En vue d’une incorporation et affectation en métropole, le SATPN (service administratif et technique de la police nationale) de Mayotte organise au titre de l’année 2022, un recrutement exceptionnel de policiers adjoints. L’incorporation en École de Police se fera en métropole et l’affection selon le département métropolitain de votre choix.
Les inscriptions ont débuté lundi et seront possibles jusqu’au vendredi 04 novembre. L’avis de concours et les dossiers de candidature sont disponibles sur le site de la préfecture de Mayotte et sur le site www.devenirpolicier.fr
Dans sa volonté de prévenir et d’agir contre l’illettrisme, la Ligue de l’Enseignement organise, pour une huitième édition, Soma Usomedzé : une journée d’ateliers visant à réunir bénévoles associatifs et enfants autour des enjeux de l’illettrisme. Cette année, et suite à 12h de formation, les bénévoles associatifs vous emmènent découvrir l’histoire de M’tsamboro par le prisme romanesque des capes et épées. Ce sont cent enfants venus des quatre coins de Mayotte qui s’attèleront à retrouver le trésor volé au roi Mwoilimu M’boro, roi fondateur de Mtsamboro, grâce à diverses animations imaginées par les bénévoles.
Journée officiellement prévue le 10 septembre, la Ligue de l’Enseignement a obtenu une dérogation afin de réunir le plus de bénévoles possibles et d’organiser l’événement dans des conditions optimales. Elle se déroulera donc le samedi 29 octobre à la Maison France Service d’Hamjago, à partir de 8h.
La Communauté de Communes du Sud et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui, et Kani-Kéli, ont le plaisir d’annoncer le prochain marché agricole et d’artisanat du Sud, ce samedi 29 octobre à
Majimeouni (commune de Bouéni). Dans une démarche de valorisation des producteurs et artisans du territoire, les collectivités du Sud organisent des marchés évènementiels. Ces marchés sont co-financés par la CCSud et l’ANCT et organisés de manière collaborative, avec l’intercommunalité et les communes, et grâce aux exposants du Sud. Le prochain marché se déroulera ainsi au carrefour de Majimeouni le samedi 29 octobre de 8h à 13h.
Comme à chaque marché, vous trouverez de nombreux exposants et produits locaux ; fruits, légumes, plantes, sel et épices… des produits d’artisanat ; décoration, ustensiles de cuisine, broderies… et des produits de restauration traditionnelle ; plats, jus, gâteaux, achards. Pour ce marché de fin de Ramadan, il y aura également des habits et tissus. Les exposants vous proposeront une diversité de produits pour préparer la fête de l’Aïd.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Facebook de la CCSud @ccsud.mayotte. Ou par mail en vous adressant au Service Développement des Activités Economiques à economie@ccsud.yt
L’association Hippocampe 976 participe depuis le 24 et jusqu’à ce samedi 29 octobre 2022 à la manifestation « Culture du monde 2022 » organisée par la ville d’Aurillac dans le Cantal. De de fait, afin de favoriser l’échange culturel à l’échelle nationale et de promouvoir la culture mahoraise à travers diverses animations, avec 16 jeunes de 12 à 17 ans de la commune de Kani-kéli, l’association a participé à cet évènement et présenté plusieurs activités dont un jeu d’odorat ludique, permettant aux jeunes d’explorer des senteurs bien distinctes, dont la vanille, l’ylang ylang, doua, Convava, Mdarasini, ainsi que leur utilisation, la course de pneus, qui est l’événement sportif et culturel emblématique de l’île de Mayotte, des danses traditionnelles mahoraises et des ateliers cuisines traditionnelles mahoraises.
Les villes d’Aurillac et Kani-Kéli, ainsi que la Drajes de Mayotte, ont apporté un soutien financier au projet.
Dans la continuité de l’installation du Conseil national de la refondation par le président de la République le 8 septembre à Marcoussis, et du lancement de son volet « santé » par le ministre de la Santé et de la Prévention, le 3 octobre au Mans, l’ARS Mayotte organise ce samedi, à la MJC de Combani (8h-12h), un grand débat sur l’accès aux soins à Mayotte et l’organisation territoriale de la santé.
Comment mieux répartir l’offre en santé sur le territoire ? Quels seraient les besoins prioritaires en santé identifiés au niveau du village ? de la commune ? de l’intercommunalité ? Quelles sont les difficultés rencontrées aujourd’hui dans l’accès aux soins, et quelles solutions pour y pallier ? Ces échanges, ouverts à tous, devront permettre d’identifier les difficultés rencontrées par les habitants de Mayotte, et d’imaginer collectivement des solutions concrètes permettant notamment d’améliorer la santé des Mahorais et de réduire les inégalités.
Thierry Suquet, préfet de Mayotte, Olivier Brahic, directeur général de l’Agence régionale de santé de Mayotte, Madi Moussa Velou, vice-président du conseil départemental, Ymane Alihamidi-Chanfi, directrice générale de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte et Jean-Mathieu Defour, directeur général du centre hospitalier de Mayotte (CHM).
Le Réseau Halo informe l’ensemble des usagers, que suite aux incidents survenus ces derniers jours, certains conducteurs ont déclenché leur droit de retrait à partir de ce jeudi. Des fortes perturbations seront à prévoir, plus particulièrement dans la zone Cadéma (Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou). Le délégataire du Département prévient « qu’il nous tiendra informés dès la reprise du service ».
Avant les vacances de la Toussaint, de nombreux droits de retrait ont déjà eu lieu à cause de la recrudescence des dégradations et d’agressions dans la zone nord de Mayotte.
L’association Amalca, dont la coordinatrice est Faouzati Moussa et la présidente Nadjlat Attoumani, possède depuis cette année un local dans le quariter M’Gombani, à Mamoudzou.
Le mois dédié à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein touche à sa fin. Ce dimanche, l’événement Run to live, une marche de cinq kilomètres entre le Jumbo Score de Majicavo et la place de la République à Mamoudzou, clôt les événements organisés par Amalca (Association mahoraise pour la lutte contre le cancer). Bilan d’Octobre rose avec sa présidente, Nadjlat Attoumani.
Flash Infos : Vous sortez d’un gros mois d’activités. Quel bilan pouvez-vous déjà en tirer ?
Nadjlat Attoumani : On avait décidé d’organiser des événements avec l’Asca (association de soignants contre le cancer). Il y en a eu six en tout dont une conférence, un madjilisssi, une vente de charité et la Semaine rose au centre hospitalier de Mayotte. Ça s’est bien passé. Cette année, on a choisi de faire de la sensibilisation à travers des manifestations culturelles. La conférence a très bien marché, il y avait beaucoup de personnes présentes, des questions de qualité. Le madjilissi a moins marché, malgré l’aide du conseil cadial. On voulait s’adresser aux hommes (N.D.L.R. 20% des cancers du sein concernent des hommes) et malheureusement, ils n’étaient pas nombreux ce jour-là.
F.I. : Ce dimanche, c’est la Run to live*. Depuis quand c’est complet ?
N.A. : On est arrivé à 1.000 ce jeudi. L’an dernier, en organisant la marche pour la première fois à Mamoudzou avec le Racing club, on était arrivés à 400. Il y avait beaucoup de frustrés, donc on a décidé de monter la jauge cette année en l’organisant avec la mairie de Mamoudzou. On ne savait pas trop à quoi s’attendre. En multipliant les points de vente sur toute l’île, il n’y avait pas beaucoup d’inscriptions. Mais quand on a tout rapatrié sur Mamoudzou, il y a eu un vrai engouement.
Les gens n’arrêtent pas d’appeler. On s’excuse de ne pas proposer plus de places, mais il faut du monde derrière. Avec les clubs locaux, on a une centaine de bénévoles, c’est le minimum.
F.I. : Quel est votre sentiment à l’approche de la fin d’Octobre rose ?
N.A. : On est très satisfaits. On est arrivés à faire passer notre message, à savoir qu’il faut se faire dépister. Il y a eu plus d’affluence dans les centres de l’association Rédéca. C’est bien, on veut que ça bouge, qu’il y ait une prise de conscience de la part de la population.
F.I. : Quelles sont les conséquences de ce mois pour l’association ?
N.A. : Il faut savoir que depuis 2019, on était des bénévoles. On faisait tout nous-mêmes. Puis des partenaires nous ont rejoints, on a pu avoir des subventions pour recruter, avoir un véhicule et trouver un local à M’Gombani. Ça nous permet de mettre en place des activités en lien avec l’objectif de l’association, à savoir l’accompagnement des familles.
F.I. : Et en termes d’adhésions ?
N.A. : Il y en a beaucoup, à chaque fois qu’on fait une action. Lors de la conférence par exemple, il y en a eu une trentaine. C’est bien, ce n’est pas négligeable financièrement (l’adhésion coûte dix euros). Mais après l’adhésion, très peu de gens s’impliquent. C’est souvent les mêmes qui participent aux événements et ce sont souvent des personnes qui sont concernées personnellement par la maladie.
Association mahoraise pour la lutte contre le cancer, les Vitrines de M’Gombani, bâtiment L21, rue Ali Ali Boto, à Mamoudzou. Contact : 06 39 72 07 20, page Facebook Amalca ou amalca976@gmail.com
*Run to live, dimanche 30 octobre, départ à 8h30 du Jumbo Score de Majicavo. Trois navettes amèneront les participants de Mamoudzou à Majicavo.
Tout au long de cette Semaine de l’environnement, Youssrah Mahadali a écouté les intervenants et animer les débats.
En marge de la remise des Trophées de l’environnement, ce samedi, la Somapresse a crée l’événement en organisant la Semaine de l’environnement dans les locaux de la Cadéma à Mamoudzou. Des conférences-débats portant sur différents sujets autour de cette thématique incontournable pour notre territoire se sont achevés, jeudi, avec la participation de spécialistes, universitaires, professionnels et associations. Animés avec maestria par Youssrah Mahadali, ces rencontres ont été pour les intervenants l’occasion de dresser un état des lieux et formuler des propositions concrètes. L’animatrice nous livre ses impressions au terme de ces quatre jours d’échanges passionnants.
Flash Info : Quelle est la genèse de cet évènement ?
Youssrah Mahadali : C’est une première pour Mayotte [N.D.L.R. L’organisateur, la Somapresse, a créé les Trophées de l’environnement dont la quatrième édition a lieu ce samedi] et un événement appelé à se renouveler dans l’avenir avec l’espoir d’une plus large adhésion du public. Contrairement aux élus locaux qui n’ont pu écouter ces échanges fructueux, les acteurs eux ont répondu présents tout au long de la semaine. Les thématiques abordées sont dans l’ère du temps et placent aujourd’hui Mayotte au même niveau que les autres territoires, même si notre île a quelque peu enregistré un retard à ce niveau. Les différentes interventions ont permis de dresser un état des lieux et formuler des propositions à mettre en pratique à travers des synergies sans lesquelles les projets ne pourront pas avancer. Je dirai que le bilan est plutôt bon, l’objectif de cette semaine de rencontres et d’échanges est atteint, il a démontré le besoin et l’importance d’un tel événement. Certes, Mayotte arrive en dernier dans ce mouvement, mais elle va pouvoir aller vite et même arriver en avance dans la mesure où elle a devant elle une page blanche à écrire.
F.I.: Quels ont été le temps forts de cette semaine de débats et d’échanges ?
Y.M. : Le format choisi (de comités restreints) a davantage favorisé des discussions que des débats proprement dits, il a fait ressortir beaucoup de questions, beaucoup de raisonnements entre le Mayotte d’avant et celle de demain. Le problème de la démographie a été omniprésent, faisant ressortir les besoins de la population en eau, espace, foncier et argent qui est le nerf de la guerre pour initier des projets. L’absence des élus locaux est à regretter dans la mesure où ils sont les premiers maillons des actions à développer au travers de ce qui ressort de ces échanges. Il y a énormément à faire pour sensibiliser le territoire sur ces problématiques environnementales, les questions liées à l’environnement intéressent davantage d’entreprises et d’acteurs qu’on ne le pense, ne serait-ce simplement que pour se conformer aux règlementations en la matière.
F.I.: Que faut-il retenir de cette première semaine de l’environnement à Mayotte ?
Y.M. : Le constat est que la population mahoraise est preneuse de toutes les propositions qui ont été formulées au cours de ces quatre journées d’échanges, elle est prête à avancer sur la trajectoire dessinée ici, elle a juste besoin qu’on lui fournisse les moyens pour le faire. On retiendra également la prédominance de l’eau, l’augmentation prochaine de la capacité de production et de stockage. En matière de forêt, les acteurs de l’agro-alimentation ont conscience de la nécessité de compenser les destructions constatées. Sur le plan énergétique, Mayotte se prépare aux mobilités douces et à la bascule dans les carburants verts en réponse aux attentes d’un proche avenir. Sur le plan de la sensibilisation, un travail conséquent est à réaliser avec les plus petits qui deviendront les meilleurs ambassadeurs de la défense de l’environnement grâce à l’implication du rectorat. Enfin, en matière de gestion des déchets, vers où veut-on aller ? La tendance à vouloir retirer pleinement aux anciens l’héritage des pratiques ancestrales (au profit des méthodes modernes) est à revoir. L’efficacité réside plutôt dans l’alliance des deux approches afin de responsabiliser tout le monde dans la récolte des déchets ménagères. Le bilan de cette semaine de l’environnement est donc assez positif, en tout cas, les idées sont là. Il va nous falloir attendre la deuxième édition de l’événement pour savoir si tous les projets esquissés ont abouti ou pas.
Stéphan Aimé, architecte co-gérant de Tand’M, présente les innovations en matière énergétique sur les derniers bâtiments construits à Mayotte.
Les tables rondes de la Semaine de l’environnement organisée par la Somapresse, ont pris fin ce jeudi. Au cours du thème développé dans la salle de conférences de la Cadéma, la transition énergétique, l’idée de réutiliser des matériaux comme la brique en terre crue a fait son apparition, le béton étant très énergivore.
Avant le début des constructions en béton, dans les années 1980 à 2000 à Mayotte, la Société immobilière de Mayotte (SIM) utilisait la brique en terre crue pour ces constructions. Pendant vingt ans, un savoir-faire avec des filiales de production se sont mises en place. Avec l’avènement des normes dans les dispositifs de construction, les édifices en béton ont pris le pas sur ce savoir-faire traditionnel. A l’heure de l’indépendance de production de matériaux, de la valorisation du terroir et de l’augmentation des coûts de l’énergie et du transport, la construction en terre est le futur de Mayotte. Dans ce qui a été la dernière table ronde de la Semaine de l’environnement, Melvyn Gorra, coordinateur de l’association Art.Terre, est notamment venu présenter la stratégie de relance de la filière terre localement. Dernièrement, la rédaction de règles professionnelles des blocs de terre comprimée (BTC) depuis cette année permet d’utiliser celle-ci dans les futures constructions.
C’est donc maintenant aux bailleurs, aux promoteurs ou encore aux acteurs de la construction de pousser au développement de cette filière mahoraise avec des commandes. Car la formation avec la validation des acquis des artisans et celle professionnelle sont déjà prévues. En couplant avec des fibres de bananiers ou encore avec la technique de construction en torchis, on peut réaliser tout type de bâtiment moderne comme le font de nombreux architectes européens. En outre, il est important de souligner que la qualité de la BTC Mahoraise est reconnue nationalement et internationalement.
Adopter le bioclimatisme, c’est parfois du bon sens
Et le progrès en matière environnemental dans le secteur du bâtiment ne s’arrête pas aux matériaux. Utiliser le vent pour se rafraîchir, se protéger du soleil avec du bardage, végétaliser les espaces pour la fraîcheur et le bruit, ces méthodes semblent être du bon sens. Connaissance des méthodes ancestrales ? Lowtech ? Stéphan Aimé, architecte co-gérant de Tand’M, explique les principes du bioclimatisme en zone tropicale.
Par exemple, le collège de Bouéni utilise déjà des brise-soleils correctement positionnés et une ouverture totale du fond des classes sur la végétation pour refroidir le bâtiment. Les utilisateurs sont conquis. Fort de cette expérience, le nouveau rectorat de Mayotte verra son bâtiment entièrement refroidit pas une légère brise provoquée par un puits de ventilation naturelle centrale. Sur l’île des possibles, où tout est à construire, c’est notamment grâce au courage des maîtrises d’ouvrages que des bâtiments à faible émissions peuvent voir le jour !
Cité à plusieurs reprises et mis en cause par l’actuel trésorier de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) dans le Flash Infos n° 5317 en date du mardi 11 octobre, Jean-Denis Larose tient à réagir contre les graves accusations de malversations financières supposées dont il a fait l’objet. L’homme rappelle qu’il a, à son actif, 24 exercices comptables que ce soit à la Chambre professionnelle tout d’abord, puis à la Chambre des métiers depuis 2006, et qu’il n’a jamais fait l’objet de la moindre observation des quatre commissaires aux comptes qui s’y sont succédé.
Dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction, l’ancien secrétaire général de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), Jean-Denis Larose a tenu à répondre point par point sur toutes les accusations portées à son encontre (voir Flash Infos du 11 octobre). Ainsi, il explique qu’il n’a jamais « refusé toute touche de modernité proposée par CMA France en vue d’une harmonisation avec les outils utilisés par les autres départements ». Il explique que depuis plusieurs années, CMA France a fait développer un logiciel finance-comptabilité propre aux Chambres de Métiers nommé SAP, ainsi qu’une application concernant la GRH-paie. Cet outil se serait avéré surdimensionné par rapport aux besoins de Mayotte et nécessité une séparation des fonctions qui ne peut réellement exister en raison du nombre restreint de postes administratifs. Il aurait également nécessité la formation des agents et élus de la chambre consulaire ainsi que l’acquisition d’un nouveau serveur (entre 15.000 et 18.000 €, 3 à 4 mois de délai). La précédente majorité qui avait été sensibilisée sur cette problématique aurait donné son feu vert pour la mise en œuvre du GRH-paye à partir de janvier 2022, en raison de la nécessité pour la CMA d’intégrer la DSN, ce qui n’a pas été validé par le trésorier de la nouvelle mandature, suspendu depuis le 10 octobre courant par la tutelle. Concernant l’ordinateur portable mis à sa disposition par la CMA (et non un disque dur) il souligne qu’il n’avait aucune donnée, car celles-ci sont toutes stockées sur les deux serveurs de la CMA, qui fonctionnent bel et bien. Comme pour d’autres collaborateurs, ce PC permet de se connecter sur les serveurs depuis son bureau, mais aussi éventuellement lors d’un déplacement (à CMA France par exemple) sous réserve de disposer d’un accès spécifique. L’hôtel consulaire étant une vraie « passoire » en matière de sécurité des bâtiments (vols à la CAPAM et à la CCI), et qu’il a toujours eu pour coutume d’emporter tous les vendredis soir cet outil de travail afin qu’il ne soit pas volé ou détruit dans un incendie, ainsi qu’un disque externe de sauvegarde des serveurs qui ne peut connecter que sur les serveurs en question. Ce matériel, Jean-Denis Larose aurait dû le remettre à la CMA, au terme de son préavis de trois mois, de son solde de tout compte et de divers documents obligatoires. Or, il n’en serait toujours rien ce jour, la présidente actuelle ne lui ayant, en vain, pas encore fixé une date, mais en vain. Concernant les acomptes, avances et avances exceptionnelles, il souligne qu’il existe une procédure : imprimé de demande remis au service comptable, visa du président, paiement par virement, enregistrement dans les éléments de paie. Un état récapitulatif annuel est fourni par type d’opération au commissaire aux comptes, pour contrôle avec la comptabilité. A propos de l’émission d’un billet d’avion, autre sujet sur lequel il avait été mis en cause, il tient à rappeler que celle-ci est soumise à des règles : ordre de mission préalable avec justificatif, émission d’un bon de commande. Un tableau récapitulatif détaillé est fourni chaque année au commissaire aux comptes, car il s’agit de charges ‘‘sensibles’’.
Contre toute attente, le vice-président conserve son billet d’avion
M.Larose affirme que, depuis mars 2020, les déplacements ont été quasi-inexistants en raison de la pandémie et de la fermeture des frontières. Le concernant, il soutient ne pas avoir le souvenir d’avoir fait une mission à La Réunion, à l’exception d’une participation à la Coirema (conférence des chambres de métiers d’outre-mer) il y a de nombreuses années. Il y aurait eu confusion avec un déplacement en novembre 2022 d’un groupe de cinq « nouveaux maîtres », ainsi qu’un agent, sans justificatif et à des prix imbattables (plus de 700 euros le billet en classe éco) ! Pas de déplacement à Madagascar depuis mars 2020 jusqu’à la date de son départ de la CMA. Le peu de déplacements en trois ans à Paris l’ont été, en classe intermédiaire conformément aux règles applicables, pour participer aux assemblées générales de CMA France ou à des réunions spécifiques, toujours sur convocation. Sur l’annulation d’un billet et d’un bon de commande soi-disant par le trésorier (qui n’a aucun pouvoir statutaire en la matière), il précise les points suivants : « un bon de commande dûment signé par le président Salime Soumaila lors de la dernière mandature a donné lieu à l’émission d’un billet à mon nom afin d’accompagner le (la) nouveau (elle) président(e) à l’assemblée générale d’installation de CMA France en décembre 2021. La présidente Radhia Ouamari ayant décidé de se déplacer avec son vice-président Mohamed Mze, le billet à mon nom n’a donc pas été utilisé, mais il n’a pas été annulé par la CMA avant la date de départ, ce qu’il fait qu’il est toujours dû à l’agence de voyage ». En revanche, il indique que CMA France ayant informé la présidente qu’il n’était pas possible que son vice-président participe à l’assemblée, ce dernier aurait conservé contre toute attente son billet afin de le renégocier directement auprès de l’agence de voyage (Issoufali) pour une autre date. Il serait en effet parti pour rejoindre à Paris, quelques semaines après, la présidente, qui s’était déplacée pour assister à des réunions auxquelles elle n’était pas invitée, à des réunions annulées ou accessibles en visioconférence pour les chambres éloignées. « Je ne me suis pourtant jamais déplacé avec la présidente, qui s’est absentée pendant près de trois mois. Un bon de commande a bien été établi pour un déplacement à Antananarivo en janvier 2022 dès autorisation des vols Air Austral au départ de La Réunion, afin de tenir l’assemblée générale des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de l’Océan Indien, présidée par la CMA Mayotte ».
D’après Jean-Denis Larose, tous les partenariats INTERREG conclus entre la CMA Mayotte et l’ARCMA ont été suspendus par le bureau de l’ARCMA, en raison de faits dénoncés par courrier auprès du SGAR de Mayotte, de CMA France, et de la ministre de l’Artisanat et des Métiers de Madagascar dans des courriers datés du 15 juillet 2022 et du 12 août 2022. Il rappelle en outre que dans une Chambre des métiers et de l’artisanat, l’ordonnateur est le président, et le payeur le trésorier. Avec le trésorier de l’ancienne mandature, il aurait été décidé de limiter au maximum les règlements par chèque, et de favoriser les règlements par virement exécutés, après visa du trésorier, par le service comptable ou le secrétaire général. Cette procédure aurait continué jusqu’au mois de mars 2022, date à laquelle le trésorier (aujourd’hui suspendu) de la nouvelle mandature aurait retiré au service comptable et au secrétaire général, sans motif, le code permettant d’effectuer les virements. A partir du 30 mars, tous les paiements, y compris celui des salariés, ont dû s’effectuer par chèque. Par voie de conséquence, deux salariés vacataires de l’URMA ne disposant pas de compte bancaire à Mayotte n’ont pu être payés. Le trésorier actuel n’aurait donné aucune réponse au problème signalé jusqu’à la venue de la mission du ministère des Finances. Informée par le secrétaire général de cette situation, la mission, avec l’accord de la présidente, a demandé au trésorier d’y mettre un terme le jour même. Celui-ci a alors accepté et les codes d’accès bancaire ont été rétablis dès le vendredi 13 mai. En conséquence, les chèques adressés aux formateurs ont été annulés et ceux-ci ont été payés comme il se doit par virement bancaire le 19 mai, soit six jours après l’intervention de la mission (pages 15 à 18). Mais pendant plus de six semaines (du 30 mars au 13 mai), le bon fonctionnement des services comptables, et tout particulièrement le paiement des factures, a été fortement affecté.
En conclusion, le code d’accès n’aurait pas été utilisé ni par le service comptable ni par Jean-Denis Larose, à l’insu de la nouvelle hiérarchie, qui validait préalablement tous les virements, mais bien au contraire à la demande de la mission du ministère des Finances et avec l’accord de la présidente.
Enfin, concernant sa situation personnelle, il réfute l’information selon laquelle il aurait été remercié par la CMA. Son départ de l’institution s’inscrirait dans le cadre de l’article 45* du statut des agents des chambres de métiers et de l’artisanat, qui prévoit le départ d’un secrétaire général pour perte de confiance mutuelle, ce qu’il reconnaît avoir été effectivement le cas, sachant qu’il a aussi été considéré en l’espèce ses relations conflictuelles avec le trésorier, ce sur quoi il dit n’avoir point honte au regard de l’analyse de la mission du ministère des Finances.
*L’article 45 du statut prévoit les modalités indemnitaires de départ et la méthode de calcul. Le montant de l’indemnité aurait ainsi été calculé par le commissaire aux comptes mais aussi par CMA France, et aurait fait l’objet d’une inscription comptable dans les comptes du dernier exercice clos votés le 29 septembre par les élus de la majorité ou de la minorité (on ne sait plus), en présence des représentants de la Tutelle.
Saïd Omar Oili, président de la communauté de communes de Petite-Terre a signé plusieurs conventions avec la présidente d'Hawa Mayotte, Chamssia Mohamed Abdoulhamid, et de Yann Le Bigot, ingénieur au sein de l'Ademe.
La communauté de communes de Petite-Terre vient de signer plusieurs conventions avec Hawa Mayotte et l’Ademe pour accélérer la transition énergétique et écologique de son territoire. L’une des priorités est de diminuer la pollution atmosphérique liée notamment au trafic routier, aérien et maritime.
« Trois principaux secteurs participent à la pollution de l’air en Petite-Terre. D’abord, le trafic de barges y est très important. C’est d’ailleurs le transport en commun le plus utilisé de France en nombre de voyageurs », assure Bruno Brouard-Foster. Selon le directeur d’Hawa Mayotte, il y a également un engorgement de poids lourds et de véhicules au niveau des embarcadères « de plus en plus important », l’aéroport participe largement aux émissions de gaz à effet de serre et, enfin, l’usine qui produit de l’électricité dégrade, elle aussi, la qualité de l’air. Sans compter les émissions liées au brûlage agricole, aux déchets verts ou ménagers.
Développer les mobilités douces
Pour diminuer le taux de pollution dans l’atmosphère, la communauté de communes de Petite Terre a signé plusieurs conventions, ce jeudi 27 octobre, avec l’association pour la surveillance de la qualité de l’air, Hawa Mayotte, mais également l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Dans ce cadre, elle souhaite notamment développer les mobilités douces. La collectivité fait notamment partie des lauréats du second programme national Avelo 2, porté par l’Ademe, dont l’objectif est de faire passer la part modale du vélo en France de 3% à 9% d’ici 2024. Petite-Terre souhaite, en effet, devenir un « territoire vélo » en offrant des aménagements sécurisés, des équipements techniques, mais aussi un panel de services spécifiques et de la location. « L’idée est de proposer à la population un mode de déplacement alternatif à la voiture individuelle », souligne Yann Le Bigot, ingénieur au sein de l’Ademe, qui octroie une aide de 237 000 € à ce projet.
Une seconde enveloppe de l’agence, d’un montant de 275.000 € sur quatre ans, permettra à l’intercommunalité de financer d’autres actions. La collectivité veut notamment « mettre à disposition des véhicules électriques » et créer des infrastructures pour accueillir ce type de mobilité. « Nous allons donner la possibilité à la population de se déplacer avec des véhicules propres », souligne Chamssia Mohamed Abdoulhamid, vice-présidente chargée de la transition énergétique de la collectivité et présidente de Hawa Mayotte.
« Un cadastre des émissions polluantes pour améliorer la qualité de l’air »
Et pour éviter que les habitants ne se déplacent en Grande Terre afin de faire réparer leurs véhicules, la communauté de communes annonce la création d’un centre technique sur le territoire. « C’est une action prioritaire », souligne Saïd Omar Oili. Le président de la communauté de communes de Petite-Terre attend les autorisations de la Deal (direction de l’environnement, l’aménagement et du logement) pour lancer ce projet. Grâce au partenariat avec l’association Hawa, le territoire devrait également mettre en place « un cadastre des émissions polluantes pour améliorer la qualité de l’air ». Il permettra d’identifier les différents polluants présents dans l’atmosphère et d’agir en conséquence.
Ces actions seront mises en place dans le cadre du plan climat air énergie territorial, adopté par la communauté de communes en janvier 2021. Plus globalement, ce programme comprend le développement des énergies renouvelables, et notamment du photovoltaïque. Mais aussi l’aménagement et la construction durable, en privilégiant l’architecture bioclimatique ou encore la surveillance des pratiques agricoles et le développement des circuits-courts.
La justice a, en revanche, prononcé un non-lieu pour deux prévenus parmi les neuf poursuivis dans cette affaire de trafic d’or. Le 29 septembre, le parquet de la République avait seulement requis une amende de 20 millions de francs comoriens contre Yasser Ali Assoumani. Ce proche du président Azali Assoumani, a dirigé les aéroports des Comores pendant six ans, avant de tomber en disgrâce.
Le verdict est tombé, ce jeudi, à Moroni, où le tribunal correctionnel a rendu son délibéré sur l’affaire des lingots d’or. Au total, neuf personnes attendaient leurs sorts, dont l’ancien directeur général des aéroports des Comores, Yasser Ali Assoumani. Ce proche du président Azali Assoumani a écopé d’une peine de sept ans de prison ferme avec une amende d’un million de francs comoriens (2.000 euros). Harifadja Abodo Nourdine Fardy, fils de l’actuel procureur général près de la Cour suprême, ainsi que trois autres détenus, dont Elhad Ibrahim Halifa, ont également pris la même sentence. Lors des réquisitoires, le parquet avait affirmé que ce groupe était impliqué dans le trafic d’or. Mais, ces sanctions prononcées ce 27 octobre, ne passent toujours pas chez leurs avocats, notamment Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid qui défend Elhad. « Pendant les débats, nous avions plaidé pour la relaxe puisque les enquêtes ne les incriminaient pas. On est surpris par ces lourdes peines. Mais c’est une décision de justice. Maintenant, on ira discuter avec nos clients car nous disposons de dix jours pour utiliser les voies de recours », a-t-il déclaré jeudi, l’air déçu. Sur les quatre détenus qui se trouvaient sur le box des accusés, deux ont bénéficié d’une relaxe : Abdoulamdjid et Mohamed Moussa. Les deux derniers ont pris cinq ans de prison ferme mais sans aucune amende.
Amende pendant les réquisitions
Le 29 septembre, le parquet n’avait requis aucune peine d’emprisonnement, mais uniquement des sanctions pécuniaires. « Cela n’a rien d’irrégulier. Le tribunal est libre de fixer la peine sans tenir compte des réquisitions du ministère public », a répondu, l’une des avocats de Yasser Ali Assoumani, Me Fatoumia Mohamed Zeina. La conseillère de l’ancien patron des aéroports à l’instar des autres confrères estiment que la peine est extrêmement lourde. Elle a d’ailleurs annoncé qu’elle interjetterait appel contre la décision. Placés en détention provisoire à la prison de Moroni, tous ces prévenus étaient poursuivis pour participation à un groupe criminel organisé, abus de fonction, intéressé à la fraude, contrebande, complicité et corruption.
Leur inculpation remonte au mois de janvier dernier après la découverte le 28 décembre 2021, à l’aéroport de Hahaya, de 28 lingots d’or dissimulés dans des bagages. Les propriétaires, deux Malgaches et un Comorien avaient été arrêtés alors qu’ils apprêtaient à s’envoler pour Dubaï via un jet privé qui les attendait sur le tarmac. Une semaine plus tard, les premiers éléments issus des investigations de la justice indiquaient qu’il s’agit en effet d’un vaste de réseau de trafic d’or bien organisé opérant entre les Comores et Madagascar. Plus de onze opérations auraient été réalisées entre septembre et décembre 2021. Le métal jaune sortait illégalement de la Grande Île pour arriver sur les côtes de l’île d’Anjouan. Là-bas, une vedette rapide transportait le précieux métal qui était caché dans des glacières jusqu’à Ngazidja. Puis, d’autres personnes se chargeaient pour le sortir du territoire en soudoyant s’il le faut des agents aéroportuaires. Les membres étaient toujours accueillis au salon Vip de l’aéroport, relatait le parquet dans une note écrite transmise à la presse quelques jours après la saisie de ces lingots d’or d’une valeur de plus d’un milliard de francs comoriens. Des privilèges qui montrent à quel point le réseau avait les bras longs.
Pas de pièce à conviction
Mais, excepté ces informations rendues publiques début janvier, l’opinion n’a rien appris de nouveau lors du procès, tenu fin septembre. Le ministère public n’a semble-t-il pas poussé ses investigations. Car en dehors d’une glacière dont on ignore son contenu, aucune autre pièce à conviction n’a été présentée. Pas même les 49 kg d’or saisis à l’aéroport (ils seraient gardés à la Banque centrale des Comores), encore moins les 17.000 euros retrouvés pendant les perquisitions menées au domicile de Fardy Abodo. L’assistance venue suivre cette affaire rocambolesque n’avait rien appris des méandres de ce vaste réseau transnational qui pendant plus de cinq mois avait tenu en haleine la presse nationale et régionale. Les avocats, n’ayant en aucun cas été mis à mal par le ministère public qui n’a pas présenté de preuves, avaient demandé la levée des mandats des dépôts. « C’est le procès d’une personnalité qui gêne », a carrément plaidé le conseiller de Yasser Ali Assoumani, d’autant que les présumés auteurs n’étaient pas sur place. En effet, l’absence de Stenny et Pachenco, les deux Malgaches interpellés le 28 décembre a été soulevée lors de l’audience. Leur extradition prématurée, eux qui sont considérés comme les cerveaux du réseau, n’a fait que rendre plus difficile la manifestation de la vérité.
Une formation sur la laïcité et les valeurs de la République est rendue obligatoire depuis la réforme de la formation initiale des professeurs et conseillers d’éducation en Institut National Supérieur du professorat et de l’Éducation (2022). Organisée par l’École Académique de la Formation Continue (EAFC), elle est réalisée dans le cadre de l’année de stage des professeurs. La demande des personnels additionnée aux conclusions du Grenelle de l’éducation (2020) et les préconisations du rapport Obin remis au ministère de l’Éducation nationale en 2021, ont conduit à la mise en œuvre d’un vaste plan national de formation sur la laïcité et les valeurs de la République, décliné à l’échelle des académies.
Dans l’académie de Mayotte, ce plan est piloté par l’équipe Valeurs de la République (EAVR), composé de 18 membres et placé sous l’autorité du recteur. 82 professeurs certifiés stagiaires de toutes les disciplines du second degré sont concernés par cette formation dont l’ouverture aura lieu au collège de Kwalé, le jeudi 27 octobre, à partir de 9H, en présence du recteur. Ce plan de formation a pour objectifs de connaitre les dispositifs mobilisés dans l’Éducation nationale pour la défense de la laïcité et les valeurs de la République, de se doter d’une culture commune sur ces questions, d’associer les élèves aux réflexions et aux processus de résolution, et de dissiper des malentendus et les confusions (laïcité, neutralité, liberté d’expression, blasphème…).
Initié en 2021 par l’AaDTM (Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte) dans l’objectif de répondre aux recommandations du schéma régional de développement du tourisme et des loisirs de Mayotte, le dossier Challenge Création Tourisme Mayotte 2022/2024 vise l’accompagnement de porteurs de projets privés pour la création d’activités innovantes de loisirs et de tourisme. Les candidats ont jusqu’à ce dimanche 30 octobre pour déposer leur dossier de candidature sur l’adresse mail dédiée challengetourisme@mayotte-tourisme.com.
Ils pourront également s’inspirer des quinze projets identifiés pour proposer un dossier dans les domaines du tourisme et des loisirs sur la base de quatre thématiques (nature, nautique, restauration et divers). L’ensemble de ces projets sont disponibles dans les documents à disposition des candidats sur le site web de l’AaDTM. À l’issue de l’AAP, un jury constitué d’une vingtaine d’acteurs du tourisme et de partenaires aura la charge de sélectionner les dossiers de candidature en deux phases : dossier écrit et entretien oral.
Pour les candidats retenus, l’AaDTM et l’ensemble de ses partenaires s’engagent à l’endroit des porteurs de projets de les accompagner sur deux années sur les champs de la création d’entreprise, la recherche de financements, la recherche de fournisseurs, la gestion de l’activité et l’ensemble des démarches administratives.
Pour rappel, l’ensemble des éléments de dossier de candidature sont disponibles sur www.mayotte-tourisme.com et les candidatures à déposer sur le mail dédié challengetourisme@mayotte-tourisme.com.
Afin de sensibiliser à l’importance des archives audiovisuelles et de les protéger, à l’initiative de l’Unesco, ce jeudi 27 octobre, se tient la Journée internationale du patrimoine audiovisuel. Le Conseil départemental, à travers sa direction des archives départementales et de la documentation scientifique, a souhaité s’associer à l’évènement. Celles-ci œuvrent effectivement depuis de nombreuses années à la sauvegarde du patrimoine audiovisuel mahorais, et plus particulièrement du patrimoine oral et sonore. Il y a quelques mois, à l’occasion d’un versement de Mayotte la 1ère, les fonds audiovisuels conservés aux Archives départementales ont pris une tout autre ampleur. Ce versement de quinze gros cartons représente l’activité de la radio RFO Mayotte des années 1980 au milieu des années 1990. La numérisation de ce riche ensemble a commencé et nous avons déjà exhumé des souvenirs du passé, comme l’émission « entrée des artistes », les premières émissions « Mparano » ou encore les interventions de Jean Martin sur l’histoire de Mayotte.
À l’occasion de cette journée internationale, les Archives départementales lancent un appel aux dons ou aux prêts pour numérisation. Si vous possédez des enregistrements sonores ou films de famille, des captations de spectacles, de manifestations ou de moments du quotidien, n’hésitez pas à les proposer aux Archives départementales. De même, si vous possédez des cassettes audio d’enregistrements radio, les Archives départementales pourraient aisément les numériser. Pour confier des documents audiovisuels ou simplement découvrir les ressources disponibles, n’hésitez pas à vous rendre aux Archives départementales, le jeudi 27 octobre entre 8h et 12h ou entre 13h30 et 16h. Cet appel à don est bien évidemment également ouvert aux archives plus traditionnelles. Pour tout renseignement, contacter les Archives départementales par mail (siti.yahaya@cg976.fr / archives.mayotte@cg976.fr) ou par téléphone (02 69 66 16 09).
Les services du centre hospitalier de Mayotte vont devoir faire sans une bonne partie de leurs internes, ce week-end. En effet, ces derniers ont choisi de faire grève à partir de vendredi.
Dans le dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), un changement important est prévu dans le cursus des étudiants en médecine. Une quatrième année d’internat devrait voir le jour, et surtout, les obliger à passer un an dans les déserts médicaux. Une fausse bonne idée selon les internes du centre hospitalier de Mayotte (CHM) qui ont décidé de se mobiliser en faisant grève à partir de ce vendredi 28 octobre.
Dans les couloirs du centre hospitalier de Mayotte, plus d’une trentaine d’internes poursuivent leurs études chaque semestre. Ces médecins soignent les patients, remplissent les papiers, répondent aux inquiétudes des familles. Un statut hybride avec celui d’étudiant qui sera sans doute amener à évoluer avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Car si le cursus est déjà long avec une dizaine d’années sur les bancs de l’école, il pourrait inclure une quatrième année d’internat destinée cette fois à pallier le manque de praticiens dans les déserts médicaux. Un dispositif qui ne plaît pas forcément dans cette profession libérale. Au CHM, les internes ont notamment un avis sur la question, surtout que la loi pourrait s’appliquer à eux dès l’année prochaine. « Ça pourrait démotiver certains de choisir l’internat », regrette Camille Gulski, au milieu d’étudiants en première année d’internat (Bac+7), comme elle, ou en deuxième (Bac+8). Une vingtaine d’entre eux sont prêts à ne pas se rendre à l’hôpital dès vendredi, une grève classique qui est assez rare pour eux. D’habitude, ils ne montrent leur mécontentement avec un brassard « en grève » dans les couloirs des établissements pendant qu’ils travaillent.
Plusieurs difficultés vont apparaître, estiment les étudiants qui ont choisi l’océan Indien pour leurs études. La perspective de se retrouver dans des territoires isolés alors qu’ils s’apprêtent à se lancer eux-mêmes, et qu’ils arrivent déjà à la trentaine, ne les enchantent guère. Pas plus que de se retrouver un manque de maître-stage, ils seront encore dans une année d’étude. « Mais Ce n’est pas un besoin de médecins, c’est un problème de chiffres », juge Hugo Camel, en première année d’internat. « On va envoyer des internes au lance-pierres dans les déserts médicaux. » Le jeune homme explique qu’une bonne partie du territoire hexagonal manque de praticiens en médecine générale. Le numerus clausus, qui limitait le nombre de praticiens a entraîné un déficit que les nouveaux arrivants peinent à combler. « C’est presque toute la France qui est un désert médical », abonde Sarah Moussu, au même stade d’études.
Une grève qui ne durera pas
Les étudiants préconisent, outre l’augmentation du nombre de médecins, que chacun fasse sa part. Ils proposent un système de rotations par exemple ou le développement des téléconsultations. « Ce n’est pas à nous d’endosser la responsabilité des politiques passées », fait remarquer Hugo Camel. Un autre aspect de cette loi l’inquiète. La non-possibilité de continuer faire des remplacements au-delà de trois ans. Si certains ont pris cette habitude, le gouvernement français veut encourager les professionnels de santé à se stabiliser sur un territoire, soit un autre choix dicté aux médecins. « Qu’on nous donne alors le statut de fonctionnaires, avec les 35 heures », ironise Camille Gulski.
Jusqu’à quand la grève perdurera, sachant que trois ou quatre internes travaillent dans le service de médecine générale le week-end (et deux autres la nuit) ? « Pas longtemps », rassurent les manifestants. En effet, la semaine prochaine correspond au basculement vers une nouvelle année d’étude. L’immense majorité des étudiants va donc bientôt s’envoler des établissements métropolitains ou réunionnais pour continuer leurs cursus. « On aurait pu commencer dès lundi la grève, mais on ne voulait pas pénaliser nos chefs et le CHM », glisse en plus Camille Gulski.
Si 97 % des déchets du territoire sont enfouis, ils se retrouvent aussi dans des décharges à ciel ouvert, au bord des routes ou en pleine nature.
Sur le territoire, seulement 2,83 % des déchets produits sont triés. La sensibilisation de la population a malheureusement peu d’effets. Venu présenter son action pendant la Semaine de l’environnement organisée par la Somapresse dans les locaux, ce mercredi matin, la Sidevam envisage donc de mettre au point une filière locale en créant une nouvelle monnaie à l’échelle du territoire, qui permettrait aux consommateurs d’être gratifiés pour la collecte des déchets.
Quelle est la quantité de déchets triés à Mayotte ?
Au total 2,83 % des déchets produits sont triés sur l’île. « Au niveau français, ce chiffre est de l’ordre de 50 à 60 % et en Outre-Mer, de 40 % », souligne Chanoor Cassam, directeur général des services au sein de la Sidevam, qui assure la collecte des déchets sur le territoire. Pour exemple, 93 % du verre est enfoui alors qu’il pourrait être consigné ou valorisé. « C’est un constat un peu déprimant », concède le directeur général. La commune avec le plus fort taux de tri est Pamandzi avec 4,3 kg par an par habitant. « Cela reste très faible, mais on voit que la configuration sociale, le niveau de vie et le degré d’urbanisation des communes a un impact sur le tri », poursuit-il.
Seulement 2,83 % des déchets produits sont triés sur l’île contre 50 à 60 % au niveau national.
Quels types de déchets et quelles quantités sont produites sur le territoire ?
Au total, 55 kg par an et par habitant de déchets « ultimes » – que l’on ne sait pas valoriser – sont produits sur le territoire. Les déchets recyclables sont l’autre grande catégorie d’ordures produites, avec 52 kg par habitant. Ils concernent les emballages, le papier ou le verre. Les déchets verts et compostables pèsent encore plus lourd avec 66 kg par habitant. Enfin, les déchets dangereux, le bois ou ceux résultant des activités de soins à risques infectieux, représentent 18 kg.
Où vont ces déchets ?
97 % d’entre eux sont enfouis, se retrouvent dans des décharges à ciel ouvert, au bord des routes ou en pleine nature. « Il n’existe pas d’infrastructures de valorisation sur le territoire », déplore Chanoor Cassam. Les déchets triés partent quant à eux en direction de l’Écopôle de Longoni. Là-bas, ils sont compressés pour former des balles, puis envoyés dans des territoires comme l’Inde ou l’Afrique du Sud. « Ces pays achètent les déchets pour les valoriser sur place mais on ne sait pas ce qu’ils deviennent », reconnaît l’intervenant.
Y a-t-il assez de sensibilisation auprès de la population ?
Si des campagnes de sensibilisation ont été faites, elles ont eu peu de poids sur le comportement de la population, selon le directeur général de la Sidevam. D’autant qu’elles ont été lancées assez tardivement en comparaison avec d’autres territoires. « Selon plusieurs habitants, c’est également aux agents de collecte de prendre en charge cette mission. Mais surtout, le tri est loin de leur préoccupation », souligne-t-il. Puisque sur un territoire où 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, l’objectif, avant de trier, est surtout de manger.
Quelles solutions pour augmenter la quantité de déchets triés ?
Au total, 80 000 tonnes de déchets par an sont enfouies sur le territoire. Et cela coûte cher à la collectivité. Alors que Mayotte, comme la Guyane, était exemptée de la taxe relative à l’enfouissement prévue dans la loi de finance, elle ne l’est plus depuis 2019. « En 2021, nous avons dû verser plus d’un million d’euros de taxes », souligne Chanoor Cassam. « Il est donc urgent de réduire l’enfouissement. »
Pour collecter les déchets sur les plages, dans les mangroves ou les lits de rivières, l’association Nayma a développé des ateliers et des chantiers d’insertion. Elle organise ainsi des sorties, avec des personnes éloignées de l’emploi, pour entretenir les espaces naturels menacés par les déchets. « Nous trouvons absolument de tout dans les mangroves : des machines à laver, des pneus, des emballages… », détaille Galiane Lavisse, responsable d’ingénierie et de développement de Nayma.
De son côté, l’association Yes we can nette, qui fait notamment de la sensibilisation dans les écoles, a créé une épicerie et une friperie solidaire qui, en l’échange d’apport de cannettes vides, propose de bénéficier de réductions de 30 à 40 % sur les produits.
Pour aller plus loin, la Sidevam porte un projet ambitieux. Afin d’inciter la population à trier et collecter les emballages vides, elle envisage de s’appuyer sur les Doukas. « Ils sont au nombre de 2.000 sur le territoire, ce sont des commerces de proximité qui maillent bien le territoire », souligne Chanoor Cassam. Ces magasins deviendraient ainsi des points de collecte. « L’idée est de récompenser les habitants qui déposent leurs emballages en leur permettant de repartir avec des produits du magasin. » Pour mettre en place ce système, le syndicat des déchets envisage de lancer une monnaie locale. L’idée serait ainsi de « rémunérer » les gestes de tri, tout en s’assurant que cet argent soit dépensé localement. « Ainsi, nous augmenterons le pouvoir d’achat, sans nourrir l’économie informelle », estime le directeur de Sidevam.
Sensibilisés à l’école, les jeunes ont peut-être davantage conscience des enjeux environnementaux.
Et si les espoirs reposaient sur toute cette jeunesse bercée par la sensibilisation aux problèmes environnementaux ? Le rectorat de Mayotte, invitée d’une table ronde ce mercredi par la Somapresse, y croit en tout cas. Elle déploie ses efforts dans les établissements et récompensent ceux qui y adhérent le plus fortement.
Le lagon est exposé à un encrassement, les mangroves sont parsemées de déchets, les cours d’écoles sont propres mais leurs abords sales… Alors même que des éco-délégués sont présents dans le secondaire pour motiver leurs camarades, « ils sont éduqués aux éco-gestes, mais ne comprennent pas pourquoi », relate Hadidja Mbae, cheffe de mission EEDD (éducation au développement durable) au rectorat de Mayotte. Dans le même temps, la récente association (elle a été créée en mai 2022) « réseau EEDD 976 » termine un séminaire sur « Comment convaincre un public en situation de précarité à la préservation de l’environnement ? ».
L’EEDD, pour éducation à l’environnement et au développement durable, vise au changement des comportements et aux pratiques favorisant la préservation de l’environnement et un développement local et global durable. Ainsi, le réseau propose un plan d’action sur cinq ans pour répondre aux attentes. Tout d’abord, il faut animer le réseau des différents acteurs de l’EEDD sur le territoire en le structurant, le dynamiser avec notamment des outils de communication et un nouveau site internet. Favoriser les initiatives en accompagnants les projets, en encadrant les jeunes militants et en pérennisant la fête de la Nature pour en faire un événement majeur à Mayotte, accessible à toutes et tous. Pour les associations ou professionnels qui le souhaitent, le réseau va former les membres et ouvrir un centre de ressources EDD. Enfin, il a pour ambition de devenir un acteur incontournable du paysage mahorais avec un rayonnement dans tout l’océan Indien.
Les établissements récompensés par des labels
De son côté, le rectorat mise sur la mise en place de trois niveaux de labélisation des établissements pour récompenser leurs engagement et l’implication des élèves. Le premier niveau correspond à un « Engagement », le deuxième à un « Approfondissement » avec la participation de tous les élèves, et enfin le troisième niveau « Expertise » correspond à un établissement intègre l’EEDD dans l’axe pédagogique de l’établissement. Il y a aujourd’hui 23 établissements Niveau 1 et deux établissements arrivés au 2 à Mayotte. Des « aires éducatives » marines ou terrestres, ont été proposé en projet par le rectorat. L’idée est de confier la protection d’une zone proche des établissements aux élèves pour leurs permettre d’appréhender leur environnement propre. Déjà bien implanté dans les autres outre-mer, ce projet a porté ces fruits. Malheureusement, pour des raisons de budget, seulement deux projets d’aires éducatives ont été retenus sur huit à Mayotte…
Les besoins en eau des territoires ultramarins ont été soulignés, mardi, dans l’hémicycle du CESE, avec notamment Sarah Mouhoussoune, Amina Hariti, Edith Guiochon de la Coalition Eau, et Michèle Chay.
Ce mardi 25 octobre, était rendu l’avis sur la gestion de l’eau et de l’assainissement dans les Outre-mer, en séance plénière du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Porté par Michèle Chay et la Mahoraise Sarah Mouhoussoune, il souligne les difficultés de production et de distribution d’eau sur les trois territoires que sont la Guyane, la Guadeloupe et Mayotte. Un énième appel du pied à l’État et aux pouvoirs locaux pour que toutes et tous aient accès à l’eau.
« L’eau peut représenter un tiers du budget d’un foyer à Mayotte », lance Michèle Chay (groupe Confédération générale du travail) lors de la séance plénière du CESE, devant Thani Mohamed Soilihi, sénateur du 101ème département français, notamment, mais aussi Amina Hariti, deuxième vice-présidente du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-SMEAM). Troisième chambre de la République, le CESE n’a cependant pas le pouvoir législatif que possèdent l’Assemblée nationale et le Sénat ; il ne peut que donner aux parlementaires et au gouvernement français des préconisations. Ces dernières sont au nombre de 23 dans l’avis de Michèle Chay et Sarah Mouhoussoune (groupe des Outre-mer), membre de la délégation aux Outre-mer et ancienne présidente de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte.
En outre, les deux rapporteures s’accordent sur plusieurs propositions pour les territoires ultramarins comme un « tarif social » de l’eau sur les 400 premiers mètres cubes d’eau par jour et par foyer, la suppression de l’octroi de mer sur l’eau, ou encore la mensualisation des prélèvements. « Le point de départ de ces revendications est de répondre aux préoccupations de la population, qui subit des tours d’eau parfois depuis plusieurs années », a précisé Sarah Mouhoussoune, appelant au « rétablissement d’un service public de qualité ». C’est un fait : les îles de la Guadeloupe et de Mayotte souffrent de coupures depuis la « crise de l’eau » de 2016. La deuxième, dont l’usine de dessalement de Petite-Terre ne fonctionne toujours pas à plein régime, doit aussi faire face à une augmentation exponentielle de sa population, comme l’a soulignée Amina Hariti à l’aide de prévisions plus ou moins précises : « En plus du retard, nous avons besoin d’anticipation, car la population va doubler d’ici 2050, et le besoin en eau va tripler ».
« Il faut que les collectivités locales puissent agir »
Sarah Mouhoussoune, quant à elle, s’est concentrée sur les réalisations nécessaires, soit « des infrastructures en matière de production, la troisième retenue collinaire, et la deuxième usine de dessalement d’eau de mer ». Interrogée par nos soins, celle qui est membre de la délégation aux Outre-mer préconise un rythme normal pour l’usine de dessalement de Petite Terre, ainsi que l’implantation de la seconde du genre en 2023, puis de deux autres ensuite. Les sites de Sada et Longoni sont privilégiés par les Eaux de Mayotte, la troisième serait à Ironi Bé. Du côté de la troisième retenue collinaire d’Ourovéni, toujours bloquée par les négociations avec les propriétaires des parcelles, « il faut que les collectivités locales puissent agir pour que les Mahorais arrêtent de souffrir », a prévenu Mme Mouhoussoune.
Si l’espoir est de mise par suite du contrat de progrès signé cet été et promettant 411 millions d’euros pour les investissements nécessaires, Amina Hariti n’en oublie pas pour autant la logistique qui devra répondre à ces ambitions. « Au-delà de la finance, il y a l’ingénierie », a affirmé la chargée de l’eau potable et des investissements au sein du syndicat. « Nous avons signé un contrat de maîtrise d’ouvrage avec la Deal, et nous sommes en train de travailler sur la formation des agents. L’apport de l’État est très important, et j’espère que d’ici 2026, nous pourrons voir des résultats, la population est dans l’attente. » C’est peu de le dire, face aux coupures, tours d’eau, fuites et autres surfacturations subies par des Mahorais excédés, à l’image du sénateur Thani, qui demande « quelque chose de plus fort qu’un droit opposable à l’eau ». Ce sera d’ailleurs au gouvernement et aux parlementaires français de trancher désormais, en espérant qu’ils n’aillent pas à contre-courant des recommandations du CESE.
En soumettant ce texte au parlement, où il détient plus que la majorité — tous les députés sauf deux élus, sont issus du parti présidentiel —, le gouvernement d’Azali Assoumani veut s’assurer que son projet passe comme une lettre à la poste, malgré les conséquences. Ses opposants eux dénoncent déjà une réforme discriminatoire visant à écarter les binationaux, installés principalement en France.
Ce sera certainement l’un des projets de loi qui fera beaucoup parler dans les semaines à venir. Même si, personne ne doute de son adoption puisque tous les députés sont issus de la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), le parti présidentiel, sauf deux parlementaires. En effet, une réforme des modalités de l’élection du président de la République proposée par le gouvernement d’Azali Assoumani commence déjà à susciter des grincements de dents. Le texte qui se trouve déjà à l’Assemblée nationale est composé de plusieurs volets. Mais il y en a trois qui attirent l’attention, notamment, celui qui concerne les binationaux. Selon l’article 7, si un candidat est titulaire d’une ou plusieurs nationalités autre que la nationalité comorienne, il doit alors renoncer à toutes les autres nationalités avant de briguer la présidence. Une proposition qui est aux antipodes des réformes issues du dialogue inter-comorien, organisé fin février 2022, mais boycotté par l’opposition. Puisque les participants avaient plutôt suggéré que le président élu abandonne ses autres nationalités avant son investiture. Mais, le pouvoir a donc décidé de passer outre l’esprit de l’article. Ce qui ne manque pas de faire réagir la classe politique comorienne. « S’il y a un lien de causalité entre la bi-nationalité et le sous-développement de notre pays, alors il faut s’empresser d’adopter ce texte », a réagi avec ironie, l’ancien ministre de la justice, Fahmi Said Ibrahim.
Pas de lien entre binationalité et sous-développement
Ce dernier se dit étonné d’une telle proposition et rappelle que la faillite sociale et économique de l’archipel n’est pas liée au fait qu’un président soit titulaire ou non d’une autre nationalité. « C’est un message négatif que nous risquons d’envoyer à la moitié des Comoriens qui sont des binationaux. La diaspora comorienne et ses enfants recèlent des potentialités pour les cinquantes prochaines années et l’apport qui est et continuera à l’être pour le développement des Comores », alerte cet ancien chef de la diplomatie comorienne. Il soulignera qu’en dehors d’Ahmed Abdallah [1978-1989], aucun autre président, d’Ali Soilihi jusqu’à Azali en passant par Sambi ou Ikililou ne possédait une autre nationalité. Pourtant, le pays n’a pas décollé.
L’ancien gouverneur de la Grande Comore, Mouigni Baraka Said Soilihi, a également condamné cette continuité de l’équipe d’Azali, qui au lieu de faire en sorte à ce que la confiance s’installe avec la société civile et la classe politique a préféré poursuivre la même attitude. « On s’attendait à un nouvel élan, une reprise du dialogue, un cadre de concertation sur des sujets comme celui-ci. Mais ce n’est pas le cas. Je me demande pourquoi se donner du mal à organiser des soi-disant élections si les règles du jeu restent les mêmes », tacle l’opposant, dont l’entrevue avec Azali Assoumani, début septembre lui avait valu une salve de critiques. Le porte-parole du gouvernement a laissé entendre que Moroni a pris cette décision parce qu’aucun pays n’autorisait les binationaux à briguer la présidence. Ce qui est faux.
Franco-comoriens dans le viseur
Des observateurs y voient uniquement une mesure visant la diaspora comorienne installée en France, estimée à 300.000 personnes dont le poids économique n’est plus à démontrer : de 2019 à 2020, les fonds envoyés par les expatriés ont augmenté de 32%, selon les données de la banque centrale des Comores. C’est en France où est établie la plus importante opposition qui dénonce à coup de manifestations la politique dictatoriale d’Azali Assoumani, dont elle ne reconnait pas la légitimité, depuis sa réélection controversée de 2019. Ce projet, réitère Said Larifou, n’est autre qu’une provocation, une loi malveillante, méprisante à l’encontre des centaines des Franco-comoriens qui tiennent l’économie des Comores et le rayonnement sportif, scientifique, ou politique. « Ils ne sont pas responsables de la corruption, des détournements des deniers publics. Au contraire, l’avenir du pays est dans le métissage. Personne ne peut empêcher les enfants comoriens nés en France de revendiquer et d’exercer leur citoyenneté politique », a poursuivi le leader du parti Ridja. La condition de résidence imposée par le projet de loi est raciste et inutile, a-t-il soutenu. Son article 7 exige que le candidat réside sur le territoire douze mois avant l’élection. « Dès lors que les Comoriens de l’étranger ont droit au vote, ils ont ipso facto éligibles sans condition de résidence », estime Me Larifou. Pour rappel, jusqu’à maintenant, la diaspora comorienne ne vote toujours pas à l’instar des autres diasporas, notamment africaines et ne dispose pas non plus d’un siège au parlement.
Parrainage et 2024
Le projet de loi inclut également l’instauration de parrainages. Un système nouveau qui est loin de faire l’unanimité. L’article 8, consacré aux conditions d’éligibilité, précise que « nul ne peut briguer la magistrature suprême, s’il ne parvient pas à avoir les signatures de 3.000 électeurs, répartis proportionnellement au nombre d’électeurs inscrits par île. Soit donc 0.9% du nombre total d’électeurs. Le dernier recensement réalisé en 2020 faisait état de 318.432 électeurs sur l’ensemble du territoire. Si par exemple les électeurs d’une île représentent 14% de l’effectif global, pour candidater, il faut recueillir ce même pourcentage dans l’île en question. Un électeur peut parrainer deux candidats et pas plus. Dans le continent, le Sénégal reste le dernier pays à adopter en 2019 une loi qui exige un parrainage, afin de limiter les candidatures « fantaisistes ». Là-bas, avec 300 partis politiques, la mesure peut paraître logique. Mais quid des Comores ? L’opinion publique pense seulement que la présidence d’Azali Assoumani a juste fait du copié-collé sans tenir compte de la réalité locale pour s’assurer une réélection en 2024. Notons que la mesure est souvent qualifiée d’antidémocratique du fait qu’elle empêche des citoyens de briguer la présidence, un droit pourtant garanti par la constitution.