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« On rentrait et j’étais fatigué des embouteillages »

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Le 30 décembre 2020, un conducteur de scooter de 33 ans perdait la vie suite à un accident à proximité du rond-point de Longoni. L’homme qui conduisait le 4×4 qui l’a percuté de face a toujours reconnu s’être endormi au volant et a exprimé à plusieurs reprises des remords. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour homicide involontaire.

C’est le choc qui a réveillé l’instituteur de 54 ans. Le 4×4 de l’homme originaire de M’tsangamouji a percuté violemment un scooter conduit par un métropolitain de 33 ans, à Longoni, le mercredi 30 décembre 2020. Ce jour-là, il emmenait trois de ses proches à Mamoudzou pour faire des démarches administratives. C’est sur le chemin du retour qu’il s’est endormi sans s’en rendre compte. « On rentrait, j’étais fatigué des embouteillages », se souvient-il, à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 4 avril. Sa nièce et sa sœur n’ont pas vu non plus le père de famille sans problèmes s’assoupir, tandis que la voiture se déportait sur la gauche de la voie. « Mais si vous vous sentiez fatigué, pourquoi vous ne vous êtes pas arrêté ? », demande la présidente du tribunal correctionnel, Chantal Combeau. « J’ai peur de m’arrêter sur le bord des routes à Mayotte. On ne sait jamais ce qui peut arriver », répond le professeur des écoles.

Au cours des examens toxicologiques, la présence de cannabis a été détectée dans le corps du scootériste. « Mais ce n’est pas ça qui a causé l’accident », reconnaît la présidente du tribunal, qui a noté que le conducteur de la voiture est tout de suite sorti de la voiture pour aller voir la victime et le mettre en position latérale de sécurité. « Vous avez prévenu et attendu les secours », poursuit-elle.

Douze mois de prison avec sursis

Même deux ans et demi après les faits, le conducteur du 4×4 se confond en excuses et souhaite présenter ses condoléances à la famille de la victime qui est dorénavant en métropole. En effet, la compagne de la victime a quitté l’île avec ses deux enfants pour refaire sa vie en région parisienne. « Elle ne veut plus entendre parler de cette histoire », précise maître Yanis Souhaïli, son avocat.  Seule la belle-mère est encore à Mayotte. Les quatre sont d’ailleurs parties civiles dans ce procès.

Le substitut du procureur, Max Goldminc, ne veut pas accabler le prévenu, tout comme les deux avocats. « Je crois que l’audience va être utile. Il a besoin d’entendre que la société condamne son geste », plaide-t-il au moment du réquisitoire. Il demande douze mois de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel l’a suivi dans ses réquisitions, tandis qu’une audience sur les intérêts civils est déjà programmée en septembre, le temps que l’avocat de la famille et celui de l’assureur du prévenu puissent trouver un accord.

Le chauffeur-livreur arnaquait son entreprise à la pompe

Âgé de 51 ans, un chauffeur-livreur d’une entreprise de Kawéni se rendait fréquemment à la station Total de Dzoumogné avec la carte bancaire de son employeur. Il y effectuait des pleins d’essence des véhicules sans oublier de se servir au passage. En effet, grâce à un ou des complices pompistes, il s’arrangeait pour ne remplir que la moitié du réservoir. Il facturait ensuite un plein et empochait la différence qu’il partageait parfois avec ses acolytes. En tout, la société, dont le comptable s’est rendu compte du pot-aux-roses, a chiffré le préjudice à 6.541 euros entre avril et octobre 2021. De son côté, le chauffeur a rapidement reconnu les faits et expliqué avoir fait cela parce qu’il n’a pas « un salaire très élevé ». Il a été condamné à une amende de 5.000 euros avec un sursis simple.

Deux autres affaires ont été jugés sans la présence des prévenus, ce mardi. Le premier (arrivé quelques minutes après le délibéré) a été condamné à 1.000 euros d’amende avec sursis. Il avait été interpellé à proximité de la retenue collinaire d Dzoumogné alors qu’il nettoyait son bus avec de la lessive. Le deuxième est un habitué des sorties pêcheurs dans le nord de l’île. Appréhendé sur un des îlots Choizil, le 6 mai 2022, alors qu’il transportait cinq touristes, il ne dispose ni des autorisations nécessaires pour réaliser des prestations touristiques ni d’équipement de sécurité. Pour l’exécution de ce travail dissimulé, il a écopé de trois mois de prison avec sursis et de 1.500 euros d’amende.

Fonds vert : Mamoudzou, Bandrélé et Acoua parmi les premières

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Le quartier prioritaire de Mahabourini, à Kawéni, va bénéficier du Fonds vert nouvellement mis en place par le Gouvernement.

Le ministère de la Transition écologique a annoncé, ce lundi 3 avril, les 150 premiers lauréats du Fonds vert, un nouveau dispositif gouvernemental visant « à accélérer la transition énergétique ».  Les communes de Mamoudzou, Bandrélé et Acoua en font partie, la première grâce à son projet de 68 logements locatifs très adaptés à Kawéni.

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Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement, s’est empressé de féliciter le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, pour avoir intégré le dispositif. Ici, lors de sa visite, le 27 février 2023, au marché de Mamoudzou.

Qu’est-ce que le Fonds vert ?

Mis en place en août 2022, le fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires, qui a eu la bonne idée d’être renommé Fonds vert, s’adresse en priorité aux collectivités territoriales. Deux milliards d’euros y sont consacrés pour cette première année. « Face aux crises climatique, énergétique et de la biodiversité́, la protection des espaces et des espèces comme la maîtrise des ressources et des sols représentent un enjeu majeur. Des objectifs clairs ont été́ fixés à l’échelle nationale : la neutralité́ carbone et le Zéro artificialisation nette d’ici 2050 », annonce le ministère de la Transition écologique, qui chapeaute le tout. Trois critères (performance environnementale, adaptation du territoire au changement climatique et amélioration du cadre de vie) permettent de concourir à ce fonds.

Pourquoi la Ville de Mamoudzou a été choisie ?

Parmi les 5.500 collectivités candidates, 150 lauréates sont sorties du lot et se partageront une première enveloppe de 60 millions d’euros. La Ville de Mamoudzou est l’une d’elles. « La ville de Mamoudzou souhaite reconquérir une friche urbaine actuellement mitée par des habitations précaires et spontanées dans le quartier prioritaire de Mahabourini à Kawéni », explique le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, sur les réseaux sociaux. Remplissant ainsi le critère sur l’amélioration du cadre de vie, le projet de 68 logements locatifs très adaptés est prévu sur l’une des parcelles de ce quartier.

Qu’est-ce qu’elle y gagne ?

Outre l’aspect financier sous l’aide d’une subvention (1,2 million d’euros), la mairie compte sur un accompagnement de l’État pour réaliser deux objectifs : limiter la consommation d’espace et renaturer cette friche. « Cette opération aura un impact fort sur le village de Kawéni et le cadre de vie des administrés. Social, en relogeant dignement les habitants. Urbain, en marquant la limite à l’urbanisation. Et enfin, environnemental et écologique, en regagnant de la surface naturelle, voire agricole, sur une île de 374 km2 seulement où chaque centimètre compte », prévient le maire avec enthousiasme.

 Quelles autres communes sont concernées ?

En outre-mer, plusieurs projets font partie des 150 premiers lauréats. C’est le cas par exemple de « la forêt urbaine » dans un quartier Saint-Denis, sur l’île de La Réunion. A Mayotte, hormis Mamoudzou, Bandrélé et Acoua pourront également en bénéficier de ce fonds. La commune du sud compte rénover l’éclairage public grâce à la subvention de 656.000 euros qui lui sera octroyée. La deuxième a la même ambition en comptant sur une aide plus petite (350.000 euros).

 

Des dotations de l’État en augmentation

Source de recettes importantes pour les collectivités la dotation globale de fonctionnement (DGF) a été augmentée pour cette année 2023, et ce pour la première fois depuis treize ans. D’un montant total de 27 milliards d’euros, elle bénéficie d’un coup de pouce lié à l’inflation. « Pour la DGF des communes, la loi de finances pour 2023 a augmenté de 290 millions d’euros (à l’échelle nationale) l’effort de péréquation en faveur des communes rurales, urbaines et ultramarines les plus fragiles. Cette hausse de la péréquation est financée par des crédits nouveaux de l’État. Elle permet à 100% des communes [mahoraises] de voir leur DGF progresser en 2023 par rapport à 2022 », annonce la préfecture de Mayotte. C’est la même chose pour les intercommunalités. La progression de la péréquation de 30 millions d’euros sur l’ensemble du territoire profite également aux trois communautés de communes et deux communautés d’agglomération de l’île. « De même que le Département connaît une hausse de sa DGF de 2,9% », renchérit la préfecture.

Comores : Moroni en alerte après la découverte du virus Marburg en Tanzanie

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Caractérisé par de la fièvre, des vomissements et des saignements, ce virus très dangereux selon l’Organisation mondiale de la santé a déjà fait cinq morts en Tanzanie, où se rendent en moyenne 240 Comoriens par semaine. Par prévention, Moroni compte déployer dans les brefs délai une équipe de surveillance dans les frontières.

Destination médicale très prisée des Comoriens, la Tanzanie fait face depuis une semaine, à une très dangereuse épidémie dénommée, Marburg, le nom du virus vecteur de la maladie. Selon les dernières informations rapportées par la presse régionale, le pays a enregistré cinq décès et compte près de 200 cas, tous des contacts avec des personnes contaminées. Ce virus proche de la famille Ebola, a un taux de mortalité de 80%, s’inquiète l’Organisation mondiale de la santé qui craint une propagation de l’épidémie. Si l’archipel est pour le moment épargné, les autorités ne comptent pas pour autant baisser la garde au contraire. Le pays est déjà en alerte avons-nous appris par le biais d’une lettre d’information adressée au corps médical. « Une épidémie a été détectée en Tanzanie le 21 mars, pays avec lequel, les Comores échangent beaucoup. Le pays se prépare à une éventuelle importation de cas. Ainsi nous appelons à votre vigilance et vous demandons d’imprimer et d’afficher les définitions des cas dans toutes les structures de santé et de continuer à sensibiliser les praticiens. Nous prions aux directions régionales de santé d’identifier et de nous partager la liste des équipes d’intervention rapides », précise le document, authentifié par le ministère comorien de la Santé.

 Discussions avec l’OMS

Côté prévention, le directeur général de la Santé assure que la surveillance déjà en place depuis l’avènement du coronavirus sera renforcée au niveau des frontières afin de suivre les voyageurs en provenance de Dar es Salam. Aucune date pour le déploiement des agents n’a été communiquée. Toutefois, le responsable national promet des affectations dans les plus brefs délais. « Nous avons élaboré les définitions de cas communautaires et cliniques à l’usage de nos différentes structures sanitaires. Les directions régionales de santé poursuivent les réunions de sensibilisation », a ajouté le Docteur Saindou Ben Ali Mbae. A l’heure actuelle, a-t-il poursuivi, les autorités sanitaires sont en discussions avec les partenaires notamment, l’Organisation mondiale de la santé pour renforcer le volet des laboratoires. Au-delà de ces actions, estime le directeur général de la Santé, il faudrait en pareille situation mettre l’accent sur la sensibilisation de la population pour qu’elle apprenne les gestes à adopter. Diplômé en médecine tropicale, le Dr Mohamed Monjoin a lui aussi partagé quelques conseils. « Les autorités sanitaires doivent mettre en place une cellule d’écoute et de recueil de tout cas suspect et communiquer avec tout le corps médical que compte le pays et pas seulement les centres de santé et les hôpitaux », a-t-il préconisé.

Trois rotations par semaine

Comme ebola, l’épidémie de Marburg, détectée aussi en Guinée-équatoriale, est transmise à l’homme via des animaux, souvent des chauves-souris frugivores. La transmission peut se faire directement ou par le biais d’un singe. La maladie est caractérisée par des vomissements, des saignements par tous les orifices, des maux de tête mais pas que. « Pour le cas des Comores, où le risque est minime selon l’OMS, la contamination peut intervenir par sécrétion d’une personne malade décédée ou vivante, c’est-à-dire des selles ou de la sueur, crachats », démontre Monjoin, le spécialiste des maladies tropicales que nous avons interrogés ce mardi. Pour éviter une importation du virus, ce dernier appelle le ministère de la Santé à se doter très rapidement d’un test PCR spécifique à la maladie en raison de la fluidité des échanges entre la Tanzanie et les Comores. Les deux pays voisins sont seulement séparés par quelques 1.096 km. Ce qui fait que de nombreux Comoriens se rendent régulièrement à Dar es Salam, la plupart pour des raisons médicales ou commerciales. Selon nos informations, la principale compagnie tanzanienne qui assure la liaison entre Moroni et Dar es Salam effectue trois rotations par semaine. Avec en moyenne un contingent de 80 passagers par vol, soit donc 240 Comoriens par semaine. Et ce sans compter les commerçants qui eux préfèrent parfois la voie maritime. C’est dire que le défi pour les autorités comoriennes est énorme face à ce virus qui à la moindre négligence peut engendrer des pertes humaines.

 

La Zone, success story de deux Mahorais à La Réunion

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Ismael et Mohamadi sont inséparables. Ces deux Mahorais sont des restaurateurs ayant fait carrière sur l’île de La Réunion pendant plus de dix ans. Depuis peu, ils ont décidé de revenir à Mayotte afin d’ouvrir plusieurs restaurants. En un an, ils ont déjà trois établissements à leur actif. 

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 Les restaurants « La Zone » ne sont plus à présenter chez nos voisins réunionnais. On en compte 14 sur tout le territoire, et derrière cette success story se cache Mohamadi Madi, un Mahorais qui vit à La Réunion depuis son adolescence. Il commence ses débuts dans la restauration dans des petits restaurants, puis en travaillant pour différents grands groupes tels que McDonald’s, Quick ou Burger King en tant que manager. « Arrivé à un stade, on m’a fait comprendre que je ne pourrai pas aller plus loin, alors j’ai décidé de partir », explique Mohamadi Madi. Il reste quelques mois au chômage, et c’est à ce moment-là qu’il réalise qu’il peut aller plus loin en créant son propre restaurant. 

 Là-bas, il a des difficultés à trouver un local car on lui demande des documents qu’il n’a pas. Au bout d’un an de recherche, il en trouve un, « mais c’était au quartier », précise-t-il. N’ayant pas le choix, il signe le bail et « c’est ainsi que naît La Zone, car on était dans la zone », continue-t-il. Rapidement, il réalise que c’est à son avantage puisqu’il n’a pas de concurrence. Il met donc un point d’honneur à installer tous ses autres restaurants dans les quartiers populaires, là où personne n’a envie d’aller. Aujourd’hui ses établissements sont présents sur tout le territoire réunionnais. Certains lui appartiennent, d’autres sont des franchises. 

 Si « La Zone » est aussi connue, c’est grâce à ses tacos à la française. « Nous avons été les premiers à les faire à La Réunion », assure Mohamadi. Cependant, il n’oublie pas ses origines et a voulu faire découvrir quelques plats locaux de l’île au lagon aux Réunionnais. Ils proposent ainsi des mabawas cuisinés à la mahoraise. « Ils sont différents des wings que l’on trouve partout » assure le gérant. Ils les servent avec des bananes frites et la sauce poutou (piment). 

 Après plus de dix ans d’existence, « La Zone » s’installe à Mayotte. Et si cela est possible, c’est notamment grâce à Ismael Saïd, le frère de cœur de Mohamadi. Les deux se rencontrent alors qu’ils font leurs études supérieures sur l’île Bourbon. Ils se lient d’amitié et embrassent la même carrière dans la restauration rapide. Ils exercent dans les mêmes endroits, se suivent, se séparent, mais se retrouvent toujours. Parmi ses différents postes, Ismael travaille durant deux ans en tant que manager chez « l’emporter factory », un fast-food réunionnais. « Lorsque le chiffre d’affaires de la boîte a commencé à baisser et que ça ne marchait plus, alors j’ai proposé à son propriétaire de racheter son fonds de commerce », se souvient Ismael. C’est ainsi qu’il devient chef d’entreprise pour la première fois, en 2018.

La Zone à Mayotte, un défi de taille 

Ismael le reconnait, il avait les mêmes aprioris que la plupart des personnes qui vivent en dehors de Mayotte. « Je me disais que je ne reviendrais jamais car il y avait trop d’insécurité, le cadre de vie n’était pas idéal pour ma famille », indique-t-il. Et pourtant, le destin le rattrape. À l’occasion d’un voyage dans le département pour les vacances, il en évalue rapidement les opportunités et décide de rentrer définitivement chez lui. « J’ai contacté Mohamadi, on s’est concertés et on a décidé d’ouvrir deux restaurants à Mayotte, un à Mroalé et un autre à Labattoir. » Cela se fait entre mars et mai 2022. Un an plus tard, les deux hommes s’associent à nouveau pour un nouveau fast-food situé en plein centre de Mamoudzou. Et c’est là toute la différence avec ceux de La Réunion. « Là-bas on met un point d’honneur à être dans les quartiers populaires car c’est notre identité, mais ici c’est plus risqué alors on préfère rester en ville », explique Mohamadi Madi. 

 Créer son entreprise à Mayotte n’est pas de tout repos. Les entrepreneurs sont confrontés à la lenteur administrative qui freine leurs projets. « Je dirais que c’est deux fois plus difficile qu’à la Réunion, mais on n’a jamais lâché l’affaire », selon Mohamadi. Les deux acolytes affirment avoir fait des demandes de financement auprès des différentes autorités mais cela n’a jamais abouti. Les banques non plus n’ont pas voulu les suivre, alors ils ont tout financé avec leurs propres fonds. « Au début, je me suis même demandé pourquoi je suis venu ici. Mais ma mère m’a rappelé que je suis ici chez moi et ça m’a reboosté », ajoute Ismael. Aujourd’hui les deux relativisent. « Créer sans difficultés n’a pas de saveur ! Il ne faut pas se dégonfler, si vous croyez en votre projet il faut tenir bon », rappelle Ismael. Et à Mohamadi d’ajouter : « Oui, c’est difficile, mais il n’y a que des solutions, il faut trouver la sienne. » Les deux hommes disent se servir de leur expérience mahoraise pour aider les jeunes qui veulent également créer leur entreprise. Quant à eux, ils visent encore plus haut. Leur objectif est d’ouvrir autant de restaurants à Mayotte qu’à la Réunion, si ce n’est plus. Et ils n’ont pas l’intention de se limiter à l’océan Indien puisqu’ils visent également la métropole. 

Exergues : 

« Créer sans difficultés n’a pas de saveur ! »

« À Mayotte, c’est deux fois plus difficile qu’à La Réunion » 

Lancement officiel des Débats jeunes sur l’égalité filles-garçons

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Mercredi 29 mars, les jeunes de Doujani, Chiconi, Mtsamboro, Chirongui, Demeni et Sada ont participé à un ciné débat sur la thématique de l’égalité filles-garçons au regard de l’orientation professionnelle. 

Pour cette première participation de Mayotte, depuis la création en 2006 de ce dispositif national, les jeunes étaient invités par le Collectif CIDE (Haki Za Wanatsa) en lien avec le COFRADE à échanger avec leurs camarades réunionnais (élèves, bénévoles associatifs et élus du conseil départemental jeunes) en visio-conférence, depuis l’école d’ingénieurs de l’océan Indien.  

Le prochain débat (pré-sélection) aura lieu fin mai à Mayotte. Les deux finalistes partiront présenter leurs propositions à Paris devant les responsables politiques à l’Assemblée nationale, lors des États généraux des Droits de l’enfant en novembre ! Infos et inscriptions sur hakizawanatsa@gmail.com 

Sortie de la cinquième édition du bulletin d’informations rural Mahorais

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Après quelques mois d’absence le BIRM (bulletin d’informations rural Mahorais) est de retour pour une 5ème édition ! Ce nouveau numéro de ce bulletin d’informations pour le développement agricole et rural de Mayotte regroupe des retours d’événements qui ont eu lieu ces dernières semaines et des informations sur ceux à venir. Ce mois-ci un focus sur l’avancée du projet RITA Samba, la création d’un guide de reconnaissance d’auxiliaires de cultures, des visites LEADER, ainsi que la présentation des nouveaux membres de l’équipe sont mises en lumière.  

Chirongui : concours d’écriture de scénario

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Le pôle culturel de Chirongui organise son premier concours d’écriture de scénario, dans le cadre de la mission de sensibilisation à l’écriture scénaristique, un dispositif du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée. Jeunes talents de l’écriture ou initiés, c’est l’occasion de pouvoir exprimer votre talent, d’accomplir un projet et d’être mis en relation avec des professionnels de la filière cinéma. Vous avez 16 ans ou plus, vous êtes passionné par l’écriture : venez participer ! C’est gratuit et ouvert à tous.  

Conditions de participation : avoir minimum 16 ans, participation individuelle ou collective (3/4 personnes max/groupe), inscription obligatoire avant le 15 avril 2023. Les conditions d’écriture sont les suivantes : la thématique est totalement libre mais le scénario devra se dérouler à Mayotte, 1 résumé (synopsis) d’1 à 2 pages, 2 pages de dialogues et une lettre expliquant votre motivation à participer au concours, ce que représente le cinéma et ce projet, pour vous.Un jury spécial sera composé d’auteurs et de réalisateurs professionnels avec Manuel SCHAPIRA, réalisateur du film « Tropique de la violence », Sabrina HAORAU, scénariste et réalisatrice et Clément SHNEIDER, réalisateur et scénariste.  

Déposer et suivre sa demande de mobilité, c’est possible en ligne

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A compter du 3 avril, tous les résidents d’outre-mer ayant un projet de mobilité, pourront le faire en ligne sur http://www.ladom.fr. Il s’agit, selon le Directeur général Saïd Ahamada « d’une nouvelle avancée qui s’inscrit dans une démarche plus globale d’amélioration et de facilitation de l’accès à l’offre de services de LADOM par les Ultramarins ». 

Tout d’abord, le 2 mars dernier, LADOM lançait son tout premier simulateur en ligne permettant aux résidents d’outre-mer intéressés par l’un de ses dispositifs, de vérifier l’éligibilité de leur demande. Dorénavant, après avoir testé et vérifié leur éligibilité, ils pourront déposer et suivre en ligne leur demande de mobilité, tout cela en temps réel. Ces deux actions conjuguées permettront d’optimiser et de faciliter le parcours des Ultramarins vers la mobilité. 

Désormais les dispositifs suivants sont disponibles : passeport pour la mobilité de la formation professionnelle, déplacement dans le cadre d’une prise de poste, déplacement dans le cadre d’oraux de concours, dispositif funéraire. D’ici la fin de l’année 2023, tous les dispositifs de LADOM seront ouverts en ligne. 

Athlétisme : Houssamoudine Ahmed a représenté la France aux mondiaux

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Le spécialiste mahorais du 1.500 mètres, Houssamoudine Ahmed, était engagé aux championnats du monde d’athlétisme en salle à Torun (Pologne), le week-end dernier. Sous les couleurs françaises, l’athlète de 35 ans n’a pas démérité puisqu’il a réussi à atteindre la finale où il a pris la dixième place (4’15’’50). En 800m, il n’est pas passé loin d’une qualification, puisqu’il a terminé quatrième de sa série en 1’59’’10. « Je ressors avec de meilleures sensations, un grand plus pour la suite et le championnat de France. Je suis focus sur les Jeux des îles 2023 en août, puis le championnat d’Europe », annonce le demi-fondeur mahorais.

Bientôt une résidence pour les jeunes actifs à Kawéni

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Ce lundi après-midi, une convention de partenariat a été signée entre le groupe Action Logement, la ville de Mamoudzou et la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou.

Dans la continuité des rencontres avec les acteurs du logement par la gouvernance nationale du groupe Action Logement, une rencontre et une signature de convention de partenariat a eu lieu ce lundi après-midi entre la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou (Cadema), la ville de Mamoudzou, Al’Ma Action Logement et le centre de recherche sur l’habitat (CRH). A Kawéni par exemple, ce sont 33 logement qui sont prévus.

Le partenariat conclut entre ses différents signataires est réalisée dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêts « engagés pour la qualité du logement de demain ». Une convention a donc été signée et qui met à disposition du foncier, ce qui va permettre à Al’Ma l’opérateur de logements à Mayotte de pouvoir créer des logements. Installé à Kawéni, le projet « résidence Al’Ma » est à destination des jeunes actifs.

Kawéni et ses 770 entreprises

Kawéni est l’un des sept villages de la commune de Mamoudzou et comptabilise 17.600 habitants, représentant 20 % de la population de la commune. Ce village compte 5.826 logements, dont 54 % dit en durs, mais recense également 770 entreprises et 5.000 emplois. Partant de ce constat, l’idée du projet de résident Al’Ma à destination des jeunes actifs est né. « Souvent ici, on parle souvent de logement social, alors que l’on a aussi des jeunes actifs qui ont besoin de se loger et qui travailler à Kawéni presque six jours sur sept », note Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou.

La signature de cette convention permettra également « de renforcer la collaboration avec l’ensemble des signataires pour offrir à nos habitants des conditions de vie et d’habitat de qualité », affirme le président de la Cadema, Rachadi Saindou. L’habitat, ce défi majeur des collectivités, est aussi celui du groupe Action Logement et de sa filiale mahoraise. « Al’Ma, c’est l’opérateur dont Mayotte avait besoin face à l’immensité des attentes en logement en loyer abordable », réaffirme Bruno Arcadipane, président du groupe Action Logement. Ce dernier a rappelé les trois missions principales du groupe, « imaginer le logement de demain, le financer et construire le logement abordable des salariés mahorais ». Proposer un logement confortable, agréable à vivre, avec un loyer qui est mesuré, tel est le projet porté par le groupe paritaire.

Un bâtiment de 33 logements

La résidence Al’Ma a été pensée avec l’objectif de résoudre le manque de foncier et de lutter contre les inégalités face à l’accès au logement, tout en tenant compte du territoire, des us et coutumes. Ce bâtiment de 33 logements pour jeunes actifs, sur un terrain de 2.868 m² est un « projet vernaculaire », comme le décrit Ibrahime Zoubert, représentant l’architecte maître d’œuvre L’Atelier. La résidence proposera des appartements du T1 au T3, avec des loyers abordables, pour être à la portée de tous.

Afin de garder une trace de l’histoire de ce lieu, trois anciennes maisons, déjà présentes sur le terrain, seront conservées et transformées en lieux de vie, de rencontre et d’échanges. Pour le président de la Cadema, « l’habitat ne peut se concevoir et se développer sans veiller à la transition écologique. La qualité d’usage des logements collectifs, ne peut être dissociée des qualités techniques de construction ». Dans cette optique, et pour répondre à une certaine qualité environnementale, des briques de terre compressés seront utilisés pour créer une tour centrale au bâtiment.

Pour le premier magistrat de Mamoudzou, « cette première convention, pourra en appeler plein d’autres ». Plusieurs projets sont d’ores et déjà en cours de réflexion, avec d’autres mises à disposition de foncier, qui permettront de répondre aux problématiques du manque de logement sur le territoire.

Un protocole signé avec la préfecture

Toujours dans le cadre de sa visite officielle à Mayotte, la gouvernance d’Action Logement a signé ce lundi matin une feuille de route commune avec la préfecture. Ce protocole – conçu en partenariat avec la Dealm (direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer) se décline en plusieurs axes, qui ont vocation à être concrétisés par seize grandes actions détaillées dans le document. « Nous sommes fiers de signer cette feuille de route : une étape importante pour que l’on puisse avancer dans le bien-loger de nos concitoyens ! », s’est ravi Bruno Arcadipane, le président d’Action Logement, lors de la conférence de presse. Le préfet Thierry Suquet a félicité cette démarche conjointe, qui répond selon lui parfaitement « aux ambitions ministérielles pour le territoire ». La directrice générale du groupe, Nadia Bouyer, assure que « toute l’ingénierie nécessaire » sera déployée pour relever le « challenge » de produire 5.000 logements en dix ans.

Déchets : « Il y a le souhait d’aller le plus possible à la source »

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Boris Ravignon, le président national de l’Ademe, et Houssamoudine Abdallah, président du Sidevam, comptent développer plusieurs projets, dont un prochain centre de tri, les futures déchetteries de l’île et l’apport des Douka Bé pour récolter des déchets recyclables.

Partenaire financière ou technique du Sidevam, une délégation de l’Ademe était à Mayotte, ce lundi 3 avril. Une rencontre a eu lieu entre son président Boris Ravignon et celui du syndicat de collecte de déchets, Houssamoudine Abdallah. Les deux ont abordés le thème de l’économie circulaire, véritable enjeu sur une île qui croule sous les déchets.

Boris Ravignon, le président national de l’Ademe, n’était à Mayotte que pour un bref passage. Cependant, l’intérêt de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie pour l’île n’est pas temporaire. Il est même assorti depuis des années d’une aide à la fois financière (près de 800.000 euros) et d’une autre dans le cadre d’études en ingénierie. « On a une mission, assurer et permettre à un maximum d’acteurs, dont les collectivités, de s’engager dans la transition écologique. Ici, il s’agit de l’économie circulaire », dévoile le président de l’Ademe, en sortant d’une réunion dans les locaux du Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte), à Dzoumogné, ce lundi matin. Il rappelle ainsi que l’Agence avait aidé dans la création du site d’enfouissement des déchets situés dans le même village. « C’était important à ce moment-là par rapport au très grand nombre de décharges sauvages qui existaient sur l’île », fait-il remarquer. Une aide de 4 millions d’euros a aussi permis à l’immense fosse d’être dotée par Star Urahafu d’un système de production en biogaz qui fonctionne depuis quelques semaines maintenant.

De prochaines déchetteries fixes

Mais si l’Ademe, qui compte quatre personnes à Mayotte (le siège régional est à La Réunion), s’intéresse aussi au territoire, c’est qu’il y a plusieurs enjeux importants. « Ce sur quoi nous devons travailler très rapidement, il y a deux choses. D’abord, il y a la mise en place d’un réseau de déchetteries (N.D.L.R. huit sont prévues, dont la première à Malamani sera en travaux en mai). Ensuite, il y a le souhait d’aller le plus possible à la source, je pense aux gestes de consommation ou au tri sélectif. Il faut éviter que des plastiques, des métaux, des cartons ne finissent stocker avec les ordures ménagères dans la décharge. On peut et on doit en faire autre chose », estime Boris Ravignon.

A ses côtés, Houssamoudine Abdallah ne dit pas autre chose. « Parmi les projets-phares, il y a le centre de tri. Nous avons le site d’enfouissement qui était prévu pour trente ans (N.D.L.R. il pourrait se remplir en « dix ou treize ans » selon la Star). Ça peut aller très très vite. Le centre de tri serait donc une solution intéressante pour nous », admet le président du Sidevam, qui est actuellement à mi-mandat.

Le réseau de supérettes Douka Bé étant assez étendu sur l’île, leur mission devrait être prochainement de récolter les déchets pouvant faire l’objet d’un recyclage. « Ils pourront collecter le maximum de flux, emballages, bouteilles en plastique. Ça sera un projet Made in Mayotte », dit avec enthousiasme celui qui est aussi maire de Sada.

Les recherches sur le volcan Fani Maoré se poursuivent

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En mai 2019, un nouveau volcan sous-marin a été découvert au large de Mayotte. Afin de surveiller son activité, un réseau de surveillance volcanologique et sismologique a été créé. Vendredi 31 mars, des scientifiques de ce réseau présentaient les connaissances actuelles de l’activité volcanique au centre universitaire de Mayotte.

 « En 2018, une succession de séismes a été ressentie. Nous pouvons même parler d’un essaim de séismes tant ils étaient nombreux », rappelle en introduction Charlotte Mucig, directrice régionale du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) à Mayotte. Ce vendredi 31 mars, la scientifique présentait les connaissances actuelles de l’activité volcanique au large de Mayotte aux étudiants du centre universitaire de Dembéni. Au total, 1.330 séismes ont été recensés en mai 2018, d’une magnitude supérieure à 3,5.

« Nous avons perdu près de vingt centimètres »

Peu de temps après, les scientifiques du BRGM ont identifié que l’île se déplaçait vers l’Est et s’enfonçait. « Il s’agit d’un phénomène naturel sur les îles volcaniques. Elles s’enfoncent doucement. Mais d’ordinaire, il s’agit d’un mouvement très lent. Or à Mayotte, nous avons perdu près de vingt centimètres après la succession de séismes », détaille Charlotte Mucig.

C’est à ce moment-là que les scientifiques du territoire ont émis l’hypothèse de la création d’un volcan. Une chambre magmatique a ainsi pu être identifiée lors des premières recherches océanographiques réalisées sur le Marion Dufresnes II en 2019. « Cette chambre magmatique a commencé à se vidanger et le magma, en se déversant de la chambre, a entrainé la déformation du fonds de l’océan, sur lequel repose Mayotte. C’est ainsi que l’île s’est affaissée », souligne la directrice régionale du BRGM.

 Un réseau de surveillance

Cette chambre magmatique a ensuite l’émergence d’un petit volcan sous-marin. « Nous sommes toutefois sur un tout petit volcan comparé au volcan historique qu’est Mayotte. » Ce volcan de 820 mètres, soit 1,5 fois le mont Choungi, est d’un diamètre de cinq kilomètres. Mais alors que toutes les îles françaises d’origine volcanique disposent d’un observatoire pour surveiller les volcans, Mayotte ne disposait jusqu’à lors d’aucun appareil de surveillance. En février dernier, le gouvernement a donc annoncé la création du Revosima, un réseau qui permet de surveiller l’activité volcanique et ainsi de protéger les habitants.

Grâce à ce moyen de surveillance, les recherches sur le volcan Fani Maoré vont pouvoir se poursuivre.

Les grévistes de l’aéroport libres, mais placés sous contrôle judiciaire

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Placés en mandat de dépôt à la prison de Moroni, depuis le 18 mars, trois agents considérés comme les leaders de la manifestation qui avait secoué l’aéroport de Hahaya le mois dernier, ne peuvent pas quitter le territoire à l’instar des quatre autres co-accusés.

Après presque deux semaines de détention, les trois agents de l’aéroport de Moroni Prince Saïd Ibrahim ont été relâchés, ce dimanche. La justice a finalement donné une réponse favorable à la demande de remise en liberté déposée par leur avocat, le 23 mars. Ces employés, parmi lesquels se trouve le délégué du personnel, avaient été placés sous mandat de dépôt à la prison de Moroni, depuis le 18 du même mois, à la suite d’une plainte du directeur général des aéroports des Comores (Adc), Maamoune Chakira, surnommé « Poutine » par ses agents. La veille, ceux-ci, ont déclenché une grève pour dénoncer sa gouvernance. Mais, malgré la levée du mot d’ordre le lundi 20 mars, les trois agents accusés d’être les instigateurs de la fronde étaient toujours gardés en prison. D’après leur avocat, ils sont sept dans le viseur de la justice, mais seuls trois d’entre eux croupissaient encore à la maison d’arrêt. Les autres inculpés étaient seulement placés sous contrôle et se rendaient chez le juge d’instruction pour pointer.

 Cinq chefs d’inculpation

 En ce qui concerne les chefs d’inculpation retenus, on y retrouve entre autres, atteinte au libre exercice du travail, violence et voie de fait, menace verbale et enfin, séquestration. « Toutefois, seuls trois de mes clients étaient placés en détention provisoire pour des faits qu’ils ont toujours niés. D’ailleurs, il n’y a ni preuves ni témoignages dans leur dossier. Mais l’instruction suit son cours », a rappelé le conseiller de la défense, maître Mzé Soilihi Kaambi que nous avons contactés lundi via la messagerie électronique WhatsApp. Le vendredi 17 mars, le personnel de l’aéroport de Moroni, l’un des plus grands aérodromes des Comores, a entamé un mouvement de grève. Les employés se disent fatigués des méthodes de leur directeur général, qui selon eux ne fait que suspendre et limoger « abusivement ». Cette pression a poussé à la sortie certains cadres car à la moindre occasion, Maamoune Chakira signe la note de suspension de l’agent fautif, déploraient les frondeurs dans une déclaration transmise à la presse le même jour. « Le directeur a réussi à maintenir un climat de peur viscérale et de malaise au sein des plateformes aéroportuaires de Hahaya, Ouani à Anjouan et Bandar salam, à Moheli. Sachant que sa politique ne rime pas avec droits des salariés nous ne demandons que son départ », exigeaient les agents dans leur communiqué. Nommé à la tête des aéroports en mai 2022, Maamoune Chakira a toujours défendu son management et assumé ses décisions même si celles-ci suscitent la controverse. Redressement et discipline, tels sont les objectifs fixés depuis son arrivée à l’aéroport. Il n’a jamais caché son intention de réduire la masse salariale en procédant à des licenciements économiques.

Intouchable

Dans deux entretiens accordés à la presse locale, juste après cette grève, il n’a pas une seule fois exprimé une once de remords pour les suspensions opérées depuis qu’il dirige l’entreprise. Une politique qu’il compte poursuivre avec la bénédiction de l’État qui continue de lui accorder des financements pour la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires. Bénéficiant du soutien des autorités, Maamoune Chakira déclarait dans une interview publiée il y a plus d’une semaine par Al-Watwan qu’il n’a jamais envisagé de rendre le tablier. Une façon de faire comprendre aux agents qui réclament sa tête qu’il est pour le moment « intouchable » ?  Probable. Car en dépit de la tournure qu’elle avait prise, la grève s’est essoufflée en moins de 72h. Les activités ont repris comme si de rien n’était. Et aucune doléance n’a été satisfaite. Aussi, pendant les négociations avec le secrétaire général du gouvernement, Daniel Ali Bandar, les représentants du personnel n’ont obtenu que « des miettes », regrettent aujourd’hui leurs collègues. « Pas même le salaire. Nous toucherons toujours les 70%. Alors que cela faisait partie de nos principales réclamations. Pour couronner le tout, ils ont présenté en quelque sorte des excuses pour avoir manifesté. C’est la preuve que les pionniers du mouvement n’avaient pas planifié une stratégie avant de se lancer », croit savoir un cadre de l’aéroport qui a préféré garder l’anonymat. D’après lui, la récente grogne n’a fait que renforcer le pouvoir de « Poutine ».

Excédés par la violence, des habitants font des barrages à Chirongui

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La commune de Chirongui s’est retrouvée bloquée ce lundi matin, par les barrages montés par des habitants. (photo d’archives)

Des riverains matinaux ont monté plusieurs barrages à Chirongui, ce lundi 3 avril. Ils dénoncent les violences commises ce week-end dans plusieurs villages de la commune. Un protocole d’accord proposé par la mairie a failli être signé, mais les habitants ont finalement refusé les conditions. Vers 11h, le dernier barrage a été enlevé par les gendarmes.

Ce lundi matin, à l’heure où les personnes travaillant à Mamoudzou prennent la route, des pneus et des poubelles ont été installés sur la voie à Chirongui. Trois routes ont été ainsi coupées, celle reliant Tsimkoura et Chirongui, l’accès vers Mramadoudou et un autre point à la station-service Total. L’action conjointe avait pour but d’exprimer un ras-le bol contre l’insécurité et notamment des heurts survenus le week-end. Le maire de Chirongui, Bihaki Daouda, est allé rencontrer ses administrés pour savoir si des solutions pouvaient émerger. « On a proposé que la police municipale et la gendarmerie fassent des patrouilles le soir. On veut aussi lutter davantage contre la prostitution, ainsi que permettre l’identification et la condamnations des jeunes qui causent ces troubles », nous a-t-il rappelé au téléphone. Sur cette dernière mesure, il compte beaucoup sur les comités de villageois « qui connaissent ces jeunes ».

Coup politique ou non (la situation est toujours compliquée depuis l’élection du nouveau maire le 18 mai 2022), les riverains ont finalement refusé les conditions proposées. Un jeu du chat et la souris s’est alors installé avec les gendarmes mobiles et départementaux chargés de dégager les voies. Ces derniers ont pu enlever chaque barrage sans animosité de la population jusqu’à 11h environ. Un jeune en situation irrégulière, qui a mis des poubelles sur la voie, a été interpellé et placé en garde à vue. Il fera l’objet d’une procédure d’expulsion, ce mardi.

Un moringue responsable ?

Si des combats à mains nues ont bien eu lieu en amont des violences, ils ne sont pas forcément l’élément déclencheur du déferlement de violences causées samedi soir par « 50 à 80 adversaires », a comptabilisé la gendarmerie. Selon le maire, les affrontements entre jeunes des villages de Tsimkoura et Mramadoudou sont récurrents depuis plusieurs années maintenant. En juillet d’ailleurs, la préparation d’un mariage avait donné lieu au passage au tabac du marié au milieu de la nuit. Les trois jeunes avaient plaidé « la défense de leur village » pour expliquer leurs gestes.

Le moringue, très populaire en période de ramadan, est interdit dans la plupart des communes de l’île. Et s’il existe une tolérance, des rixes peuvent éclater comme à Chiconi, vendredi soir, ou Tsararano, samedi soir, avec à chaque fois l’intervention des forces de l’ordre. A Chirongui, un message sur la page Facebook a rappelé la règle, ces dernières heures. « Nous rappelons à tous que l’organisation de tels événements peut présenter des risques pour la sécurité publique. En effet, ces événements sont souvent sources de bruits, de rassemblements importants, et peuvent dégénérer en comportements violents. Ainsi, nous invitons tous les citoyens à faire preuve de vigilance et à contacter immédiatement la gendarmerie en composant le 17 s’ils remarquent tout rassemblement ou événement de moringue non autorisé », est-il indiqué.

Même si l’accord n’a pas été signé, la municipalité a fait savoir qu’elle compte honorer ses propositions. Une commission de sécurité est d’ailleurs organisée, ce mardi, avec les comités de chaque village.

Radios : une consultation publique pour l’attribution des fréquences

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Sur les territoires de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, de La Réunion et de Mayotte, tout ou partie des autorisations d’utilisation de fréquences dans les bandes 900 MHz, 1800 MHz et 2,1 GHz arriveront à échéance le 30 avril 2025.

L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) lance donc aujourd’hui une consultation publique pour recueillir l’avis des acteurs intéressés sur les besoins en termes de fréquences en bandes 1800 MHz et 2,1 GHz en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, à La Réunion et à Mayotte et dans la bande 900 MHz en Guyane, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Mayotte, afin de préparer les modalités et conditions de réattribution de ces bandes sur ces territoires. Les acteurs sont invités à adresser leur contribution, via le site de l’Arcep, avant le 1er juin 2023 à 18h.

Un stage de natation pour les professeurs du premier degré

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Le rectorat et la Drajes (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) en collaboration avec le Creps de La Réunion organise une première session de formation « aisance aquatique » à l’attention des enseignants du premier degré de Mayotte. Celle-ci va se dérouler du lundi 3 au vendredi 7 avril sur la commune de Bandrélé (Musical plage), avec la participation de deux classes de CM2 de la commune. Déroulement d’une journée de formation : 8 h – 9 h 30, séances pédagogiques avec les élèves (Musical plage à Bandrélé), 10 h – 11 h 30, cours théoriques (Hôtel Sakouli), 13 h – 14 h 30, séances pédagogiques avec les élèves (Musical plage), 15 h 30 – 17 h, perfectionnement de la natation à destination des PE (Hôtel Sakouli).

Cette formation est ouverte à quatorze professeurs des écoles volontaires (un par circonscription) et désignés par leur circonscription. En complément, la formation sera aussi ouverte à trois maître-nageur sauveteur (MNS). L’objectif final de la formation est l’obtention du premier niveau d’enseignement à l’aisance aquatique pour les enseignants du premier degré et l’obtention du niveau instructeur pour les MNS, afin que par la suite, ils puissent continuer à former les professeurs des écoles localement. La finalité sur trois ans vise à pouvoir former un maximum d’enseignants du premier degré dans ce domaine.

Boulevard urbain de Mamoudzou : un passage en commission prévu mercredi

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Projet estimé à près de 900 millions d’euros, le conseil départemental de Mayotte est invité à présenter son dossier d’organisation de la concertation avec le public dans le cadre de la définition du tracé du futur BUM (boulevard urbain de Mamoudzou). La Commission nationale de débat public (CNDB) auditionnera le premier vice-président du conseil départemental, Salime Mdéré, en charge des infrastructures et les équipes du chargé de mission dédié, ainsi que Jean-Michel Lehay, le mercredi 5 avril prochain. « La Commission nationale du débat public est l’autorité indépendante chargée de garantir le droit de toute personne vivant en France à l’information et à la participation sur les projets ou les politiques qui ont un impact sur l’environnement. Ce droit est inscrit à l’article 7 de la Charte de l’environnement », rapporte la collectivité mahoraise.

La route, qui pourrait mesurer environ 11,5 km de longueur, contournera Mamoudzou par le sud et l’ouest. « En plus du boulevard lui-même, des voies de raccordements sont à prévoir ; en fonction de l’itinéraire choisi, elles pourraient représenter entre 2,6 et 5,2 km. Ces voies sont essentielles pour relier le BUM à la RN1 et la RN2, pour desservir les quartiers et pour raccorder les réseaux réalisés à l’occasion du chantier du BUM », poursuit-elle.

« La concertation permettra, le moment venu, de savoir si la population partage le choix du boulevard urbain à large emprise. L’objectif du conseil départemental est de lancer les travaux du BUM à l’horizon de la fin d’année 2025 », rappelle le CD.

Carburants : les prix restent relativement stables en avril

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La préfecture de Mayotte a communiqué les nouveaux tarifs des carburants pour ce mois d’avril. Au rayon des bonnes nouvelles, les prix du gazole (1,55 euro par litre) et de la bouteille de gaz de 12 kg (27 euros la bouteille) baissent respectivement de deux centimes et de cinquante centimes. « Ces baisses sont principalement expliquées par la diminution des cours mondiaux des produits pétroliers (- 5 % pour le gazole et – 6 % pour le butane) par rapport au mois de mars », précisent les services de l’État. Par contre, la dépréciation de la parité euro-dollar ( – 1 %) a comme conséquence une augmentation d’un centime pour le supercarburant sans plomb (1,82 euro par litre).

Le seuil des 600 détenus désormais atteint à Majicavo

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La prison de Majicavo ne cesse de battre des records d’occupation. En sept mois, elle compte une centaine de détenus en plus.

Les transferts vers La Réunion et la métropole ne suffisent pas à désengorger la prison de Majicavo où le taux d’occupation atteint les 210%. La situation est telle que même la deuxième prison (qui pourrait ne pas voir le jour avant dix ans) et l’extension de l’actuelle ne suffiraient pas à retrouver une capacité normale.

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Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, a visité le centre pénitentiaire de Majicavo en mars 2022. Il en était ressorti en annonçant la construction d’une deuxième prison et avait confié la mission au préfet de Mayotte d’en trouver l’emplacement.

A Mayotte, à défaut des retenues collinaires, c’est la prison qui se remplit. Elle vient de dépasser la barre des 600 détenus en ce mois de mars, soit un taux d’occupation de 210%. Difficile d’en vouloir aux magistrats (qui bénéficient d’un coup de pouce d’une brigade venue de métropole jusqu’en août), l’activité est telle qu’il faut bien arrêter et mettre au frais les personnes arrêtées. Pour autant, le centre pénitentiaire, qui date de 2015, montre déjà ses limites. « En l’espace de sept mois on est passé de 500 personnes détenues hébergées à 600 », déplore Force ouvrière Justice, dans un tract daté de ce jeudi. Les murs n’étant pas extensibles, les matelas par terre se multiplient dans l’enceinte prévue pour 278 prisonniers (164 en maison d’arrêt et 114 en centre de détention). Ils souvent à quatre ou cinq dans des cellules prévues pour deux.

L’administration* a beau opéré des transferts (environ deux par semaine vers La Réunion et deux autres tous les quinze jours vers la métropole), la population carcérale n’arrête pas d’augmenter. Pire, à La Réunion, un syndicat de surveillants s’est offusqué de ce flot venu inlassablement de Mayotte. Seuls le quartier des mineurs d’une trentaine de places et celui des femmes (elles sont trois pour six places) échappent à cette surpopulation. « Il nous faut un plan massif de transfèrement vers la métropole pour faire redescendre les effectifs à un niveau raisonnable », demande le syndicat, qui s’inquiète également d’un surplus attendu avec l’opération Wuambushu prévue à la fin du mois.

Une deuxième prison dans le sud ?

Promis par Éric Dupond-Moretti en mars 2022, le nouvel établissement pénitentiaire de l’île n’a pas de destination connue. Fin janvier, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, nous confiait « qu’il y avait plusieurs pistes étudiées ». Selon nos informations, le sud de l’île où le foncier nécessaire est davantage disponible serait privilégié. Un établissement de « 300 à 400 places » pourrait voir le jour.  Alors que c’est la maison d’arrêt (où sont les détenus qui attendent leurs condamnations) qui souffre le plus de la surpopulation, il aurait davantage la fonction de centre de détention (où les condamnés exécutent leurs peines). Majicavo ferait ainsi office de maison d’arrêt grâce à sa proximité avec la future cité judiciaire de Kawéni.

Autre solution apportée, l’administration pénitentiaire a aussi bien voulu entendre les remarques des syndicats locaux concernant l’extension de l’actuel centre pénitentiaire. Un nouveau bâtiment devrait voir le jour sur le site. Les bureaux d’étude, qui ont participé au projet initial, ont été approchés. Les agents demandent également des recrutements. Car si la population de détenus augmente rapidement, ce n’est pas le cas du nombre de personnes qui les entourent.

*L’administration pénitentiaire, dont la direction pour les outre-mer est en région parisienne, n’a pas souhaité répondre à nos questions malgré nos relances.

Al’Ma Action Logement s’engage aux côtés de Koungou

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Une visite du futur lieu d’implantation du projet « centre-bourg » de Koungou, menée par Mélanie Guilbaud, DGA développement urbain, a eu lieu en présence de la gouvernance du groupe Action Logement.

Pendant quatre jours, la gouvernance du groupe Action Logement rencontre les acteurs du logement abordable et durable à Mayotte, afin d’évaluer les besoins spécifiques et les solutions à mettre en place dans le 101e département. Dans ce contexte, ce vendredi après-midi, après une courte visite sur le site « centre-bourg » de Koungou, un protocole de partenariat a été signé entre la ville et Al’Ma Action Logement.

Face aux défis à relever dans le domaine de l’habitat abordable et durable, la ville de Koungou a décidé de mettre en place différents projets urbains structurants, notamment celui du « centre-bourg ». Ces opérations sont menées afin de « répondre à des besoins évidents de logements sur la commune », explique Yasmine Nidhoire, adjointe au maire de Koungou. A l’occasion de la venue de Bruno Arcadipane, Phillipe Lengrand et Nadia Bouyer, respectivement président, vice-président et directrice générale du groupe Action Logement, la ville de Koungou et le groupe, au travers de Al’Ma, ont signé un protocole d’accord pour un travail partenarial sur ces projets urbains.

Livrer des logements rapidement

Ce protocole signé entre la ville de Koungou et Action Logement, engage les deux parties « à plusieurs années de travail et de collaboration entre les structures », affirme Bruno Arcadipane. De son côté, le maire de la commune, Assaini Saindou Bamcolo, concède que les deux parties « ont compris l’objectif et l’importance de cette convention que l’on signe aujourd’hui ». Cette signature permettra de livrer des logements rapidement et de proposer des loyers modérés, tout en répondant à l’évolution des besoins sociétaux. Pour l’adjointe au maire, il est important de « développer des services, des commerces, des parcs et des équipements, tant qualitatifs que quantitatifs ». C’est avec l’objectif de répondre à ces enjeux qu’est programmé le projet de cœur urbain de Koungou. Il s’agit là de développer la ville et de produire du logement abordable et durable. « Cet engagement doit être exemplaire dans ces conditions de réalisation, pour l’écologie et notre pays », affirme le président du groupe Action Logement.

Un site de 3,5 hectares au cœur de Koungou

Sur un ancien site de maraîchage de 3,5 hectares, jouxtant la rivière Kirissoni, le terrain accueillera 200 logements. Ce projet sera un réel levier de développement urbain, avec « une gestion de l’eau raisonnée et une valorisation de site importante », explique Mélanie Guilbaud, DGA développement urbain à la maire de Koungou. Cette zone « centre-bourg » est un cœur urbain à fort potentiel, qui, une fois finalisée proposera des espaces piétons, des espaces végétalisés avec un circuit de promenade, un groupe scolaire, du stationnement et un terrain de sport couvert.

« Le foncier est le socle de tous les projets d’aménagement », confie la DGA. Dans le but de concrétiser les projets, des médiateurs fonciers avaient été déployés en 2022 sur le village de Majicavo-Koropa. Dans les années à venir, la ville de Koungou projette la construction de 3.000 logements, allant de Longoni à Majicavo-Koropa.

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Flash infos Mayotte du Lundi 2 juin 2025
Lundi 2 juin 2025

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Le journal des jeunes