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Des manuels pour atteindre « 100 % de lecteurs en CP »

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Mohamadi Chabhouli, enseignant en classe de CP à Sada, initie ses élèves à la méthode Néo. Le rectorat de Mayotte espère améliorer l’apprentissage de la lecture sur toute l’île grâce à ce nouveau dispositif.

Le rectorat de Mayotte a choisi de déployer la « méthode Néo », qui vise à faciliter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture dans toutes les classes de CP. Pour la mettre en place, les 600 enseignants seront formés au fil de l’année. L’ambition : que tous les élèves soient capables de lire et écrire avant le passage en CE1.

« Le petit bonhomme va voir le meunier et il lui dit : donne-moi de la farine, je la donnerai au boulanger pour avoir du pain, parce que j’ai très faim. » Ce mercredi matin, Mohamadi Chabhouli, enseignant en classe de CP à Sada, raconte une histoire à ses quatorze élèves, âgés de 5 à 7 ans. Avant de les interroger, pour savoir ce qu’ils en ont retenu. « Qui peut me dire ce que demande le petit bonhomme ? », lance-t-il à la classe. Les doigts se lèvent, les enfants complètent. « Ces récits font partie de la méthode Néo, qui facilite l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Cela permet aux enfants d’apprendre une histoire et du vocabulaire. Ce matin, ils ont appris les mots meunier, moulin, etc », détaille Dominique Pince-Salem, inspectrice en maternelle et en maîtrise des langues pour le département de Mayotte.

Deux manuels pour accompagner les enseignants

Ce 5 octobre, l’inspectrice et deux des autrices de cette méthode d’apprentissage venaient rendre visite aux écoliers de l’école maternelle et des écoles élémentaires Sada 2 et 4. Dans le cadre du plan « Dire, lire et écrire », dont l’objectif est d’atteindre « 100 % de lecteurs en CP », le rectorat a en effet déployé « la méthode Néo », à l’échelle de tout le territoire. « L’idée est d’accompagner les enseignants pour l’enseignement de la lecture grâce à deux manuels », précise Isabelle Goubier, co-autrice de ces livres. Le premier se concentre sur le code : les lettres et les syllabes. Le second permet de travailler la compréhension. « En 2016, des chercheurs ont permis d’identifier la spécificité de cet apprentissage : il doit passer par un décodage précis des sons et des syllabes avec une entrée graphique par les lettres », souligne Dominique Pince-Salem.

Cinq ans ont été nécessaires pour mettre au point ces manuels. « Pour que les enfants se repèrent très vite, nous avons choisi un mode d’apprentissage très répétitif. L’idée est également qu’ils soient toujours capables de lire les lettres et qu’ils ne se retrouvent jamais en échec. Le tout, sans aucune illustration, pour ne pas attirer leur attention », poursuit Isabelle Goubier. Celle qui est aussi inspectrice de l’Éducation nationale à Paris a fait le déplacement avec sa co-autrice, Catherine Dorion, pour voir comment était déployé le dispositif.

« Même ceux qui ne sont jamais allés à l’école sont déjà capables d’écrire une suite de lettres »

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Isabelle Goubier et Catherine Dorion ont inventé la méthode Néo qui favorise l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Dans la classe de Mohamadi Chabhouli, les élèves s’attèlent désormais à dessiner ce qu’ils ont compris de l’histoire du petit bonhomme. « Ils ont chacun un cahier avec des exercices de phonologie, de reconnaissance de lettres, etc », indique l’autrice. Et les élèves se prêtent au jeu. « Ils ont tous très envie d’apprendre à lire et à écrire. Ils veulent participer pour montrer aux autres leurs progrès », assure le professeur, qui apprécie le lancement de ce dispositif. Les enseignants bénéficient en effet de fichiers audio en plus des manuels et peuvent ainsi faire écouter toutes les histoires à leurs élèves. « Après seulement une semaine, la progression est très satisfaisante. Même ceux qui ne sont jamais allés à l’école sont déjà capables d’écrire une suite de lettres », continue celui qui va lui-même bénéficier d’une formation pour accompagner au mieux les enfants.

Au total, 600 enseignants de CP seront formés trois fois dans l’année, par l’inspectrice de la maîtrise des langues du département. « L’expérimentation durera trois ans », précise Dominique Pince-Salem. « Jusque-là, il y avait peu de cohérence dans l’apprentissage de la lecture. Chacun utilisait la méthode qu’il souhaitait. Et nous avons une vraie problématique à Mayotte puisque nous avons les résultats les plus faibles de France. » Au total, 120.000 euros ont été déboursés par le rectorat pour mettre en place ce dispositif, ce qui correspond à environ 7.000 élèves. Pour autant, Mayotte compte 10.200 enfants en classe de CP. « Nous aimerions que les municipalités prennent le relais pour distribuer des manuels et cahiers aux classes qui en manquent », insiste l’inspectrice.

Coopération franco-comorienne : l’État continuera à verser des crédits aux Comores

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La députée Estelle Youssouffa a fustigé l’aide apportée aux Comores alors que le conflit politique entre l’Union et la France n’est toujours pas réglé.

Lors d’une séance en commission des affaires étrangères, ce mardi, la députée Estelle Youssouffa a demandé au gouvernement français plus de fermeté et d’activisme en faveur de Mayotte française et interroge sur l’utilité de l’aide bilatérale au développement accordée à l’Union des Comores. La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a opposé un refus catégorique à la suppression de ces subsides appeléd à croître au cours des prochaines années.

Mardi soir, la députée de la première circonscription de Mayotte a relayé l’échange qu’elle a eu, en commission, avec Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Comme entrée en matière, Estelle Youssoufa a applaudi une hausse significative du budget du Quai d’Orsay et en a profité pour émettre le vœu que ces moyens supplémentaires puissent se traduire vers plus d’activisme de la part de ses services (ministériels) pour le département de Mayotte, notamment via une diplomatie plus agressive pour défendre sur la scène internationale le choix de notre île à rester française. Elle a rappelé que le mercredi 28 septembre, le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, avait déjà été auditionné par la commission des lois de l’Assemblée nationale sur l’immigration à Mayotte.

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« La machine démographique et la pression migratoire à l’œuvre sur Mayotte déstabilise profondément notre département », estime la députée.

Et, que selon elle, au-delà des chiffres officiellement connus sur la natalité dans l’île (plus 10.000 naissances par an dont 7.000 provenant d’immigrées clandestines comoriennes), les gouvernements successifs à Paris ne cessent de dénoncer, de déplorer et condamner le problème alors que « la machine démographique et la pression migratoire à l’œuvre sur Mayotte déstabilise profondément notre département. Violence, accaparement de terres, saturation des services publics, prolifération de trafics et de l’économie clandestine, destruction de notre écosystème ». Selon la députée, le déploiement en parallèle de ces mêmes gouvernements, depuis des décennies, d’une stratégie d’aide financière aux Comores se fait en totale abstraction de la revendication de l’Union sur notre île. Sur la même lancée, elle a fait remarquer à la ministre que « cette aide est présentée (par Paris) comme un investissement pour endiguer les flux migratoires ». Lors de son audition auprès de la commission des lois du Palais Bourbon, le ministre Jean-François Carenco a bien rappelé que 150 millions d’euros auraient, dans ce cadre, été versés à Moroni.

« Vous ne réglerez pas le problème de l’immigration illégale si vous n’agissez pas sur les causes »

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Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, répond que la réduction de l’immigration passe par « des solutions pour que les pays les moins développés, furent-ils près de nos côtes, se développent ».

Outre cette aide, et constatant la hausse constante de l’immigration clandestine en direction de Mayotte et ses conséquences connues, mais aussi des crédits alloués bilatéraux et multilatéraux, Estelle Youssouffa a interrogé Catherine Colonna sur l’aide au développement : « Quelle est la rentabilité de cette aide publique à l’État comorien ? Va-t-on continuer à dépenser l’argent du contribuable français en pure perte aux Comores ? Peut-on continuer à financer un pays qui colonise et déstabilise ouvertement le département français qu’est Mayotte ? » En réponse, la représentante du gouvernement a indiqué qu’elle avait conscience de toutes les difficultés auxquelles est confrontée Mayotte, mais que cependant, elle n’était pas favorable à une suppression de l’aide publique au développement d’un territoire dont le faible niveau de développement conduit nombre de ses habitants à émigrer. « Au contraire, il faut trouver des solutions pour que les pays les moins développés, furent-ils près de nos côtes, se développent et qu’il y ait moins d’immigrés. Vous ne réglerez pas le problème de l’immigration illégale, irrégulière si vous n’agissez pas sur les causes de cette migration », a-t-elle rétorqué à la députée de Mayotte.

La création d’opportunités économiques, accentuées sur l’île d’Anjouan en particulier – point de départ des migrants vers Mayotte – devrait permettre aux yeux de Paris de prévenir plus encore les flux migratoires vers nos frontières.

 

Une aide publique au développement qui augmente de 37%

Les crédits de l’aide publique au développement vont progresser de 37 % pour atteindre sept millions d’euros en 2025. Des augmentations sont prévues pour les crédits bilatéraux et multilatéraux dont bénéficieront notamment les Comores.

Cross : environ 450 élèves du collège de Passamaïnty au départ des cinq courses

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Parmi les cinq courses du jour (voir le classement en encadré), celle des « benjamines » affiche le plus grand nombre de participants, avec pas moins de 130 élèves sur la ligne de départ.

De 13h à 16h, environ 450 élèves ont pris part au cross du collège de Passamaïnty ce mercredi après-midi. Une course qui permet aux plus endurants de batailler dur dans l’espoir de remporter la victoire finale, mais aussi de se qualifier pour le grand rendez-vous académique du mois prochain. Retour en images sur cet évènement sportif annuel qui demande une sacrée organisation.

Le podium des cinq courses


Benjamins 1ère année :

  • Nassimdine Inlimdine (1er)
  • Abdallah Marie Nidhoimi (2ème)
  • Ahamadi Soidi Mohamed (3ème)

Benjamines :

  • Adam Abdou Anlima (1ère)
  • Damir Soifihi (2ème)
  • Said Halima (3ème)

Benjamins 2ème année :

  • Soulaimana Ikram (1er)
  • Saindou Abou Mohamed (2ème)
  • Madi Boubou Yasser (3ème)

Minime filles/cadettes :

  • Issouf Mcolo Yousroi (1ère)
  • Soulaimana Anzidjati (2ème)
  • Ahmed Nouzoula (3ème)

Minimes garçons/cadets :

  • Abdallah Ousseini Mououmine (1er)
  • Salime Issouf (2ème)
  • Ali Ahamada Dayane (3ème)

Le sénateur Thani et les commissaires aux lois reçus par le ministre de l’Intérieur

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Ce 4 octobre, le sénateur Thani Mohamed Soilihi et ses collègues commissaires aux lois du Sénat ont été reçus Place Beauvau pour une réunion de travail sur les textes à venir qui seront portés par le ministre de l’Intérieur, notamment les prochaines lois d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur – LOPMI – et asile immigration. L’occasion pour le parlementaire mahorais de revenir – en présence également de Caroline Cayeux, la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de Jean-François Carenco, le ministre délégué aux Outre-mer – sur la situation d’extrême violence traversée actuellement par le 101ème département.

Il a ainsi demandé aux membres du gouvernement de fournir aux membres de la Commission des lois de plus amples précisions sur les projets gouvernementaux de centre éducatif fermé et d’encadrement des mineurs par des militaires et d’indiquer à la CDL quelles mesures seront prises au quotidien dans l’attente de la concrétisation de ces projets.

Inauguration du marché de M’Tsangamouji

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Saı̈d Maanrifa Ibrahima, président de la communauté de communes du Centre-Ouest et maire de la M’Tsangamouji, vous convie à la cérémonie d’inauguration le vendredi 7 octobre à partir de 8h30 du marché de sa commune. Sous maîtrise d’ouvrage de la 3CO depuis 2019, l’équipement est voulu comme un espace de rencontre entre les producteurs locaux et le public en quête de produits respectant les conditions d’hygiène et de sécurité́ sanitaires.

Avec le concours financier de l’État, du Département et de l’intercommunalité, ce marché vise à favoriser le développement agricole et rural de toute la zone Nord-Ouest de Mayotte. Une belle réalisation architecturale qui sera dévoilée en présence des officiels.

Ouverture de la première salle de sport à Acoua

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Ce samedi 8 octobre à 10h se déroule l’ouverture de la première salle de sport « Espoir Club » à Acoua. Un projet réfléchi et mis en place par deux jeunes de la commune. Passionnés par le sport et le bien-être, ils veulent pouvoir donner la chance à d’autres de prendre soin de leur santé au plus près de chez eux. À l’ordre du jour : une présentation et une démonstration du fonctionnement des différents équipements, ainsi que des échanges avec les invités. Confirmez votre présence par email à boinalifarda976@hotmail.com.

Sécurité routière : journée de sensibilisation et de prévention des risques à Tsingoni

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Dans le cadre des actions du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), de la politique de la ville et cohésion sociale et de la police municipale, la mairie de Tsingoni organise ce mercredi 5 octobre de 9h à 15h, la journée de sensibilisation et de prévention des risques « À la rencontre des acteurs » à la MJC de Combani.

Cette journée a pour objectif de fédérer les acteurs locaux de la prévention sur une thématique commune. Au programme de ce rendez-vous ouvert à tous : préventions des addictions et des conduites à risque sur la voie publique, atelier d’initiation des gestes de premier secours, simulateurs deux roues, lunettes de simulation d’alcoolémie, pratique de vélo en toute sécurité, code de la route…

Sept ânes pour collecter les déchets de la Vigie en Petite-Terre

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Hugues Cressent de la communauté de communes de Petite-Terre l’assure : « La contrainte animale et les conditions de travail des âniers seront respectées. » (Photomontage)

La communauté de communes de Petite-Terre planche sur un projet pour le moins insolite : collecter les déchets déversés dans le quartier de la Vigie par traction asine. Un système alternatif temporaire en attendant la réalisation d’une voirie digne de ce nom, dont les travaux doivent débuter au premier semestre 2023, pour permettre aux véhicules du Sidevam de se rendre sur le site. L’objectif est de lancer la phase test d’ici un an.

Dans le quartier de la Vigie, à Pamandzi, la gestion et le ramassage des déchets se résument à un long chemin de croix… Faute de route accessible pour les camions du Sidevam 976, le syndicat ne peut assurer sa mission première sur cette zone de Petite-Terre. Alors en attendant l’opérationnalité de la première voie carrossable d’ici 2025, qui rentre dans le cadre du nouveau programme national de renouvellement urbain, l’intercommunalité lance un projet de collecte par traction asine, « à raison de deux fois par semaine », précise Hugues Cressent, le responsable de la gestion urbaine de proximité et de l’habitat.

Pour ce faire, la collectivité finalise sa réponse à l’appel à projets de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt pour la partie investissement, avant d’engager les frais. « L’étude de faisabilité a été validée ! » Au cours des prochains mois, « nous allons acquérir sept ânes et les acclimater, mettre en place un enclos sur Moya, à proximité de la maison des gardiens, et former le personnel en charge du suivi ».

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Les associations environnementales Nayma et Oulanga Na Nyamba se rendent régulièrement sur site pour des interventions ponctuelles.

Des animaux importés de métropole

Concernant la provenance de ces équidés, il est encore trop tôt pour le dire. Seule certitude : les pays limitrophes, tels que l’Union des Comores, Madagascar ou encore la Tanzanie, sont d’ores et déjà hors course. « Comme ils ne sont pas membres de l’Union européenne, les animaux ne respecteraient pas certaines normes en vigueur », indique Hugues Cressent. Et à La Réunion, l’absence de fournisseurs dignes de ce nom s’avère préjudiciable, alors que « nous avons cherché à valoriser une échelle géographique très fine ». Le choix définitif risque donc de se porter naturellement sur la métropole.

Une collecte en âne bâté et une autre en âne attelé

Évalué à 300.000 euros dans un premier temps, le budget annuel de fonctionnement comprend un encadrant et six agents dédiés pour l’entretien des ânes et du site. Sachant que la communauté de communes compte attribuer pour une durée de quatre ans la collecte à un prestataire externe. L’objectif de ce dernier : évacuer 457 tonnes par an. Mais attention, cette tâche ne s’annonce pas des plus simples dans la mesure où l’intercommunalité prévoit deux types de ramassage : l’une avec des bannettes pour assurer le tri sélectif (ordures ménagères résiduelles, papiers cartons, emballages plastiques et aluminium, et biodéchets) et l’autre avec une remorque.

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Le quartier de la Vigie s’étend sur 158 hectares et ne comporte ni voies d’accès ni réseaux divers (eaux de pluie, assainissement, Internet, etc.).

Une phase test doit normalement se dérouler à compter du dernier trimestre 2023. D’ici là, la collectivité aspire à sensibiliser les quelque 9.000 habitants du quartier à l’environnement pour éviter que les déchets ne s’accumulent dans les ravines, puis dans le lagon, en leur mettant des sacs poubelles à disposition. « C’est ambitieux, mais nous souhaitons l’être », insiste Hugues Cressent. Assurément, le chantier s’annonce titanesque aussi bien pour les âniers que pour les futures coqueluches de la collecte, qui seront par la suite – peut-être – affectées à une tout autre mission : les balades écotouristiques du côté du lac Dziani…

Tribunal : « ça fait deux fois que vous achetez un bateau à 2.000 euros »

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Un pilote de kwassa de 20 ans a été envoyé pour un an à Majicavo, ce mardi 4 octobre. En l’espace de quelques mois, il a été appréhendé par deux fois en tentant de faire la traversée depuis Anjouan. Le procureur de la République, Yann Le Bris, pousse pour que dorénavant une peine ferme soit prononcée dès la première interpellation.

Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, le reconnaît : « C’est un dossier des plus classiques. » Le 7 avril 2022, un kwassa est arrêté près de la plage des Badamiers, à Labattoir. À son bord, six hommes, une femme et deux enfants tentaient de rejoindre le rivage. Tous ont désigné le passeur comorien de 20 ans comme celui qui les a emmenés depuis Anjouan. Le bateau a été immédiatement saisi. Relâché en attente de sa convocation devant le tribunal correctionnel, le prévenu n’avait jamais été pris avant et pensait se faire oublier en repartant aux Comores. Sauf que cinq mois plus tard, rebelote, il est pris sur un nouveau kwassa. Cette fois-ci, il est présenté en CRPC (Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité). La sanction est cette fois immédiate, il prend neuf mois de prison ferme. Ce mardi matin, c’est à l’occasion du premier fait qu’il est jugé. Non récidiviste, il n’avait jamais été condamné avant le mois d’avril. « C’est un réitérant, mais pas un récidiviste », admet le procureur de la République, Yann Le Bris.

« Il y a des enfants qui savaient nager »

Le Parquet considère que le prévenu « n’est pas un simple pilote payé 300 euros ». « Ça fait deux fois que vous achetez un bateau à 2.000 euros », relève-t-il en insistant sur un achat rentabilisé avec un ou deux voyages (le prix de la traversée est de 300 à 400 euros par passager). Il questionne : « Est-ce qu’il ne faut pas un premier choc carcéral pour les pilotes de kwassas ? » En effet, à Majicavo depuis août, le passeur exprime des regrets et explique « ne pas vouloir rester en prison ». Sept à huit mois en plus de sa peine actuelle sont requis.

Son avocate, maître Aurore Baudry, souligne « qu’il n’y a aucun élément pour démontrer son importance ». Elle demande de prendre en considération le fait qu’il était encore primo-délinquant en avril et réclame comme sanction, six mois de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel a opté pour une peine d’un an d’emprisonnement et une interdiction du territoire français (ITF) ayant été prononcée en août, il sera expulsé dès sa sortie de prison. Chantal Combeau ajoute que la légèreté des réponses du prévenu n’a pas joué en sa faveur. « Vous ne savez pas que quand on tombe dans l’eau, on se noie ? », a-t-elle demandé par exemple de façon rhétorique. « Il y a des enfants dans le bateau qui savaient nager », a répondu le passeur, du tac au tac.

Rattrapé par une affaire de séquestration six ans après

Travaillant comme magasinier dans une entreprise de Nîmes (Gard), un Mahorais était jugé, ce mardi, pour une affaire datant du 8 juillet 2016. Ce jour-là, avec sept autres personnes, ils ont enlevé et séquestré un homme dans le banga du prévenu à Trévani. La raison ? Deux jours avant, l’un des membres de la bande a agressé au couteau le cousin de la victime et son nom est arrivé aux oreilles des gendarmes. Les représailles particulièrement violentes du 8 juillet impliquaient des brûlures de cigarettes sur la peau, des coups de pied et de poing alors que la victime était attachée et masquée par un sac mis sur la tête. « Mon client nie les faits. Il était simplement présent », plaide maître Érick Hesler. « On sait qui a frappé en premier et on connaît celui qui a fait les brûlures de cigarettes et mis le sac. Puis la victime étant masquée, elle n’a pas su dire qui a donné les coups », ajoute-il. Les autres prévenus ayant confirmé « que tout le monde a donné des coups », les juges ont condamné le jeune homme à un an de prison ferme, confirmant la peine en première instance. Au vu de l’insertion et d’absence de casier judiciaire de celui-ci, il pourrait être détenu à domicile avec un bracelet électronique.

La Chambre des métiers, une institution en pleine tourmente

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Mais que se passe-t-il exactement au sein de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) ? Depuis quelques semaines, des élus de l’opposition au sein de cet outil consulaire laissent fuiter des informations faisant état de mauvaise gestion, de pratiques contraires aux règlements et bien d’autres choses encore. La survie de la CMA ne dépendrait plus que d’une décision du préfet de Mayotte, Thierry Suquet.

La cocotte bout depuis un moment, et de confidences d’alcôves en affirmations plus ou moins prouvées, la situation atteignant son paroxysme a fini par délier les langues. Surtout depuis la tenue de la dernière assemblée générale, jeudi 29 septembre, dans les locaux de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou. À l’ordre du jour figurait l’examen d’un audit sur l’état des finances de la maison qui enregistrerait un déficit abyssal. Une source bien informée ayant requis l’anonymat explique que le fonctionnement optimal de la CMA nécessite un budget annuel de 1.3 million d’euros, le tout devant provenir de dotations de l’État (et non du Département) depuis la départementalisation de Mayotte. En d’autres termes, les trois chambres consulaires du territoire sont statutairement contrôlées par le ministère de l’Économie et des Finances. La même source confie que l’équipe dirigeante actuelle* semble ignorer cela et compterait sur une souhaitable mise sous perfusion financière par le conseil départemental pour gommer de supposés « libertés avec l’argent du contribuable ».

À la base de cette très grave accusation, des différences fondamentales dans le fonctionnement de cette institution, d’une équipe à une autre, dans une méconnaissance totale de certains rouages administratifs. Pour pallier son insuffisance de deniers, les équipes précédentes avaient recours à des aides de la collectivité mahoraise pour financer certaines manifestations ciblées de portée locale ou régionale telles que les foires et autres forums. L’organisation de telles opérations donnaient lieu préalablement à la signature de conventions de financement entre la CMA et l’entité publique sollicitée pour les financer. C’est ainsi que la majorité actuelle aux commandes de l’institution serait en attente du versement par le conseil départemental d’une aide de 96.000 euros au titre du dernier forum des métiers organisé par la présidence sortante.

Mais ce n’est pas tout, une autre accusation grave est portée à l’actif des dirigeants actuels de la CMA : une enveloppe de 400.000 euros allouée par l’Europe pour l’organisation d’une manifestation de couture de mode aurait disparue des radars comptables. Les multiples questions de l’opposition sur la trajectoire prise par cet argent demeureraient toujours sans réponses. Sauf que dans ces circonstances, les services de Bruxelles demanderaient le remboursement de la somme versée. Dans la même veine, des locaux auraient également été loués à grands frais chez un particulier dans le quartier des Hauts-vallons pour y installer le Centre de Formation de Apprentis (CFA) alors même que celui-ci n’a pas encore d’existence réelle.

Des anomalies en cascade et des arrêtés préfectoraux non respectés

Par ailleurs, malgré un déficit record devenu secret de polichinelle, certains membres de la majorité voyageraient allégrement aux frais de la princesse entre Paris et Mayotte sans nécessité véritable, alors que d’autres élus sont contraints de payer de leurs poches leurs déplacements pour certaines manifestations organisées en métropole. Et cerise sur le gâteau, une autre source bien informée ayant elle aussi requise l’anonymat affirme une autre énormité, les dirigeants de la CMA auraient « soudoyé » une élue de l’opposition, jeudi dernier, Halima Andjilani, pour atteindre le quorum nécessaire à la tenue de la dernière AG, avec la promesse d’une participation à la foire nationale des métiers qui se déroule actuellement à Paris. « Avec quel argent comptent-ils satisfaire une telle promesse ? Certainement pas celui de la Chambre des métiers ! Et s’il s’avère qu’ils l’ont dupé pour obtenir sa voix, je ne donne pas cher de leur peau, des informations croustillantes seront étalées sur la place publique très prochainement », lance la même source.

Autant dire que ça sent vraiment le roussi dans une Chambre des métiers de Mayotte qui vient de voir son directeur général des services, Jean-Denis Larroze, faire valoir ses droits à la retraite. Rien de plus normal de nommer quelqu’un à sa place, mais les statuts de cette institution ayant été modifiés après la départementalisation de Mayotte, c’est à l’assemblée des chambres des métiers et de l’artisanat de France qu’il revient de patronner ce recrutement, ce qui n’a pas été fait. Une autre voix, non anonyme cette fois, se fait entendre à grand fracas, celle d’Abdillah Batrolo, un autre élu de l’opposition actuelle au sein de la CMA. Dans les colonnes d’un de nos confrères de la place, il dénonce l’usage abusif du véhicule de fonction de présidente (une Peugeot), Radhia Oumari, qui serait conduite depuis plusieurs mois par une personne étrangère à l’institution au motif officiellement annoncé d’une réparation technique, sans bon de commande, alors même que celle-ci aurait été entièrement révisée au terme de la mandature de son prédécesseur. La police d’assurance du véhicule serait, en plus, arrivée à son terme le 13 septembre dernier. Toujours est-il que la présidente n’aurait jamais jugé bon de réclamer la voiture en question, préférant un autre véhicule de substitution.

Plusieurs élus de la CMA s’étonnent du manque de réactivité de la part de l’autorité de tutelle face à la cascade d’anomalies ainsi mise à jour, et ce à partir même de l’élection de l’actuelle majorité présidée par Radhia Oumari. La survie de la CMA serait, dit-on, suspendue à une décision de la préfecture de Mayotte.

*Plusieurs élus de la majorité sollicités n’ont pas souhaité s’exprimer.

Le ministère des Finances veut la tête du trésorier

Un courrier émanant d’une mission du Contrôle général économique et financier du ministère des Finances aurait recommandé au préfet de Mayotte d’engager une procédure de suspension du trésorier de la CMA pour faute grave dans l’exercice de ses fonctions, en application des dispositions de l’article 19-IV du code de l’artisanat. Le motif de cette demande : accumulation d’irrégularités, mensonges à la mission et mauvaise volonté manifestée pour admettre les erreurs commises.

Une randonnée dans les hauts de Doujani, de Passamaïnty et de Vahibé

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Si un groupe de promeneurs a fait l’objet d’une agression dimanche dernier au Mont Bénara (voir notre article du jour), cet épisode ne dissuade pas la ville de Mamoudzou d’organiser une nouvelle randonnée ce samedi 8 octobre à partir de 7h15 au départ de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) à M’Tsapéré. Le circuit de neuf kilomètres prévoit de passer dans les hauts de Doujani, de Passamaïnty et de Vahibé. D’une durée de 3h30, l’activité est ouverte à tous. Pensez à bien vous équiper : baskets fermées ou chaussures de randonnée, casquette, de l’eau et un peu de nourriture en cas de fatigue.

La communauté de communes de Petite-Terre lauréate de l’appel à projets AVELO 2

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La communauté de communes de Petite-Terre, présidée par Saïd Omar Oili, fait partie des lauréats du second programme national AVELO 2, porté par l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

Les 192 lauréats de cet appel à projets sont issus de toutes les régions métropolitaines, mais également de Guadeloupe, de Mayotte et de La Réunion. Ils seront accompagnés techniquement par l’ADEME et le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), et bénéficieront d’un soutien financier du dispositif CEE (certificat d’économie d’énergie) et de l’ADEME.

Le programme AVELO 2 s’inscrit dans l’ambition du gouvernement de faire passer la part modale du vélo de 3% à 9% d’ici 2024, et dans un objectif de cohérence territoriale dans la continuité de la Loi d’orientation des mobilités. Les principales mesures du programme s’articulent autour de quatre axes : les aménagements cyclables, la sûreté, l’incitation financière, la culture vélo.

Une très bonne nouvelle pour l’intercommunalité, autorité organisatrice de second rang, qui souhaite devenir un « Territoire Vélo » en offrant des aménagements sécurisés, des équipements techniques, mais aussi un panel de services spécifiques au vélo, en proposant des circuits vélo qui soient accessibles à divers types de publics et de niveaux variés pour partir à la découverte du territoire, et en organisant des événements et animations vélo tout en mettant en valeur son patrimoine (historique, architectural, culturel et naturel…).

En sus de son projet vélo, la communauté de communes de Petite-Terre, en partenariat avec le conseil départemental de Mayotte, travaille à la création d’une chaîne complète qui assure la complémentarité des offres de transport public sur le territoire communautaire. Avec un objectif ambitieux : le bon de transport, au bon endroit, au bon moment, à un prix acceptable par les voyageurs et à un coût soutenable par la collectivité.

Santé : un atelier conférence sur le coaching professionnel et personnel

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Ce lundi 3 octobre, le groupement d’intérêt public CARIF OREF Cité des métiers a accueilli Famille Tricoire, coach professionnelle spécialisée dans la qualité de vie (RNS COACHING) et fondatrice de la « Maison du second souffle » à Paris.

La Mahoraise développe des facultés entrepreneuriales qui lui permettent de répondre aux demandes des entreprises et des particuliers en matière d’accompagnement. Elle a animé un atelier conférence sur le coaching professionnel et personnel en faveur des agents du conseil départemental, en présence de la présidente de l’association mahoraise pour la lutte contre le cancer (AMALCA), Nadjlat Attoumani.

L’objectif de cette rencontre était de conseiller les agents sur la manière de vivre pleinement sa vie en réalisant ses projets, tout en préservant sa santé mentale et sociale. Fatima Tricoire a elle-même tracé son parcours professionnel en dépit d’une maladie rare et invalidante, qui l’a obligée à interrompre sa vie professionnelle pour une convalescence de 14 mois. Néanmoins, cette épreuve ne l’a pas découragée de reprendre ses études, et elle a obtenu un diplôme de coach/consultant en développement professionnel et personnel. Pour elle, « surmonter une maladie est avant tout un combat psychologique, doublé d’une persévérance et d’un soutien familial ».

Journée mondiale de l’architecture et de l’habitat

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Chaque année depuis 1985, la journée mondiale de l’architecture et de l’habitat amène à la réflexion à l’attention des professionnels et du public sur les problématiques de développement concernant nos villes et l’habitat humain en général. Mayotte connaît une expansion rapide et non planifiée des villes, qui entraîne l’augmentation du nombre de personnes pauvres et vulnérables qui vivent dans des conditions précaires, dans des espaces de vie inadéquats, sans bénéficier d’un accès aux services de base, comme l’eau, l’assainissement, l’électricité et les soins de santé.

Depuis trois ans le Département travaille sur le schéma d’aménagement régional (SAR) en partenariat avec plusieurs organismes public et privée. Des études sont en cours pour sa mise en place du SAR afin de préparer Mayotte de demain. Près de 25.000 logements sont prévues pour garantir la dignité et l’accès à des logements abordables et convenables.

La ville d’Acoua signe son contrat local de santé

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Afin d’améliorer la santé de la population et fédérer les acteurs, la ville d’Acoua a signé son contrat local de santé aux côtés de l’agence régionale de santé, la préfecture et le conseil départemental. Cet outil a pour but de réduire les inégalités territoriales et sociales de santé et d’affirmer la volonté des élus, des institutions, des professionnels et des associations des territoires concernés pour agir en faveur de la santé, pour et avec les habitants.

Neuf caillassages de bus scolaires dans la zone Nord

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La trêve n’aura duré qu’une petite semaine… Alors que les chauffeurs de bus ont exercé leur droit de retrait le mardi 20 septembre pour manifester leur colère face aux attaques subies, ils ont repris le chemin de la route le lundi 26 septembre. Mais tout porte à croire qu’ils risquent à nouveau de d’exprimer leur mécontentement à la suite de neuf caillassages de véhicules en ce début de semaine à Longoni. « En raison des dégâts occasionnés, tous les services de la zone Nord (N006, N018, N031, N052, N060, N063, N064, N066 et N080) ne pourront être pleinement assurés ce lundi après-midi 3 octobre », a indiqué en fin de matinée le réseau Halo.

Secourisme : les pompiers spécialisés dans les interventions en milieu périlleux en exercice à la SMTPC

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Le dernier exercice d’évacuation d’un grutier au sein de la SMTPC remonte à 2017.

Depuis 2016, le groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) des sapeurs-pompiers porte secours dans des environnements particulièrement dangereux. À l’instar de vendredi dernier, dans une grue perchée à 22 mètres au sein de la société mahoraise de travaux publics et de construction (SMTPC) à l’occasion d’un exercice de sécurité. Focus sur cette unité spéciale.

Vendredi. 8h30. L’indication blanchâtre sur fond rouge « groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux » se fond dans le décor du parc « matériel bâtiment » la SMTPC (société mahoraise de travaux publics et de construction). À l’arrière du véhicule tout terrain, où des cordes soigneusement pliées s’entassent, une petite dizaine de sapeurs-pompiers peaufine une dernière fois son matériel. Seuls les cliquetis des mousquetons empilés sur un rail brisent tant bien que mal le silence de cathédrale ambiant.

Depuis l’autre bout, le responsable du site Kamal Combo invite d’un geste l’unité spéciale du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) à le rejoindre pour un débriefing express. L’ordre du jour : un exercice de sécurité sur une grue à tour. Perché à 22 mètres de hauteur, l’ouvrier polyvalent Abdou Assane M’Gazidja simule un malaise.

Entre 45 minutes et 1h30 de préparation

Ni une ni deux, toute la bande se met en branle-bas de combat ! Les sergents Abdou Moussa et Harithi ainsi que le caporal Dhoul s’empressent d’escalader les escaliers pour prêter main-forte pendant que les sergents Idalhabib, Soulaiman et Oumar installent le dispositif au sol. « La durée de préparation dépend du niveau de difficulté », confie le conseiller technique au GRIMP depuis 2016, reconnaissable à son casque blanc. « Au minimum, il faut compter 45 minutes, mais cela peut monter jusqu’à 1h30. »

Une mise en pratique indispensable sachant que leur dernière mission officielle remonte au 1er août à Mliha plage, sur la commune de M’Tsangamouji, pour une assistance kwassa. « Mais nous n’avions pas pu manœuvrer à cause de l’accessibilité ce jour-là ! Nous avions dû appeler l’hélicoptère de la gendarmerie. » Une opération délicate, aux antipodes de celles plus banales réalisées plus régulièrement au mont Choungui pour venir en aide à des randonneurs blessés ou plus spécialement en Petite-Terre pour sortir des zébus tombés dans un puit…

Donnant-donnant pour les deux parties

Pour cette fin de semaine donc, à l’instar du 6 septembre au dépôt de Total situé à Longoni, les sapeurs-pompiers s’attellent à répéter leurs gammes. Ce qui n’est pas pour déplaire à Nicolas Lefevre, le responsable QSE (qualité sécurité environnement) régional de la SMTPC, qui y voit un intérêt tout aussi important pour ses collègues. « L’idée est de faire ce type d’évacuation une fois par an et d’être en lien avec les services de secours. Nous souhaitons développer ces exercices dans d’autres configurations, avec des accès difficiles ou des espaces confinés tels qu’un blocage au fond d’un regard. »

Pas le temps de déblatérer davantage que les soldats du feu s’apprêtent à passer à l’action. « C’est bon pour la tension de corde », crie Idalhabib. Après une dernière vérification, le treuil thermique se met en route. En l’espace d’une poignée de secondes, la barquette civière se retrouve dans le vide, en compagnie de Dhoul. Au sol, Assani Bourahima, le chef d’équipe plancher, reste bouche bée : « Il est bloqué de partout ! » Hilare au moment de poser ses pieds sur la terre ferme, le grutier se montre quant à lui beaucoup plus détendu qu’une heure auparavant, impatient de découvrir les photos de ses exploits. « C’est bon, il a bien atterri ? », lui demande Harithi, à peine redescendu en rappel. Prêt à affronter une mise en situation réelle cette fois-ci.

Quand la gestion d’Air Austral provoque la colère des passagers d’un Paris-Dzaoudzi

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En voyant un nouveau retard sur le tableau de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, dimanche soir, les passagers ont cru que le cauchemar recommençait.

Les passagers du Paris-Dzaoudzi de samedi soir ont posé le pied sur Mayotte, les yeux fatigués, à 14h35, ce lundi après-midi. En effet, une panne d’aérofreins sur un des 787 de la compagnie d’Air Austral les a bloqués en métropole plus de vingt-quatre heures. Outre l’incident technique, c’est le manque de communication de la compagnie qui a provoqué des mécontentements et même des incidents pendant l’embarquement d’un autre avion vers La Réunion.

« Ce n’est pas le problème technique. Ça, on peut le comprendre. C’est davantage la gestion et la communication qui ne vont pas », raconte Matthieu Guyot. Le directeur adjoint du centre hospitalier de Mayotte fait partie des passagers du vol entre Paris et Dzaoudzi qui s’est transformé Paris-Saint-Denis-Dzaoudzi le soir suivant à cause d’une panne d’aérofreins. « La compagnie a dû retarder le vol dans un premier temps à cause d’un message de maintenance dans le cockpit », précise Emmanuelle Naoures, chargée de communication d’Air Austral. Le vol prévu au départ à 22h30, samedi soir, est d’abord repoussé à 23h. A 23h30 finalement, les passagers montent dans le boeing 787, avant d’en ressortir une heure plus tard. « La problématique tient au temps d’attente du retour des techniciens, c’est un temps assez long », confirme la chargée de communication. En effet, aucune communication n’arrive de la part de la compagnie. Ce n’est que vers 2h, que tout le monde est informé qu’il n’y aura pas de vol dans la nuit et qu’il faut revenir pour une nouvelle liaison prévue à 20h25 sur le même appareil. « Il n’y avait plus aucune disponibilité sur la plateforme d’hôtels », avance la salariée d’Air Austral pour expliquer l’absence de proposition d’hébergement. Une moitié dorme donc dans l’aérogare avec des oreillers et des couvertures sur les fauteuils, voire à même le sol. D’autres choisissent de trouver quand même un hôtel (dont le remboursement doit être effectué par la compagnie aérienne) ou de repartir dormir chez des proches ou chez eux. « On nous a dit qu’on n’aurait pas de problèmes pour rentrer avec la carte d’embarquement et avec les produits achetés au duty free. Mais la sécurité de l’aéroport n’a pas été informée, on a dû négocier », rapporte Clémentine Trimaille, une voyageuse.

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Les passagers ont dû dormir à même le sol, dans la nuit de samedi à dimanche. L’annonce tardive a empêché bon nombre d’entre eux de trouver un hôtel pour le reste de la nuit.

Blocage temporaire d’un embarquement vers La Réunion

Plus tard dans la journée, vers 18h, quand l’horaire du vol de dimanche soir affiche à nouveau un retard, la pilule est trop dure à avaler après ce long temps d’attente, surtout que l’itinéraire comprend dorénavant un passage par La Réunion. En effet, le pilote du boeing 777, qui remplace l’appareil faisant défaut, n’a pas la certification pour atterrir à Mayotte. Il faut qu’un autre pilote réalise le trajet entre Saint-Denis et Mayotte. A côté, à la porte d’embarquement voisine, les Réunionnais commencent tranquillement à monter dans leur avion. Excédés, plusieurs passagers bloquent alors cet autre vol en demandant que les Réunionnais prennent le vol prévu plus tard. « On a vu une vingtaine de policiers arrivés et personne d’Air Austral », confirme le directeur adjoint du CHM. L’intervention de la police calme le jeu, à défaut de l’attente. « L’information a été confuse. Les passagers ont reçu un message, dimanche matin, disant que le vol est annulé et qu’un autre direct Paris-Dzaoudzi était prévu », reconnaît la chargée de communication, qui réitère « les excuses pour ces désagréments ». Finalement, l’embarquement se fait en quatrième vitesse vers 22h30, les voyageurs étant pressés de mettre fin à leur calvaire.

Une indemnité de 400 euros minimum

Le vol terminé, « les naufragés » d’Air Austral ont la possibilité de porter réclamation auprès de la compagnie. Un document a été distribué à l’arrivée à La Réunion. Il est indiqué, selon les règles européennes, que dans le cas d’une annulation d’un vol intracommunautaire de plus de 1.500 kilomètres, cela entraîne le versement d’une indemnité de 400 euros. Ce que confirme Air Austral. « L’indemnité sera versée dès qu’on aura reçu la réclamation »,  prévient Emmanuelle Naoures, avant de rajouter que « tous étaient mobilisés pour trouver une solution ». Pas sûr que les passagers épuisés, dont des enfants en bas âge, partagent le même avis.

En sortie Naturalistes, un groupe de douze personnes agressées au Mont Bénara

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Ce dimanche 2 octobre, un groupe de douze randonneurs en sortie Naturalistes au Mont Bénara a été victime d’un vol au préjudice au niveau du Mont Bépilipili. Si les deux agresseurs se sont enfuis avec quelques téléphones portables et de l’argent liquide, certains promeneurs se sentent encore choqués.

Après une période d’accalmie en raison – vraisemblablement – de la présence dissuasive des gendarmes sur les chemins touristiques au cours des week-ends (voir Flash Infos du 4 septembre), les agressions repartent à la hausse en ce début d’année scolaire, et plus particulièrement ce dimanche 2 octobre. En sortie Naturalistes au Mont Bénara, un groupe de douze personnes a en effet eu la mauvaise surprise de se faire dépouiller de ses effets personnels. « C’était juste avant le Mont Bépilipili, dans un tout petit sentier étroit qui grimpe », relate l’une des douze participantes qui souhaite rester anonyme.

Lors d’une pause fraîcheur, vers 13h, la bande se fait dépasser par deux jeunes personnes, « d’une vingtaine d’années », armés chacun d’une machette et d’une pierre pour l’un d’eux. « J’ai vu direct qu’ils n’étaient pas là par hasard, ils n’allaient pas aux champs, ce n’était pas des agriculteurs », poursuit l’adhérente de l’association. Quelques minutes plus tard, les protagonistes se greffent parmi les randonneurs, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière.

« Donne ton sac ou je te tue »

C’est alors que les ennuis commencent. « Donne ton sac ou je te tue » lâche alors l’un des agresseurs sur un ton agressif. En réponse, les randonneurs du jour s’exécutent sans résister. « Ils sont repartis avec cinq ou six portables et de l’argent liquide », confie la témoin de la scène. « On n’a même pas mangé, on est redescendus immédiatement, en à peine 1h30. »

De son côté, le président des Naturalistes, Michel Charpentier, confirme la tenue de cet événement regrettable même s’il précise ne recenser qu’une seule mésaventure en excursion au cours des quinze dernières années. « C’est la faute à pas de chance ! Après, vu le nombre de sorties que l’on fait (près de 200 par an), ce n’est pas surprenant que cela tombe sur nous à un moment donné », souffle-t-il. Avant d’indiquer : « D’après ce que j’ai appris récemment, il semble que ce soit la troisième agression sur [ce] site en moins d’un mois. » Une information non confirmée par la gendarmerie, qui a enregistré des dépôts de plainte à Hajangoua pour ce vol au préjudice.

Des sorties en lien avec les gendarmes comme solution ?

Reste à connaître les conséquences pour la suite en termes d’affluence sur ce type de rendez-vous récurrent. « D’un côté, on ne veut pas céder à la panique et tomber dans la psychose parce que ce n’est pas systématique. D’un autre, on doit trouver les moyens de renforcer nos consignes de sécurité et voir avec [les forces de l’ordre] pour ne pas être inquiétés », s’interroge Michel Charpentier. Une idée à creuser d’autant plus que la gendarmerie vient de relancer son opération « Matembézi Ya Ounafassi » (sorties tranquilles), qui intègre – normalement – le mont Bénara.

Néanmoins, pas sûr que cela soit suffisant à entendre l’une des victimes du dernier week-end… « Certains qui viennent d’arriver sur l’île réfléchissent à repartir avant l’heure… Ça donne pas envie de rester, je peux le comprendre. »

Mansour Kamardine : « ça va, la vie politique est ainsi faite »

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Éléments importants de la majorité départementale, Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim ont cédé leurs sièges de conseillers départementaux, ce dimanche 2 octobre, lors de l’élection partielle. Ce revers électoral digéré, les deux ex-conseillers départementaux souhaitent « bonne chance » à leurs successeurs.

À Sada, la défaite de Mansour Kamardine, ancien maire de la commune et sans doute l’homme politique le plus connu de l’île, a été une surprise. Malgré une mobilisation importante entre les deux tours de l’élection départementale partielle (66.2% de suffrages exprimés), le Sadois et Tahamida Ibrahim n’ont pas réussi à combler leur léger retard du premier tour sur Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame (voir Flash Infos de ce lundi). « Quand on est Mahorais, quand on voit les souffrances au quotidien, quand on est investi depuis sa jeunesse, on a forcément envie de s’impliquer. Mais ça va, la vie politique est ainsi faite », constate celui qui reste tout de même député.

Alors qu’il a remporté les législatives en juin contre une coalition d’autres candidats, cette-fois-ci, l’élection était jouée d’avance selon lui, dénonçant par là une aide extérieure venue du port.  « Quand j’ai vu ce qui se passait ce week-end, j’ai compris qu’on allait perdre. On a vu des hordes de jeunes arrivés en camions pour distribuer des victuailles, mabawas et alcools. À Chirongui, les militants m’ont dit que le combat est inégal », raconte-il, avant de souhaiter quand même « bonne chance aux vainqueurs ».

« Les gens mélangent avec ce qui se passe à la mairie de Chirongui »

Au conseil départemental, même s’il n’assurait pas de vice-présidence et que la présidence a été laissée à Ben Issa Ousseni, la voix du Sada comptait, notamment dans le conflit opposant le délégataire du port au Département.  « C’est une question de vie pour les Mahorais. J’espère soit que le conseil départemental prenne la mesure de ce qui se passe, soit que le gouvernement s’attaque aux dysfonctionnements. » Même s’il restera attentif à ce qui se passe du côté de Longoni, il concède qu’il y a « trop d’enjeux pour une seule personne ».

« J’avais commencé à faire pas mal de choses », regrette également Tahamida Ibrahim, binôme de Mansour Kamardine. « Je ne sais pas, il faudrait leur demander », répond-elle, quand on la questionne sur le choix des habitants de son canton de se tourner vers le camp d’en face. Conseillère municipale de Chirongui, elle reconnaît que cette double-étiquette l’a peut-être pénalisée vu les déboires cette année de la municipalité. « J’ai l’impression que les gens mélangent avec ce qui se passe à la mairie de Chirongui », admet-elle. Toutefois, même si cette défaite est amère, celle qui est enseignante à Dembéni estime « qu’il n’y a pas mort d’homme » et compte continuer à s’investir en politique. Et l’ex-conseillère départementale a déjà prévenu. « On ne fera pas appel à la justice » pour provoquer une nouvelle élection partielle.

 

Quelles incidences sur la majorité au Département ?

En quittant le conseil départemental, Tahamida Ibrahim laisse le siège de deuxième vice-présidente en charge des finances et des affaires européennes. Alors qui pourra le combler la semaine prochaine (une nouvelle séance doit se tenir douze jours après l’élection) ? Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame ne sont pas fermés à l’idée de travailler avec la majorité, même si Ben Issa Ousseni a publiquement soutenu leurs adversaires. Interrogée dimanche soir, la candidate de Chirongui s’attendait d’ailleurs à un appel du président du conseil départemental « dans la soirée ». Comme indiqué ci-dessus, Mansour Kamardine s’est impliqué dans les affaires maritimes en prenant la présidence du conseil portuaire. Là aussi, il y a un poste à combler désormais.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes