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« Sa première expérience sexuelle a été une agression sexuelle à l’âge de quatre ans »

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Un jeune homme de 26 ans a pris huit ans de prison ferme, ce mardi matin, pour avoir pratiqué un gouroua sur sa très jeune voisine et l’avoir étranglé. Celle-ci avait quatre ans au moment des faits, en août 2021.

La jeune fille a peu à peu retrouvé le sourire et a voulu courageusement se présenter à la barre du tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce mardi. Entourée de magistrats et accompagnée par une salariée de Mlezi Maoré, elle semblait joyeuse et pas du tout intimidée. À l’opposé de son comportement, le 8 août 2021, à Dembéni. Ce jour-là, sa mère la retrouve avec « la bouche en sang » et « le visage tuméfié », comme le relate Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel. Pour expliquer son état, la jeune victime montre sa gorge pour indiquer qu’elle a été étranglée. Elle indique que celui qui lui a fait cela est un voisin de 25 ans qui habite chez sa grand-mère. Entendue par les gendarmes, elle réitère le geste d’étouffement et met une main sur la bouche. Grâce à une poupée, elle montre aux forces de l’ordre que le prévenu l’a aussi touché au niveau du vagin.

Son agresseur nie d’abord les faits. Puis, contre toute attente, il se présente à la gendarmerie, quinze jours après pour donner une nouvelle version. Le jeune homme admet qu’il était ivre le 8 août, qu’il a alors caressé la jambe gauche de la petite fille, mais que c’est elle qui l’a amené vers le lit. Celui-ci aurait alors pratiqué un gouroua, « parce qu’il ne voulait pas la pénétrer ». Concernant les blessures, il explique qu’« elle est tombée en quittant la maison ». Aux enquêteurs, qui mettent en doute la sincérité du prévenu, notamment en rappelant qu’une fille de cet âge-là n’a pas connaissance des relations sexuelles, il réplique : « Oui, à quatre ans, elle peut savoir. » Alors qu’il affirme « être tombé dans un piège », dans un deuxième temps, il attribue son geste « aux djinns qui lui ont demandé d’agresser la jeune fille ».

Une méfiance désormais envers les hommes

Les faits n’ont pas été sans conséquence sur la jeune fille. À l’école, comme à la maison, elle est devenue plus mutique et joue moins avec les autres, ont noté les médecins. Les cauchemars sont aussi très présents dès le mois d’août 2021. « Sa première expérience sexuelle a été une agression sexuelle à quatre ans », rappelle son avocate, maître Aurore Baudry. Et le calvaire ne s’arrête pas là. D’abord éloignée quelques jours chez une cousine de sa mère à Bandrélé puisqu’elle est revenue vivre dans le même quartier que son agresseur. « Vis-à-vis des hommes, elle est particulièrement méfiante », met en avant son conseil.

Revenue chez la cousine de sa mère le mois dernier (N.D.L.R. sa mamam a été expulsée vers Madagascar fin mai), la jeune fille s’est reconstruite au fur et à mesure avec l’aide d’une pédo-psychiatre. Elle a même retrouvé le sourire et son aplomb, montant sur une chaise pour se mettre à hauteur des juges, leur disant qu’ils doivent « punir » son agresseur.

Le tribunal correctionnel a suivi ses recommandations, comme celles du procureur (il demandait une peine de six ans de prison), en condamnant Fazul Hamissi à huit ans de prison ferme.  Absent du procès, un mandat d’arrêt a été pris à son encontre. Il intègre également le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et doit verser 10.000 euros à la victime.

 

Le beau-père condamné pour avoir agressé sexuellement ses belles-filles

Il y avait beaucoup d’émotion au moment du délibéré, ce mardi midi, pour les deux belles-filles. Au tribunal correctionnel de Mamoudzou, celles-ci faisaient face à leur beau-père, un employé municipal de 54 ans, habitant à Passamaïnty. Les faits datent de 2013 pour les plus anciens et auraient perduré jusqu’en 2019, selon l’une des deux victimes présentes. Les jeunes femmes, ainsi qu’une troisième sœur qui n’a pas voulu être présente à l’audience, ont décrit aux policiers un comportement similaire. Des moments où elles se retrouvent seules avec lui, où il leur demande de se déshabiller, met la musique plus fort pour éviter que les voisins n’entendent et des gestes déplacés jusqu’à l’agression sexuelle. Tétanisées, « sous l’emprise » de celui qu’elles considèrent comme un père, elles finissaient par accepter leur sort. « Je fermais les yeux », décrit la plus jeune, qui a vécu le gouroua (le fait de se frotter contre le sexe féminin sans pénétration) et les avances « jusqu’à [ses] quinze ans ».

Le procès est d’autant plus important pour elle que les accusations ont déchiré la famille. Leur mère a rompu les liens avec ses filles, les décrivant comme des « manipulatrices ». Pourtant, le procureur Yann Le Bris, l’avocate d’une des jeunes filles, maître Abdel-Latuf Ibrahim, la présidente du tribunal, Chantal Combeau, l’ont rappelé. Aucune d’entre elles n’a changé de version « devant l’assistante sociale, les enquêteurs, les psychologues et les médecins », « même pendant la confrontation », ajoute l’avocat. Niant les faits jusqu’à sa dernière prise de parole, Saindou Soilihi Abdallah a finalement été condamné à huit ans de prison, sans mandat de dépôt. Il est désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). En outre, il devra indemniser de 7.000 euros chacune des trois victimes.

 

Assises : Dix ans de prison pour vol et tentative de viol en novembre 2018

Le dernier procès de la session d’assises avant les vacances s’est clos, ce mardi midi. Deux hommes étaient jugés pendant un jour et demi pour s’être introduits dans un appartement de Convalescence, à Mamoudzou, le matin du 30 novembre 2018. Agée de 28 ans, la baby-sitter n’avait pas fermé la porte à clef. Les deux voleurs de 18 ans à l’époque ont alors dérobé divers objets en la menaçant avec leurs couteaux. L’un d’eux, Daoukidine Abdoul Karim, a même tenté de la violer. Il a été reconnu coupable par la cour d’assises de Mayotte de vol et tentative de viol, et condamné à dix ans de prison. Son nom sera inscrit au Fijais. Son complice, Amir Ali Saïd, écope d’une peine de sept ans de prison. Il était absent lors du procès. Les deux jeunes hommes originaires des Comores se sont vus signifier une interdiction définitive du territoire français.

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