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Le conseiller municipal faisait de fausses attestations d’hébergement

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Avant d’être conseiller municipal, Anrif Nourdi produisait de fausses attestations d’hébergement pour des familles comoriennes du même village que lui. Ses fonctions d’élu, depuis juin 2020, n’ont rien changé à ses pratiques.

Élu en 2020 au sein de la majorité, Anrif Nourdi a perdu son siège de conseiller municipal de Mamoudzou, ce lundi 12 décembre. Cela fait suite à sa condamnation par le tribunal correctionnel, le même jour, pour des faux en écriture.

« Il y a 2.000 personnes qui vivent à Cavani grâce à vous directement », fait remarquer Benoît Rousseau, le président du tribunal correctionnel de Mamoudzou. A la barre, ce lundi 12 décembre, dans le cadre d’une comparution immédiate, l’homme est penaud. Celui qui est considéré comme « le cheffou » ou « le maire » dans son quartier de M’barazi, à Cavani, a vite perdu de sa superbe. Anrif Nourdi, arrivé des Comores il y a une vingtaine d’années, était monté pourtant jusqu’à la mairie de Mamoudzou où il occupait un siège de conseiller municipal depuis juin 2020. Mais si sur le plan politique, l’élu se faisait discret, il avait pris depuis bon nombre d’années des libertés avec la loi. En effet, depuis 2014 au moins, il produisait des attestations d’hébergement pour des familles originaires de Sima (Anjouan) comme lui, factures d’eau et carte d’identité à l’appui. Près de 120 de ces documents ont été retrouvés à la préfecture de Mayotte dans des dossiers de demande de titre ou renouvellement de titre de séjour. Une trentaine ont été comptabilisées rien que pour l’année 2022. C’est d’ailleurs ce qui a mis la puce à l’oreille des services préfectoraux.

La police s’est vite rendu compte que le banga occupé par la famille de l’agent de sécurité, sur un terrain du Département de surcroît, ne pouvait pas héberger tous ces gens. Toutefois, ils se sont agglutinés tout autour, faisant de « leur maire » le protecteur idoine. « J’avais une obligation vis-à-vis de mon village. Je gagnais leur respect comme cela », avoue-t-il. Le respect et non l’argent, c’est ce qui ressort de l’enquête. Les comptes en banque et le patrimoine de l’élu « ne montrent aucun enrichissement personnel », tout comme les témoignages du « village » qu’il s’était constitué.

« Un potentiel électoral »

Sa position au sein du quartier l’a aussi amené à avoir des velléités politiques. Approché par un élu de M’tsapéré, il a rejoint le parti Les Républicains et l’équipe d’Ambdilwahedou Soumaïla. L’homme a laissé entendre que son réservoir des voix était sans doute ce qui lui avait les portes de la politique. « Il y avait un potentiel électoral », suppose le juge Rousseau, qui note les contradictions entre le message politique de sa formation appelant à mettre fin à l’immigration et les pratiques de l’élu. « On voit un système qui se met en place. Ça interroge sur le fonctionnement de la démocratie », fait remarquer Yann Le Bris. Le procureur de la République a requis six à huit mois de prison avec un sursis probatoire lié à une obligation de payer une amende. « La seule sanction qui ait un vrai sens, c’est de prononcer l’inéligibilité avec exécution provisoire », demande-t-il en plus, espérant dissuader « si d’aventure d’autres élus ont aussi ce double discours, entre les pratiques personnelles et le message politique ».

Le tribunal correctionnel a relaxé Anrif Nourdi pour l’aide à l’entrée ou le séjour d’étrangers en situation irrégulière. En effet, il n’a pas été démontré qu’il a perçu de l’argent en contrepartie des papiers. L’intérêt moral non plus n’est pas évident ont estimé les juges. Les personnes du quartier n’ont pas tous le droit de voter aux élections municipales et les policiers n’ont pu vérifier si ceux qui le peuvent ont été influencés. En revanche, pour les faux en écriture, le prévenu a été reconnu coupable et condamné à verser une amende de 10.000 euros, dont 8.000 euros avec sursis. En outre, la peine d’inéligibilité avec exécution provisoire met fin de manière immédiate aux fonctions politiques du « cheffou ».

Gestion des déchets : « une situation grave et alarmante à Mayotte »

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La gestion des ordures sur Mayotte, ici une décharge sauvage à Majicavo-Koropa, a fait l’objet d’une attention particulière dans le rapport des sénatrices. Le taux d’enfouissement des déchets ménagers y est en effet de 67 % contre 15% au niveau national.

Venue à Mayotte en juin 2022, la délégation sénatoriale aux outre-mer vient de publier un rapport sur la gestion des déchets dans les territoires ultramarins. Et son constat est sans appel : Mayotte est confrontée à une double urgence, sanitaire et environnementale.

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Sénatrice de l’Aude, Gisèle Jourda était en visite à Mayotte avec une délégation sénatoriale, à la fin du mois de juin 2022.

« Il faut un plan Marshall XXL pour Mayotte. Il n’est pas possible de laisser le territoire dans cet état », estime Gisèle Jourda. La sénatrice de l’Aude (Socialiste, Écologiste et Républicain) vient de publier un rapport, co-écrit par Vivane Malet, sénatrice Les Républicains de La Réunion, sur la gestion des déchets dans les outre-mer. Après plus de six mois de travaux, trois déplacements à La Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon, et près de 160 personnes auditionnées, la délégation aux outre-mer constate un retard majeur en matière de gestion des déchets dans ces territoires.

97 % de déchets enfouis à Mayotte

Le taux d’enfouissement des déchets ménagers y est en effet de 67 % contre 15% au niveau national. Un constat encore plus alarmant à Mayotte où la part des déchets enfouis s’établit à plus de 97 %. Une situation « grave » qui place le territoire en urgence sanitaire et environnementale. La cote d’alerte y étant largement dépassée. « Dans certains quartiers informels, où la collecte est impossible, on voit des enfants en bas âge jouer à proximité de batteries ou de véhicules hors d’usage. C’est aussi dans ce contexte que certaines familles lavent leur linge. On constate une prolifération de rats et avec eux, la propagation de maladies comme la leptospirose », détaille la sénatrice Gisèle Jourda. Sur l’île, le taux de prévalence de la leptospirose est en effet 70 fois supérieur au taux national. D’autres maladies comme la dengue, l’hépatite A ou la typhoïde sont également favorisées par cette situation.

Sans compter les conséquences sur l’environnement avec la pollution des sols, des nappes phréatiques et des cours d’eau. « Je n’accepte pas qu’un département français soit dans un tel état », insiste la parlementaire.

Des financements insuffisants et des filières de recyclage limitées

Selon le rapport, plusieurs éléments expliquent la situation. D’abord, les financements seraient insuffisants, les éco-organismes discrets, voire absents, et les filières locales de recyclage très limitées. Dans le même temps, la prévention serait quasi-inexistante et les exportations de déchets notamment dangereux compliquées.

Pour ne pas que le territoire devienne un dépotoir, la délégation sénatoriale a mis en exergue deux défis à relever. Le premier est de gérer l’urgence en retrouvant des moyens d’action. Le second consiste à « s’engager sur la voie de l’économie circulaire. Un chemin plus long, mais plus durable ». Un plan de rattrapage exceptionnel de 250 millions d’euros sur cinq ans devrait ainsi être mis en place dans les territoires d’outre-mer, pour réaliser les équipements prioritaires, en plus des aides actuelles de l’État. « Le budget alloué à Mayotte sera exceptionnel afin d’assainir la situation. Nous pensons également à la mise en place de brigades pour faire respecter les normes. Si on ne pénalise pas, on ne s’en sortira pas », poursuit la sénatrice.

Une première déchetterie en 2023 sur l’île

De manière générale, les outre-mer souffrent d’un retard massif d’équipements. Le nombre de déchetteries est de deux à neuf fois plus faible que dans l’Hexagone. À Mayotte, elles sont même totalement absentes. La première devrait ouvrir en 2023. « L’île a presque tout à construire pour une population qui explose », souligne le rapport.

En parallèle, les sénatrices préconisent une exonération de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), qui « asphyxie les budgets de fonctionnement des collectivités », pendant cinq à dix ans. Mais aussi une simplification de la gouvernance, avec un opérateur unique sur chaque territoire et un renforcement des obligations de résultat des éco-organismes. L’idée serait ainsi d’expérimenter en outre-mer un mécanisme incitatif de pénalités pour les organismes n’atteignant pas des objectifs chiffrés. Enfin, le rapport souligne la nécessité d’abaisser à une tonne, au lieu de 100, le seuil à partir duquel le coût du nettoyage d’un dépôt sauvage est pris en charge par ces organismes.

La délégation suggère également la mise en place de dispositifs de gratification directe du tri pour encourager la collecte dans les zones les plus défavorisées. A Mayotte, le Sidevam envisage notamment de créer une monnaie locale et de récompenser les citoyens amenant des déchets recyclables dans les Douka en leur fournissant des denrées alimentaires.

Légion d’honneur : Ambdi Jouwaou, une vie au service de Dembéni

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Ambdi Hamada Jouwaou, ancien maire de Dembéni et nommé chevalier de la Légion d’honneur, va recevoir les insignes ce mercredi à 10h, à la MJC de Dembéni.

Ambdi Hamada Jouwaou, va se voir remettre les insignes de chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur. Cette plus haute distinction française sera remise à l’ancien maire de la commune de Dembéni, ce mercredi 14 décembre, afin de récompenser ses 41 ans de services et son engagement au quotidien. Elle permet également de mettre en valeur son parcours personnel et professionnel engagé.

Il a débuté sa carrière professionnelle au sein de La Poste, après avoir passé le concours d’entrée en 1980. Après une formation à La Réunion, Ambdi Hamada Jouwaou a intégré le bureau de poste de Dzaoudzi en tant que contrôleur. « A cette époque, il n’y avait que deux bureaux de Poste à Mayotte, l’un à Dzaoudzi et l’autre à Mamoudzou », se remémore-t-il. Quelques années plus tard, il a été affecté à Mamoudzou et a obtenu le concours de receveur. Entre temps, il a été élu maire de la commune de Dembéni le 16 mars 1983. « Afin de pouvoir concilier mon activité professionnelle et mon titre de maire, j’ai demandé ma mutation à Mamoudzou en 1984 », ajoute le récipiendaire. A la suite de ce changement de bureau, il a exercé dans différents secteurs du service postal, jusqu’en juillet 2015, date à laquelle il a pris sa retraite.

Trente ans de mandat

De sa première élection en 1983, Ambdi Hamada Jouwaou a effectué quatre mandats consécutifs jusqu’en 2008. Un dernier mandat, de 2014 à 2020 est venu clore ses années en tant qu’édile de la commune. Cette année-là, il a donc tiré sa révérence « pour laisser place aux jeunes ». Le rôle de maire représente, au total, trente années de la vie de ce soixantenaire. De nombreux projets sont venus rythmer ses différents mandats. « Tout ce que j’ai aimé pendant ces années, ce sont les projets qui ont été conduits et le développement de la commune », ajoute-t-il.

Cet homme impliqué dans les différents grands projets de la commune, l’était également dans la vie associative, avec notamment la création de l’association de football auprès de la ligue, qui a permis de recevoir des rencontres de football sur le terrain de la commune.

Une haute distinction

Depuis deux siècles, la médaille de la Légion d’honneur est remise au nom du chef de l’État pour récompenser les citoyens les plus méritants dans tous les domaines d’activité. « En juillet 2021, j’ai appris via les informations à la radio que j’avais été obtenu le grade de chevalier de la Légion d’honneur, quelle surprise pour moi de l’apprendre comme cela ! », explique l’ancien édile.

Source de fierté inestimable pour le récipiendaire et ses proches, c’est un exemple de civisme rendu public. « Je suis très content et fier pour moi-même, mais aussi pour ma famille, d’obtenir cette haute distinction et d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur ! », reconnaît-t-il. Au travers de cette distinction, c’est la reconnaissance de ses engagements qui sont reconnus.

Ambdi Hamada Jouwaou recevra les insignes de chevalier, remis par le préfet de Mayotte, ce mercredi 14 décembre à 10h, à la MJC de Dembéni. En amont, un maoulida shengué est organisé à partir de 9h.

Investissement à Mayotte : « Faire rentrer l’édredon dans la valise ! »

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Ivan Postel-Vinay, directeur de l’AFD de Mayotte.

Ce lundi 12 décembre, à l’hôtel Sakouli, à l’initiative de la représentation à Mayotte de l’Agence française de développement (AFD), plusieurs dizaines de décideurs des sphères publique et privée de l’île se sont réunis pour une matinée d’échange et de réflexion autour des politiques d’investissement déployées sur le territoire. Flash Infos s’est entretenu avec Ivan Postel-Vinay, directeur de l’AFD de Mayotte.

Flash Infos : Quels étaient les objectifs de cette matinée d’échange ?

Ivan Postel-Vinay : Cet événement avait deux objectifs. Le premier était de présenter à l’ensemble de nos partenaires notre stratégie 2022-2026 – que nous avons d’ailleurs élaborée avec beaucoup d’entre eux. On voulait donc leur présenter nos différents axes d’intervention sur le territoire sur les prochaines années, et les outils financiers qui vont avec. Le deuxième objectif était de faire émerger un certain nombre de constats et idées sur des problématiques liées à l’investissement à Mayotte. Il y a un énorme besoin d’infrastructures – parce la population croît rapidement et parce que le territoire est dans une mécanique de rattrapage vis à vis de l’Hexagone et des autres DOM. Ce rattrapage, c’est un défi. Pour pouvoir l’affronter, les collectivités ont besoin de piloter leurs opérations d’investissement.

FI : Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les collectivités dans le cadre de leurs opérations d’investissement ?

IPV : C’est complexe. Les collectivités se heurtent à des difficultés de différentes natures. D’abord, elles sont d’ordre budgétaire. Les finances locales sont tendues : les dépenses des collectivités augmentent beaucoup – en raison de l’investissement, mais aussi de l’augmentation de leurs coûts de fonctionnement – et les recettes marquent le pas. Les recettes avaient fortement grimpé avec la départementalisation ; aujourd’hui, elles augmentent toujours, mais pas forcément aussi vite que la population. Il faut donc « faire entrer l’édredon dans la valise », c’est à dire faire en sorte que tous ces programmes d’investissement – qui sont nécessaires – puissent être financés.

Les difficultés sont aussi liées aux compétences au sein des collectivités, notamment les compétences techniques nécessaires pour définir les besoins. Définir un besoin, c’est complexe : on peut effectivement dire qu’on a besoin d’une école, que l’on souhaite l’implanter à tel endroit… mais une fois qu’on a dit ça, on n’a pas dit grand-chose ! Quel doit être le dimensionnement de l’école ? Quels matériaux doit-on utiliser en fonction des contraintes du site ? Il faut aussi savoir gérer et piloter ces projets d’investissement : élaborer les pièces qui vont servir à lancer le marché public, suivre la passation de ce marché et son exécution, gérer la relation avec les maîtres d’œuvre, avec les entreprises, etc… C’est un véritable métier, et toutes les collectivités ne sont pas au même niveau de compétences par rapport à ça.

Il y a encore d’autres types de difficultés… on peut citer la maîtrise du foncier, la disponibilité des matériaux… L’idée de la matinée d’échange c’était donc de permettre à une grande variété d’acteurs de la sphère publique – mais pas que ! – d’échanger autour de ces défis et d’essayer de faire émerger des pistes pour les relever.

FI : Quelles pistes ont pu émerger ce matin ?

IPV : Premier point identifié : il y a un besoin de renforcement des compétences au sein des collectivités. Aussi bien en ce qui concerne la définition des besoins, que la gestion des projets dans leur globalité – sur les aspects technique, financier, juridique, ou sur la planification. Les questions de délais sont extrêmement importantes, parce qu’il faut s’assurer répondre au besoin avant que celui-ci n’ait complètement été modifié ! D’autre part, un financement peut être disponible uniquement sur une période donnée. Par exemple, les subventions ont un délai d’exécution. Au-delà du délai d’exécution, il y a un risque que l’on ne puisse plus se faire rembourser par l’organisme subventionneur si le projet n’est pas achevé. Pour gérer toute cette complexité, il faut renforcer la capacité des collectivités à piloter.

Deuxièmement, il faut renforcer la capacité des entreprises à comprendre les besoins des collectivités et acheteurs publics pour mieux répondre aux appels d’offre. Cela bénéficierait à  l’économie locale : la commande publique est un gisement considérable d’activité pour les entreprises. Aujourd’hui, on n’exploite pas tout le potentiel de développement économique endogène à Mayotte. Comment aider les entreprises à monter en puissance pour répondre à ces besoins de la commande publique ? Il faut leur donner plus d’informations sur les marchés à venir, sur les outils, etc.

Enfin, un mot est revenu très fortement toute la matinée au cours des échanges : « priorisation ».  On l’observe avec certaines collectivités : beaucoup de projets dans les cartons, et trop peu qui se concrétisent. Pour que ces projets puissent voir le jour, il va falloir choisir ! Cela veut dire accepter qu’on ne pourra pas tout faire, parce les capacités – humaines budgétaires et foncières – sont limitées. Il est donc nécessaire d’effectuer cet exercice d’arbitrage entre projets d’investissements : décider lesquels sont plus importants, où en tout cas ceux que l’on va réaliser en premier. Ça c’est le rôle du politique. On dit souvent que « gouverner c’est choisir » : les élus doivent s’emparer de ce rôle difficile d’arbitrage.

L’AFD à Mayotte en 2022

120 millions d’euros engagés, dont une grande majorité auprès des collectivités sous forme de financement de subventions, soit plus de deux fois plus qu’en 2021

Chez « SOS Karibu », on joue les guides à destination des primo-arrivants

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Offrir un accueil de qualité et faciliter l’installation à Mayotte de personnel de santé par une offre de logement temporaire, de mobilité et de bons plans de sorties, tel est l’objectif que se fixe « SOS Karibu », une structure nouvellement créée sur l’île afin de permettre aux nouveaux arrivants de prendre leurs marques et s’installer dans la durée.

L’une des raisons qui favorisent la désertification médicale à Mayotte est l’absence de repères pour les personnes tentées par un emploi ou ayant opté pour un séjour professionnel dans le département. Le manque d’informations suffisantes et de contacts en a dissuadé plus d’un, sans parler de l’aspect sécuritaire régulièrement à la Une des journaux. Pour pallier cela, les services de santé devaient mobiliser du personnel en interne pour gérer l’accueil et l’installation des primo arrivants. Seulement voilà, pour certaines personnes, cet accueil s’avérait trop éphémère et insuffisant pour leur permettre de trouver facilement leurs repères sur le territoire, au point qu’ils choisissaient tout bonnement de repartir ou ne pas renouveler leur séjour, alors que l’île en a grand besoin.

Fort de ce constat, Mickael Perchoc, anciennement préposé à cette tâche au sein de l’administration hospitalière locale, a décidé de s’investir dans une activité professionnelle concrète basée sur des réponses aux attentes souvent exprimées par les candidats à un séjour à Mayotte. Il a décidé de se mettre en disponibilité en début d’année et a créé une activité exclusivement dédiée à cette problématique de l’accueil et de l’installation des primo-arrivants, avec à la clé une convention passée avec le Centre hospitalier de Mayotte (CHM).  Installée rue du jardin à Pamandzi, à côté de l’hôpital Martial Henry et à seulement cinq minutes de voiture de l’aéroport, l’entreprise baptisée « SOS Karibu & Karibu loc’» est désormais pleinement opérationnel, bien qu’encore en phase de structuration et de consolidation. Il s’agit d’un projet collaboratif destiné aussi à sensibiliser les pouvoirs publics au besoin de prendre soin de leur personnel nouvellement affecté dans le département afin de le rendre plus attractif. Selon le créateur, il est à constater que les grandes administrations publiques (en particulier celle de la justice) s’occupent d’avantage du confort des agents affectés à Mayotte pour des missions courtes que ceux appelés à y résider plus longtemps. « Il est indispensable de travailler les conditions d’accueil des gens ici à Mayotte si l’on veut vraiment maintenir un personnel de santé capable de satisfaire les attentes des Mahoraises et Mahorais. Il est, par conséquent, nécessaire de recruter des personnes qui connaissent bien le territoire », fait remarquer le gérant de « SOS Karibu & Karibu loc’». Aussi la qualité des prestations à offrir à la clientèle va primer sur la quantité des personnes à recevoir, sachant qu’il existe déjà sur le territoire des structures qui proposent des services plus ou moins similaires.

Des prestations qui s’adressent à un très large public

Dans les locaux de l’entreprise à Pamandzi, des espaces sont aménagés pour accueillir dans des conditions optimales, aussi bien les primo-arrivants que des personnes en attente de prendre l’avion en direction de l’extérieur. Un lounge y est aménagé pour les hommes d’affaires, il sera possible de faire du co-working, mais aussi participer à des ateliers de couture, d’informatique ou d’aromathérapie. Sur réservation, des personnes pourront être mise en relation avec d’autres à travers un réseau d’individus qui adhèrent à ce projet et qui aident à le structurer afin que ses différentes déclinaisons puissent toutes avancer ensemble de façon pérenne, dans un concept gagnant-gagnant. A priori tout devrait bien se passer, le rythme actuel des constructions de logements dans le département devrait permettre de satisfaire les attentes diverses et variées susceptibles de provenir des primo arrivants, sachant que l’entreprise s’attend à toute sorte de cas et se prépare à y répondre à la limite de ses moyens.

Ses prestations s’adressent à large public pouvant provenir de tous horizons, Europe, Outre-mer, d’autres pays dans le monde, et même des originaires de Mayotte installés hors territoire depuis longtemps (qui n’ont plus d’attaches sur l’île) et désireux de revenir s’y installer. Il s’agira alors pour « SOS Karibu & Karibu loc’» d’orienter les clients en leur fournissant les bons conseils pour trouver les logements souhaités, aux bons endroits, et négocier les meilleurs baux locatifs dans le respect des réglementations e vigueur sur l’île. S’agissant de l’aspect sécuritaire, « nous dirons clairement les choses à nos clients, à savoir qu’il y a effectivement des soucis d’insécurité à certains endroits, mais que malgré cela on peut bien vivre à Mayotte », fait valoir Mickael Perchoc.

Comores : trois ministres en exercice visés par une plainte à Paris

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Les ministres de la Justice et de l’Agriculture ainsi que celui des Affaires étrangères sont soupçonnés de tentative de subornation à l’endroit de l’homme d’affaires franco-syrien, Bashar Kiwan. Ils lui auraient demandé de témoigner contre l’ex-président Sambi, lors du procès sur la citoyenneté économique. Le parquet va-t-il ouvrir une enquête ou classera le dossier ?  

Cela fait partie des arguments qui ont toujours renforcé l’idée selon laquelle le procès sur la citoyenneté économique était cousu d’avance et politique. Malgré la condamnation à la perpétuité de son client, l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi, maître Jean-Gilles Halimi, tient quand même à ce que la vérité éclate au sujet des rencontres qui ont lieu entre des ministres comoriens et Bashar Kiwan quelques mois avant l’ouverture du procès où celui-ci est cité à comparaitre. La plainte pour « subornation de témoin et tentative d’escroquerie au jugement en bande organisée » déposée le jeudi 8 décembre, au tribunal judiciaire de Paris, vise Houmed Msaidie, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, Djae Ahamada Chanfi, Garde des sceaux et Dhoihir Dhoulkamal, chef de la diplomatie comorienne. Alors que le procès sur la citoyenneté suivait son court, des images et des conversations montrant ces ministres avec le sulfureux homme d’affaires franco-syrien, activement recherché pour le rôle joué dans le programme de la citoyenneté, ont fait beaucoup de bruit. Bashar, lui affirme que les officiels comoriens cherchaient à acheter son témoignage en échange d’un blanchiment sur des affaires dans lesquelles il a été condamné. Il n’avait qu’à accepter d’accabler l’ancien Raïs Sambi lors du procès. L’ancien chef d’État a toujours dénoncé son incarcération politique, selon lui. Il a refusé d’assister aux audiences bien qu’il soit le principal accusé.

Films de l’hôtel

D’après les éléments explicatifs intégrés dans la plainte à laquelle nous avons eu accès, Houmed Msaidie [il nie toujours les faits] aurait échangé avec l’incriminé à l’hôtel, Le Méridien Maillot 61 BD Gouvion, Saint Cyr. Me Halimi demande au parquet de solliciter les vidéos. Voici un petit extrait du protocole d’accord proposé par l’un des émissaires comoriens. « En contrepartie, le gouvernement comorien accepte de ne pas intervenir dans les procédures en cours ou à venir et de ne pas engager lui-même de procédure ou d’action non-juridictionnelle en relation avec le contentieux relatif à Monsieur Bashar Kiwan et à l’État koweïtien, sous réserve de respect des termes de ce protocole d’accord. Dans la mesure où elles existeraient, le gouvernement s’engage à abandonner et à classer toutes enquêtes et toutes poursuites [……] ». Des promesses qui aux yeux de l’avocat de M Sambi sont incontestablement constitutifs de l’élément matériel du délit de subornation de témoin. « Le fait d’exercer des pressions sur une personne pour l’inciter à déclarer autre chose que ce qu’elle pense être la vérité », détaille la plainte d’une dizaine de pages. Mais, maître Abdou Elwahab Moussa Bacar, avocat au barreau de Moroni, est persuadé que la procédure a peu de chances d’aboutir car l’accusation de subornation et escroquerie dont il est question, est un jugement devant la justice d’un pays souverain.

45.000 d’euros d’amende

L’infraction obéit selon lui seulement au principe de territorialité du droit pénal français.  « Il s’agit d’une véritable escroquerie judiciaire orchestrée par un conseil qui voudrait se faire une virginité en vendant à son client une histoire à dormir debout », tranche-t-il. Maître Halimi rappelle que Bashar est un ressortissant français et les faits se sont déroulés en France, donc la plainte est recevable. Et s’elle n’aboutissait pas, il prévoit d’en déposer une autre devant le doyen des juges avec constitution de partie civile.  « L’instruction était vide et il n’y a pas eu de procès équitable mais plutôt une conspiration ayant entrainé la condamnation de Sambi. Je prendrai le temps qu’il faut pour aller jusqu’au bout », a promis, Me Halimi.  Une fois que le procureur décidera qu’il y a eu infraction, a poursuivi Yhoulam Athoumani, docteur en droit, le magistrat renverra l’affaire devant le tribunal correctionnel. A partir de là, les inculpés se trouvant à l’étranger seront convoqués même s’ils quittent le gouvernement. En cas de condamnation, ils risquent trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende pour la subornation de témoin. Le ministre des Affaires étrangères fut le premier à admettre l’existence d’un tête-à-tête avec Bashar, mais dément toutefois la version répandue pas son interlocuteur. La présidence de la République est également montée au créneau quelques jours plus tard après l’apparition des révélations, pour se désolidariser de toute démarche allant dans ce sens. Beit-Salam, attribue la paternité des rencontres à Bashar. La convention pour le renouveau des Comores (Crc), le parti au pouvoir, s’est aussi désengagée des actions entreprises par les ministres. Une façon d’étouffer l’affaire tout en préservant l’image d’un pouvoir en place entaché par ces affaires.

[MIS A JOUR] Disparition inquiétante : Mohamadi Saïd Ali Sola a été retrouvé à Rennes

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Mohamadi Saïd Ali Sola est étudiant en arts plastiques à Rennes (Ille-et-Vilaine). Il a disparu pendant six jours.

La famille et les amis de Mohamadi Saïd Ali Sola étaient sans nouvelles de lui depuis le mercredi 7 décembre. La première a confirmé, ce lundi soir, qu’il a bien été retrouvé à Rennes. Elle n’a pu encore lui parler, mais des connaissances ont pu le ramener chez eux.

Le jeune peintre mahorais habite Rennes (Ille-et-Vilaine) où il a repris des études en septembre. Ce mercredi, il a été vu pour la dernière fois dans son logement Crous. « Les autres étudiants le trouvaient renfermé ce derniers temps », raconte sa sœur, décrivant un garçon apprécié et entouré. « Beaucoup de personnes nous ont envoyé des messages pour nous dire qu’ils étaient inquiets de ne pas avoir de nouvelles. »

Lauréat du prix espoir au salon de peinture du Léon, dans le Finistère, en 2019, il était reparti en Bretagne à la rentrée justement pour y faire un master à l’université de Rennes. Le jeune homme n’a rien laissé derrière lui, mais son activité sur les réseaux sociaux et le fait qu’il ait effacé pas mal de ses messages inquiétaient ses proches.

Lancement de « Formations mer », un portail dédié aux métiers maritimes

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La formation professionnelle maritime bénéficie désormais d’un nouveau site internet dédié (formations.mer.gouv.fr). Ce site, piloté par le secrétariat d’Etat chargé de la mer, permet aux jeunes et aux personnes en reconversion d’avoir toutes les informations sur la formation professionnelle maritime à portée de main. Ce lancement s’accompagne d’une campagne de communication pour la promotion des formations et des métiers de la mer. En effet, parmi les grandes priorités du Secrétariat d’Etat chargé de la Mer figurent la modernisation de l’économie maritime française et le soutien à la diversité de nos modèles de pêche. Cette modernisation passera par la décarbonation du secteur maritime et la formation et l’attractivité des métiers de la mer. Ces métiers, encore trop souvent méconnus mais qui recrutent pourtant, peuvent et doivent participer à notre objectif d’atteindre le plein emploi et de doubler d’ici 2027 le nombre d’officiers-marins formés, fixé par le président de la République. Les élèves aujourd’hui diplômés du secteur maritime prendront part à des transformations majeures au cours de leur carrière : décarbonation des navires, production énergétique en mer, développement éolien massif dans les dix prochaines années, arrivée des navires autonomes et des drones dans l’espace marin et sous-marin, transition du secteur de la pêche et de l’aquaculture vers un modèle durable et à forte valeur ajoutée pour les marins et adaptation aux conséquences du changement climatique en mer et sur le littoral.

Chaque année, la France forme des marins hautement qualifiés et recherchés. Ces derniers s’insèrent dans un marché de l’emploi très porteur : la filière maritime et portuaire regroupe 400.000 emplois, la filière pêche 100.000 et les cultures marines 20.000. En 2021, plus de 45 000 titres professionnels maritimes ont été délivrés. Les lycées professionnels maritimes et l’école nationale supérieure maritime, établissements incontournables pour la formation des marins, forment respectivement 1 600 élèves et plus de 1 200 étudiants ou stagiaires en formation initiale ou continue durant l’année scolaire 2022-2023. Une centaine d’établissement agréés complète l’offre de formation.

Convergence sociale : pas d’accélération en vue pour Mayotte

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C’est un enjeu de la départementalisation. La convergence des droits entre métropole et Mayotte devait connaître un coup d’accélérateur grâce au processus réclamé par la classe politique. Seulement, onze ans plus tard, celle-ci ne se fait par à-coups. « Nous nous sentons tenus à distance et exclus de la communauté nationale : en effet, alors que Mayotte est le territoire le plus pauvre de France, l’effort de solidarité par habitant en matière de prestations sociales ne s’élève qu’à 9 % de la moyenne nationale et le transfert de dépenses en nature et de services publics plafonne à 70 %. L’ensemble des dépenses publiques et sociales par habitant du cent unième département français ne s’élèvent qu’à 38 % de la moyenne nationale », a rappelé Mansour Kamardine, dans une question adressée au gouvernement français. Le député de la deuxième circonscription de Mayotte a évoqué également toutes les promesses faites par François Hollande, Emmanuel Macron ou encore Annick Girardin, l’ancienne ministre des Outre-mer. « Elle s’était engagée à fournir avant la fin de l’année 2019 un échéancier en matière d’alignement des droits des Mahorais sur ceux de la métropole. Elle avait alors estimé injuste que les prestations sociales à Mayotte diffèrent de celles accordées dans les autres départements d’outre-mer ou dans l’Hexagone », a-t-il fait remarquer, avant de citer l’extension Ircantec (l’institution de retraite complémentaire dédiée aux agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques) comme preuve que Mayotte est toujours en retard en termes de droit. Le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, lui a répondu que la convergence sociale est prévue « en 2036 ». Selon lui, l’île aux parfums a connu ces dernières années quelques avancées avec « la création de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé et à l’allocation adulte handicapé ». En 2021, l’ordonnance relative à l’extension, à l’amélioration et à l’adaptation de certaines prestations de sécurité sociale à Mayotte a été publiée. Elle a permis « d’étendre à Mayotte le complément de libre choix du mode de garde et instaure la validation rétroactive des trimestres en matière d’assurance vieillesse, afin de faciliter le départ à la retraite. En outre, elle crée de nouvelles prestations pour accompagner des proches, comme l’allocation journalière de présence parentale, l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie et l’allocation journalière du proche aidant. Par ailleurs, en matière de maladie, l’ordonnance ouvre de nouveaux droits aux assurés de la caisse de sécurité sociale de Mayotte, et élargit le champ des bénéficiaires de prestations déjà existantes : par exemple, depuis cet été, les pères reçoivent des indemnités journalières en cas de paternité ou d’accueil d’enfant », a indiqué le représentant du gouvernement.

Mais celui-ci n’a pas cité l’Ircantec, dont l’extension a été pourtant décidée en 2002. « C’était il y a vingt ans, et le décret d’application se fait toujours attendre. Or, pendant ce temps, les Mahorais cotisent : l’Ircantec va les rembourser, puisque le décret n’est toujours pas pris », a déploré en réponse le député, se disant « insatisfait ».

La police nationale et le collège K2 à Kawéni s’unissent

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Mardi dernier, dans les locaux du collège K2 de Kawéni, une convention de partenariat a été signée entre le rectorat de Mayotte et la direction territoriale de la police nationale. Il s’agit d’une convention qui s’inscrit dans le cadre du programme de la classe citoyen mise en place dans cet établissement, par Mme Poncet, professeur de français et Mme Moreau, professeur d’histoire géographie. Ces deux enseignantes animent conjointement un groupe d’élèves qui va participer à des concours nationaux, tel le « Concours Clémenceau », ou celui relatif à la résistance et la déportation. Ceux-ci ont déjà eu l’honneur de chanter « La Marseillaise » lors de la cérémonie du 11-Novembre à Mamoudzou. M. Bellagha principal adjoint, et ancien réserviste de la police nationale pilote ce joli projet. Loetizia Fayolle, représentant le rectorat, le DTPN en personne, Laurent Simonin, ainsi qu’André Derrien, principal de l’établissement, ont paraphé cette convention qui montre les liens étroits entre ces deux institutions, et la volonté prégnante de la DTPN de s’investir auprès des jeunes Mahorais et de participer étroitement au développement de tels projets sur l’île.

La préfecture conseille d’anticiper les démarches de renouvellement des pièces d’identité

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« Afin de ne pas passer à côté d’un examen ou d’un voyage prévu de longue date : anticipez vos démarches pour renouveler vos titres d’identité », prévient la préfecture de Mayotte dans un communiqué. Sans préciser les délais d’attente, elle indique que ces derniers peuvent être longs avant de réceptionner ces pièces. En métropole, il faut parfois attendre jusqu’à 6 mois dans certaines mairies avant d’avoir un rendez-vous. La préfecture de Mayotte conseille de prendre rendez-vous en mairie à compter de six mois avant la date d’expiration qui figure sur les titres. Particulièrement pour les personnes ayant prévu de partir en voyage prochainement ou qui passe un examen nécessitant la présentation d’une pièce d’identité en cours de validité. Un nouveau moteur de recherche pour faciliter la prise de rendez-vous en mairie vient d’ailleurs d’être mis en ligne sur le site : www.passeport.ants.gouv.fr/services

Navettes Cadémabus : des nouveaux horaires instaurés le vendredi

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Afin de s’adapter aux horaires de sorties de bureau, le vendredi, des nouvelles navettes partant de la barge de Mamoudzou et de Kawéni sont mises en place par la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou). Elles doivent répondre, comme celles du matin et du soir, aux embouteillages quotidiens qui découlent des travaux du Caribus à Passamaïnty. « Tous les vendredis les bus Cadéma feront en plus des départs de la fin d’après-midi, des départs depuis la barge et depuis Kaweni (Jumbo) en direction du sud », confirme la collectivité par communiqué. Les deux départs en plus de la barge sont prévus à 12h et 13h, tandis que deux autres (de Jumbo) sont programmés à 12h30 et 13h30.

Pas de décasage ce lundi à Doujani

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Dans son ordonnance du jeudi 8 décembre, le tribunal administratif de Mamoudzou a suspendu l’arrêté préfectoral « portant évacuation et destruction des constructions bâties illicitement au lieu-dit Doujani », faute de solution concrète de relogement proposée. L’opération de « décasage » devait se dérouler ce lundi. Le tribunal administratif a par ailleurs indiqué que la question de la conformité de l’article 197 de la loi ELAN – dispositif dérogatoire permettant la mise en place de ce type d’opérations de « décasage » par arrêté préfectoral – a été transmise au Conseil d’État.

Le Covid en retrait à Mayotte

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Au cours des deux dernières semaines, la circulation du Covid-19 est en diminution à Mayotte. Le taux d’incidence est passé de 160 cas pour 100.000 habitants sur la période du 21 au 27 novembre, à 58,1 cas pour 100.000 habitants sur la semaine du 28 novembre au 4 décembre, ce qui représente une diminution de 63,7%. Tous les autres indicateurs sont également en baisse – à l’image du taux de positivité qui tombe à 11 %, contre 20,4 % la semaine précédente. Cette nouvelle vague, qui avait débuté en semaine 43 (du 24 au 30 octobre), avait atteint son maximum en semaine 46 avec un taux d’incidence qui, pour la première fois depuis janvier, avait franchi la barre des 200 cas pour 100 000 habitants (205,8).

Air Austral autorisée à desservir Tananarive et Nosy Be le week-end

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Avec l’accord de son autorité de tutelle et de l’Aviation Civile Malgache, la compagnie réunionnaise est désormais autorisée au départ à desservir Tananarive et Nosy-Be les samedis et dimanches, au départ de Saint-Denis, et ce jusqu’au 28 janvier 2023 inclus. Sept vols de ou vers Tananarive et quatre vols de ou vers Nosy Be seront ainsi proposés chaque semaine. En effet, les autorités malgaches ont validé, ce jeudi 8 décembre, le programme des vols initialement déposé par la compagnie, prévoyant la desserte quotidienne de Tananarive et quatre fréquences sur Nosy Be.

« Un nouveau point sera fait régulièrement avec les autorités pour évaluer le maintien des vols sur les jours d’opération concernés au-delà du 28 janvier 2023 », annonce la compagnie.

Nouvelles unités de gendarmerie : une réunion technique jeudi dernier

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Le commandement de gendarmerie de Mayotte, la préfecture de Mayotte et des maires se sont rencontrés, jeudi matin, afin d’évoquer la création des quatre nouvelles unités de gendarmerie sur le territoire. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, avait annoncé en octobre la création de quatre brigades à Mayotte, « dès l’été prochain ». Il répondait ainsi au sénateur Thani Mohamed Soilihi qui avait, via un amendement, demandé « une attention particulière dans [leur] choix d’implantation » dans les territoires ultramarins « au regard de la dégradation inédite du climat sécuritaire et de nos spécificités ».

Il s’agira davantage d’« unités », comme l’a confirmé ce jeudi, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, en marge de la première pose de la première pierre du lycée des métiers du bâtiment à Longoni. Cela pourrait se traduire par l’installation de nouvelles brigades pour réduire la taille des secteurs actuels et donc améliorer la rapidité d’intervention. La commune de Tsingoni, par exemple, dépend de la brigade de Sada. Bandraboua, où interviennent les gendarmes de M’tsamboro, pourrait être aussi concernée. Mais les renforts annoncés peuvent tout aussi bien prendre la forme d’un nouveau service comme le psig (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie). Ce groupe, davantage présent sur le terrain, soulage les brigades départementales au cours des missions d’ordre public. En tout cas, les détails de la réunion n’ont pas filtré. « Rien n’est encore arrêté », prévient d’ailleurs l’un des participants.

Des tours d’eau jusqu’à « nouvel avis »

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L’alimentation en eau potable étant toujours aussi problématique sur l’île, les calendriers de coupures d’eau en vigueur et répétés ces derniers temps deviennent permanents (voir tableau). Toute l’île est concernée à raison de deux fois par semaine. L’interruption a lieu à chaque fois à 17h et jusqu’au lendemain, à 7h. « Suite à la réunion du CSRE (comité de suivi de la ressource en eau) qui s’est tenue [vendredi], nous vous prions de bien vouloir trouver ci-après un communiqué concernant le programme des coupures de la distribution d’eau pour tous les secteurs de l’île de 17h à 7h du matin. Le programme reste le même que la semaine dernière et sera reconduit jusqu’à un nouvel avis du CSRE qui sera en fonction de l’évolution de la situation météorologique dans les prochaines semaines », indique la société mahoraise des eaux (SMAE). En clair, la saison des pluies commençant à peine, le débit des rivières reste trop faible et la capacité de production insuffisante pour assurer une quantité équivalente à la consommation quotidienne. Pour rappel, en 2021, le calendrier des coupures avait perduré jusqu’à la mi-janvier. L’année suivante, celui-ci avait été modifié au début du mois de février, mais pour réduire la fréquence des interruptions de deux à une par semaine. Elles avaient ensuite continué quelques semaines.

Vers une compagnie maritime propre à Mayotte ?

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La compagnie maritime se veut régionale. Les Comores et Madagascar pourraient donc l’intégrer.

Lassés de dépendre de transporteurs maritimes qui rechignent parfois à alimenter le marché mahorais, la chambre de commerce et de l’industrie (CCI) et le Département travaillent sur un projet de compagnie à l’échelle régionale. Les Comores et Madagascar sont aussi intéressés.

L’inflation mondiale des prix trouve son origine dans la crise du Covid-19 et la désorganisation du transport de marchandises qui en résulte. Coûts, durée d’acheminement des marchandises, les sociétés de fret maritime sont parfois obligées de faire des choix en fonction des marchés.  Les plus petits,  comme celui de Mayotte, sont parfois boudés au grand dam des distributeurs présents sur l’île. La chambre de commerce et de l’industrie (CCI) et le Département de Mayotte planchent donc sur la création d’une compagnie maritime locale, qui pourrait assurer les liaisons à l’intérieur du Canal du Mozambique, voire à une échelle plus grande.

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Hindou Madi Souf (à droite), ici lors du forum économique de Mayotte, le 1er décembre, suit ce dossier pour la chambre de commerce et de l’industrie (CCI) de Mayotte.

Quel est l’intérêt d’une telle compagnie ?

Des produits bloqués dans les ports de La Réunion, Maurice et Mayotte sans qu’il soit possible de trouver une compagnie qui accepte de les faire transiter, le conseil départemental de Mayotte compte y remédier. Avec la chambre de commerce et de l’industrie, il compte créer une compagnie maritime en capacité d’alimenter les ports régionaux. L’idée n’est pas de concurrencer les acteurs du secteur, mais de se concentrer sur les petits marchés qui les intéressent peu. En outre, cela pourrait développer le commerce entre les îles. « En tout, ça fait 120 à 140 EVP (N.D.L.R. un Équivalent vingt pieds est le terme pour désigner un conteneur) potentiels », indique Hindou Madi Souf, cheffe du projet à la CCI.

Sous quelle forme peut-elle voir le jour ?

Il y différentes possibilités, mais la CCI privilégie la création d’une société d’économie mixte locale. Ce statut permet aux collectivités et autres partenaires privés de se retrouver à la table des actionnaires. « La présence du privé est importante, car ce n’est pas notre cœur de métiers », concède la responsable du service ingénierie. Les états voisins auront la possibilité d’intégrer la société s’ils le souhaitent également.

Le Département pourra la gérer ?

Ce n’est pas le but. Le fonctionnement de la compagnie pourrait se faire davantage sous forme d’une délégation de service public (DSP) par ligne. Un appel à projets est d’ailleurs en train de voir le jour. Hindou Madi Souf révèle qu’il y a déjà des intéressés. Côté trajets, trois lignes sont envisagées, dont une première partirait de Longoni pour rejoindre les Comores, tandis que la seconde partirait de Mayotte pour rejoindre Mahajanga (Madagascar). La dernière, plus longue, pourrait permettre de relier l’ile aux parfums à l’Afrique de l’Est, La Réunion ou Maurice.

A quel horizon ?

« On est encore dans les études », tempère la jeune femme. Le calendrier donné prévoit l’arrivée de cette compagnie « entre 18 et 30 mois » à partir du moment où la décision est prise (possiblement au début de l’année 2023). Le délai pourrait été cependant raccourci si les navires sont acquis rapidement.

Est-ce qu’il y a un type de navire ciblé ?

Oui, deux sortes de navires seraient l’idéal en raison des spécificités des ports régionaux. « Il y a peu de tirant d’eau à Majunga », donne comme exemple la cheffe de projet. Lors du forum économique, celle-ci a donné en exemple deux navires dont les tirants d’eau sont respectivement de 2,5m et 6,5m. Le coût estimé pour une année en fonctionnement est de 4,1 millions d’euros pour les trois lignes, dont trois millions en coût d’exploitation.

Qui pourrait également être intéressé ?

Qui dit compagnie régionale, dit Comores ou Madagascar, les deux plus proches voisins de Mayotte. L’Union s’est montrée favorable à un tel projet, lors d’une tournée au mois d’octobre. « Ils ont des conteneurs bloqués à Mayotte », fait observer la cheffe du projet. Elle a rencontré également des représentants de Madagascar, du 20 au 25 novembre. Le projet est d’ailleurs cofinancé par l’Interreg VA-Comores Mayotte Madagascar 2014-2020. Un peu plus loin, d’autres pays comme la Tanzanie, le Mozambique et le Kenya vont être sollicités prochainement pour savoir s’ils veulent intégrer la compagnie.

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Ce projet a été cofinancé par l’Interreg VA- Comores Mayotte Madagascar 2014-2020.

Droit du sol : « La seule solution est de contraindre les Comores à investir dans la santé »

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Ferdinand Mélin-Soucramanien, président de l’Institut national du service public et professeur de droit, est spécialiste des outre-mer. Il intervenait sur la question du droit du sol lors du récent colloque « Pour un nouveau droit des Outre-mer du XXIe siècle », ces jeudi et vendredi, au conseil départemental et au CUFR de Dembéni.

Le colloque pour un nouveau droit des Outre-mer avait lieu, ces jeudi 8 et vendredi 9 décembre. L’occasion d’aborder la question du droit du sol à Mayotte, évoqué notamment lors de la visite de Jordan Bardella, ce jeudi. Ferdinand Mélin-Soucramanien, président de l’Institut national du service public et professeur de droit, spécialiste des outre-mer, était présent pour l’occasion. Entretien.

Flash Infos : En 2018, un durcissement du droit du sol a été adopté à Mayotte, cela a-t-il eu des répercussions notables sur le territoire ?

Ferdinand Mélin-Soucramanien : Certains jugent le cas de Mayotte – qui est une exception française en matière de droit du sol – anticonstitutionnel et inégalitaire. Pour autant, la Constitution juge que le principe d’égalité doit tenir compte du contexte. Cela dit, la loi de 2018 – qui impose que l’un des deux parents justifie d’une présence régulière et ininterrompue sur le territoire, pendant au moins trois mois avant la naissance de l’enfant (1) – n’a pas permis de limiter l’immigration illégale. Cette mesure a eu un impact très limité.

F.I. : Il est à nouveau question de restreindre les conditions d’accès à la nationalité française à Mayotte. Dans le cadre de la prochaine loi immigration et asile, la durée de présence sur le territoire mahorais pourrait passer de trois mois à un an et cela concernerait les deux parents. Pensez-vous que cette nouvelle mesure permettrait de limiter l’immigration ?

F.M.-S. : C’est une mesure qui est juridiquement possible. Étant donné que le conseil constitutionnel a déjà adopté un durcissement du droit du sol compte tenu du contexte et des contraintes particulières du territoire (2), il est probable qu’il puisse à nouveau voter en faveur de ce type de mesure. La question est plutôt de savoir si c’est politiquement souhaitable et efficace en pratique. Nous avons déjà eu une expérience avec la mesure précédente, qui a été inefficace. On sait que la problématique est plus large, elle dépend davantage de la proximité de Mayotte avec ses voisins et des différences de niveaux de vie sur ces territoires.

F.I. : Quelle solution préconiseriez-vous pour limiter l’immigration ?

F.M.-S. : Sans la coopération des Comores, on ne peut pas faire grande chose. L’argent que l’Union a perçu de la France, dans le but de se doter d’infrastructures médicales, a été détourné ou a servi à financer d’autres secteurs. (Un accord, signé en 2019 entre la France et les Comores, a notamment permis le versement de 150 millions d’euros sur trois ans). Pour l’État comorien, utiliser cet argent pour développer le territoire reviendrait à reconnaître la souveraineté de la France sur Mayotte. Il faudrait donc une pression diplomatique forte de la France et de ses alliés pour qu’ils acceptent de s’engager sur la voie du développement. La seule solution pour limiter l’immigration serait en effet que le territoire se dote d’infrastructures médicales et se développe.

  1. Au-delà de trois mois, les personnes souhaitant rester sur le territoire doivent en effet obtenir un visa d’installation, pour le travail, les études, et non plus seulement un visa de court séjour. Ce dernier étant plus facile à obtenir. Cette mesure avait en effet pour but de réduire l’immigration massive des îles voisines de l’archipel des Comores et de remédier à la saturation de la maternité de Mamoudzou.
  2. Dans l’article 73 de la Constitution – qui régie les départements et les régions d’outre-mer que sont la Guadeloupe, la Réunion, la Guyane, la Martinique et Mayotte – des mesures prévoient de s’adapter au contexte spécifique de chacun des territoires.

Marché de Noël : un retour bienvenu aux affaires

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Le marché de Noël de Mamoudzou se déroule dans le hall du comité du tourisme, du lundi au vendredi de 8h à 17h, et le samedi de 9h à 15h.

Jusqu’au 21 décembre, se tient la onzième édition du marché de Noël organisé par l’association made in Mayotte, en partenariat avec la chambre des métiers et de l’artisanat du département. L’événement se déroule dans le hall du comité du tourisme du lundi au vendredi de 8h à 17h et le samedi de 9h à 15h.

Une fois de plus, au cours de ce mois, une boutique éphémère s’installe place de la République dans le chef-lieu à Mamoudzou. Un événement qui permet de rassembler bon nombre de vendeurs, artisans et agriculteurs pour exposer et vendre leurs produits. Cette année encore, une trentaine d’entre eux sont venus participer à ce marché de noël. À cette occasion, divers produits locaux sont exposés à savoir la vanille de Mayotte, des accessoires en matière de textile Wax, des bijoux, tableaux, vêtements, des tableaux, des sculptures et stylos en bois, et de nombreuses autres productions. En effet, l’objectif premier de l’association, c’est de mettre en avant les travaux des artisans de l’ile aux parfums.

« Chaque année, je viens pour vendre mes huiles essentielles, mes épices et mes confitures à base de produits locaux », explique Razia Simba. Comme l’entrepreneuse et commerçante au marché couvert de Mamoudzou, ce n’est pas la première fois que la plupart des vendeurs participent à cet événement et d’autres sont venus de loin comme Élisa Rambouillet, une étudiante originaire de la France métropolitaine. Elle est ici pour donner un coup de main à ses parents, car « il y a très peu de personnes qui veulent venir travailler à cet événement ». Effectivement, depuis la période de la pandémie de Covid-19, il y a une diminution au niveau des commerçants, mais également côté chiffre d’affaires. La vendeuse mahoraise admet que « depuis le début de la crise, j’ai perdu énormément d’argent”. Avant 2020, en une journée, elle pouvait vendre jusqu’à plus de 400 euros de marchandises, mais aujourd’hui, c’est un peu plus compliqué. De plus, avec « l’inflation, tout a augmenté », poursuit Razia Simba. Avec cette augmentation des prix, certains commerçants ont plus de mal à écouler, tandis que d’autres, c’est totalement le contraire. C’est le cas pour Nasla Madi, vendeuse et membre de l’association made in Mayotte, « Cela fait plus d’un an que je viens vendre des produits au marché de Noël, et rien à changer, je vends très bien ». Et d’autres espèrent augmenter encore plus leurs revenus pour rattraper ce qu’ils ont perdu durant le confinement en 2019, comme Noémie Delteil, créatrice des 2 Makis grâce à ses clients « fidèles ».

L’intérêt du bouche-à-oreille

Le bouche-à-oreille serait la solution pour les commerçants pour attirer la clientèle. Certains habitants de l’île aux parfums jusqu’à ce jour n’avaient jamais entendu parler du marché de Noël organisé depuis plusieurs années par l’association made in Mayotte. « J’étais un peu surprise lorsque que j’ai entendu qu’il en existait un sur l’île », déclare Mounar-nis Saidali, professeure d’anglais au collège de Dembéni. Une exposition qui ne parle pas à certaines pour des raisons religieuses « comme la majorité de la population mahoraise est musulmane, c’est un peu normal », rajoute l’enseignante. Cette dernière a pris connaissance de ce marché  via des connaissances. « J’ai entendu qu’il y en avait un à Mamoudzou avec le bouche-à-oreille”, poursuit-elle. Une technique qui semble bien fonctionner pour Noémie Delteil. Depuis de nombreuses années, elle a des personnes qui viennent régulièrement acheter des vêtements ou « pour offrir un cadeau de naissance à leurs enfants » confectionné par elle-même. Mais d’après elle, les réseaux sociaux, ainsi que les bruits de couloir, lui permettent également d’avoir plus de clients durant cette période.

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