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Conflit entre bandes : « Il savait très bien dans ce à quoi il s’embarquait »

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L’affrontement entre bandes de Kawéni, en juillet 2020, avait occasionné de graves blessures chez l’un des protagonistes. L’un de ses agresseurs a été condamné, ce mardi 13 décembre.

Jugé en son absence en juin dernier, le prévenu a fait opposition et a pu être entendu, ce mardi 13 décembre, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le 12 juillet 2020, le jeune homme de 18 ans à l’époque faisait partie d’une expédition punitive contre une autre bande de Kawéni. Il a été condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Il devra également indemniser la victime qui a eu 45 jours d’ITT.

La scène paraît cocasse. Le prévenu se présente libre et sans être accompagné d’avocat pour le défendre. De l’autre côté, les gendarmes encadrent la victime qui affiche un air patibulaire, gardant des séquelles visibles à la main droite de cette journée du 12 juillet 2020. Ce jour-là, les deux bandes de Kawéni passent le dimanche chacune de son côté. La première, celle du prévenu, va à la campagne, tandis que l’autre a opté pour un voulé. Des violences récentes ont envenimé la situation en ce mois de juillet. « Il a voulu égorger « Paname » », raconte le prévenu de 20 ans aujourd’hui, lors de son procès, ce mardi 13 décembre. Un autre tabassage a mis également le feu aux poudres. Ils étaient six ou sept armés de machettes, de bâtons et même d’un pistolet quand ils sont allés à la rencontre du groupe de la victime. Si les autres ont pris la fuite, cette dernière s’est retrouvée encerclée. Sur le banc des prévenus, celui qui porte le surnom de « Chewy » a utilisé un bâton pour frapper. Mais d’autres n’ont pas hésité à faire usage d’armes blanches. La victime présentait, à l’arrivée des policiers, des plaies béantes au niveau de la main droite et au tibia, ainsi que des traces de coups sur le dos. Les blessures lui ont occasionné 45 jours d’interruption de travail temporaire (ITT).

« C’est bien lui la victime du règlement de comptes »

Selon la présidente du tribunal correctionnel, Julie Vignard, il y a bien eu « une volonté de tuer ». « On fait comment ? On se tue tous et il n’y a plus de jeunes sur l’île ? C’était quoi l’objectif ? » L’auteur des coups de bâton ne nie pas sa participation aux faits. Ayant un casier vierge, il tente de démontrer qu’il se tient à l’écart des bandes et qu’il souhaite continuer son cursus dans la filière maritime en intégrant une formation de matelot. Boîtant encore suite aux coups, son ancien adversaire est en détention provisoire pour vol. « Mais c’est bien lui la victime d’un règlement de comptes particulièrement violent », rappelle maître Aurore Baudry. Elle demande que le prévenu soit condamné à verser 5.000 euros à son client. Le substitut du procureur, Max Goldminc, demande « un quantum élevé » pour un primo-délinquant, indiquant « qu’il savait très bien dans ce à quoi il s’embarquait ». Il requiert la peine infligée au premier procès, soit un an d’emprisonnement, avec cette fois la possibilité d’un aménagement de peine.

Par décision contradictoire, le tribunal correctionnel annule le premier jugement et l’a reconnu coupable de violences aggravées par la réunion et l’usage d’une arme. Il le condamne à 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Ce dernier est conditionné à une obligation de travail ou de formation, et celle d’indemniser la victime. Il ne pourra pas non plus porter une arme pendant cinq ans. Il devra verser solidairement (avec un autre prévenu dans cette affaire) 5.000 euros au titre du préjudice moral et 5.000 autres pour le préjudice physique, soit les mêmes montants décidés au mois de juin.

Piste d’accès à Moya : encore un peu de patience !

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L’accès au site est fermé au public du lundi au vendredi de 7h30 à 15h30.

Le chantier de la piste d’accès à la plage de Moya a repris la semaine dernière. Il sera interrompu pour les fêtes de fin d’année, et reprendra le mois prochain.

Initiés le 17 octobre dernier, les travaux de réaménagement et de rénovation de la piste d’accès à la plage de Moya ont repris. D’une durée prévue initiale de quatorze semaines, le chantier a pris du retard, longuement paralysé par l’épineuse question du raccordement en eau potable de la maison des gardes du département. La communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) – gestionnaire du site – a relancé la machine. Sur les deux kilomètres de piste qui séparent la barrière du parking, les ouvriers de la Sogea – entreprise mandataire – s’affairent. D’un montant total avoisinant le demi-million d’euros, le chantier se décline en deux axes : le confortement des talus par des murs en gabion a vocation à éviter les éboulis, tandis que la voirie sera refaite avec de la grave et du bicouche – « des matériaux qui respectent les directives du Conservatoire du littoral », indique Denis Chopin, directeur général des services de la CCPT.

Mais voilà, congés de fin d’année obligent : les travaux seront de nouveau interrompus à compter du 19 décembre. Ils reprendront en janvier prochain, « en fonction la météo », précise le directeur, pour la dernière ligne droite. Bientôt les Champs-Elysées pour aller à la plage donc ? « Non, parce qu’on n’aura pas d’éclairage public ! », plaisante le DGS. « Plus sérieusement, on n’a pas voulu élargir la chaussée parce que les travaux auraient été très conséquents, et parce que ce n’est pas l’esprit du site… ».

Lorsque le chantier est en activité, l’accès y est interdit au public (du lundi au vendredi de 7h30 à 15h30). L’interruption des travaux de cette fin d’année permettra donc aux habitants et touristes de passage de profiter des plages de Moya sans restriction.

Le major Franck Martinelli à la tête des gendarmes de Sada

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Franck Martinelli (au centre) vient de prendre ses fonctions de commandant au sein de la gendarmerie de Sada. Il a été intronisé par Laurent Seurin, commandant de la compagnie de Koungou (à droite), sous l’œil du colonel Olivier Casties, commandant en second de la gendarmerie de Mayotte.

Ce mardi 13 décembre, le major Franck Martinelli a pris ses fonctions de commandant au sein de la brigade de Sada. Il chapeautera 21 personnes et deux gendarmes mobiles devraient venir compléter les effectifs prochainement. Le nouveau commandant a été intronisé dans ses nouvelles fonctions par le chef d’escadron Laurent Seurin, commandant de la compagnie de Koungou. Le colonel Olivier Casties, commandant en second de la gendarmerie de Mayotte était également présent pour l’occasion. « J’ai intégré la brigade de Sada il y a trois ans. Jusque-là, j’étais adjoint au capitaine », précise le major. Pour le nouvel homme fort de la brigade, l’activité est très soutenue sur un secteur qui couvre le territoire allant de Tsingoni à Ouangani. « C’est une des unités avec la plus forte activité. Nous sommes à plus de 210 gardes à vue dans l’année », souligne-t-il.

Jeux des Îles : les handballeurs présélectionnés en stage à Madagascar

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Afin de préparer au mieux les Jeux des Îles de l’océan Indien qui auront lieu l’année prochaine à Madagascar, la Ligue régionale de handball a prévu un stage sur la Grande Île du 13 au 26 décembre. L’occasion de dresser une liste de présélection des meilleurs handballeurs mahorais en vue de la compétition.

Ils sont arrivés aujourd’hui à Antananarivo. Vingt handballeurs mahorais et leurs deux entraîneurs sont de passage à Madagascar, pour un stage sportif s’étirant jusqu’au 26 décembre, et leur permettant de forger un collectif en affrontant plusieurs équipes locales et en s’entraînant ensemble. L’objectif : les Jeux des Îles 2023, qui se dérouleront du 23 août au 15 septembre prochains, et le retour du handball au programme, après une absence regrettable lors de la dixième édition, en 2019. Il y a huit ans, lors des Jeux 2015, les Mahorais et les Mahoraises avaient tous deux atteint la finale de la compétition, et été battus par les Réunionnais.

Entre-temps, le handball s’est encore développé sur l’île au lagon, devenant l’un des sports majeurs aux côtés des incontournables football et basket-ball. Cette popularité est particulièrement visible dans le centre, au sein de la commune de Tsingoni. Il suffit de regarder la liste des joueurs présélectionnés pour s’en rendre compte : sur 29 joueurs, quinze viennent des clubs de la commune, dont huit du tout-puissant ASC Tsingoni. Parmi eux, Soidiki Hanafi, Mattew Ma-Ouard ou Tchico-Afaya Souffou feront partie des cadres de la sélection, aux côtés des Combaniens Noureddine Yahaya ou Zouhair Lassira.

Mais l’on compte aussi cinq représentants du Tchanga SC, dans la commune de M’tsangamouji, avec notamment Sélémani Abdallah, doyen de cette présélection avec ses 38 ans, et quelques transfuges du TCO Mamoudzou (Alexian Hernandez, Askalane Ali Bacari), de Bandrélé (Ambdillah Hamidouni), de Mbouanatsa (Ousseni Kassim, Tadjidine Mela) ou de Tsimkoura (Jérémy Gibiat). Deux joueurs évoluent enfin à La Réunion, le gardien Assadillah Mouslim et Oumar Moindjié, espoir de seulement 17 ans. Un seul joueur viendra de métropole,  El-Habib Baco, l’ailier droit de 22 ans évoluant à Lattes, en Nationale 3. De quoi espérer sans trop se mouiller un podium pour le hand mahorais, dans quelques mois.

 

La liste complète des présélectionnés

Moustankidou Souffou, ASC Tsingoni

Soidiki Hanafi, ASC Tsingoni

Mattew Ma-Ouard, ASC Tsingoni

Abdallah Ali Minihadji, ASC Tsingoni

Nayad Daoulabou, ASC Tsingoni

Tchico-Afaya Souffou, ASC Tsingoni

Faidine Saindou, ASC Tsingoni

Shamir Mouzidaliffa, ASC Tsingoni

Noureddine Yahaya, CH Combani

Sébastien Bacar, CH Combani

Zouhair Lassira, CH Combani

Surtout Hedja, CH Combani

Robin Bourgeois, CH Combani

Sélémani Abdallah, Tchanga Handball

Maanrouf Saïd, Tchanga Handball

Mouhamadi Ali, Tchanga Handball

Saïtu Moussa, Tchanga Handball

Kayssani Boina, Tchanga Handball

Mouhikimou Ousséni, HC Select 976

Kéran Orville, HC Select 976

Alexian Hernandez, TCO Mamoudzou

Askalane Ali Bacari, TCO Mamoudzou

Ousséni Kassim, Mbouanatsa

Tadjidine Mela, Mbouanatsa

Jéremy Gibiat, AJH Tsimkoura

Ambdillah Hamidouni, HC Bandrélé

Assadillah Mouslim, ASHB Tamponnais (La Réunion)

Oumar Moindjié, Pôle Réunion

El-Habib Baco, Lattes (Nationale 3)

 

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré aux Jeux des Îles dans le numéro 1023 de Mayotte Hebdo, à retrouver gratuitement ici.

Comores : deux ans après, le décès du journaliste Ali Abdoul toujours pas élucidé

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Ali Abdou, premier président du syndicat des journalistes aux Comores (Snjc), est décédé dans des circonstances floues, le 12 décembre 2020, à Moroni.

En février 2021, des investigations menées par National Magazine, un site d’investigations, avaient révélé que le corps d’Ali Abdou, ancien journaliste d’Al-watwan saignait, soutenant ainsi la thèse du meurtre, défendue dès le départ par sa famille.  Mais, depuis, le mystère persiste toujours. Le syndicat national des journalistes aux Comores réclame la réouverture de l’enquête. 

Deux années se sont écoulées depuis qu’Ali Abdou, premier président du syndicat des journalistes aux Comores (Snjc) est décédé dans des circonstances floues. Le 12 décembre 2020, son corps a été retrouvé chez lui au sud de la capitale, Moroni. Trois jours plus tard, le procureur de la République de l’époque, Mohamed Abdou, a convié les médias dans son bureau pour livrer ses conclusions. D’après lui, la mort du journaliste d’Al-watwan n’a rien de suspect. Une version qui a toujours été contestée par sa famille. Le bémol, aucune enquête n’a été ouverte pour élucider ce drame. Le bureau du syndicat des journalistes a d’ailleurs tenu une conférence de presse, ce mardi 13 décembre, dans les locaux du quotidien d’État pour exiger justice. Ce n’est pas la première fois que ses confrères haussent le ton, mais souvent leurs cris de cœur restent sans suite. Pourtant, les éléments qui apparaissent méritent une attention particulière. « L’histoire d’Ali Abdou est tragique sur bien des plans. Voilà un jeune qui meurt dans des circonstances floues dans un contexte de conflit foncier. Cela n’émeut pas la justice qui a l’air de ne pas vouloir élucider ce qui semble être un acte criminel », regrette la présidente du Snjc, Faïza Soulé Youssouf.

Sang, blessure ….

Trois mois après la tragédie, Hayatte Abdou, journaliste d’investigation du National Magazine, dans un riche article publié en février 2021, a fait des révélations qui remettent en doute la piste de mort naturelle. Elle nous y apprend que selon le neveu du regretté, le corps de ce dernier avait gonflé, son œil, sorti de l’orbite. Le matelas et ses draps étaient imbibés de sang. Personne ne reverra les draps, brûlés par des hommes en uniforme et des pompiers de la sécurité civile. Ont-ils voulu cacher quelque chose ? Un témoin cité par l’article, affirmait qu’Ali Abdou avait perdu beaucoup de sang et confirmait une blessure à l’œil. A cela s’ajoute les déclarations de la famille qui n’a jamais eu accès au certificat médical. Le plus étonnant, le temps passe, et malgré l’apparition de ces faits troublants, aucune démarche n’a été entamée par le parquet de Moroni pour lever le mystère. « Ce lundi marquait les deux ans de sa mort sans que nous ayons le droit de connaitre la vérité. Nous ne sommes pas là pour pleurer notre frère, car il vit dans nos cœurs, mais on est là pour demander justice pour qu’enfin nous puissions faire le deuil », a déclaré Andjouza Abouheir, vice-présidente du syndicat, lors de la conférence.

Promesse du ministre de l’Intérieur

La journaliste de La Gazette des Comores, a rappelé que même le département d’État américain dans son rapport de 2021 sur les droits humains est revenu sur le cas de notre confrère dont la disparition suspecte n’a jamais été élucidée. « Le syndicat dénonce vigoureusement ce silence des autorités judiciaires et du gouvernement qui trainent les pieds sur ce dossier et exige la remise de l’enquête », a-t-elle martelé. Après l’enterrement, le ministre de l’Intérieur et de l’Information de l’époque, Mohamed Daoudou, avait promis que justice allait être faite. « Nous attendons encore qu’elle le soit », rappellera Faïza Soulé.  Son confrère de RTMC Mbeni, Moustafi Youssouf Mohamed, qui occupe le poste de trésorier au sein du syndicat lui note que jusqu’à présent, tout n’est pas tranché sur les causes du décès de leur confrère. « Si la justice découvre qu’il y a eu meurtre à ce moment-là, nous allons réclamer plus d’informations sur l’auteur. Mais on en n’est pas là. Voilà pourquoi, nous exigeons d’abord l’ouverture du dossier car ne nous pouvons pas se contenter de la déclaration du procureur », a-t-il fait observer.

Selon des juristes, il n’est pas trop tard pour relancer l’enquête. Il suffit qu’une personne qui a des intérêts à agir [sa famille de préférence ou son enfant] saisisse par requête simple le procureur de la République. Il est libre d’ouvrir ou pas une information judiciaire en transmettant le courrier à la gendarmerie ou la police. Le syndicat a annoncé son intention de suivre cette voie.

La marque Jane Jaquin Atelier défile au Swahili Fashion Week & Awards

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marque-jane-jaquin-atelier-defile-au-swahili-fashion-week-awardsLa première collection de la marque de prêt-à porter Jane Jaquin Atelier a été présentée à la quinzième édition de la Swahili Fashion Week & Awards à Dar Es Salaam, en Tanzanie, le vendredi 2 décembre. Soutenue par l’Institut Français et la DAC Mayotte, c’est sur la plus grande scène du monde de la mode en Afrique de l’Est que Jane Jaquin Atelier a présenté la collection Nya confectionnée dans son atelier mahorais. La Swahili Fashion Week & Awards est une plateforme qui révèle la créativité mode et permet à tous les acteurs de l’industrie de la mode de se rencontrer. Dans la continuité d’inscrire Mayotte dans le paysage mode de l’Afrique de l’Est et région Océan Indien, Jane Jaquin a choisi Raïchane Saïd, jeune mannequin issu de la promotion Top Model Mayotte, comme muse pour cette première collection. La jeune femme a foulé la scène de la Swahili Fashion Week pour l’Atelier et a été repérée par d’autres créateurs (Tanzaniens, Kenyans et Italiens). La marque a annoncé également la mise en vente de la collection dans sa boutique en ligne ouverte sur le marketplace leader dans la promotion du Made in Africa. Vêtements, chaussures et accessoires révélés à la Swahili Fashion Week sont disponibles sur janejaquinatelier.afrikrea.com/fr

Piste longue : le groupe d’ingénierie Setec mis à contribution

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Une centaine de personnes travaillent actuellement sur le projet de piste longue en Petite-Terre, dont les travaux doivent débuter en 2026. Parmi elles, beaucoup sont dans les cabinets d’étude et d’ingénierie. « En parallèle de l’extension du terminal et de l’étude socio-économique du projet de piste longue, les équipes du pôle aéroportuaire de Setec international sont engagées dans une mission mahoraise passionnante : l’étude de plusieurs scénarios d’allongement et de localisation de piste », communique ainsi la société Setec. « De nombreuses expertises du groupe sont sollicitées pour identifier le meilleur scénario, tenant compte de l’ensemble des contraintes du projet. En vue de la production du dossier d’enquête préalable à la DUP, la mission comprend les études de plusieurs scénarios pour la future piste longue, l’analyse des contraintes de matériaux et des problématiques de transport,, l’assemblage des études réalisées par des tiers (hydrodynamiques, géotechniques, géologiques, études environnementales…), l’étude des performances avions, montage du dossier d’enquête préalable et accompagnement du MOA pendant la phase d’enquête publique et AVP post DUP pour le scénario sélectionné », indique la boîte. Pour rappel, si le site privilégié est bien à Pamandzi, une nouvelle étude a été lancée sur le nord de Mayotte, à Bouyouni. Elle va être menée en 2023, en parallèle de celles concernant Petite-Terre.

Bandrélé rejoint le programme « Petites Villes de Demain »

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Thierry Suquet, préfet de Mayotte, Délégué du Gouvernement, et Ali Moussa Moussa Ben, maire de Bandrélé et président de la communauté de communes du sud, ont signé ce lundi 12 décembre, une convention pour financer la redynamisation et la résilience du centre-ville. Cette signature intervient dans le cadre de « petites villes de demain », un programme d’action national visant à soutenir le développement des villes de moins de 20.000 habitants. L’ambition de ce programme national est de conforter le rôle de centralité des petites villes au sein de bassins de vie plus vastes. Bandrélé bénéficie de ce programme à travers un soutien financier de l’État et un appui en ingénierie de la Banque des Territoires. Dans ce cadre, la ville de Bandrélé a travaillé depuis un an au développement d’un plan d’action suivant trois axes stratégiques : structurer le centre-ville par une trame paysagère résiliente, apaiser et valoriser la traversée commerçante du centre-ville et Identifier et valoriser les atouts spécifiques de chaque quartier.

À la clé, une vingtaine d’actions financées dans le domaine de l’aménagement, de l’économie et de l’éducation ; comme la promenade du front de mer, la création d’un tiers-lieu culturel, ou encore l’aménagement d’espaces publics de proximité valorisant les petits commerces. Au total, ce sont plusieurs millions d’euros d’investissements prévus d’ici 2026 pour améliorer le cadre de vie des habitants de Bandrélé. Cette démarche facilitera le développement d’une offre de logements et d’équipements diversifiée, dans le respect de l’environnement unique de Mayotte.

Usage de d’eau : des nouvelles mesures prises par le préfet

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Avec le constat d’un début de saison des pluies retardé, l’appel est fait à la responsabilité de chacun des habitants de l’île dans l’usage et l’économie de l’eau potable. Afin de préserver la ressource et les capacités de production d’eau potable, le préfet a pris la décision, par un arrêté préfectoral, de limiter certains usages de l’eau sur le département. L’arrêté est effectif à compter de ce lundi 12 décembre. Ce dernier accompagne le dispositif de tour d’eau d’ores et déjà décidé par les Eaux de Mayotte et la Société mahoraise des eaux, concernant l’ensemble du territoire, deux fois par semaine, de 17h à 7h. Les mesures spécifiques figurant dans l’arrêté portent sur le lavage avec l’interdiction de lavage des véhicules hors des stations de lavages professionnelles, sauf obligation en matière d’hygiène et de santé publique ; l’interdiction de lavage des trottoirs, bâtiments, façades, terrasses, cours et murs de clôture avec de l’eau (sauf impératif sanitaire ou de sécurité) ; l’interdiction de lavage des bateaux de plaisance de particuliers. Il porte également sur l’arrosage avec l’interdiction d’arrosage des pelouses, des espaces verts publics et privés et l’interdiction d’arrosage des jardins potagers de minuit à 18h. Le remplissage et maintien à niveau des piscine privées, sauf pour les établissements touristiques recevant du public est également interdit. Enfin, tout usage d’eau du réseau d’eau potable à des fins d’épreuves réglementaires ou d’exercice d’incendie nécessitant un volume d’eau supérieur à 5 m3 est interdit. La préfecture informe que « tout contrevenant s’expose à la peine d’amende prévue pour les contraventions de la 5ème classe ».

Un homme de 32 ans retrouvé mort à Kahani, dimanche soir

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Entre 18h et 19h, des riverains ont contacté les gendarmes pour les prévenir qu’ils ont trouvé un homme inanimé. Les militaires ont constaté sa mort vraisemblablement après des coups portés à la tête. Une autopsie prévue ce mardi matin devrait permettre d’en savoir plus sur les circonstances du décès. L’homme, âgé de 32 ans et originaire des Comores, n’était pas connu de la justice. L’enquête a été confiée à la section de recherches de Pamandzi, confirme le procureur de la République.

Caribus : la mairie de Mamoudzou adapte ses horaires d’ouverture

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Même si la circulation s’avère moins difficile avec le début des vacances, les collectivités s’arrangent avec leurs agents pour que celle-ci ne les pénalise pas. C’est le cas notamment de Mamoudzou. « Afin de faire face à la saturation du réseau routier amplifiée par les travaux du Caribus engagés sur la RN2 à Passamaïnty, la Ville de Mamoudzou réorganise ses horaires de travail pour contribuer à l’allègement du trafic et permettre à ses agents de réduire le temps passé dans les embouteillages », indique par communiqué la municipalité. Ces nouveaux horaires sont effectifs depuis ce lundi et jusqu’au 31 décembre. Dans les faits, les agents travailleront de 7h30 à 14h en continu du lundi au jeudi, puis de 7h à 11h30 le vendredi.

Le conseiller municipal faisait de fausses attestations d’hébergement

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Avant d’être conseiller municipal, Anrif Nourdi produisait de fausses attestations d’hébergement pour des familles comoriennes du même village que lui. Ses fonctions d’élu, depuis juin 2020, n’ont rien changé à ses pratiques.

Élu en 2020 au sein de la majorité, Anrif Nourdi a perdu son siège de conseiller municipal de Mamoudzou, ce lundi 12 décembre. Cela fait suite à sa condamnation par le tribunal correctionnel, le même jour, pour des faux en écriture.

« Il y a 2.000 personnes qui vivent à Cavani grâce à vous directement », fait remarquer Benoît Rousseau, le président du tribunal correctionnel de Mamoudzou. A la barre, ce lundi 12 décembre, dans le cadre d’une comparution immédiate, l’homme est penaud. Celui qui est considéré comme « le cheffou » ou « le maire » dans son quartier de M’barazi, à Cavani, a vite perdu de sa superbe. Anrif Nourdi, arrivé des Comores il y a une vingtaine d’années, était monté pourtant jusqu’à la mairie de Mamoudzou où il occupait un siège de conseiller municipal depuis juin 2020. Mais si sur le plan politique, l’élu se faisait discret, il avait pris depuis bon nombre d’années des libertés avec la loi. En effet, depuis 2014 au moins, il produisait des attestations d’hébergement pour des familles originaires de Sima (Anjouan) comme lui, factures d’eau et carte d’identité à l’appui. Près de 120 de ces documents ont été retrouvés à la préfecture de Mayotte dans des dossiers de demande de titre ou renouvellement de titre de séjour. Une trentaine ont été comptabilisées rien que pour l’année 2022. C’est d’ailleurs ce qui a mis la puce à l’oreille des services préfectoraux.

La police s’est vite rendu compte que le banga occupé par la famille de l’agent de sécurité, sur un terrain du Département de surcroît, ne pouvait pas héberger tous ces gens. Toutefois, ils se sont agglutinés tout autour, faisant de « leur maire » le protecteur idoine. « J’avais une obligation vis-à-vis de mon village. Je gagnais leur respect comme cela », avoue-t-il. Le respect et non l’argent, c’est ce qui ressort de l’enquête. Les comptes en banque et le patrimoine de l’élu « ne montrent aucun enrichissement personnel », tout comme les témoignages du « village » qu’il s’était constitué.

« Un potentiel électoral »

Sa position au sein du quartier l’a aussi amené à avoir des velléités politiques. Approché par un élu de M’tsapéré, il a rejoint le parti Les Républicains et l’équipe d’Ambdilwahedou Soumaïla. L’homme a laissé entendre que son réservoir des voix était sans doute ce qui lui avait les portes de la politique. « Il y avait un potentiel électoral », suppose le juge Rousseau, qui note les contradictions entre le message politique de sa formation appelant à mettre fin à l’immigration et les pratiques de l’élu. « On voit un système qui se met en place. Ça interroge sur le fonctionnement de la démocratie », fait remarquer Yann Le Bris. Le procureur de la République a requis six à huit mois de prison avec un sursis probatoire lié à une obligation de payer une amende. « La seule sanction qui ait un vrai sens, c’est de prononcer l’inéligibilité avec exécution provisoire », demande-t-il en plus, espérant dissuader « si d’aventure d’autres élus ont aussi ce double discours, entre les pratiques personnelles et le message politique ».

Le tribunal correctionnel a relaxé Anrif Nourdi pour l’aide à l’entrée ou le séjour d’étrangers en situation irrégulière. En effet, il n’a pas été démontré qu’il a perçu de l’argent en contrepartie des papiers. L’intérêt moral non plus n’est pas évident ont estimé les juges. Les personnes du quartier n’ont pas tous le droit de voter aux élections municipales et les policiers n’ont pu vérifier si ceux qui le peuvent ont été influencés. En revanche, pour les faux en écriture, le prévenu a été reconnu coupable et condamné à verser une amende de 10.000 euros, dont 8.000 euros avec sursis. En outre, la peine d’inéligibilité avec exécution provisoire met fin de manière immédiate aux fonctions politiques du « cheffou ».

Gestion des déchets : « une situation grave et alarmante à Mayotte »

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La gestion des ordures sur Mayotte, ici une décharge sauvage à Majicavo-Koropa, a fait l’objet d’une attention particulière dans le rapport des sénatrices. Le taux d’enfouissement des déchets ménagers y est en effet de 67 % contre 15% au niveau national.

Venue à Mayotte en juin 2022, la délégation sénatoriale aux outre-mer vient de publier un rapport sur la gestion des déchets dans les territoires ultramarins. Et son constat est sans appel : Mayotte est confrontée à une double urgence, sanitaire et environnementale.

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Sénatrice de l’Aude, Gisèle Jourda était en visite à Mayotte avec une délégation sénatoriale, à la fin du mois de juin 2022.

« Il faut un plan Marshall XXL pour Mayotte. Il n’est pas possible de laisser le territoire dans cet état », estime Gisèle Jourda. La sénatrice de l’Aude (Socialiste, Écologiste et Républicain) vient de publier un rapport, co-écrit par Vivane Malet, sénatrice Les Républicains de La Réunion, sur la gestion des déchets dans les outre-mer. Après plus de six mois de travaux, trois déplacements à La Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon, et près de 160 personnes auditionnées, la délégation aux outre-mer constate un retard majeur en matière de gestion des déchets dans ces territoires.

97 % de déchets enfouis à Mayotte

Le taux d’enfouissement des déchets ménagers y est en effet de 67 % contre 15% au niveau national. Un constat encore plus alarmant à Mayotte où la part des déchets enfouis s’établit à plus de 97 %. Une situation « grave » qui place le territoire en urgence sanitaire et environnementale. La cote d’alerte y étant largement dépassée. « Dans certains quartiers informels, où la collecte est impossible, on voit des enfants en bas âge jouer à proximité de batteries ou de véhicules hors d’usage. C’est aussi dans ce contexte que certaines familles lavent leur linge. On constate une prolifération de rats et avec eux, la propagation de maladies comme la leptospirose », détaille la sénatrice Gisèle Jourda. Sur l’île, le taux de prévalence de la leptospirose est en effet 70 fois supérieur au taux national. D’autres maladies comme la dengue, l’hépatite A ou la typhoïde sont également favorisées par cette situation.

Sans compter les conséquences sur l’environnement avec la pollution des sols, des nappes phréatiques et des cours d’eau. « Je n’accepte pas qu’un département français soit dans un tel état », insiste la parlementaire.

Des financements insuffisants et des filières de recyclage limitées

Selon le rapport, plusieurs éléments expliquent la situation. D’abord, les financements seraient insuffisants, les éco-organismes discrets, voire absents, et les filières locales de recyclage très limitées. Dans le même temps, la prévention serait quasi-inexistante et les exportations de déchets notamment dangereux compliquées.

Pour ne pas que le territoire devienne un dépotoir, la délégation sénatoriale a mis en exergue deux défis à relever. Le premier est de gérer l’urgence en retrouvant des moyens d’action. Le second consiste à « s’engager sur la voie de l’économie circulaire. Un chemin plus long, mais plus durable ». Un plan de rattrapage exceptionnel de 250 millions d’euros sur cinq ans devrait ainsi être mis en place dans les territoires d’outre-mer, pour réaliser les équipements prioritaires, en plus des aides actuelles de l’État. « Le budget alloué à Mayotte sera exceptionnel afin d’assainir la situation. Nous pensons également à la mise en place de brigades pour faire respecter les normes. Si on ne pénalise pas, on ne s’en sortira pas », poursuit la sénatrice.

Une première déchetterie en 2023 sur l’île

De manière générale, les outre-mer souffrent d’un retard massif d’équipements. Le nombre de déchetteries est de deux à neuf fois plus faible que dans l’Hexagone. À Mayotte, elles sont même totalement absentes. La première devrait ouvrir en 2023. « L’île a presque tout à construire pour une population qui explose », souligne le rapport.

En parallèle, les sénatrices préconisent une exonération de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), qui « asphyxie les budgets de fonctionnement des collectivités », pendant cinq à dix ans. Mais aussi une simplification de la gouvernance, avec un opérateur unique sur chaque territoire et un renforcement des obligations de résultat des éco-organismes. L’idée serait ainsi d’expérimenter en outre-mer un mécanisme incitatif de pénalités pour les organismes n’atteignant pas des objectifs chiffrés. Enfin, le rapport souligne la nécessité d’abaisser à une tonne, au lieu de 100, le seuil à partir duquel le coût du nettoyage d’un dépôt sauvage est pris en charge par ces organismes.

La délégation suggère également la mise en place de dispositifs de gratification directe du tri pour encourager la collecte dans les zones les plus défavorisées. A Mayotte, le Sidevam envisage notamment de créer une monnaie locale et de récompenser les citoyens amenant des déchets recyclables dans les Douka en leur fournissant des denrées alimentaires.

Légion d’honneur : Ambdi Jouwaou, une vie au service de Dembéni

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Ambdi Hamada Jouwaou, ancien maire de Dembéni et nommé chevalier de la Légion d’honneur, va recevoir les insignes ce mercredi à 10h, à la MJC de Dembéni.

Ambdi Hamada Jouwaou, va se voir remettre les insignes de chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur. Cette plus haute distinction française sera remise à l’ancien maire de la commune de Dembéni, ce mercredi 14 décembre, afin de récompenser ses 41 ans de services et son engagement au quotidien. Elle permet également de mettre en valeur son parcours personnel et professionnel engagé.

Il a débuté sa carrière professionnelle au sein de La Poste, après avoir passé le concours d’entrée en 1980. Après une formation à La Réunion, Ambdi Hamada Jouwaou a intégré le bureau de poste de Dzaoudzi en tant que contrôleur. « A cette époque, il n’y avait que deux bureaux de Poste à Mayotte, l’un à Dzaoudzi et l’autre à Mamoudzou », se remémore-t-il. Quelques années plus tard, il a été affecté à Mamoudzou et a obtenu le concours de receveur. Entre temps, il a été élu maire de la commune de Dembéni le 16 mars 1983. « Afin de pouvoir concilier mon activité professionnelle et mon titre de maire, j’ai demandé ma mutation à Mamoudzou en 1984 », ajoute le récipiendaire. A la suite de ce changement de bureau, il a exercé dans différents secteurs du service postal, jusqu’en juillet 2015, date à laquelle il a pris sa retraite.

Trente ans de mandat

De sa première élection en 1983, Ambdi Hamada Jouwaou a effectué quatre mandats consécutifs jusqu’en 2008. Un dernier mandat, de 2014 à 2020 est venu clore ses années en tant qu’édile de la commune. Cette année-là, il a donc tiré sa révérence « pour laisser place aux jeunes ». Le rôle de maire représente, au total, trente années de la vie de ce soixantenaire. De nombreux projets sont venus rythmer ses différents mandats. « Tout ce que j’ai aimé pendant ces années, ce sont les projets qui ont été conduits et le développement de la commune », ajoute-t-il.

Cet homme impliqué dans les différents grands projets de la commune, l’était également dans la vie associative, avec notamment la création de l’association de football auprès de la ligue, qui a permis de recevoir des rencontres de football sur le terrain de la commune.

Une haute distinction

Depuis deux siècles, la médaille de la Légion d’honneur est remise au nom du chef de l’État pour récompenser les citoyens les plus méritants dans tous les domaines d’activité. « En juillet 2021, j’ai appris via les informations à la radio que j’avais été obtenu le grade de chevalier de la Légion d’honneur, quelle surprise pour moi de l’apprendre comme cela ! », explique l’ancien édile.

Source de fierté inestimable pour le récipiendaire et ses proches, c’est un exemple de civisme rendu public. « Je suis très content et fier pour moi-même, mais aussi pour ma famille, d’obtenir cette haute distinction et d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur ! », reconnaît-t-il. Au travers de cette distinction, c’est la reconnaissance de ses engagements qui sont reconnus.

Ambdi Hamada Jouwaou recevra les insignes de chevalier, remis par le préfet de Mayotte, ce mercredi 14 décembre à 10h, à la MJC de Dembéni. En amont, un maoulida shengué est organisé à partir de 9h.

Investissement à Mayotte : « Faire rentrer l’édredon dans la valise ! »

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Ivan Postel-Vinay, directeur de l’AFD de Mayotte.

Ce lundi 12 décembre, à l’hôtel Sakouli, à l’initiative de la représentation à Mayotte de l’Agence française de développement (AFD), plusieurs dizaines de décideurs des sphères publique et privée de l’île se sont réunis pour une matinée d’échange et de réflexion autour des politiques d’investissement déployées sur le territoire. Flash Infos s’est entretenu avec Ivan Postel-Vinay, directeur de l’AFD de Mayotte.

Flash Infos : Quels étaient les objectifs de cette matinée d’échange ?

Ivan Postel-Vinay : Cet événement avait deux objectifs. Le premier était de présenter à l’ensemble de nos partenaires notre stratégie 2022-2026 – que nous avons d’ailleurs élaborée avec beaucoup d’entre eux. On voulait donc leur présenter nos différents axes d’intervention sur le territoire sur les prochaines années, et les outils financiers qui vont avec. Le deuxième objectif était de faire émerger un certain nombre de constats et idées sur des problématiques liées à l’investissement à Mayotte. Il y a un énorme besoin d’infrastructures – parce la population croît rapidement et parce que le territoire est dans une mécanique de rattrapage vis à vis de l’Hexagone et des autres DOM. Ce rattrapage, c’est un défi. Pour pouvoir l’affronter, les collectivités ont besoin de piloter leurs opérations d’investissement.

FI : Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les collectivités dans le cadre de leurs opérations d’investissement ?

IPV : C’est complexe. Les collectivités se heurtent à des difficultés de différentes natures. D’abord, elles sont d’ordre budgétaire. Les finances locales sont tendues : les dépenses des collectivités augmentent beaucoup – en raison de l’investissement, mais aussi de l’augmentation de leurs coûts de fonctionnement – et les recettes marquent le pas. Les recettes avaient fortement grimpé avec la départementalisation ; aujourd’hui, elles augmentent toujours, mais pas forcément aussi vite que la population. Il faut donc « faire entrer l’édredon dans la valise », c’est à dire faire en sorte que tous ces programmes d’investissement – qui sont nécessaires – puissent être financés.

Les difficultés sont aussi liées aux compétences au sein des collectivités, notamment les compétences techniques nécessaires pour définir les besoins. Définir un besoin, c’est complexe : on peut effectivement dire qu’on a besoin d’une école, que l’on souhaite l’implanter à tel endroit… mais une fois qu’on a dit ça, on n’a pas dit grand-chose ! Quel doit être le dimensionnement de l’école ? Quels matériaux doit-on utiliser en fonction des contraintes du site ? Il faut aussi savoir gérer et piloter ces projets d’investissement : élaborer les pièces qui vont servir à lancer le marché public, suivre la passation de ce marché et son exécution, gérer la relation avec les maîtres d’œuvre, avec les entreprises, etc… C’est un véritable métier, et toutes les collectivités ne sont pas au même niveau de compétences par rapport à ça.

Il y a encore d’autres types de difficultés… on peut citer la maîtrise du foncier, la disponibilité des matériaux… L’idée de la matinée d’échange c’était donc de permettre à une grande variété d’acteurs de la sphère publique – mais pas que ! – d’échanger autour de ces défis et d’essayer de faire émerger des pistes pour les relever.

FI : Quelles pistes ont pu émerger ce matin ?

IPV : Premier point identifié : il y a un besoin de renforcement des compétences au sein des collectivités. Aussi bien en ce qui concerne la définition des besoins, que la gestion des projets dans leur globalité – sur les aspects technique, financier, juridique, ou sur la planification. Les questions de délais sont extrêmement importantes, parce qu’il faut s’assurer répondre au besoin avant que celui-ci n’ait complètement été modifié ! D’autre part, un financement peut être disponible uniquement sur une période donnée. Par exemple, les subventions ont un délai d’exécution. Au-delà du délai d’exécution, il y a un risque que l’on ne puisse plus se faire rembourser par l’organisme subventionneur si le projet n’est pas achevé. Pour gérer toute cette complexité, il faut renforcer la capacité des collectivités à piloter.

Deuxièmement, il faut renforcer la capacité des entreprises à comprendre les besoins des collectivités et acheteurs publics pour mieux répondre aux appels d’offre. Cela bénéficierait à  l’économie locale : la commande publique est un gisement considérable d’activité pour les entreprises. Aujourd’hui, on n’exploite pas tout le potentiel de développement économique endogène à Mayotte. Comment aider les entreprises à monter en puissance pour répondre à ces besoins de la commande publique ? Il faut leur donner plus d’informations sur les marchés à venir, sur les outils, etc.

Enfin, un mot est revenu très fortement toute la matinée au cours des échanges : « priorisation ».  On l’observe avec certaines collectivités : beaucoup de projets dans les cartons, et trop peu qui se concrétisent. Pour que ces projets puissent voir le jour, il va falloir choisir ! Cela veut dire accepter qu’on ne pourra pas tout faire, parce les capacités – humaines budgétaires et foncières – sont limitées. Il est donc nécessaire d’effectuer cet exercice d’arbitrage entre projets d’investissements : décider lesquels sont plus importants, où en tout cas ceux que l’on va réaliser en premier. Ça c’est le rôle du politique. On dit souvent que « gouverner c’est choisir » : les élus doivent s’emparer de ce rôle difficile d’arbitrage.

L’AFD à Mayotte en 2022

120 millions d’euros engagés, dont une grande majorité auprès des collectivités sous forme de financement de subventions, soit plus de deux fois plus qu’en 2021

Chez « SOS Karibu », on joue les guides à destination des primo-arrivants

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Offrir un accueil de qualité et faciliter l’installation à Mayotte de personnel de santé par une offre de logement temporaire, de mobilité et de bons plans de sorties, tel est l’objectif que se fixe « SOS Karibu », une structure nouvellement créée sur l’île afin de permettre aux nouveaux arrivants de prendre leurs marques et s’installer dans la durée.

L’une des raisons qui favorisent la désertification médicale à Mayotte est l’absence de repères pour les personnes tentées par un emploi ou ayant opté pour un séjour professionnel dans le département. Le manque d’informations suffisantes et de contacts en a dissuadé plus d’un, sans parler de l’aspect sécuritaire régulièrement à la Une des journaux. Pour pallier cela, les services de santé devaient mobiliser du personnel en interne pour gérer l’accueil et l’installation des primo arrivants. Seulement voilà, pour certaines personnes, cet accueil s’avérait trop éphémère et insuffisant pour leur permettre de trouver facilement leurs repères sur le territoire, au point qu’ils choisissaient tout bonnement de repartir ou ne pas renouveler leur séjour, alors que l’île en a grand besoin.

Fort de ce constat, Mickael Perchoc, anciennement préposé à cette tâche au sein de l’administration hospitalière locale, a décidé de s’investir dans une activité professionnelle concrète basée sur des réponses aux attentes souvent exprimées par les candidats à un séjour à Mayotte. Il a décidé de se mettre en disponibilité en début d’année et a créé une activité exclusivement dédiée à cette problématique de l’accueil et de l’installation des primo-arrivants, avec à la clé une convention passée avec le Centre hospitalier de Mayotte (CHM).  Installée rue du jardin à Pamandzi, à côté de l’hôpital Martial Henry et à seulement cinq minutes de voiture de l’aéroport, l’entreprise baptisée « SOS Karibu & Karibu loc’» est désormais pleinement opérationnel, bien qu’encore en phase de structuration et de consolidation. Il s’agit d’un projet collaboratif destiné aussi à sensibiliser les pouvoirs publics au besoin de prendre soin de leur personnel nouvellement affecté dans le département afin de le rendre plus attractif. Selon le créateur, il est à constater que les grandes administrations publiques (en particulier celle de la justice) s’occupent d’avantage du confort des agents affectés à Mayotte pour des missions courtes que ceux appelés à y résider plus longtemps. « Il est indispensable de travailler les conditions d’accueil des gens ici à Mayotte si l’on veut vraiment maintenir un personnel de santé capable de satisfaire les attentes des Mahoraises et Mahorais. Il est, par conséquent, nécessaire de recruter des personnes qui connaissent bien le territoire », fait remarquer le gérant de « SOS Karibu & Karibu loc’». Aussi la qualité des prestations à offrir à la clientèle va primer sur la quantité des personnes à recevoir, sachant qu’il existe déjà sur le territoire des structures qui proposent des services plus ou moins similaires.

Des prestations qui s’adressent à un très large public

Dans les locaux de l’entreprise à Pamandzi, des espaces sont aménagés pour accueillir dans des conditions optimales, aussi bien les primo-arrivants que des personnes en attente de prendre l’avion en direction de l’extérieur. Un lounge y est aménagé pour les hommes d’affaires, il sera possible de faire du co-working, mais aussi participer à des ateliers de couture, d’informatique ou d’aromathérapie. Sur réservation, des personnes pourront être mise en relation avec d’autres à travers un réseau d’individus qui adhèrent à ce projet et qui aident à le structurer afin que ses différentes déclinaisons puissent toutes avancer ensemble de façon pérenne, dans un concept gagnant-gagnant. A priori tout devrait bien se passer, le rythme actuel des constructions de logements dans le département devrait permettre de satisfaire les attentes diverses et variées susceptibles de provenir des primo arrivants, sachant que l’entreprise s’attend à toute sorte de cas et se prépare à y répondre à la limite de ses moyens.

Ses prestations s’adressent à large public pouvant provenir de tous horizons, Europe, Outre-mer, d’autres pays dans le monde, et même des originaires de Mayotte installés hors territoire depuis longtemps (qui n’ont plus d’attaches sur l’île) et désireux de revenir s’y installer. Il s’agira alors pour « SOS Karibu & Karibu loc’» d’orienter les clients en leur fournissant les bons conseils pour trouver les logements souhaités, aux bons endroits, et négocier les meilleurs baux locatifs dans le respect des réglementations e vigueur sur l’île. S’agissant de l’aspect sécuritaire, « nous dirons clairement les choses à nos clients, à savoir qu’il y a effectivement des soucis d’insécurité à certains endroits, mais que malgré cela on peut bien vivre à Mayotte », fait valoir Mickael Perchoc.

Comores : trois ministres en exercice visés par une plainte à Paris

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Les ministres de la Justice et de l’Agriculture ainsi que celui des Affaires étrangères sont soupçonnés de tentative de subornation à l’endroit de l’homme d’affaires franco-syrien, Bashar Kiwan. Ils lui auraient demandé de témoigner contre l’ex-président Sambi, lors du procès sur la citoyenneté économique. Le parquet va-t-il ouvrir une enquête ou classera le dossier ?  

Cela fait partie des arguments qui ont toujours renforcé l’idée selon laquelle le procès sur la citoyenneté économique était cousu d’avance et politique. Malgré la condamnation à la perpétuité de son client, l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi, maître Jean-Gilles Halimi, tient quand même à ce que la vérité éclate au sujet des rencontres qui ont lieu entre des ministres comoriens et Bashar Kiwan quelques mois avant l’ouverture du procès où celui-ci est cité à comparaitre. La plainte pour « subornation de témoin et tentative d’escroquerie au jugement en bande organisée » déposée le jeudi 8 décembre, au tribunal judiciaire de Paris, vise Houmed Msaidie, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, Djae Ahamada Chanfi, Garde des sceaux et Dhoihir Dhoulkamal, chef de la diplomatie comorienne. Alors que le procès sur la citoyenneté suivait son court, des images et des conversations montrant ces ministres avec le sulfureux homme d’affaires franco-syrien, activement recherché pour le rôle joué dans le programme de la citoyenneté, ont fait beaucoup de bruit. Bashar, lui affirme que les officiels comoriens cherchaient à acheter son témoignage en échange d’un blanchiment sur des affaires dans lesquelles il a été condamné. Il n’avait qu’à accepter d’accabler l’ancien Raïs Sambi lors du procès. L’ancien chef d’État a toujours dénoncé son incarcération politique, selon lui. Il a refusé d’assister aux audiences bien qu’il soit le principal accusé.

Films de l’hôtel

D’après les éléments explicatifs intégrés dans la plainte à laquelle nous avons eu accès, Houmed Msaidie [il nie toujours les faits] aurait échangé avec l’incriminé à l’hôtel, Le Méridien Maillot 61 BD Gouvion, Saint Cyr. Me Halimi demande au parquet de solliciter les vidéos. Voici un petit extrait du protocole d’accord proposé par l’un des émissaires comoriens. « En contrepartie, le gouvernement comorien accepte de ne pas intervenir dans les procédures en cours ou à venir et de ne pas engager lui-même de procédure ou d’action non-juridictionnelle en relation avec le contentieux relatif à Monsieur Bashar Kiwan et à l’État koweïtien, sous réserve de respect des termes de ce protocole d’accord. Dans la mesure où elles existeraient, le gouvernement s’engage à abandonner et à classer toutes enquêtes et toutes poursuites [……] ». Des promesses qui aux yeux de l’avocat de M Sambi sont incontestablement constitutifs de l’élément matériel du délit de subornation de témoin. « Le fait d’exercer des pressions sur une personne pour l’inciter à déclarer autre chose que ce qu’elle pense être la vérité », détaille la plainte d’une dizaine de pages. Mais, maître Abdou Elwahab Moussa Bacar, avocat au barreau de Moroni, est persuadé que la procédure a peu de chances d’aboutir car l’accusation de subornation et escroquerie dont il est question, est un jugement devant la justice d’un pays souverain.

45.000 d’euros d’amende

L’infraction obéit selon lui seulement au principe de territorialité du droit pénal français.  « Il s’agit d’une véritable escroquerie judiciaire orchestrée par un conseil qui voudrait se faire une virginité en vendant à son client une histoire à dormir debout », tranche-t-il. Maître Halimi rappelle que Bashar est un ressortissant français et les faits se sont déroulés en France, donc la plainte est recevable. Et s’elle n’aboutissait pas, il prévoit d’en déposer une autre devant le doyen des juges avec constitution de partie civile.  « L’instruction était vide et il n’y a pas eu de procès équitable mais plutôt une conspiration ayant entrainé la condamnation de Sambi. Je prendrai le temps qu’il faut pour aller jusqu’au bout », a promis, Me Halimi.  Une fois que le procureur décidera qu’il y a eu infraction, a poursuivi Yhoulam Athoumani, docteur en droit, le magistrat renverra l’affaire devant le tribunal correctionnel. A partir de là, les inculpés se trouvant à l’étranger seront convoqués même s’ils quittent le gouvernement. En cas de condamnation, ils risquent trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende pour la subornation de témoin. Le ministre des Affaires étrangères fut le premier à admettre l’existence d’un tête-à-tête avec Bashar, mais dément toutefois la version répandue pas son interlocuteur. La présidence de la République est également montée au créneau quelques jours plus tard après l’apparition des révélations, pour se désolidariser de toute démarche allant dans ce sens. Beit-Salam, attribue la paternité des rencontres à Bashar. La convention pour le renouveau des Comores (Crc), le parti au pouvoir, s’est aussi désengagée des actions entreprises par les ministres. Une façon d’étouffer l’affaire tout en préservant l’image d’un pouvoir en place entaché par ces affaires.

[MIS A JOUR] Disparition inquiétante : Mohamadi Saïd Ali Sola a été retrouvé à Rennes

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Mohamadi Saïd Ali Sola est étudiant en arts plastiques à Rennes (Ille-et-Vilaine). Il a disparu pendant six jours.

La famille et les amis de Mohamadi Saïd Ali Sola étaient sans nouvelles de lui depuis le mercredi 7 décembre. La première a confirmé, ce lundi soir, qu’il a bien été retrouvé à Rennes. Elle n’a pu encore lui parler, mais des connaissances ont pu le ramener chez eux.

Le jeune peintre mahorais habite Rennes (Ille-et-Vilaine) où il a repris des études en septembre. Ce mercredi, il a été vu pour la dernière fois dans son logement Crous. « Les autres étudiants le trouvaient renfermé ce derniers temps », raconte sa sœur, décrivant un garçon apprécié et entouré. « Beaucoup de personnes nous ont envoyé des messages pour nous dire qu’ils étaient inquiets de ne pas avoir de nouvelles. »

Lauréat du prix espoir au salon de peinture du Léon, dans le Finistère, en 2019, il était reparti en Bretagne à la rentrée justement pour y faire un master à l’université de Rennes. Le jeune homme n’a rien laissé derrière lui, mais son activité sur les réseaux sociaux et le fait qu’il ait effacé pas mal de ses messages inquiétaient ses proches.

Lancement de « Formations mer », un portail dédié aux métiers maritimes

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La formation professionnelle maritime bénéficie désormais d’un nouveau site internet dédié (formations.mer.gouv.fr). Ce site, piloté par le secrétariat d’Etat chargé de la mer, permet aux jeunes et aux personnes en reconversion d’avoir toutes les informations sur la formation professionnelle maritime à portée de main. Ce lancement s’accompagne d’une campagne de communication pour la promotion des formations et des métiers de la mer. En effet, parmi les grandes priorités du Secrétariat d’Etat chargé de la Mer figurent la modernisation de l’économie maritime française et le soutien à la diversité de nos modèles de pêche. Cette modernisation passera par la décarbonation du secteur maritime et la formation et l’attractivité des métiers de la mer. Ces métiers, encore trop souvent méconnus mais qui recrutent pourtant, peuvent et doivent participer à notre objectif d’atteindre le plein emploi et de doubler d’ici 2027 le nombre d’officiers-marins formés, fixé par le président de la République. Les élèves aujourd’hui diplômés du secteur maritime prendront part à des transformations majeures au cours de leur carrière : décarbonation des navires, production énergétique en mer, développement éolien massif dans les dix prochaines années, arrivée des navires autonomes et des drones dans l’espace marin et sous-marin, transition du secteur de la pêche et de l’aquaculture vers un modèle durable et à forte valeur ajoutée pour les marins et adaptation aux conséquences du changement climatique en mer et sur le littoral.

Chaque année, la France forme des marins hautement qualifiés et recherchés. Ces derniers s’insèrent dans un marché de l’emploi très porteur : la filière maritime et portuaire regroupe 400.000 emplois, la filière pêche 100.000 et les cultures marines 20.000. En 2021, plus de 45 000 titres professionnels maritimes ont été délivrés. Les lycées professionnels maritimes et l’école nationale supérieure maritime, établissements incontournables pour la formation des marins, forment respectivement 1 600 élèves et plus de 1 200 étudiants ou stagiaires en formation initiale ou continue durant l’année scolaire 2022-2023. Une centaine d’établissement agréés complète l’offre de formation.

Convergence sociale : pas d’accélération en vue pour Mayotte

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C’est un enjeu de la départementalisation. La convergence des droits entre métropole et Mayotte devait connaître un coup d’accélérateur grâce au processus réclamé par la classe politique. Seulement, onze ans plus tard, celle-ci ne se fait par à-coups. « Nous nous sentons tenus à distance et exclus de la communauté nationale : en effet, alors que Mayotte est le territoire le plus pauvre de France, l’effort de solidarité par habitant en matière de prestations sociales ne s’élève qu’à 9 % de la moyenne nationale et le transfert de dépenses en nature et de services publics plafonne à 70 %. L’ensemble des dépenses publiques et sociales par habitant du cent unième département français ne s’élèvent qu’à 38 % de la moyenne nationale », a rappelé Mansour Kamardine, dans une question adressée au gouvernement français. Le député de la deuxième circonscription de Mayotte a évoqué également toutes les promesses faites par François Hollande, Emmanuel Macron ou encore Annick Girardin, l’ancienne ministre des Outre-mer. « Elle s’était engagée à fournir avant la fin de l’année 2019 un échéancier en matière d’alignement des droits des Mahorais sur ceux de la métropole. Elle avait alors estimé injuste que les prestations sociales à Mayotte diffèrent de celles accordées dans les autres départements d’outre-mer ou dans l’Hexagone », a-t-il fait remarquer, avant de citer l’extension Ircantec (l’institution de retraite complémentaire dédiée aux agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques) comme preuve que Mayotte est toujours en retard en termes de droit. Le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, lui a répondu que la convergence sociale est prévue « en 2036 ». Selon lui, l’île aux parfums a connu ces dernières années quelques avancées avec « la création de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé et à l’allocation adulte handicapé ». En 2021, l’ordonnance relative à l’extension, à l’amélioration et à l’adaptation de certaines prestations de sécurité sociale à Mayotte a été publiée. Elle a permis « d’étendre à Mayotte le complément de libre choix du mode de garde et instaure la validation rétroactive des trimestres en matière d’assurance vieillesse, afin de faciliter le départ à la retraite. En outre, elle crée de nouvelles prestations pour accompagner des proches, comme l’allocation journalière de présence parentale, l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie et l’allocation journalière du proche aidant. Par ailleurs, en matière de maladie, l’ordonnance ouvre de nouveaux droits aux assurés de la caisse de sécurité sociale de Mayotte, et élargit le champ des bénéficiaires de prestations déjà existantes : par exemple, depuis cet été, les pères reçoivent des indemnités journalières en cas de paternité ou d’accueil d’enfant », a indiqué le représentant du gouvernement.

Mais celui-ci n’a pas cité l’Ircantec, dont l’extension a été pourtant décidée en 2002. « C’était il y a vingt ans, et le décret d’application se fait toujours attendre. Or, pendant ce temps, les Mahorais cotisent : l’Ircantec va les rembourser, puisque le décret n’est toujours pas pris », a déploré en réponse le député, se disant « insatisfait ».

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes