Dans le cadre de la conversion des centrales au bioliquide, une délégation partenariale était en mission d’observation du 8 au 10 juin auprès de producteurs de biocarburants pour comprendre le circuit de fabrication et d’approvisionnement des biocarburants. La présidente d’EDM et conseillère départementale de Koungou, Echati Issa et le 3ème vice-président Ali Omar en charge de la transition écologique représentaient l’institution départementale, tandis que des cadres d’EDM et de la préfecture étaient également présents. Plusieurs visites diversifiées ont favorisé les échanges avec les différents partenaires (Totalenergie, CRE et EDF) autour d’un objectif commun et concret : la poursuite des activités de production électrique décabornées. Le conseil départemental de Mayotte se positionne résolument en soutien des démarches visant à aller vers un développement durable et maîtrisé, autour des enjeux de transition écologique et énergétique
Un questionnaire sur le réaménagement du front de mer à Passamaïnty
La communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou réalise un questionnaire auprès de ses habitants dans le cadre du projet de réaménagement du front de mer et la création d’une station de bus à haute fréquence de service de Passamaïnty. Les réponses apportées permettront à l’intercommunalité de connaître les attentes et les besoins en termes d’offre commerciale afin de mieux les prendre en compte. Donnez votre avis sur https://aid.eu.research.net/r/passamainty.
Un webinaire sur les métiers de la santé
Rendez-vous le 16 juin, 18h à Mayotte, 17h en France hexagonale, pour la diffusion du sixième épisode de la websérie #OuiMayotte, organisé par la délégation de Mayotte à Paris (DMP). Cette série de webinaires vise la promotion du 101ème département et de ses habitants à travers des sujets sociétaux et culturels.
Ce sixième, épisode en corrélation avec la série des webinaires #MayotteJobs, portera sur le thème des métiers de la santé sur l’île. L’objectif étant cette fois-ci d’informer les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur de la santé des opportunités de travail ainsi que des modalités d’installation de ces professions à Mayotte.
Pour en parler, des personnalités responsables du recrutement et engagées dans le secteur participeront pour expliciter les besoins et les conditions de travail à Mayotte. Parmi elles, Madi Velou, élu du canton de Dembéni et vice-président chargé des solidarités, de l’action sociale et de la santé au conseil Départemental, Karima Said Halidi, chargée de formation et de ressources humaines à l’agence régionale de santé (ARS), Aynoudine Salime, directeur des soins au centre hospitalier de Mayotte (CHM) et Abdoul Karime Abaine, docteur et directeur général adjoint à la direction du pôle santé famille et enfance (DPSFE) du Département.
Ce webinaire d’une durée de 55 min et intitulé « OuiMayotterecrute : Trouver un job dans le domaine de la santé à Mayotte » est aussi l’occasion pour le CD, le CHM et l’ARS de parler de la démarche conjointe d’attractivité et de prospection aux différents salons auxquels ils participent depuis l’année dernière.
Notez qu’en parallèle, les 15, 16 et 17 juin se tiennent les 47èmes journées nationales d’études des puéricultrices au centre des congrès d’Angers où le territoire sera bien évidemment présent aux couleurs de l’agence d’attractivité et de développement touristique pour porter haut les couleurs de l’île aux parfums et dire aux professionnels de santé : « OuiMayotte a besoin de vous ! »
Pour ne rien rater de ce nouvel épisode, rendez-vous le jeudi 16 juin à 17h heure métropolitaine et 18h heure mahoraise, sur les pages Facebook de la délégation de Mayotte à Paris, du CD, du CHM et de l’ARS Mayotte ou en vous inscrivant ici : https://bit.ly/3wSG9tg. D’ici là, n’hésitez pas à visionner les lives précédents sur la page YouTube de la Délégation de Mayotte à Paris.
Les talents européens de la mobilité : Mohamed Hamissi récompensé pour le projet Caribus
Le directeur environnement, plan climat air énergie territorial, transport et mobilité de la communauté de communes de Petite-Terre, Mohamed Hamissi, a été élu ce jeudi 9 juin meilleur responsable de projet pour le Caribus au concours, des Talents européen de la mobilité durable en Europe, lors du salon European mobility, réunissant 250 exposants, français et internationaux.
Ce prix est décerné à un acteur (chef de projet, chef de service…) qui a permis, de manière particulièrement brillante, la création, le montage et la réalisation d’un projet. Il a su faire preuve de leadership, opérer une bonne gestion de son projet, mobiliser les acteurs et animer l’équipe.
La débâcle pour Ramlati Ali et le parti présidentiel
Le premier tour du scrutin législatif 2022 s’est déroulé dans un grand calme, ce dimanche. Mayotte n’a pas dérogé à la règle nationale, les prévisions qui annonçaient une forte abstention encore cette année se sont vérifiées ici aussi, avec un taux d’abstention de 58,8% au nord et 53% au sud. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, sur la dizaine de candidatures présentées dans la première circonscription de Mayotte, seuls les novices Estelle Youssouffa et Théophane « Guito » Narayanin sortent vainqueurs. Face à cette volonté de changement, Ramlati Ali, la députée sortante de la majorité, a été balayée. Elle ne recueille que 7,2% des suffrages exprimées.
Mayotte a finalement opté pour une autre façon de faire de la politique, une autre manière pour les prétendants au pouvoir d’approcher l’électorat. Le département, au moins dans la première circonscription (voir par ailleurs), exige maintenant de ses représentants du concret et des résultats tangibles dans leur action. Les enseignements à retenir de ce premier tour sont multiples. Le ralliement d’une très large partie des maires mahorais à la candidature d’Emanuel Macron à l’élection présidentielle d’il y a deux mois n’aura pas profité à la députée sortante, Ramlati Ali, pourtant adoubée par la coalition Ensemble. Elle n’ira même pas au second tour de ce scrutin tant son score est faible (7,2% des suffrages exprimées), au point qu’elle est devancée par plusieurs candidats ne disposant pas d’une « machine de guerre électorale » aussi forte que la « Macronie ». Ses anciens soutiens politiques locaux ont été les premiers à la lâcher (sans qu’on ne sache trop pourquoi d’ailleurs), lui préférant Ahamada Boura, dont ce scrutin a été le baptême du feu dans l’arène. Elle paie là le prix d’une sanction de l’électorat mahorais contre une politique, jugée laxiste, sur les sujets cruciaux comme l’insécurité, la lutte contre l’immigration clandestine et bien d’autres, des domaines dans lesquels le résultat de son action a été décevant.
Elle paie aussi le ras-le-bol des Mahorais face à une politique gouvernementale vue comme faisant la part belle à des obligations ou des devoirs, et comporte très peu d’avancées sociales. La crise du Covid-19 (et ses conséquences) est passée par là, comme depuis peu la guerre en Ukraine et ses retombées négatives sur une économie locale déjà en berne. Les prix sont à la hausse sur quasiment tous les produits. Son score, ainsi que ceux d’Estelle Youssouffa (21%) et Théophane « Guito » Narayanin (17,7%) montrent également l’envie des électeurs mahorais de changer de classe dirigeante par du « sang neuf », pour porter des enjeux plus contemporains, à travers de nouvelles méthodes qu’ils espèrent plus productifs en termes de résultats.
Une campagne des législatives terne
Ce vent de désamour de la population locale pour la politique s’est fait sentir dès les premiers jours d’une campagne électorale terne, et nombre de candidats, y compris des politiciens aguerris, confiaient volontiers à qui voulait bien l’entendre combien l’exercice s’annonçait compliqué cette année pour ne pas dire franchement et tout simplement périlleux. La violente passe d’armes que l’on pu observer entre Estelle Youssouffa et Théophane Narayanin lors de leur premier débat télévisé aura été l’unique exception, en terme de joute verbal.
Il faut croire que les temps changent incontestablement et cette élection-ci marque un tournant dans la vie politique du territoire. Elle enterre définitivement la page de la départementalisation pour laisser émerger un projet politique nouveau, que portera sans doute une nouvelle génération de femmes et d’hommes politiques pour les quarante années à venir. Un projet qui s’est dessiné progressivement au fur et à mesure que l’on avançait dans cette campagne, la construction de la « région Mayotte ». Jugée par tous comme le complément naturel et nécessaire de la départementalisation, ce changement d’institution pourrait donner selon certains une assise économique solide et des perspectives claires et sérieuses en matière de développement.
Cette page nouvelle qui s’ouvre pour notre territoire prend pour l’instant la forme d’un capharnaüm. En tout cas, il se fait dans une totale contradiction lorsqu’on constate que les différents camps en présence montrent une même volonté à parvenir au même résultat.
Un duel Théophane Narayanin-Estelle Youssouffa au nord

Les résultats du premier tour des élections législatives sont tombés dans la soirée de dimanche. Et ce sont les deux novices, Théophane « Guito » Narayanin et Estelle Youssouffa, qui sont en tête dans la première circonscription de Mayotte, celle du nord. Ils ont recueilli respectivement 21% et 17.7% des suffrages. La députée sortante Ramlati Ali (Ensemble) ne fait qu’un score de 7.2%.
C’est acté. Il y aura un duel entre Estelle Youssouffa et Théophane « Guito » Narayanin au second tour des élections législatives dans la première circonscription. Ce dimanche, dans un scrutin marqué par un taux d’abstention important (58.8%), les deux candidats qui se sont souvent répondus par médias interposés ont réussi à s’imposer. La première recueille 21% des suffrages exprimés, le patron d’IBS en a, lui, 17.7%. L’entre-deux tours promet d’être électrique.
Un autre candidat indépendant, Ahamadi Boura, est troisième (15.7%). C’est notamment Bandraboua et M’Tsamboro qui lui ont permis d’avoir un tel score. Dans la première des deux communes, il est plébiscité par 42.3% des électeurs par exemple. Quatrième, Issahaka Abdillah n’est pas qualifié (14.5%). En oubliant de mentionner sur son bulletin qu’il est le candidat titulaire et sa suppléante, le représentant du parti Les Républicains avait en plus ouvert la voie aux contestations.
Le parti d’Emmanuel Macron loin derrière
Représentante d’Ensemble, la coalition de la majorité présidentielle, Ramlati Ali ne fera pas de second mandat. Ses 7.2% font figure de baffe pour la candidate et Emmanuel Macron. Alors qu’il souhaitait l’investiture du parti présidentiel, Mohammed Moindjié fait exactement le même score.
Deuxième femme au niveau des scores (8.5%), Yasmina Aouny disposait pourtant d’une double étiquette, celle de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) et du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM).
« Les petits candidats » de ce premier tour sont finalement Antoine Autran (0.1%) et Ismaïla Djaza (0.7%). De son côté, Elad Chakrina a peut-être coûté à Issihaka Abdillah une place au deuxième tour. Candidat du parti Les Républicains en 2017, l’avocat obtient 7.1% en tant que postulant « divers droite » cette fois-ci.
Résultats dans la circonscription nord :
Estelle Youssouffa 21% (divers droite), Ramlati Ali 7.2% (députée sortante/Ensemble), Théophane « Guito » Narayanin 17.7% (divers centre), Issahaka Abdillah 14.5% (Les Républicains), Yasmina Aouny 8.5% (Nupes/MDM)), Mohammed Moindjié 7.2% (divers centre), Antoine Autran 0.1% (divers droite), Elad Chakrina 7.1% (divers droite), Ahamadi Boura 15.7% (divers gauche) et Ismaïla Djaza 0.7% (divers centre).
Mansour Kamardine largement en tête dans le sud
Dans la seconde circonscription de Mayotte, peu d’électeurs se sont déplacés aux urnes pour ces élections législatives, ce dimanche. Les 47% de votants ont néanmoins placé Mansour Kamardine (Les Républicains) et Issa Issa Abdou en tête de ce premier tour. Le député sortant recueille 32,3% des suffrages exprimés, son concurrent du MDM 19,6%. Complétant le podium, Madi-Boinamani Madi Mari n’est pas qualifié malgré ses 19%.
Il était de notoriété publique que la deuxième circonscription est sa chasse gardée. Mansour Kamardine, qui se présentait pour la cinquième fois aux élections législatives, ce dimanche, réalise un score plus qu’honorable. Le candidat des Républicains réunit en effet presque un tiers des voix exprimées (6.959 voix, soit 32,3%). Il est en bonne voie pour continuer de jouer son rôle dans l’opposition à l’Assemblée nationale, même si son camp devrait être relégué à un rôle mineur, étant donnés les résultats à l’échelon nationale.
Lors du second tour prévu dimanche prochain, le député sortant devra néanmoins faire face à Issa Issa Abdou (Mouvement pour le développement de Mayotte). Le centriste s’est effectivement emparé de la deuxième place de la circonscription, en récoltant 4.219 voix (19,6%). C’est seulement 121 votes de plus que Madi-Boinamani Madi Mari, le candidat investi par la coalition présidentielle Ensemble. Le jeune directeur général des services recueille 4098 voix (19%).
Le Rassemblement national fait 2,6%
A noter le bon score de Soula Saïd-Souffou, pour lequel 3.011 électeurs du sud ont voté, qui pointe à la quatrième place avec 14%. Mais aussi celui d’Ali Djaroudi, candidat de l’alliance de gauche Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), avec ses 1.062 voix.
La principale désillusion de cette course à la seconde circonscription est peut-être celle de Saïdali Hamissi. Le candidat investi par le Rassemblement national comptait sur le bon score de Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle pour espérer toucher du doigt les bancs de l’Assemblée. Il échoue finalement à la septième place, avec 567 des voix (2,6%).
Quant à la mascotte mahoraise de cette élection, Toumbou Maurice dit « Mandela », il finit avant-dernier pour sa troisième campagne législative, avec 190 voix (0,9%). Si hilarante que soit sa candidature, elle trouve toute sa place dans une campagne qui n’a accouché que de trop rares débats programmatiques sérieux, que mériteraient pourtant les préoccupations des Mahorais.
Les résultats de la circonscription sud :
Mansour Kamardine 32,3% (député sortant/Les Républicains), Saïdali Hamissi 2,6% (Rassemblement national), Madi-Boinamani Madi Mari 19% (Ensemble), Soula Saïd-Souffou 14% (divers centre), Toumbou Maurice 0,9% (divers droite), Ali Djaroudi 4,9% (Nupes), Issa Issa Abdou 19,6% (MDM), Ahumad Salime 0,4% (divers droite), Anli Madi Ngazi 1,3% (divers centre), Mouhamed Abdou 2% (divers gauche) et Mouhamadi Mchami 2,9% (divers centre).
Un jeune homme tué au couteau à Longoni
Le village de Longoni connaît de nombreux affrontements entre habitants et forces de l’ordre depuis la mort, vendredi soir, d’un jeune de 22 ans pour une histoire de vol de portable. Autre événement dramatique de ce week-end, une sexagénaire a été tuée par une voiture à Tsingoni. Ivre, le conducteur a percuté violemment la terrasse de la victime, samedi matin.
Plusieurs drames ont émaillé ce week-end sur Mayotte. Le procureur de la République, Yann Le Bris, confirmait samedi que l’enquête après le décès d’un jeune homme de 22 ans, vendredi soir à Longoni, « avance rapidement ». Deux personnes sont mises en cause et actuellement en garde à vue. L’affaire « n’a aucun lien avec les événements récents à Koungou », fait-il cependant remarquer. Elle serait due à une confrontation entre habitants à la suite du vol d’un portable. Ce dernier a été dérobé sous la contrainte, vendredi après-midi, à un adolescent de 14 ans. Désirant récupérer le bien volé, des habitants ont voulu confronter dans la soirée ceux désignés comme auteurs. L’un des mis en cause a attaqué en retour avec un couteau ses accusateurs, tuant le jeune de 22 ans et en blessant gravement un autre âgé d’une vingtaine d’années. Dans le village, des barrages ont été érigés dans la matinée de samedi, « sans incident majeur » affirmait alors la gendarmerie. Cependant, le calme n’était pas totalement revenu, puisque tout au long du week-end, des affrontements avec les forces de l’ordre ont de nouveau éclaté.
Une femme fauchée par une voiture à Tsingoni
À Tsingoni, c’est la mort d’une femme sur la terrasse de sa maison qui a ému le village. Il était tôt samedi matin, quand une voiture conduite par un jeune homme âgé de 21 ans a violemment percuté la riveraine. Selon le frère de la victime, qui s’est exprimé au micro de nos confrères de Mayotte la 1ère, « le conducteur complètement ivre n’a pas su garder le contrôle de sa voiture. Il a percuté d’une manière dramatique et choquante ma sœur ».
Les solutions contre l’érosion poussent à Doujani

Pluies tropicales, extension de l’urbanisation, déforestation ou encore monoculture, l’érosion a de nombreuses causes et des conséquences dramatiques sur l’île aux parfums et son lagon. Pour tenter d’endiguer ce phénomène, le projet LESELAM 3, lancé en 2021, a créé un laboratoire grandeur nature sur un coteau agricole dans le quartier de Doujani.
Processus de dégradation et de transformation des reliefs, l’érosion est favorisée par les pluies tropicales et accentuée par l’urbanisation ou encore l’existence de parcelles agricoles cultivées sur des pentes, souvent en monoculture mais aussi sans couverture végétale ou paillage au sol. Chaque année, ce sont “20.000 tonnes de terre qui finissent dans le lagon de Mayotte et participent à son envasement”, détaille Germain Rolland, chargé de mission LESELAM au sein de l’association les Naturalistes de Mayotte. Afin de proposer des solutions à ce problème majeur, le troisième volet du projet LESELAM (lutte contre l’érosion des sols et l’envasement du lagon à Mayotte) a mis en place dans le quartier de Doujani une expérimentation sur un coteau agricole.
“Notre objectif est de créer une zone d’aménagement concerté (ZAC)”, explique Élise Guilloux, responsable d’opération aménagement urbain à l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM). Sur 1.5 hectares s’étend alors la parcelle choisie pour mener à bien ce projet. “Nous avons choisi le quartier de Doujani car il a une topographie accentuée typique des reliefs mahorais avec des coteaux et une rivière encaissée”, poursuit la géographe urbaniste.
Deux bassins versants, deux objectifs
“À droite, nous avons laissé la parcelle en l’état actuel et à gauche, nous avons aménagé des intercepteurs hydriques et végétalisés”, expose savamment Élise Guilloux. Au bas des deux terrains : des ruissellomètres. Outils indispensables dont le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) assure le suivi et quantifie les sédiments qui dévalent les pentes à chaque épisode pluvieux. “Cette expérience a déjà été menée à échelle réduite. Ici, nous voulons mettre en avant les bonnes pratiques et obtenir sur deux ou trois ans des données pertinentes pour étendre le modèle”, argumente Germain Rolland.
Mais alors en quoi consistent ces techniques ? Création de petits fossés destinés à canaliser l’eau et la conduire vers la ravine, pose de géotextile pour retenir les sols, revégétalisation et plantation d’espèces disposant d’un système racinaire dense. L’objectif ? Lutter par tous les moyens contre l’érosion en retenant la terre sur les flancs de la colline.
La communication comme arme principale
Aidés par les associations Mlézi Maoré et Espoir et réussite dans la réalisation des travaux, les équipes de l’EPFAM, des Naturalistes de Mayotte et du BRGM n’ont aujourd’hui qu’un seul but : pérenniser les aménagements. “Ce que nous avons mis en place ici, ce sont des choses qui peuvent être reproduites facilement et nécessitant peu de moyens”, affirme l’employée de l’EPFAM. Le but à terme ? “Que la population puisse se l’approprier.” Pour cela, Sandati et Arsalann parcourent au quotidien les quartiers à la rencontre des habitants afin de les sensibiliser. “Nous venons pour discuter et non pour moraliser”, s’exclame Arsalann, employé depuis août 2021 par les Naturalistes de Mayotte. “Nous les accompagnons, faisons un bilan, un suivi, et parfois nous les dirigeons vers des associations”, précise sa collègue Sandati. En shimaoré, en kibushi et parfois même en arabe, le courant passe mieux et tous les riverains peuvent être formés aux risques naturels. Dans une démarche pédagogique, le projet LESELAM 3 a également développé divers supports de communication destiné à tous. Car préserver les sols c’est aussi gagner en productivité agricole, préserver le lagon et ses poissons, mais surtout la santé de l’île et ses habitants.
Tereo, l’application aux services de la terre
L’érosion vous inquiète et vous souhaitez agir ? Pour aider les équipes à informer au plus près la population vous pouvez signaler sur l’application Tereo toute pratique vous paraissant dommageable pour l’environnement et les sols mahorais. Auto-construction, brûlis, talus… L’application vous permet de géolocaliser le lieu présentant un risque d’érosion. Rendez-vous sur https://tereo-naturalistesmayotte.sirap.fr/.
L’ancien chef du projet Caribus récompensé par un prix européen

Ancien chef de projet de la mairie de Mamoudzou et à l’initiative du projet Caribus lancé en 2010, Mohamed Hamissi a été élu meilleur responsable de projet, ce jeudi 9 juin, au Salon européen de la mobilité à Paris. Le futur réseau de transport en commun de la Cadema a été une très longue bataille pour le Mahorais.
Très souvent pointé du doigt sur différentes thématiques notamment sur le fait de ne pas mener à terme certains projets, Mayotte voit Caribus se concrétiser, alors qu’il était en réflexion depuis douze ans. Et bien que l’île aux parfums reste le seul département de France à ne pas bénéficier d’un réseau de transport en commun, Mohamed Hamissi a été récompensé lors du Salon Européen de la mobilité à Paris, ce jeudi, en étant élu meilleur responsable de projet.
Le Mahorais a reçu son prix pendant l’European mobility expo organisé par le Groupement des autorités responsables de transport (Gart), l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) et le GIE Objectif transport public, du 7 au 9 juin, un événement où il était convié avec 250 exposants français et internationaux. Celui-ci a lieu tous les deux ans. A cette occasion, « les Talents européen de la mobilité » récompensent les hommes et les femmes qui œuvrent pour le transport public et la mobilité durable en Europe. Acteurs ayant contribué de façon particulièrement brillante à la création, au montage et à la réalisation d’un projet sont alors mis à l’honneur.
« Le projet Caribus est toute ma fierté »
Initié par l’ancien chef de projet d’aménagement urbain au sein de la mairie de Mamoudzou, l’implantation du projet Caribus sur le territoire mahorais a été semée d’embûches. Et pourtant, quatre lignes (des Hauts-Vallons à Passamaïnty ; de Passamaïnty à l’université de Dembéni ; les hauts de Mamoudzou ; de Passamaïnty à Vahibé) vont voir le jour. À cela, s’ajoutent cinq kilomètres de voies cyclables (le schéma directeur cyclable est en cours de réalisation), vingt kilomètres de voies piétonnes, trois pôles d’échanges multimodaux, deux parkings au terminus de la ligne 1 et 41.551 végétaux plantés. L’année de livraison est prévue en 2025. Le lauréat affirmait en février dernier lors d’une interview : « Je savais que le système français impliquait beaucoup de procédures et que le risque de découragement était grand pour les techniciens mahorais« . Néanmoins, l’urbaniste n’a jamais cessé d’y croire. « Le projet Caribus est toute ma fierté et, même si je ne travaille plus désormais sur le projet, je suis ravi d’en avoir vu enfin une première concrétisation le jeudi 10 février dernier à l’occasion de la pose de la première pierre« , ajoutait-il également.
Bien qu’il ait quitté son poste, l’ancien chef de projet continue de suivre de près le projet qu’il a initié.
Les archives départementales : un haut lieu de sauvegarde du patrimoine mahorais

À l’occasion de la semaine internationale des archives, Charly Jollivet, directeur des archives départementales et de la documentation scientifique de Mayotte, a fait une présentation de son service jeudi dernier. Rappelant son rôle de préservation du patrimoine de l’île, il a également présenté le projet de nouveau bâtiment des archives à M’roalé dont les travaux devraient commencer dans le courant de l’année 2023.
Si, à Mayotte, les actions de la semaine internationale des archives s’adressaient uniquement aux professionnels du secteur, Charly Jollivet a toutefois rappelé que le grand public pouvait à tout moment consulter les précieux documents conservés par son équipe. « La majeure partie des boîtes d’archives sont publiques et j’invite les habitants de Mayotte à venir les consulter, ne serait-ce que par curiosité », déclare-t-il. Ces boîtes contiennent en effet de précieuses informations sur l’histoire de l’île et son patrimoine. Une véritable mine d’or pour les chercheurs ou les simples passionnés d’histoire ! Témoignage authentique des activités administratives, culturelles et intellectuelles de Mayotte, les archives reflètent aussi l’évolution de sa société.
Deux actions à destination des professionnels se sont déroulées sur l’île aux parfums. Le mardi 7 juin, les bibliothécaires étaient conviés aux archives pour découvrir notamment le concept de bibliothèque à vocation patrimoniale et le jeudi 9 juin les archivistes et assistants se sont réunis pour une journée de formation et d’échanges. « L’objectif était de faire connaître notre service et nos offres d’exposition aux professionnels extérieurs et de renforcer les connaissances des personnes du métier », explique Charly Jollivet.
Un nouveau bâtiment bientôt construit à M’roalé
Le directeur a également profité de son bilan de clôture de la semaine pour informer la population que le métier d’archiviste est porteur à Mayotte. « On manque d’archivistes ici donc si ce métier intéresse quelques personnes, elles sont quasi assurées de trouver du travail », affirme-t-il. Si la filière culturelle est peu développée à Mayotte, ce qui oblige les aspirant-titulaires à passer le concours sur d’autres territoires, des passerelles en formation continue existent. D’autant plus que les archives départementales vont se développer avec la construction d’un nouveau bâtiment à M’roalé (à côté de Combani).
Ce dernier, entièrement autonome en énergie grâce à la pose de panneaux solaires, sera construit en briques de terre compressées de Mayotte et conçu pour être un lieu d’accueil agréable du grand public et des scolaires. Il comprendra un auditorium de 97 places pour les conférences et trois petites salles plus intimes pour accueillir des classes ou des groupes. Contrairement au bâtiment actuel de la zone Hamaha, cette nouvelle structure pourra exposer des documents originaux sous vitrine dans des conditions de conservation optimales. Le début des travaux est prévu pour 2023.
Une bande de Majicavo fait une violente descente à Kawéni ce jeudi
La mort d’un jeune homme de 18 ans à Koungou, dimanche dernier, a entraîné une série d’affrontements particulièrement violents. Ce jeudi après-midi, un autre a eu lieu à l’entrée de Kawéni. Un groupe venu de Majicavo-Lamir a agressé automobilistes et scootéristes avant d’affronter la police. En réponse à ces violences en Grande-Terre, le ministère de l’Intérieur a autorisé le déploiement d’un troisième escadron de gendarmerie .
L’épisode n’a pas duré très longtemps, mais il a marqué les témoins par sa violence. « Un groupe de Majicavo est descendu à Kawéni, devant le magasin Tecma, puis jusqu’au rond-point Disma pour commettre des exactions », indique le commissaire Laurent Simonin. Une centaine de jeunes hommes cagoulés et armés ont violemment pris à partie automobilistes et scootéristes, jeudi après-midi, alors qu’ils descendaient la route nationale. Plusieurs deux-roues ont été arrachés des mains de leurs propriétaires. Quatre personnes ont été blessées et prises en charge par les pompiers.

Des coups de feu entendus ?
Les équipes de la police de Mamoudzou se sont rapidement rendues sur les lieux. Toutefois, des barrages faits de poubelles et de pneus ont ralenti leur progression. Les fonctionnaires de police ont dû dégager la voie, aidés en cela par des jeunes de Kawéni. Plus haut sur la route, la bande de Majicavo s’en est pris aux vendeurs de fruits, avant de s’enfuir à travers la brousse.
Selon une source policière, le premier équipage d’agents s’est lancé à leur poursuite, se retrouvant ensuite assez vite encerclé par les jeunes. Ils ont alors dû s’extirper en utilisant des gaz lacrymogènes. Au cours de cette intervention, des détonations qui peuvent s’apparenter à des coups de feu ont été entendus. L’arrivée de renforts a permis de repousser les assaillants vers la mangrove. Les policiers ont ensuite formé un cordon pour dissuader les jeunes du quartier Disma d’aller se venger.
Un dispositif pour la sortie du travail, ce vendredi
L’origine de cette violente descente serait liée aux affrontements suite à la mort de Youssouf Moustoifa, un jeune habitant de Koungou âgé de 18 ans. Dans le conflit entre ce village justement et Majicavo-Lamir, plusieurs jeunes de Kawéni ont pris part aux rixes en début de semaine. L’attaque de jeudi pourrait être alors des représailles.
Les exactions ne se sont pas arrêtées là. Jeudi soir, ainsi que vendredi matin, des jeunes de ont monté des barrages sur la route nationale à Majicavo-Lamir, nécessitant l’intervention de la gendarmerie. Si aucun blessé n’est à déplorer confirme la gendarmerie, plusieurs automobilistes et scootéristes ont été agressés. La photo d’une machette plantée dans le scooter de maître Nadjim Ahamada a d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux.
Pour éviter un nouvel acte de violence, la police assure qu’un dispositif de sécurité était mis en place ce vendredi après-midi alors que les élèves sortaient des écoles et des Mahorais quittaient leur travail. C’était le cas également en zone gendarmerie.
Un nouvel escadron de gendarmerie envoyé en renfort
Comme en février, le gouvernement français a décidé qu’un envoi de nouveau gendarmes mobiles pourrait calmer les tensions à Mayotte et soulager les forces de l’ordre engagés sur le terrain. Par un communiqué publié ce vendredi, il confirme qu’il va « déployer sur place et en urgence un escadron de gendarmes mobiles supplémentaire afin de restaurer l’ordre républicain ».
Pour rappel, il y a habituellement deux escadrons de ce type en Grande-Terre et un autre demi en Petite-Terre. De fin février à mai, un autre avait été mobilisé après des rixes violentes entre Combani et Miréréni.

Départ en retrait pour le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre et le chef-d’escadron Gilles Rabault
Le 3 juin dernier, Olivier Lefebvre, le lieutenant-colonel, et Gilles Rabault, le chef-d’escadron ont organisé leur cocktail d’adieux aux armes, après un séjour respectif de quatre et trois ans au sein du commandement de la gendarmerie de Mayotte, en qualité de chef d’état-major pour le premier et d’officier adjoint en charge de la prévention et du partenariat pour le second.
Ces deux officiers supérieurs se distinguent par leurs choix de parcours puisque le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre a servi 13 ans en gendarmerie mobile avant de devenir officier et d’effectuer plusieurs séjours professionnels en Outre-mer et à l’étranger tandis que le chef-d’escadron Gilles Rabault a effectué l’essentiel de sa carrière en gendarmerie départementale et en métropole, à l’exception de ses deux affectations à Mayotte, en 1993 et en 2019, ce qui lui vaut d’être considéré comme le « plus Mahorais des Mzungous ».
Outre le fait d’avoir été à la tête d’une compagnie avant leurs affectations à Mayotte, respectivement à Matoury (973) et à Crest (26), le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre et le chef-d’escadron Gilles Rabault partagent d’autres points communs qui ont été relevés par le général Olivier Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte, à l’occasion de ses éloges. Au-delà des relations à la fois professionnelles et amicales qu’il a entretenues avec eux, il a mentionné « des carrières longues et riches » qui ont été entamées la même année, en 1984, au même statut de gendarme adjoint volontaire, une manière de servir axée sur une « constante intelligence de situation » et des mérites « unanimement reconnues » comme le témoignent leurs nombreuses décorations.
Après avoir exprimé leurs remerciements aux partenaires publics et associatifs, camarades et membres de la famille et reçu les vœux de bonne retraite des personnes présentes, les deux gendarmes ont donc fait leurs adieux aux armes après 38 ans de service effectif.
Paiement de la collation scolaire année 2022-2023
Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, et Anzimiya Houmadi, la vice-présidente de la caisse des écoles de la ville chef-lieu, rappellent aux parents d’élèves que la campagne de paiement des collations pour l’année scolaire 2022-2023 est ouverte jusqu’au 30 septembre 2022. Trois sites de paiement sont ouverts dans les lieux suivants : la médiathèque municipale de Passamaïnty pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Passamaïnty, Tsoundzou 1, Tsoundzou 2 et Vahibé, le bureau de la caisse des écoles de Mamoudzou pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Mamoudzou, Cavani, Doujani et Bonovo, et la mairie annexe de Kawéni pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Kawéni.
Le montant de la collation scolaire par élève est fixé à 34 euros payable en espèce ou par carte bancaire. Afin de faciliter les opérations de paiement, les parents devront se munir de l’extrait de naissance de leur enfant. Pour tout renseignement, vous pouvez contacter la caisse des écoles de Mamoudzou au 06.39.69.15.44 ou au 02.69.66.66.09 et par email à o.tissianti@mamoudzou.yt.
Mamoudzou invitée d’honneur du Kobourou Fashion Awards
La ville de Mamoudzou est l’invitée d’honneur du Kobourou Fashion Awards, festival international de la mode organisé à Parakou au Bénin. Dans le cadre de cette invitation, la municipalité a envoyé une délégation composée de Dhoul-Mahmoud Mahomed, adjoint au maire en charge de la culture et de la politique de la ville, et des conseillers municipaux Mariame Ali dite Nina, Marianne Damary et Tany Ali Aboudou Chakourou.
La délégation s’est entretenue avec Samuel Akindes, adjoint au maire chef du 12ème arrondissement de Cotonou, et Moussa Soumbounou, opérateur culturel et économique au Bénin et ancien directeur général d’Universal Music Afrique. Les échanges ont porté sur les liens à créer entre les deux villes afin de permettre la structuration d’une filière de l’économie culturelle autonome financièrement et répondant aux référentiels internationaux à travers son ouverture sur le monde et les échanges sud-sud. L’objectif de cette future collaboration s’orientera également sur la circulation des oeuvres et des artistes au profit d’une dynamique économique par la culture.
Le Kobourou Fashion Awards accueille également la Mahoraise, Raïchane Saïd, candidate au concours de top model « La nuit des étoiles ». Son arrivée au Bénin n’est pas passée inaperçu et la délégation est un soutien sans faille pour lui garantir une belle expérience et de nouvelles opportunités pour faire briller le territoire à l’étranger.
Création d’une association de famille et d’amis de personnes malades psychiques
Comme beaucoup de maladies graves, être atteint de maladies psychiatriques, souffrir de schizophrénie ou de bipolarité a des conséquences parfois dramatiques dans les relations quotidiennes en famille. Si le malade psychique n’est pas soigné, il risque de mettre sa vie en danger ou représenter un danger pour les autres, notamment ses proches.
Être le proche d’une personne en souffrance psychique est souvent difficile à gérer au quotidien. Les préjugés sont encore importants au sujet de la maladie mentale à Mayotte. Il peut être difficile aux familles d’en parler, d’évoquer leurs difficultés et celles de leurs proches malades, par peur, par honte ou quelquefois même par culpabilité. Les difficultés d’accès aux soins des malades psychiques ne facilitent pas non plus les choses pour les proches aidants qui sont très souvent seuls et dépassés par la situation.
C’est pourquoi la création d’une association de famille et d’amis de personnes malades psychiques est en réflexion dans le but d’agir, de soutenir les familles, de s’entraider mais aussi de contribuer à faire évoluer les choses. Aussi, toutes les personnes intéressées peuvent participer à une première réunion le samedi 25 juin à 9h dans les locaux de l’association Nariké M’sada à Cavani (Mamoudzou).
Passez votre examen théorique du permis bateau avec La Poste
Après avoir été reconnu opérateur par le Ministère de la Mer, La Poste propose depuis le 1er juin 2022 de faire passer les examens théoriques du permis bateau dans ses locaux. Qu’il s’agisse du permis bateau option « côtière » ou option « eaux intérieures », il est désormais possible, après avoir passé son examen pratique en bateau-école, de réaliser son code dans l’un des quatre sites habilités :
La Poste de Kaweni, 1 Impasse Ylang à Kawéni, La Poste de Combani, 1 rue de commerce à Combani, La Poste agence communale de Bandrélé, 1098 Boulevard Moida Said à Bandrélé et La Poste agence communale de Pamandzi, Place des congrès à Pamandzi.
Un site Internet dédié a été mis en ligne pour permettre aux bateaux écoles d’inscrire leurs candidats rapidement et simplement depuis leur ordinateur ou leur smartphone. Après avoir créé leur compte et renseigné les données candidats (identifiant OEDIPP), ils peuvent choisir un créneau de passage et payer directement en ligne ou en mandat SEPA. Le passage du code bateau est facturé 30 euros. Un service client est à leur disposition six jours sur sept pour répondre à leurs questions ou les aider dans leur démarche.
D’une durée d’une heure, l’examen du code bateau est réalisé dans les mêmes salles que les examens des codes de la route, avec le même matériel (tablettes), dans les mêmes conditions mais avec un QCM de 40 questions dédiées aux codes bateau. Les sessions sont animées par l’un des postiers dument habilités et formés à l’exercice, qui garantissent le respect des principes de neutralité et d’égalité. Les épreuves sont corrigées par le Ministère de la Mer. Le résultat est transmis au candidat par mail et envoyé également au bateau- école.
« On a du riz destiné à Mayotte bloqué à La Réunion depuis plus d’un an »

L’inflation et les pénuries inquiètent les élus locaux. Ce jeudi, le conseil départemental de Mayotte a donc organisé une réunion avec plusieurs acteurs de la grande distribution. Ces derniers évoquent des soucis liés au transport plus qu’à la guerre en Ukraine. Plusieurs pistes ont été abordées comme le gel de l’octroi de mer ou des réunions avec les représentants du port de Longoni.
Face aux gérants d’entreprise de distribution, Ben Issa Ousseni n’a pas promis de miracles, ce jeudi, dans l’une des salles du siège de la collectivité. Le président du conseil départemental de Mayotte a souhaité « connaître la situation car on annonce une pénurie générale à Mayotte de produits de première nécessité, mais aussi de produits du BTP ». Rassuré en partie sur ce point, il déplore que « le gros souci que nous connaissons aujourd’hui est lié à l’inflation, notamment sur la viande, le riz ou l’huile ». La rencontre a été appréciée par ses interlocuteurs, qui n’ont pas hésité à dire ce qu’ils avaient sur le cœur. Les dirigeants d’entreprise comme la Sodifram, Bourbon Distribution Mayotte (qui déteint Jumbo Score) ou Foundi Distribution ont reconnu que l’inflation est déjà visible dans leurs magasins, mais que celle-ci ne date pas de la fin du mois de février et le conflit en Ukraine.

Pour eux, le problème est davantage lié au transport rendu compliqué par la pandémie mondiale. Les ports mondiaux étant congestionnés, de nombreuses cargaisons restent à quai et le peu de trafic dans le canal de Mozambique entraîne des gros retards d’approvisionnement. « On a du riz destiné à Mayotte bloqué au port de La Réunion depuis plus d’un an », fait remarquer Nassroudine Mlanao, directeur de Sodifram, rappelant « qu’ils subissent aussi l’inflation ». « Aucun armateur ne veut venir à Longoni. Ils ne sont pas intéressés », déplore Safdar Ballou, le patron de l’enseigne du même nom. Ces problèmes entraînent des rayons vides par intermittence dans lessupermarchés.
Objet de leur courroux également, le port de Longoni en a aussi pris pour son grade. Tarifs jugés « trop chers », conteneurs qui peinent à sortir du port, la gestion déléguée à Mayotte Channel Gateway ne fait pas que des heureux. Pour les dirigeants d’entreprise, Longoni est pourtant le seul point d’entrée d’une île qui importe « 95% de ses produits consommés ».
« Des pistes de travail mises en place »
Le président du Département s’est montré prêt à prendre des mesures. « Il y a des pistes de travail qui ont été mises en place », confirme Ben Issa Ousseni. Sur la demande de Safdar Ballou de geler l’octroi de mer, il n’est pas complétement fermé. Il prévient cependant que cette recette fiscale ne rentre pas dans les caisses du Département, mais des communes. Surtout, il espère que les bénéficiaires jouent le jeu, citant en exemple des produits où l’octroi de mer a été diminué sans qu’il y ait des répercussions sur le prix pratiqué par des distributeurs. « Il faut que les consommateurs puissent réellement bénéficier de nos efforts », annonce-t-il, se disant attentif aussi au prix du carburant, un élément très scruté par la population et les distributeurs.
Concernant les tarifs portuaires, le chef du CD confirme qu’il faudra engager des discussions avec les opérateurs, « notamment la délégataire du port ». Il confie aux distributeurs qu’il y a plus de chances que ce soit encore le conseil départemental de Mayotte qui fasse « des concessions ». Des réunions vont être organisées et doivent mettre autour de la table d’autres acteurs du territoire comme Mayotte Channel Gateway et la préfecture de Mayotte.
Enfin, une autre idée a été mise sur la table pour régler les problèmes de transport, la création d’une compagnie de transport maritime propre à la zone géographique. La chambre de commerce et de l’industrie (CCI) de Mayotte a déjà étudié la question et s’y montre très favorable. Selon Mohamed Ali Hamid, le président de la CCI, les Comores ou Madagascar « pourraient être intéressés », ces deux états connaissant également des difficultés à s’approvisionner.
Mais un député, à quoi ça sert ?
À quelques jours du premier tour des élections législatives, ce dimanche 12 juin, nous nous sommes intéressés au rôle du député. Revenus, présence à l’Assemblée nationale, intérêt de faire partie d’un parti politique… Analyse de sept préjugés entourant la fonction.
« Un député, ce n’est jamais à l’Assemblée nationale »
C’est une réflexion souvent entendue lorsqu’on voit les images des bancs vides du palais Bourbon pendant certains votes ou débats. Cette situation s’explique par une fonction qui ne s’arrête pas à une simple présence à l’Assemblée nationale. Elle passe aussi par les salles de commissions où sont discutées les lois, voire sur le terrain, dans les circonscriptions. Un travail entre Paris et le territoire local avec lequel il faut forcément jongler.
En raison de l’éloignement, il est d’usage que les députés ultramarins soient d’ailleurs les moins assidus. Ainsi, le site nosdeputes.fr recense leur activité, notamment leur présence. Concernant les députés mahorais, Ramlati Ali (La République en marche) et Mansour Kamardine (Les Républicains), il note que la première était à l’Assemblée au cours de 114 semaines durant les 49 derniers mois. Le député du sud de Mayotte y était, quant à lui, 68 semaines sur la même période.
« Ils sont trop payés »
Évidemment, ce préjugé est subjectif et il est compliqué de dire s’il se confirme ou non. Mais le salaire d’un député, qu’on appelle traitement, est connu. Selon le site de l’Assemblée nationale, il est au 1er janvier 2019 de 7.239,91 € brut mensuel et se répartit comme ceci : une indemnité de base : 5.623,23 €, une indemnité de résidence de 168,70 € et une indemnité de fonction de 1.447,98 €. En net, l’ensemble correspond à 5.715,43 €. A côté du traitement, plusieurs frais peuvent faire l’objet d’une prise en charge. C’est le cas de ceux inerrants au fonctionnement de la permanence, au transport, à l’hébergement ou aux repas du député. Une enveloppe de 5.373 € pour cette « avance de frais de mandat » est allouée. Ses collaborateurs se partagent, eux, un crédit de 10.581 €.
« Un CSP+ a plus de chances d’être élu »
C’est un fait. Les catégories socioprofessionnelles supérieures sont les mieux représentées au palais Bourbon. Selon l’Assemblée nationale, il y a environ 70 % de cadres ou professions intellectuelles dans ses rangs. On trouve dans cette catégorie, des professeurs, des médecins, des avocats, des fonctionnaires (hors enseignement). À contrario, il n’y a aucun ouvrier. Il existe quelques exceptions, il y a une quinzaine d’agriculteurs par exemple, comme Christian Jacob, le président du parti Les Républicains, ou Sandrine Le Feur (La République en marche), une maraîchère bio.
« Il faut forcément faire partie d’un groupe politique pour siéger »
Ce n’est pas une condition obligatoire. Mais c’est vrai qu’intégrer l’un des groupes politiques offre plusieurs avantages à un député. Les groupes se voient attribuer des sièges dans les différentes commissions et du temps de parole en fonction des questions. Neuf groupes politiques sont actuellement enregistrés, le plus grand étant celui de La République en marche avec ses 266 députés.
En cette fin de législature, il y a également 24 députés considérés comme non-inscrits. Dans les faits, seule la députée d’extrême droite Emmanuelle Ménard ne représente aucun parti. La femme du maire de Béziers, Robert Ménard, est toutefois soutenue par le Rassemblement national. Les autres font partie de formations qui ne sont pas assez étoffées (il faut au minimum quinze parlementaires) pour former un groupe. C’est le cas des récents candidats à l’élection présidentielle, Marine Le Pen (RN) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
« Il y a forcément du clientélisme »
C’est un préjugé tenace qui entoure forcément chaque fonction politique. La proximité d’un élu permettrait des passe-droits, parfois du financement. Souvent pointée du doigt, la réserve parlementaire permettait, il est vrai, à un élu d’octroyer des subventions aux associations ou aux collectivités de son choix. Mais celle-ci a été supprimée en 2018. Le fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) et la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR), prérogatives des préfectures, sont là pour la remplacer. Idem pour l’embauche des proches, l’affaire Fillon en 2017 a fait grand bruit et débouché sur une réforme des usages. Il est désormais interdit pour les parlementaires d’embaucher son conjoint, ses parents, ses enfants, ses beaux-parents ou ses beaux-enfants.
« Le député ne sert que ses intérêts »
De plus en plus de garde-fous sont créés pour éviter qu’un parlementaire ne profite de sa position pour défendre ses intérêts personnels. La loi du 15 septembre 2017 « pour la moralisation de la vie politique » est la dernière à en faire partie. « Afin d’éviter les conflits d’intérêts, la possibilité pour un parlementaire d’exercer une activité de conseil à titre individuel est restreinte. Il est déjà interdit à un parlementaire de commencer à exercer une activité de conseil au cours de son mandat, à moins qu’il ne soit membre d’une profession libérale soumise à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé », rappelle ainsi le site vie-publique.fr.
Il est possible que les parlementaires doivent réglementer des domaines dans lesquels ils ont eux-mêmes des intérêts. Dans ce cas-là, ils ne peuvent pas prendre part au vote. « La loi fait obligation aux assemblées de tenir un registre des déports. Ces registres doivent recenser les cas dans lesquels un député ou un sénateur « a estimé devoir » ne pas participer aux travaux de son assemblée », poursuit vie-publique.fr. Le Sénat rend public ce registre. Ce n’est pas le cas de l’Assemblée nationale.
« De toute façon, le gouvernement a le dernier mot »
Il y deux types de lois en France, les projets de loi qui émanent des ministères et les propositions préparées par les parlementaires. Depuis le début de l’année 2022, 13 propositions ont été adoptées, contre une trentaine de projets du gouvernement. Cependant, ces derniers peuvent être de simples ordonnances modifiant des lois existantes. L’élargissement de certaines dispositions de la Sécurité sociale aux Mahorais, qui a été décidé en mars dernier, en est un parfait exemple.
Il est vrai que le rôle d’un parlementaire est avant tout législatif. La décision finale concernant les lois revient au gouvernement, et surtout, il peut se passer de l’avis des parlementaires avec le controversé 49.3 (N.D.L.R. utilisé une fois lors de cette législature pour la réforme des retraites). Depuis l’instauration du mandat de cinq ans pour le président de la République, le fonctionnement de l’Assemblée nationale est en outre régulièrement décrié pour sa tendance, du fait d’une majorité de députés de son camp, à suivre les décisions du gouvernement.
21 candidats pour deux circonscriptions*
Ce dimanche, plus de 90.000 électeurs inscrits auront à décider quels candidats mahorais seront qualifiés pour le second tour prévu le dimanche 19 juin (sauf si l’un d’eux obtient 50% des suffrages dès le premier tour). S’il s’agit souvent de duels, il est possible qu’une triangulaire ou une quadrangulaire soit tenue si un troisième voire un quatrième candidat rassemblent 12,5% des inscrits.
Circonscription nord : Estelle Youssouffa (divers droite), Ramlati Ali (députée sortante/Ensemble), Théophane « Guito » Narayanin (divers centre), Issahaka Abdillah (Les Républicains), Yasmina Aouny (Nupes/MDM)), Mohammed Moindjié (divers centre), Antoine Autran (divers droite), Elad Chakrina (divers droite), Ahamadi Boura (divers droite) et Ismaïla Djaza (divers centre).
Circonscription sud : Mansour Kamardine (député sortant/Les Républicains), Saïdali Hamissi (Rassemblement national), Madi-Boinamani Madi Mari (Ensemble), Soula Saïd-Souffou (divers centre), Toumbou Maurice (divers droite), Ali Djaroudi (Nupes), Issa Issa Abdou (MDM), Ahumad Salime (divers droite), Anli Madi Ngazi (divers centre), Mouhamed Abdou (divers gauche) et Mouhamadi Mchami (divers centre).
*Retrouver les interviews ou les portraits des candidats dans les Mayotte Hebdo des vendredis 3 et 10 juin.
Mouhamed « Mozer » Abdou veut la même sécurité sociale qu’en métropole
Ancien infirmier des hôpitaux publics de Mayotte, avant d’intégrer l’éducation nationale pour y exercer la même profession, Mouhamed « Mozer » Abdou est lui aussi de la partie pour les élections législatives de cette année. Il n’est pas un inconnu pour les électeurs de la deuxième circonscription de Mayotte puisqu’il était déjà candidat il y a cinq ans.
Flash Infos : Puisque vous travailler dans le monde médical, nous allons démarrer cet entretien sous l’angle de la santé, quelle est votre appréciation sur l’offre de soins à Mayotte ?
Mouhamed Abdou : La vision que j’ai de l’offre de soins aujourd’hui à Mayotte est peu reluisante. Il y a quelques années, nous avions ici des dispensaires disséminés dans différents endroits et communes de l’île. Ils ont été fermés pour être remplacés par des centres de référence, à Mramadoudou, Kahani et un autre dans le nord. Cette fermeture de s’est accompagnée d’une réduction de personnel, notamment le nombre de médecins alors que notre territoire est classé désert médical et que notre population augmente de manière exponentielle. Ce choix fait par les autorités compétentes était une erreur, mais on a volontairement décidé de brader la santé des Mahorais pour des questions économiques. Je suis également très critique sur les soins psychiatriques, les quelques centres médicaux psychologiques existants dans certains secteurs ne disposent d’aucun médecin, ce sont des infirmiers qui prennent en charge les malades. Preuve que la situation est catastrophique, les Mahorais sont obligés de partir se faire soigner en métropole et à La Réunion, il y a donc urgence à mettre la question de l’offre de soins sur la table afin de trouver des solutions rapides et efficaces. Prenez par exemple le centre de référence de Kahani où l’on apprend que certains agents et syndicats sont montés au créneau après avoir appris de leur direction la fermeture prochaine de cet établissement, et le transfert du personnel vers le site Martial Henry en Petite-Terre. Tout cela démontre si besoin est, l’état réel de l’hôpital à Mayotte où l’on pratique une médecine de guerre alors que ce n’est pas ce qu’attend notre population.
F.I. : L’actualité dramatique ces derniers jours à Koungou nous amène sur le problème de l’immigration clandestine dans notre île, quelle est votre opinion sur cette question ? Et quelles sont vos éventuelles propositions pour sortir de l’impasse où nous nous trouvons actuellement ?
M.A. : Pour moi, le problème de l’immigration à Mayotte est à traiter de façon globale, il faut voir les choses à la base et s’interroger sur les causes véritables de ce phénomène. Certaines personnes avancent même l’idée que l’on a atteint des sommets inégalés depuis que nous sommes devenus un département d’Outre-mer. La plupart du temps, cette immigration est à la base de nature sociale, et on ne saurait l’évoquer sans parler de la diplomatie française et comorienne. Seulement vous constaterez qu’à chaque fois qu’il y a des soucis à Mayotte au sujet de l’immigration clandestine, la diplomatie comorienne répond aux abonnés absents. J’estime donc que tant que ces deux entités ne discuteront pas de façon franche et sérieuse sur cet épineux problème, on aura beau gesticuler et mettre en place des dizaines de « plans Chikandra », il n’en sortira aucune solution. Dans notre programme, mon colistier Inoussa Ahamadi et moi-même proposons qu’il y ait un peu plus de fermeté sur ce sujet du côté français à l’égard des autorités comoriennes. En effet, nous estimons à juste titre que la France dispose de quantité de leviers, entre autres monétaire, pour contraindre Moroni à assumer ses responsabilités pour éviter tous ces drames que l’on ne compte plus dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte. Une coopération existe bien entre nos deux pays, y compris sur le plan sanitaire. Il faut savoir que pendant que des milliers de femmes risquent leurs vies tous les jours pour venir accoucher sur le sol mahorais, des hôpitaux sont construits aux Comores. Mais ces établissements demeurent vides faute de personnel compétent, alors pourquoi ne pas aller plus loin sur cette coopération sanitaire en y mettant un peu plus de moyens afin de fixer ces populations dans leur pays. Nous pouvons envoyer du personnel sur place en renfort de nos homologues comoriens, pris en charge par l’Etat français. Il existe bien des écoles françaises aux Comores, à Madagascar et ailleurs, pourquoi il n’existerait pas un hôpital français dans l’archipel qui formerait du personnel médical comorien dans le but de prendre en charge, à terme, leur système de santé.
Il y a aussi cette question de titres de séjours délivrés par la préfecture de Mayotte qui ne sont valables que sur notre territoire, cela n’est absolument pas normal ! Il faut que les futurs parlementaires que nous aspirons à devenir très prochainement se mobilisent pour que cette procédure soit changée pour que ces documents produits localement aient une portée nationale et européenne sur l’ensemble de « l’espace Schengen » afin de permettre aux immigrés qui veulent partir vers l’extérieur de pouvoir le faire librement. Nous demandons également que Paris autorise l’ouverture rapide de consulats comorien et malgache ici-même en vue d’une prise en charge administrative et autre de leurs ressortissants respectifs, comme cela se fait pour les ressortissants français qui séjournent dans ces deux pays. Cela aura également le mérite de signifier clairement la souveraineté française dans notre département.
F.I. : Le pouvoir d’achat des Mahorais, comme de tous les Français d’ailleurs, se trouve au centre de cette campagne des législatives 2022, quelle est votre recette pour alléger le coût de la vie sur notre territoire ?
M.A. : Savez-vous qu’au regard des standards français et européens, ce sont 80 % des habitants de cette île qui vivent sous le seuil de pauvreté. Mayotte est le seul territoire de la République où le taux d’accompagnement social est le plus faible. A mes yeux, la première chose à faire pour un parlementaire mahorais, c’est de se battre pour que les lois applicables en France dans le domaine social le soit aussi à Mayotte, notamment tous les textes de droit commun régissant la sécurité sociale. De cette façon, il sera possible d’accompagner toutes les catégories de la société, personnes actives comme les chômeurs, les retraités ou les personnes isolées et en précarité, dans des conditions dignes d’un pays européen comme la France. Il faut déplafonner les cotisations sociales pour permettre aux personnes ayant travaillé plus de 40 ans de percevoir une autre retraite de 150 euros par mois. Le président de la République a annoncé une retraite supérieure à 1.000 euros pour les Français, cela doit être valable également valable à Mayotte. Il n’y aucune raison justifiant l’existence d’une sécurité sociale différente de celle des autres départements français sur ce territoire. Deuxième chose, nous sommes le seul département où les monopoles constituent la norme dans plusieurs secteurs, cela est valable pour le carburant mais pour d’autres choses encore. Il faut que cela cesse si nous voulons réellement permettre à la population de mieux vivre sur ce territoire et de s’y retrouver à la fin du mois. Il faut davantage de concurrence dans le domaine de l’alimentaire, on s’aperçoit notamment qu’il n’y a aucun contrôle exercé sur le dispositif du « bouclier qualité prix ». Compte tenu de la crise actuelle, les élus doivent se mobiliser pour obtenir du gouvernement le blocage des prix sur certaines denrées car il n’et pas normal que les Mahorais, en plus d’être les Français les moins dotés, aient à payer plus cher que les autres ces produits de première nécessité. Pour aller plus loin, nous préconisons dans notre programme que l’on puisse accentuer la coopération entre Mayotte et Madagascar pour lever les diverses barrières qui empêchent l’importation de produits alimentaires de consommation courante.
F.I. : Dans votre programme, vous présentez l’économie comme la source principale de l’immigration et des principaux problèmes du territoire, mais également comme la meilleure solution pour les régler. Pourriez-vous être plus explicite sur ce point ?
M.A. : Au risque de me répéter, les dispositifs qui permettront à Mayotte de trouver sa voie et résoudre les défis qui se posent à elle aujourd’hui existent à l’échelle nationale et dans les textes de loi. Il faut simplement se battre pour les faire étendre à notre territoire. Parmi les pistes les plus sérieuses, il y a le dispositif de la zone franche globale qui permettra à beaucoup d’entreprises de venir s’y installer, y créer des emplois et de la richesse à moindre coût. En payant moins de charges, celles-ci auront la possibilité de se développer rapidement et d’embaucher dans plusieurs secteurs tel que le tourisme, le bâtiment et bien d’autres. C’est une piste sérieuse car le potentiel est énorme.
Nous sommes très nombreux à voyager et à constater qu’un pays se développe lorsque ses citoyens circulent. Ce n’est pas le cas à Mayotte, on est coincé, on n’est pas productif, on ne dort pas, etc… Un constat que j’ai fait, les textes applicables à Mayotte en matière de voirie, de 1841 à 2017 étaient ceux de Madagascar française, face à cela on est en droit de se demander si nos parlementaires ne se trompent pas réellement de combat en nous vendant ici des rêves inaccessibles. Tout projet routier peut être mis en place dans le département, seulement ils sont soumis à des règles contraignantes, donc la priorité pour nous en tant que parlementaires sera de faire amender les procédures pour réduire les délais des travaux et éviter de devoir attendre quinze à vingt ans avant qu’un projet ne voit le jour. C’est extrêmement important pour la mise en place de la zone franche globale que nous appelons tous de nos vœux, c’est aussi le cas de cette piste longue dont on nous parle depuis tant d’années. C’est aux parlementaires qu’il revient de mettre une pression maximale sur les administrations compétentes pour qu’il aboutisse. Seulement voilà, une fois élus, nous avons coutume de tourner le dos à nos populations alors qu’elles constituent un levier important lorsqu’il s’agit de faire pression sur les instances gouvernementales. On assiste depuis de nombreuses années à une politique de division menée depuis Paris visant à opposer les Mahorais à leurs élus, ce qui aboutit à freiner nombre d’initiatives. C’est pour cela que nous entendons y remédier en associant régulièrement, et au maximum, nos concitoyens à nos travaux.
F.I. : Quelles sont vos projets les plus significatifs en matière d’environnement ?
M.A. : En matière de défense de l’environnement, nous préconisons un grand développement du solaire. C’est une énergie propre que nous avons la chance de pouvoir exploiter à très grande échelle tout au long de l’année quasiment sans interruption. Il s’agit là d’un projet à connotation économique, sociale et environnemental à la fois, avec un impact certain et palpable sur la réduction du coût de la vie. En effet, notre objectif premier vise à faire équiper toutes les toitures de Mayotte de panneaux photovoltaïques afin de permettre aux ménages mahorais de mettre quelques centaines d’euros de côté chaque mois, réduire le montant de leurs factures d’électricité et, par la même occasion, réduire le niveau de notre empreinte carbone. Dans cette optique, nous demanderons à ce qu’Electricité de Mayotte (EDM) intègre le réseau national d’Electricité de France (EDF) comme partout ailleurs Outre-mer, afin de permettre à la population de bénéficier des mêmes avantages qu’en métropole. Vous ne le savez peut-être pas, mais il y a maintenant une loi qui interdit les coupures d’électricité en métropole, comme cela se fait pour l’eau dans l’île depuis peu. Le statut spécifique d’EDM ne permet pas aux Mahorais de bénéficier des avantages découlant de cette loi. Aussi, nous allons nous battre pour que l’égalité avec les autres départements soit réelle sur ce sujet.
F.I. : Vous affichez une grande préoccupation en matière de production d’eau et d’électricité propre, qu’est-ce qui motive un tel engouement de votre part ?
M.A. : Lorsque j’entends parler de coupures et de manque d’eau à Mayotte, cela me frustre et me met en colère. C’est un territoire situé en plein milieu de l’océan, avec un risque de subir un « tsunami » un jour, alors comment peut-on, sans gêne, expliquer aux Mahorais qu’ils manquent d’eau ? La vérité, c’est que nous faisons face à un problème de production d’eau et non de disponibilité de la ressource. Si vous lisez notre programme, vous verrez que nous faisons mention d’une consommation moyenne journalière de 300 litres par ménage. Le jour où la SMAE (Société mahoraise d’assainissement et d’eau) nous coupe l’eau, elle doit se voir infliger le remboursement à chaque foyer l’équivalent financière de 300 litres d’eau par jour et par ménage. Cela doit être une mesure imposée par le Syndicat des eaux dans le cahier des charges du gestionnaire du réseau d’eau potable à Mayotte. Vous verrez comment elle va réagir immédiatement, je peux vous garantir qu’elle se mettra rapidement en situation de garantir à la population la production d’une quantité suffisante de cette ressource. Nous disposons d’une structure de désalinisation d’eau en Petite-Terre dont l’exploitation a été confiée au groupe Vinci. Mais, là aussi, l’exploitant n’étant pas soumis à un résultat précis, il fait ce qu’il veut et c’est à la population d’en subir les conséquences. Personne n’est derrière ces structures pour vérifier qu’elles remplissent réellement leurs engagements contractuels en termes de production. Il importe donc que les élus soient régulièrement sur le terrain pour s’assurer que les choses fonctionnement normalement. Nos écoles sont souvent fermées et nos enfants renvoyés à la maison parce qu’il n’y a pas d’eau pour les sanitaires ou d’électricité pour l’éclairage des classes. Il faut y mettre un terme et mener une politique publique en la matière. Les bâtiments doivent être équipés de panneaux photovoltaïques et de réservoirs d’eau de très grande capacité pour au moins une semaine de consommation. Cela nous permettra d’assurer une scolarité continue de nos enfants.