Le maire de Bandrélé, monsieur Ali Moussa Moussa Ben informe ses administrés que le Sidevam 976, vient de se doter des moyens matériels qui luSi permettent de venir en aide, à la population, pour la collecte d’encombrants, électroménagers, meubles usagés, ferraille, branchages, troncs d’arbres… . Aussi, pour bénéficier de ce service, il suffit d’appeler « ALLO URAHAFOU » au 06 39 27 44 44 et prendre rendez-vous.
Télécommunications : Maore mobile aux abonnés absents
L’opérateur Maore mobile ne s’est jamais lancé sur le marché mahorais, malgré l’acquisition de fréquences en ce sens ces dernières années. « Détenue à 86,61 % par la société SAS Altrnativ.com et à 13,39 % par la Société Mahoraise de Commerce » selon l’Autorité de régulation des communications électroniques, elle a ou avait vraisemblablement son siège social à Kawéni.
Problème, avoir des fréquences dans les bandes 900 MHz et 1800 MHz implique le financement d’organismes indépendants auxquels l’Arcep demande des campagnes de mesures « relatives à la qualité de service et à la couverture mobile sur le territoire de Mayotte ». Tous les opérateurs mettent donc la main à la poche, sauf, la société Maoré Mobile qui n’a jamais répondu aux lettres de relance. Pareil pour la couverture promise du territoire en téléphonie mobile qui est toujours « à 0% ». « Il y a lieu de mettre en demeure la société Maore Mobile de fournir, d’ici le 15 mars 2023, tous les justificatifs permettant d’attester du paiement des prestataires en charge des mesures relatives à la qualité de service et à la couverture mobile pour les années 2019, 2020 et 2021 », a donc décidé de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), le 15 décembre 2022.
Le Medef Mayotte lance sa page Facebook
Le Mouvement des entreprises en France (Medef) de Mayotte a créé sa propre page Facebook pour communiquer sur ses actions et ses événements. « Chères adhérentes, chers adhérents. Afin de vous donner la possibilité de suivre plus facilement nos activités, la page Facebook du Medef Mayotte est disponible. Cette page est aussi la vôtre ! Retrouvez toute l’actualité Medef Mayotte via le lien suivant www.facebook.com/MEDEFMayotte », informe le syndicat des patrons mahorais.
GIP Europe : l’opposition départementale demande le départ de la Sgar
« Nous vous écrivons pour vous faire part de la grande inquiétude qui nous gagne quant à la gestion des fonds européens à Mayotte », prévient le groupe « Le choix des Mahorais », dans leur courrier adressé au président du Département, Ben Issa Ousseni. Les élus de l’opposition ont constaté l’éviction du directeur du GIP L’Europe à Mayotte, Ali Soula, sur ordre de la préfecture de Mayotte. Ils rappellent le bilan du directeur : « En un an d’exercice, preuve de son efficacité, le GIPEAM a accompagné 136 porteurs de projets tous fonds confondus sur l’année 2022 (FEDER, FSE, FEDER CTE), pour un total de 127 millions d’euros programmés et 31 millions certifiés. Aussi, sous la commande du directeur M. Ali Soula, de sérieux moyens ont été mis en place pour renforcer les équipes du GIP, afin de finir le PO 2014-2020 et lancer le PO 2021-2027 ». Ils ajoutent : « Bien que le GIPEAM soit finalement sur une trajectoire ascendante, les conditions de travail des agents se sont dégradées pour aboutir à une situation délétère où Mme Maxime Ahrweiller, la Secrétaire générale aux affaires régionales, intervient dans le fonctionnement administratif du GIP sans l’aval de la direction ni des responsables des services ». Une situation dénoncée aussi par les syndicats du GIP. La structure réunissant le Département et la préfecture, les conseillers départementaux du groupe d’opposition demandent donc au président « d’exiger le départ de la secrétaire générale, car son maintien en fonction menace l’intégrité de la gestion des fonds européens à Mayotte et le bon fonctionnement du GIPEAM ».
Algoé inaugure ses nouveaux locaux
La société de conseil en management Algoé a inauguré ses nouveaux locaux ce mercredi, place du Marché, à Mamoudzou. Implantée depuis 2020 à Mayotte, la firme emploie aujourd’hui douze consultants sur le territoire et accompagne plusieurs dizaines d’entreprises et institutions, pour les aider à « passer de l’idée à l’action ! […] Notre devise depuis plus de quarante ans ! », indique Sixte de Malliard, directeur exécutif d’Algoé, séduit par les enjeux mahorais. « J’aimerais rajeunir un peu pour travailler plus longtemps avec vous ! », s’est-il exclamé à l’attention de ses collaborateurs, lors de la cérémonie d’inauguration des lieux. « On n’est pas là pour donner des leçons. On accompagne ; on aide à réaliser. Ce territoire, on veut construire avec ! »
Prix de l’électricité : les coûts plafonnés à 15% pour les entreprises ultramarines
Après une augmentation importante des coûts des énergies, liée en grande partie à la crise en Ukraine, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé en septembre 2022 un plafonnement des coûts de l’électricité à 15% TTC (bouclier tarifaire) pour les ménages, les TP et les PME. « En Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à La Réunion, à Mayotte, à Saint-Pierre et Miquelon et à Wallis-et-Futuna, les entreprises bénéficient d’un tarif réglementé de la vente d’électricité, il a été ainsi fait le choix de plafonner également la hausse de ce tarif à 15% TTC pour chaque tarif et chaque territoire », annonce le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, ce mercredi 1er février.
« Cette limitation valable pour les entreprises est spécifique aux outre-mer et démontre la détermination du gouvernement à soutenir l’activité économique des territoires. Ce dispositif de protection s’ajoute à celui de la péréquation tarifaire des outre-mer en tant que zones non interconnectées. Sans cette mesure d’adaptation, le prix de l’électricité par les entreprises localisées en outre-mer aurait pu augmenter de manière plus importante, ce qui aurait pu les fragiliser. »
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, « soulignent positivement le soutien de la ministre de la Transition énergétique et de manière générale l’engagement fort du gouvernement dans la différenciation et l’adaptabilité des mesures énergétiques ».
Transition énergétique de Mayotte : une commission de l’Europe à la rescousse !
L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) reçoit cette semaine le secrétariat de la Commission européenne en charge de promouvoir la transition énergétique dans les îles européennes (« Clean Energy for EU Islands Secretariat », ou CE4EUIslands) dans le cadre d’une « académie de l’énergie » de deux jours, lancée ce mercredi matin au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM). Plusieurs dizaines de représentants des tissus politique et économique de l’île étaient réunis pour participer ou assister à diverses présentations sur les enjeux de la transition énergétique à Mayotte, « un sujet crucial », rappelle Zamimou Ahamadi, conseillère départementale et présidente de l’Adim. Jan Cornillie, économiste environnemental, représentant du CE4EUI et modérateur des échanges a répondu à nos questions.
Flash Infos : Dans quel cadre s’inscrit cette académie ? Quels en sont les grands objectifs ?
Jan Cornillie : Mayotte est la dixième et dernière île européenne que nous visitons dans le cadre de nos ateliers « Clean energy for EU islands » (énergie propre pour les îles de l’union européenne, N.D.L.R.). L’objectif de cette académie, c’est de rassembler toutes les parties prenantes de Mayotte en ce qui concerne la transition énergétique et la décarbonation, pour discuter de la stratégie et de la politique de l’île en la matière. Il s’agit d’associer la société civile, les autorités, les représentants commerciaux, les universitaires, aux initiatives concrètes que l’on veut prendre.
F.I. : Quel est votre regard sur la prise en main par les institutions mahoraises du défi de la transition énergétique ?
J.C. : Nous constatons qu’il y a déjà une très bonne maîtrise du défi de la transition énergétique, que pas mal d’actions sont enclenchées, à l’image des projets présentés aujourd’hui (Caribus, SAR, Maesha, entre autres, N.D.L.R.). A Mayotte, le défi est d’inscrire la transition énergétique et la décarbonation dans un agenda de développement économique et social en termes de transports, d’habitations et de services publics et commerciaux. Il s’agit donc d’intégrer des technologies vertes dans toutes ces activités économiques. J’ai bon espoir et je suis très heureux de voir qu’autant d’experts et de représentants sont venus aujourd’hui. Cette académie est un point de départ pour mutualiser les points de vue et coordonner les actions.
F.I. : Quels leviers avez-vous, à l’échelle européenne, pour accompagner les acteurs mahorais de la transition énergétique ?
J.C. : Ce qu’offre le CE4EUI, c’est d’abord de l’assistance technique dans le développement des plans d’action et des stratégies énergétiques. Ensuite, nous avons vocation à créer une plateforme d’échange d’informations et de « success stories » entre îles européennes. Certaines sont déjà fortement avancées dans leur objectif d’autonomie en énergies renouvelables ; les autres peuvent bénéficier de cet échange d’informations. Le secrétariat peut également ouvrir les portes des investisseurs qui voudraient placer des billes sur des projets liés à la transition énergétique.
F.I. : Vous mentionnez l’appui technique que vous apportez aux îles européennes. Suivez-vous déjà des projets précis à Mayotte ?
J.C. : Non, c’est la première fois que nous interagissons avec Mayotte. Nous espérons pouvoir coopérer davantage, notamment dans la perspective d’une candidature à l’appel que nous lançons pour le développement d’une stratégie 100 % renouvelable dans trente îles européennes. Je suis aussi ici pour inciter Mayotte à se porter candidate !
Entendu lors de l’académie
Comment produire et consommer l’énergie différemment à Mayotte ? C’était en somme la question « fil rouge » de l’événement. Paléoclimatologie, présentation des cadres législatifs, des grands projets d’aménagement urbain et de leur prise en compte de la question de la transition énergétique… Les échanges étaient riches ce mercredi au siège de la CCI. Quelques citations fortes :
- « La mise en œuvre d’une politique énergétique nous concerne tous ! » – Zamimou Ahamadi, conseillère départementale et présidente de l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim).
- « L’objectif pour Mayotte, c’est l’autonomie énergétique en 2030, avec un mix électrique décarboné. » – Maxime Ahrweiller, secrétaire générale aux affaires régionales (Sgar).
- « On court après deux choses : le retard en termes de décarbonation, et la constante augmentation des besoins… Il faudra doubler la puissance de pointe d’ici 2040 pour répondre aux besoins de l’île. » – Thibault Callé, chargé de mission développement durable au Sgar.
- « A Mayotte, les choses vont vite. Aujourd’hui les véhicules hybrides représentent 20 % des ventes, alors qu’on est partis de presque rien il y a quelques années… preuve que l’on peut rattraper notre retard ! » – Maxime Ahrweiller.
- « A Mayotte, on a le plus important ensoleillement des Drom ! Un énorme potentiel ! » – Thibault Callé, sur la valorisation du photovoltaïque comme levier principal de développement des énergies propres à Mayotte, avec les conversions des centrales thermiques de Longoni et Badamiers au biocarburant.
Méduses : un dimanche piquant sur la plage de Trévani

Si l’été austral est l’occasion pour aller se baigner dans les eaux du lagon pour de nombreux habitants de l’île, c’est aussi celle de la rencontre avec les méduses. Et donc avec des piqûres et des douleurs, comme ça été le cas pour Maxime et sa famille.
Ce dimanche après-midi, cette famille profitait des joies d’une baignade sur une plage de Trévani. « Mon fils était dans l’eau, vraiment aux abords de la plage, lorsqu’il est sorti de l’eau en hurlant de douleur », explique Maxime. Son enfant de six ans venant de toucher un filament de méduse. « Il a réellement senti les filaments sur son bras », ajoute ce papa. Sur le coup et désarçonnés par les cris de douleur de son enfant, les parents ont mené des recherches sur internet afin de soulager sa douleur. « Après quelques minutes, nous avons trouvé une solution et nous avons désinfectés sa brûlure avec du désinfectant que nous avions sur nous », confie-t-il.
Cette famille n’était pas seule présente sur la plage et quelques instants plus tard, un deuxième enfant est sorti de l’eau en hurlant de douleur. D’après le père de famille, « cette petite fille s’était également faite piquée par une méduse. On voyait très bien la trace du filament autour de son bras », explique-t-il. Pour ces deux enfants, les brûlures étaient fortes, « c’était vraiment boursoufflé ».
Les méduses de plus en plus présentes
Depuis plusieurs dizaines d’années, une augmentation des méduses est remarquée. « Cette augmentation est liée à plusieurs facteurs », remarque le parc naturel marin de Mayotte. En premier lieu, cela s’explique par la présence marquée des humains en milieu côtier et de ce fait, « les rencontres entre les humains et les méduses augmentent », constate l’institution. Les records d’apparition des méduses peuvent aussi être expliqués par les variations climatiques, notamment les changements de température, la salinité de l’eau, les pluies, et l’upwelling (remontées d’eau). « La température semble être un élément important affectant les populations de méduses, en favorisant leur augmentation et donc aussi être sous influence saisonnière », ajoute le parc marin.
A Mayotte, « le « risque méduse » n’est pas encore prégnant », affirme le parc. Cependant, la population côtière augmentant au fil des années, « la dégradation des écosystèmes aquatiques s’accroît et les conditions environnementales deviennent de plus en plus favorables au développement des méduses », concède le parc, qui continue d’étudier le phénomène de très près.
« De plus en plus de cas d’enfants isolés sur le territoire »

Découvrir le parcours d’un mineur non-accompagné à Mayotte, tel était le but de la journée portes ouvertes organisée ce mercredi matin à Mlezi Maoré. Cet événement, à destination des partenaires de la protection de l’enfance et des acteurs du territoire en contact avec les jeunes, a permis de montrer en toute transparence l’articulation des différents dispositifs du territoire.

Le cas des mineurs non-accompagnés est un thème récurrent sur l’île, étant même parfois accusé d’être l’une des sources de la violence que connaît l’île. Un mineur non-accompagné est, par définition, une personne âgée de moins de 18 ans qui se trouve en dehors de son pays d’origine, seul, sans parents, ni représentant légal. Ils sont alors pris en charge par les services de protection de l’enfance. Dans le 101e département, ils proviennent en partie de l’Afrique des Grands Lacs et des Comores. Le conseil départemental de Mayotte est « le donneur d’ordre sur la thématique des mineurs non-accompagnés, car c’est cette institution le chef de file de la protection de l’enfance sur le territoire », explique Chacrina Moussa, directeur du pôle jeunesse de Mlezi Maoré.
Six dispositifs dans la prise en charge
L’objectif de la mise en place de ces six dispositifs est de « réussir, de manière logique et en toute souplesse à articuler un parcours sans rupture, pour permettre à l’enfant de continuer à se développer et de s’épanouir correctement », affirme le directeur de pôle, qui admet « qu’il y a de plus en plus d’enfants en situation d’isolement sur le territoire ».
Le parcours débute par la cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP), de la direction de la protection de l’enfance du conseil départemental de Mayotte. Cette cellule recueille, traite et évalue les informations préoccupantes concernant les mineurs en danger, ou risquant de l’être. En 2022, à Mayotte, 2.300 informations préoccupantes ont été transmises à cette cellule. Parmi elles, 800 concernaient des mineurs non-accompagnés. Ces informations préoccupantes peuvent notamment venir de la permanence sociale de l’association au centre de rétention administrative, qui, en 2022, en a transmis 211.
Évaluation, accompagnement et réunification familiale
L’étape suivante est l’évaluation de la situation de ces mineurs via le service d’évaluation de l’association Mlezi Maoré, qui a évalué 440 mineurs non-accompagnés en 2022. Cette étape permet de « savoir s’ils répondent bien aux trois critères d’isolement, de danger et de minorité », ajoute Chacrina Moussa. Pour lui, l’évaluation est rendue complexe par la peur du mineur « d’être institutionnalisé ». En cas d’orientation en situation d’urgence, le mineur non-accompagné est dirigé vers une mise à l’abri durant 23 jours réglementaires, dans un établissement spécialisé. Une fois réalisée, cette évaluation est transmise à la CRIP, qui statue sur la future prise en charge. « Les équipes de l’association travaillent alors à évaluer et à travailler sur une orientation plus pérenne. Cela peut être un placement en famille d’accueil, en foyer, chez des proches accueillants, un retour familial ou encore le suivi en milieu ouvert », explique le directeur. Lorsque le mineur non-accompagné est inclus dans le dispositif d’accompagnement, est alors mis en œuvre un suivi socio-éducatif pendant douze mois. A la fin de cette période, des préconisations sont rendues, qui peuvent aboutir sur une demande de prolongation, de tutelle, de délégation de l’autorité parentale, de désignation de tiers de confiance ou encore de fin d’accompagnement.
L’un des objectifs de l’association, dans la procédure de prise en charge de mineurs non-accompagnés est de développer le projet de réunification familial, qui a pour but in fine de « réunir les conditions qui permettent un retour des mineurs dans leur famille dans leur pays d’origine », affirme le directeur de pôle.
Catégorie Arbitre féminin
Sandrine Simon
Ligue Régionale de Basket-Ball de Mayotte
Vainqueur de la coupe de Mayotte et de la coupe de France régionale avec le Fuz’ellipse Cavani, Sandrine Simon est connue sur l’île en sa qualité de joueuse, mais pas seulement. En effet, elle dirige les rencontres de basket-ball féminin depuis de nombreuses années, et vient de passer un cap cette saison 2022/2023 en officiant désormais en Nationales Masculine 3. « Le premier match a été forcément spécial. C’était une opposition entre le BC M’tsapéré et le BC Tsararano. Lorsqu’on arrive à ce niveau, il faut être au maximum. Le match s’était bien passé. J’ai été félicité par les deux équipes : ce qui fait toujours chaud au cœur. » Sandrine Simon a pris le sifflet à l’âge de 14 ans. 26 ans après, elle éprouve toujours autant de plaisir à diriger le jeu.
Naïrouze Ahamadi
Ligue Mahoraise de Football
Attaquante de la Fédération Multisports des Jeunes (FMJ) de Vahibé, Naïrouze Ahamadi a décidé de tronquer son maillot de joueuse pour celui d’arbitre. « J’aimais bien l’idée de diriger des matchs, de prendre des responsabilités, alors je me suis lancée. » Cela fait maintenant quatre ans qu’elle officie sur les terrains de l’île. Convoqué pour des rencontres U15, U18, R2 féminin ou encore R4 masculin, Naïrouze répond toujours présente. Son engagement a été récompensé par la Ligue Mahoraise de Football, qui l’a retenu pour officier aux Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan Indien, en futsal, en décembre dernier à Maurice. La jeune Mahoraise a arbitré huit matchs, dont la finale féminine entre la Réunion et Maurice, et a reçu le titre de meilleure arbitre féminine du tournoi.
Habiba Maoulana
Ligue Régionale de Basket-Ball de Mayotte
Habiba Maoulana arbitre depuis 2019 les rencontres de basket-ball féminin. L’arbitrage : une étape qu’elle a souhaité franchir après une longue carrière de joueuse qui se poursuit actuellement du côté du Golden Force de Chiconi. « Je joue encore, mais j’ai pensé à ma reconversion en sachant que je n’avais pas envie de quitter le milieu du basket-ball. Je voulais continuer d’être utile. » La pivot prend alors le sifflet, et se lance. « Au début, c’était par curiosité, puis ça m’a plu et j’ai décidé de continuer. » Habiba Maoulana alterne entre la tunique noire et celle de Golden, en attendant de céder définitivement son maillot de joueuse pour se consacrer entièrement à l’arbitrage.
Naoilou YAHAYA
Ligue Régionale de Basket-Ball de Mayotte
On ne présente plus Naoilou Yahaya dans le paysage sportif mahorais. Présidente de l’Ufolep Mayotte, la Pamandzienne a été une athlète et une basketteuse de talent dans les années 1980, avant de prendre des responsabilités dans l’encadrement puis dans les instances dirigeantes de clubs et du Mouvement sportif. Le basket a permis de m’épanouir. Quand je suis arrivée en 1987 dans l’Hexagone, j’étais la seule Noire de mon lycée et grâce au basket j’ai pu m’intégrer et découvrir la région bordelaise en sortant de l’internat, en jouant à un niveau régional. J’y ai obtenu mon premier job étudiant en m’occupant des benjamins. Joueuse, coach, dirigeante : Naoilou Yahaya est également l’une des arbitres les plus connues et expérimentées de l’île.
Asmay et Baraca Assani
Ligue Régionale de Handball de Mayotte
Asmay et Baraca Assani baignent dans le handball depuis leur adolescence. Ces deux sœurs originaires de Tsimkoura et coéquipières à l’AJHT forment un binôme d’arbitre de la Ligue mahoraise de handball. « Le handball c’est notre vie, et nous avions du mal à nous imaginer loin des terrains après notre carrière. Nous ne voulions pas que ça s’arrête. Alors nous nous sommes convertis à l’arbitrage. » Les deux officiels ont suivi plusieurs formations dont une récemment, en 2022.
Catégorie Arbitre masculin
El Had Ali
Ligue Mahoraise de Kick-Boxing, Muaythaï et disciplines associées
2022 a été une année riche en actions et en apprentissage pour le responsable de la commission arbitrage de la Ligue mahoraise de kick-boxing. El Had Ali a été convoqué par la Fédération française et a intégré l’équipe nationale des juges arbitres lors du championnat de France de kick-boxing Kick Light, en avril dernier à Paris. Il a également accompagné les sélections de Mayotte jeunes et seniors, en juin puis novembre à la Réunion pour juger et arbitrer lors d’un Challenge océan Indien et surtout lors d’un gala international, le BLR Fight 6, qui a vu la mise en jeu de deux ceintures mondiales. Un autre déplacement l’a conduit au séminaire des Conseillers techniques de ligue, en septembre en métropole… À l’échelle territoriale, El Had Ali encadre une équipe de 15 juges-arbitres diplômés et stagiaires. Et à son initiative sont menées, tous les mois, des stages de recyclage, permettant aux officiels mahorais de partager leur retour d’expérience et de s’améliorer au fil des compétitions. Autant d’actions et missions que le trentenaire mène d’une main de maitre.
Maxime Pharamin
Comité Territorial de Rugby de Mayotte
Maxime Pharamin est l’un des arbitres du Comité Territorial de Rugby de Mayotte. Il compte à son actif de nombreux matchs de senior à VII, à X et à XV. En 2022, il a dirigé la finale du championnat à X zone océan Indien entre le Despérados Rugby Club M’tsapéré et le Rugby Club du Tampon, au stade de Cavani. Maxime Pharamin a été nommé par le CTRM pour les Trophées Mayotte Hebdo du Sportif de l’année, pour la seconde fois consécutive après l’élection 2021. Gage de son investissement pour le développement du rugby mahorais.
Amir-Edine Abdourahmane
Ligue Régionale de Basket-Ball de Mayotte
Parmi les nommés de l’élection 2022 figure l’arbitre expérimenté de basket-ball Amir-Edine Abdourahmane. Le Petit terrien officie en Nationales Masculine et Nationales Féminine 3. « J’ai eu l’occasion, cette année encore, d’arbitrer de grands matchs. Je pense à celui de coupe de France Fuz’ellipse-Golden Force ou encore celui du championnat entre Vautour et Gladiators. Malgré les enjeux, tout s’est très bien passé, avec beaucoup d’échanges entre les joueurs et le corps arbitral, mais dans le bon sens du terme, sans aucune animosité. » Le cinquantenaire, dix ans d’expérience dans le domaine de l’arbitrage, apprécie d’ailleurs particulièrement ces moments de complicité, lorsqu’il a face à lui des joueurs respectueux et fair-play.
Wildane Mpeleke
Ligue Mahoraise de Football
En 2023, Wildane Mpeleke fête ses dix ans d’arbitrage. Tout ce temps, l’officiel licencié à l’Olympique de Miréréni a sifflé les plus grands duels du football mahorais, dont de nombreux derbys. Le dernier en date remonte à 2022. Un choc de la coupe régionale de France entre l’AS Rosador de Passamaïnty et le FC M’tsapéré, dont il garde un très bon souvenir. « Les derbys ne sont jamais des matchs faciles à arbitrer, mais avec mes assistants, nous avions fait ce qu’il fallait pour tenir la partie. » Aujourd’hui, Wildane Mpeleke demeure parmi les meilleurs arbitres de football de l’île, d’où sa nomination à l’élection du Sportif de l’année 2022.
El Zaki Ahmed et El Habib Hassani
Ligue Régionale de Handball de Mayotte
C’est peut-être le binôme le plus expérimenté de la Ligue Régionale de Handball de Mayotte. En effet, El Zaki Ahmed et El Habib Hassani sont dans le circuit depuis les années 1990. Ensemble, ils ont officié dans les plus grandes compétitions régionales, en tête desquelles la Coupe des club champions de l’océan Indien. Les deux arbitres originaires d’Acoua ont également été sollicités au niveau national pour les finalités des championnats de France Nationales 3. En 2022, ils étaient encore là pour diriger de nombreuses rencontres. « Il y a eu cette confrontation récemment chez les dames entre les deux équipes de Tsingoni : l’ASCT et le HC Sélect 976. Au coup de sifflet final, les deux équipes sont venus nous féliciter pour la qualité de notre arbitrage. Ça fait toujours plaisir ».
Le régiment du service militaire adapté de Mayotte et Apprentis d’Auteuil allient leurs forces
Au regard de leurs objectifs communs pour la réussite de la jeunesse mahoraise, le colonel Guillaume Larabi, chef de corps du RSMA de Mayotte, et Guillaume Jeu, directeur de l’association Apprentis d’Auteuil de Mayotte, ont officialisé leur partenariat par la signature d’une convention, ce mercredi 1er février. Le régiment du service militaire adapté a pour mission d’assurer l’accomplissement professionnel et personnel des jeunes mahorais, tandis que l’association Apprentis d’Auteuil intervient dans les domaines de l’éducation, de la formation et de l’insertion. Ces organismes travailleront donc conjointement à la consolidation de projets professionnels pour tous les jeunes mais également au renforcement des compétences pédagogiques de leurs formateurs. « Cela permettra à la jeunesse mahoraise de passer plus fluidement du RSMA à Apprentis d’Auteuil et inversement », affirme le colonel du RSMA.
GIP Europe : l’opposition départementale demande le départ de la Sgar
« Nous vous écrivons pour vous faire part de la grande inquiétude qui nous gagne quant à la gestion des fonds européens à Mayotte », prévient le groupe « Le choix des Mahorais », dans leur courrier adressé au président du Département, Ben Issa Ousseni. Les élus de l’opposition ont constaté l’éviction du directeur du GIP L’Europe à Mayotte, Ali Soula, sur ordre de la préfecture de Mayotte. Ils rappellent le bilan du directeur : « En un an d’exercice, preuve de son efficacité, le GIPEAM a accompagné 136 porteurs de projets tous fonds confondus sur l’année 2022 (FEDER, FSE, FEDER CTE), pour un total de 127 millions d’euros programmés et 31 millions certifiés. Aussi, sous la commande du directeur M. Ali Soula, de sérieux moyens ont été mis en place pour renforcer les équipes du GIP, afin de finir le PO 2014-2020 et lancer le PO 2021-2027 ».
Ils ajoutent : « Bien que le GIPEAM soit finalement sur une trajectoire ascendante, les conditions de travail des agents se sont dégradées pour aboutir à une situation délétère où Mme Maxime Ahrweiller, la Secrétaire générale aux affaires régionales, intervient dans le fonctionnement administratif du GIP sans l’aval de la direction ni des responsables des services ». Une situation dénoncée aussi par les syndicats du GIP. La structure réunissant le Département et la préfecture, les conseillers départementaux du groupe d’opposition demandent donc au président « d’exiger le départ de la secrétaire générale, car son maintien en fonction menace l’intégrité de la gestion des fonds européens à Mayotte et le bon fonctionnement du GIPEAM »
Nouvelle étape pour le projet « Suha na maecha »
L’hémicycle Younoussa Bamana du conseil départemental de Mayotte accueillera ce vendredi 3 février un séminaire dans le cadre du projet « Suha na maecha ». Dès 8h30, le séminaire sera dédié à la présentation des avancées dans la mise en œuvre du plan de développement des compétences (PDC), des priorités définies pour 2023 et de l’équipe projet qui sera mobilisée, ainsi que son fonctionnement pour la suite du projet. Ce séminaire marque la passation du pilotage du projet vers le conseil départemental et la fin de la mission d’accompagnement par le cabinet Eliane Conseil dans son rôle d’assistance à maitrise d’ouvrage (AMO).
Ce projet, porté par le Carif Oref Mayotte, avec l’assistance du cabinet Eliane Conseil a démarré en janvier 2021. Financé par l’AFD, l’ARS, le conseil départemental et l’État (PUIC), ce projet a mobilisé l’ensemble des acteurs du secteur sanitaire, médico-social et social locaux durant ces deux années. Visant à développer les compétences dans le secteur SMS, en 2022 ce projet nous a permis ensemble de poser les premiers jalons de la mise en œuvre du plan de développement des compétences et ses 22 fiches actions. Bien que la mission du cabinet touche à sa fin, la pérennisation de ce projet d’envergure sera assurée par la relève du conseil départemental.
Réforme des retraites : Mansour Kamardine n’oublie pas Mayotte
Le gouvernement français a récemment annoncé vouloir reporter l’âge de la retraite à 64 ans avec allongement accélérée de la durée de cotisation. Cette annonce a déclenché un mouvement de grève et une première journée de mobilisation le 19 janvier dernier. Dans la continuité des revendications, une deuxième mobilisation a eu lieu ce mardi. Le député Mansour Kamardine, s’exprime sur cette réforme via un communiqué sur la situation des retraites pour les ultramarins. « Les présidents Éric Ciotti et Olivier Marleix ont exprimé leur volonté d’accompagner le gouvernement dans une réforme des retraites qui soit juste, en particulier pour les petites retraites.
Si pour le gouvernement, la réforme juste concerne le territoire métropolitain, pour le groupe LR, la réforme juste concerne aussi les ultramarins. Or, les ultramarins partent, en moyenne, plus tard en retraite, perçoivent des pensions plus faibles et meurent plus jeunes !
Encore sur ces territoires, la retraite moyenne pour une carrière complète est 20% en dessous de la moyenne nationale et le taux de grande pauvreté des retraités est 13 fois supérieur à celui de métropole. Pire encore, à Mayotte, la pension moyenne est de 276 € alors que l’Allocation de solidarité pour les personnes âgées est plafonnée à 50% de celle de droit commun !
La réforme des retraites est donc une occasion à saisir pour améliorer 2 situations spécifiques : le système de retraite à Mayotte et les petites retraites agricoles outre-mer, notamment aux Antilles.
C’est pourquoi le groupe LR vous propose de mettre en place outre-mer un dispositif de rachat de trimestre à un prix raisonnable pour les agriculteurs et les travailleurs agricoles ultramarins, de supprimer la discrimination de la décote de 50% de l’ASPA à Mayotte et de porter la pension moyenne à Mayotte de 276€ à 400€.
Aussi, je vous demande, Madame la Première Ministre, de dire les initiatives que vous envisagez de prendre pour répondre à nos propositions et pour améliorer le sort de retraités outre-mer. »
Légère augmentation des prix des produits pétroliers à Mayotte
Comme le prévoit la réglementation, le préfet fixe mensuellement les prix maximums des produits pétroliers. Au 1er février, une révision des prix maximums est donc appliquée et les prix maximums applicables à Mayotte sont de 1,75 €/l pour le supercarburant sans plomb, 1,55 €/l pour le gazole, 1,11 €/l pour le pétrole lampant, 1,21 €/l pour le mélange détaxé et 1,15 €/l pour le G.O marine. Pour le mois de février 2023, les prix des produits pétroliers enregistrent une augmentation par rapport à ceux de janvier 2023. Cette augmentation s’explique principalement par l’évolution des cours de l’essence et du gazole.
Depuis le 16 janvier 2023, une indemnité carburant de 100 euros a été mise en place par le gouvernement, afin de limiter les effets de la hausse des coûts du carburant. Cette indemnité est destinée, sous conditions de ressources, aux Français utilisant un véhicule à des fins professionnelles. Par ailleurs, le prix de la bouteille de gaz de 12 kg baisse de 1 euro et s’établit donc à 25 euros.
GIP L’Europe à Mayotte : Le directeur Ali Soula poussé vers la sortie

La question des fonds européens est sensible à Mayotte, la Commission européenne ayant décidé de suspendre les paiements depuis l’an dernier. Structure mise en place pour résoudre les problèmes, le GIP L’Europe à Mayotte se démène pour redresser la barre, mais ce sera sans doute sans son directeur dont le préfet de Mayotte ne veut plus*.
Le directeur du GIP L’Europe à Mayotte accuse le coup, mais ne souhaite pas s’exprimer. « Je veux juste qu’on arrête de salir mon nom », nous prévient-il. A la tête de cette structure composée à moitié d’agents du Département et pour l’autre des services préfectoraux, Ali Soula avait pour objectif d’éviter les manquements du territoire sur la gestion des fonds européens. Dévolue au secrétariat aux affaires régionales (Sgar), celle-ci s’est montrée insuffisante sur la programmation 2014-2020. L’enveloppe mahoraise a été très peu consommée et la Commission européenne a décidé de mettre fin aux paiements pour Mayotte en juillet 2022.
La création du GIP L’Europe à Mayotte et sa direction confiée à l’inspecteur des finances Ali Soula devait mettre fin à cela. Et les premiers résultats de la structure semblaient la conforter. « D’ici quelques mois, si tout va bien, les paiements pourront reprendre », notait avec optimisme Mario Gerhartl, DG Régio de la Commission européenne, il y a une douzaine de jours.
Sauf que voilà, la mission du directeur continuera sans doute sans lui. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, l’a appelé pour lui signifier qu’il mettait « fin à sa disposition »*, estimant auprès des autres membres du comité de suivi « qu’il n’a plus confiance en lui ». Selon nos informations, il lui est reproché l’embauche d’un neveu avec un bon salaire à la clé. Cependant, en interne, le problème s’avère plus profond. Le secrétariat aux affaires générales reproche au directeur « son ingérence », nous a-t-on dit. Toutefois, le conseil d’administration du GIP, qui devait avoir lieu ce lundi et entériner le départ du directeur, n’a pas pu se tenir. Composant la moitié du CA, les quatre conseillers départementaux ont, en effet, refusé de siéger en soutien au directeur. Une action qui pourrait n’être qu’un coup d’épée dans l’eau, le préfet ayant maintenant la main pour évincer Ali Soula sans leur aval.
Femmes leaders et syndicats au créneau
Cette décision unilatérale fait déjà des remous. Les femmes leaders ont manifesté, ce mardi matin, devant les locaux de la préfecture, à Mamoudzou. « Est-ce qu’ils ont des preuves ? Ali Soula, c’est quelqu’un qui connaît son travail. (…) S’ils disent qu’il a vraiment détourné des fonds, qu’ils aillent au tribunal », a vitupéré Saandati Abdou, la présidente du collectif des femmes leaders, auprès de nos confrères de Mayotte la 1ère.
Au GIP Mayotte, les salariés ont pris fait et cause pour leur patron. La CFDT et la CGT ont écrit un droit de réponse, ce dimanche, après la publication d’un article remettant en cause le travail de la structure. « Il s’agit d’erreurs initialement présentes dans les dossiers instruits par le pôle affaires européennes du Sgar avant 2021, année de création du GIP », font-ils valoir.
Ils défendent leur bilan en 2022 avec 136 porteurs de projets accompagnés, 127 millions d’euros programmés et 31 millions réellement versés. Pire, ils dénoncent des relations plus que tendues avec le Sgar. « Aujourd’hui, les tensions et la pression que nous subissons de l’Autorité de Gestion ne sont plus tenables. Face à des agents qui refusent de travailler à Tsingoni, l’Autorité de Gestion répond à la direction du GIP, qui a dénoncé cela : « si tu contrains « untel » à venir travailler à Tsingoni, je dissous le GIP ». N’est-ce pas là un soutien flagrant à l’insubordination ? et que dire du favoritisme ! Nous dénonçons fortement ceci ».
Ils regrettent « un choix totalement arbitraire » dans le traitement des dossiers et des interventions dans leur gestion administrative « sans l’aval des responsables ni de la direction ». Concernant des dossiers Interreg pour 5,5 millions d’euros « que Mayotte risque de perdre », le GIP explique qu’ils ont été produits à temps, mais que « l’Autorité de gestion a donné l’ordre aux Finances publiques de ne pas les traiter ». « Le problème n’est pas le directeur du GIP, mais plutôt l’autorité de gestion qui répète les mêmes erreurs reprochées dans le passé », font remarquer les syndicats.
En tout cas, l’ambiance générale n’incite pas à la confiance. Ali Soula se dit prêt à partir, arguant « qu’il ne peut plus travailler avec [son] autorité de gestion ».
*Contactée, la préfecture de Mayotte n’a pu nous répondre, ce mardi soir.
Attractivité : une table ronde pour « attirer et retenir les talents à Mayotte »

La Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) et la société de conseil en management Algoé Consultants organisaient, ce mardi matin, une table ronde sur la question de « l’attractivité pour les organisations mahoraises », notamment par rapport aux jeunes générations. Six intervenants, cadres directeurs de grands pourvoyeurs d’emploi de l’île – publics comme privés – ont pris part à l’échange, qui doit constituer un premier pas vers l’émergence de solutions de ressources humaines et managériales communes, selon Stéphane Chanuc, responsable de l’intelligence économique à la CCIM.
« On s’aperçoit que, face à une offre, un candidat se pose des questions assez simples : ai-je une bonne image du métier ? Suis-je rémunéré à la hauteur de mes attentes ? Les conditions de travail dans l’entreprise sont-elles bonnes ? Puis-je avoir confiance pour y faire carrière toute ma vie ? Au niveau du territoire, y a-t-il une possibilité pour mon conjoint de trouver un emploi ? Et pour mes enfants d’être scolarisés ? », détaille David Gand, directeur exécutif de la société de conseil en management Algoé Consultants et ex-maître de conférences en gestion des ressources humaines à l’Université Lyon 3, pour illustrer son propos. « La question de l’attractivité d’un poste regroupe donc trois données qui se complètent : l’image du secteur, l’image de l’entreprise et l’attractivité du territoire ».
Face à lui, quelques dizaines de directeurs, cadres ou chefs de services d’organisations mahoraises diverses, sont venus ce mardi matin au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) assister à cette table ronde, intitulée « Comment créer de l’attractivité pour les organisations mahoraises, notamment par rapport aux jeunes générations ». A ses côtés, six grands pontes des ressources humaines de Mayotte alimentent les échanges en partageant leurs retours d’expérience sur la double problématique du recrutement et de la fidélisation des talents à Mayotte.
Première piste abordée par les intervenants : la force de la réputation d’un grand groupe, à l’échelle locale, permettrait d’attirer et de retenir les nouveaux collaborateurs. « Quand j’ai un jeune que je veux convaincre de rejoindre la Sim, c’est ce que je mets en avant : la possibilité de faire carrière, même hors Mayotte », raconte Ahmed Ali Mondroha, le directeur général de la Société immobilière de Mayotte, qui jouit de sa filiation au groupe CDC Habitat. « Le jeune Mahorais, il a muté ! Il est devenu aussi exigeant que l’expat’ ! […] Quand on embauche un jeune, il a besoin de savoir comment il va évoluer », argue le DG. « Évidemment, on bénéficie de l’image de marque d’’Electricité de Mayotte », abonde Jacqueline Delgedere, la directrice des ressources humaines, qui cite les aides au logement, aux conjoints ou encore les accords relatifs au télétravail comme autant de dispositifs qui renforcent l’attractivité du fournisseur d’électricité auprès des jeunes diplômés mahorais. De son côté, le Sidevam, qui – de l’aveu de son DGS Chanoor Cassam – souffrait de « quelques blocages dans son recrutement » suite à « des périodes sombres », a réussi à « regagner l’intérêt de la jeune génération » en « vendant une épopée ». Renouvellement du pilotage, simplification des fiches de postes et réduction de l’expérience requise ont permis d’intégrer une quinzaine de jeunes sur des postes à haute responsabilité. « On a préféré alourdir le processus RH pour maximiser le regain d’intérêt », explique le DGS.
« On ne recrute pas un jeune de 25 ans, comme on recruterait quelqu’un de 40 ans »
Mathieu Guyot, directeur-adjoint du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) et chargé des ressources humaines, relève ainsi une dichotomie en fonction du niveau de formation. « Le marché est très favorable pour les employeurs à niveau Bac ou équivalent, mais très difficile à partir de Bac+3 », indique-t-il, citant un turnover « quasi-inexistant pour les agents d’exécution », mais de « 300 % pour les médecins. […] C’est à dire qu’on recrute 3 médecins par an sur chaque poste ! »
Alors, comment attirer cette jeunesse diplômée sur les postes à responsabilités à Mayotte ? Déjà, en prenant conscience que l’approche même du travail diffère pour les individus des générations Y (nés entre 1981 et 1995) et Z (nés après 1996). « On ne recrute pas un jeune de 25 ans comme on recruterait quelqu’un qui en a 40 », avance Mathieu Guyot du CHM, également directeur par intérim de l’agence territoriale de recrutement May’Santé. « On a des comptes Tiktok et Instagram avec lesquels nous ciblons les jeunes infirmiers, et des groupes Facebook qui nous permettent d’identifier directement de potentielles recrues. »
Une fois recrutés, quid du management de ces jeunes talents ? Pour ces générations, « le travail doit rendre heureux ! », informe David Gand. « L’ambiance et la qualité des relations au travail prime… On veut travailler moins, mais mieux », renseigne-t-il, précisant que « la notion du temps n’est plus la même pour les générations actuelles. […] Elles veulent apprendre et progresser vite, prennent des responsabilités très tôt dans leur parcours ! ». En ce sens, la DRH d’EDM rapporte un problème d’intégration des jeunes cadres. « Il faut leur faire comprendre qu’il y a des points de passages obligatoires pour progresser ». Chanoor Cassam, le DG du Sidevam, insiste lui sur la notion de « team-building » pour « désamorcer les tensions qui apparaissent dans les équipes d’âge hétérogène ». Dans l’assemblée, Karim Halimo, directeur d’Albioma Solaire Mayotte, pour qui la « fidélisation des agents est le défi principal », observe un fort besoin de « reconnaissance du travail bien fait de la part du manager » dans son équipe de trentenaires. Le directeur de la Sim tempère : « Le management de « bisounours », ça marche pas ! Un bon chef doit être détesté d’une partie de son équipe ! (rires) C’est vrai qu’il faut motiver les équipes, mais à un moment donné, il faut faire bosser les gens… On a des objectifs à atteindre. »
En deux heures, bon nombre de pistes de réflexion pour renforcer l’attractivité des entreprises auront été explorées par les intervenants. Certains regretteront toutefois l’absence d’élus à la table ronde pour étayer la problématique de l’attractivité du territoire.
Cesem : cette mise à la porte qui passe mal

Ce qui aurait dû être une réunion de rentrée des plus classiques ne s’est pas passé comme prévu. Ce mardi matin, le Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) a été invité à quitter l’hémicycle Younoussa-Bamana pour se serrer dans une petite salle de réunion du Département. Un affront de plus pour la deuxième institution politique de l’île.

Dire que les relations entre le Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) et le conseil départemental de Mayotte sont mauvaises est un euphémisme. Depuis longtemps déjà, les deux institutions ont dû mal à communiquer. Et l’incident de ce mardi matin n’arrange en rien la situation. Alors que les conseillers de la première avaient été rassemblés initialement dans l’hémicycle Younoussa-Bamana, au conseil départemental, Salime Mdéré leur a demandé de « dégager », confirment les présents. Le vice-président du Département avait prévu ce matin-là une réunion en lien avec les Ateliers de la maîtrise d’œuvre. Les architectes et urbanistes invités ont ainsi eu le droit à un cours sur les politiques locales appliquées à la fois par le Département et l’État, tandis que pour le Cesem, c’était plutôt la soupe à la grimace dans la salle des DRH.
« On est la deuxième institution, il faut qu’on soit respecté », grommelle le syndicaliste Haoussi Boinahedja, qui fait partie de ce conseil réunissant des représentants d’entreprise, syndicats ou d’associations. « Il a abusé. S’il doit toquer à toutes les portes pour trouver une salle, ce n’est pas notre problème* », renchérit Dominique Marot, le représentant des pêcheurs. Abdou Dahalani, le président, a tenté de tempérer ses collègues, même s’il semblait affecter lui aussi par la situation. Ali Omar, vice-président du Département, a rejoint un moment la réunion et a présenté ses excuses au conseil. « Je suis chargé de l’administration, donc je sais que ça va me retomber dessus », admet-il au sujet de l’agenda des salles du Département. « J’essaie d’être responsable. Je ne suis pas là pour présenter des excuses », a répondu le Petit-terrien aux griefs présentés contre le conseil départemental
Une moitié de commandes accordée
Car le problème des salles n’aurait pas tenu autant à cœur aux élus du Cesem, « si c’était un acte isolé », indique le membre de la CGT. Il est plus large. Alors que chaque conseiller départemental dispose d’une tablette numérique pour suivre les séances plénières, il y en a 17 pour 32 élus au Cesem. Et encore, « trois ans de démarches auront été nécessaires », regrette Abdou Dahalani.
Au-delà même de l’aspect matériel, c’est la confiance même dans le travail du Cesem qui est remise en cause. Le but de l’instance est, en effet, de s’emparer des sujets discutés à l’échelle départementale. Et grâce à l’avis des conseillers, des préconisations sont données. Cependant, celles-ci sont rarement suivies par le conseil département. « Ce qui est le plus important, c’est ce qu’on nous demande, porter des réflexions, proposer des préconisations, faire des études. Et nous essayons à la place qui est la nôtre d’avoir les meilleures productions possibles, comme n’importe quel Ceser (N.D.L.R. ce type de conseil existe à l’échelon régional ailleurs) de France. Maintenant, il appartient à l’autorité politique de s’en inspirer ou pas s’inspirer. On n’est pas juge de ce que font les élus », admet le président du Cesem.
Pour Haoussi Boinahedja, c’est même plus catégorique. « On en vient à se dire que vous ne nous lisez pas », dit-il en s’adressant aux conseillers départementaux présents.
*en shimaoré
Bientôt une étude sur les Jeux des Iles 2027
L’incident a un peu éclipsé les vœux formulés par le président Abdou Dahalani. Celui-ci a rappelé « les changements qui pénètrent notre société et les enjeux qu’il soulèvent donnent l’image d’un Mayotte qui se cherche après avoir brillamment réussi son combat statutaire ». Il compte en 2023 miser sur la jeunesse qui constitue « l’avenir, la richesse et l’engagement ». Pour en revenir au travail du Cesem, il annonce des rapports prochains sur la politique du logement, l’agriculture mahoraise et une contribution aux Jeux des îles de l’océan Indien 2027.
Quatre autres sujets sont d’ailleurs sur la table en ce début d’année. Le Cesem a prévu de réaliser des études sur la sécurité, l’attractivité, l’accès à la santé et le port de Longoni.
Personnes en situation de handicap : vers une meilleure insertion professionnelle

A Mayotte, malgré les évolutions positives dans le domaine de l’emploi et l’insertion des personnes en situation de handicap, beaucoup d’interrogations subsistent à la fois pour l’employeur et pour le travailleur. Ce mardi matin, au lycée de Lumières, à Kawéni, la fédération Apajh (association pour adultes et jeunes handicapés) organisait une matinale dédiée à l’emploi et l’insertion des personnes en situation de handicap.
Dans le 101e département, le milieu du handicap est encore très peu connu des employeurs, ces derniers n’étant pas toujours au fait sur leurs obligations et sur les solutions existantes pour les remplir. De leur côté, les demandeurs d’emploi en situation de handicap pourraient ne pas connaitre l’entièreté des aides et dispositifs d’accompagnements existants. Partant de ce constat, la fédération Apajh a décidé de mener une rencontre ce mardi matin à l’amphithéâtre du lycée des Lumières de Kawéni, entre les travailleurs en situation de handicap, les entreprises et organismes de formation, afin d’échanger sur l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. « Ici à Mayotte, le taux de chômage des personnes en situation de handicap est extrêmement important », remarque Jean-Louis Garcia, président de la fédération Apajh, il faut donc « régler la situation dans sa globalité ».
Des freins à lever
A Mayotte, le plan régional d’insertion des travailleurs handicapés (PRITH) programme des actions afin de favoriser et renforcer l’insertion professionnel et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. « Nous sommes dans un département français certes, mais avec une culture particulière par rapport au handicap. Il faut donc que l’on travaille avec les familles », concède le président. Pour le sous-préfet, Cédric Kari-Herkner, malgré une évolution de la vision du handicap à Mayotte, elle « se trouve encore emprunte de pudeur ou de tabou qui freine les intéressés à se faire reconnaitre ». Le travail qui sera mené aura pour but d’accompagner les familles à « entendre que le handicap n’est pas une fatalité », explique le président. C’est donc sur la globalité de la situation que les freins sont à lever.
Une lutte pour dynamiser l’emploi des personnes en situation de handicap, de le rendre naturel tout en luttant contre les stéréotypes, en cherchant à lever les barrières et à instaurer plus généralement un climat de confiance entre entreprises et travailleurs. « Ce n’est pas parce qu’on est en situation de handicap, que l’on doit vivre toute sa vie, caché et sous-citoyen et être exclu », affirme le président de la fédération.
Différents dispositifs d’insertion professionnel
Plusieurs dispositifs existent à Mayotte, comme de la plateforme de parcours renforcés d’accès à la professionnalisation (PPRAP). Ce dispositif expérimental sur l’île aux parfums a pour objectif de répondre aux enjeux d’emploi, de formation et d’insertion des mahorais en situation de handicap, tout au long de leur parcours professionnel. D’une durée de trois ans, cette plateforme a permis le suivi de 120 personnes. « Sur ces 120 personnes, 80 sont passées du chômage à l’emploi », note Jean-Louis Garcia. Ces chiffres montrent que « la réussite est là, que ce dispositif fonctionne, mais qu’il faut aller plus loin », ajoute-t-il. C’est donc en complément à ce dispositif, qu’une nouvelle plateforme d’entraide pour l’autonomie voit le jour à Mayotte. Cette plateforme, dont la convention pour la création a été signée ce mardi, sera dédiée aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées et aux aidants.