Du 24 au 25 septembre, les Journées européennes du patrimoine célèbrent le patrimoine durable. Le patrimoine a, en effet, un rôle à jouer pour un avenir plus sobre et écologique. En réinterrogeant les pratiques, les enseignements tirés des traditions, la continuité des savoir-faire, les acteurs du patrimoine (monuments historiques publics et privés, sites archéologiques, musées, services d’archives, détenteurs de pratiques reconnues comme patrimoine culturel immatériel…) agissent dès aujourd’hui pour renforcer la durabilité du patrimoine. Comme chaque année, le conseil départemental se mobilise en proposant trois lieux de rendez-vous, pour profiter pleinement de ces journées en famille.
Samedi 24 septembre à 9h aux archives départementales : lancement départemental des journées européennes du patrimoine. Allocutions des officiels, visite guidée, mawlida shenge pour fêter l’inscription de celui-ci au patrimoine culturel immatériel national. De 10h à 14h au siège du Département : Narilawuliye ! Temps de dégustation. Puis à 14h dans la cour de l’ancien collège de Dzaoudzi : table ronde – Quelle mise en oeuvre du numérique à Mayotte pour la valorisation du patrimoine ?
Entamées en novembre 2020, les Assises de la sécurité ont fait l’objet d’une réunion de bilan, ce jeudi 22 septembre, à la mairie de Mamoudzou. Si de nombreux points ont pu connaître une amélioration, préfecture, mairies, Département et associations s’accordent sur le fait qu’il y a encore beaucoup à faire.
Dans les rangs du public, ce jeudi, on trépignait d’impatience avant de prendre le micro. L’opportunité d’interpeller les élus et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, était trop tentante pour les associations et les collectifs. Cela fait deux ans maintenant que les Assisses de la sécurité ont débuté, et au vu de violence que connaît actuellement le territoire, il était urgent de faire un point.
En colère, les chauffeurs de bus ont participé à la réunion et évoqué les agressions dont ils ont été victimes ces dernières semaines.
Qui a pu participer ?
La maire de Mamoudzou étant absent (il est intervenu par visioconférence à la fin), c’est son premier adjoint, Dhinouraine M’Colo Mainty, qui a assuré la tenue de cette réunion-bilan. À ses côtés, le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, le délégué du gouvernement et la vice-présidente du conseil départemental, Zouhourya Mouayad Ben, ont tenté d’apporter des réponses. « Mayotte ne doit pas être réduite à la violence. La sécurité est l’affaire de tous », a rappelé cette dernière, en introduction. Quelques maires, le recteur Gilles Halbout, le sénateur Abdallah Hassani, mais également des représentants des collectifs étaient également là.
De quelle manière le bilan a-t-il été présenté ?
Au vu des nombreuses questions que la sécurité soulève à Mayotte, la mairie de Mamoudzou a opté pour des thématiques dans lesquels figuraient plusieurs mesures. Chacune était « réalisée », « en cours » ou « non réalisée ». Par exemple, la volonté en 2020 d’avoir davantage d’intercepteurs pour lutter contre l’immigration figurait en vert, de nouveaux moyens étant obtenus et promis. Sur le thème « conforter la présence des forces de l’ordre », la collectivité a précisé que l’effectif de la police municipale passe de 38 à 65 agents d’ici la fin de l’année.
Dhinouraine M’Colo Mainty (au centre), adjoint au maire de Mamoudzou, a assuré la tenue de cette réunion-bilan. À ses côtés, la vice-présidente du conseil départemental, Zouhourya Mouayad Ben, le préfet Thierry Suquet et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf.
Quels sont les manques identifiés ?
Ils sont nombreux, ont concédé les participants, même quand les thèmes sont bien évalués. Ainsi, les mesures demandées dans l’éducation ont débouché pour la plupart sur des actions. « Les gens qui me connaissent savent que je ne peux pas m’en satisfaire. Je suis conscient qu’il y a beaucoup de choses sur lesquelles il faut progresser », a admis le recteur, évoquant par exemple les langues régionales qui ne sont pas enseignées au collège et au lycée. Zouhourya Mouayad Ben est allée plus loin et a déploré que « tous les signaux sont rouges, nos enfants n’ont pas la tête à l’école », citant le cas d’une classe de CE1 de Koungou où les élèves dessinent des machettes ou des voitures quand on leur demande à quoi ils pensent.
Est-ce qu’il y a eu des mesures annoncées ?
Ce n’était pas à l’ordre du jour. Le premier adjoint l’a répété quelques fois, il s’agissait de faire un point d’étape. Les conducteurs de bus, mécontents qu’aucune mesure ne soit énoncée, ont d’ailleurs préféré quitter la salle avant que la réunion se termine. Le bilan n’est pas tombé cependant dans l’oreille d’un sourd. « Il faut que l’on soit capable de cibler les actions à mener par village, par quartier », a déclaré le préfet, qui sait à quel point son action est scrutée avec la vague de violences actuelle.
Pourquoi le transport scolaire a retenu l’attention ?
Alors qu’au même moment, une réunion avait lieu à la préfecture pour évoquer la sécurisation du transport scolaire, une dizaine de conducteurs de bus ont assisté à la séance de Mamoudzou. Très préoccupés par la violence de ces dernières semaines, ils ont déploré que le 12 septembre dernier, l’un de leurs collègues s’est retrouvé « à genoux, un upanga sur le cou ». Les collectifs ont aussi insisté chacun leur tour sur ce point. Fabrice Grolleau, responsable contrôle, médiation, sûreté de Transdev Outre-mer, a confirmé de façon chiffrée le problème. « Il y a 78% d’incidents de plus par rapport à la rentrée 2021, ça grimpe à 200% pour Mamoudzou », a-t-il noté. Ainsi, le sud de la ville chef-lieu et la commune de Koungou connaissent régulièrement des attaques de bus.
L’immigration a-t-elle abordée ?
Le thème a été évoqué à de rares occasions. Haïria Abdallah, attachée parlementaire d’Estelle Youssouffa, et Safina Soula, présidente du collectif des citoyens 2018, ont ainsi demandé le bilan d’associations qui aident à l’insertion de personnes en situation irrégulière. Dhinouraine M’Colo Mainty leur a indiqué « que ce n’est pas l’objet de la réunion ». La coopération avec les pays voisins a aussi été rapidement abordée par le recteur et le sénateur. Le premier a fait part d’une autre mesure qu’il souhaite ajouter. Il s’est déclaré « volontaire » pour « aller sur d’autres îles former du personnel et construire des écoles ».
Quel est l’avenir de ces Assises ?
Une autre réunion de ce type est d’ores et déjà prévue en 2023, a annoncé le maire de Mamoudzou. Mais au vu du nombre de thématiques et de la promesse d’intégrer les collectifs dans les discussions, Madi Madi Souf a souligné « qu’il y aura d’autres réunions d’ici là sous formes de comités restreints ».
Selon Bertrand Aumand, le chef du service régional de Mayotte, le solde naturel (la différence entre les naissances et les décès) s’élève à +9.470 personnes en 2021 et atteint un niveau record. Par ailleurs, en prenant pour hypothèse le maintien des caractéristiques des migrations résidentielles constatées entre 2012 et 2017, la population de Mayotte est estimée à 299.350 habitants au 1er janvier 2022.
Ce jeudi 22 septembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a présenté le bilan démographique 2021 à Mayotte et les premiers éléments sur 2022. Entre le franchissement de la barre symbolique des 10.000 naissances par an, la hausse considérable des accouchements hors d’une maternité, la forte augmentation du nombre de décès et la réduction de l’espérance de vie de deux ans, le 101ème département fait encore et toujours office d’exception par rapport au reste de la France.
À Mayotte, la population scrute avec attention les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques. Le bilan démographique 2021 et les premiers éléments sur 2022 présentés ce jeudi 22 septembre ne dérogent pas à la règle. D’autant plus que les indicateurs passés au peigne fin font état d’une nouvelle année « record », comme le stipule Bertrand Aumand, le chef du service régional.
10.610 C’est le nombre d’enfants nés de femmes domiciliées sur l’île aux parfums. « Cela repart nettement à la hausse (1.430 de plus qu’en 2020, soit 16%), avec le franchissement de la barre symbolique des 10.000 naissances pour la première fois. » Et cette tendance historique tend à se confirmer au cours des sept premiers mois de 2022 avec 210 bébés supplémentaires sur la période correspondante (+3%). « À ce rythme, nous ne savons pas à combien nous allons arriver. »
70% C’est le pourcentage de mères comoriennes sur le territoire. Elles ont mis au monde pas moins de 7.400 enfants, un nombre en augmentation de 18% (+1.110) par rapport à 2020. Les statistiques des femmes françaises et malgaches sont également dans une phase ascendante, avec respectivement +9% (210) et +23% (100) en comparaison à l’année précédente.
46.5% C’est le taux de naissances renvoyant à un père et à une mère de nationalité étrangère. Celui-ci explose depuis 2014 (28%) ! « Ce [phénomène] devient structurel et n’est plus du tout conjoncturel », indique Bertrand Aumand. À titre d’exemple, seulement 17% des enfants ont des parents français.
470 C’est le nombre d’enfants nés de mères mineures en 2021, contre 415 en 2020 et 430 en 2019. Indication particulière à ne pas prendre à la légère : 120 d’entre eux ont une maman âgée de 15 ans ou moins… « C’est alarmant car la conception a eu lieu neuf mois auparavant », s’inquiète le chef du service régional de l’Insee. Au total, elles représentent 4.4% des naissances, une part nettement plus élevée qu’à La Réunion (1.6%) et qu’en métropole (0.3%).
900 C’est le nombre de naissances ayant eu lieu hors d’une maternité. C’est deux fois plus qu’en 2020 ! « C’est considérable », insiste Bertrand Aumand. Dans deux cas sur trois, les mères ont toutefois bénéficié de l’assistance d’un médecin ou d’une sage-femme. Si le centre hospitalier de Mamoudzou reste le lieu privilégié pour accoucher (6.880 naissances, soit deux tiers), l’île Bourbon et l’Hexagone demeurent une alternative, « qui n’est pas donnée à tout le monde », pour quelques femmes (240).
1.140 C’est le nombre de décès recensés (+47% par rapport à 2019). La hausse de la mortalité touche particulièrement les personnes âgées de 65 ans ou plus (+68%), mais aussi les 50-64 ans (+59%) et davantage les hommes (+53%) que les femmes (+41%). En raison du pic de contaminations de Covid-19, le premier trimestre 2021 connaît une augmentation de « près de 100% ». Entre janvier et juillet 2022, le département comptabilise 150 morts de moins que sur la même période en 2021.
2 C’est le recul de l’espérance de vie en nombre d’années. Celle-ci s’établit à 74 ans pour les femmes et à 72 ans pour les hommes, loin des standards nationaux (85.5 ans et 79 ans). « Des tas de facteurs peuvent expliquer ces chiffres. » À l’instar de la grippe, de la dengue, et bien évidemment du Covid-19.
Le duo composé de Rahamatou Younoussa Bamana et Salim Boina Mzé appelle au rassemblement avec leur ticket "Unis pour notre canton Sada-Chirongui".
La campagne pour le 1 er tour l’élection départementale partielle des 25 septembre et 2 octobre 2022 bat son plein dans le canton de Sada-Chirongui. Pour les duos Mariam Saïd Kalame-Soula Saïd-Souffou et Rahmatou Younoussa Bamana-Salim Boina M’zé, c’est l’occasion rêvée de détrôner Tahamida Ibrahim et Mansour Kamardine et de porter leurs voix au Département. Entretien croisé avec ces binômes d’outsider.
Flash Info : Le problème de la vie chère sur l’île aux parfums prend de l’ampleur avec les effets de la crise russo-ukrainienne. Par quels moyens pensez-vous qu’il faille passer pour atténuer la situation des plus modestes à Mayotte ?
Soula Saïd-Souffou : Le problème de la vie chère est une réalité dans l’île, bien antérieure à la guerre russo-ukrainienne, même s’il est vrai que celle-ci nous impacte aussi actuellement. Pour notre part, nous estimons qu’il y a de multiples moyens de lutter contre ce phénomène localement, en favorisant d’abord et durablement les productions locales. Selon moi, il est possible de lutter contre la vie chère, sans forcément recourir à de gros investissements. Il faut commencer par mécaniser les exploitations agricoles qui seront en mesure d’alimenter les marchés locaux, les ménages, les restaurants et les cantines scolaires en attendant la mise en place prochaine d’une cuisine centrale génératrice de 10.000 emplois directs et indirects selon des calculs sérieux avancés par les services du Département.
En parallèle, il est absolument nécessaire de revoir la politique douanière et fiscale de Mayotte car nos familles ont des revenus modestes alors qu’elles sont soumises à une fiscalité excessive depuis nos villages, avec une forte disparité d’une commune à l’autre. Aujourd’hui, les familles se trouvent à payer trop d’impôts et des prix élevés à la consommation. Cela sous-entend des dotations plus importantes de la part de l’État pour compenser les baisses de rentrées des communes.
Rahmatou Younoussa Bamana : C’est le plus gros dossier parmi les sujets que notre binôme entend porter au cours de notre mandature si nous sommes élus. Il relève de la double compétence de l’État et Du département de Mayotte. En premier lieu, il importe de revoir le dispositif de l’octroi de mer qui s’avère inefficace aujourd’hui, faute de contrôles réels sur les prix à la consommation des produits importés. Il difficile de comprendre les énormes écarts de prix sur des denrées alimentaires identiques par exemple, ayant une même provenance européenne, entre La Réunion et Mayotte.
Un contrôle des prix régulier s’impose également pour les productions locales car la situation révèle une totale anarchie en matière de fixation de prix. C’est le « grand bazar », chacun fait ce qu’il veut et au final, ce sont les ménages qui paient le prix fort. Il faut mettre en place une politique de sensibilisation pour permettre à tout le monde de s’y retrouver : particuliers, grande distribution, cantines et restaurants. La coopération régionale est une autre carte à jouer, en particulier du côté de Madagascar, avec la filière bovine, quitte à y installer pour nos besoins propres des laboratoires pour faire respecter les normes européennes.
Mariam Saïd Kalame et Soula Saïd-Souffou concourent sous les couleurs du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM).
FI : L’attractivité économique est un sujet à la mode dans les sphères de pouvoirs entre Paris et Mamoudzou, quelle est votre vision sur ce sujet ?
S.S-S. : L’économie est la base de tout développement de territoire, il ne saurait en être autrement à Mayotte. Pour notre part, nous considérons que notre canton, à l’image d’autres endroits de cette île, possède des atouts énormes en matière d’économie bleu, en d’autres termes tout ce qui est tourné vers la mise en valeur de notre lagon. Nous allons soutenir tous les projets touristiques et veiller à ce qu’ils soient au maximum générateurs d’emplois. Nous bénéficierons donc de tous les investissements touristiques et les projets hôteliers prévus par le Département dans cette zone grâce à la double présence de Sada dans le canton avec Chirongui et l’intercommunalité de l’Ouest. Nos deux dispensaires ont attiré autour d’eux plusieurs acteurs économiques, des médecins libéraux et des spécialistes, des pharmacies, etc. Nous prévoyons aussi d’accompagner tous types d’entreprises ainsi que le développement des filières agricole et pêche. Des équipements structurants sont nécessaires pour redynamiser le centre-ville de Sada, avec notamment des espaces commerciaux.
R.Y. B. : Je dirai qu’il importe déjà de renforcer l’existant. Il y a lieu de voir comment rééquilibrer les choses en matière de décentralisation des services du Département. Une annexe des services sociaux (RSA et aide à domicile) existe déjà à Chirongui, il faut étudier en collaboration avec la commune les conditions d’accueils de nouveaux services. C’est seulement après qu’il sera possible d’asseoir une vraie politique économique qui découlera de la mise en place de différentes infrastructures préconisées par le SAR (schéma d’aménagement régional). Des partenariats pourront être envisagés avec les entreprises lauréates des marchés publics dès lors que des clauses sociales seront intégrées dans les appels à projets. Il sera possible d’imaginer dans ce cadre divers mécanismes favorisant l’emploi local.
FI : Quelles sont vos ambitions en matière de transports et de désenclavement terrestre ?
S.S-S. : Il existe une réponse intercommunale puisqu’il n’existe plus de taxis interurbains comme autrefois avec les véhicules 404 de Peugeot. Il y a un potentiel réel entre Sada et Chirongui, sans nécessité de gros investissements financiers, ni besoin préalable d’études de marché. Avec la perspective d’une construction prochaine d’un Hôtel de région à Mamoudzou, nous appelons à un repositionnement des services départementaux. Le canton de Sada-Chirongui est prêt à accueillir les services qui n’exigent pas une présence permanente dans la ville chef-lieu, tels que les archives départementales, les ressources humaines et autres services techniques. Le développement du transport maritime en direction du nord, entre Dzoumogné et Mamoudzou, en passant par Mtsangamouji, est également une piste sérieuse pour le transport de marchandises et des déchets.
R.Y. B. : C’est un problème qui se pose avec force à Mayotte. Dans ce domaine, mon binôme Salim Boina M’zé et moi proposons de revoir complètement l’organisation du réseau routier de l’île, avec l’instauration d’un système quotidien d’alternance du type de véhicules pouvant emprunter l’axe nord-sud, sur la base d’un créneau horaire. Cela permettra de fluidifier durablement le trafic à condition de mettre en place une vraie organisation sérieuse de ce dispositif.
FI : Quelles sont vos perspectives en matière de gestion, de défense et de valorisation de l’environnement ?
S.S-S. : Il faut impérativement protéger nos forêts si nous voulons avoir de l’eau, en particulier contre les charbonniers sauvages devenus une grande préoccupation depuis l’an 2000. Il est impensable que devant l’ampleur des problèmes, l’État n’ait déployé en tout et pour tout que seulement dix agents pour surveiller nos cours d’eau. Le Département et les communes ont aussi un rôle à jouer en ayant recours à un redéploiement de personnel. Un effort particulier est à apporter à la lutte contre la pollution de la ressource, avec par exemple des laveries solidaires, également un contrôle strict de certains milieux naturels tels que les lacs naturels et les zones marécageuses envahis par des éleveurs de bétail.
R.Y. B. : Il existe déjà un schéma directeur d’entretien et de restauration des rivières de Mayotte (SDERM) qu’il convient de respecter à travers les actions de la police de l’environnement qui a la charge de protéger la forêt mahoraise et le domaine public fluvial. Il a également compétence pour reboiser les zones érodées et lutter contre la prolifération des espèces nuisibles. Cela suppose des actions de sensibilisation auprès de la population, il sera donc nécessaire de renforcer les effectifs actuels.
Vincent Le Baliner, fondateur et dirigeant de la société réunionnaise Inovista, sillonne le territoire mahorais depuis huit ans maintenant.
Les cabinets Inovista et Aménagement conseil se sont intéressés à l’immobilier d’entreprise à Mayotte. Le constat, présenté à l’hôtel Sakouli, ce mercredi 21 septembre, est édifiant. Il faudrait 1.5 million de mètres carrés en 2032 pour combler les besoins en foncier destiné aux sociétés. Et surtout, les deux boîtes invitent les décideurs à développer d’autres territoires pour désengorger une commune de Mamoudzou déjà saturée.
« Ça fait des années qu’on vient sur le territoire et c’est compliqué pour avoir des données », reconnaît Vincent Le Baliner. Le fondateur et dirigeant de la société réunionnaise Inovista a donc demandé à son équipe de s’attaquer au problème. Il était à Sakouli, ce mercredi, pour présenter ce qu’il en est ressorti, à savoir une étude intitulée « Immobilier d’entreprise à Mayotte : portrait et prospective territoriale ». Dans la salle, promoteurs immobiliers mahorais, représentants des collectivités locales et même le sénateur Thani Mohamed Soilihi ont écouté avec attention les résultats, présentés aussi par Irfani Toybou, le gérant du cabinet mahorais Aménagement Conseil.
Pour les collectivités et entrepreneurs présents, le diagnostic des deux sociétés de conseil va permettre d’avoir quelques perspectives économiques sur le territoire.
Car l’enjeu est important. Même si le département reste le plus pauvre de France, il a déjà des gros besoins en termes de parc immobilier d’entreprise (bureaux, entrepôts, magasins). « Le parc actuel mahorais est de 257.000 mètres carrés, il en faudrait 421.000 de plus ! », continue le gérant d’Inovista. Les projections sur dix ans réalisées par sa société indiquent que ce n’est que le début du problème. L’accroissement de la population et donc du nombre d’emplois fait monter ce besoin à « 1 .5 million de mètres carrés en 2032 ». L’équivalent en besoin foncier monterait alors à 210 hectares à chercher sur une île de 374 kilomètres carrés.
Mamoudzou saturée, où trouver les hectares ?
Les deux conseillers sont formels. Si trouver du foncier est nécessaire, il faut regarder dorénavant autre part qu’à Mamoudzou pour aller en chercher. « Il faut rééquilibrer les territoires. Tout concentrer crée des difficultés d’organisation », insiste Vincent Le Baliner, prenant comme exemple les embouteillages déjà récurrents sur l’île. En fonction des plans locaux d’urbanisme, les cabinets ont identifié plusieurs communes et des zones d’activité économiques susceptibles d’accueillir des entreprises. « On ne dit pas que Kawéni, c’est fini (N.D.L.R. le village concentre déjà 165.000 mètres carrés d’immobilier d’entreprise). Mais le tissu économique va avoir besoin de se déconcentrer », estime le conseiller en immobilier. Avec Irfani Toybou, il conseille de se pencher vers la ZAE Vallée III à Longoni, où il reste de la place, mais également à Combani où l’implantation d’entreprises dans la nouvelle ZAE a commencé. D’autres zones en projet comme Malamani, Chirongui, Coconi ou les Badamiers à Dzaoudzi sont de nouveaux pôles économiques intéressants à leurs yeux.
Plus proche de Mamoudzou et sur le territoire de la communauté d’agglomération du chef-lieu (Cadéma), celle d’Ironi Bé et ses quinze hectares pourraient aussi permettre aux entreprises de se développer. Pas sûr cependant que cela ne règle les problèmes de bouchons.
Ce mercredi 21 septembre était la journée mondiale de l’Alzheimer, cette maladie neurodégénérative qui entraîne une détérioration progressive des fonctions cognitives (attention, perception, mémoire, etc.) et qui touche un million de personnes aujourd’hui en France, soit 8% des Français de plus de 65 ans en 2020, dont 2.000 à Mayotte.
À cette occasion l’association France Alzheimer en partenariat avec la fédération mahoraise des associations des personnes âgées et retraités (FMAPAR) ont organisé un événement à Acoua pour mettre en lumière les difficultés rencontrées par les personnes malades et leur famille, sensibiliser la population à la maladie, briser les tabous existants, faire connaître les actions menées sur le territoire par France Alzheimer et aiguiller les familles pour mieux répondre à leurs besoins.
« La maladie d’Alzheimer est une maladie grave qui atteint un grand nombre de personnes nécessitant une prise en charge spécifique et donc une adaptation du système sanitaire et médico-social. Aujourd’hui, je veux saluer cette démarche partenariale exemplaire qui permet de mobiliser un grand nombre d’acteurs autour de cette journée, mais pas seulement. Car c’est tout au long de l’année qu’est conduit ce combat dont on parle aujourd’hui avec cette journée symbolique. Je veux en guise de conclusion vous assurer de la mobilisation du conseil départemental aux côtés des partenaires pour contribuer à avancer sur ces questions et saluer une nouvelle fois votre magnifique implication quotidienne. Nous avons accompagné l’année dernière plusieurs associations d’aides à domicile qui ont placé plus de dix personnes âgées très isolées et une quinzaine de personne cette année. Par ailleurs, je profite de ce moment pour vous rappeler que nous rentrons en période de fin d’année, la plateforme d’appels d’aide à projet va bientôt ouvrir pour déposer vos demandes de subvention », a souligné le 7ème vice-président en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou.
Le conservatoire du littoral a organisé une journée de nettoyage participatif sur l’îlot du nord-ouest de Mayotte, dimanche dernier. En partenariat avec la commune de M’tsamboro, l’association Agir pour le développement intégré du nord de Mayotte (ADINM) et la préfecture, l’action a permis à une cinquantaine de volontaires de rejoindre le site pour y récupérer « une dizaine de mètres cubes de détritus, représentant plus d’une tonne de déchets (bouteilles, canettes, sandales, cigarettes, …) », indique le conservatoire.
« Quatre rotations par transport nautique ont été nécessaires pour évacuer la totalité des sacs », ajoute-il. Cette opération a lieu quelques mois après la destruction des bangas en tôle par la préfecture. « Le conservatoire du littoral, les gestionnaires de l’îlot et l’ensemble des partenaires associés au projet remercient l’ensemble des participants pour leur mobilisation lors de cette journée et pour leur engagement pour la valorisation de l’îlot M’tsamboro. »
L’association Zangoma réitère son engagement en faveur des jeunes du territoire qu’elle sensibilise à leur environnement humain et naturel. Organisées en partenariat avec le rectorat, la préfecture et les enseignants volontaires, les « rencontres académiques » sont l’un des dispositifs mis en place pour atteindre ces objectifs. Le collège de Tsimkoura a pu compter sur la participation de 218 élèves et a obtenu le 3ème prix du concours.
Pas moins de 213 collégiens ont reçu ce mardi 20 septembre la bande dessinée mise à disposition par la délégation aux droits des femmes de Mayotte. « Une façon également de leur parler d’une esthétique locale et de saluer une initiative territoriale. […] Le vivre ensemble a été salué, montrant qu’il est possible de ne pas céder aux actuels mouvements de rapports contrastés. Il est important pour notre structure d’évoquer ces participations qui côtoient l’altérité et montrent que certains de nos mineurs vont bien, construisent leur monde. »
L’enquête sur la formation tout au long de la vie se déroule du 19 septembre 2022 au 25 mars 2023. Elle a pour objectif de mesurer auprès de 2.000 ménages mahorais et réunionnais l’accès à la formation, l’usage des outils numériques dans les démarches administratives et les compétences utiles dans la vie quotidienne (lire, écrire, compter). Elle s’intéresse à toutes les expériences de formation professionnelles ou personnelles (leçon de conduite, stage de cuisine, cours de sport par exemple), et s’inscrit dans la lignée des enquêtes sur la formation des adultes menées depuis 2006 et des enquêtes Information et vie quotidienne menée depuis 2004.
Elle permet aussi d’actualiser la mesure de l’illettrisme et les caractéristiques des personnes concernées. Les dernières données et analyses sur le sujet à La Réunion et à Mayotte datent du début des années 2010. En 2011, 116.000 personnes étaient en situation d’illettrisme à La Réunion, soit 23% de la population des 16-65 ans ayant été scolarisée en France. À Mayotte, en 2012, cette part s’élevait à 33%. En France métropolitaine, seuls 7% étaient concernés.
Si la personne a reçu un courrier postal de l’Insee l’invitant à répondre, c’est qu’elle a été tirée au sort. Un enquêteur de l’Insee va la contacter pour fixer un rendez-vous. Celui-ci est tenu au secret professionnel. Une seule personne du foyer, choisie au hasard, sera interrogée. Lors de l’entretien, l’enquêteur lui posera une série de questions sur son parcours scolaire, les formations qu’elle a suivies ou encore son usage d’internet. Il lui proposera ensuite quelques mises en situations issues de la vie courante : la personne sera par exemple amenée à rechercher des informations dans un texte simple ou à faire quelques calculs. Même si les répondants n’ont suivi aucune formation au cours des douze derniers mois, les réponses sont essentielles pour que la diversité des situations soit prise en compte et mieux comprendre pourquoi certaines personnes n’accèdent pas à la formation.
La mairie de Chirongui a changé de gouvernance en mai 2022 quand Andhounani Saïd a été condamné pour « détournements de fonds », « prise illégale d’intérêts » et « favoritisme ».
Devenu maire de Chirongui, le 17 mai dernier, suite à la condamnation d’Andhounani Saïd, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou (voir Flash Infos du 4 mai 2022), Bihaki Daouda a repris une municipalité désorganisée. Ce cadre stratégique de 44 ans, qui savait « que la situation était compliquée », s’est donc mis à la tâche entre les arriérés à payer et les jeux politiques.
Élu maire le 17 mai, Bihaki Daouda jongle entre son poste de cadre stratégique et la municipalité.
Flash Infos : Vous êtes devenu maire dans un contexte particulier. Qu’est-ce qui a changé depuis cinq mois à Chirongui ?
Bihaki Daouda : Ah, beaucoup de choses. Ou sinon elles sont en passe de l’être.
FI : Vous parliez lors de votre élection de faire un état des lieux de la commune. Où en êtes-vous ?
B.D. : C’est vrai, j’ai demandé rapidement un audit. Je savais que la situation était compliquée. Au niveau de la trésorerie, on avait quatre millions d’euros de factures impayées. Toutes sont datées de l’année 2020 à 2022 (N.D.L.R. les années de mandat d’Andhounani Saïd). Elles concernaient les dépenses de fonctionnement et des investissements comme le marché couvert, le plateau polyvalent et la Maison des familles et de l’artisanat (MFA) de Malamani.
FI : En quoi cela a laissé des traces ?
B.D. : J’ai dû rassurer les investisseurs, gérer les mises en demeure. Même les factures d’eau ou d’électricité n’étaient pas payées. Aujourd’hui, on a réussi à solder les deux tiers de l’ensemble.
FI : Si la commune percevait les fonds et qu’il y avait des impayés, où allait l’argent ?
B.D. : Je sais qu’une partie des crédits n’allaient pas vers là où ils étaient fléchés, mais pour d’autres choses. Je ne sais pas lesquelles.
FI : Comment avez-vous trouvez les financements pour régler vos dettes ?
B.D : Je suis allé voir nos partenaires et j’ai été transparent. J’ai informé l’État, le rectorat, les Finances publiques pour qu’ils nous accompagnent. J’ai demandé un accompagnement exceptionnel, notamment pour les ressources humaines. J’ai fait une ligne de trésorerie. Et il n’est pas exclu que la commune fasse un emprunt.
FI : Quels projets sont prioritaires à vos yeux ?
B.D. : Les projets sont bloqués depuis deux ans, les chantiers n’ont pas avancé. J’ai dit dès le départ qu’il nous restait quatre ans. Ma priorité est donc de mener à terme. Je pense au plateau polyvalent de Tsimkoura. Je viens de signer pour finaliser le marché couvert. Pareil pour la MFA, c’est une question de semaines. On a également le stade de Miréréni ou des lotissements à réaliser. Dans ceux de Malamani, commencés en 2016, il y a la végétation qui pousse. Pour le sentier de la mangrove, on aura un dossier de consultation des entreprises (DCE) d’ici la fin de la semaine.
FI : Et les projets à long terme comme la clinique à Miréréni ?
B.D. : La commune a des atouts pour les investisseurs. À nous d’accompagner tout ça. Avec Clinifutur, on continue de se parler régulièrement. Il y a quelques difficultés, mais elles seront compensées. Il y a bien sûr des contraintes réglementaires, mais également des réseaux à faire, comme la voirie et l’assainissement. Au même endroit, on aura l’Alefpa. Avec la future base militaire, il va nous falloir une cuisine centrale en appui. Il y a déjà 10.000 repas par jour à prévoir.
FI : Vous avez promis une réorganisation des services. Où en êtes-vous ?
B.D. : C’était l’objectif de l’audit. Pour l’instant, c’est un peu long. On va recruter un ou une directeur(rice) en charge de l’urbanisme et du foncier. Le directeur général des services a également démissionné (N.D.L.R. condamné le même jour que l’ex-maire, il a fait appel). J’en aurai donc un nouveau à qui je demanderai un remaniement. On fera alors des fiches de postes et de missions.
FI : Politiquement, votre élection est due aux voix d’une partie de l’ancienne majorité et de l’opposition. Est-ce que l’équilibre est compliqué à trouver ?
B.D. : Je sais que c’est atypique. J’ai une majorité macédoine. Il y a mon groupe, Maesha, Les Républicains, des membres de l’ancienne opposition. À tout moment, je savais que ça allait être compliqué.
FI : On dit que l’ambiance n’est pas au beau fixe dans l’équipe municipale.
B.D. : Vous le savez peut-être, mais j’ai dû retirer des délégations à deux de mes adjoints (N.D.L.R. le premier adjoint, Dhoifir Mkadara, et la sixième, Nouanti Dini). Ils ont fait partie de ceux qui demandaient l’annulation de mon élection (voir Flash Infos de lundi). Aujourd’hui, la requête a été rejetée, mais je pense qu’ils ont été dupés.
FI : Vous avez également battu Youssouf Madi, votre ancienne tête de liste. Est-ce que ça complique vos relations au conseil ?
B.D. : Vous l’avez dit, c’est un ami. C’est dommage qu’il se soit présenté contre moi. Mais nous continuons de discuter, je lui ai même proposé de nous rejoindre. J’ai des amis dans tous les partis, Chirongui a besoin de tout le monde.
FI : Ce week-end, il y a une élection départementale partielle à Chirongui et Sada. À quoi vous attendez-vous ?
B.D. : Je ne sais pas. Je soutiens publiquement le binôme composé de Mariam Saïd Kalame et Soula Saïd-Souffou, vu qu’elle fait partie de ma majorité. Alors que Tahamida Ibrahim (la candidate sortante) s’oppose à ce que nous proposons.
Pour sa rentrée face à la presse, le recteur Gilles Halbout était accompagné du secrétaire général de l’académie, Dominique Gratianette.
Alors que les élèves et les enseignants ont repris le chemin de l’école il y a un mois, le rectorat a organisé son point presse de rentrée, ce mercredi 21 septembre. L’occasion de présenter les priorités identifiées sur l’académie, à l’instar de la lecture et du numérique, sans occulter les phénomènes de violences qui gangrènent les abords des établissements scolaires.
« La rentrée scolaires’est passée correctement, même si tout est perfectible et que rien n’est parfait », introduit modestement ce mercredi 21 septembre le recteur Gilles Halbout, entouré de ses proches collaborateurs pour dévoiler les nouveaux visages de l’académie, les différents projets en cours et les enjeux pédagogiques de l’année 2022-2023. À un peu plus de deux semaines des vacances scolaires, l’heure est déjà au premier bilan.
Et forcément, les violences – « intolérables » – en font partie et concernent « une minorité de jeunes que nous avons du mal à canaliser ». S’il se dit « solidaire avec le mouvement » enclenché par les maires les jeudi 22 et vendredi 23 septembre, il insiste sur le fait que « fermer les écoles n’est jamais la solution ». Pour la simple et bonne raison que selon Pascal Lalane, le conseiller technique établissements vie scolaire, « le climat scolaire d’un point de vue macro est très apaisé ». En d’autres termes, l’intérieur des enceintes est « très préservé ». À l’inverse des abords et des trajets quotidiens qui représentent « un vrai sujet ».
Moins de 24% des CE1 savent lire 30 mots par minute
Malgré ces crises paroxysmiques, le rectorat persiste et signe. À l’image du lancement du plan d’action « Dire-Lire-Écrire » sous la houlette de Dominique Pince-Salem. « On y travaille depuis un an à la suite de la mission des inspecteurs généraux qui nous ont donné quelques préconisations. » L’objectif ? Apporter plus de cohérence et de lisibilité, mais aussi une méthode de lecture unique. « C’est une grande première dans une académie. »
Et le chantier est de taille ! Selon des rapports de l’Inspection générale, moins de 24% des CE1 de Mayotte sont en mesure de lire 30 mots par minute, alors que près des trois quarts des élèves le peuvent au niveau national. « D’ici deux ans, il faut que le taux de bons et de très bons lecteurs soit multiplié par deux », prévient Gilles Halbout. Pour y arriver, les quelque 500 classes de CP du territoire vont bénéficier des neuf tonnes du dispositif « Néo je lis, Néo je décode » dans les jours qui viennent.
Plus de six millions d’euros pour le numérique
Autre cheval de bataille : la réduction de la fracture numérique, même si « le taux de certification PIX (un outil permettant d’évaluer ses compétences) a atteint les 50% », se réjouit Fabrice Chaudron, le référent au sein de la délégation académique au numérique éducatif. Indépendamment de ce score « tout à fait remarquable au vu du contexte territorial », le rectorat prévoit un premier investissement de deux millions d’euros pour déployer plus de 3.000 équipements, unités centrales, ordinateurs portables, tablettes dans le second degré d’ici la fin de l’année 2022, puis un second d’un montant de 1.8 million d’euros. Idem dans le premier degré où 105 écoles doivent se répartir une enveloppe de 2.4 millions d’euros.
Pour finir, l’académie souhaite mettre l’accent sur le développement durable, les langues vivantes et le sport. Trois autres priorités confiées aux inspectrices Hadidja M’Bae et Soirifa Soumaïla et à Nourayne Massiala, chargé de mission Pass’sport à la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports. Autant d’engagements qui doivent permettre aux 61.079 écoliers, 30.351 collégiens et 20.635 lycéens ainsi qu’aux 7.151 agents de l’Éducation nationale de s’épanouir sur l’île aux parfums et de se projeter vers l’excellence !
« Nous aurons une visite qualitative » du ministre de l’Éducation nationale
Alors que le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, entame une tournée dans les territoires ultramarins à partir de la semaine prochaine en se rendant à La Réunion du 27 au 29 septembre, le recteur Gilles Halbout a confirmé que celui-ci n’enchaînerait pas son déplacement dans le 101ème département. « Il veut prendre le temps d’analyser la situation sur Mayotte et d’échanger avec les collègues. Venir une journée ou une journée et demie n’est pas suffisant au vu des problématiques », a confié le responsable de l’académie, qui a tout de même assuré que « nous aurons une visite qualitative, mais sur une durée plus longue ». Avant de conclure que « notre territoire mérite une attention toute particulière ».
L’un des objectifs de Fahdédine Madi Ali se résume à amener le mouvement sportif mahorais jusqu’à l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027.
Depuis le 19 août dernier, Fahdédine Madi Ali occupe le poste de directeur du comité régional olympique et sportif, en remplacement d’Émeline Froger. Une belle récompense pour le diplômé d’État supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DESJEPS) qui a pour ambition de continuer à professionnaliser le mouvement sportif et de se battre pour que Mayotte décroche l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027.
« Je souhaite apporter ma pierre à l’édifice », indique avec détermination Fahdédine Madi Ali, à la tête du comité régional olympique et sportif depuis le 19 août dernier. Une sacrée ascension pour le médaillé d’or aux Jeux des Îles de l’océan Indien organisés à La Réunion en 2015, qui a définitivement abandonné son javelot après dix ans de carrière au plus haut-niveau.
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Le nouveau directeur du CROS a un palmarès long comme le bras : quatre titres de champion de France de javelot et cinq sélections en équipe de France Jeune entre 2007 et 2011, deux participations aux Jeux des régions ultrapériphériques aux Canaries et en Crètes et trois autres aux Jeux des Îles de l’océan Indien.
Fahdédine Madi Ali compte bien se rapprocher de la population et aller à la source pour faire évoluer les choses dans le bon sens.
Le voilà désormais dans un costume taillé sur mesure ! En témoignent ses expériences passées en tant que formateur (2017), coordinateur de formation (2018) ou encore chef de service Sport, politique publique et haut-niveau (2020) jusqu’à l’obtention en septembre 2021 de son diplôme d’État supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DESJEPS) – directeur de structure et de projet. Une reconversion professionnelle validée et appuyée par son mentor, le président Madi Vita : « Il m’a beaucoup soutenu dans ce projet. Nous avons été en phase dès notre première rencontre. »
2027 en ligne de mire
Ne lui reste plus qu’à mener à bien ses différentes missions, comme l’encadrement des jeunes et des éducateurs du territoire, « la priorité numéro un », mais aussi la structuration des clubs sportifs. Pour cela, il peut s’appuyer sur une équipe de 12 salariés à plein-temps, dont il se dit « beaucoup à l’écoute » et « sans qui je ne serais pas arriver-là ».
Fahdédine Madi Ali doit également relever un défi d’envergure : obtenir l’organisation des JIOI en 2027. « Ce n’est que le début d’un gros investissement quand on voit le chemin à parcourir. » Toutefois, le Chiconien d’origine se montre déterminé et confiant pour réussir ce challenge qui se présente face à lui. « Pour la première fois, j’ai le sentiment que l’ensemble des forces vives sont véritablement réunies et tirent dans le même sens. » Un clin d’œil joliment adressé à l’État et au conseil départemental, « nos partenaires institutionnels sans qui nous ne pouvons rien faire ».
Quoiqu’il en soit, l’ancien athlète de 34 ans ne cache pas son enthousiasme à l’idée d’inscrire une nouvelle ligne à son palmarès. « Ce ne sera pas facile, mais chaque problème à ses solutions… Le travail finit toujours par payer, c’est comme dans le sport. »
Après un mois de négociations, le syndicat des contrôleurs et la direction de l’agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar n’ont visiblement pas pu trouver un terrain d’entente. Un statuquo qui risque d’entraîner des perturbations dans le ciel de 11 pays, dont celui des Comores.
Sauf compromis de dernière minute comme ce fut le cas la dernière fois, les contrôleurs aériens comoriens, à l’instar de leurs collègues des autres pays africains, devraient observer une grève de 48 heures à partir de vendredi. Un mois après avoir accepté de sursoir son mouvement, l’union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar brandit à nouveau la menace d’un arrêt de travail.
Dans un communiqué datant du septembre, le bureau exécutif annonce la réactivation de son préavis de grève. Plusieurs raisons comme « la non-conciliation entre les deux parties lors des négociations des 29 et 30 août, à Dakar, due à un sabotage orchestré par la direction générale, ajouté à la multiplication des attaques administratives et judiciaires contre l’Usyaac et de ses membres » expliquent cette décision d’après l’organisation syndicale. Est-ce une manœuvre orchestrée par certains États visant à décrédibiliser l’Usyaac ? En effet, on constate ces deux dernières semaines que des pays comme les Comores commencent à hausser un peu le ton probablement pour dissuader les contrôleurs.
Interdiction du ministre comorien des transports
Contrairement à son homologue malgache qui a accusé réception du préavis, ministre comorien des transports aériens et maritimes, Bianrifi Tarmidi, a interdit dans un communiqué signé le 14 septembre dernier tout mouvement de grève, mettant en avant l’insularité du pays et le caractère régalien du secteur. Le 4 août, le district d’Abidjan, après saisine de l’Asecna et du ministère ivoirien des transports, a pour sa part refusé de délivrer le récépissé reconnaissant la modification des organes du syndicat des contrôleurs.
De son côté, le directeur des ressources humaines de l’Asecna, Guelpina Ceubah, s’est adressé au personnel de l’agence via une note datant du 5 septembre dans laquelle il rappelait que l’organisation syndicale des contrôleurs aériens n’est pas reconnue dans tous les 17 pays où opère l’Asecna. « Fort de cette situation, les dirigeants de l’Usyaac ne disposent d’aucune sorte de légalité et s’exposent à des sanctions disciplinaires sévères pour toute action qui serait portée contre les intérêts de l’agence », a prévenu le DRH. Poursuivant sur la même ligne, le Nigérien, Mohamed Moussa, directeur général de l’Asecna, a réagi lui aussi avant-hier. Ce dernier, dans un ton un peu plus autoritaire a accusé le syndicat d’être à la solde des lobbies internationaux et d’organisations concurrentes qui chercheraient à faire éclater l’Agence continentale.
Une chute de redevances
« L’Asecna est un organisme public international assurant une mission de sécurité de la navigation aérienne. L’agence gère des États membres mais aussi des espaces aériens confiés par l’organisation de l’aviation civile internationale », a-t-il rappelé. Avant d’enchaîner : « Nous ne cèderons jamais à la dictature d’une minorité agissante et sournoise. On va recourir à la loi et aux autorités des États membres pour faire face à cette attaque injuste et mafieuse qui instrumentalise quelques agents égarés par l’appât du gain et qui se croient indispensables », a assuré le numéro 1 de l’Asecna.
Pour limiter les dégâts, l’agence pourrait faire appel aux chefs de service dont certains sont des contrôleurs de formation. « D’ailleurs, il existe une entité régionale qui gère les espaces aériens supérieurs », a fait savoir un connaisseur qui craint un retour de bâton si jamais la grève était maintenue. En termes d’impacts, un arrêt de travail des contrôleurs entraînerait une diminution des vols, qui signifie une chute des redevances que reviennent aux acteurs tels que l’Asecna, l’Anacm… « Tout serait chamboulé même si à Hahaya, le flux n’est pas important comparé aux autres pays. Possible que l’Asecna puisse tenir une semaine en cas de grève mais jamais au-delà », a conclu notre source.
La grève de deux jours prendra fin le dimanche 25 septembre à 7h59. Si les revendications ne sont pas satisfaites, la contestation pourrait perdurer selon le bureau du syndicat. Pour rappel, les contrôleurs ont adressé à leur hiérarchie plusieurs doléances : réforme du plan des carrières, prime des licences pour les contrôleurs en formation, revalorisation des heures de nuit… Pendant la période de grève, les contrôleurs de la circulation aérienne cesseront toute fourniture de services dans tous les aéroports et espaces aériens à quelques exceptions près. Néanmoins, les vols des chefs d’État et de gouvernement ainsi que des militaires ne seront pas concernés tout comme les missions humanitaires et sanitaires de sauvetage. Malgré ce climat, tout le monde reste convaincu qu’un compromis sera trouvé. On attend donc la réaction du ministère comorien des transports.
Thierry Suquet, préfet de Mayotte, délégué du gouvernement, a accueilli ce mardi matin le peloton d’intervention de la garde républicaine. Spécialisé dans les interventions à forte technicité, il a été envoyé en renfort des forces présentes sur le territoire à la suite des violences de la semaine dernière.
Sur sa page Facebook, la députée de la 1ère circonscription, Estelle Youssouffa, a annoncé se trouver à New-York pour prendre part à l’assemblée générale des Nations Unies. « Ce grand rendez-vous diplomatique est l’occasion de défendre Mayotte, de faire entendre notre voix et de rencontrer des acteurs économiques pour investir dans notre département », a souligné la parlementaire, avant d’indiquer que « le combat sera long, mais on avance petit à petit ».
Le groupement Créocéan Océan Indien accompagne la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement dans l’élaboration de la déclinaison de la stratégie nationale des aires protégées 2030 à Mayotte.
Viennent de se terminer les sessions d’ateliers de concertation ayant réuni les divers acteurs du territoire, à l’instar des services de l’État, des collectivités, des associations et des représentants des secteurs socio-économiques.
Après une première session d’ateliers en mai 2022 portant sur la mise en réseau, les besoins de formation et la possibilité de gestion par des associations locales, la seconde session de septembre a abordé les politiques publiques, les aires éducatives et l’accompagnement des usages dans les aires protégées. Ce travail collaboratif, entre cartographie participative et world café, a permis de partager des idées et de faire émerger de nouvelles actions pour une meilleure intégration et gestion des aires protégées à Mayotte.
Place maintenant à la synthèse de ces échanges et à leur intégration dans le futur plan d’actions.
L’inauguration de la première promotion de formation des assistants médicaux à Mayotte a eu lieu jeudi 15 septembre sur le site de la Cannelia. Mesure phare de la réforme du système de santé « Ma santé 2022 », le métier d’assistant médical permet multiples enjeux tels que libérer du temps médical, améliorer la coordination du parcours de soins, s’engager dans une démarche de prévention et de promotion de la santé, et donner des perspectives d’évolution professionnelle aux salariés.
C’est donc dix salariés exerçant auprès de dix médecins libéraux qui seront accompagnés durant sept mois par l’organisme de formation CQFD dans l’optique d’obtenir le certificat de qualification professionnelle (CQP).
Une seconde promotion pourra être ouverte à l’issue de la première en fonction du nombre de candidatures. Les conditions d’accessibilité à cette formation sont décrites en cliquant le lien suivant : https://ccn-cabinets-medicaux.fr/assistants-medicaux. Toutefois, une étape préalable, pour le médecin généraliste ou médecin spécialiste souhaitant s’engager dans cette démarche est de vérifier son éligibilité auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie de Mayotte.
Cette formation est cofinancé par l’agence régionale de santé de Mayotte, AKTO et la branche CPNEFP (commission paritaire nationale pour l’emploi et la formation professionnelle) des cabinets médicaux libéraux.
La fête de la science (FDS) est une opportunité pour les citoyens des tous âges de découvrir la science sous un jour nouveau, en image, en débats, en actions et en émotions. C’est aussi un moyen de partager une culture scientifique commune et développer l’esprit critique, afin de permettre à chacun de contribuer au débat public.
Organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation depuis 1991, ce rendez-vous propose des milliers d’évènements ouverts à tous, gratuits, inventifs, attractifs et ludiques. C’est l’occasion de rencontrer des scientifiques, de découvrir le travail des chercheurs, de partager des savoirs, d’explorer des nouvelles connaissances et de s’interroger sur les grands enjeux du XXIe siècle.
Tous les domaines scientifiques sont les bienvenus, de la biodiversité aux sciences de l’univers, en passant par les sciences humaines ou les biotechnologies, afin de mieux comprendre la science et ses enjeux, partager des savoirs et mieux appréhender le monde qui nous entoure.
La thématique de cette année est : « Réveil climatique ». Le changement climatique est l’affaire de tous et touche particulièrement l’île aux parfums : l’érosion des sols, le blanchiment des coraux, l’élévation du niveau de la mer, le réchauffement climatique, l’envasement de Mayotte, etc. Le changement climatique n’est pas uniforme à l’échelle mondiale et affecte certaines régions plus que d’autres. Les Outre-mer étant en première ligne.
Vous pouvez durant cette période participer au village des sciences du 10 au 17 novembre 2022 et/ou intervenir dans les établissements scolaires, à votre convenance.
Le portage administratif de la FDS est assuré par le GIP FCIP, qui peut vous accompagner et financer les besoins liés au projet. Il suffit pour cela de télécharger et de remplir avant le 10 octobre prochain la fiche projet disponible sur l’adresse https://1drv.ms/u/s!ApEo7SVcBu1EgkVXQ1rdM8B_ClFF?e=g2Y0aA, et de faire parvenir les devis associés. L’ensemble sera examiné par le comité FDS et nous vous ferons un retour dans les plus brefs délais.
Saisis par les autorités lors de leur interception en mer, les kwassas sont acheminés sur le terrain du Détachement de la Légion étrangère de Mayotte en Petite-Terre (site militaire des Badamiers) pour être détruits, comme cela a été le cas ce mardi 20 septembre pour 203 embarcations de fortune. Un coup de communication organisé par la préfecture, une première depuis quatre ans, qui permet à l’État de réaffirmer son engagement dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine.
Si l’interception de kwassas en mer affole régulièrement la toile, le devenir de ces embarcations de fortune reste bien souvent obscur aux yeux du grand public. L’opération de destruction sur le site militaire des Badamiers, terrain du Détachement de la Légion étrangère de Mayotte, organisée ce mardi 20 septembre en présence du préfet, Thierry Suquet, et du sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, permet de mettre en lumière la procédure adoptée.
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Combien de kwassas réduits en miettes en 2021 ?
Depuis le début de l’année, on recense 349 kwassas pris entre les mailles du filet des forces de l’ordre, dont « 203 sont détruits aujourd’hui », annonce le délégué du gouvernement. À titre de comparaison, lors du dernier coup de communication de la préfecture sur ce sujet, en juillet 2018, ce chiffre s’élevait à 110. « Les comparaisons à cette période de l’année n’ont pas beaucoup de sens parce que nous attendons d’avoir des stocks suffisamment constitués pour les détruire. »
En ce qui concerne les moteurs, la politique est sensiblement différente. Ils sont retirés et entreposés dans différents sites avant d’être brisés « à part ». « Nous le faisons de façon beaucoup plus fréquente, par paquet de 50 à 70 selon l’état. »
Pourquoi autant de temps entre la saisie et la destruction ?
La préfecture ne peut procéder à la destruction immédiate des kwassas dans la mesure où des enquêtes judiciaires sont menées pour lutter contre les réseaux. Huit ont pour le coup été démantelés en 2021. Le dernier en date remonte à mars 2022 : les passeurs étaient soupçonnés d’avoir organisé l’entrée illégale d’au moins 30 embarcations au cours des deux dernières années, dans le secteur de Kani-Kéli.
En d’autres termes, il faut que les kwassas soient « libérés » des mains de la justice. Entre les procédures à boucler et les autorisations à recevoir, cela explique que ce type d’opérations ne se réalise qu’environ deux fois par an.
Pourquoi ne pas les réutiliser ?
L’objectif de ces opérations se résume à « limiter la capacité de revenir ». En faisant en sorte de mettre en pièces les kwassas et les moteurs, cela met davantage de bâton dans les roues à celui qui souhaiterait retenter la traversée entre Anjouan et Mayotte. « C’est la politique de l’État : ne pas pouvoir réutiliser ce matériel saisi dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. » Les matériaux sont ensuite pris en compte dans le circuit des traitements des déchets par la Star.
Quelle peine encourue pour les passeurs ?
Les passeurs font systématiquement l’objet de poursuites. « La peine maximale encourue est de sept ans et peut être multipliée par deux en cas de récidive », expliquait l’ancien procureur de la République, Camille Miansoni, en juillet 2018. « Les peines prononcées pour un passeur non-récidiviste sont généralement de la prison avec sursis et une interdiction de territoire français. » En revanche, en cas de récidive, « les peines varient entre 24 et 36 mois en moyenne, avec amende et reconduite à la frontière à l’issue de la peine ».
Pour cette année 2022, on dénombre 250 passeurs passés devant la justice pour un peu plus de 200 condamnations. La tête du réseau cité plus-haut a été condamné le mercredi 9 mars à trois ans de prison ferme, à 3.000 euros d’amende et à une interdiction de territoire de cinq ans.
Les cinq prévenus s’en prenaient régulièrement à une société de transit de Longoni, même après avoir été surpris par le gardien.
D’avril 2018 à octobre 2019, au moins six cambrioleurs ont visé la station essence de Dzoumogné et à de multiples reprises une société de transit basée à Longoni pour y voler des cartouches de cigarettes. Pour cette dernière, ils ont même ligoté et bâillonné le gardien. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou les a condamnés, ce mardi matin, à deux ans et demi de prison ferme, quatre ans et demi pour le chef.
Près de 200.000 euros, c’est le montant estimé et dérobé pendant les faits reprochés aux cinq hommes devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou (deux autres identifiés n’ont jamais été retrouvés). A deux, trois, cinq ou sept, ils se rendaient la nuit sur les lieux de leurs larcins, coupaient la tôle ou le grillage et prenaient la marchandise. SelSon l’enquête, le premier fait date du 23 avril 2018. Cette nuit-là, trois des membres du groupe sont montés sur le toit de la station-service de Dzoumogné. Ils ont démonté une tôle pour descendre dans le magasin. Des bouteilles d’alcool et des cartouches de cigarette, le tout coûtant 13.000 euros, ont été subtilisées.
Parmi le trio, l’un d’eux propose l’idée a Ibrahim « Ibou » Mmadi Abdou de s’en prendre à une société de transit de Longoni qui a l’habitude de stocker des cigarettes. Celui qui est décrit comme le chef et vient de passer plusieurs années en prison pour « vol aggravé » est séduit et monte une équipe pour s’y rendre, et ce, à plusieurs reprises. Car en tout, la société a été ciblée pas moins de cinq fois. D’abord, dans la nuit du 9 au 10 juillet 2018, ils sont cinq à rentrer dans les locaux en démontant une tôle. Seize cartons contenant 25 cartouches de cigarettes chacun disparaissent. Rebelote entre le 4 et 5 janvier 2018, cette fois, toute l’équipe est présente. Le gardien, prévenu par l’alarme est attrapé et ligoté. Non surveillé, il réussit à se libérer et à prévenir l’agent d’une autre entreprise. 54 cartons sont à nouveau dérobés, sans que les voleurs ne soient appréhendés. Lors de ses réquisitions, Cassandre Morvan, la substitut du procureur, évoque « le sentiment de toute puissance » du groupe qui n’hésite pas à revenir malgré s’être fait surpris. En effet, ils réitèrent dans la nuit 17 au 18 février et vole l’équivalent de 130.000 euros après être entrés en forçant un volet roulant. Une cartouche était vendue « entre 55 et 60 euros, 1.200 euros le carton », précise « Ibou ». Une dernière tentative, le 4 octobre de la même année, s’avère être un échec. Le gérant de la société, au tribunal « par hasard » ce mardi, affirme que le préjudice est estimé à « 300.000 euros ».
Ils démentent se connaître
S’ils reconnaissent les faits, les cinq prévenus d’origine comorienne préfèrent minorer les faits, allant même à dire qu’ils ne se connaissaient pas. La présidente du tribunal correctionnel, Chantal Combeau, fait pourtant remarquer à l’un d’entre eux que son frère était également présent. « Il y a des gens qui font pire que nous », se défend le chef, qui est cependant le seul à reconnaître que tout le petit groupe se connaissait. « Je suis le voisin de celui-là à Kawéni. Les autres sont de Koungou », explique-t-il à la substitut du procureur. Démentant la qualification de chef, il déclare qu’il a « un loyer de 400 euros de loyer, cinq enfants à charge, des factures d’eau, d’électricité ».« J’avais l’obligation de subvenir aux besoins de ma famille », clame-t-il. A ce discours repris par les autres prévenus, la présidente du tribunal correctionnel rétorque que « plein de gens à Mayotte subviennent aux besoins de leurs familles sans forcément voler ».
Le tribunal correctionnel a prononcé la relaxe pour l’un des deux hommes jamais attrapés, estimant qu’il n’y avait pas assez d’éléments confirmant sa présence. Fahad Mohamed Ahamada (absent), Ankidine Ahamadi Msa, Ahamadi Anli, Ahamadi « Miki » M’kidachi et Dhoifar « Djock » Mouhamadi sont reconnus coupables des vols et de la séquestration du gardien. Ils sont condamnés à deux ans et six mois de prison. Leur chef, Ibrahim « Ibou » Mmadi Abdou, retourne en détention pour quatre ans et six mois. Ils devront verser 3.000 euros au titre du préjudice moral au gardien. Un renvoi sur les intérêts civils, demandé par maître Mansour Kamardine, permettra de déterminer le préjudice subi par la société de transit. L’audience est fixée au 1er décembre.
ENCADRE Condamnés pour un vol au centre éducatif de Bandrélé
Dans la nuit du 4 au 5 mai 2020, vers 2h20, un surveillant du centre éducatif de Bandrélé entend un bruit à l’extérieur. En sortant, il tombe nez à nez avec trois cambrioleurs armés de barre à mine et de tuyau en polyester. Ces derniers mettent l’éducateur en fuite en le frappant au niveau du dos. Il vole un véhicule, un téléphone portable, un ordinateur et un peu d’argent dans ce lieu géré par l’association Mlezi Maore, qui accueille justement des mineurs délinquants.
Deux jours plus tard, l’un d’eux tente d’entrer par effraction dans une maison de Chiconi et se fait surprendre. Les empreintes sur le véhicule retrouvé et un gant mènent à deux hommes de Tsoundzou. Connus pour d’autres faits de vol (l’un a même été condamné à dix ans par les Assises), ils sont reconnus coupables du vol de Bandrélé et pour l’un de la tentative de Chiconi. Ils écopent tous les deux de seize mois de prison ferme et sont condamnés à verser un euro symbolique à Mlezi Maore, l’association n’ayant pas voulu demander plus.