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À partir du 1er janvier 2023, Mayotte aura sa direction des affaires maritimes

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Les pêcheurs l’attendaient de pied ferme au port de pêche de M’Tsapéré ce mardi matin. Le ministre délégué chargé des Outre-mer s’est rendu sur le terrain pour s’imprégner des conditions de travail précaires, dans lesquelles évoluent ces professionnels de la mer. C’était également l’occasion pour eux de lui faire part de leurs nombreux problèmes qui persistent malgré les requêtes répétées pour une amélioration. Afin de calmer les esprits et de redonner un peu d’espoir, Jean-François Carenco a annoncé qu’à partir du 1er janvier 2023, il y aura une direction des affaires maritimes, autonome à Mayotte. Une petite victoire pour ce corps de métier qui attend encore beaucoup du gouvernement.

La CFDT de l’hôpital de Mamoudzou vent debout contre la DRH

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La confédération française démocratique du travail (CFDT) du centre hospitalier de Mayotte a adressé à son nouveau directeur, Jean-Mathieu Defour, un courrier pour l’alerter sur les relations compliquées qu’elle entretient avec la direction des ressources humaines du CHM. « Nous vous avons expliqué, démontré que la plupart des maux du CHM ont un rapport direct avec les agissements du responsable de recrutement en collaboration avec le directeur des ressources humaines », est-il écrit dans un courrier daté de ce lundi 22 août. Des mesures discriminatoires leur sont ainsi reprochées.

Une liste avec sept griefs est détaillée, comprenant par exemple « le refus de la DRH de payer la totalité des heures supplémentaires des agents (de 2017 à nos jours) en allant délibérément supprimé l’affichage des heures dues dans les plannings » ou encore « des fermetures de services sans l’avis des instances » par le DRH en tant que président du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

Le syndicat enfonce le clou ensuite : « Les dégâts moraux et troubles psychosociaux constatés au CHM sont majoritairement causés par la politique du DRH et de son responsable de recrutement. Cela nous interpelle et nous alarme sérieusement quant au devenir de cet établissement dans les mois et les années à venir. » Il prévient que si aucune solution n’est trouvée dans un délai très court, « des mouvements sociaux sont à prévoir dès septembre 2022 ».

Passamaïnty : Un jeune homme inculpé pour une tentative de meurtre

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Les policiers ont dû intervenir à plusieurs reprises, à proximité du collège de Passamaïnty, lundi soir. « Une clientèle habituelle de 15-18 ans », selon une source policière, a érigé des barrages faits de poubelles enflammées et est allée jusqu’à en découdre avec les forces de l’ordre. Ces dernières sont intervenues d’abord pour disperser les jeunes, vers 19h30, puis elles ont dû revenir à deux fois, jusqu’à 22h, pour dissuader le même groupe de bloquer la route vers Combani.

En marge de ces affrontements, un jeune majeur a été interpellé et placé en garde à vue. La police indique qu’il est soupçonné de tentative de meurtre, sans toutefois pouvoir donner les motifs à l’heure actuelle.

411 millions d’euros pour accélérer les investissements du syndicat des eaux

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Dans son intervention, le directeur général des services du SMEAM, Ibrahim Aboubacar, a rappelé que les capacités de production en eau potable s’élèvent à 39.000 mètres cubes par jour. « Ce contrat est un moyen de mobiliser des investissements, mais aussi un cadre commun pour accélérer les projets et être au rendez-vous, car on est au fil de l’eau, sans mauvais jeu de mots. »

Très attendue, la question de l’eau a été au cœur de la visite ministérielle avec la signature d’un contrat de progrès du service public de l’eau potable et des eaux usées de Mayotte pour la période 2022-2026. L’enveloppe de 411 millions d’euros doit permettre de combler le retard accumulé et d’engager les investissements indispensables.

« C’est le fruit d’un travail partagé de deux ans », introduit Fahardine Ahamada, le président du syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte, pas peu fier des nombreuses étapes franchies, à l’instar des audits consentis et du travail de redressement entrepris, « pour aboutir au résultat proposé ». Et quel résultat puisque la signature ce mardi après-midi du contrat de progrès du service public de l’eau potable et des eaux usées pour la période 2022-2026 s’élève à 411 millions d’euros.

Concrètement, ce document doit assurer la poursuite d’un certain nombre d’orientations stratégiques : consolider la gouvernance du syndicat en matière d’eau potable et d’eaux usées ; accélérer les investissements, bonifier leur planification et optimiser la gestion patrimoniale ; améliorer les performances du service d’eau potable ; déployer un service de collecte des eaux usées performant.

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Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer, a tenu un discours positif auprès des élus du SMEAM. « Avec une grande volonté, vous obtenez les choses petit à petit. »

« Les contraintes financières sont encore persistantes »

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Parmi les signataires de ce contrat de progrès 2022-2026, il y avait Jean-François Carenco pour l’État, Lucile Rogations, la directrice de mission Mayotte pour la Banque des Territoires, Anne-Gaël Chapuis, la directrice adjointe de l’agence française de développement, Nicolas Rouyer, le représentant délégué océan Indien de l’office français de la biodiversité, Olivier Brahic, le directeur général de l’agence régionale de santé, et Fahardine Ahamada, le président du syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement de Mayotte.

Une ambition plus que nécessaire au vu des problématiques connues depuis la crise de 2016 ! D’un côté, « 30% de la population n’a pas accès à l’eau potable », rappelle Ibrahim Aboubacar, le directeur général des services. De l’autre, la structure doit faire face à « des impayés élevés », « des retards en investissements considérables » et « des problèmes de ressources [humaines] ». « Les contraintes financières sont encore persistantes », résume-t-il. Toutefois, Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer, note « l’effort de mise au carré » réalisé par la nouvelle équipe en place et met en exergue sa rigueur depuis son intronisation en 2020.

Une rigueur indispensable qui permet d’entrevoir l’avenir avec plus de sérénité qu’au cours des deux dernières décennies, comme le souligne Fahardine Ahamada pour tacler les précédentes mandatures, puisque « les ouvrages des dix prochaines années sont en étude très avancée » selon son DGS. Et à ce sujet-là, le membre du gouvernement aspire à mettre les bouchées doubles et à ne plus tergiverser ! Concernant la troisième retenue collinaire, un projet qui remonte à Mathusalem, « la balle est dans le camp des autorités locales ».

« Aller chercher les 100 patates qui manquent »

Une manière de placer les principaux concernés face à leur responsabilité. Car lui-même ne compte pas se reposer sur ses lauriers dans la mesure où une telle enveloppe « crée de la richesse et de l’emploi salarié ». « C’est notre vrai combat », insiste Jean-François Carenco. Anecdotique ou non, il reste tout de même un trou de 124 millions d’euros pour conduire à terme le programme d’investissement. Pas un souci pour celui promet de jouer les « Robin des Bois » dès son retour à Paris, ce mercredi matin, « pour aller chercher les 100 patates qui manquent ».

Deux ans de prison pour avoir forcé un homme à lui faire une fellation

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Un homme de 24 ans a été condamné à la détention, ce mardi matin, par le tribunal correctionnel. Dans la nuit du 24 au 25 décembre 2017, à Sohoa, alors qu’il prétend n’avoir « aucune attirance pour les hommes », il avait imposé une relation sexuelle à un homme alcoolisé rencontré sur la plage.

« Je n’ai rien à rajouter », a concédé la victime, ce mardi. Voulant laisser cette histoire d’agression sexuelle derrière lui, l’homme incapable de donner son âge voulait que la justice y mette un terme. Il n’a d’ailleurs demandé aucune réparation à son bourreau, un jeune homme de 24 ans habitant la commune de Chiconi et stagiaire à l’époque au régiment de service militaire adapté à Combani. Les faits sont pourtant graves. Le 25 décembre 2017, la victime buvait sur la plage de Sohoa quand il a croisée Zidane Zaïdani, qui était absent du procès ce mardi. Ce dernier lui a demandé de l’alcool et un peu d’argent. Le premier a accepté et donné vingt euros, pensant être tranquille.

C’était loin d’être le cas puisqu’il est emmené à l’écart sous la menace d’une pierre. C’est l’intervention d’un tiers qui met fin à son calvaire. En effet, un témoin a entendu les cris et découvert la victime allongée par terre, l’autre à genoux lui imposant une fellation tandis qu’il tenait une grosse pierre, prêt à frapper. « Laisse-moi finir ce que j’ai commencé. Ce n’est pas tes affaires (sic) », a proféré le prévenu. Ce qu’il n’a pas pu faire, les gendarmes ayant été avertis. Entretemps, par frustration, Zidane Zaïdani a mis trois gifles à la victime, avant de s’en aller.

« Consentie sous la menace d’une pierre ? C’est original »

« Drogué », « alcoolique », « violent » : les qualificatifs négatifs à l’encontre du jeune homme et parfois prononcés par sa propre mère ne manquent pas. Lui ne nie pas la relation sexuelle, assurant au passage qu’il n’a « aucune attirance pour les hommes », mais préfère parler de relation tarifée, puis « consentie ». Le président du tribunal correctionnel, Laurent Ben Kemoun, a relevé « qu’une relation consentie sous la menace d’une pierre ? C’est original ». Le procureur de la République, Yann Le Bris, a requis quatre ans de prison ferme, arguant que « les déclarations sont fluctuantes ».

Zidane Zaïdani a été condamné finalement à deux ans de prison ferme et un mandat d’arrêt a été déposé à son encontre.

 

Condamné pour des attouchements sur une fillette de 7 ans

Décrit comme « un ami de la famille », voire « un frère » aux yeux de la mère de famille, Boura Soula passera les deux prochaines années de sa vie en maison d’arrêt pour « agression sexuelle imposée à un mineur de moins de 15 ans ». Le matin du 31 octobre 2020, à la sortie de l’école coranique, cet habitant de Miréréni a suivi une fillette de 7 ans et demi qu’il connaît bien puisque la mère de la victime est originaire du même village d’Anjouan. Profitant de l’absence des parents, il est rentré dans la maison et a commencé à se masturber en touchant les seins et le vagin de la fillette. Puis, il a été mis en fuite à l’arrivée de la mère. La jeune victime a raconté aux enquêteurs que c’était la première fois qu’il la touchait, mais qu’il lui a déjà montré son sexe. Ne niant pas les faits – au moins celui du 31 octobre 2020 – et reconnaissant avoir des « pulsions bizarres », il sera renvoyé aux Comores une fois sa peine purgée. Il devra indemniser la victime à hauteur de 1.500 euros et 1.000 euros pour ses parents.

Jalouse de la nouvelle épouse, elle organise une expédition punitive

« Elle a son petit caractère », fait remarquer le président du tribunal, Laurent Ben Kemoun. Âgée de 40 ans, une Comorienne jugée ce mardi matin était mise en cause dans une affaire de vols et de menace de mort à l’encontre de celle qui l’a remplacée dans le cœur de son ex-époux. En l’occurrence, à Mamoudzou, le 9 janvier, six jeunes hommes, dont cinq mineurs, sont entrés dans la maison de la deuxième. Menaçant de s’en prendre à sa fille de trois ans, ils ont volé un frigo et un téléviseur. Selon eux, ils n’étaient pas là seulement pour un cambriolage violent. « On est venu pour te tuer », ont-ils lancé à la victime, pendant le vol. Se débarrant du fil de chargeur qui lui liait les mains, la victime a sollicité la police de Mamoudzou. Au cours d’une longue enquête, les policiers ont mis en évidence le rôle de l’ex-femme, qui a reconnu les faits. « Elle a expliqué que c’était par jalousie, qu’elle ne supportait pas que l’ex-mari lui fasse de beaux cadeaux alors qu’elle et ses enfants sont dans le besoin », résume Laurent Ben Kemoun, le président du tribunal correctionnel, mardi matin. Déjà condamné en 2014 pour « menace avec arme », elle l’est cette fois-ci pour « complicité de vol aggravé », « complicité de séquestration » et « menace de mort ». Elle écope d’un an ferme, tout comme le seul majeur de l’expédition, âgé de 23 ans aujourd’hui et confondu par la présence de son ADN.

Projet Caribus : « Les autres départements ont mis 120 ans pour avoir un réseau de transport collectif, vous, treize ans »

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Guillaume Laurent, le chef de chantier, profite de la venue de Jean-François Carenco pour présenter la technique de soudure au miroir utilisée sur les conduites en polyéthylène haute densité (PE-HD).

Pour son troisième jour à Mayotte, Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer, a fait une halte à Passamaïnty dans le cadre d’une séquence transports, alors que le chantier du projet Caribus suit son cours depuis maintenant six mois. Une visite de plus d’une heure qui lui a permis de se rendre compte de l’avancement des travaux, mais aussi de pousser les élus à continuer en ce sens.

« Merci Monsieur le président pour votre dynamisme, vous faites des choses impensables ! » Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer, se montre dithyrambique à l’égard de Rachadi Saindou et plus largement de l’ensemble de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou après avoir visionné une vidéo de présentation du projet Caribus. Il faut dire que les travaux avancent à vitesse grand V depuis la pose de la première pierre du terminus sud, le 10 février dernier.

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Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer, entouré de Rachadi Saindou, le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, et d’Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de la ville chef-lieu, lors de la visite du chantier Caribus à Passamaïnty.

Six mois plus tard, les changements à l’entrée de Passamaïnty démontrent bien à quel point la collectivité aspire à respecter le plus possible les délais annoncés dans le but de lancer – progressivement – le premier réseau de transport collectif interurbain du territoire. Ainsi, le tronçon qui court jusqu’aux Hauts-Vallons doit initialement se terminer l’été prochain. En coulisse, la collectivité table plutôt pour la fin de l’année 2023, en raison d’imprévus liés au syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte, et pour une mise en exploitation provisoire début 2024, comme le confirme Romain Girault, le chargé de mission mobilités au sein de la direction générale aménagement et environnement de l’intercommunalité, au parterre d’élus. En effet, il faudra attendre 2027 et la fin du chantier dans sa globalité pour découvrir le matériel roulant. « D’ici là, nous nous débrouillerons avec des bus locaux. »

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La première tranche du projet Caribus se situe entre Passamaïnty et Hauts-Vallons, comme le montre Stéphane Van Landeghem, le directeur de travaux pour Sogéa. Le montant de celle-ci s’élève à près de 80 millions d’euros.

« Cette circulation va tuer l’économie »

Si Jean-François Carenco salue cet aménagement structurant, qui doit permettre de désengorger la ville chef-lieu où se concentre 94% des emplois et 80% du trafic de Mayotte, il pousse ses interlocuteurs à aller encore plus loin. « Cette circulation va tuer l’économie… Il faut que le développement de cette île ne soit pas seulement fait sur Mamoudzou. Nous ne pouvons pas tout concentrer ici », rappelle le ministre délégué. D’ailleurs, il n’hésite pas à remettre l’idée d’une déviation grandeur nature au goût du jour : « Je sais que le préfet travaille sur le sujet. »

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Pas moins de trois kilomètres de réseaux humides et secs doivent être enfouis entre Passamaïnty et Baobab.

Quoiqu’il en soit, le membre du gouvernement affiche un certain optimisme quant à l’évolution du trafic routier de manière générale. « Les autres départements ont mis 120 ans pour avoir un réseau de transport collectif, vous, treize ans [soit le nombre d’années depuis la départementalisation] », insiste-t-il, ravi par ailleurs d’apprendre que la mobilité douce se trouve au cœur du projet Caribus, avec pas moins de cinq kilomètres de piste cyclable. Avant de lâcher un dernier conseil pour la route : « Faites-nous des choses simples ! »

L’excellence et les innovations mises à l’honneur au lycée polyvalent de Dembéni pour la visite ministérielle

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Gérald Darmanin a été chaleureusement accueilli par toute l’équipe éducative du lycée.

Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, et Charlotte Caubel, la secrétaire d’État en charge de l’enfance, ont été accueillis ce mardi matin au lycée de Tsararano par l’équipe éducative ainsi que le recteur Gilles Halbout. L’accent a été mis sur les projets innovants de l’établissement scolaire ainsi que sur la volonté de son équipe d’en faire un établissement d’excellence.

Mardi. 10h30. Première arrivée sur le site du lycée polyvalent de Dembéni (en réalité situé dans le village de Tsararano), Charlotte Caubel, la secrétaire d’État en charge de l’enfance, attend son collègue et ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Présents à ses côtés, le recteur, Gilles Halbout, le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, ainsi que la députée, Estelle Youssouffa, profitent de ces quelques minutes pour lui annoncer que l’établissement accueillera, dès cette rentrée 2022, certaines nouvelles filières universitaires.

En effet, le centre universitaire de Dembéni manque de place pour déployer pleinement ses compétences de créations de filières alors même que Mayotte a grand besoin de développer son offre en termes d’études supérieures. « Il est important que les étudiants mahorais puissent se former sur leur île car, en métropole, ils souffrent souvent d’un isolement et d’un décalage culturel engendrant une souffrance psychique nuisible à leur réussite », insiste la parlementaire. Autre problématique ? La « fuite des cerveaux » ! « Beaucoup ne reviennent plus à Mayotte par la suite. Or, nous avons besoin de jeunes talents pour construire notre territoire. »

Accompagner les élèves sur le chemin de l’excellence

Des propos appuyés par Gilles Halbout qui affirme que Mayotte possède déjà de beaux établissements scolaires et que les opérations se poursuivent afin d’accueillir les élèves dans de meilleures conditions, tout en développant les filières d’enseignement supérieur. Étant donné la démographie galopante de l’île, ces constructions s’avèrent indispensables : le LPO de Dembéni, prévu pour accueillir 1.100 élèves, en accueille en réalité 2.300… Et c’est malheureusement le cas de l’écrasante majorité des établissements scolaires du département ! En réponse, Charlotte Caubel explique qu’il est possible de faire en sorte d’avoir « de la place pour tout le monde ». À voir si ces paroles seront suivies des investissements nécessaires pour concrétiser cette vision optimiste de l’avenir…

En dépit d’un nombre croissant d’inscrits, le responsable de l’académie martèle l’importance de sécuriser les parcours d’excellence pour « les élèves qui ont de l’appétence ». Une vision séduisante pour Ben Issa Ousseni, avide d’accompagner les jeunes talents dans le but de changer l’image de la jeunesse de Mayotte. Afin de tirer tout le monde vers le haut, le proviseur du LPO de Dembéni généralise d’ailleurs cette année le dispositif « école ouverte », se déroulant pendant les écoles scolaires, à l’ensemble des élèves et non plus seulement aux internes. « Je crois profondément au potentiel de la jeunesse mahoraise », glisse-t-il à Charlotte Caubel. Raison pour laquelle, il espère que son établissement scolaire, le premier à Mayotte à posséder un « internat d’excellence », pourra en inspirer d’autres dans les années à venir. Les élèves en difficulté et/ou en situation de handicap ne sont pas oublié pour autant et l’équipe éducative met en place de nombreux projets pour les épauler au mieux dans leur scolarité.

En communication avec des élèves métropolitains

Direction ensuite le centre de documentation pédagogique de Mayotte, installé dans les locaux du LPO de Dembéni. Au sein de cette structure, les professeurs peuvent emprunter ou acheter des ouvrages ainsi que des jeux pédagogiques, dont certains sont même édités sur place grâce à la présence d’une petite imprimerie. Autres missions : l’organisation régulière d’expositions, en ligne ou en présentiel, mais aussi l’éducation aux médias, sous l’égide du directeur, Éric Michaeli, à l’origine d’un projet radiophonique pour permettre aux lycéens de communiquer avec d’autres jeunes scolarisés dans la Perche.

Une initiative présentée avec enthousiasme par un groupe d’élèves à Gérald Darmanin. « J’ai été ravie d’y prendre part car je suis quelqu’un qui a soif de parole et je trouve intéressant de pouvoir parler de Mayotte à des métropolitains », confie par exemple une jeune fille au ministre avec une assurance et une fluidité linguistique forçant l’admiration. Mais ce n’est pas tout. Une telle distance avec l’Hexagone a également pour intérêt de travailler sur les notions de citoyenneté en abolissant les frontières invisibles, qu’elles soient géographiques ou socio-culturelles. « Ce projet motive beaucoup les élèves et même ceux qui sont en déshérence finissent par s’y accrocher », souligne avec fierté l’enseignante en charge au principal intéressé.

Dernière étape : la visite des locaux de l’internat d’excellence, qui abrite régulièrement des volontaires du service national universel (SNU), encadrés par des membres de la gendarmerie. L’occasion pour le général Olivier Capelle de qualifier ce système de véritable « école de la 2ème chance » pour les élèves en décrochage scolaire.

Malgré l’absence d’annonces de la part de la délégation ministérielle, cette visite leur permet de se rendre compte de la motivation du personnel de l’Éducation nationale pour tirer Mayotte du marasme éducatif dans lequel elle se trouve depuis de nombreuses années. Valoriser les jeunes talents et les accompagner sur le chemin du succès : voilà en somme l’un des grands projets du rectorat de Mayotte qui, tout comme le conseil départemental, œuvre pour changer l’image souvent négative de la jeunesse de l’île.

Mbaie Soibahadine chez Nayma : « je suis beaucoup plus sensible à l’environnement »

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Située au sud de l’île, Nayma favorise l’insertion professionnelle des jeunes et lutte contre l’insalubrité environnementale. Depuis septembre 2021, elle a donné la chance à Mbaie Soibahadine, 22 ans, d’entamer un contrat d’agent d’entretien en contrat à durée déterminée. Les conseillères en information professionnelle de cette association accompagnent également différents jeunes à trouver des formations ou un emploi meilleur dans le but d’une insertion rapide dans la vie active. Retrouvez tous les mercredis notre série sur les petites mains des associations ou des entreprises sociales et solidaires.

Après avoir obtenu son CAP électricien sur Toulouse au lycée des métiers et du bâtiment Urbain-Vitry, la propagation de la pandémie ne lui permet pas de poursuivre ses études. Âgé de 22 ans et originaire de Malamani, Mbaie Soibahadine décide donc de rentrer sur le territoire mahorais. Le jeune homme passe dans un premier temps six mois au régiment du service militaire adapté. « J’ai appris à installer des climatiseurs, à faire de la plomberie et de l’électricité. Au RSMA, j’ai appris à travailler en équipe, à être à l’heure et surtout la discipline », déclare-t-il avec beaucoup de fierté.

Le bouche à oreille lui fait par la suite découvrir l’association Nayma. « J’ai connu l’association par le biais d’un ami qui y travaillait. Aujourd’hui, je suis agent d‘entretien et je m’occupe du nettoyage des mangroves. Nous ramassons les déchets et nous faisons du trie », affirme le jeune homme. Des missions qui lui font prendre conscience de l’importance de protéger la biodiversité, notamment pour l’avenir de demain… « Je suis beaucoup plus sensible à l’environnement », avoue-t-il.

De l’association Nayma à futur ambulancier ou pompier

Entouré de plusieurs jeunes au sein de cette association, Mbaie Soibahadine fait valoir le savoir-vivre qui règne ainsi que l’enthousiasme et le sérieux des conseillères en insertion professionnelle qui les accompagnent durant leurs expériences respectives. « Elles nous aident à trouver des formations ou un meilleur emploi. Nous sentons vraiment qu’elles sont là pour nous », souligne celui qui se trouve actuellement en contrat à durée déterminée.

Que de chemin parcouru pour ce nouveau militant écologique. Pour preuve, sa tentative échouée de rejoindre les rangs de l’armée n’est aujourd’hui qu’un lointain souvenir. Fort de caractère et ambitieux, Mbaie Soibahadine ne se laisse pas abattre et entame désormais des démarches pour devenir ambulancier ou pompier. Un bel exemple de réussite pour ces jeunes qui n’ont pas forcément d’idées d’avenir, mais qui n’abandonnent pas pour autant !

Les contrôleurs aériens comoriens suspendent leur grève

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Ce mouvement de protestation avait obtenu l’aval de l’ensemble des contrôleurs aériens des pays membres de l’agence nationale pour la sécurité aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), dont font partie les Comores. La grève devait durer deux jours, du 25 au 27 août. Mais un compromis temporaire a été trouvé.

Les contrôleurs aériens comoriens, à l’instar de leurs homologues du continent africain, n’observeront pas la grève ce jeudi. La direction de l’agence nationale pour la sécurité aérienne en Afrique et à Madagascar et l’union des syndicats des contrôleurs ont trouvé un terrain d’entente. L’Usycaa a annoncé dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux ce mardi 23 août la suspension du préavis de grève en vue de donner une chance au dialogue.

La grève telle qu’elle avait été présentée par le secrétaire général du syndicat des contrôleurs aériens des Comores (syncacom) devait normalement commencer le jeudi 25 pour prendre fin le samedi 27. Le mouvement syndical qui réunit tous les contrôleurs aériens des 17 pays dans lequel opère l’Asecna avait entamé cette démarche afin de dénoncer l’attitude de la hiérarchie. Celle-ci refuse d’après le collectif de donner une suite favorable aux revendications des contrôleurs.

La section comorienne qui a tenu une conférence de presse vendredi dernier à Moroni avait énuméré quelques-unes des doléances adressées à l’Asecna, qui n’ont jamais été satisfaites. Il s’agit de la revalorisation de la prime de licence par la prise en compte des responsabilités induites par le guidage radar, le reversement de tous les contrôleurs sans exception dans la même catégorie G1 dans le système de rémunération à venir, l’établissement de stages Atm ou encore la résorption du sous-effectif dans les centres.

Service minimum

Lors de cette rencontre avec les journalistes, le secrétaire général du syncacom, Mohamed Djoumoi, avait précisé toutefois qu’en respect aux textes régissant l’Asecna, un service minimum serait assuré pour les catégories suivantes : les chefs d’État et de gouvernement, les militaires et tous les vols purement humanitaires. Cette grève faisait en effet craindre des fortes perturbations dans le ciel africain, y compris dans l’espace aérien comorien. Notons que les contrôleurs ont la lourde charge de guider les aéronefs pendant le décollage et l’atterrissage, mais pas seulement.

À lire le communiqué sorti ce mardi après la 69ème réunion extraordinaire du comité des ministres, organe suprême de l’Asecna, l’accalmie semble revenue, même si celle-ci risque d’être temporaire. « Le comité demande aux syndicats signataires du préavis de [le] lever immédiatement dans un esprit de responsabilité conforme aux valeurs de solidarité et d’unité qui sont celles de l’agence pour l’accomplissement de la mission commune de sécurité de la navigation », a exhorté le président du comité des ministres, Oumara Malam Alma. À travers ces résolutions, rédigées après la rencontre qui a eu lieu à Niamey, au Niger ce 22 août, le comité sollicite un moratoire de dix jours.

Quitte ou double

Puisqu’elle a toujours montré sa disponibilité de dialoguer, le syndicat des contrôleurs aériens de l’Asecna a répondu favorablement. « Considérant les conclusions de l’audience accordée aux aiguilleurs du ciel au Sénégal, en présence du secrétaire général exécutif de l’Usycaa, par le président Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine et les engagements pris par le président du comité des ministres dans la recherche de solutions aux 19 points de revendication des contrôleurs, on a décidé de geler le préavis« , a-t-on pu lire dans le communiqué de presse de ce mardi partagé sur Facebook.

Le bureau exécutif de l’union des syndicats des contrôleurs promet également d’observer cette suspension aussi longtemps que l’administration de l’Asecna fera preuve de bonne foi lors des discussions à venir. Dans le cas contraire, c’est-à-dire si les conditions d’un dialogue franc et direct ou si les conclusions ne sont pas satisfaisantes préviennent les 10 responsables des associations signataires de ce mémorandum fait à Dakar, le préavis pourrait-être réactivé ! Pour rappel, avant même que cette solution ne soit trouvée, le ministère comorien des transports maritimes et aériens rassurait le 20 août par voie de communiqué que toutes les dispositions seront prises afin d’assurer la continuité du service.

Report de la rentrée scolaire à l’école maternelle Jardin Fleuri à Cavani

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La ville de Mamoudzou informe que dans le cadre des travaux de réhabilitation de l’école maternelle Jardin Fleuri à Cavani, un délai supplémentaire est nécessaire afin que les prestataires puissent terminer les travaux. Afin d’accueillir les élèves dans les meilleures conditions, la commune a décidé de reporter la rentrée scolaire dans cet établissement scolaire au 29 août 2022 aux horaires habituels. Durant cette période de fermeture exceptionnelle, seuls le personnel et les véhicules au droit de travaux et de gardiennage seront autorisés à fréquenter le site.

La CGT Éduc’action appelle à un développement du service public de l’éducation

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Dans un communiqué daté du 21 août, la CGT Éduc’action « s’inquiète de l’immobilisme affiché ces cinq dernières années face à l’intensification des violences scolaires et à l’errance croissante des jeunes de notre île ». À l’heure où Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, est en déplacement dans le 101ème département, l’organisation syndicale appelle le gouvernement à mettre en place un « véritable plan d’urgence pour tous les services publics », mais aussi un « alignement de tous les droits sur ceux de l’Hexagone » pour appréhender et remédier à la situation du territoire dans sa globalité.

De ce fait, le syndicat insiste sur le fait que la principale solution se trouve dans le développement de l’Éducation nationale pour « offrir à nos élèves des enseignements et des apprentissages adaptés à leurs besoins, débouchant sur une formation qualifiante, leur permettant de s’insérer durablement dans la société » et pour « permettre aux personnels d’effectuer un travail de qualité, dans des conditions de vie et de travail adéquates, les conduisant à s’inscrire durablement dans le projet éducatif de l’île ».

Une baisse de l’octroi de mer sur 58 produits de première nécessité

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Dans la continuité de la rencontre du 9 juin dernier avec les responsables de la grande distribution, une réunion de travail s’est tenue le jeudi 18 août au conseil départemental avec les distributeurs. Pour rappel, le précédent rendez-vous avait pour but de faire un état des lieux et de mesurer l’impact des conséquences commerciales de la crise sanitaire et de la situation en Ukraine sur la population, mais aussi de connaître les dispositions prises par la grande distribution pour sécuriser l’approvisionnement en denrées alimentaires et en matériaux. Sans oublier d’évoquer les perspectives et solutions d’avenir à moyen et long termes, afin d’éviter la situation de pénurie de longue durée à Mayotte.

Les constats dressés par les différents responsables de la grande distribution ont fait état d’une série de difficultés, tels que des problèmes d’approvisionnement accrus face à une augmentation importante de la population, un manque d’attractivité de la desserte maritime de Mayotte pour les armateurs, la baisse des taux d’octroi de mer sur certains produits de base, entre autres. Ainsi, l’objectif de la réunion de la semaine dernière était de déterminer avec les distributeurs une liste de 58 produits (farine, huile, sardines, etc.) de première nécessité qui pourraient bénéficier d’une baisse du taux de l’octroi de mer (0%) par le Département, sur une période de trois mois (renouvelables), afin de réduire l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat de la population la plus fragile de France, qui est estimée à Mayotte à 5%.

Dans cette optique, le conseil départemental s’est donc concerté avec les grands distributeurs de Mayotte pour les associer à cette démarche et concrétiser les mesures dans l’optique de protéger autant que possible le pouvoir d’achat des Mahorais, ceci dans le cadre d’un véritable partenariat qui pourrait se formaliser dès le mois d’octobre, date de l’application de ces mesures.

Grande première pour le concert des Voix des Outre-mer

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Le concert des Voix des Outre-Mer s’est déroulé samedi soir à Mamoudzou, en présence de la 4ème vice-présidente du conseil départemental chargée de la culture, Zouhourya Mouayad Ben, du conseiller départemental Hassani El-Anrif, respectivement présidente et vice-président de l’office culturel départemental (OCD), de Mohamed El-Kabir qui en est le directeur, ainsi que du président de l’association Les Contres Courants, Julien Leleu. Ce concert d’opéra, soutenu par la collectivité, est une première pour le territoire.

L’organisation et la participation de l’OCD au concours Voix des Outre-Mer s’inscrit pleinement dans la politique culturelle du Département avec la découverte des talents locaux. Ce rendez-vous vient en continuité des scènes ouvertes instituées depuis 2018 par l’OCD.

L’objectif de cet événement est de faire découvrir et redécouvrir aux habitants de Mayotte cet autre domaine de la culture et de donner la possibilité à tous ceux qui le souhaitent d’accéder au concours. « Nous voulons montrer à nos concitoyens que le chant lyrique est à la portée de tous, de toutes et de nos artistes locaux », a souligné la vice-présidente. Plusieurs artistes étaient à l’affiche, en provenance de La Réunion, de Martinique, de Guadeloupe, de Centre Afrique et bien sûr de Mayotte : Axelle Saint-Cirel, Alban Legos, Toni Catherine, Waaydah Bakary, Chaïma Assani, Estephane Issouf, Fabrice di Falco et Yoann Piazza.

Au RSMA, « si vous avez un avenir, vous n’êtes pas délinquant »

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Mardi, en début d’après-midi, le régiment du service militaire adapté (RSMA) de Mayotte accueillait un plateau d’invités des plus prestigieux. Thierry Suquet, Mansour Kamardine ou encore Ben Issa Ousseni entouraient ainsi les trois membres du gouvernement venus visiter le régiment. Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’enfance, et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, ont ainsi pu tester le simulateur de conduite d’engins de chantier du RSMA, apprécier les travaux en cours au sein du régiment, ou les réalisations des apprentis soudeurs et menuisiers, fiers d’être présents pour l’occasion.

Tout cela accompagnés de Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer, qui est revenu sur le rôle du service militaire adapté dans la lutte contre la délinquance, l’un des maux les plus préoccupants de Mayotte. « À court et moyen terme, il faut effectivement travailler sur de la répression, et j’assume ce terme, mais la vérité, c’est que tout cela se règle dans le développement : l’activité, la formation. Si vous avez un avenir, vous n’êtes pas délinquant. Et évidemment que le RSMA constitue un socle social de cette île. J’ai confiance. »

Mohamed Bacar, maire de la commune de Tsingoni, et le capitaine de Saint-Fraud, adjoint au directeur des opérations du RSMA, se sont quant à eux réjouis de cette visite sur leurs terres, devenue au fil des ans incontournable pour les membres du gouvernement. « C’est évidemment une satisfaction de recevoir un ministre dans sa commune », s’est fendu l’édile. « Ça nous fait plaisir que nos élites viennent voir ce que l’on fait, nous qui travaillons, jusqu’au plus bas de l’échelle », a abondé le militaire. Après une danse traditionnelle orchestrée par une dizaine de jeunes femmes, les invités ont pu profiter d’un en-cas bien mérité sous le soleil de plomb de Combani.

Immigration : un bateau avec à son bord sept Sri-lankais interpellé

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Il y a deux semaines, deux navires ont été appréhendés simultanément dans les eaux mahoraises et réunionnaises. Le premier comportait sept ressortissants sri-lankais et l’intervention des forces de l’ordre était rendu nécessaire par l’état de déshydratation dans lequel se trouvait le pilote du bateau. Six d’entre eux sont actuellement au centre de rétention administrative de Pamandzi. Le septième, d’abord hospitalisé, est aujourd’hui libre. Outre des recours qui ont été rejetés, ils ont tous fait la démarche pour obtenir l’asile. Si celle-ci n’aboutit pas, la préfecture de Mayotte compte procéder à leur expulsion. Confronté à une grave crise économique, le pays connaît l’instabilité politique provoquant la fuite du président Gotabaya Rajapaksa mi-juillet et sa démission dans la foulée.

Immigration et délinquance, la révolution de Gérald Darmanin à Mayotte

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Le ministre et le général Olivier Capelle, commandant de la gendarmerie de Mayotte, ont procédé à la revue des troupes dans la cour du bâtiment.

Il était très attendu sur les questions de l’immigration et de la délinquance, deux fléaux qui frappent de plein fouet Mayotte. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a annoncé vouloir modifier le droit du sol dans le département le plus tôt possible. Quant à la délinquance, souvent juvénile, un travail en collaboration avec la justice et les forces de l’ordre est nécessaire.

C’est la principale annonce du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer depuis son arrivée à Mayotte. Il souhaite changer le droit du sol dans le 101ème département, une manière pour lui de lutter contre l’immigration clandestine. Gérald Darmanin semble confiant sur ce sujet. « Je pense que personne n’a encore mesuré la révolution que représente cette disposition qui consiste à dire que tant que les deux parents ne sont pas régulièrement sur le territoire mahorais, dans le sens où il faut qu’ils aient des papiers régularisés, et s’ils n’y sont pas depuis au moins un an, il n’y a aucune chance que leur enfant devienne Français ou que les parents soient régularisés. »

Le membre du gouvernement est persuadé que cela sera efficace, pourtant certains élus locaux semblent dubitatifs. « Je ne pense pas que cela va diminuer l’immigration car les gens continueront à venir pour une meilleure éducation ou pour se faire soigner », a indiqué la conseillère départementale Hélène Pollozec, sur les ondes de Mayotte la 1ère. Le maire de Dzaoudzi-Labattoir n’est pas non plus convaincu. « Je lui ai demandé si on sera obligés de scolariser ces enfants qui naîtront ici, et il m’a répondu oui… Ce sont des enfants qui naîtront ici, qui n’auront pas de nationalité, qui continueront à nous embêter et que l’on devra prendre en charge. Je pense que ce n’est pas la solution », admet Said Omar Oili qui remet ouvertement en doute le projet de loi révolutionnaire de Gérald Darmanin. Quoi que l’on dise, le ministre de l’Intérieur présentera son texte à l’Assemblée nationale dès la rentrée parlementaire. Reste à savoir maintenant si les élus nationaux iront dans son sens…

« On ne peut pas envoyer des enfants en prison »

Le premier flic de France aime rappeler que les effectifs des forces de l’ordre sont régulièrement augmentés à Mayotte. D’ailleurs, il a annoncé la pérennisation d’un quatrième escadron de la gendarmerie. « C’est un effort sans précédent. Par exemple à Marseille dont on connait les difficultés, c’est trois escadrons de gendarmerie mobile », souligne-t-il. Pourtant, les chiffres de la délinquance sont constamment en hausse : +9% en zone police et +19% en zone gendarmerie, selon le dernier baromètre de la délinquance.

Pour Gérald Darmanin, les forces de l’ordre doivent travailler en complément de la justice. Mais cette dernière est confrontée à des problèmes qui « l’empêchent d’être meilleure dans la sécurité des Mahorais ». La surpopulation du centre pénitentiaire de Majicavo est l’une des raisons. « Il faut construire très vite une deuxième prison ici à Mayotte ! », lance le ministre de l’intérieur. Un projet souvent revendiqué par les syndicats, qui n’avaient pas été entendus jusque-là.

Le gouvernement est conscient que la délinquance est en grande majorité juvénile sur le territoire, mais l’ancien maire de Tourcoing rappelle que « l’on ne peut pas envoyer des enfants en prison parce que c’est l’école du vice, mais il faut les mettre dans des lieux spécifiques et notamment le centre éducatif fermé qu’a annoncé le Garde des Sceaux. » Autre idée ? La création de lieux de rééducation encadrés par des militaires pour les mineurs qui n’ont pas de parents. « C’est une proposition qui a été faite par le président de la République lors de sa campagne. Je pense que nous devons la mettre en place dans les Outre-mer et singulièrement à Mayotte. »

Comme pour prouver sa bonne foi et sa volonté de faire baisser les chiffres de la délinquance, Gérald Darmanin assure avoir échangé avec le directeur général de la police nationale afin d’étudier la possibilité que les forces de l’ordre puissent utiliser des armes intermédiaires face à des mineurs extrêmement violents car « il n’y a pas la possibilité de tirer à balle réelle sur des enfants comme on le ferait lorsque l’on est attaqué par des personnes adultes ».

 

Des policiers et gendarmes récompensés par leur ministre

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, était à la caserne de gendarmerie de Pamandzi, ce lundi matin, en compagnie du ministre délégué Jean-François Carenco. Il y a remis des médailles à quatre policiers et cinq gendarmes actuellement en fonctions sur le territoire. L’un d’eux par exemple a été récompensé pour l’arrestation d’un ressortissant belge en août 2021, à Sada. Celui-ci était en cavale depuis qu’il n’avait pas regagné la prison de Namur où il purgeait une peine de prison pour le meurtre de son épouse.

Le ministre s’est entretenu un moment avec les forces de l’ordre, avant de se rendre au centre de rétention administrative (Cra) de Pamandzi. Cette visite très courte – il s’y est déjà rendu en août 2021 – s’est terminée dans les locaux de l’annexe du tribunal judiciaire. En effet, pour faciliter les démarches, deux salles dont l’une pour les audiences ont été construites à l’extérieur des locaux de la police aux frontières. Elles devraient bientôt rentrer en service.

Tribunal correctionnel : « Si j’ai mon argent, vous avez ma parole »

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Un homme de 41 ans a été condamné à 36 mois de prison, dont 18 mois avec sursis. Cet habitant de Moinatrindri, réputé pour son « comportement erratique », a été reconnu coupable de deux agressions sexuelles sur son ex-compagne et de s’être introduit chez elle en cassant une fenêtre. Le père de sept enfants a promis d’arrêter les infractions s’il continuait de percevoir les allocations familiales.

Se promenant nu dans le village, agressif envers les voisins et ses proches s’il ne suit pas son traitement, l’homme de 41 ans est « bien » connu dans Moinatrindri, un village de la commune de Bouéni. Il y suscite la peur, jusque dans sa propre famille qu’il a mise à la porte en juillet dernier. Sa femme et ses sept enfants ont donc trouvé refuge chez la mère et l’oncle du prévenu déjà condamné pour une agression sexuelle en 2016 et des dégradations. Ce qui n’a pas arrêté le calvaire. « Il vient tous les jours. Il nous laisse pas tranquille », raconte celle qui ne souhaite plus être avec lui, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce lundi. Atteint de troubles bipolaires, il devient violent quand il remplace ses médicaments par du bangué ou de l’alcool.

Début août, il a commis ainsi sa première agression sexuelle en venant voir sa compagne et en lui caressant les seins. Sa deuxième a eu lieu une douzaine de jours plus tard, le 15 août, toujours au domicile de la famille situé également à Bouéni. Cette fois-ci, il s’est introduit au milieu de la nuit, en cassant la fenêtre des toilettes. Il a attrapé sa compagne, lui a ordonné de se taire et a mis deux doigts dans son vagin. « J’ai crié pour appeler son oncle », se souvient-elle, pouvant encore compter sur la famille pour l’aider.

Des doutes sur sa santé mentale

Excédées par les dénégations répétées, les juges lui demandent comment faire pour qu’il arrête les infractions. « Si j’ai mon argent, vous avez ma parole », leur répond-il, après s’être plaint plusieurs fois qu’on lui a retiré les allocations familiales qu’il ne reverse jamais. Sa santé mentale a été plusieurs fois évoquée. Le procureur de la République, Yann Le Bris, confirme « un comportement totalement erratique », rappelant que les gendarmes sont régulièrement appelés pour mettre fin à ses excès. « Chacun mesure la situation qui est la vôtre », note le Parquet, qui s’inquiète du risque de récidive avec ce prévenu qui n’accepte pas d’être qualifié de « malade » ou d’« handicapé ». Il requiert deux ans de prison, dont un an avec sursis et une obligation de traitement.

Son avocate, maître Mélie Rivière, plaide pour le renvoi le temps qu’une nouvelle expertise médicale soit faite, la première reconnaissant sa responsabilité pénale quand il est sous traitement. Les juges ayant rejeté la requête, elle sollicite un renforcement du suivi et de « privilégier les soins » plutôt que de le remettre en prison.

Par décision contradictoire, le tribunal correctionnel est allé plus loin que les réquisitions en condamnant l’homme à une peine de 36 mois de prison, dont 18 mois avec sursis. Il devra suivre des soins, ne plus entrer en contact avec la victime, ne plus s’approcher de son domicile (sauf en cas d’obligation parentale) et verser les allocations familiales. Son nom va rester inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Il doit, en outre, verser 3.000 euros à son ex-compagne et 200 euros à son oncle.

 

De la prison pour des agressions violentes près du Barfly

« – Ça fait combien de fois qu’on doit vous incarcérer ? – Moi-même, j’ai arrêté de compter. » La réponse du jeune homme à la question de la présidente du tribunal correctionnel, Julie Vignard, pourrait faire sourire si elle ne traduisait pas la facilité avec laquelle il se retrouve dans les mains de la justice. Impliqué dans une quarantaine d’affaires, ce multirécidiviste de 18 ans était jugé pour des vols avec violence autour du Barfly, dans le centre de Mamoudzou dans la nuit du vendredi au samedi 20 août. Sa dernière sortie de prison datait pourtant du… 8 août. Le week-end dernier, après avoir consommé de la chimique, il a agressé un homme et lui a volé son sac à dos. Un de ses amis a fait la même chose un peu plus loin sur un autre, en utilisant cette fois sa banane pour porter un violent coup sur le crâne de la victime (cinq jours d’ITT). « J’ai demandé une cigarette. Le mec m’a dit non et m’a insulté. C’est vrai que je l’ai frappé, mais je n’ai jamais pris son téléphone », soutient le père de famille de 20 ans, avec un casier judiciaire beaucoup moins fourni (un vol). Ce dernier a été condamné à huit mois de prison, dont deux mois fermes, une obligation de travail et de soins, 210 heures de travail d’intérêt général et une interdiction de paraître près des bars et discothèques de Mamoudzou. Le multirécidiviste repart en prison pour un an (dont six mois avec sursis) avec les mêmes obligations et une interdiction similaire.

Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’enfance : « Il ne faut pas perdre espoir »

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Charlotte Caubel n’exclue pas de faire évoluer cette contractualisation en une convention pluriannuelle.

En déplacement à Mayotte à l’occasion de la visite ministérielle, la secrétaire d’État auprès de la Première ministre chargée de l’enfance, Charlotte Caubel, a signé ce lundi après-midi un contrat départemental de prévention et de protection de l’enfance. Une première pierre pour la magistrate de formation qui entend bien réunir tous les ministères concernés par le sujet autour de la table afin de mener des actions spécifiques. Entretien.

Flash Infos : Quelles sont les grandes lignes de ce contrat départemental de prévention et de protection de l’enfance ?

Charlotte Caubel : Il y a une politique de contractualisation entre l’État et les conseils départementaux de manière générale, qui nous permet d’apporter un certain nombre de financements aux collectivités qui sont compétentes en matière de protection de l’enfance sur des points très spécifiques en fonction des besoins des territoires.

À Mayotte, ces derniers sont extrêmement importants tant la population est jeune et les difficultés nombreuses. Il y a de cela quelques heures, j’étais auprès de très jeunes mamans enceintes qui sont accueillies dans un lieu de vie adapté, donc il faut accompagner la parentalité, l’éducation à la santé… Il s’agit d’une enveloppe de 2.5 millions d’euros pour 2022-2023. Certes, ce n’est pas beaucoup par rapport au quelque 60 millions d’euros mis sur la table par le conseil départemental dans ce domaine, mais cela va nous offrir la possibilité de cibler quelques actions.

FI : Lesquelles par exemple ?

C. C. : Il y a des objectifs précis, notamment dans le renforcement des cellules de recueil des informations préoccupantes, qui sont les lieux où l’on envoie les signalements des enfants en danger, dans l’amélioration de la formation des professionnels du Département en matière de protection de l’enfance, dans l’accompagnement des mamans les plus jeunes… Nous pouvons parler ici de mesures très concrètes qui vont être financées « en partie » par l’État, puisque la collectivité s’engage à budgétiser la même somme !

FI : Une délégation mahoraise doit se rendre dans les prochains jours à Paris pour approfondir tous les sujets financés. À quoi faut-il s’attendre ?

C. C. : L’État aide les départements de plusieurs façons : soit via une contractualisation comme c’est le cas aujourd’hui, soit par le biais d’une dotation globale. Ce que demande le président [Ben Issa Ousseni], c’est que les deux parties passent leurs comptes en revue et que nous réalisions les balances pour savoir qui met quoi. Donc nous allons procéder à une photographie financière et ensuite nous déterminerons ce que nous voulons prioriser. Il y a tant à faire que nous devons nous focaliser sur des actions bien spécifiques. Les travaux vont démarrer au mois de septembre… Et j’espère pouvoir rapidement revenir sur le territoire pour établir une feuille de route pour les prochaines années.

FI : Encore plus ici qu’ailleurs, la protection de l’enfance est un sujet transversal sur le département. À l’image de l’annonce, vendredi dernier, par le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, de la création d’un centre éducatif fermé fin 2024…

C. C. : Tout à fait ! Voici par exemple une contribution de l’État à une modalité d’accueil et de mise en protection des enfants qui sont passés sous la coupe de la délinquance. C’est ce que je disais : cette contractualisation est une première pierre en lien avec l’agence régionale de santé, la préfecture et moi-même ! Mon objectif à terme est de réunir deux autres acteurs de la table, à savoir l’Éducation nationale et la Justice, pour l’intégration des mineurs les plus en difficulté. Nous avons bien évidemment pour ambition d’avoir une approche globale.

FI : Malheureusement, les interventions publiques peuvent, bien trop souvent, mettre du temps à apporter leurs premières réponses par rapport à la réalité du terrain. Comment y remédier ?

C. C. : Nous avons toujours un sentiment de frustration entre l’énergie déployée sur le terrain et l’objectif commun, qui se résume à mettre en protection ceux qui sont en danger, à scolariser l’ensemble des enfants et à les insérer comme jeunes adultes. Malheureusement, il y a régulièrement un décalage, surtout sur un territoire avec autant de défis, entre la volonté politique, l’argent et la réalisation ! Il ne faut pas perdre espoir, d’autant plus à Mayotte où nous notons de magnifiques initiatives, et surtout ne pas être impatient.

L’attractivité médicale à Mayotte : l’autre mission plus « généreuse » de Gérald Darmanin

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Lors de sa visite à l’hôpital de Mamoudzou, ce lundi 22 août, Gérald Darmanin a souligné qu’avoir la première année de médecine à Mayotte est une nécessité pour former les Mahorais aux métiers de santé. Le deuxième hôpital mettra en place « un projet de recherche avec cette première année ».

Il n’est pas ministre de la Santé, mais Gérald Darmanin a tenu à visiter l’hôpital de Mamoudzou et à rencontrer le personnel. L’occasion pour le directeur du centre hospitalier de Mayotte, Jean-Mathieu Dufour, de lui parler des projets de restructuration des urgences et de celui du deuxième hôpital. Si le premier flic de France n’a fait aucune grande annonce, il a manifesté son envie de faire venir des médecins et de professionnels de santé, de manière plus pérenne dans le département.

Le manque d’effectif parmi les médecins et les autres professionnels soignants à Mayotte est un problème récurrent qui ne va pas en s’arrangeant, bien au contraire ! L’insécurité fait fuir ceux qui sont sur le territoire et ceux de l’extérieur n’ont pas envie de venir exercer dans ce bout de France de l’océan Indien. Cela est vrai à l’hôpital, mais également dans le libéral. Un point évoqué lors de la réunion entre les élus, les représentants du centre hospitalier de Mayotte et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.

Pour Gérald Darmanin, le deuxième hôpital serait l’une des solutions. « Entre la rénovation du premier hôpital et la construction du deuxième, c’est un projet de 350 millions d’euros. L’État met les moyens pour faire venir des médecins et leurs spécialités. » Il faut aller les chercher, et les Mahorais qui exercent en dehors des frontières du 101ème département sont la principale cible. L’hôpital ne doit pas lésiner sur les moyens pour les attirer ! « Dès septembre, nous allons mettre en place une cellule de recrutement qui sera chargée de trouver des médecins, notamment des Mahorais pour leur proposer de venir en les aidant à s’installer », précise Jean-Mathieu Defour, le directeur général du CHM.

Offrir une surémunération, trouver un logement et une école pour les enfants ou encore payer les personnels administratifs des libéraux… Autant de propositions soulevées par le membre du gouvernement qui devraient selon lui, pallier ce déficit chronique. « Il faut aussi donner envie à ces professionnels de rester, une fois qu’ils sont là. Cela passe par des projets, parce qu’un hôpital est attractif quand il y a des projets », ajoute Jean-Mathieu Defour. Parmi les pistes ? La création de la première année de médecine à Mayotte. « Cela nous permettra de mieux les suivre, même quand ils partiront poursuivre leurs études », assure le directeur général du CHM.

« La République soigne tout le monde gratuitement »

Si Gérald Darmanin indique vouloir abaisser l’attractivité du territoire mahorais, cela ne s’appliquera visiblement pas dans le domaine de la santé. « C’est l’honneur de la République et l’honneur des médecins que de soigner toute personne qui se présente à l’hôpital. La République est à la fois ferme parce qu’elle renvoie 20.000 étrangers chaque année, et elle est en même temps généreuse puisqu’elle soigne tout le monde gratuitement », affirme-t-il. Un concept qui ne changera pas, malgré l’arrivée des « kwassas sanitaires » sur l’île. « 80% des accouchements à la maternité sont de mères étrangères. Nous les accueillons et les soignons », ajoute le ministre de l’Intérieur.

Alors oui, il faut s’occuper des urgences, mais selon lui, ce sont les politiques qui « doivent changer l’avenir parce que nous ne pouvons pas continuer comme ça ». Vous l’aurez compris, la visite de Gérald Darmanin à l’hôpital n’était finalement que symbolique : il a écouté les professionnels et assure remonter toutes les propositions au président de la République, Emmanuel Macron, ainsi qu’au ministre de la Santé et de la prévention, François Braun.

Jean-François Carenco, « très impressionné » par le nouveau quartier SPPM de Kawéni

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Ambdiwahedou Soumaïla a accueilli chaleureusement Jean-François Carenco pour lui faire visiter le nouveau quartier SPPM de Kawéni.

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer, se partagent depuis dimanche matin les différentes visites prévues dans leur programme et correspondant aux problématiques phare de Mayotte. La thématique de la lutte contre l’habitat insalubre a été incombée au second, auquel le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a présenté le nouveau quartier SPPM, situé autour de la MJC de Kawéni.

Alors que d’ordinaire, les ministres en déplacement Mayotte effectuent leur traditionnelle randonnée dans les bidonvilles de l’île, en insistant sur l’importance de « se rendre compte de la réalité du terrain », cette fois-ci les choses se sont passées différemment pour Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer. Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, a en effet souhaité lui montrer les efforts que son équipe a effectués afin de transformer le quartier SPPM, situé autour de la MJC de Kawéni, en véritable village où il commence à faire bon vivre !

Malgré la mutation de l’ancienne société des produits à parfums de Mayotte en groupe industriel principalement consacré aux matériaux de quincaillerie et d’agro-alimentaire, appelé Cananga depuis 2001, le terme de « quartier SPPM » continue d’être utilisé par la population. Il s’agit d’ailleurs d’une zone très peuplée, d’où la volonté de l’édile de la ville chef-lieu de la métamorphoser en quartier moderne, munie de tous les équipements nécessaires au bien-être des habitants.

La transformation s’est faite évidemment par étapes successives, mais les choses ont commencé à réellement prendre forme tout récemment avec l’inauguration de la grande place, désormais pourvue de jeux pour enfants. Une fierté qu’Ambdiwahedou Soumaïla a désiré partager avec Jean-François Carenco, afin de lui prouver que les élus de l’île au lagon s’engagent pleinement dans la lutte contre l’habitat insalubre et la mise en place d’une « vie de quartier » dans les villages de Mamoudzou.

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Une exposition sur l’histoire du quartier SPPM était organisée dans la MJC de Kawéni.

Une exposition, une petite rallonge et une évolution du droit

Le premier magistrat n’a pas fait les choses à moitié puisqu’en plus de montrer le quartier au ministre, il a organisé une exposition à la MJC retraçant toute l’histoire de la zone depuis les années 70-80, dans le but de mettre en lumière son évolution. À l’issue de la visite, Jean-François Carenco s’est dit « très impressionné » par les efforts du maire qui a, selon lui, « réellement pris le problème de l’habitat insalubre à bras le corps ».

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Que de changements depuis les années 70-80 !

Il a profité de l’occasion pour affirmer que le ministère de l’Intérieur allait soutenir ses efforts en tentant de lui octroyer davantage d’argent pour la construction de logements aux normes. « On m’a glissé lors de cette visite que les 90.000 euros prévus ne seraient pas suffisants pour mener à bien le projet et qu’il faudrait en réalité 130.000 euros. Nous ferons donc notre possible pour essayer d’obtenir cette somme », a-t-il déclaré à la presse.

Par ailleurs, il également évoqué un soutien aux fonctionnaires de l’État pour les aider à aller au bout de ces projets de rénovation impliquant des règles complexes qu’il n’est pas toujours aisé de respecter. « En faisant appel à l’Europe, il se pourrait que nous puissions faire bouger un peu le droit afin que les choses puissent aller plus vite », a-t-il conclu.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes