Les vendredi 10 et samedi 11 février prochain, a lieu l’inauguration de la délégation de Mayotte à Paris. Un vernissage et des expositions sont prévus le vendredi de 14h à 17h et des portes ouvertes, le samedi de 9h30 à 17h, au 51, rue du Docteur Blanche dans le XVIe arrondissement (métro ligne 9 station Jasmin).
L’accueil, avec des colliers et fleurs de jasmin, et la solidarité sont emblématiques de la culture mahoraise. A l’occasion de ces portes ouvertes, des expositions, une ambiance chaleureuse et des senteurs et parfums riches de mets exotiques ainsi que les chants et danses traditionnels vous feront voyager dans l’océan Indien à Mayotte. Une solidarité, du soutien et du partage que l’on retrouve dans l’histoire de la délégation qui, pour celles et ceux qui ne le savent pas, a repris en main une bonne partie des opérations de l’association, la « Maison de Mayotte en Métropole », qui venait en aide aux lycéens, étudiants et compatriotes mahorais en déplacement ou installés en France hexagonale.
D’ailleurs que savez-vous de la Maison de Mayotte ? Qui ou quand a-t-elle était créée ? Afin de bien préparer l’inauguration, tout au long de la semaine, au quotidien, la délégation proposent de faire un peu de révision, avec comme première question : « Quand a été créée la Maison de Mayotte en Métropole ? »
La délégation de Mayotte à Paris ouvre ses portes vendredi et samedi
Concours d’informatique : des élèves de M’gombani au top niveau national
Participants au concours « Castor informatique », plusieurs élèves de sixième du collège Halidi Selemani de M’gombani, à Mamoudzou, ont obtenu d’excellents résultats, les plaçant parmi les meilleurs à l’échelle nationale (voir encadré). Ils étaient récompensés ce lundi, en présence du recteur, Jacques Mikulovic.
Faran Abdourraquib, et Nayohann Abdoul-Aziz. Retenons les noms de ces deux jeunes garçons, élèves de sixième au collège Halidi Selemani de M’Gombani à Mamoudzou, et qui ont raflé, ensemble, la première place à l’échelle nationale sur 55.377 binômes participants du concours « Castor informatique » dans leur catégorie d’âge ! Une performance qui fait la fierté de toute l’académie. « C’est magnifique ! », s’émeut Xavier Meyrier, l’IA-IPR (inspecteur académique, inspecteur pédagogique régional) de mathématiques de Mayotte, qui porte le concours à l’échelle de l’académie. « Objectivement, une première place nationale, en termes d’exceptionnalité, c’est comparable à une entrée à Polytechnique ! » « On est très fiers de tous les élèves, classés ou non, qui se sont impliqués, ont participé au concours, et ont permis de créer cette dynamique », rajoute François Balédent, le principal du collège, qui se ravit de ce nouvel éclairage sur l’excellence de son établissement, peu après la qualification d’une équipe de M’gombani aux championnats de France UNSS de cross-country.
Organisé pour la seconde année consécutive au collège de M’gombani, le concours « Castor informatique » s’adresse à tous les élèves de France, du CM1 à la terminale, et a pour objectif « de faire découvrir l’informatique et les sciences du numérique aux élèves, en leur apprenant les bases de la programmation et de l’algorithmie », renseigne Boubacar Baldé, professeur de mathématiques, en charge du concours dans l’établissement. Les participants doivent ainsi résoudre douze problèmes au cours d’une épreuve de 45 minutes. Sur les 698.449 élèves inscrits à l’édition 2022 du « Castor informatique » partout en France, 1.254 jeunes Mahorais représentaient neuf établissements de l’île. Les sixièmes de M’gombani se sont brillamment illustrés, puisque nombre d’entre eux trustent le haut du classement national (voir encadré).
« Un exemple pédagogique »
Ce lundi matin, sur l’estrade du petit amphithéâtre du collège Halidi Selemani, deux élèves font une petite démonstration à l’assemblée réunie : ils résolvent – avec une facilité déconcertante – une suite d’énigmes algorithmiques, pianotent des lignes d’un code « que l’on aborde normalement au lycée », faisant se déplacer un petit personnage selon des instructions bien précises. Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de Mayotte, note l’importance « d’apprendre en jouant avec les disciplines ». « Les élèves prennent manifestement beaucoup de plaisir, ce qui les motive pour s’investir au-delà du temps scolaire, et pour fournir les efforts nécessaires pour atteindre [leurs] objectifs. […] D’un point de vue pédagogique, on ne peut que se féliciter de cet exemple qui est donné. »
Comment les intéressés expliquent-ils leurs brillants résultats ? Outre l’heure d’entraînement hebdomadaire au club informatique du collège le mercredi après-midi, tous avouent s’être entraînés chez eux. « On a foncé dans le tas ! », tranche de son côté Faran, diplôme en main, qui s’est initié à l’informatique dès l’âge de huit ans en regardant des vidéos sur YouTube, et qui se voit déjà chef d’entreprise dans le domaine. « On peut être confiant pour la suite de leur parcours ! », conclut le recteur.
Prochaine étape pour les lauréats de M’gombani : défendre les couleurs de leur collège aux huitièmes de finale nationales du concours, qui se dérouleront prochainement.
Les meilleurs résultats du collège Halidi Selemani à l’échelle nationale
Catégorie 6ème – binômes :
- Faran Abdourraquib et Nayohann Abdoul-Aziz, 1ers sur 55 377
- Chaznane Abdallah Ben et Jaden-Nasser Allaoui, 7èmes sur 55 377
Catégorie 6ème – individuel :
- Jaden-Nasser Allaoui, 60ème sur 115 085
- Yaqdhine-Yamine Kamardine, 66ème sur 115 085
- Moncef Houmadi, 126ème sur 115 085
Hervé Madiec : « la règlementation a beaucoup changé ces dernières années »
Présent à Mayotte sous les dénominations Star Mayotte et Star « Urahafu », le groupe Suez y est le principal acteur du recyclage et de la valorisation des déchets. Hervé Madiec, directeur général océan Indien Suez recyclage et valorisation, a accepté de faire le point sur l’activité à Mayotte et les enjeux de la filière. Celui-ci s’intéresse également à la construction de futures usines de dessalement (voir encadré).
Dans quels domaines le groupe Suez intervient à Mayotte ?
Il s’agit essentiellement du traitement des déchets. Alors que la collecte est assurée par les collectivités (Cadéma et Sidevam), le seul site d’enfouissement de l’île qui les accueillent, à Dzoumogné, est géré par Star Mayotte. La société s’occupe également du traitement de déchets industriels, de leur recyclage via Citeo (un éco-organisme dédié aux entreprises), voire de produits dangereux (chimiques, pétroliers). « On se spécialise. La réglementation a beaucoup changé ces dernières années. Elle oblige les entreprises à faire beaucoup plus de tri », fait remarquer Hervé Madiec, en visite à Mayotte, la semaine dernière. Le directeur général océan Indien Suez recyclage et valorisation compte 400 salariés dans l’océan Indien, dont 90 en CDI à Mayotte. « Il y a également de la prévention. On accueille régulièrement des écoles », renchérit Sébastien Suchy, le directeur de Star Mayotte et Star « Urahafu » (propreté en shimaoré).
Où en est le site d’enfouissement de Dzoumogné ?
« Il y a de la place », assure le directeur local. Il évalue à « dix, treize ans » les capacités de stockage du site.
Quelle est la part des déchets recyclés à Mayotte ?
Elle est actuellement très réduite puisque seul 1% des déchets rentre dans le circuit du recyclage. Cela représente 512 tonnes par an. La plupart est envoyé en métropole, mais également en Chine, Corée ou en Australie. Cependant, les lois incitent de plus en plus à s’améliorer sur ce point. « On accompagnera le territoire mahorais dans cette transformation », promet le directeur régional. « Pour Citeo, on nous demande de trier quatre ou cinq plastiques différents pour améliorer leur valorisation », fait-il déjà remarquer. Et la loi va s’avérer de plus en plus contraignante. Les deux hommes évoquent notamment 2026 et la fin des emballages plastiques. Concernant les déchets alimentaires, la métropole va devoir se conformer à l’obligation d’avoir un bac à compost dès 2024, ce qui ne sera pas encore le cas en outre-mer. « Mais un jour, ça viendra », prévient le directeur basé à La Réunion.
Combien il y a de bornes d’apports volontaires sur l’île ?
Il y en a presque 700 dorénavant. 160 ont été ajoutées sur la période 2021-2022. Et ça marche, les camions passent six jours sur sept pour les vider. « Ce n’est pas pareil partout. Elles sont moins utilisées dans le nord de Mayotte que dans le sud et à Mamoudzou », admet Sébastien Suchy. Preuve que le tri est plutôt bien fait localement, les deux directeurs ont constaté que le taux de refus y est deux fois moins élevé qu’à La Réunion par exemple. Parmi les déchets qui pourraient faire l’objet d’un effort, il reste ceux du bâtiment. « On en voit beaucoup le long des routes », observe Hervé Madiec.
Comment le groupe compte encore valoriser les déchets ?
A Dzoumogné, la récupération du gaz est déjà en marche. Les tuyaux disséminés dans la matière en décomposition permettent d’accumuler assez l’énergie afin d’alimenter une population de « 5.000 habitants », note Sébastien Suchy. Ce chiffre pourrait passer prochainement à 10.000. La biomasse est l’une des pistes sur laquelle Suez veut aller plus loin, même si l’humidité du milieu tropical rend les choses plus complexes.
Autre élément important, à Sainte-Suzanne (La Réunion), Suez vient de se doter d’une usine toute neuve qui doit « valoriser les déchets à hauteur de plus 70% ». En effet, près de 30% des déchets seront transformés en matières premières recyclées (carton, plastique, métaux ferreux et non ferreux) et en compost. 48% seront réduits à l’état de combustible pour alimenter une unité de production électrique. Cette première du genre intéresse déjà les autres départements ultramarins, dont Mayotte.
Des usines de dessalement construites par Suez ?
Le syndicat des Eaux de Mayotte souhaite, pour répondre au manque d’eau potable, construire de nouvelles usines de dessalement sur Grande-Terre. Les sites de Sada, Longoni et Ironi Bé sont privilégiés. Échaudé par les problèmes de production sur Petite-Terre de la Société mahoraise des eaux (SMAE), le syndicat local pourrait être intéressé par d’autres alternatives. En tout cas, Suez serait au rendez-vous. « On a un catalogue qui a déjà fait ses preuves », vante Hervé Madiec, tout en assurant que seule la maîtrise d’ouvrage intéresse Suez « pour l’instant ».
Idris déploie ses ailes à la Marine nationale
Âgé de 27 ans, Idris se passionne pour l’aviation depuis l’adolescence. Et il a tout fait pour vivre de sa passion alors que rien ne le prédestinait à s’engager dans cette voie. Aujourd’hui, il fait partie des pilotes de la Marine nationale, et il espère que son exemple incitera d’autres jeunes à poursuivre leurs rêves.
« Un élève dans la moyenne », c’est ainsi que se définit Idris. Il a fait toute sa scolarité à Mayotte et a obtenu un baccalauréat scientifique en 2013. Trois ans plus tôt, lorsqu’il entre au lycée, il découvre le monde de l’aviation grâce au BIA, le brevet d’initiation aéronautique. « On avait des cours d’aéronautique tous les mercredis pendant un an, et à la fin de l’année scolaire on devait passer un test. Ceux qui ont obtenu le diplôme ont eu droit à un baptême de l’air et à des aides pour faire de l’aéro-club en loisirs », explique Idris. C’est durant cette période que le jeune homme comprend qu’il peut réaliser son rêve et devenir pilote malgré les préjugés et toutes les craintes qu’il avait. « Il y a beaucoup de clichés autour du métier. On pense qu’un pilote est quelqu’un de très fort en maths. Moi j’étais dans la moyenne donc je ne me voyais pas forcément là-dedans jusqu’à ce que je passe le BIA », explique-t-il.
Après l’obtention de son bac, c’est tout naturellement qu’il s’installe à Toulouse, ville connue comme étant la capitale de l’aéronautique en France. C’est lors d’un évènement sur la thématique qu’il découvre la possibilité de devenir pilote dans l’armée avec seulement le bac. Il décide alors de tenter sa chance et passe les sélections. Il est retenu pour la Marine nationale qui possède également des avions et des hélicoptères. La formation dure entre trois et cinq ans, selon la spécialité choisie. La sienne a été de quatre ans et il s’est spécialisé dans la patrouille maritime.
« Je pilote des avions multimoteurs, ils sont déployés depuis des bases à terre. Ce sont des avions lourds, qui interviennent en mer contre les bateaux ennemis, qui font partie de la mission de lutte contre la pollution, contre l’immigration… C’est un peu comme faire la police en mer », détaille le professionnel. Cela fait un an que le Mahorais a terminé sa formation et, pour l’instant, son métier consiste à faire de la liaison. « Concrètement, cela veut dire que je transporte des personnes, du fret, en France et en Europe. C’est une manière de nous faire prendre de l’expérience avant de nous envoyer dans des missions plus conséquentes », poursuit-il. Il lui reste encore un an et demi avant de passer au niveau supérieur.
Une passion, un métier
Aujourd’hui, Idris fait la fierté de sa famille, et notamment de ses parents et de ses deux petits-frères, pour qui il est un exemple. Mais il reconnait que lorsqu’il a décidé de devenir pilote, qui plus est dans l’armée, son entourage avait un avis plutôt mitigé. « Certains me disaient qu’être pilote ce n’était pas fait pour moi. Et le fait d’être militaire faisait peur à mes parents. » Cependant, Idris n’a jamais douté de lui. Depuis ses cours d’aéronautique au lycée, il savait ce qu’il voulait faire malgré les difficultés qui se présentaient, à l’exemple du prix de la formation de pilote, qui coûte extrêmement cher. « C’est le premier frein dans le civil. Être dans l’armée n’était pas forcément mon objectif mais j’ai cherché les différents moyens pour financer mes études et devenir pilote professionnel. C’est ainsi que j’ai découvert la filière militaire », raconte-t-il. L’avantage est que l’armée paye toute la formation et rémunère également les formés. Le militaire est d’autant plus heureux car il estime effectuer des missions qu’il n’aurait jamais fait s’il était pilote dans le civil.
De son parcours, Idris retient une leçon qu’il souhaite partager avec ceux qui doutent encore. « Tout est accessible à qui se donne les moyens. Il ne faut pas se mettre de barrières et tout faire pour y arriver. Et puis si ça ne marche pas, on aura le mérite d’avoir essayé. » Cela étant dit, la motivation est une chose mais le travail en est une autre. Le métier de pilote n’est pas de tout repos et « il faut être prêt à beaucoup travailler. C’est une profession qui demande beaucoup d’efforts et de sacrifices », met en garde le jeune homme.
Catégorie entraîneur de l’année
Magdalena Alliaud – 29 ans – Rugby
Despérados Rugby Club M’tsapéré / Comité Territorial de Rugby de Mayotte
Magdalena Alliaud est de ces rares entraîneuses féminines à être nommées à la tête d’une équipe première senior masculine. « Il y avait une certaine appréhension au début, c’est sûr, mais finalement ça s’est très bien passé. Les résultats obtenus en tant que coach de l’équipe première féminine ont été remarqués et ont facilité mon intégration au sein du groupe masculin. » Cela fait maintenant trois ans que la femme forte du Despérados entraine les hommes. En 2022, elle a conquis le titre de champion de Mayotte à X, puis a renversé l’homologue réunionnais à Cavani, remportant le titre de champion de l’océan Indien à X, le premier de l’histoire. Demi d’ouverture de l’équipe féminine du Despé, et postulante à une place en sélection féminine pour les prochains Jeux des îles, Magdalena Alliaud est en parallèle chargée de la sélection de Mayotte féminine des moins de 18 ans, mais également de la sélection Outremer des moins de 18 ans, qu’elle a conduit à Angoulême en juin dernier, dans le cadre d’un tournoi interligues.
Badirou Abdou – 50 ans – Handball
Association Sportive et Culturelle de Tsingoni
Badirou Abdou a signé un retour tonitruant avec l’ASC Tsingoni, dont il est l’entraineur de l’équipe première féminine : champion de Mayotte, vainqueur de la coupe de Mayotte et vainqueur de la supercoupe de Mayotte en 2022. Après avoir été longtemps dans l’ombre des Combaniennes du CHC et des Bouéniennes du Puedza Club, les Tsingoniennes font ainsi leur retour au premier plan. « Les filles jouaient au hand, en connaissaient les règles, mais c’est un jeune groupe et je pense qu’il manquait au fond d’elles, pour la plupart, une certaine expertise. Il me fallait apporter les éléments techniques et tactiques nécessaires pour que l’équipe joue au hand réel. » Plus que l’entraineur d’une équipe, Badirou Abdou encadre les jeunes animateurs de l’ASCT ayant vocation à devenir entraineurs, les guide vers leur future fonction. Il anime également l’école de handball du club.
Anfane Mohamed Saïd – 33 ans – Football
Association Sportive Sada / Ligue Mahoraise de Football
Se former pour mieux transmettre : tel pourrait être la devise d’Anfane Mohamed Saïd. L’éducateur de l’AS Sada, en charge des moins de 15 ans – avec qui il a terminé troisième de la poule unique –, a obtenu de nombreux diplômes dont le Certificat fédéral de football 1, 2, 3 et 4, ou le Brevet moniteur fédéral niveau. Le dernier en date : le Brevet d’éducateur de football niveau 5, en 2022 à la Réunion. « Nous étions seulement quatre Mahorais à s’être rendu sur place passer ce diplôme. Cela m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences dans l’encadrement. » Membre du staff technique de la sélection de Mayotte, en charge de la préparation physique, Anfane Mohamed Saïd se plait aussi à prendre des initiatives au sein de la Ligue de football où il est membre de la commission technique. Le trentenaire a par exemple contribué à organiser la validation du CFF2 sur l’île, aux côtés du CTR Guillaume Brouste. Il fait également partie des quelques éducateurs à avoir suivi la formation fédérale de futsal et organisé le tournoi U13 d’initiation de futsal en décembre dernier.
Hamada Mohamed – 65 ans – Basket-Ball
Vautour Club Labattoir
Installé en métropole, Hamada Mohamed est venu passer les vacances d’été 2018 sur l’île, sans se douter qu’il ne reprendrait pas le vol retour. Ce passionné de basket-ball, 45 ans d’expérience, a d’abord été convaincu par le projet des Rapides Éclairs, au sein duquel il passera une saison. Mais c’est du côté du Vautour Club de Labattoir que le coach s’illustrera. « J’ai rencontré le président Abdallah, avec qui nous avons été rapidement sur la même longueur. Il m’a donné les clés du camion et j’ai pu sereinement apporter ma touche. Il ne s’agissait pas de leur apprendre à jouer au basket-ball, mais plutôt à leur donner les outils nécessaires et à changer un petit peu la façon de travailler pour mieux appréhender et maitriser les rencontres. » Avec Hamada Mohamed, c’est tout Vautour qui a retrouvé des couleurs en 2022 : des plus petits, où le soixantenaire a contribué à restructurer l’école de basket, aux seniors, devenus sacrés champions de Mayotte, de l’océan Indien et des Dom-Tom.
Sébastien Synave – Athlétisme
Racing Club Mamoudzou
L’athlétisme pourrait être la belle surprise de la délégation de Mayotte aux Jeux des Îles de l’Océan Indien 2023 à Madagascar. Les athlètes présélectionnés alternent entre stages et compétitions à la Réunion, en métropole et ailleurs, mais surtout laissent transparaitre, à travers leurs performances, de réelles chances de médailles. Cette présélection est essentiellement composée d’athlètes du Racing Club de Mamoudzou, toujours présidé et entrainé par Sébastien Synave. Celui qui a fait briller le sprint mahorais à l’échelle nationale entre la fin des années 2000 et le début des années 2010 en formant les Myriam M’lazahahé, Hafidhou Attoumani et autres Jannot Bacar, a repris du service. Cela s’est vite ressenti notamment avec la montée en puissance de Kamel Zoubert qui, mine de rien, se fait un nom dans l’Hexagone. « Je connaissais son potentiel lorsqu’il est venu signer au RCM en 2021. Je savais qu’il y avait quelque chose à faire. En juillet dernier, lorsqu’il a fait 20’93″ à Lyon, je me suis dit « Là, c’est fort ! » Depuis, il continue de progresser et au niveau national, il commence à marquer les esprits. » Outre le local Kamel, Sébastien Synave suit de près ses athlètes vivant hors de l’île et se charge de les préparer lorsque ceux-ci se déplacent sur l’île, ou lors des stages de sélection.
Vous pouvez voter et retrouver l’ensemble des catégories et des portraits sur le site sportif.yt
Comores : L’opposition tente de resserrer les rangs à l’approche de la présidentielle
Alors que certains ténors brandissent le boycott, des leaders de l’opposition commencent à s’accorder sur la nécessité de se réunir autour d’une seule structure lors des prochaines échéances électorales dans l’objectif de battre l’ex-putschiste, Azali Assoumani qui compte briguer un nouveau quinquennat, en 2024.
L’opposition comorienne a-t-elle fini par comprendre l’importance de l’adage selon lequel l’union fait la force ? Possible. A presque une année de la présidentielle, les partis d’opposition semblent être résolus à mettre de côté leurs luttes intestines pour présenter une candidature unique en 2024. C’est dans cet esprit que de nombreuses formations politiques qui s’opposent à la politique d’Azali Assoumani se sont retrouvées dans un hôtel à Moroni, samedi dernier, pour échanger sur une telle éventualité. L’initiative vient du président du mouvement politique, Ukombozi, dirigé par le militant Idriss Mohamed Chanfi. Il s’est expliqué. « Le pays va très mal, les gens en ont marre d’Azali qui s’apprête à nous enfoncer encore plus dans le gouffre avec les prochaines élections. Pourtant, l’opposition sans stratégie continue son petit bon chemin ce qui fait hélas le lit d’Azali Assoumani. D’où la convocation de cette rencontre pour faire comprendre à ces leaders que la voie suivie jusqu’ici ne mènera nulle part », a introduit Idriss, dans son compte rendu. Cette première réunion avait vu la participation de la plupart des caciques de l’opposition et de la société civile, restés au pays. L’ancien ministre de Affaires étrangères, Ibrahim Ali Mzimba, Ahmed Hassane El-barwane, secrétaire général du parti Juwa, ou encore Mahamoud Ahamada, ancien candidat aux élections anticipées de 2019, avaient tous répondu à l’invitation. Les différentes plateformes qui luttent sur place ont également répondu présent. Du front commun des forces vives contre la dictature, jusqu’au Comred, groupement réunissant d’importantes personnalités à l’instar du général Salimou Mohamed Amiri. Mais pas seulement.
Un seul chef
La principale idée qui était sur la table samedi est la création d’une seule organisation, dotée d’un programme et d’un chef unique qui sera reconnu par tous. Pour le moment, les critères à remplir pour présider le collectif n’ont pas été définis à en croire des participants. Pour éviter de créer encore un mouvement, certains ont proposé de transformer le front commun des forces vives de lutte contre la dictature pour incarner cette nouvelle ligue. « Parce que si le peuple voit que l’opposition est unie et s’est rangée derrière quelqu’un, les gens militeront avec et s’uniront autour de cette personne. En revanche, nous n’avons pas invité tous ceux qui ont montré leur incapacité à mettre de côté leurs égos et qui attendent seulement qu’on se réunisse derrière eux », a clarifié le président de Ukombozi. Le plus important a insisté pour sa part Mahamoudou Ali Mohamed, du parti ANC, est de se donner tous les moyens nécessaires pour battre l’actuel chef de l’État, Azali Assoumani, dont le parti politique a annoncé sa candidature, fin janvier. « Nous discutions donc comment y parvenir. Une autre réunion se tiendra dans les prochaines semaines. Personnellement je suis confiant. Les échanges que nous avons eus laissent entrevoir une issue favorable », a ajouté ce patron de l’entreprise de terrassement CBE, qui dit ne pas reconnaître tous les textes venus après le dernier référendum. Cette modification de la loi fondamentale intervenue en 2018 permet à Azali Assoumani, élu en 2016 pour un mandat de cinq ans non renouvelable, de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2029, s’il venait à être réélu l’an prochain. La même réforme constitutionnelle boycottée par l’opposition à l’époque a par ailleurs acté la suppression de la cour constitutionnelle, qui faisait office de haute cour et dont les juges étaient choisis par les gouverneurs, le président de l’assemblée ou encore les trois vice-présidents. Dissoute par un simple décret alors qu’elle avait été mise en place par une loi, celle-ci est remplacée encore par une cour suprême dont les membres sont nommés seulement par Azali Assoumani. Et cela en plus de ses cinq représentants sur les treize qui siègent à la commission nationale électorale indépendante (Ceni).
Changer les règles du jeu
Cette mainmise sur les institutions qui organisent les élections n’inspire pas confiance. Loin s’en faut. Pour cette raison, l’opposition compte bien poser un certain nombre de conditions avant de prendre part aux élections gubernatoriales et présidentielles. « Notre structure sera une organisation de combat. Azali ne peut lui seul fixer les règles du jeu. On se battrait et on les contesterait. Il n’y a aucune raison qu’il impose son point de vue. Mais pour ça, il doit avoir en face de lui un mouvement de résistance. Sans rassemblement, on ne pourra y arriver », a souligné Idriss Mohamed Chanfi. Cet ancien militant de longue date du front démocratique (FD), pense qu’en étant unis, les opposants peuvent obtenir même la modification des modalités d’organisation des élections. Après la rencontre du 4 février, presque non médiatisée, les yeux se tournent désormais vers les ténors de l’opposition qu’ils soient à l’extérieur ou au pays. Seront-ils cette fois-ci capables de se désigner un chef en enterrant leurs ambitions respectives ? Ou les égos prendront-ils les dessus comme ce fut le cas dans le passé ? On en saura un peu plus dans les jours et mois à venir.
Une chose est certaine, ce premier pas reste tout de même symbolique. Mais seul le suivi déterminera si l’opposition est en mesure de prioriser les intérêts de la nation.
Les lycéens demandent des régularisations pour continuer leurs études

Éviction d’Ali Soula : les Femmes leaders restent mobilisées
Directeur du GIP L’Europe à Mayotte, la structure gérant les dossiers liés aux fonds européens, Ali Soula a été informé par le préfet de Mayotte qu’une demande pour mettre fin à ses fonctions avait été émise. La semaine dernière, Thierry Suquet a confirmé auprès des élus du conseil départemental (le GIP dépend à la fois de la préfecture et du Département) « qu’il n’avait plus confiance en lui ». Cette décision intervient sur fond de tensions avec le secrétariat général aux affaires régionales (Sgar). Ali Soula estime, en effet, que le Sgar lui met des bâtons de roues, il a même rédigé une note concernant « les dysfonctionnements constatés suite à l’ingérence systématique dans l’organisation et le fonctionnement du GIPEAM) » à l’attention du préfet et du président du conseil départemental.
Prenant fait et cause pour le service de la préfecture, Thierry Suquet a préféré se séparer du directeur du GIP. Un choix qui ne passe auprès des agents du GIP installé à Tsingoni et mis en place en 2021 par Ali Soula. Elle plaît encore moins aux Femmes leaders qui demandent que la Sgar, Maxime Ahrweiller, soit aussi écartée. Elles ont rencontré le préfet, le mardi 31 janvier, et des élus, le lendemain. Pour l’instant, sans succès. Elles comptent cependant continuer à se faire entendre et ont espoir de rencontrer Ben Issa Ousseni, le président du Département, ce lundi. Alors qu’elles sont arrivées à 9h, elles n’étaient toutefois toujours pas reçues à midi.
Du 20 au 24 février, rendez-vous au salon de l’étudiant
Le rendez-vous incontournable pour les lycéens et étudiants de l’île, le salon de l’étudiant de Mayotte se déroulera du 20 au 24 février. Dembéni, Kani-Kéli, Tsingoni, Mamoudzou (Cavani), Bandraboua sont les lieux des différents évènements prévus. Enseignants, professionnels de l’orientation ou encore du monde socio-économique du territoire, vous êtes invités à vous inscrire à cet événement afin de présenter vos métiers, formations, expériences et répondre aux questions des visiteurs. Le Département, le Rectorat et l’Association des étudiants et des Jeunes de Mayotte (AEJM) informent de l’ouverture des inscriptions aux partenaires à l’édition 2023, jusqu’au 10 février.
Cette année, le Département et le rectorat de Mayotte ont fait le choix de mettre à l’honneur les formations d’excellence ainsi que les métiers sous tension sur le territoire. Ce choix se traduit par une volonté profonde des deux acteurs d’accentuer l’accompagnement des professionnels de demain vers la réussite. Les autres formations et métiers du territoire y seront également présentés. Pour cette édition 2023, près d’une cinquantaine de partenaires et plus de cinq mille visiteurs sont attendus sur les différentes étapes de cet évènement. Le salon de l’étudiant de Mayotte propose des rencontres sous forme de speed dating et café-débat entre professionnels, jeunes et parents. Des mini-concerts et séances photos animées par de jeunes artistes locaux seront réalisés à la fin de chaque étape.
Cross : l’équipe mahoraise termine 71e au championnat de France UNSS
Le samedi 28 janvier dernier, Karim, Ziadati, Soihibou, Farde, Soumtah et Onmar, élèves au collège de M’Gombani et champions d’académie par équipe mixte, ont participé au championnat de France de cross-country à Dijon. Ce championnat avait rassemblé plus de 1.800 élèves de collèges et lycées venus de toute la France, y compris des départements, régions et collectivités d’outre-mer. L’exercice était rendu difficile pour les athlètes mahorais de s’exprimer par des températures proches de zéro. L’équipe, qui a vécu une fabuleuse expérience sportive, termine 71e sur 85.
En 2021 et 2022, 53 cas de paludisme déclarés à Mayotte
Dans le 101e département, entre le 1e janvier 2021 et le 31 décembre 2022, 53 cas de paludisme ont été signalés au département de la sécurité et des urgences sanitaires (DéSUS) de l’agence régionale de santé de Mayotte (19 cas en 2021 et 34 cas en 2022). Le nombre de cas est augmentation depuis 2018, mais il s’agit de cas qui ont été importés. Au cours de ces deux années, plus de la moitié des cas signés (56,6 %) ont été hospitalisés, dont 10 % en réanimation.
Mayotte est entrée officiellement en phase d’élimination du paludisme depuis 2014. L’île reste tout de même vulnérable au paludisme, une transmission autochtone à partir d’un cas importé demeure un risque permanent. Le maintien des politiques de lutte contre le paludisme est essentiel afin d’éviter une reprise de transmission dans l’île.
Appel à candidature pour de la petite restauration au PER de Coconi
L’office de tourisme de l’intercommunalité du Centre-Ouest (3CO) lance un appel à candidature en vue de la conclusion d’une convention d’occupation du domaine public pour l’installation et l’exploitation d’une offre de petite restauration au pôle d’excellence rurale de Coconi. Ouvert depuis le 1er février jusqu’au mercredi 1er mars 2023, cet appel à projets s’adresse à des personnes physiques ou des personnes morales de droit privé (entreprises sous forme sociétaire, coopératives, associations) dont le siège social de l’activité est localisé à Mayotte. Une visite du site est obligatoire avant de déposer un dossier. Il convient de prendre contact par mail avec le directeur de l’Office de Tourisme de la 3CO, Ackeem Ahmed (direction@tourisme-centreouest.yt) pour convenir d’une date de visite de l’emplacement prévu.
Collecte de dons alimentaires par la Croix-Rouge
La Croix-Rouge française de Mayotte se mobilise pour collecter des dons alimentaires, afin d’aider les personnes les plus fragiles pendant le mois de Ramadan. Les dons seront récoltés du vendredi 3 février au samedi 1e avril. Les collectes auront lieu au sein des centres commerciaux Jumbo Score et Baobab, tous les vendredis et samedi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h. Cette collecte d’aliments en boîte de conserve et de tout produit alimentaire non périssable permettra d’approvisionner les personnes issues de milieux précaires, orientées à la Croix-Rouge par les travailleurs sociaux.
UNSS de Mayotte : tournoi de beach rugby
Près de 300 licenciés filles et garçons issus de quatorze associations sportives d’établissement du second degré sont inscrits pour participer au tournoi de beach rugby, ce mercredi 8 février, de 9h30 à 15h. Cet événement, qui a lieu à Bambo-est organisé par l’Union nationale du sport scolaire (UNSS), en partenariat avec le comité de rugby de Mayotte.
En ce début février, l’UNSS Mayotte a atteint la barre des 8.000 licenciés, avec une quasi-parité : 49,25 % de filles et 50,75 % de garçons. Par rapport à la même époque en 2022, c’est 2.000 licenciés de plus.
Dembéni devient une « Ville internet »
Le palmarès 2023 du Label national Territoires, Villes et Villages Internet a été dévoilé à Paris, ce vendredi 3 février. Lors de cette 24e édition, 257 collectivités ont ainsi découvert leurs distinctions de une à cinq arobases (une pour Dembéni) en fonction de leurs initiatives répertoriées dans une mosaïque de 16 enjeux transversaux, regroupant 139 services numériques. La distinction « Territoire d’excellence numérique » a été décernée cette année à quatre collectivités.
Attribuée pour une durée de trois ans, elle salue la continuité des efforts dans le déploiement des services publics numériques, après avoir obtenu six fois une labellisation de 5@. 17 collectivités ont reçu par ailleurs une mention pour leur investissement spécifique et leurs expérimentations innovantes dans un domaine : quatre sont auréolées de la mention démocratie locale, trois ont vu leur travail reconnu en matière de médiation numérique, trois ont reçu la mention numérique éducatif et sept ont décroché l’arobase verte pour leurs actions déployées en faveur de la transition écologique.
Des propos de Gérald Darmanin sur l’outre-mer qui ne passent pas
« Nous sommes un gouvernement libéral qui croit à l’économie de marché : ceux qui la réclament auront l’autonomie pour leur territoire mais ils l’obtiendront avec les recettes et les richesses produites localement, pas avec des subventions ! », a indiqué Gérald Darmanin, lors d’un colloque sur l’outre-mer organisé, jeudi, par le journal Le Point. Il répondait notamment à l’adoption en Guyane d’un deuxième drapeau, en plus de celui de la France. « L’AMF rappelle que les dotations ne sont pas des subventions, mais des dus, qui viennent compenser la suppression par l’État de la fiscalité des collectivités », lui répondu l’association des maires de France dans un long communiqué où l’instance dit « réitérer son soutien et son respect aux élus et à la population des outre-mers ».
Celui qui est le représentant à la fois de l’Intérieur et de l’Outre-mer a également affirmé : « La France a sans doute mis, dans des conditions extraordinairement difficiles, les populations colonisées dans des états désastreux, mais c’est la République qui a aboli l’esclavage. On leur demande d’aimer la République, pas toute l’histoire de France ». 17 des 27 députés ultramarins (dont les deux parlementaires mahorais ne font pas partie) ont cosigné une tribune afin de répondre à ce qu’ils qualifient de « révisionnisme historique ».
« Nous condamnons ces propos avec la plus grande fermeté. Au relativisme moral des puissances colonisatrices (…), semble avoir succédé une forme nouvelle de révisionnisme historique. (…) l’abolition de l’esclavage est avant tout le fruit de la lutte de nos ancêtres, la consécration de tant de femmes et d’hommes aux vies sacrifiées (…) là où les décisions de la République mentionnée par Gérald Darmanin tardaient à être proclamées, et plus encore, à être appliquées. »
Quatorze millions d’euros pour désenclaver La Vigie

En visite à Mayotte, les présidente et directrice générale de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru), Catherine Vautrin et Anne-Claire Mialot, se sont rendues en Petite-Terre ce vendredi, pour découvrir le quartier de La Vigie. Celui-ci va bénéficier d’un projet de voirie nécessaire pour apporter, par la suite, une réponse en matière de logement.
« On vous a fait passer par ici pour vous montrer que c’est vraiment inaccessible La Vigie ! » « Et bien c’est réussi ! », s’exclame Catherine Vautrin, la présidente de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) aux côtés de sa directrice générale Anne-Claire Mialot, tandis que toute la délégation qui les accompagne patauge dans la bouillasse et les déchets ravinés par les pluies matinales. « La nature a bien fait les choses ! Vous voyez la réalité du terrain », argue le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf. Après avoir visité les sites de Majicavo Koropa et Kawéni, ce jeudi, les représentantes de l’Anru étaient accueillies ce matin à La Vigie pour évaluer de plus près le projet de voirie porté par la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) – projet destiné à « désenclaver le quartier », et pour lequel l’Anru s’est engagé à hauteur de quatorze millions d’euros, aux côtés du conseil départemental de Mayotte (1,5 millions d’euros) et de l’intercommunalité (quatre à cinq millions d’euros).
Pendant une bonne heure, Thomas Caselli, directeur de la rénovation urbaine à la CCPT, a guidé la délégation sur différents secteurs concernés par le projet. Les cadres de l’Anru appréhendent les difficultés spécifiques du site. « La physionomie du terrain génère de l’insécurité, […] les forces de l’ordre n’arrivent pas forcément à suivre les jeunes délinquants jusqu’ici », renseigne un habitant du quartier. A quelques mètres de là, un groupe d’enfants n’ayant pu se rendre à l’école en raison des précipitations observées plus tôt dans la matinée, épie l’attroupement. « C’est l’un des sites les plus difficiles que j’ai vus en termes d’aménagement urbain », admet Anne-Claire Mialot. Le quartier de La Vigie, qui s’étend sur près de 160 hectares, compte 9.000 habitants, dont 6.000 vivent dans des logements de fortune.
Des travaux à partir de juin 2023
Concrètement : près d’un kilomètre de voirie reliant la route Marcel-Henry au boulevard des Amoureux, via La Vigie, verra le jour. Les travaux seront initiés au mois de juin, et dureront trois ans, rapporte la CCPT. L’intercommunalité précise par ailleurs que sur les six démolitions de cases en tôle nécessaires à la réalisation du projet, quatre familles ont déjà une offre de relogement par la Société immobilière de Mayotte (Sim). Le chantier permettra « d’ouvrir le quartier » et de déployer le projet urbain de la collectivité – déjà acté – qui inclut une école, une maison pluridisciplinaire de santé et une maison d’assistantes maternelles, entres autres. « Ce que l’on attend des subventions de l’Anru, c’est un effet levier. Ce qui compte, c’est ce que ça va générer en matière de logements, d’équipements publics et autres. […] Nous sommes très attendus là-dessus », indique à ce titre Jérôme Josserand, directeur adjoint de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm) de Mayotte. « On ne fait pas juste des routes, sinon on aura loupé le rendez-vous ! », résume la présidente de l’Anru.
Les aménagements de la cascade de Soulou inaugurés

Le sentier de la cascade de Soulou vient d’être réhabilité. Ce vendredi 3 février, les collectivités porteuses du projet inauguraient les nouveaux aménagements. Une première phase de travaux pour le site qui devrait, à l’avenir, se doter d’hôtels et de restaurants.
« La cascade de Soulou est l’une des seules de l’île. C’est un lieu de loisirs, préservé de l’urbanisation et prisé des Mahorais. » C’est en ces mots que Saïd Maanrifa Ibrahima, le président de la communauté de communes du centre-ouest (3CO) et maire de M’tsangamouji, s’est exprimé ce vendredi 3 février. Une date qui marquait l’inauguration des aménagements réalisés sur le site de la cascade de Soulou. Les travaux, engagés depuis mars 2022, ont permis de réhabiliter le parking et l’espace d’accueil mais également d’installer des farés aux abords du sentier. « Ces nouveaux aménagements permettent d’offrir aux administrés des services répondant à leurs besoins », estime Bacar Mohamed, le maire de Tsingoni. Le site est en effet à cheval sur les communes de Tsingoni et M’tsangamouji.
532.000 € engagés
Le projet, dont le coût est de 532.000 €, a été financé par le conseil départemental de Mayotte et la communauté de communes du centre-ouest. Pour les collectivités, il ne s’agit d’ailleurs que d’une première phase. Une deuxième devrait se concrétiser avec « la mise en place d’agents en permanence pour assurer la sécurité », assure le maire de Tsingoni. Une troisième devrait ensuite permettre au site de se doter d’espaces de loisirs, d’hôtels et de restaurants. Ambitieuse, la communauté de communes envisage même de réaménager entièrement le secteur, jusqu’aux ruines de l’ancien domaine sucrier.
D’autres sites bientôt réaménagés
Plusieurs plages du centre-ouest devraient également être réhabilitées cette année. « Dès 2023, un programme d’aménagement des plages de Tahiti, à Sada, Tanaraki, à M’tsangamouji, et Zidakani, à Tsingoni, sera engagé », assure Saïd Maanrifa Ibrahima. La cascade de Barakani devrait également bénéficier d’aménagements dans le but de « valoriser le patrimoine historique de la communauté de communes. »
Catégorie Mahopolitain de l’année
Mouslimou Ali – 22 ans – Rugby
SA XV Charente puis Niort Rugby Club
Mouslimou Ali fait son retour dans l’élection le Sportif de l’année. Logique, au vu de ses performances en club et des titres remportés en 2022 avec le Soyaux Angoulème XV Charente. L’ailier formé aux Loulous de Dembéni a en effet remporté le championnat de France Espoirs, et participé à la montée du SA XV en Pro D2 lors de la dernière saison. Le jeune rugbyman Mahorais a rejoint les rangs du Niort Rugby Club en National 2 (4ème division nationale) cet été, après trois saisons passées à Angoulème. « J’étais titulaire en Espoirs, j’ai fait quasiment tous les matchs, mais j’avais besoin de franchir une étape, de jouer régulièrement en senior et d’engranger de l’expérience. C’est ce que me proposait Bertrand Cazamaio, entraineur de l’équipe première de Niort qui est aussi mon ancien entraineur à Angoulème. » Élu Mahopolitain de l’année 2019, le rugbyman dembénien passé par le CREPS de la Réunion et membre de la sélection de Mayotte à VII aux derniers Jeux des îles, fait désormais les beaux jours de Niort.
Kadri Moendadzé – 28 ans – Basket-Ball
Savoie Aix Maurienne Basket puis Chorale Roanne Basket
Kadri Moendadzé était aller chercher du temps de jeu et retrouver de la confiance à Aix Maurienne (Pro B) dans l’objectif de retrouver le championnat de première division nationale. Mission accomplie ! En deux ans en Savoie, de 2020 à 2022, l’arrière formé au BC M’tsapéré est devenu le capitaine et leader incontestable de son équipe. Résultat : une signature l’été dernier à la Chorale Roanne Basket, avec qui il s’épanouit cette saison 2022/2023 en Betclic Élite. « J’ai réalisé une très belle saison 2021/2022 avec Aix-Maurienne. Le club m’a accordé sa confiance et je pense lui avoir bien rendu. Je suis aujourd’hui très heureux avec la Chorale. J’ai un rôle différent certes. À Aix Maurienne, j’étais un titulaire et un cadre. Aujourd’hui, je suis dans une rotation au sein d’un groupe extrêmement compétitif, mais je suis très satisfait de mon début de saison en Pro A. » On ne compte plus les nominations et trophées de Kadri Moendadzé au Sportif de l’année, tant il a été régulier au haut niveau ces 10 dernières années.
Winston Daka – 18 ans – Basket-Ball
Étoile Angers Basket
Winston Daka a fait ses classes sportives du côté du TCO Mamoudzou, à M’gombani, d’où il est originaire, avant de s’envoler pour la Réunion et le CREPS Océan Indien. Repéré ensuite par l’Étoile Angers Basket, il intègre le centre de formation du club de la Loire. Il y poursuit sa progression jusqu’alors, avec les Espoirs B et la Régional 1. « J’espère faire du basket-ball mon métier. Je travaille pour, que ce soit avec les Espoirs ou la R1. » Contacté par la sélection de Mayotte, Winston est candidat aux Jeux des Îles de l’Océan Indien, l’été prochain à Madagascar. Le meneur pourrait disputer sa première compétition internationale. En attendant, il honore sa première nomination à l’élection du Sportif de l’année.
Warmed Omari – 22 ans – Football
Stade Rennais
Warmed Omari a fêté en 2022 sa première sélection en équipe de France. C’était en mars dernier, avec les Bleuets, dans le cadre des qualifications pour l’Euro Espoirs 2023. Titulaire ce jour-là aux côtés des finalistes de la dernière coupe du Monde Badiashile et Camavinga, le natif de Mayotte et originaire de Bandraboua se voyait récompenser d’une excellente saison 2021/2022 en Ligue 1 avec le Stade Rennais. Avec 34 matchs disputés, il a été l’un des joueurs les plus utilisés par Bruno Genesio. « C’est un joueur complet. Un joueur de duel, d’abord, qui aime défendre. C’est de plus en plus rare chez les jeunes défenseurs. Il est aussi très juste techniquement. Il a une très bonne première passe, une qualité de relance assez impressionnante (…) Je l’apprécie beaucoup et c’est la raison pour laquelle on a décidé de lui faire confiance », indiquait l’ancien entraineur de l’Olympique Lyonnais au sujet de son joueur. Warmed Omari a été élu Mahopolitain de l’année 2021. Restera-t-il le favori des suffrages en 2022 ?
Marius Randriantsehe – 30 ans – Handball
Sarrebourg Handball
Plusieurs fois nommé au Sportif de l’année depuis la création de l’élection en 2009, Marius Randriantsehe poursuit inlassablement sa carrière de handballeur professionnel dans l’Hexagone. Le Poroanien, arrivé en métropole en 2006 après avoir grandi à La Réunion, a entamé en septembre sa deuxième saison avec Sarrebourg, club de deuxième division française avec lequel il enchaine les matchs. Homme d’expérience, il fait figure de cadre auprès de ses équipiers. « J’ai mon rôle au sein du groupe. Je m’appuie sur mes qualités et mon vécu pour aider le club à atteindre ses objectifs. » Et plus encore, si l’occasion se présente. En effet, le club, qui vise habituellement le maintien en D2, est actuellement au contact des places qualificatives pour les play-offs. Le rêve d’un exploit et d’une montée Lidl Starligue, la première division française de handball, est ainsi permis pour Sarrebourg et son cadre mahorais.
Catégorie Mahopolitaine de l’année
Sanéra Ahamadi – 20 ans – Football
Dijon Football Côte d’Or Féminin puis Football Féminin Yzeure Allier Auvergne
À 20 ans, Sanéra Ahamadi a toujours ce rêve dans un coin de la tête : porter un jour le maillot de l’équipe de France. « Je vois le niveau international et je me dis que c’est encore jouable, vu mon niveau actuel et mon âge. C’est sûr qu’il y a du travail, mais j’ai encore une grande marge de progression. Je reste convaincue que c’est un objectif atteignable. J’y crois. » En attendant, la jeune attaquante originaire de M’zouasia a entamé la saison 2022/2023 avec son nouveau club : le Football Féminin Yzeure Allier Auvergne, en deuxième division nationale. Un nouveau défi pour l’attaquante, transfuge du Dijon Football Côte d’Or où elle a évolué ces trois dernières années, après une première expérience métropolitaine à Nîmes. Son passage dans les équipes jeunes de Dijon, club de D1, lui a d’ailleurs valu le titre de meilleur espoir féminin à l’élection du Sportif de l’année 2019. Un statut que Sanéra Ahamadi confirme avec ce nouveau challenge en équipe première de D2F.
Rakchina Ibrahim – 18 ans – Rugby
Stade Bordelais Rugby
Le Comité Territorial de Rugby de Mayotte sort régulièrement des pépites de son programme. Ces jeunes talents mahorais formés sur l’île suivent pratiquement le même itinéraire, avec une intégration au pôle Outre-mer de rugby basé à La Réunion, suivie de tests dans des centres de formation métropolitains bien souvent concluants. Ils poursuivent ainsi leur parcours de sportif de haut-niveau dans des clubs structurés, renommés, avec l’espoir d’en devenir un(e), et pourquoi pas, côtoyer l’équipe nationale. C’est précisément le cas de Rakchina Ibrahim. À la sortie du Creps, la jeune ailière de 18 ans formée au Despérados Rugby Club de M’tsapéré a été détectée par le Stade Bordelais Rugby, où elle poursuit sa progression. Son statut de titulaire indiscutable en moins de 18 ans et ses apparitions en Élite 1 – première division de rugby amateur – ont été récompensés en octobre par une première sélection en équipe de France U18. Rakchina Ibrahim devient ainsi la première rugbywoman mahoraise appelée en Bleu.
Kaïla Issoufi – 21 ans – Judo
Sainte Geneviève Sport
Le Paris Grand Slam, le Tbilisi Grand Slam en Géorgie, le Riccione European Open en Italie… L’année 2022 a été riche en compétitions internationales pour Kaïla Issoufi. La combattante de l’équipe de France a particulièrement brillé aux championnats d’Europe U23, en octobre dernier à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), où elle est montée sur la deuxième marche du podium. Ancienne membre du pôle France d’Orléans, la judokate de la Sainte Geneviève Sport Judo a intégré en 2020 l’Insep : le plus grand centre d’entrainement de France, appelé aussi « l’usine à champions » ! « J’ai sept à huit heures d’entraînement par semaine, à l’Insep, et la même chose au SGS. Derrière, ce sont beaucoup de déplacements en grands prix, en compétitions et parallèlement je fais une licence Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), je suis en 3e année. Pour valider mon dernier module, je me suis dirigée vers un Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (BPJEPS). »
Zaliata Mlamali – 19 ans – Handball
Metz Handball
Réputé comme le plus grand club de handball féminin dans l’Hexagone avec ses 24 titres de champion de France, le Metz Handball a accueilli dans ses rangs Zaliata Mlamali. Après avoir honoré sa première sélection en équipe de France jeunes en 2021, et conquis sa première médaille internationale (3ème au championnat d’Europe U19, en Slovénie), la jeune mahoraise de 19 ans poursuit son apprentissage au sport de haut-niveau au sein de la réserve senior féminine du club et chez les Bleuettes. Elle était du championnat du monde U20, entre juin et juillet dernier en Slovénie, confirmant sa sélection nationale de 2021 et sa place parmi les meilleures handballeuses de France de sa génération. Naturellement, la jeune internationale originaire de Mamoudzou et Combani a été sollicitée par l’équipe professionnelle féminine en 2022, et fait quelques apparitions en première division nationale.
Raïmila Andjibou – 18 ans – Grand Paris Seine Ouest 92
Football
Après trois années passées à Bordeaux, Raïmila Andjibou, 18 ans, n’aura pas eu le temps de se bonifier à Bordeaux. En vain : la Dionysienne et ex attaquante du SDFC a mis le cap à l’intersaison vers la plus belle capitale du monde en signant au Grand Paris Seine Ouest 92 Issy, club de Ligue 1 féminine l’an passé. Elle qui en 2019 ne devait pas faire le stage national de Clairefontaine, mais qui finalement s’est révélée être la meilleure sur le concours. Le GPSO 92 Issy est un club de football exclusivement féminin comprenant plus de 250 licenciées. Son équipe première a évolué quatre fois en première division nationale (2012/2013, 2014/2015, 2020/2021 et 2021/2022). Raïmila Andjibou est entraînée par Erwann Bouchard qui, à seulement 23 ans, sera le plus jeune technicien à entraîner une équipe de Haut Niveau en France ! Le club est également présent cette saison dans deux championnats nationaux : la D2F nationale et la U19F nationale. L’équipe réserve évolue en Régional 1 de la Ligue de Paris Ile-de-France. Enfin, le GPSO dispose d’équipes dans toutes les catégories de jeunes et ce dès 5 ans, avec une école de football labellisé « Or » par la FFF depuis 2016.