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Diabète : Un dépistage d’ampleur à Mayotte en vue « d’un déclic »

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Une détection du diabète assez tôt peut empêcher de développer des complications.

Toute la semaine prochaine, des stands de dépistage au diabète et de l’hypertension artérielle fleuriront partout sur Mayotte. L’agence régionale de santé espère changer les mentalités sur la première des deux maladies chroniques qui touche 17% de la population mahoraise de plus de 30 ans. Entretien avec Olivier Brahic, directeur de l’ARS Mayotte.

Flash Infos : De quel ordre l’hypertension et le diabète sévissent à Mayotte ?

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Olivier Brahic, directeur de l’ARS Mayotte, compte sur cette campagne pour provoquer « un déclic » dans la population.

Olivier Brahic : J’ai fait une conférence avec Santé publique France au mois de mai. Cela nous a permis d’objectiver une situation sanitaire sur l’île avec une forte prévalence de la population tant sur le diabète que sur l’hypertension artérielle. Je ne vais pas vous noyer sous les chiffres. Il y en a trois à retenir cependant. Concernant le diabète, on a 17% de la population des plus de 30 ans qui en a, donc un adulte sur six, un taux largement supérieur à la moyenne nationale. Sur l’hypertension, c’est 48% dans la même tranche d’âge, soit un adulte sur deux. Enfin, dans ces catégories de population, une sur deux ne connaît pas son statut.

FI : Quel problème cela engendre ?

O.B. : Nous avons des remontées de terrain. Les professionnels de santé nous disent que les patients, notamment ceux souffrant de diabète, arrivent dans un état trop dégradé. Ces patients auraient pu être soignés beaucoup plus tôt s’ils avaient été dépistés.

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Quatorze stands par jour permettront aux Mahorais de mesurer leur tension artérielle et leur taux de glycémie.

FI : En quoi consiste l’opération « Naridzi tundé » ?

O.B. : L’idée, c’est que toute la semaine prochaine, nous lancions une opération « big bang » sur l’île, qu’il y ait un déclic. Tous les jours, il y aura quatorze stands de dépistage, ouverts de 9h à 15h (voir flyer). Cela doit nous permettre de prendre en charge l’ensemble de la population volontaire.

FI : Qui fera les tests ?

O.B. : Nous faisons cette opération avec un ensemble de partenaires. Je remercie beaucoup les infirmiers libéraux qui viennent en appui, tout comme le centre hospitalier et les communes. C’est la première fois que nous montons une telle opération sur le territoire.

FI : À qui est-ce destiné ?

O.B. : L’ensemble de la population de 30 ans est invité à se faire dépister. C’est gratuit et anonyme. Cela dure une dizaine de minutes. Concrètement, vous aurez des infirmiers et des infirmières qui vont vous prendre la tension artérielle au niveau du bras et vous prendront le taux de glycémie au bout du doigt.

FI : Quelle est la suite en cas de maladie détectée ?

O.B. : Nous orientons les personnes vers une prise en charge via les médecins généralistes ou les hôpitaux. Autant les complications, c’est plus compliqué parce que cela demande des filières très spécifiques. Mais si nous les prenons plus en amont, le diabète et l’hypertension, c’est une prise en charge relativement sur simple. Nous avons les médicaments sur l’île.

FI : Est-ce que cette campagne existe déjà ici ?

O.B. : Nous le faisons déjà dans les entreprises et nous voyons bien que la population est demandeuse de ce type de dépistage. Nous avons identifié déjà des personnes avec un taux de diabète.

FI : Outre le dépistage, comment lutter contre ces maladies ?

O.B. : L’idée n’est pas faire que du « one shot ». Il y a bien évidemment de la prévention, notamment sur l’alimentation. Il faut progressivement changer de comportement alimentaire. Ce n’est pas le directeur de l’ARS qui va interdire tel ou tel produit. Mais il faut réduire de manière très notable la consommation de boissons sucrées, remplacer les plats frits par des plats bouillis, le sel par des épices. En parallèle, il faut encourager la pratique d’activités physiques, des balades régulières, aller faire ses courses à pied. Nous ne voulons pas faire des Mahorais des athlètes, mais plutôt réduire l’utilisation de la voiture quand nous pouvons marcher.

 

Projet de santé : une première réunion publique, ce samedi

Annoncé en avril, le projet de santé rentre dans la phase de concertation. « Nous allons construire la santé que nous souhaitons pour les cinq ans à venir », prévient Olivier Brahic. Ce samedi, à 8h, la première réunion publique est prévue dans la salle du conseil municipal de Mamouzdou. Un expert fera un point sur le thème du jour, les maladies chroniques, puis la parole sera laissée au public. Quatre autres réunions de ce type seront organisées sur l’île. Celle du 17 septembre sera à Dembéni et portera sur l’accès aux soins, le 1er octobre à Bandraboua, le 15 octobre à Tsingoni et le 28 octobre à Chirongui.

 

Vaccination contre la variole du singe et la grippe

L’agence régionale de santé confirme qu’il y a eu deux cas avérés de variole du singe ou « monkey pox » sur l’île. Cependant, les deux personnes, qui ont été infectées sur un même territoire extérieur à Mayotte, ont pu être prises en charge chez elles et aucune contamination n’a été décelée. Cette maladie se transmet à travers les relations sexuelles et touche davantage la communauté homosexuelle. Le directeur de l’ARS rappelle donc qu’il faut appeler le 15 en cas d’apparition de boutons accompagnée de fièvre et qu’une vaccination « gratuite et anonyme » est possible au centre hospitalier de Mayotte.

Autre sujet pouvant faire l’objet d’une vaccination, la grippe saisonnière avait particulièrement touché Mayotte, fin 2021, avec 17 cas graves nécessitant une réanimation et un décès. Les personnes fragiles, notamment les plus de 65 ans, sont encouragées à se faire vacciner.

Chambre régionale des Comptes : la communauté de communes de Petite-Terre s’en sort bien

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La Chambre régionale des comptes (CRC) de Mayotte évalue régulièrement la gestion des collectivités mahoraises. Si elle peut parfois être assez critique, son dernier rapport daté de ce mercredi 7 septembre sur la communauté de communes de Petite-Terre est plutôt encourageant.

Âgée de presque huit ans maintenant, la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) est montée peu à peu en régime, même quand les dissensions entre Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi sont apparues. Aux municipales 2020 par exemple, la deuxième commune a mal vu que son maire Madi Madi Souf ne prenne pas la tête de la collectivité. Ce conflit politique a parfois généré des problèmes de mutualisation. Le système de vidéosurveillance dépend ainsi de deux centres distincts au lieu d’un seul. Mais dans l’ensemble, la Chambre régionale des comptes (CRC) de Mayotte est peu sévère sur la gestion financière de l’intercommunalité petite-terrienne qui compte une centaine d’agents. « La CCPT dispose de financements extérieurs conséquents pour ses investissements. Elle vise et parvient à obtenir des subventions à hauteur de 75 voire 80% du coût de ses projets. Son endettement reste par conséquent faible, son encours de dette fin 2020 s’élevant à 4.16 millions d’euros », observe la CRC.

Un territoire bloqué par sa taille

La pépite de Mayotte, de douze kilomètres carrés seulement, paye son manque d’espaces et son accessibilité difficile. « Le manque de foncier disponible freine quasiment tous les projets d’investissement en Petite-Terre et la CCPT affiche un taux d’exécution budgétaire très faible pour sa section d’investissement », note la CRC. Du côté de la gestion des déchets, les relations entre le Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) et la CCPT ont souvent été compliqués. La deuxième a reproché plusieurs fois à l’autre de ne pas assurer suffisamment sa mission de collecte. « Mécontentes du service rendu par le Sidevam, les communes ont déjà mobilisé des moyens humains et matériels palliatifs. En 2019, cela a représenté un coût total de 494.843 euros pour Dzaoudzi-Labattoir et 603.423 euros pour Pamandzi », déplore la Chambre.

Enfin, le quartier prioritaire de la Vigie bénéficie d’une attention particulière dans son rapport. Outre les difficultés qu’il rencontre (habitat illégal, délinquance), il doit faire l’objet de plusieurs programmes portés par la collectivité et l’État. « Le quartier concentre déjà des moyens importants, mais cinq ans après le démarrage du programme de renouvellement urbain dont il bénéficie, les équipements essentiels ne sont pas livrés », relève la CRC.

Le président répond aux recommandations

En annexe du rapport, la Chambre régionale des comptes a joint une lettre de réaction du président de la collectivité, Saïd Omar Oili. « Je note le ton globalement positif du rapport de la Chambre au-delà des quelques points d’amélioration à mettre en œuvre », se réjouit celui qui est aussi maire de Dzaoudzi-Labattoir. Il précise plusieurs points à la Chambre comme la volonté de la CCPT de garder un grand nombre de compétences. La CRC cite le développement du très haut débit et le transport dévolus d’habitude au Département ou les déchets, ressort du Sidevam. « Il est vrai que notre intercommunalité a une démarche dynamique et active concernant la mise en œuvre de ces compétences. Pour autant, il ne nous semble pas exact de dire que la CCPT empiète sur les champs de compétences d’autres collectivités », défend Saïd Omar Oili.

Illettrisme : les Ceméa Mayotte organisent une journée pour sensibiliser les entreprises

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Ce vendredi 9 septembre, les Ceméa (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active) se mobilisent face à l’illettrisme en entreprise en organisant une journée de sensibilisation dans son centre de formation à Iloni. Organisée dans le cadre de la semaine nationale de lutte contre l’illettrisme, elle sera sous forme d’un ciné-débat à 13h, le but étant d’échanger sur le sujet et de prendre conscience que plusieurs salariés peuvent en souffrir.

Comme partout dans le monde, l’illettrisme peut toucher autant des adultes que de jeunes adolescents. Cette situation peut quelquefois être un frein à leur développement professionnel. En 2021, Jérôme Millet, ex-secrétaire général de la préfecture de Mayotte, révélait ainsi que 59% de la population locale souffre d’illettrisme ou d’analphabétisme. C’est pourquoi, « nous avons décidé d’organiser dans notre centre de formation à Iloni une projection ciné-débat de 13h à 15h, ce vendredi. Le but cette année est de sensibiliser les personnes travaillant dans des entreprises ou dans des associations. Nous trouvons que l’illettrisme est un sujet qui s’adresse à tout le monde, puisqu’à Mayotte, plusieurs personnes sont dans cette situation », affirme Zainaba Ahmed Haroussi, la directrice des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active. En appui aux différents échanges, le film « Lilettré » sera diffusé.

Environ 50 personnes attendues à cet évènement

La journée de sensibilisation est ouverte à tous et est animée par Soundati Attoumani, secrétaire comptable et animatrice. « C’est la neuvième édition de la semaine nationale de la lutte contre l’illettrisme et c’est la première fois que nous nous mobilisons ouvertement », ajoute la directrice. Pour attiser la curiosité et attirer le maximum de personnes, les Cémea ont favorisé le bouche-à-oreille ainsi que des actions de communication sur Facebook. « Nous n’avons pas une très grande salle. Sa capacité est d’une cinquantaine de personnes », révèle la responsable du projet et membre de l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), Kristel Buanchi.

D’autres actions organisées jusqu’au 15 septembre

La semaine prochaine, plusieurs actions sensibilisant à l’illettrisme sont mises en place. Le centre communal d’action sociale (CCAS) de Bandraboua, par exemple, met en place des actions de prévention contre l’illettrisme au foyer des jeunes. Jusqu’au 15 septembre, l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) se mobilise dans le but de sensibiliser les agents de la préfecture de Mayotte sur la question de l’illettrisme à partir de 10h. Enfin, Pascal Moulette, enseignant-chercheur à l’université Lyon 2, se présentera le 13 septembre de 8h à 12h à la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte pour évoquer sur les coûts cachés de l’illettrisme qui pèsent sur les entreprises.

Démarrage du stage en service pour la réserve opérationnelle de la police nationale

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Les stagiaires de la réserve opérationnelle de Mayotte ont terminé leur période de formation et ont commencé ce lundi leur stage dans leurs futures unités opérationnelles. Pour permettre une plus grande polyvalence de ces nouveaux policiers, ils ont été affectés dans des services fonctionnant à la fois la journée, mais aussi la nuit.

Certains ont été affectés au service territorial de sécurité publique de Mamoudzou et d’autres au service territorial de la police aux frontières, prenant leurs fonctions à l’aéroport de Dzaoudzi. Une fois leurs horaires de stage effectués, ils pourront démarrer leur carrière au sein de la direction territoriale de la police nationale de Mayotte.

58% des personnes en situation d’illettrisme ou d’analphabétisme sur Mayotte

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L’enjeu de la prévention et de la lutte contre l’illettrisme est de permettre à tous l’accès à l’autonomie dans les situations de la vie quotidienne et professionnelle par la maîtrise des compétences de base (lire, écrire, calculer, se situer dans le temps et dans l’espace).

Depuis 2013, les journées nationales d’action contre l’illettrisme marquent le temps fort lancé et fédéré par l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme de sensibilisation du public aux situations d’illettrisme.

Car si le terme Illettrisme est souvent mal connu, les situations qu’il recouvre sont souvent d’autant plus méconnues, voire méjugées. Le droit à l’éducation est garanti à chacun (Article L. 111-1 du Code de l’éducation). Or, les différentes conditions de vie et/ou accidents de vie n’ont pas toujours permis à chacun à l’issue de la scolarité obligatoire en langue française, de maîtriser suffisamment la lecture, l’écriture, le calcul. De surcroît, aujourd’hui, les compétences numériques de base sont de plus en plus nécessaires pour être autonome dans les situations simples de la vie quotidienne.

En France, ce sont ainsi 7% de la population, soit 2.5 millions de personnes, qui souffrent de cette situation d’illettrisme. À Mayotte, plus de la moitié des personnes sont considérées en situation d’illettrisme ou d’analphabétisme, et, parmi celles-ci, un adulte sur deux rencontre des difficultés préoccupantes pour lire ou écrire un mot, ou encore pour comprendre un texte simple en milieu professionnel.

Les études démontrent le besoin d’amplifier la mobilisation des acteurs de l’emploi : 51% des personnes en situation d’illettrisme travaillent. En outre, ces personnes sont plus touchées par le chômage de longue durée : 40% d’entre elles ont déjà connu une période de chômage de plus d’un an au niveau national. De surcroît, le développement du numérique dans les situations de travail augmente les difficultés de maintien, ou d’accès à l’emploi : 75% des emplois requièrent la maîtrise des compétences numériques de base.

Ainsi pour cibler et amplifier la mobilisation dans le département, pour la première année, une cellule de coordination impulsée par l’ANLCI réunit le secrétariat général des affaires régionales (SGAR), la plateforme partenariale de lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme (PLIA), le rectorat, la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) et AKTO, l’institut d’émission des départements d’Outre-mer (IEDOM) et Hodina. Grâce à cette implication, 25 actions sont labellisées « Agir ensemble contre l’illettrisme ». De nouveaux acteurs se sont consacrés à réaliser des actions dans le monde du travail à l’occasion des journées nationale d’action l’illettrisme qui se tiennent du 8 au 15 septembre. Plusieurs événements sont ouverts au public comme des ateliers autour du livre et de la lecture. L’intégralité du programme Mayotte est consultable sur le site illettrisme-journees.fr.

Commémoration au RSMA du 152ème anniversaire des combats de Bazeilles

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Le régiment du service militaire adapté de Mayotte célèbrera le 152ème anniversaire des combats de Bazeilles (ville située dans les Ardennes) au cours d’une commémoration ce vendredi 9 septembre, au quartier de Hell, à Combani en présence des invités et des familles.

Cette cérémonie, présidée par le colonel Guillaume Larabi, chef de corps du RSMA, est un moment solennel rassemblant l’ensemble des « marsouins » et « bigors » de Mayotte. Chaque année depuis 1951 et afin de rendre hommage aux soldats de la Division Bleue qui se sont battus héroïquement jusqu’aux « dernières cartouches » en 1870, le récit de leurs combats est lu à l’occasion de cette date anniversaire. Symbole des troupes de marine, cette cérémonie célèbrera également leurs 400 ans d’histoire retracés à travers plusieurs tableaux vivants.

Rendez-vous à Koungou pour le troisième marché paysan du Grand Nord

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Fort du succès des deux premières éditions, la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM), en partenariat avec le Modef, renouvelle son marché paysan pour un troisième rendez-vous. Il se tiendra cette fois-ci dans la commune de Koungou.

Ce sera l’occasion de rencontrer les artisans et les producteurs, d’acheter les meilleurs produits locaux, de pouvoir les consommer sur place et ainsi de découvrir les spécialités mahoraises et les atouts du Grand Nord. Si vous souhaitez la richesse agricole, artisanale et culinaire du Grand Nord de Mayotte, venez nombreux le 10 septembre prochain de 8h à 18h sur le parking de la place de La Poste pour la 3ème édition du marché paysan.

Deux voleurs de la pointe Mahabou condamnés

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Le 6 octobre 2016, vers midi, Ahamada « Tarzan » Faridi et Bilal « Ferdinand » Youssouf ont dérobé deux téléphones portables, un ordinateur et des documents administratifs à un couple qui se baladait à la pointe Mahabou, à Mamoudzou. L’acte est aggravé par l’utilisation d’un pistolet électrique pour menacer les deux victimes, le fait que les deux prévenus étaient cagoulés avec leurs T-shirts et qu’ils aient lié les mains du jeune homme à l’aide d’un salouva. « Tarzan », 37 ans et vivant en Bretagne dorénavant, a été condamné à un an de prison ferme, ce mardi. Son acolyte de 31 ans, qui est domicilié à Chiconi, a reçu une peine similaire. Toutefois, comme il a déjà purgé un an en détention provisoire, il ne retournera pas au centre pénitentiaire.

Des camions de marchandises plus rapides sur la mer que sur la route

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Avant une probable mise en service en janvier, le Département veut tester la ligne Longoni-Dzaoudzi, le 26 septembre.

Le lundi 26 septembre, le conseil départemental de Mayotte va mettre en place, avec le service des transports maritimes (STM) une simulation, le temps de la matinée, d’un transport de camions par barge entre Dzaoudzi et Longoni. Ce nouveau trajet doit permettre de réduire le temps d’acheminement des marchandises en Petite-Terre et désencombrer le réseau routier et les files d’attente de l’amphidrome.

Le premier test, fin septembre, revêt une importance capitale pour une activité économique mahoraise fortement pénalisée par les problématiques de transport. Et si la solution quand la route est bouchée était de passer par la mer ?

Réduire les temps de trajet

Relier en camion Dzaoudzi en Petite-Terre à Longoni, « ça peut mettre une demi-journée ou une journée », déplore Ali Omar. Le vice-président du Département, en charge de l’administration générale, du transport et de la transition écologique, constate que ce long temps sur la route rend compliqué le transport de matériaux ou de denrées alimentaires. « Il y a régulièrement des avaries. »

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Le temps de trajet estimé est d’une heure et demie. Il pourrait descendre à 45 minutes en fonction de l’amélioration des barges utilisées.

Fort de ce constat, le Petit-Terrien a proposé aux sociétés de transport, ce lundi, de passer directement par la mer grâce à deux barges. Le gain de temps sera important pour la dizaine de poids-lourds (la capacité d’une barge) puisque la durée du voyage se limiterait alors à une heure et dix minutes. « On pourra faire trois ou quatre rotations », estime l’élu, qui y voit un autre avantage. « On va enlever les camions de la route et réduire les files d’attente. »

Deux barges dédiées

Au STM, on se prépare aussi à fournir l’équipement nécessaire. Ses navires, le Safari et le Maorimawa, doivent inaugurer ce dispositif. Celui-ci devrait réellement être mis en place en janvier 2023 et bénéficier de l’arrivée la même année des Chatouilleuse et Imane sur le trajet Dzaoudzi-Mamoudzou. En 2025, deux nouvelles barges déjà commandées et dédiées au transport de marchandises prendront ensuite le relais.

En termes d’infrastructures, les camions bénéficieront d’un quai déjà certifié à Longoni et bien sûr du quai Ballou à Dzaoudzi.

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Ali Omar, vice-président du conseil départemental et élu de Petite-Terre, compte sur ce dispositif pour réduire considérablement les temps d’acheminement de marchandises vers Dzaoudzi.

Un prix inchangé pour l’instant

Alors que le prix d’un ticket poids-lourd varie de 75 à 122 euros en fonction du tonnage, celui-ci va demeurer tel quel dans un premier temps sur ce nouveau trajet. Toutefois, Ali Omar n’exclut pas qu’il grimpe en fonction du prix du carburant. À Longoni, des entreprises comme la Sodifram, IBS ou Colas peuvent être intéressées par le dispositif, affirme le vice-président.

D’abord les marchandises, ensuite les piétons ?

C’est en tout cas le souhait des élus mahorais voulant désengorger Mamoudzou. Vieux serpent de mer du Département, le projet de navettes maritimes n’est pas abandonné. Ali Omar confirme que la collectivité souhaite le développer « d’ici la fin de la mandature » prévue en 2027. Deux millions d’euros ont déjà été dépensés pour faire des études. Les pontons nécessaires, les parkings à proximité ou le type de navires sont autant de questions à régler. Des bateaux transportant « entre 100 et 150 passagers » pourraient assurer la liaison entre Longoni, Mamoudzou ou Iloni donnent comme exemple le vice-président.

 

Le téléphérique, une piste sérieuse du Département

À l’image de villes sud-américaines, Mayotte pourrait voir apparaître de grandes lignes téléphériques permettant de se rendre quartier par quartier en évitant la route. Lors du dernier salon du Gart (Groupement des autorités responsables de transport), le vice-président du conseil départemental a pris fait et cause pour ce moyen de transport « facile et rapide à mettre en place ». « On peut très bien imaginer se rendre des Hauts-Vallons à Mamoudzou pour faire ses courses ou aller travailler par exemple. Ça soulagerait le réseau routier », déclare-t-il, assurant dans le même temps qu’un cahier des charges est déjà en cours d’élaboration.

Le Parc naturel marin de Mayotte choisit de concentrer pour mieux pêcher

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Le Parc naturel marin vient d’achever l’installation de ses quatorze dispositifs de concentration de poissons (DCP). Ce projet a pour objectif de diminuer la pression pêche à l’intérieur du lagon, de préserver les espèces coralliennes, mais aussi de permettre aux pêcheurs d’être plus économes en carburant.

Un an après la première installation, le Parc naturel marin vient de poser le quatorzième et dernier dispositif de concentration de poissons (DCP). Il s’agit d’une longue ligne de mouillage équipée de bouées et d’un ensemble de filins disposée sur les premières dizaines de mètres sous la surface (appelé aussi agrégateur). Au bout des cordages coulant et flottant se trouve un point d’ancrage d’1.5 tonne sur le fond marin. « Il fallait une bonne fenêtre météo pour les blocs béton », confie Cyrielle Jac, la chargée de mission pêche et aquaculture.

La colonisation de ce système flottant par des algues, des coquillages, des micro-organismes et du plancton créé un écosystème qui attire les espèces pélagiques, tels que le thon, la bonite, le porte-épée, le thazard ou le coryphène. L’un des objectifs : « Sortir les pêcheurs du lagon et ainsi diminuer la pression pêche sur les poissons récifaux qui sont vulnérables. » Mais pas que ! Cette concentration dans le voisinage d’un site bien précis facilite la recherche des professionnels et leur permet de réduire drastiquement leur consommation de carburant. Une donnée non négligeable en cette période de flambée des prix…

Des suivis sur terre et en mer

Et le travail du Parc naturel marin ne s’arrête pas là. Sur terre, il assure un suivi quotidien de la pêche via ses agents du système d’informations halieutiques financé par le fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). « Quand ils se rendent à la débarque, ils demandent aux pêcheurs s’ils ont été sur un DCP, et si oui lequel. Cela nous permet de connaître les techniques employés, les zones les plus prisées et leur rendement », souligne Cyrielle Jac. Sous le sceau de la confidentialité, ces données individuelles sont exclusivement destinées à des fins statistiques.

En mer, des plongeurs procèdent à un comptage tous les trois mois pour identifier « la diversité des poissons présents, notamment les plus petits ». Car oui, toutes les espèces ne sont bien évidemment pas hameçonnées. Il faut compter environ six mois pour que le dispositif commence à porter ses fruits. Néanmoins, le Parc naturel marin confirme avoir déjà pu observer des thons, « ce qui reste assez rare en plongée dans la mesure où ils sont craintifs ».

Pour l’heure, il est encore trop tôt pour quantifier les retours de ces DCP. Mais l’organisme compte surveiller de près leur évolution « pour voir dans l’avenir si nous devons en réinstaller d’autres ». Quoi qu’il en soit, le lagon en ressort préservé et l’activité des pêcheurs grandie.

Avec la section d’excellence, les footballeurs attendus sur le terrain des études

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Depuis la rentrée, les 14 joueurs de la section, dont un gardien, se retrouvent quatre jours par semaine sur le terrain.

La première promotion de la section d’excellence sportive scolaire a pris le chemin du stade de Cavani, début septembre. Ce projet porté par la ligue de football, le Département de Mayotte et le rectorat (voir ci-dessous) accueille quatorze adolescents en internat et scolarisés au collège de M’gombani, à Mamoudzou.

« Bien joué Soumta ! » ne peut s’empêcher de dire, depuis le rond-central, le coach Maxime Lemius, en regardant l’action de but. Ce lundi soir, c’est le premier entraînement de la semaine pour les jeunes joueurs et joueuses de la section sportive d’excellence. Les lumières du stade de Cavani sont allumées, et même s’il y a beaucoup de monde sur la piste d’athlétisme, les footballeurs en herbe n’ont de yeux que pour les ballons.

À raison de cinq ou six fois par semaine, ils se retrouvent sur ce terrain pour des séances d’une heure et demie. Un moment bienvenu après les cours, même si les jeunes tardent à chausser les crampons. « Demain, on commence à 6h45 », prévient d’ailleurs Maxime Lemius, conseiller technique de la ligue mahoraise de football. Tout n’est pas encore calé, l’emploi va être légèrement modifié, le règlement intérieur n’est pas encore édicté et les tenues n’ont pas été encore données. « On voulait le faire avec le ministre de l’Éducation nationale [N.D.L.R. la visite ministérielle a finalement été reportée] », confie Guillaume Brouste, le directeur technique de la ligue qui supervise le projet.

Les trois joueuses issues de l’école de football Le Daka arborent les couleurs jaune et noir du club de Kani-Kéli. Avec une autre du Bandrélé Foot féminines, elles se mêlent aux dix garçons qui composent cette première promotion recrutée par la ligue mahoraise de football. Sans un seul élément de Mamoudzou, celle-ci partage déjà son temps entre le terrain, le collège de M’gombani, le restaurant le Voulé qui sert de cantine et l’internat installé au centre Abdallah Mamy. Ça tombe bien, le dernier est tout simplement de l’autre côté de la rue du stade.

Libérés le vendredi pour les clubs

L’établissement scolaire est un peu plus loin, mais les adolescents entre 12 et 14 ans, dont certains connaissent peu Mamoudzou, ont l’habitude de faire le trajet en groupe. Au collège d’ailleurs, ils sont peu séparés. « Il y a deux groupes dans des classes de quatrième et un autre », comptabilise François Balédent, le principal du collège enthousiaste avec l’arrivée du contingent de footballeurs. « Ils sont très sérieux », poursuit-il. « C’est un projet à la fois sportif, social et scolaire », renchérit le directeur technique. Chaque soir, les sportifs ont le droit à l’étude pour faire leurs devoirs. « Deux fois par semaine, des professeurs volontaires viendront les aider », annonce le principal, qui ne manque pas de candidats.

En fin de semaine, les collégiens-sportifs ont une faveur, ils peuvent quitter l’établissement vers midi. « Comme ça, ils peuvent faire le dernier entraînement de la semaine dans leurs clubs respectifs, avant les matchs du week-end », rappelle Guillaume Brouste. Ce dernier a reçu les félicitations du directeur technique national de la FFF et ancien coach de l’Olympique lyonnais, Hubert Fournier. « Il se fait une joie de cette création. » A priori, à voir les sourires en prenant la direction du stade, les jeunes footballeurs n’ont pas l’air malheureux non plus.

« Un triptyque Ligue-Département-Rectorat »

Imaginée depuis un long moment par la Ligue mahoraise de football, la section a vu le jour avec le concours du Département de Mayotte et la mise à disposition du centre d’hébergement de Cavani. « C’est un triptyque de Ligue-Département-Rectorat », confirme Guillaume Brouste, qui pousse pour la création de cette formation qui a rapidement pris tout son sens. Le directeur technique explique : « Chaque année, on envoie deux jeunes au pôle espoirs de la plaine des Cafres à La Réunion. Les derniers ont été retenus en Pré-France [N.D.L.R. un groupe de 80 joueurs susceptibles d’intégrer l’équipe de France U16]. On s’est dit que si les deux sont pris, les autres devraient avoir une chance aussi d‘intégrer le haut-niveau. » Désormais, même si les deux meilleurs éléments mahorais continueront de traverser l’océan Indien en rêvant du monde professionnel, les autres y auront le droit aussi.

Urbanisme : « il faut réussir à utiliser ce précieux foncier intelligemment »

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Architecte-urbaniste, Ning Liu pilote l’organisation de l’Atelier international prévu début 2023 sur la résilience et l’équilibrage du département. Spécialisée dans les enjeux liés au changement climatique, elle nourrit une stratégie de développement pour le territoire, qui prend en compte la notion de risques naturels. Entretien.

Flash Infos : Vous êtes à Mayotte depuis près de deux semaines, quelle est votre impression générale à la suite de vos différentes visites sur le terrain et vos rencontres avec les institutions locales ?

urbanisme-utiliser-foncier-intelligemmentNing Liu : En tant que département français, Mayotte bénéficie d’une puissance d’investissements publics non négligeables. Individuellement, les institutions ont toute envie d’aller de l’avant, que ce soit à travers le schéma d’aménagement régional (qui fixe les orientations fondamentales à moyen terme en matière de développement durable, de mise en valeur du territoire et de protection de l’environnement) et les différentes études réalisées ces dernières années. Toutefois, la superposition de toutes les opérations en cours et à venir demande une vision globale sur le long terme !

Dans le SAR, il manque de véritables projets urbains, même s’il existe quelques initiatives, à l’instar de Mamoudzou 2030. Mais ce n’est pas suffisant… Mayotte ne résume pas uniquement à la ville chef-lieu. Le Nord est très pauvre, sous-exploité et peu sécurisé : par exemple, Koungou est une commune stratégique et sous-développée. Il faut absolument réfléchir à la connectivité du port. L’Ouest dégage une vraie histoire d’installation, avec ses villages perchés par rapport à la côte. Cette partie du territoire concentre de grands enjeux urbains et de la pression foncière et doit s’articuler avec le Centre, où vont prochainement s’implanter plusieurs institutions. Le Sud concentre le plus de biodiversité, mais c’est l’endroit qui va subir le plus le changement climatique, entre la submersion marine et le manque de pluie. L’éco-tourisme doit prendre en compte la préservation des ressources naturelles. Chaque partie de l’île a des défis précis à relever. Et tout cela nécessite un rééquilibrage territorial.

FI : De votre point de vue d’urbaniste, comment le 101ème département peut-il se développer harmonieusement avec une situation foncière aussi complexe ?

N.L. : À la suite de l’Atelier international organisé à La Réunion que j’ai piloté du 27 septembre au 8 octobre 2021, j’ai rédigé un article sur le changement climatique et la protection du patrimoine dans les Outre-mer. J’ai mené une enquête et j’ai approfondi l’histoire et la naissance des villes dans ces territoires. Un point m’a profondément frappé : la condition d’habitat n’a jamais été appréhendée et mise au centre des considérations urbanistiques ! Au départ, il n’a jamais été prévu qu’elles soient habitées… Elles ont été conçues comme des comptoirs commerciaux alors que la main d’œuvre se situait à la campagne, dans les lieux de production agricole. Désormais, nous nous trouvons dans une société contemporaine et cette question devient fondamentale. Il nous faut un nouveau modèle pour l’avenir des Mahorais.

Pendant mes deux semaines ici, j’ai appris à découvrir cette île très riche. Beaucoup m’ont partagé leur complexité foncière en raison de l’historique particulier de Mayotte. La soustraction entre l’emprise foncière et les risques laisse place à très peu de ressources disponibles ! Raison pour laquelle il faut introduire de la multifonctionnalité, qui peut être bénéfique, pour inciter à l’innovation urbaine. Il y a un réel besoin d’espaces publics pour placer le vivre-ensemble aux premières loges. En d’autres termes, il faut réussir à utiliser ce précieux foncier intelligemment.

FI : À l’occasion du rapport d’étonnement de la mission exploratoire de la délégation des Ateliers de Cergy [le mardi 30 septembre], vous avez expliqué qu’il y avait un besoin de 130.000 logements d’ici 2050 et de 100.000 emplois d’ici 2040…

N.L. : Dans le SAR, il est écrit que le territoire a besoin de 130.000 logements aux normes d’ici 2050. Il y a plusieurs composantes et catégories à prendre en compte dans ce chiffre : le neuf, la rénovation et l’absorption de l’habitant indigne. Il n’existe pas une seule solution miracle à développer en termes de densité et de typologie de logement. Et surtout, il ne faut pas oublier la notion de risques qui est bel et bien présente avec la submersion marine, mais aussi avec l’émergence du volcan sous-marin. Il faut bien se la mettre en tête et apprendre à vivre avec.

Concernant l’emploi, cette thématique est primordiale à mes yeux. Dans quelle mesure les 100.000 jeunes âgés d’une dizaine d’années aujourd’hui seront-ils actifs d’ici 2040 ? Cela doit faire partie des priorités de l’agenda politique des élus ! Par rapport aux besoins d’infrastructures sur l’île, n’est-ce pas là une précieuse opportunité de créer des emplois qualifiés ? Il est indispensable de profiter de ces projets structurants pour former des ingénieurs, des chefs de chantier, d’architectes, etc. L’investissement génère de nombreuses filières. Il faut réfléchir dès aujourd’hui à la formation de la jeunesse de demain, mais aussi à l’excellence éducative. C’est ce qui va permettre à Mayotte de rayonner dans l’océan Indien et d’envoyer des talents dans les pays voisins.

FI : Dans vos discours, vous comparez régulièrement la Chine et Mayotte. Quelles sont les points communs et les différences entre les deux territoires selon vous ?

N.L. : Il s’agit plutôt de la comparaison de l’incomparable entre Mayotte, une île de l’océan Indien, un confetti de territoires, et la Chine, un pays de plus d’un milliard d’habitants qui fait la taille d’un continent. Dans la trajectoire que j’ai vécue, je comprends parfaitement l’aspiration à la modernité des Mahorais. Pour cela, l’urbanisme joue un grand rôle important, c’est-à-dire in fine de permettre à tous les habitants d’atteindre un plus haut standing de niveau de vie.

Les opportunités de développement peuvent ouvrir d’autres perspectives d’urbanisme et la résilience aux risques peut être une nouvelle modalité de vivre-ensemble om se croisent les grandes thématiques de connectivité de territoire, de densité appropriée, sans oublier le lien social et la culture dans les espaces communs. Enfin, le climat ce n’est pas seulement la météo, cela intègre aussi et surtout l’environnement de vie dans sa globalité. Les élus doivent être mobilisés pour adopter de nouvelles stratégies.

Remise aux normes du service de la stérilisation et la sécurité sanitaire des blocs opératoires

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Pour mener à bien son projet de restructuration à la suite du rafraichissement du service des urgences, le centre hospitalier de Mayotte engage de nouveaux chantiers de remise aux normes du service de la stérilisation et la sécurité sanitaire des blocs opératoires.

La 2ème phase des travaux aux urgences s’effectuera en deux temps. Sur les dix box concernés, les travaux avanceront par deux fois cinq box pour assurer une continuité de soins. Cette phase permettra la réfection des sols et plafonds, la remise en peinture des murs et des niveaux des éléments techniques ainsi que le remplacement des sanitaires.

Afin de conserver l’activité de la stérilisation, indispensable à la continuité des soins au CHM, les travaux sont organisés en trois phases. Le chantier a commencé le 1er août et devrait s’achever au 15 décembre prochain, pour un montant total de 2.3 millions d’euros.

Cette opération comprend, en outre, l’acquisition de nouveaux matériels qui garantiront la qualité de la prestation avec trois nouveaux laveurs désinfecteurs, un stérilisateur basse température et une cabine de lavage, trois thermosoudeuses, des équipements de transports de matériel chirurgical, le tout pour un coût global d’environ un million d’euros.

Les travaux comprennent une reconfiguration des locaux permettant une maîtrise du risque infectieux et un respect des principes de la marche en avant en stérilisation, la reprise de l’étanchéité des sols, leur consolidation et leur réfection en sol souple, la mise en place de nouveaux matériaux constitutifs des murs et des plafonds, matériaux répondant aux normes sanitaires nationales, l’installation de nouveaux équipements de traitement d’air et de maîtrise du risque nosocomial hospitalier, la remise aux normes des installations électriques et de la qualité de l’eau par de nouvelles installations techniques adaptées, et la mise en place de nouvelles conditions de travail et des organisations offrant plus d’espaces et d’ergonomie, garantissant une meilleure qualité de vie au travail.

L’objectif de ces travaux est de retrouver et de garantir la norme ISO 7 de tous ces blocs par le remplacement de portes automatiques étanches, la réparation et la mise en conformité des installations électriques, la remise en peinture totale des locaux bloc et la vérification des bons traitements d’air des blocs opératoires. Cette opération comprend également la remise au propre des locaux environnant de ce service (circulation, vestiaires, stocks…)

Le pare-brise d’un avion d’Air Austral se fêle en plein vol

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En raison d’un problème technique, l’un des Boeings 787-8 de la compagnie Air Austral qui effectuait le vol UU276 Réunion-Mayotte ce lundi 5 septembre, s’est vu contraint de faire demi-tour à La Réunion quelques minutes après son décollage.

En effet, une fêlure du pare-brise a été observée en vol au niveau du cockpit par le commandant de bord. Celui-ci a pris la décision d’appliquer la procédure de sécurité adéquate, en programmant un retour de l’appareil vers son aéroport de départ. L’appareil a atterri normalement, sans encombre, à l’aéroport Réunion Roland Garros.

Les équipes techniques ont automatiquement pris en charge l’appareil afin de réaliser les réparations nécessaires. Il s’agit d’un d’incident qui reste connu et peut survenir en raison, comme tel est le cas ici, d’un différentiel thermique pouvant être observé en vol. La compagnie espère une remise en ligne de l’appareil la plus rapide possible.

Immigration : les Sri-Lankais ont été renvoyés

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Arrivés début août, deux équipages sri-lankais ont été appréhendés simultanément à Mayotte et à La Réunion. Le premier, composé de sept personnes, l’a été alors que le pilote souffrait de déshydratation. Les interpellés, sauf un, ont été placés au centre de rétention administrative de Pamandzi. En attente d’une demande d’asile (le pays souffre d’une instabilité politique depuis la fuite de son président en juillet), ils ont essuyé un refus de la part d’administration française, ces derniers jours. Après avoir obtenu les autorisations adéquates, cette dernière a procédé au renvoi des sept hommes vers leur pays d’origine via un vol spécialement affrété ce mardi 6 septembre. La préfecture de Mayotte prévient d’ailleurs avec ce cas qu’elle ne souhaite pas voir de nouvelles filières d’immigration se développer vers l’île.

Une vaste campagne de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle

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Lancée fin 2018 par Santé publique France, en collaboration avec l’agence régionale de santé océan Indien, l’étude de santé « Unono Wa Maore » a été la première enquête menée à Mayotte permettant d’établir une photographie de l’état de santé de la population générale mahoraise. La publication des résultats dans le BEH n°9-10 a permis d’apporter un éclairage tout particulier sur la prévalence des affections chroniques à Mayotte, et en particulier le diabète et l’hypertension artérielle.

En 2019, 17.7% des 30-69 ans étaient atteinte de diabète à Mayotte – soit une personne sur six – et 48% de la même classe d’âge souffraient d’hypertension artérielle – soit une personne sur deux. Parmi ces personnes, environ la moitié était malade sans le savoir.

Le diabète et l’hypertension artérielle, s’ils ne sont pas connus et pas traités, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé, et altérer tous les organes (troubles de la vision, AVC, pathologies cardiaques, dysfonctionnement des reins, problèmes de cicatrisation, troubles de la sexualité…). La prise en charge de ces pathologies peut également s’avérer lourde pour les patients (dialyse, suivi de cicatrisation, rééducation post AVC…). Ces conséquences peuvent être évitées si ces pathologies sont décelées tôt, traitées et suivies par un médecin.

Sur la base de ces constats, l’agence régionale de santé organise du 13 au 17 septembre une vaste campagne de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle, pour notamment permettre aux populations de connaître leur état de santé sur ces pathologies. Le dépistage est gratuit, anonyme, ouvert à tous les adultes de plus de 30 ans (exceptées les femmes enceintes).

L’institution sanitaire souhaite que le dispositif de dépistage puisse être accessible au plus grand nombre. C’est pourquoi, en plus des centres de dépistages positionnés quotidiennement dans les différents centres médicaux de référence, 14 stands mobiles seront installés dans les différentes communes de l’île tout au long de la semaine.

L’hypertension se dépiste avec la prise de la tension artérielle et le diabète à l’aide d’une goutte de sang au bout du doigt. Les résultats sont connus immédiatement : si le pré-diagnostic est positif, l’infirmier qui aura procédé au dépistage orientera le patient vers un médecin. La consultation médicale (soit avec un médecin traitant soit en CMR à postériori) permettra de confirmer ou d’infirmer le diagnostic et d’initier une prise en charge.

Retour des dix sapeurs-pompiers mahorais partis prêter main forte en Gironde

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La mission était composée de neuf hommes et d’une seule femme, ravie d’avoir pu apporter sa contribution au sein d’un univers encore essentiellement masculin pour le moment.

Dans le cadre de la solidarité nationale, dix pompiers du service départemental d’incendie et de secours se sont rendus pendant trois semaines en Gironde afin d’aider leurs confrères métropolitains à éteindre les grands incendies qui ont ravagé la région. Ce mardi matin, ils étaient de retour sur l’île aux parfums, accueillis avec les honneurs qui leur étaient dus par le colonel hors classe Olivier Neis, chef de corps du SDIS 976 et son adjoint, le colonel Emmanuel Honor.

« Lors de ces trois semaines de travail en Gironde, vous avez fait la fierté du SDIS 976 et donné leurs lettres de noblesse aux sapeur-pompiers mahorais », se félicite le colonel hors classe Olivier Neis aux dix pompiers mahorais de retour sur l’île aux parfums ce mardi 6 septembre au matin. Flanqué d’une lettre d’un chef de colonne de Charente-Maritime qui vantait le travail de ces dix soldats du feu, saluant « leur motivation, leur force de travail et leur absence de plainte », le colonel les a chaudement félicités lors de leur arrivée à l’aéroport de Pamandzi. « Vous avez donné de la crédibilité au SDIS 976 et prouvé que Mayotte peut être là en renfort en cas de problème sur le territoire national. Chapeau, messieurs ! », poursuit-il pour clore la petite réunion d’accueil qui s’est tenue à l’aéroport.

Un nouvel exercice pour ces pompiers

Ce renfort en Hexagone constituait un exercice nouveau pour ces Mahorais dont la plupart n’avaient jamais travaillé en dehors des frontières de leur île. Débordés par les feux de grandes ampleurs qui se sont allumés cet été dans plusieurs régions, les pompiers métropolitains ont fait appel à la solidarité nationale. Dix pompiers de Mayotte et dix autres de La Réunion se sont portés volontaires pour leur prêter main-forte.

Les conditions pour partir étaient d’avoir suivi la spécialité « feux de forêt » et d’être, bien entendu, entièrement disponible pour mener à bien cette mission. Les feux auxquels les pompiers de Mayotte ont dû faire face se nomment dans le jargon « feux en espace naturel en évolution libre ». Deux phases sont nécessaires à leur extinction totale : une première d’attaque à la lance à eau et une seconde de retournement de la tourbe afin d’éteindre les braises qui s’y logent pour s’assurer que le feu ne puisse reprendre.

C’est principalement à cette deuxième phase que les pompiers mahorais ont participé, un véritable travail de fourmi constituant à retourner la terre centimètre par centimètre jusqu’à un mètre de profondeur pour s’assurer qu’aucune braise ne puisse relancer l’incendie. Un travail qui a considérablement soulagé les pompiers métropolitains, débordés par la grande quantité de feux qui se sont allumés durant cet été. Une tâche remplie avec brio par les pompiers mahorais qui n’avaient pour la grande majorité d’entre eux jamais eu à faire à ce type de feu sur l’île au lagon.

Une véritable aventure professionnelle et humaine

Les dix pompiers de retour sur le territoire se sont tous dit ravis d’avoir pu apporter leur aide à leurs confrères métropolitains et de découvrir d’autres façons de travailler. « C’était une belle expérience pour moi », déclare Halidi, âgé d’une trentaine d’année. « J’ai découvert d’autres types de feux, ceux qu’on ne voit jamais ici à Mayotte et donc de nouvelles techniques d’extinction », ajoute-il en précisant qu’un accueil chaleureux leur a été réservé dans l’Hexagone.

Une seule femme figurait au sein de la mission aux côtés de ses neuf collègues masculins. Salima Toybou, 41 ans, indique avoir trouvé le travail « difficile, mais passionnant ». Nullement incommodée de travailler dans un univers professionnel principalement masculin, elle affirme que le respect a toujours été de mise entre les hommes et les femmes au sein du SDIS 976. « J’ai été ravie de travailler dans ce groupe particulièrement motivé par la mission », confie-t-il. Selon le colonel Olivier Neis, le SDIS 976 comprend déjà 16% de femmes et il espère que cet effectif ne fera qu’augmenter au fil du temps puisque, lorsqu’il s’agit d’éteindre des feux, les femmes s’avèrent tout à fait aussi efficaces et motivées que leurs collègues masculins.

Travail dissimulé : « Bah, c’est ça ou ils crèvent de faim »

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En plus de son travail, un homme de 64 ans cumulait les infractions liées à ses propriétés à Chirongui. Il embauchait notamment des personnes en situation irrégulière pour des travaux non déclarés. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou l’a condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et à payer une amende de 45.000 euros, ce mardi.

« Vous gagnez 2.700 euros par mois légalement et 15.000 avec le reste », rappelle Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. Trapu, l’homme de 64 ans en face d’elle ne bronche pas. Il sait qu’il est en tort et peut difficilement nier les faits. Trois d’ailleurs lui sont reprochés ce jour-là. Le premier, le plus important, date du 24 juillet 2018. Ce jour-là, la police aux frontières aperçoit sur un chantier deux maçons travaillant sans casque et sans chaussures de sécurité. L’un s’enfuit, l’autre est vite appréhendé. Le Comorien explique qu’il a bien un récépissé, mais ne pouvait pas travailler légalement. Les travaux, réalisés malgré un permis de construire refusé en 2013, sont pour l’habitant de Chirongui qui cherche à agrandir son bâtiment. Percevant déjà 9.000 euros mensuels (non déclarés) grâce à huit locaux commerciaux, il a entrepris de rajouter un étage.

Pris la main dans le sac de ciment, il confirme avoir embauché la personne avec un récépissé, mais sans savoir qu’il ne pouvait travailler. Sans contrat et sans assurance, l’employé payé « 1.000 euros par mois » travaillait sept jours sur sept et 70 heures par semaine. Pour l’aider, il avait lui-même fait appel à un clandestin. Il lui donnait 400 euros de son propre salaire. Interrogé sur le montant de ce dernier, ce mardi, l’ex-employeur concède que « c’était un contrat oral ». « Bah, c’est ça ou ils crèvent de faim », rétorque la présidente du tribunal. Se confondant en excuse, il répète « qu’il était ignorant » et jure qu’il fait attention à tout faire dans les règles depuis.

Relaxé pour les deux autres faits

Le 13 novembre 2018 pourtant, un nouveau contrôle révèle que les travaux ont avancé depuis et que deux autres clandestins en habit de travail et couverts de poussière de ciment se trouvent en train de dormir sur place. Contrairement aux premiers, ceux-là réfutent tout travail et disent ne pas connaître le propriétaire. Ils sont présents uniquement pour échapper au contrôle de la police aux frontières dans les rues de Chirongui. « C’est normal de les trouver dans cet état. Il y a de la poussière sur les chantiers. Et ils peuvent aussi bien travailler sur un chantier à proximité », fait remarquer l’avocat du prévenu, maître Jean-Baptiste Kondé. Pour ce fait, les juges décident d’ailleurs d’une relaxe « au bénéfice du doute ».

Le dernier fait, plus ancien, date d’avant 2016, quand le même homme avait construit sur un terrain des bangas avec l’eau courante et l’électricité qu’il louait à des clandestins. Ce qui servait d’abord « à un poulailler » avait fini par accueillir plus d’une centaine de personnes réparties dans une trentaine de logements insalubres. La somme entre 50 euros et 100 euros mensuels qu’il demandait s’avérait davantage être un loyer qu’« une participation » comme il le laisse entendre encore ce mardi.

Si la présidente du tribunal et le substitut du procureur, Tarik Belamiri, ont noté que « ça colore le dossier », ils ont reconnu que la relaxe ne faisait guère de doutes au regard de la prescription. Condamné finalement pour l’emploi des deux hommes surpris le 24 juillet 2018, il a écopé d’une peine de dix-huit mois de prison avec sursis et d’une amende de 45.000 euros. Une somme qui s’ajoute aux 37.000 euros qu’il a déjà dû régler à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).

Les anciens maires de Tsingoni et Koungou reviendront au tribunal

Deux affaires concernant des anciens élus mahorais ont été renvoyés, ce mardi matin, au tribunal correctionnel de Mayotte. La première concernait Saïd « Raos » Ahamadi, maire de Koungou de 2001 à 2008. Il est poursuivi en diffamation par l’édile actuel, Assani Saindou Bamcolo. Le 9 mars 2021, il avait déclaré sur les ondes de Mayotte la 1ère que son concurrent aux élections municipales de 2020 avait gagné « grâce à de la tricherie ». Delphine Ernotte, qui était considérée comme prévenue en tant qu’ancienne directrice de France Télévisions, a bénéficié d’un non-lieu dans cette affaire renvoyée finalement le 15 novembre. Maire de Tsingoni de 2008 à 2014, Ibrahim-Amédi Boinahéry a vu lui aussi son procès reporté. Le 7 février 2023, il devra y répondre de délit de favoritisme, faux en écriture, détournement de fonds publics et corruption. Il aurait avantagé deux entreprises dans le cadre d’attribution de marchés publics.

 

Deux voleurs de la pointe Mahabou condamnés

Le 6 octobre 2016, vers midi, Ahamada « Tarzan » Faridi et Bilal « Ferdinand » Youssouf ont dérobé deux téléphones portables, un ordinateur et des documents administratifs à un couple qui se baladait à la pointe Mahabou, à Mamoudzou. L’acte est aggravé par l’utilisation d’un pistolet électrique pour menacer les deux victimes, le fait que les deux prévenus étaient cagoulés avec leurs T-shirts et qu’ils aient lié les mains du jeune homme à l’aide d’un salouva. « Tarzan », 37 ans et vivant en Bretagne dorénavant, a été condamné à un an de prison ferme, ce mardi. Son acolyte de 31 ans, qui est domicilié à Chiconi, a reçu une peine similaire. Toutefois, comme il a déjà purgé un an en détention provisoire, il ne retournera pas au centre pénitentiaire.

Le nouvel hôtel Ibis Styles situé à côté de l’aéroport a ouvert ses portes le 1er septembre

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Le nouvel hôtel Ibis Styles est situé juste à côté de l’aéroport.

Le projet était sur le feu depuis trois ans et, jeudi 1er septembre dernier, le premier hôtel Ibis Styles a ouvert ses portes aux premiers clients. De nombreux travaux restent encore à faire, mais les 82 chambres que comptent l’établissement sont d’ores et déjà disponibles. Seuls le restaurant, la piscine et les jardins sont encore en chantier pour le moment, mais William Labatut, le directeur de l’hôtel, prévoit leur achèvement dans un délais de deux mois.

Si certains esprits peut-être un peu naïfs voyaient dans ce nouvel hôtel Ibis Styles, situé à côté de l’aéroport, un bon moyen de s’héberger à moindre prix en cas de problème sur leurs vols, leurs illusions doivent être immédiatement dissipées. Les chambres 1er prix s’élèvent quand même au tarif conséquent de 170 euros. « Le prix moyen du marché de l’hôtellerie à Mayotte », explique William Labatut, le directeur du premier hôtel Ibis Styles de l’île aux parfums. « Notre hôtel dispose d’un confort qualitatif, idéal pour les professionnels souhaitant se reposer, ainsi que de plusieurs services destinés à rendre leur séjour le plus agréable possible », précise-il. Doté de 82 chambres dont quatre chambres triples, quatre chambres quadruples et de deux suites, le bâtiment est constitué d’un rez-de-chaussée et de deux étages, dont un côté avec vue sur le lagon et l’autre sur l’aéroport, agrémenté par de futurs jardins constitués d’une flore locale.

Si le directeur vise principalement le tourisme d’affaire, qui cartonne à Mayotte grâce aux nombreux déplacements des chefs d’entreprises, principalement réunionnais ou métropolitain, il est également destiné à loger les gendarmes et policiers qui viennent pour une courte période sur le territoire afin de prêter main-forte à leurs confrères. Bien sûr, William Labatut n’exclut pas que l’hôtel puisse également accueillir des touristes « plus classiques », mais il effectue un constat plutôt abrupt en affirmant que le tourisme d’agrément n’existe pratiquement pas à Mayotte à de rares exceptions près, notamment à cause de l’insécurité qui sévit sur l’île, mais également en raison du prix trop élevé du billet d’avion.

Le restaurant et la piscine bientôt opérationnels

La piscine de l’hôtel sera ouverte d’ici la fin du mois de septembre, dans un premier temps uniquement pour les clients de l’hôtel. « Je réfléchis à une ouverture aux non-clients, mais cela est un peu compliqué sur le plan administratif et je ne suis pas sûr que mes clients apprécient la présence d’un grand nombre d’enfants au sein d’un lieu destiné principalement au repos », avoue-t-il. La possibilité n’est toutefois pas exclue étant donné la rareté de cet équipement sur le territoire. Une petite salle de sport est elle aussi en cours de finition. Quant au restaurant, il ne sera pas ouvert avant deux mois et il possèdera une salle de conférence à l’étage supérieur. « Je proposerai du snack à toute heure, des menus standards le midi et d’autres plus « raffinés » le soir », détaille-t-il en insistant sur le fait que le restaurant sera ouvert sept jours sur sept, un service que presque aucun établissement n’offre à sa clientèle sur Petite-Terre.

Ce nouvel hôtel Ibis Styles vient en tout cas combler un manque criant d’hébergements sur le territoire. « C’est pendant la crise Covid que l’on s’est rendu compte de la gravité du problème. Les professionnels de santé venus en renfort ont eu toutes les peines du monde à se loger et on estime qu’il manque au moins quatre à cinq hôtels pour répondre aux besoin », analyse William Labatut qui fut jadis l’ancien directeur de l’hôtel Maharadja. « C’est la première fois qu’un hôtel de chaîne vient s’installer à Mayotte et c’est une façon pour le groupe Accor de « tâter le terrain » pour voir si la formule fonctionne dans le 101ème département », conclut-il.

Un air de déjà vu dans le canton de Sada-Chirongui

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Branle-le bas de combat dans les états-majors des forces politiques présentes dans le canton de Sada-Chirongui. Il y a quelques semaines, à la suite d’une contestation devant les tribunaux, le scrutin départemental des 20 et 27 juin 2021 qui avait vu la victoire du binôme Mansour Kamardine-Tahamida Ibrahim a été annulé. Une nouvelle élection regroupant quatre ex-candidats sur les six présentés se tiendra le 25 septembre.

deja-vu-canton-sada-chironguiLes voilà de nouveau prêts à battre le pavé pour aller au devant des électeurs des communes de Sada et Chirongui pour tenter de les convaincre de leur accorder leurs suffrages dans trois semaines. En effet, un arrêté préfectoral en date du 30 août fixe la tenue d’un nouveau scrutin départemental pour les 25 septembre et 2 octobre. Le décor étant ainsi planté, on reprend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait ! Du côté du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM), un léger changement est à noter : Mariam Saïd Kalame forme un binôme sans Assani Abdou (porteur de la plainte au tribunal administratif ayant fini par aboutir sur l’annulation du scrutin des 20 et 27 juin 2021). En effet, ce dernier a été remplacé par Soula Saïd-Souffou, celui-là même qui avait sérieusement écorné le leadership de Mansour Kamardine dans son fief de Sada lors des législatives de cette année. Au premier tour, il y avait recueilli 39.4% des voix contre 33.8% pour le député finalement réélu. Outre ce premier duo, la préfecture de Mayotte annonce donc que deux autres vont s’affronter au cours de cette départementale partielle : les ex-vainqueurs Tahamida Ibrahim-Mansour Kamardine et un binôme composé de Rahamatou Younoussa Bamana et Salim Boina Mzé.

Chez les Républicains, il faut sauver le soldat Mansour

Le scrutin s’annonce très difficile pour les trois camps en présence. Chaque voix va compter et chaque état-major politique va s’investir au mieux pour l’emporter et à défaut, jouer le trouble-fête. L’enjeu est de taille ! Tout d’abord, pour le camp des Républicains (LR), qui va devoir démontrer sa prédominance « réelle » dans l’électorat de ce canton, et plus particulièrement dans la ville de Sada, fief historique de Mansour Kamardine, leader charismatique du mouvement. Il y a deux raisons majeures à cela, il faut d’abord démontrer au public mahorais que les anomalies admises par la justice dans certains bureaux de vote à Chirongui (le Conseil d’État avait estimé que 56 suffrages étaient irréguliers, soit un nombre supérieur à l’écart entre les deux binômes en têtes (38 voix)) ne sont que des éléments fortuits qui n’entament en rien l’assise des LR dans le canton de Sada-Chirongui. Ensuite, que la percée de Soula Saïd-Souffou à Sada ne reflétait qu’une situation particulière à un moment donné et n’illustre pas concrètement un phénomène d’érosion du leadership du député-conseiller départemental dans l’opinion publique de cette localité.

Un retour aux urnes bienvenu pour les perdants de 2021

deja-vu-canton-sada-chironguiL’équation n’est pas simple non plus dans le camp de Mariam Saïd Kalame. En toute logique, il devrait plutôt se réjouir de ce retour aux urnes, qui devrait lui permettre de démontrer que sa victoire lui a été « volée » en 2021. Outre la nécessité de remobiliser les troupes, il ne perd de vue une tradition mahoraise consistant à débouter tout candidat contestant des résultats électoraux par la voix des tribunaux. L’on se rappelle en effet la réaction extrêmement prudente de Mariam Saïd Kalame après l’annonce de l’annulation des élections par le Conseil d’État, il y a un peu plus d’un mois : « Mon souhait dans cette affaire n’a jamais été de faire retourner les électeurs dans les bureaux de vote par pure envie de contester les résultats d’une élection perdue ou la victoire des autres, mais seulement de démonter que cette victoire nous a bel et bien été volée et qu’à mes yeux comme ceux de mon équipe, ce point est aujourd’hui incontestable. » On ne saurait lui reprocher une telle prudence car quel qu’il soit, le résultat du second tour au soir du 2 octobre prochain constituera une jurisprudence dans le concert politique de ce territoire.

Enfin, pour le camp de Rahamatou Younoussa Bamana et Salim Boina Mzé, qui ne manquera pas d’être courtisé par leurs adversaires, il lui est indispensable de réaliser un score identique si ce n’est supérieur à ce qu’il avait réalisé au soir du 20 juin 2021 (14.1%) pour être en état de jouer à l’arbitre du changement. C’est donc le grand suspens pour chacun des trois camps en présence. Verdict après la fermeture des bureaux de vote les 25 septembre et 2 octobre.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes