tribunal de Mamoudzou a rendu un jugement annulant une vente de plusieurs parcelles de terrain (contenant la carrière de Koungou) avec rente viagère conclue entre Frédéric D’Achery et la « SAS Vinci Construction Dom-Tom« . La plaignante, Alaine Andriambavy, l’une des héritières de l’ancien maire et conseiller général de Koungou, risquait gros si elle n’avait pas obtenu gain de cause, le défendeur lui réclamant 400.000 euros de dommages et intérêts.

L’affaire ainsi jugée fera incontestablement jurisprudence à Mayotte, en particulier dans le monde très restreint des exploitants de carrières de basalte, « l’or gris de Mayotte« . Très sensible parce que touchant à un secteur important de l’économie mahoraise, cette affaire remonte au 3 février 2020 lorsque Alaine Andriambavy, l’une des héritières de Fréderic D’Achery (ancien élu et grand propriétaire terrien dans la commune de Koungou), a saisi le tribunal judiciaire de Mamoudzou pour demander l’annulation d’une vente intervenue le 15 septembre 2015 entre son aïeul et l’entreprise « Vinci Construction Dom-Tom« .

Dans sa plainte transmise par exploit d’huissier de justice, elle indique qu’en sa qualité de cohéritière, elle s’estimait fondée à agir en nullité de cette vente avec rente viagère concernant la carrière de Koungou. Celle-ci faisait également valoir le fait que dans cette affaire, la société précitée ne risquait aucune perte compte tenu du fait que les revenus du bien aliéné étaient supérieurs aux arrérages stipulés dans l’acte de vente de sorte que si Frédéric D’Achery n’avait pas cédé son bien, il aurait perçu un revenu mensuel moyen supérieur au montant de sa rente viagère. Mis en avant aussi ? L’âge avancé (82 ans) de ce dernier au moment de la vente, de même que le bouquet lui ayant été versé, lequel ne représentait que 7.2% de la valeur de la carrière telle que définie dans le contrat signé entre les deux parties. L’héritière considère donc que le capital versé à son parent était manifestement dérisoire au regard de la valeur du bien et de l’espérance de vie du créditeur rentier. Mais aussi que cette vente était dépourvue de tout aléa et que de ce fait la succession de Fréderic D’Achery réclamait 350.000 euros de dommages et intérêts à la société « Vinci Construction Dom-Tom« .

Par ailleurs, Alaine Andriambavy demande également à la justice d’annuler purement et simplement la totalité de la procédure ayant abouti à cette vente, y compris la phase notariale, de « dire que la créance de la société « Vinci Construction Dom-Tom«  née de son droit à restitution des sommes versées au titre de la vente est absorbée par les dommages et intérêts qui doivent être mis à sa charge pour réparer le préjudice subi par Frédéric D’Achery au moment de la vente, de sorte qu’il y a lieu à compensation par l’article 1289 du code civil« .  Autre requête de l’héritière pour obtenir un effet de jurisprudence à Mayotte ? Ordonner au conservateur des hypothèques de publier le présent jugement (sur présentation de son expédition et du certificat attestant qu’il est passé en force de la chose jugée), ainsi qu’une condamnation de la partie adverse à lui verser une somme de 20.000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.

De son côté, la société « Vinci Construction Dom-Tom » (qui n’a pas consenti à répondre à nos demandes d’entretien au sujet de ce jugement), avait demandé au tribunal de débouter Mme Andriambavy, à titre principal, de « ses demandes injustes et mal fondées« , lui reconnaitre la pleine propriété des 5 parcelles cadastrées section AR n° 272, 276, 277 du lieu-dit lotissement d’Achéry, ainsi que les sections BS n° 120 et 210, lieu-dit Be M’Randra et débouter la plaignante de ses demandes contraires.

En outre, et à titre de réparation, la société « Vinci Construction Dom-Tom » demandait à la justice que la plaignante soit condamnée à :

  • lui payer la somme de 400.000 € à titre de dommages et intérêts pour procédures abusive,
  • lui payer la somme de 10.000 € en application de la de l’article 700 du code de procédure civile,
  • condamner la plaignante au titre de distraction de son avocat, Maître Charles Simon, mais aussi de toute la procédure.

Question de droit et procédures

En guise de réponse à toutes ces démarches, le Tribunal judiciaire de Mamoudzou a jugé recevable la demande en nullité de Mme Andriamabavy, en sa qualité d’héritière de M. Fréderic d’Achery, en estimant que « cette qualité ne (lui) ai pas contestée, ce qui permet de constater que l’objet de la présente et que les termes de l’assignation de cette dernière permettent de constater que l’objet de la présente instance est une demande d’annulation d’une vente fondée sur le vice dont elle considère qu’elle est affectée, action dont le de cujus était demandeur et qu’il a transmis à ses héritiers au jour de son décès« . Sur cette base, il a déclaré recevable la demande de la plaignante en s’appuyant sur l’article 1108 du code civil « le contrat est commutatif lorsque chacune des parties s’engage à procurer à l’autre un avantage qui est regardé comme l’équivalent de celui qu’elle reçoit. Il est aléatoire lorsque les partis acceptent de faire dépendre les effets du contrat, quant aux avantages et aux pertes qui en résulteront, d’un événement incertain« .   

De même que le tribunal, en se basant sur l’article 1583 du Code civil a estimé que la vente entre les deux parties n’est parfaite que « dès qu’on est convenu de la chose et du prix quoique la chose n’ait pas encore été livrée et le prix payé« . Dans son arrêt, le tribunal précise que les dispositions de l’article 1169 du Code civil indiquent qu’un contrat conclu à titre onéreux est nul lorsqu’au moment de sa formation, la contrepartie au profit de celui qui s’engage est illusoire ou dérisoire. Se référant également aux articles 1583 et autres, du même code civil, le tribunal judiciaire de Mamoudzou a considéré qu’en l’absence de prix réel et sérieux, l’acte de cession ne constitue pas une vente et doit être déclaré nul.

Par ailleurs, se basant sur d’autres aspects du code civil, le Tribunal a estimé que dans le cadre d’une vente avec rente viagère, c’est lors de la conclusion de celle-ci qu’il faut se placer et apprécier sa validité au regard du montant du prix stipulé, partie en rente et partie en capital … « Il faut également que le risque économique soit partagé. Ainsi l’aléa disparait lorsque le montant de la rente viagère est inférieur au montant des revenus du bien immobilier«  a-t-il précisé. Il ressort également de cette procédure qu’au moment où M. Fréderic d’Achéry a pris sa décision de vendre ce site (les 3 parcelles concernées) après l’expulsion de la société IBS, il avait 3 offres en dehors de celle qu’il a choisie d’accepter :

  • Société IBS : 4 millions d’euros,
  • Groupe Lafarge : 3,2 millions d’euros,
  • Société COLAS : 2, 2 millions d’euros.

D’autres éléments et conditions pris en compte par le tribunal dans cette affaire ont été évoqués par le tribunal. Dans son arrêt, celui-ci donne une suite favorable à la requête de la plaignante, Mme Andriambavy, en déclarant la nullité de la vente du site à la société « Vinci Construction Dom-Tom«  intervenue le 15 septembre 2015, tout en rappelant que la succession de feu M. D’Achery doit restituer la somme de 200.000 € à l’autre partie contractante au titre de l’indemnité de d’immobilisation et du bouquet et la somme de 112 500 € versée au titre des arrérages. Le conservateur des hypothèques de Mamoudzou se voit également obligé de publier le jugement rendu sur « présentation de son expédition et du certificat attestant qu’il est passé en force de chose jugée« . La société « Vinci Construction Dom-Tom«  se voit par ailleurs condamnée à verser à Mme Andriambavy la somme de 6000 € sur le fondement de l’article 700 de la procédure civileLes plus amples demandes des deux parties ont été rejetées et le défenseur a été condamné aux entiers dépens. Il convient de préciser que la présente décision de justice a un effet exécutoire.

Meurtre commis à Anjouan : l’auteur identifié mais toujours en cavale

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Excepté un communiqué du ministère de l’intérieur annonçant l’envoi à Anjouan d’une équipe pour appuyer les enquêteurs, aucune information pas même sur l’évolution du dossier n’a été livrée par les autorités. Silence radio également du côté de la classe politique à part le parti Juwa qui a réagi à travers un communiqué.  

« L’auteur a été identifié à travers des photos ». Voilà les quelques mots prononcés par le ministre des transports, Bianrifi Tarmidi, devant les journalistes qui se sont rendus ce mercredi à Beit-salam pour couvrir le compte-rendu du traditionnel conseil des ministres. Trois jours donc après le meurtre présumé de l’épouse du propriétaire de Johannah Livingston hôtel dans la nuit du dimanche à son domicile,  à Mutsamudu, on n’en sait toujours rien sur ce acte « odieux ». Les autorités de Moroni sont taiseuses. Ni le procureur général encore moins le procureur de la République, installé à Anjouan n’ont fait  la moindre déclaration. Même attitude du côté du ministre de la justice, comorien Djae Ahamada Chanfi. Lundi matin, le pays tout entier a appris avec consternation l’assassinat de Sitti-Hafsoi Dhoiffir. Selon les médias locaux, on l’aurait retrouvée  grièvement blessée à l’arme blanche chez elle. Elle a rendu l’âme quelques heures plus tard après son transfert aux urgences. Les thèses qui circulent ( non confirmées ou infirmées par la justice ) font état d’un cambriolage qui aurait  mal tourné. Quatre jours plus tard, l’opinion ignore hélas ce qui s’est passé cette nuit-là. Puisqu’aucune information n’ a été divulguée ni par les autorités judiciaires, encore moins par les enquêteurs. On rapporte seulement que le concierge serait aux arrêts. Y-a-t-il d’autres suspects interpellés ou pas ? Difficile de répondre.

Insécurité, paix

Nous avons écrit au Garde des sceaux, mais il n’a pas donné suite. Un silence qui suscite interrogations étant donné la nature de l’acte. Au lendemain de ce drame, le ministre de l’Intérieur s’est juste feint d’’un communiqué dans lequel, il annonçait avoir dépêché des enquêteurs pour prêter main forte aux forces de police qui se trouvent sur place.  » Tous les moyens seront mis en œuvre pour que cet acte  ne reste pas impuni », promettait le ministre. Si le gouvernement affirme avoir identifié l’auteur, il n’a en revanche pas livré le moindre indicateur. La classe politique comorienne elle aussi est restée muette. Seul le parti Juwa, de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi a publié une déclaration hier mercredi pour réclamer des solutions face aux actes inquiétants qui ont fait leur apparition ces derniers temps.  » L’heure n’est plus seulement  à lister et à pleurer nos morts chaque jour, mais à faire quelque chose pour que ces crimes et délits prennent fin. Il est temps que l’État de fait d’Azali prenne des mesures de l’ampleur de la gravité de l’insécurité dans le pays pour retrouver les auteurs des crimes et les traduire en justice« , a insisté, Hassane Ahmed El barwan, secrétaire général du bureau exécutif du Juwa. Toujours dans le communiqué, ce dernier n’a pas manqué de tancer Azali Assoumani qui a fait selon lui de la sécurité le socle de sa propagande et de l’orientation politique et idéologique de ses discours afin d’éliminer ou jeter en prison à vie ses opposants.   » Avec ce pouvoir, notre pays est en train de perdre son charme , son absence d’agressivité[….] cela permettait à chacun de dormir tranquillement chez soi ou de sortir à des heures tardives sans craintes« , note le communiqué du Juwa. Autant de valeurs perdues aujourd’hui puisque l’on constate l’apparition de plusieurs actes barbares, notamment les  coupures des  routes par des malfaiteurs qui rançonnent les passants.

Outre-mer : réunion commune entre la délégation sénatoriale et celle de l’association des maires de France

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Ce mardi 28 juin, s’est tenue au Sénat une réunion commune entre la délégation sénatoriale aux Outre-mer (DSOM) et la délégation aux Outre-mer de l’association des maires de France (AMF), à l’occasion de l’installation de cette nouvelle instance. La délégation aux Outre-mer de l’AMF a été créée sur le modèle de celle du Sénat mise en place en novembre 2011, suivie en juillet 2012 par celle de l’Assemblée nationale. Pour rappel : la DSOM est composée des sénateurs élus dans les collectivités visées à l’article 72-3 de la Constitution ainsi que d’un nombre identique de membres désignés par le Sénat de manière à assurer la représentation proportionnelle des groupes politiques et une représentation équilibrée des commissions permanentes. Elle est chargée d’informer le Sénat sur l’état de la situation des collectivités visées à l’article 72-3 de la Constitution et sur toute question relative aux Outre-mer. Elle veille à la prise en compte des caractéristiques, des contraintes et des intérêts propres de ces collectivités et au respect de leurs compétences. Elle participe à l’évaluation des politiques publiques intéressant ces collectivités.

Insertion des jeunes : la fondation Orange lance un nouvel appel à projets

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L’insertion des jeunes et l’inclusion numérique sont des engagements majeurs de la fondation Orange. Depuis près de dix ans, elle soutient les associations qui mettent en œuvre ses programmes de formation numérique sur tout le territoire. Jusqu’au 18 septembre, à La Réunion et à Mayotte comme partout en France hexagonale, toute association impliquée dans ce domaine peut proposer à la fondation un projet collectif autour du numérique qui sera réalisé par des jeunes de 16-25 ans en insertion. Il s’agit du 9ème appel à projets « Ensemble pour l’Insertion des Jeunes », de la fondation Orange qui souhaite susciter et soutenir financièrement des projets innovants et formateurs.

Pour faciliter l’insertion professionnelle, ces projets d’inclusion numérique devront permettre aux jeunes d’acquérir des compétences sur les usages et les outils numériques, ainsi que des compétences transverses comme : la gestion de projets, le travail en collectif, la communication, la créativité, etc. Ces projets de formation devront aussi sensibiliser aux usages numériques responsables ; ceux qui seront au service de la transition écologique et solidaire seront également privilégiés. « Nous souhaitons en effet, notamment auprès des jeunes, favoriser les actions pour un monde plus durable, autre engagement majeur du groupe Orange. Et permettre aux jeunes de vivre, avec le numérique, une expérience qui nourrisse leur projet professionnel et appuie leur futur recrutement », explique Françoise Cosson, la déléguée générale de la fondation Orange.

Les résultats de cet appel à projets seront annoncés en novembre prochain, après réunion d’un comité de sélection. D’ici au 18 septembre, les associations d’insertion peuvent candidater en ligne, toutes les informations étant disponibles sur http://www.fondationorange.com (onglet « déposez vos projets ») : https://bit.ly/3ypsdYv.

Depuis 2012, la fondation a accompagné 214 structures associatives engagées comme elle dans l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en France, dont neuf à La Réunion et à Mayotte, pour un budget total de 3.2 millions d’euros.

Des ateliers de jeux proposés par la ligue de l’enseignement

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Ce mercredi 29 juin, la ligue de l’enseignement invite les habitants, plus précisément, les enfants de cinq ans et plus, et les parents à venir passer un moment convivial autour de différents ateliers de jeux qui se dérouleront à la mairie de Dzaoudzi-Labattoir de 13h à 15h30.

Au programme : de la lecture, des jeux de société, du vélo, du jeu sur tablette et du football. Cet événement a pour objectif de présenter la ligue de l’enseignement et ses actions auprès de la population, de proposer des activités ludiques aux enfants et de permettre des temps d’échanges avec les parents.

Signature d’une convention partenariale entre l’intercommunalité du Sud et Hawa Mayotte

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Samedi dernier, la communauté de communes du Sud de Mayotte et Hawa Mayotte ont signé la convention de partenariat à l’Hôtel Sakouli. Cet accord a pour vocation d’acter le partenariat entre l’intercommunalité du Sud et l’association agrée de la surveillance de qualité de l’air (AASQA) de Mayotte, dont la CCSud est membre. Afin d’améliorer les moyens ainsi que les outils dédiés à la surveillance de la qualité de l’air sur l’ensemble de la collectivité, cette convention rentre principalement dans le cadre du volet « AIR » de son plan-climat-air-énergie-territorial (PCAET). Par conséquent, deux objectifs sont soutenus : technique et financier.

Sur le plan technique, Hawa Mayotte va mettre à disposition des moyens conséquents pour former et accompagner le personnel de la CCSud dans leur démarche d’amélioration et de préservation de la qualité de l’air. De son côté, l’intercommunalité va soutenir financièrement l’observatoire de la qualité de l’air de Mayotte, afin de continuer le développement de son réseau de surveillance de la qualité de l’air et de fournir les données nécessaires au bon déroulement du PCAET.

Cette signature est l’occasion de rappeler les enjeux de la qualité de l’air sur l’ensemble du 101ème département. En effet, Hawa Mayotte, lors de son dernier bilan de mesures sur la qualité de l’air, l’AASQA a mis l’accent sur une pollution de plus en plus grandissante aux particules fines sur l’île, notamment sur les axes routiers. Une pollution à surveiller avec soins dans les années à venir afin d’éviter le dépassement des seuils et limites réglementaires.

EDM mobilise les compétences de l’office national des forêts pour préserver le territoire

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Jeudi dernier, une équipe d’EDM composée d’Hugues Martinez, le chef du pôle réseau et du service communication, s’est rendue dans la forêt domaniale de Voundzé pour visiter, aux côtés de l’office national des forêts, deux parcelles, de six hectares et d’un hectare, reboisées avec 20.000 plants de sept essences locales différentes, dans le cadre de la mise en place de la ligne haute tension Longoni-Sada. « La mise en place de ce type de parcelles qui favorisent la biodiversité, nous permet de restaurer les zones forestières dégradées, de lutter contre les espèces exotiques envahissantes et d’occuper le terrain face à la forte pression de défrichement pour l’agriculture », dévoile Dominique Paget, le directeur de l’ONF à Mayotte.

Dès 2016, EDM accompagné du bureau d’étude ECO-MED, a fait appel à l’ONF, en charge de la gestion des forêts publiques, pour reboiser des zones de forêt, afin de compenser l’abattage d’arbres engendré par la construction de cette nouvelle ligne. Les plantations ont été faites en 2020 à Voundzé et des actions de lutte contre les espèces exotiques envahissantes ont été réalisées le long d’un cours d’eau dans la forêt domaniale du Mont Combani.

Ce volet de restauration écologique s’inscrit dans le cadre de la démarche éviter/compenser/réduire du code l’environnement qui a pour objectif d’éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pas pu être suffisamment évitées, et si possible de compenser les effets notables. « Cette démarche, qui inclut l’évaluation de notre impact sur l’environnement ainsi que la mise en place de mesures de compensation, s’inscrit dans l’engagement d’EDM : développer le territoire dans le respect de l’environnement », souligne Hugues Martinez.

Yaël Braun-Pivet élue présidente de l’Assemblée nationale

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Nommée ministre des Outre-mer il y a un mois, Yaël Braun-Pivet a hérité d’une nouvelle fonction depuis ce mardi soir. La députée des Yvelines a été élue à la tête de la présidence de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas une surprise, puisqu’elle était la candidate de la majorité présidentielle, devenue relative après les élections législatives des 12 et 19 juin. Cependant, plusieurs tours ont été nécessaires pour que l’élection soit entérinée. Le gouvernement avait pris les devants concernant le ministère des Outre-mer. Un décret du vendredi 25 juin a ainsi « mis fin aux fonctions de Mme Yaël Braun-Pivet ». Celles-ci seront assurées provisoirement par la Première ministre, Elisabeth Borne, en attendant qu’elle nomme un nouveau gouvernement, sans doute au début du mois de juillet.

Un dispositif inédit en France pour attirer et pérenniser des professionnels de santé à Mayotte

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L’agence régionale de santé a lancé ce mardi 28 juin son comité intersectoriel mahorais pour l’attractivité, l’installation et la pérennisation des professionnels de santé. Un dispositif qui doit permettre d’augmenter le nombre de médecins à partir de l’an prochain, aussi bien à l’hôpital que dans le secteur libéral, et ainsi réduire l’écart abyssal avec le territoire national.

Avec seulement 43 médecins généralistes pour 100.000 habitants, Mayotte se situe bien loin des standards métropolitains qui se chiffrent à 132. Un constat loin d’être nouveau, mais qui alerte sachant que l’espérance de vie dans le 101ème département est inférieure de 7 à 11 ans à la moyenne nationale… Un indicateur très défavorable, au même titre que la prévalence des maladies chroniques (13% de diabétiques et 38% d’hypertendus), qui pousse l’agence régionale de santé à prendre le taureau par les cornes !

D’où le lancement ce mardi 28 juin du comité intersectoriel mahorais pour l’attractivité, l’installation et la pérennisation des professionnels de santé (CIMAIPS). « J’[en] ai fait ma priorité absolue », rappelle Olivier Brahic, le directeur général de l’ARS. À ses côtés ce matin-là, plusieurs représentants d’institutions tels que le Medef, l’union départementale des centres communaux d’action sociale, la chambre de commerce et d’industrie, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, la caisse de sécurité sociale, la direction de la protection maternelle et infantile, le conseil départemental, la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, le rectorat, le service départemental d’incendie et de secours et la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités. « Il faut une mobilisation générale de toutes les administrations et des élus », insiste le successeur de Dominique Voynet. En ligne de mire notamment : l’insécurité qui gangrène l’île aux parfums depuis de nombreuses années. « Les jeunes ont du mal à se projeter, il faut leur donner de la visibilité. »

Un plan d’actions dès 2023

Un exemple parmi tant d’autres dans la mesure où une étude menée récemment fait état d’un certain nombre de freins, comme les soucis de logement et d’identification de locaux. Raison pour laquelle Olivier Brahic mise énormément sur « ce comité intersectoriel inédit en France ». Selon lui, il s’agit ni plus ni moins d’un « point clé si nous voulons améliorer l’état de santé » de la population. « Nous allons valider les groupes de travail qui vont se réunir de septembre à novembre. » Un timing accéléré qui doit permettre de mettre en oeuvre un plan d’actions dès 2023.

D’autant plus que plusieurs projets structurants doivent sortir de terre dans un avenir plus ou moins proche, à l’instar du second site hospitalier à Combani (le démarrage des travaux est prévu en 2025) et de deux cliniques privées. Sans oublier l’arrivée prochaine de nouvelles filières d’excellence – la cardiologie par exemple – dans le cadre du projet régional de santé. « Il y a un fort enjeu de formation que nous pouvons facilement calibrer et qualifier », admet-il. Reste à s’assurer que ces futures infrastructures ne se transforment pas en « coquille vide ».

« Cela ne va pas se faire dans les deux mois, mais nous voulons être proactifs », prévient Olivier Brahic, qui souligne par ailleurs que de nombreux professionnels de santé installés aux Antilles se rabattent sur l’océan Indien à la suite de la crise sanitaire. Un motif d’espoir avant la concrétisation de ce dispositif ! « Nous ne devons pas être dans une logique hospitalo centrée, nous devons également développer très notablement le secteur libéral. » L’avenir de 45% de la population ayant renoncé à des soins médicaux en dépend…

 

Covid-19 : un premier cas de sous-variant BA.5

En marge de l’installation du CIMAIPS, Olivier Brahic a fait un point sur la crise sanitaire. S’il a rappelé que Mayotte dispose du taux d’incidence (20) le plus bas de France, il a annoncé qu’un premier cas de sous-variant BA.5, dont la contagiosité est plus élevée qu’Omicron, avait été identifié ce lundi. « Il n’y a pas d’échappement vaccinal majeur. » Ainsi, le directeur général de l’ARS a invité les personnes de plus de 60 ans à effectuer deux doses de rappel, mais aussi à se laver régulièrement les mains. Concernant le masque, il a recommandé de le porter dans les lieux clos, en attendant « les orientations gouvernementales ».

« Sa première expérience sexuelle a été une agression sexuelle à l’âge de quatre ans »

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L’agresseur de la jeune fille de quatre ans ne s’est pas présenté au tribunal de Mamoudzou. Un mandat d’arrêt a été pris à son encontre.

Un jeune homme de 26 ans a pris huit ans de prison ferme, ce mardi matin, pour avoir pratiqué un gouroua sur sa très jeune voisine et l’avoir étranglé. Celle-ci avait quatre ans au moment des faits, en août 2021.

La jeune fille a peu à peu retrouvé le sourire et a voulu courageusement se présenter à la barre du tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce mardi. Entourée de magistrats et accompagnée par une salariée de Mlezi Maoré, elle semblait joyeuse et pas du tout intimidée. À l’opposé de son comportement, le 8 août 2021, à Dembéni. Ce jour-là, sa mère la retrouve avec « la bouche en sang » et « le visage tuméfié », comme le relate Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel. Pour expliquer son état, la jeune victime montre sa gorge pour indiquer qu’elle a été étranglée. Elle indique que celui qui lui a fait cela est un voisin de 25 ans qui habite chez sa grand-mère. Entendue par les gendarmes, elle réitère le geste d’étouffement et met une main sur la bouche. Grâce à une poupée, elle montre aux forces de l’ordre que le prévenu l’a aussi touché au niveau du vagin.

Son agresseur nie d’abord les faits. Puis, contre toute attente, il se présente à la gendarmerie, quinze jours après pour donner une nouvelle version. Le jeune homme admet qu’il était ivre le 8 août, qu’il a alors caressé la jambe gauche de la petite fille, mais que c’est elle qui l’a amené vers le lit. Celui-ci aurait alors pratiqué un gouroua, « parce qu’il ne voulait pas la pénétrer ». Concernant les blessures, il explique qu’« elle est tombée en quittant la maison ». Aux enquêteurs, qui mettent en doute la sincérité du prévenu, notamment en rappelant qu’une fille de cet âge-là n’a pas connaissance des relations sexuelles, il réplique : « Oui, à quatre ans, elle peut savoir. » Alors qu’il affirme « être tombé dans un piège », dans un deuxième temps, il attribue son geste « aux djinns qui lui ont demandé d’agresser la jeune fille ».

Une méfiance désormais envers les hommes

Les faits n’ont pas été sans conséquence sur la jeune fille. À l’école, comme à la maison, elle est devenue plus mutique et joue moins avec les autres, ont noté les médecins. Les cauchemars sont aussi très présents dès le mois d’août 2021. « Sa première expérience sexuelle a été une agression sexuelle à quatre ans », rappelle son avocate, maître Aurore Baudry. Et le calvaire ne s’arrête pas là. D’abord éloignée quelques jours chez une cousine de sa mère à Bandrélé puisqu’elle est revenue vivre dans le même quartier que son agresseur. « Vis-à-vis des hommes, elle est particulièrement méfiante », met en avant son conseil.

Revenue chez la cousine de sa mère le mois dernier (N.D.L.R. sa mamam a été expulsée vers Madagascar fin mai), la jeune fille s’est reconstruite au fur et à mesure avec l’aide d’une pédo-psychiatre. Elle a même retrouvé le sourire et son aplomb, montant sur une chaise pour se mettre à hauteur des juges, leur disant qu’ils doivent « punir » son agresseur.

Le tribunal correctionnel a suivi ses recommandations, comme celles du procureur (il demandait une peine de six ans de prison), en condamnant Fazul Hamissi à huit ans de prison ferme.  Absent du procès, un mandat d’arrêt a été pris à son encontre. Il intègre également le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et doit verser 10.000 euros à la victime.

 

Le beau-père condamné pour avoir agressé sexuellement ses belles-filles

Il y avait beaucoup d’émotion au moment du délibéré, ce mardi midi, pour les deux belles-filles. Au tribunal correctionnel de Mamoudzou, celles-ci faisaient face à leur beau-père, un employé municipal de 54 ans, habitant à Passamaïnty. Les faits datent de 2013 pour les plus anciens et auraient perduré jusqu’en 2019, selon l’une des deux victimes présentes. Les jeunes femmes, ainsi qu’une troisième sœur qui n’a pas voulu être présente à l’audience, ont décrit aux policiers un comportement similaire. Des moments où elles se retrouvent seules avec lui, où il leur demande de se déshabiller, met la musique plus fort pour éviter que les voisins n’entendent et des gestes déplacés jusqu’à l’agression sexuelle. Tétanisées, « sous l’emprise » de celui qu’elles considèrent comme un père, elles finissaient par accepter leur sort. « Je fermais les yeux », décrit la plus jeune, qui a vécu le gouroua (le fait de se frotter contre le sexe féminin sans pénétration) et les avances « jusqu’à [ses] quinze ans ».

Le procès est d’autant plus important pour elle que les accusations ont déchiré la famille. Leur mère a rompu les liens avec ses filles, les décrivant comme des « manipulatrices ». Pourtant, le procureur Yann Le Bris, l’avocate d’une des jeunes filles, maître Abdel-Latuf Ibrahim, la présidente du tribunal, Chantal Combeau, l’ont rappelé. Aucune d’entre elles n’a changé de version « devant l’assistante sociale, les enquêteurs, les psychologues et les médecins », « même pendant la confrontation », ajoute l’avocat. Niant les faits jusqu’à sa dernière prise de parole, Saindou Soilihi Abdallah a finalement été condamné à huit ans de prison, sans mandat de dépôt. Il est désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). En outre, il devra indemniser de 7.000 euros chacune des trois victimes.

 

Assises : Dix ans de prison pour vol et tentative de viol en novembre 2018

Le dernier procès de la session d’assises avant les vacances s’est clos, ce mardi midi. Deux hommes étaient jugés pendant un jour et demi pour s’être introduits dans un appartement de Convalescence, à Mamoudzou, le matin du 30 novembre 2018. Agée de 28 ans, la baby-sitter n’avait pas fermé la porte à clef. Les deux voleurs de 18 ans à l’époque ont alors dérobé divers objets en la menaçant avec leurs couteaux. L’un d’eux, Daoukidine Abdoul Karim, a même tenté de la violer. Il a été reconnu coupable par la cour d’assises de Mayotte de vol et tentative de viol, et condamné à dix ans de prison. Son nom sera inscrit au Fijais. Son complice, Amir Ali Saïd, écope d’une peine de sept ans de prison. Il était absent lors du procès. Les deux jeunes hommes originaires des Comores se sont vus signifier une interdiction définitive du territoire français.

Les footballeuses de Bandrélé sont sensationnelles

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Le club de Bandrélé Foot féminines est arrivé premier au programme « SensationnElles », visant à promouvoir et développer le football féminin amateur. Lundi, les cadres du club mahorais se rendaient à Paris, au siège de la Fédération française de football (FFF), pour assister à la cérémonie et y défendre leur projet, le meilleur des neuf clubs finalistes.

footballeuses-bandrele-sensationnellesNon, Lilian Thuram n’est pas la personne ayant joué le plus de matchs avec l’équipe de France de football. Bien qu’honorables, ses 142 sélections en Bleu ne pèsent pas lourd face aux 198 capes de Sandrine Soubeyrand, aux 192 d’Élise Bussaglia ou aux 188 de Laura Georges. Cette dernière faisait d’ailleurs partie du jury de « SensationnElles », un programme visant à promouvoir le football féminin dans les régions, porté par Intermarché et la FFF. La finale, qui a eu lieu lundi soir au siège de la fédération, a consacré neuf clubs oeuvrant pour les footeuses, parmi lesquels le Bandrélé Foot féminines. « C’est une grande fierté », se réjouit Julien Boucaut, directeur technique du club. « Au-delà d’être l’un des neuf finalistes, on est le représentant des Outre-mer. Ça veut dire que les actions qu’on met en place ici, sur la santé, l’environnement, ont un sens. Quand on te dit qu’on a choisi Bandrélé Foot féminines à 8.000 kilomètres de Paris, c’est quelque chose d’extraordinaire ! Tout au long de la nuit, on a reçu des messages des filles, des clubs de Mayotte. À la base, je pense qu’ils n’avaient même pas pensé à nous. »

Pourtant, face au jury SensationnElles ce lundi soir, c’est bel et bien le club mahorais qui a été désigné vainqueur de ce programme, contre les huit autres finalistes qu’étaient Thonon Evian Grand Genève, Tours, Saint-Memmie Olympique, Villeneuve d’Ascq, Saint-Malo, Mitry-Mory, Jacou Clapiers et Montauban. Cette initiative, qui vise à créer de l’engagement dans les régions en faveur du football féminin, récompensera le Bandrélé Foot féminines à hauteur de 10.000 euros par an pendant trois ans, et proposera à 16 licenciées un séjour sportif et scolaire au sein du club anglais de Lewes FC, surnommé « Equality FC » après l’instauration des salaires égaux entre femmes et hommes. Les cadres de Bandrélé, dès la nuit suivant la cérémonie, ont travaillé sur la logistique de ce séjour, qui se déroulera vraisemblablement durant la première quinzaine d’août.

« Devenir le club féminin de la commune »

Créée en 2019 à la suite de la séparation hommes-femmes au sein du club de Bandrélé, l’association mahoraise pouvait se targuer d’avoir un dossier en béton. Le Bandrélé Foot féminines compte en effet 109 licenciées, 70% de dirigeantes et 72% d’éducatrices et d’arbitres femmes. « Il y a dix ans, c’était compliqué, il fallait se battre », continue Julien Boucaut. « Ça s’est fait progressivement, on a su aller au-delà du football et mettre la femme au centre de ce club : on a des mamans dans les bureaux, qui font du foot en marchant, des éducatrices fédérales, des arbitres femmes… » Du concret donc pour le club, ardent défenseur de l’égalité et labellisé école féminine de foot niveau argent par la FFF depuis 2020. « Nous aurons maintenant les moyens d’avoir deux équipes U16 », se félicite le directeur technique. « Même si nous en perdons qui vont faire leurs études à l’extérieur, nous en aurons toujours qui monteront à l’étage supérieur. C’est un gage de stabilité. »

C’est ce qui a retenu l’attention du jury, lundi soir, dans lequel se trouvaient des sommités telles que Laure Boulleau, ancienne joueuse de l’équipe de France, ou Philippe Bergeroo, ancien sélectionneur de l’équipe de France féminine. Bandrélé jouit désormais d’une visibilité nationale, et ambitionne désormais de devenir la référence de la région en termes de football féminin. « À la place d’être juste un petit club du village de Bandrélé, on aimerait devenir le club féminin de la commune, que les enfants de Dapani, Mtsamoudou et autres viennent », confie le directeur technique du club, qui compte sur la dotation pour financer deux minibus d’ici la fin de l’année. « En faisant des entraînements dans tous les villages de la commune, on espère attirer leurs filles pour qu’elles s’engagent chez nous », justifie-t-il. En plus du transport, l’aménagement des vestiaires et du club house est désormais possible, et permettra d’en faire de véritables lieux de vie. En somme, de professionnaliser la structure, une aubaine pour un club ultramarin : « On a la même passion, mais pas les mêmes budgets », conclut Julien Boucaut.

En soutien à la mobilisation nationale, Mayotte La 1ère suspend ses programmes

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Ce mardi, la majorité des employés de Mayotte La 1ère ont répondu à l’appel à manifestation de l’intersyndicale pour défendre l’indépendance du service public audiovisuel. Celui-ci pourrait être remis en cause par une potentielle suppression de la redevance télé promise par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle.

Pas de JT ni de matinale radio ce mardi 28 juin, mais des tracts distribués aux automobilistes qui passent à proximité de la station de Mayotte La 1ère située à Hauts-Vallons. Et le jour choisi pour défendre l’indépendance du service public audiovisuel et mettre en veille les programmes diffusés habituellement s’avère tout sauf anodin puisqu’il coïncide avec la première session parlementaire depuis les élections législatives.

C’est donc pour une raison politique, tout comme l’annonce par le président de la République, Emmanuel Macron, alors candidat, de supprimer la redevance télé. De quoi faire bondir l’intersyndicale, déjà remontée après l’arrêt de la publicité sur les chaînes publiques entamé par Nicolas Sarkozy en 2008. « Il n’y a eu aucun plan de financement et encore moins de compensations liées à cette éventuelle perte », s’insurge l’un des employés, sous couvert d’anonymat, de peur des représailles. « Notre crainte est de nous retrouver le bec dans l’eau ! »

« Les Outre-mer les premiers touchés »

Et en cas de nouvelles coupes budgétaires, le manque à gagner se chiffrerait à plus de trois milliards d’euros. Si le chef de l’État défend sa position dans le but de redonner du pouvoir d’achat aux Français, cette faveur ne représente en réalité qu’une économie de 138 euros par an (88 euros en Outre-mer) pour chaque foyer fiscal équipé d’un téléviseur, soit 38 centimes par jour ! « Chaque année, nous ne savons jamais à quelle sauce nous allons être mangés, alors là… », s’agace un syndicaliste mahorais. « Et le pire, c’est que les territoires d’Outre-mer sont les premiers touchés par ce genre de restrictions alors que nous sommes déjà la dernière roue du carrosse. »

Cet enjeu est d’autant plus important que Mayotte La 1ère subit régulièrement les foudres des auditeurs et des téléspectateurs sur ses choix éditoriaux. « Les gens nous reprochent de ne pas faire assez alors que nous sommes déjà au maximum. Nous aimerions être à la hauteur, malheureusement nous nous situons déjà entre le marteau et l’enclume. » Dans ces conditions, les organisations syndicales souhaitent mettre en place une redevance universelle et ainsi « ne pas nous retrouver à la botte du pouvoir ». A contrario, le coup de rabot envisagé par le gouvernement, et soutenu par Marine Le Pen par exemple lors de l’élection présidentielle, pourrait avoir des conséquences terribles dans le 101ème département. « Nous sauvegardons l’histoire de Mayotte », rappelle le gréviste, effrayé à l’idée de voir le patrimoine mahorais tomber en poussière !

Future Maore Reefs : un projet de sciences participatives pour mieux comprendre les récifs coralliens

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Tout le projet expliqué au public sous la forme d’une petite exposition.

À l’occasion de la journée de sensibilisation aux enjeux liés aux récifs coralliens, les enfants liés au projet de sciences participatives Future Maore Reefs ont accueilli le grand public sur la place de la République. Ils ont également présenté les avancées de ce projet initié par l’institut de recherche pour le développement (IRD) avec la collaboration du rectorat, du centre universitaire, du Parc marin et de quelques structures privées.

Mieux comprendre la dynamique des récifs coralliens pour mieux les protéger et apprendre à les restaurer le plus efficacement possible : tel est l’enjeu de Future Maore Reefs. Un projet de sciences participatives débuté en octobre 2021 avec deux classes de l’école Pamandzi 2 et deux classes de Bondy en banlieue parisienne. « Il était important d’avoir ce regard croisé afin de faire comprendre aux enfants qu’ils habitent la même planète et que chacun a un rôle à jouer dans la préservation de l’environnement », déclare Aline Tribollet, directrice de recherche à l’institut de recherche pour le développement (IRD) et coordinatrice du projet avec François Guilhaumon.

Tous deux spécialisés dans l’écologie des récifs coralliens, ils conçoivent et mettent en oeuvre Future Maore Reefs afin de mieux sensibiliser les enfants à cette thématique. « À l’échelle mondiale, la perte de surface récifale est de près de 50% en l’espace de quelques décennies et les choses ne vont pas s’améliorer si rien ne change », assurent les deux scientifiques. Les récifs de l’île aux parfums sont d’autant plus importants qu’ils comportent 150 espèces de coraux sur les 800 existantes. « Mayotte est un point chaud de biodiversité corallienne, d’où l’importance de sensibiliser rapidement la population à cette thématique », poursuivent-ils.

Des récifs artificiels réalisés par les élèves

À l’heure actuelle, lorsqu’un récif est endommagé, des « mesures de compensation » sont mises en place pour pallier le problème. Loin d’être épargné par ces destructions, dues principalement au réchauffement climatique et donc aux activités humaines, Mayotte doit par conséquent réaliser des structures artificielles… L’originalité du projet Future Maore Reefs est d’y faire participer des classes. Une activité immersive qui enthousiasme les élèves et leur fait d’autant mieux comprendre l’urgence qu’il y a à protéger leur environnement.

Après la réalisation d’un certain nombre de boutures de coraux par les enfants en milieu protégé (Parc naturel marin) et par ceux de Bondy en milieu contrôlé (Aquarium tropical du palais de la porte dorée à Paris), le début de la création des récifs artificiels doit débuter au mois de septembre sous réserve de l’obtention des autorisations à cette date. Préparés à ce grand projet toute l’année avec les scientifiques venus leur apprendre la technique au sein même de leurs écoles, les élèves ont hâte d’en découdre et de rentrer dans le vif du sujet. « L’enjeu était de trouver ensemble la meilleure combinaison de bouture pour que les récifs créés soient les plus naturels et les plus résilients possible », confie Aline Tribollet. « Pour cela, il a fallu étudier et comprendre le fonctionnement des différents types de coraux présents à Mayotte, mais aussi moduler leur résistance aux impacts hydrodynamiques, entre autres. »

Ce projet multidisciplinaire implique donc également la recherche fondamentale et il est d’autant plus important que les récifs coralliens seront automatiquement impactés par le développement de Mayotte. À l’instar de ceux près de l’aéroport avec le projet de piste longue, mais aussi ceux de l’île Blanche situés à proximité du port de Longoni. En revanche, ceux de la Passe de M’Tsamboro se montrent particulièrement résilients. « Notre but est de comprendre pourquoi », dévoile encore Aline Tribollet.

Hausse des prix du carburant aux Comores : la population empêchée (encore) d’exercer son droit de manifester

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Le préfet du centre avait montré aux  organisateurs la note circulaire d’autorisation en suggérant même un lieu de rassemblement qui conviendrait aux autorités avant de finalement se rétracter le lendemain. Une décision dont le fondement juridique est contesté par des éminents juristes.

Revirement spectaculaire. Le rassemblement pacifique dont le but est de dénoncer la hausse des prix du carburant n’a finalement pas eu lieu ce lundi 27 juin comme prévu. 24 heures après avoir confirmé verbalement aux organisateurs que la manifestation serait autorisée, le préfet du centre, Salim Ben Mohamed Soilihi est revenu sur sa décision. Dimanche soir, vers 19h, alors que tout le monde se préparait à battre le pavé le lendemain, une note circulaire est apparue sur les réseaux sociaux in extremis. Datée du samedi 25 juin, celle-ci, à la surprise générale annonçait le report jusqu’à nouvel ordre du rassemblement pour des « raisons de sécurité ». En temps normal, ce refus n’aurait surpris personne. Puisque les autorités par la voix de la préfecture interdisent systématiquement depuis 2018 toute forme de rassemblement dont l’objectif est de dénoncer les échecs du pouvoir actuel. Si ce volte-face a choqué plus d’un, c’est  parce que les organisateurs avaient deux plutôt été informés depuis que la manifestation était autorisée. Dans une conférence tenue samedi au siège de  la confédération comorienne des travailleuses  et travailleurs (Ctc), Mahamoud Ali, patron de CBE a confirmé avoir vu la note d’autorisation. Le préfet lui aurait seulement notifié que le lieu par contre avait été modifié. Au lieu de la place de l’indépendance, les citoyens devaient se retrouver au stade Bonbondjema, au nord de Moroni.

Peur d’être arrêté

 » Il m’a fait comprendre qu’il attendait l’aval du ministre de l’Intérieur. C’était vers 11h. Je suis resté jusqu’à 13h, toujours sans réponse. Entre-temps, j’ai appris que le ministère avait à son tour remonté la note à la présidence. En tout cas, on a quitté la préfecture sans que le document ne nous soit remis. Mais nous étions optimistes« ,  relatait Mahamoud Ali, lors du point de presse. Mais c’était sans compter le revirement du préfet qui a sorti sa circulaire à quelques heures du sit-in. Si lundi les principaux leaders des associations à l’origine de la démarche comme Ngo’shawo , Ctc, Fédération comorienne des consommateurs, n’ont pas osé se rendre sur lieu du rendez-vous [ ils ne décrochaient même pas leurs téléphones], probablement par peur de se faire arrêter, n’empêche que certains citoyens aient tenté sans succès d’improviser des actions dans certaines zones de la capitale. Les quelques dizaines de jeunes qui avaient fait le déplacement,  rongés par la crainte d’être embarqués ont fini par se replier. Même les pancartes, elles n’ont pas été dévoilées. Cette deuxième tentative de manifester interdite après celle du 4 juin juste parce que la préfecture n’a pas donné une autorisation a surtout suscité un débat sur le bien-fondé de ces refus devenus automatiques.

Pas besoin d’autorisation

Et  pour de nombreux juristes, le préfet du centre n’a aucun droit d’interdire ou d’autoriser un rassemblement.  » Évidemment qu’il faut maintenir la manifestation. Le préfet n’est ni législateur ni juge. On connaissait l’exercice limité ou au pire suspendu  d’une liberté , maintenant on découvre l’exercice de reporter une liberté « , ironisait  dans un post, le jeune docteur en droit constitutionnel, Mohamed Rafsandjani.  Une position partagée par Yhoulam Athoumani, docteur en droit public. A l’entendre, aucune autorité administrative que ce soit un président de la République, un ministre de l’intérieur ou un maire n’a le pouvoir, au regard du droit positif de l’Union, d’interdire ni même de décaler à une date ultérieure une manifestation. Il a ajouté :  » La constitution récemment révisée précise que nul ne peut être privé de sa liberté totalement ou partiellement qu’en vertu d’une loi ou d’une décision de justice« . Yhoulam auteur de l’ouvrage « le contentieux administratif en droit de l’Union des Comores » a martelé qu’à l’heure actuelle, la liberté de manifester garantie par la constitution n’est nullement pas soumise à un dépôt de déclaration préalable. Il conclura enfin par ces mots  » il n’existe aucune loi qui donne aux autorités administratives le pouvoir de porter atteinte pour des motifs de sécurité à cette liberté fondamentale qui est celle de manifester« . Depuis la hausse des prix du carburant, de nombreux actes de délinquance ont refait surface. Après les coupeurs de route à Ngazidja, d’autres phénomènes de criminalité sont également constatés. Dimanche soir, une femme d’affaires a été poignardée à Mort dans sa résidence à Anjouan, par des inconnus qui selon les dires seraient des voleurs. Autant de facteurs reliés à tort ou à raison à la crise qui touche la population. Mais, rien ne semble préoccuper les autorités à part montrer les muscles à chaque fois que des citoyens souhaiteraient manifester.

Premier contrat professionnel pour le gardien comorien Yannick Pandor

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Apparu à plusieurs reprises dans le groupe professionnel cette saison, le gardien comorien, Yannick Pandor, a signé ce lundi pour une année son premier contrat professionnel avec le Racing Club de Lens. Une juste récompense pour le longiligne (1m92) portier de 21 ans.

Lancement du nouvel appel à projets « L’art et la mer »

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Le Parc naturel marin et la direction des affaires culturelles de Mayotte s’associent pour lancer un appel à projets de résidences artistiques « L’art et la mer » en faveur des enjeux écologiques, notamment en lien avec l’environnement marin. Sans distinction de frontières entre les esthétiques artistiques, il a pour ambition de démocratiser pratiques artistiques et transition écologique.

Pour les artistes candidats, c’est l’occasion de faire œuvre d’une création originale tirée du milieu marin exceptionnel que constitue Mayotte, d’interroger le contexte de transition écologique, de se l’approprier, d’aller à la rencontre des personnes travaillant ou vivant sur le territoire, de s’en inspirer. Il s’agit de tisser des liens avec les différents publics sur l’île (écoles, associations, collectivités) en organisation des actions de médiation.

Qui peut déposer sa candidature ? Toute entité artistique ou culturelle professionnelle représentant un artiste, une équipe artistique ou un acteur culturel souhaitant développer ou consolider une création s’inscrivant dans les thématiques de cet appel à projets. Le porteur du projet doit être basé en France (Mayotte, régions ultramarins ou métropole). En revanche, le projet doit se dérouler à Mayotte et avoir un ancrage fort sur le territoire. Toutes disciplines artistiques confondues : arts du spectacle (musique, danse, théâtre, cirque), arts multidisciplinaires (performances, d’ambulations, land-art), arts visuels (peinture, sculpture, photo, dessin, installations), arts numériques ou audiovisuels, etc.

Pour être recevable un acte de candidature, d’initiative individuelle ou collective, devra être porté par une structure représentée par une personne morale de droit public ou privé. Le lien pour déposer un projet est le suivant https://www.culture.gouv.fr/Aides-demarches/Appels-a-projets/Residences-artistiques-Art-et-mer-2022-Parc-Naturel-Marin-DAC-Mayotte et est ouvert jusqu’au 15 août.

Mise en place du dispositif « Matébézi Ya Ounafassi »

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Depuis quelques mois, le commandement de la gendarmerie de Mayotte sécurise les sites touristiques en y assurant une présence soutenue par ses militaires. Afin de permettre à la population de profiter davantage de cette présence durant les prochaines vacances, le dispositif « Matébézi Ya Ounafassi », c’est-à-dire « sorties tranquilles » va être déployé. Il s’agira de communiquer à la population, tous les jeudis matin et via leur page Facebook, les jours et heures de présence aux sites déterminés. Pour le week-end du 2 et 3 juillet 2022, le planning sera donc publié le jeudi 30 juin.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes