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STM : Fin de la validité des tickets papiers au 1er avril

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Le Conseil départemental de Mayotte informe les usagers du Service des transports maritimes (STM) que les tickets papiers ne seront plus acceptés dans les gares maritimes du STM à compter du 1e avril 2023, date à laquelle le paiement par carte bancaire sera aussi disponible au quai Colas.

Il est ainsi demandé, depuis le 15 mars 2023, à tous détendeurs de titres de transport papiers de se rapprocher du STM afin de procéder à un échange contre des cartes magnétiques, selon les modalités définies par ledit service. « Cette démarche amorcée le 1er septembre 2022, par la possibilité de paiement des titres de transport par carte bancaire s’inscrit dans la volonté du Département de simplifier les procédures, de sécuriser et de faciliter le paiement, notamment pour les tickets véhicules afin de rendre les opérations d’embarquement plus fluides », note Ali Omar, le troisième vice-président, chargé de l’Administration générale, Transport et Transition écologique.

Emmanuel Macron « inquiet » pour Mayotte

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L’Élysée a livré quelques échos de la conversation du président de la République française, Emmanuel Macron, et son homologue comorien, Azali Assoumani, ce samedi 18 mars. Selon l’Élysée, le représentant de l’État français a fait part de « son inquiétude s’agissant de la situation sociale et sécuritaire à Mayotte ». Ils ont « convenu de poursuivre la coopération en matière de lutte contre l’immigration illégale, à la fois en matière de reconduite et de prévention des départs ». 

Cet entretien a lieu un mois avant une grande manœuvre de décasage appelée « Opération Wuambushu ». Consistant à détruire un millier de cases en tôle, selon Le Canard enchaîné, celle-ci devrait s’accompagner de nombreuses interpellations de clandestins. La coopération avec les Comores est donc essentielle pour l’État français dans le cadre de reconduites à la frontière. Si aux Comores, il y a peu de réactions, hormis celles d’opposants politiques, l’arrivée du président comorien à la tête de l’Union africaine ne serait pas étrangère à ce silence. Emmanuel Macron l’a d’ailleurs « félicité » pour cela. « Les deux présidents ont insisté sur leur volonté commune de poursuivre la mise en œuvre de l’agenda issu du sommet Europe-Afrique de février 2022 », a fait savoir la présidence française.

Le BC M’tsapéré élimine une Étoile bleue qui a brillé trop tard

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Anfane Mlanaoindrou tente de passer Adrien Loddo. Le Basket club de M’tsapéré l’a emporté au plateau sportif de Kawéni (69-70), mais le match a été serré de bout en bout.

La tension était palpable et les fautes multiples, ce samedi après-midi, au cours de la victoire de M’tsapéré contre Kawéni (69-70), en match retour des demi-finales de play-offs du championnat. Les deux équipes ont proposé un bien meilleur basket au quatrième quart-temps, mais l’écart du match aller (19 points) était trop compliqué à rattraper pour les locaux. A Labattoir, le match retour a été reporté à mardi.

Réaction de Naouirou « Papana » Issoufali, coach du BC M’tsapéré : « On gagne ici, c’est ce que j’avais demandé aux joueurs. Il ne fallait pas se reposer sur les 19 points d’avance du match aller. C’est de très bon augure pour la suite. On a maintenant tous le mois de ramadan pour se préparer pour la finale (N.D.L.R. contre le Vautour club de Labattoir ou les Rapides Éclairs de Pamandzi). On va soigner un peu les bobos pendant cette mini-trêve. Donc voilà, je suis très heureux. Je pense que l’expérience a joué, le BCM est à ce niveau depuis plusieurs années. Kawéni ne nous a jamais sorti en play-offs. J’étais très confiant. Quelque soit l’adversaire en finales, le championnat est très difficile à gagner à Mayotte. Mais on va se préparer pour. »

Ibrahim « Ibou » Abdallah, coach de l’EB Kawéni : « On en avait discuté. On voulait mettre l’intensité qu’on a mis au quatrième quart-temps depuis le début. Mais on n’arrivait pas à mettre le feu. On a eu quelques séquences et on revenait ensuite à un rythme normal. C’était difficile, on avait travaillé pour remonter les 19 points chez nous. L’adresse à 3-points nous a manqué aujourd’hui. Il y avait des tirs ouverts, mais la réussite n’était pas là. Si on en avait eu plus, la flamme aurait pu nous pousser à remonter l’écart. On va continuer à travailler, il nous reste la coupe de Mayotte à jouer. On va rester compétitifs. »

Reportée à cause de la pluie, l’autre demi-finale retour entre le Vautour club de Labattoir et les Rapides éclairs de Pamandzi se jouera ce mardi. En féminines, c’est un remake de la finale l’an passé qui est déjà programmé le 23 avril, soit après le ramadan. Le Fuz’ellips de Cavani recevra le Basket club de M’tsapéré, à 15h30.

Le délégué Christophe Masson face aux patrons mahorais

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Christophe Masson (deuxième en partant de la gauche), délégué à la piste longue, s’est prêté au jeu des questions-réponses avec le patronat mahorais.

A l’initiative du Medef (Mouvement des entreprises de France), un temps d’échanges a été organisé avec Christophe Masson, le délégué à la piste longue, jeudi après-midi. Les chefs d’entreprise étaient curieux de connaître les tenants et aboutissants du projet, et surtout le lieu où les travaux commenceront en 2026. Alors Pamandzi ou Bouyouni/M’tsangamouji ?

« Je me souviens d’un président de la République qui avait dit : « les études, c’est terminé ! » », taquine Carla Baltus, la présidente du Medef 976. « Il l’a surtout dit pour les études qui déterminaient si le projet se ferait ou non », rétorque quelques minutes plus tard, un Christophe Masson avec le sourire aux lèvres. L’échange cordial va durer près de deux heures. Ce jeudi après-midi, l’organisation patronale a sollicité le « Monsieur piste longue » pour faire le point sur ce dossier vieux de plus de quarante ans. « C’est une arlésienne », note Théophane « Guito » Narayanin, le patron d’IBS et présent pour la première fois à ce type de rencontres organisées par le Medef local.

Fidèle à sa ligne de conduite, le cadre de la direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a rappelé l’historique du projet, son actualité récente et a accepté de répondre aux questions. Il a insisté sur le fait que la construction de la piste et le calendrier ne changeront pas. La piste longue se fera bel et bien, tandis que les travaux commenceront en 2026. Pourtant, les chefs d’entreprise s’interrogent encore sur son utilité avec les progrès technologiques. « On a rencontré les compagnies aériennes, pas forcément que celles présentes ici, les fabricants d’avions pour connaître les évolutions. Et on est arrivé à la conclusion que la longueur de piste idéale ne changera pas dans le futur. Il faut 2.510 mètres minimum (N.D.L.R. l’actuelle fait 1.930 mètres) », prévient le délégué.

« A vous entendre, on a l’impression que c’est M’tsangamouji »

Évidemment, le choix du lieu, Pamandzi ou Bouyouni/M’tsangamouji, en a fait réagir plus d’un. Le délégué n’a pas fait mystère des difficultés que pose l’aéroport de Pamandzi. Le chantier, évalué entre 550 et 700 millions d’euros dorénavant, serait titanesque. L’acheminement des matériaux, l’incidence sur la piste actuelle, l’affaissement de Petite-Terre due à la proximité du volcan Fani Maore, la présence des tortues, l’érosion sont autant d’obstacles qu’il faudra surmonter si Pamandzi est retenu. « Il faudrait une route parallèle à la Nationale. A la colline du four à chaux, l’acheminement des matériaux signifie un camion toutes les trente secondes », précise le délégué. « Guito » a, lui, déjà choisi son camp. « Tout ce qui concerne la construction en milieu sous-marin, c’est toujours la catastrophe », prévient-il, citant l’exemple de la nouvelle route du littoral à La Réunion, un projet qu’il a vu de près en tant qu’élu de la Chambre de commerce et d’industrie de l’île Bourbon. Ce tronçon, pas encore terminé, va coûter plus de deux milliards d’euros. « Je vous invite à garder les pieds sur terre », poursuit-il, en donnant un sens plus littéral à l’expression. 

Dans le nord de l’île, le projet « sur terre » justement, a suscité l’intérêt des chefs d’entreprise. Et pour certains installés en Grande-Terre, le lieu situé sur l’actuelle route Bouyouni/M’tsangamouji est une aubaine. Christophe Masson, sans toutefois vouloir chiffrer cette alternative, « ce sera peut-être moins que Petite-Terre, peut-être plus », en a listé les avantages. Le fait de ne plus dépendre de la mer, « un volume de terrassement faisable », un aspect environnement moins contraignant et la possibilité de travaux plus rapides sont autant d’arguments appréciés. « Il faut sept ans au maximum pour ce site, sept minimums pour Pamandzi », compare-t-il. Un membre du Medef l’interpelle alors : « A vous entendre, on a l’impression que c’est déjà M’tsangamouji ». Le délégué sourit, mais rappelle qu’une étude attendue en fin d’année doit permettre de confirmer si le site peut être retenu ou non. « Il y a surtout l’aspect géologique à vérifier. Il ne faut pas de glissement de terrains », tempère-t-il, devant un patronat qui a sa tête déjà tournée vers le nord.

Car même sur le développement économique, chose qui intéresse forcément ses interlocuteurs du jour, « il n’y a pas de comparaison possible », concède le « Monsieur piste longue ». Le cœur économique situé au nord de Mamoudzou et sur la commune de Koungou, notamment avec le port de Longoni, semble déjà battre pour le site alternatif.

Et Petite-Terre dans tout ça ?

Carla Baltus a demandé au délégué à la piste longue s’il avait rencontré les élus attachés au site de Pamandzi. En effet, les quatre conseillers départementaux de Petite-Terre et le maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd Omar Oili, ont écrit au ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, pour défendre leur île. Le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, ne s’est pas joint à l’initiative. « Le site alternatif est généralement bien accueilli en Grande-Terre. C’est plus partagé en Petite-Terre, mais ce n’est pas aussi unanime qu’on pourrait le croire », révèle Christophe Masson, en s’appuyant sur un questionnaire rempli par les habitants. La possibilité que des avions toujours plus gros volent au-dessus des habitations et les temps d’attente aux barges quand une partie des 400.000 passagers aériens se joignent aux flux ne sont sans doute pas étrangers à ce ressenti.

Vie chère en outre-mer : « si rien n’est fait de radical, ce problème va subsister »

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Parmi les prix généralement plus élevés qu’en métropole, ceux du carburant sont souvent pointés du doigt.

La commission d’enquête relative au coût de la vie dans les collectivités territoriales d’outre-mer, nouvellement installée, et dont la députée Estelle Youssouffa est vice-présidente, s’est réunie ce jeudi 16 mars. Deux experts ont été auditionnés, pour poser les bases de cinq mois de travaux qui devront aboutir à la publication d’un rapport d’enquête.

Étudier les mécanismes et causes de la vie chère en outre-mer, et établir un diagnostic complet pour faire émerger des solutions afin de faire baisser les prix dans les territoires ultramarins. Tels sont les deux grands objectifs de la commission d’enquête relative au coût de la vie dans les collectivités territoriales d’outre-mer, créée en février dernier et dont nos deux députés – Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa – font partie, la dernière en tant que vice-présidente. Une première réunion s’est tenue ce jeudi 16 mars, au cours de laquelle ont été auditionnées deux experts en la matière : Michaël Goujon – maître de conférences en économie et directeur adjoint du Centre d’études et de recherches sur le développement international (CERDI) de l’Université Clermont Auvergne – et Françoise Rivière – docteur en sciences économiques et responsable de la cellule Économie et Stratégie, au département Afrique de l’Agence française de développement (AFD).

« Les inégalités sont des freins au développement »

Le professeur Michael Goujon a essuyé les plâtres de la commission. Son travail repose notamment sur le calcul et l’étude d’indicateurs classiques des Nations Unies – tels que l’indice de développement humain (IDH) – appliqués aux territoires non-membres non couverts initialement par leurs travaux onusiens, dont les collectivités d’outre-mer. « Les inégalités génèrent des inefficacités économiques, et sont donc des freins au développement », résume-t-il. « Lorsqu’une partie de la population est maintenue dans une situation de pauvreté, l’on se prive d’un potentiel d’entreprenariat », explique-t-il à titre d’exemple. Son expertise macro-économique n’a pu satisfaire toutes les questions des députés présents, parfois extrêmement pointues et spécifiques à leurs territoires respectifs. « Nous n’avons pas le désir de vous mettre en difficulté, mais nous attendons beaucoup de ces auditions ! », admet Elie Califer, député de la quatrième circonscription de Guadeloupe. « Quels sont les secteurs à fort potentiel d’exportation ? » ; « La rente monopolistique ou oligopolistique en outre-mer est-elle mesurée ? » ; « Y a-t-il des normes qui n’ont pas lieu d’être dans nos territoires ? » ; « Le levier de l’innovation est-il à privilégier ? » Dans la salle, tous sont avides d’un éclairage technique, et de pistes pour lutter contre le problème de la cherté de la vie en outre-mer. « Dans les conditions actuelles, et si rien n’est fait de radical, ce problème va subsister et s’amplifier dans les décennies à venir. Vous devrez donc, dans vos recommandations, anticiper et réfléchir à traiter les défis futurs. Ce sont les problématiques d’inégalités et de changement climatique qui sont à prendre en compte, inévitablement », analyse le professeur en guise de conclusion.

« Des créneaux de niche »

Les échanges avec Françoise Rivière ont permis de s’intéresser aux questions du mal-développement, des effets délétères de la crise du Covid-19 et du conflit russo-ukrainien sur le pouvoir d’achat, ou encore de la coopération régionale – à la lumière des travaux universitaires que l’économiste a pu réaliser sur les économies de l’océan Indien, notamment. « Au-delà de la vie chère, se pose la question des revenus. La question est : comment créer de l’activité ? », interroge Françoise Rivière. « En répondant aux nouveaux besoins intérieurs – tels que le vieillissement de la population observé ou prévu dans la plupart des Dom – et en s’adressant aux économies extérieures sur des créneaux de niche », préconise-t-elle. « Pendant longtemps, on a cru que le Graal, c’était la coopération régionale. Force est de constater que c’est plus compliqué que cela », argue l’économiste. « Qu’échanger quand on produit un certain nombre de choses similaires ? Il faut trouver des complémentarités », plaide-t-elle.

Les deux experts ont été invités à compléter leurs interventions par des réponses écrites aux questions soumises par les différents députés. Une prochaine réunion de la commission est prévue ce vendredi 24 mars. Leurs travaux doivent déboucher sur la publication d’un rapport d’enquête avant le 8 août prochain.

Utiliser le bambou dans la construction, ils y croient !

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A 19 ans, Mohamed Mdere fabrique notamment des lampes et des maquettes en bambou.

L’association Likoli Dago organisait les Journées de rencontres sur le bambou et ses usages possibles, les vendredi 17 et samedi 18 mars. L’occasion de valoriser ce matériau respectueux de l’environnement. 

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Vendredi 17 et samedi 18 mars, le Pôle d’excellence rural de Coconi accueillait les Journées de rencontres sur le bambou et ses usages possibles.

« Mon grand-père m’a appris le tressage du bambou. Mais à ce moment-là, je pensais qu’artisan n’était pas un bon métier. Il y a pleins de choses que je n’ai pas appris, que je ne lui ai pas demandées. Et aujourd’hui, je regrette. » A 19 ans, Mohamed Mdere perpétue finalement l’héritage familial. Il y a encore quelques mois, le jeune homme fabriquait tout seul, dans son coin, des lampes, des abats-jour, des maquettes en bambou et même des cadres de vélo. Entre-temps, l’artisan s’est fait son petit réseau dans le milieu du bambou. A tel point qu’il manque désormais de temps pour créer. « Je fabrique à la main, je fais tout au chombo, je n’ai pas de machine, alors ça prend du temps », précise le jeune créateur qui souhaite réaliser notamment une lampe en forme de verre à pied ou bien une maison miniature en forme de hibou. Mohamed Mdere fait partie des intervenants qui présentaient leurs créations au Pôle d’excellence rural de Coconi à l’occasion d’une matinée de conférences réservées à la présentation de projets mahorais et internationaux. L’objectif : comprendre les emplois et les usages du bambou. Vendredi 17 et samedi 18 mars, l’association Likoli Dago, qui a vocation à « former et sensibiliser aux enjeux d’une construction plus durable pour Mayotte », organisait en effet les Journées de rencontres sur le bambou et ses usages possibles.

« Une ressource intéressante » 

Deux journées de conférences et d’ateliers qui s’inscrivaient dans le cadre du projet Soma. « Un programme d’échanges de savoir-faire à Mayotte, grâce aux financements d’Action logement, qui vise à répondre à la transformation de quartiers précaires », précise Adélaïde Papay, animatrice de l’événement et membre de l’association Likoli Dago. Au sein de ce programme, l’une des thématiques abordées est donc la construction responsable. « L’idée est d’utiliser des matériaux plus respectueux de l’environnement. On part du constat qu’à Mayotte, on a du bambou et qu’il s’agit donc d’une ressource intéressante », poursuit l’animatrice de l’événement. 

Pendant deux jours, l’association a donc présenté les pratiques ancestrales du bambou et les manières dont il est utilisé ailleurs. « On se rend compte qu’il est notamment très utilisé dans le luxe, que ça peut être un matériau noble, alors qu’à Mayotte, il est souvent assimilé à un retour en arrière », indique Adélaïde Papay. Jean-Luc Kouyoumji, chercheur au centre technologique FBCA et expert international du bambou, a notamment animé une conférence sur la valorisation du patrimoine local grâce à ce matériau. L’occasion de rappeler également les connaissances accumulées autour de cette ressource mais aussi le cadre dans lequel elle peut permettre de développer l’économie locale.

Et au-delà de ces avantages, le bambou peut également limiter le phénomène d’érosion. « Il retient notamment les sols grâce à ses racines et permet également de filtrer l’eau et d’absorber certaines toxines », indique l’animatrice de l’événement, qui a également organisé ateliers de fabrication en bambou pour initier les habitants aux savoir-faire artisanaux. 

« Être parents à Mayotte est dix fois plus difficile qu’en métropole ! »

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Une table-ronde portant sur la parentalité dans les Outre-mer spécifique pour Mayotte a eu lieu avec la délégation sénatoriale aux Outre-mer et celle aux droits des femmes en présence d’acteurs locaux mahorais intervenant dans le soutien aux familles.

Dans le cadre du rapport d’information sur la parentalité dans les Outre-mer, la délégation sénatoriale aux Outre-mer et celle aux droits des femmes ont organisé une table-ronde dédiée à la situation à Mayotte, ce jeudi. A cette occasion, différents acteurs impliqués dans le soutien aux familles ont pris la parole pour livrer leur analyse des spécificités de la situation mahoraise. 

Si certains constats sur la parentalité sont communs aux différents territoires d’Outre-mer, chacun présente ces spécificités. Ce jeudi matin, les deux délégations se sont intéressées à la situation « très particulière de Mayotte, qui est à la fois le plus jeune et le plus pauvre des départements français », souligne en ouverture Victoire Jasmin, rapporteur sur ce dossier. 

Le rapport à la parentalité à Mayotte est, depuis ces dernières années, impactée par l’évolution démographique que connait le département. Pour le président de l’association Espoir et réussite, Mohamed Tony, « plus de 34 % d’immigrés sont des femmes de 15 à 34 ans ». Il ajoute qu’il s’agit de femmes « qui entrent sur le marché matrimonial et qui sont en âge de procréer ». Un deuxième point à prendre en compte dans cette thématique de la parentalité, c’est qu’aujourd’hui les modes de vie changent et l’île « se calque au modèle de vie européenne » selon le président de l’association. 

« Savoir jongler entre deux systèmes éducatifs »

« Être parents à Mayotte est dix fois plus difficile qu’en métropole ! », lance Mohamed Tony. D’après lui, les parents mahorais subissent les conséquences d’un territoire peu développé dans plusieurs domaines notamment économiques avec un taux de chômage élevé, un nombre de naissances grandissant ou encore un taux d’illettrisme important. En effet, à Mayotte, 58 % des habitants en âge de travailler ne maîtrisent pas les compétences de base à l’écrit en langue française. Un avis partagé par Zaïnaba Ahmed Haroussi, directrice territoriale des Ceméa (Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active) de Mayotte, qui ajoute que « l’alphabétisation contribue de façon indéniable à l’autonomisation et au développement socio-culturel, qui permet d’améliorer conditions de vie et de travail ». 

L’une des évolutions majeures dans la parentalité à Mayotte aujourd’hui, c’est de « savoir jongler entre deux systèmes éducatifs, entre le système traditionnel et le système dit républicain », explique Ambouharia Abdou, administratrice à l’Udaf (Union départemental des associations familiales) de Mayotte. En adéquation à cette affirmation, l’accompagnement des parents est l’une des réponses proposées comme solution. « Il y a un besoin de responsabiliser les parents face à cette éducation, car il y en a beaucoup qui se retrouvent démunis face à cette évolution », affirme Enrafati Djihadi, directrice de l’Udaf. En complément, Moissoukari Madi, responsable du secteur action sociale à la CSSM (Caisse de sécurité sociale de Mayotte), est intervenue sur l’importance d’un accompagnement à « la professionnalisation des différents partenaires », qui pour le moment engendre « un gros turn-over » et « empêche nos structures d’êtres pérennes pour réalisation l’accompagnement envers les familles ». L’enjeu majeur étant de réussir à coordonner les acteurs intervenant sur le champ de la parentalité. 

Aligner les prestations sociales ?

En métropole ou dans les autres territoires ultramarins, des dispositifs administratifs de soutien à la parentalité et de modes de gardes existent. A Mayotte, tous ne sont pas déployés, notamment les crèches – avec un taux de couverture aux alentours de 4%, les périscolaires ou à l’inverse, une forte présence de l’école en rotation. « Le manque de ces dispositifs peut causer des difficultés », note Rémy Posteau, directeur des prestations familiales à la CSSM.  En outre, la question sur l’alignement des prestations sociales entre Mayotte et l’Hexagone est abordée. Pour Philippe Féry, nouveau directeur de la CSSM, Mayotte est un territoire « en développement, en rattrapage ». La mise en place de l’alignement sur les droits sociaux, ne créera pas « d’appel d’air » selon Enrafati Djihadi. Car selon elle, « nous savons qu’il y a des conditions d’éligibilité, mais cela aidera beaucoup de familles tout de même ». 

Au moment de son intervention, le sénateur Thani Mohamed Soilihi a tenu à rappeler l’importance « de répondre à tout le questionnaire en donnant le plus de précisions possibles ». En effet, un formulaire a été fourni à chaque intervenant dans le but de rendre ce rapport le plus complet possible. « On a compris qu’il y avait urgence et vos témoignages sont importants », confie Annick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes, en clôture de l’audition.

Comores : Les agents de l’aéroport de Moroni sont en grève depuis vendredi

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Maamoune Chakira, le directeur des aéroports des Comores (ADC), veut réduire le nombre d’agents à 400 d’ici 2026. Ils sont presque le double aujourd’hui.

Les employés des aéroports des Comores (ADC) décrient les méthodes de gestion de leur directeur général, nommé au mois de mai dernier et réclament son départ. Depuis ce samedi 18 mars, trois des leaders du mouvement ont été placés en détention provisoire. Le ministère des Transports n’a toujours pas réagi. 

Rien ne va plus entre le personnel et la direction des aéroports des Comores (ADC). Signe de ce malaise, les employés ont déclenché un mouvement de grève depuis vendredi dernier. C’est aux environs de 9h du matin, que les médias présents sur les réseaux sociaux ont commencé à publier les premières images des grévistes, rassemblés devant le siège, ce 17 mars. Les agents ne réclament qu’une seule chose : le départ du directeur général, Maamoune Chakira. Nommé à la tête de la société depuis mai 2022, ce dernier est régulièrement en désaccord avec ses employés qui ne digèrent pas les méthodes de gouvernance du nouveau maître des lieux. Déterminé à redresser l’entreprise publique plombée par un effectif pléthorique d’après lui, ce technicien en aviation civile s’attire parfois les foudres d’une partie de ses agents, aujourd’hui vent debout contre lui. Ces derniers, l’accusent de diriger les ADC tel un « dictateur » allant jusqu’à lui donner le sobriquet de « Vladimir Poutine », le président russe. La goutte d’eau qui a fait déborder la vase est la suspension il y a moins d’une semaine du président des délégués du personnel à en croire les grévistes qui se disent prêts à battre le pavé tant que le directeur sera maintenu. « Nous sommes là pour dénoncer le traitement réservé aux employés de l’aéroport. Entre suspensions et licenciements abusifs, le personnel en a le ras-le-bol. Notre directeur n’est pas un gestionnaire. Il ne se préoccupe pas des conditions de de vie des agents oubliant qu’il n’y aurait pas d’ADC sans personnel », déplorait un des contestataires, devant les caméras des médias présents, vendredi, pour couvrir la grève.

Suspensions en cascade

Selon ce dernier, malgré ce climat morose, le patron des aéroports refuserait toute discussion avec les représentants du personnel. Pourtant à son arrivée, il a milité pour la mise en place de toutes les structures de défense des droits des agents. Le mouvement qui devait durer seulement 48 heures dans un premier temps, se poursuivra jusqu’à ce lundi. La liste des griefs reprochés au directeur des ADC est longue. Mais ce sont surtout, les suspensions en cascade qui ont exacerbé les tensions. « Maamoune Chakira, depuis sa nomination, a fait de l’agent son pire ennemi. Chez lui, tout est motif de sanctions, d’humiliations et de brimades. A l’aéroport de Moroni prince Saïd Ibrahim, la maltraitance est érigée en démarche de gestion. Et le salarié, s’il ne subit pas de licenciement, a le choix entre jeter l’éponge et partir ou la fermer et continuer de trimer comme un esclave priant pour un lendemain meilleur », ont dénoncé les employés dans un communiqué au vitriol, publié vendredi, soir. Le secrétaire général du délégué du personnel a révélé que même le bus qui transportait les agents est tombé en panne depuis maintenant deux mois. Le directeur général aurait aussi fait fermer la cantine. L’autre doléance, non pas des moindres, concerne les salaires toujours amputés de 30%, jusqu’à ce jour. Alors que dans la plupart des sociétés d’État contraintes pendant la pandémie de baisser les salaires, tous les employés touchent l’intégralité de leurs rémunérations. Conjuguées, toutes ces revendications sont à l’origine de la grève déclenchée vendredi. Pendant qu’ils réclamaient leurs droits, les frondeurs s’étaient en revanche engagés à ne pas perturber les activités de l’aéroport. Malgré la tenue de cette promesse, plus de sept employés ont passé la journée du samedi entre la gendarmerie nationale et le tribunal de Moroni.

Mandat de dépôt

Trois des principaux pionniers du mouvement ont été placés en mandat de dépôt, à la prison de Moroni. Les charges retenues contre eux sont les suivantes : atteinte au libre exercice du travail, violence et voie de fait, menace verbale et séquestration. Une convocation qui interpelle puisqu’aucun acte de vandalisme n’avait été signalé. Le directeur avait seulement été empêché d’accéder à son bureau, ce samedi. Mais, grâce à l’aide des gendarmes, il y est parvenu. En tout cas, ces emprisonnements n’entameront en aucun moment la fronde, assurent les agents venus au palais de justice témoigner de leur solidarité aux collègues inculpés. « Le combat ne fait que commencer et nous continuerons la grève », a promis Omar Ousseine, qui a rappelé qu’il revient au gouvernement de faire un choix entre Maamoune Chakira et les employés.  Nommé pour remplacer Yasser Ali Assoumani, condamné dans une affaire de trafic d’or, ce technicien reconnu dans le domaine de l’aviation civile a fait du redressement de l’aéroport son cheval de bataille. Dans les rares entretiens accordés à la presse locale, ce diplômé de l’école nationale de l’aviation civile de Toulouse ne cache pas ses ambitions de procéder à des dégraissages via des licenciements économiques. Une note en date du 15 décembre 2022, rendue publique en début d’année, dévoilait les contours de son plan dont la principale étape est le détachement de 300 agents qui seront mis à la disposition de la fonction publique. L’objectif visé est d’atteindre un effectif global de 400 agents d’ici 2026. Actuellement, la société compte près de 780 employés avec une masse salariale annuelle s’élevant à 1.154 milliards de francs comoriens (3.130.000 euros). Maamoune Chakira dit vouloir également instaurer de la discipline. Toutefois ses suspensions suscitent des grincements de dents.

Pas plus tard que le 4 février, le tribunal du travail a exigé la réintégration de 21 agents licenciés abusivement. Une décision que la direction des ADC n’a toujours pas exécutée. Jusqu’à dimanche, le ministère des Transports n’avait toujours pas réagi. 

 

Rando du dimanche exceptionnelle ce dimanche à la plage du préfet

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L’association Randoclean organise une dernière « Rando du dimanche » ce 19 mars, avant une longue pause jusqu’au début du mois de mai. La distance prévue est de 5 kms, pour un degré de difficulté de 2/5. Cette randonnée est ouverte aux enfants à partir de 6 ans. La randonnée aura lieu de 8h30 à 13h à la plage du préfet. 

L’inscription est gratuite. Mais, les adhérents de notre association seront prioritaires car le nombre d’inscriptions sera limité. Tous les adhérents et les personnes qui ont participé à la Rando du dimanche ont reçu un e-mail d’information. Si vous n’y avez jamais participé, nous vous invitons à vous inscrire en cliquant sur le lien suivant : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc9wQzpzPhVCz1p0Pw1Nybzd4MZcLWCf62xNeyDsuXMRENu0A/viewform?fbclid=IwAR0THnIDJ5GAH3pyUkOdFqlcZWZ2SzO_A4Xl8rdR_CHfV-4tSovvXcMe-Sk

Deuxième édition de « Trésors de l’Oralité » du 18 au 25 mars

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Pour la deuxième année consécutive, la direction de la culture et du patrimoine présente un extrait de son programme de collecte de récits de tradition orale : « Trésors de l’Oralité ». Ainsi, sept récits inédits, transmis en shimaore et en français par des conteuses de Pamandzi et Longoni, seront diffusés quotidiennement sur le site Internet, les réseaux sociaux et la page Youtube du Département, du 18 au 25 mars, dans le cadre de la « Semaine de la langue française et de la francophonie », les objectifs étant de faire connaître la littérature orale mahoraise dans nos langues d’expression et valoriser nos conteurs, détenteurs de savoirs ancestraux, de développer des supports pédagogiques susceptibles de servir à l’enseignement des langues mahoraises, de transmettre une richesse patrimoniale en voie d’extinction, par le biais du numérique, et du livre, puisque les nouveaux contes s’ajouteront à ceux diffusés en 2022 pour enrichir une publication en trilingue (français, shimaore et kibushi).

Prévention de la délinquance à Tsoundzou

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Par suite des faits de violence survenus à Tsoundzou, le maire de Mamoudzou a réuni habitants et parents du village. Lors d’une réunion publique, Ambdilwahedou Soumaïla a souligné les enjeux de la parentalité et de la responsabilité de chacun en ce qui le concerne afin de retrouver un climat apaisé et la sérénité dans le village. Les dispositions suivantes seront prises jusqu’à nouvel ordre par arrêté municipal : fermeture du marché de Tsoundzou et interdiction des manifestations au-delà de 18h à Tsoundzou 1 et 2.

Chiconi : inscriptions dans les écoles maternelles

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La ville de Chiconi informe ses administrés que les inscriptions dans les écoles maternelles de la commune pour l’année scolaire 2023/24, se feront à partir du 13 mars 2023 jusqu’au 12 mai 2023.

Pour ce, les habitants sont conviés à venir récupérer les documents et formulaires nécessaires auprès du service enfance, jeunesse et éducation à la mairie de Chiconi ou à les télécharger via les liens suivants : formulaire de préinscription (bit.ly/3JnxHZf) ; liste des pièces à fournir (bit.ly/3yrDcjg). Si le demandeur est hébergé, l’hébergeur doit se présenter également, munis de sa pièce d’identité et l’attestation suivante à signer sur place. Les dossiers complets sont à remettre en personne à la mairie de Chiconi. L’administration se réserve le droit d’examiner les dossiers déposés pour son avis quant à l’acceptation ou le refus des dossiers complets soumis à la commission des affaires scolaires. Les parents seront informés à l’issue de cette inscription du lieu d’affectation de l’enfant de même en cas de refus d’inscription avec un avis défavorable de la commission.

La Poste adapte ses horaires pendant le mois de Ramadan

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Le mois de Ramadan approchant, La Poste informe que les horaires des bureaux de poste et des établissements Courrier changent pendant la période de Ramadan. Tous les bureaux de poste ouvriront du lundi au vendredi de 8h à 14h30 et le samedi de 8h à 12h. Le Carré Pro de Kawéni sera ouvert du lundi au vendredi de 7h à 14h et le samedi de 8h à 12h. Le guichet Courrier et colis de Chirongui sera ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 13h30 et de 8h à 12h.

Guerre d’Algérie et combats en Tunisie et au Maroc : cérémonie du souvenir ce dimanche

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Dans le cadre de la journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc célébrée le 19 mars, une cérémonie sera menée par Thierry Suquet, préfet de Mayotte. La célébration aura lieu le dimanche 19 mars dès 8h30, place de France à Dzaoudzi.

Mamoudzou devient chef-lieu de Mayotte

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C’était une évidence pour tout le monde, mais la chose n’a jamais été officialisée. Dzaoudzi était toujours chef-lieu du département mahorais et pas Mamoudzou, sa capitale économique. Le vice-président du conseil départemental en charge de l’administration, Ali Omar se montrait plutôt discret à ce sujet. Et il y a de quoi. L’élu de Dzaoudzi-Labattoir ne se voyait pas pénaliser sa commune qui touche des subsides pour assurer ce rôle. « Cet oubli » a fini par être rectifié en séance du conseil départemental de Mayotte, ce mercredi matin. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, dans la salle quelques minutes plus tôt, n’a pas pu assister au vote de la délibération. Mais c’est désormais officiel, sa ville est bien le chef-lieu de Mayotte. Tous les élus ont voté pour, sauf Ali Omar qui a préféré émettre un avis négatif. Sa colistière en 2021, Maymounati Moussa Ahamadi, a choisi de s’abstenir, demandant toutefois « une compensation » pour la perte du statut de sa commune.

Football : Ismaël Boura refuse la sélection des Comores

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Le sélectionneur des Comores, Younes Zerdouk, a choisi Ismaël Boura, originaire de Bandrélé, pour faire partie de l’équipe lors de la fenêtre internationale de fin mars, et participer aux deux rencontres prévues à la fin du mois contre la Côte d’Ivoire, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2023 (Coupe d’Afrique des nations). Cependant, le défenseur du Racing Club de Lens – actuellement troisième de Ligue 1 – a décidé de décliner l’invitation de la sélection. Il s’est dit surpris de se voir inclus dans la liste, affirmant qu’il n’a pas donné son accord et qu’il l’a découvert sur les réseaux sociaux comme tout le monde.

La Résidence des gouverneurs de Dzaoudzi sélectionnée par la mission Bern

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Propriété du conseil départemental de Mayotte, la Résidence des gouverneurs n’est plus utilisée depuis 2009 (crédit : Momumentum).

Ce jeudi 16 mars, la Mission Patrimoine de Stéphane Bern a donné sa liste des 18 sites historiques pouvant bénéficier de fonds pour leur restauration. Et bonne surprise, la Résidence des gouverneurs, à Dzaoudzi, y figure.

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Le minbar du musée de Mayotte provient de la mosquée du vendredi de Kawéni.

Tombée en désuétude, la Résidence des gouverneurs à Dzaoudzi va pouvoir retrouver sa gloire d’antan. Elle fait, en effet, partie des 18 sites français sélectionnés par la Mission Patrimoine de Stéphane Bern. Cette initiative, mise en place par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la Française des jeux (FDJ), a pour objectif de sauvegarder les monuments historiques en danger. L’ancienne préfecture de Dzaoudzi, chargée d’histoire, bénéficiera à ce titre d’une aide pour sa restauration.

Au cours de son histoire, une première demeure, symboliquement bâti sur les ruines de l’ancien palais en 1844, tombe rapidement en ruines. A la fin du XIXe siècle, un nouveau bâtiment est érigé, sur le modèle de l’architecte Armand Moisant. L’édifice rectangulaire à trois niveaux devient la résidence des différents gouverneurs, puis des préfets de Mayotte. Il est cédé au conseil départemental de Mayotte en 2004, qui occupe les lieux jusqu’en 2009. La résidence est classée Monument historique le 25 mars 2015. L’aide de la mission Bern devrait permettre la restauration du bâtiment dans son état de 1902, avant d’accueillir le musée de Mayotte à l’horizon 2025.

645 sites déjà aidés dont deux Mahorais

Depuis 2018, la Mission Patrimoine a aidé 645 sites pour leurs travaux de restauration, à hauteur de 182 millions d’euros. Parmi ces projets, de nombreux types de patrimoine sont représentés : religieux (église, couvent, abbaye…), industriel ou artisanal (usine, four, atelier…), châteaux et habitations (maison, manoir, immeuble urbain…), bâti lié à l’eau (écluse, fontaine, lavoir…), patrimoine agricole et rural (pigeonnier, grange, moulin…), architecture civile et militaire (pont, musée, fort…), parcs et jardins. Ils sont retenus selon quatre critères principaux, à savoir l’intérêt patrimonial et culture, l’état de péril, la maturité du projet, son impact sur le territoire et le projet de valorisation. 

A Mayotte, la sucrerie de Soulou à M’tsangamouji et l’ancienne usine sucrière d’Hajangua ont déjà bénéficié du dispositif.

Le minbar du musée a besoin des votes des Mahorais

Pièce du musée de Mayotte, l’ancien objet de la mosquée du vendredi de Kawéni est en lice pour le Plus grand musée de France, un concours mis en place par l’Allianz France et la Fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français. Il y est en concurrence avec la fontaine de la Vierge à Saint-Paul (La Réunion). Le public a jusqu’au mardi 21 mars pour voter. « On a besoin de tous. N’hésitez pas aller voter », presse Abdoul-Karime Ben Saïd. Le directeur du musée de Mayotte sait que le compteur est presque à zéro. Fabriqué à Mayotte, l’objet n’est pas ancien (il date des années 70), mais « il a bien une valeur patrimoniale », explique le directeur. Cependant, une restauration est nécessaire, plusieurs parties en bois montrent des signes d’usure. La dotation de 8.000 euros que le musée espère recevoir lui serait donc fort utile.

Les votes sont possibles sur le site de la Fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français : www.sauvegardeartfrancais.fr/sondages/vote-allianz-outremer-ocean-indien-2023/

Challenge création tourisme Mayotte : des activités sur terre, dans la mer et les airs

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L’un des projets retenus proposera l’aventure sur l’eau au bord d’un « Donuts boats » (Image du créateur des BBQ-donut® ARTHINK).

La première phase du « Challenge création tourisme Mayotte 2022/2024 » lancé par l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) arrive à son terme avec la présentation des lauréats de l’appel à projets. En présence des vainqueurs et des partenaires, l’agence a organisé une conférence de presse, ce jeudi matin. L’occasion de présenter plus en détails les projets retenus. 

Le challenge, lancé en 2022, avait pour but d’encourager la création d’activités innovantes de loisirs et de tourisme dans le territoire. Au total, ce sont 38 candidatures qui ont été reçues. Parmi elles, douze ont été présélectionnées sur dossier écrit, pour, par la suite, passer des auditions devant un jury. En résultat à ces oraux, sept lauréats ont été retenus. Ces porteurs de projets ont été sélectionnés pour la solidité du projet et sa faisabilité, mais aussi pour la création de retombées économiques qu’il induira. Un dernier critère est entré en considération dans le choix, le respect du développement durable. 

Cette phase maintenant terminée, place à la deuxième phase opérationnelle, celle de l’accompagnement des porteurs de projets jusqu’à fin 2024. « Ce dispositif, nous l’avons voulu comme une expérimentation et surtout, que ce soit un accompagnement efficient », note Michel Madi, directeur de l’AaDTM. Ce dernier pourra porter sur les domaines financiers, développement durable, économique ou encore social. « Ce sont des activités qui ne sont pas assez développées ici, soit totalement nouvelles. Chacune va venir tirer vers le haut les offres touristiques de Mayotte », affirme le directeur. 

De nouvelles activités maritimes

Partant du constat que Mayotte possède un lagon qui reste méconnu par une part importante des locaux, l’activité « Rand O Palma » vise la facilitation de sa découverte. Pour construire son projet qui sera implanté sur les plages de Sohoa et Hamjago, Massoundi Mahamadi Halifa a réfléchi à « comment amener les natifs de Mayotte à aller découvrir le lagon et les fonds marins de l’île et comment démocratiser l’activité ». 

Un projet maritime atypique et innovant, porté par Assaini Hadidja et Abdou Kamardine est prévu à Kani-Kéli et apportera une innovation dans l’offre de loisirs nautiques. L’activité de « Donuts boat » consiste à louer une embarcation sans permis en forme de donut avec un barbecue, parasol et glacière. Cette base nautique mènera des actions respectueuses de l’environnement avec un bateau 100 % électrique et l’installation de panneaux photovoltaïques. Un troisième projet sur le thème de la mer a été retenu, la location de structures gonflables ludiques dans le sud de Mayotte. Pour Massiala Nourayne, à l’origine de l’idée, « ce nouveau projet permettra de mettre en place une offre ludique et des services d’animation sur les plages de Mayotte ». 

Une aventure sur terre et dans les airs

Zalia Mahamoud, porte le projet « Acrobena », premier parc acrobatique en hauteur (ou accrobranche) de Mayotte. Au sein de la zone forestière de Dembéni, une dizaine de parcours dans les arbres sera proposée. Ce parc sera l’occasion de découvrir Mayotte « sous un autre angle », affirme-t-il.  Lui qui a ce projet depuis « très longtemps en tête » est parti du constat que la forêt n’était pas assez exploitée dans le 101e département. 

Retenu pour son positionnement écotouristique et sa singularité, le projet « La Jolie » d’Abdou Hamissi Abdillah est un lieu de découverte de l’île au travers de ses épices, ses fleurs et ses plantes aromatiques. Situé dans les hauts de Kawéni, ce projet a pour ambition  de participer à la sensibilisation aux enjeux environnementaux et à la conservation des plantes locales. « Mon idée permettra aux visiteurs d’utiliser les sens du toucher, le goût et la vue », confie-t-il. De son côté, la ferme pédagogique « des 3 litchis » s’inscrit dans une volonté de transformation sociale pour les visiteurs en permettant un retour à la compréhension de la nature et du vivant. Récemment installé au pôle agricole de Bandrélé, l’agriculteur Assaini Boinaidi souhaiterait « remettre en place ce que nos grands-parents faisaient ». 

Sans oublier le bien-être !

Au cœur de Combani, le premier centre de balnéothérapie de Mayotte, proposé par Faharadine Dassami à La Cannelia, pourrait s’implanter sur un site de 600 m². Ce projet proposera une offre exclusivement dédiée au bien-être et à la relaxation dans un décor intimiste, raffiné et moderne. Une fois cette étape terminée et les activités opérationnelles, « on offre [aux porteurs de projets] une année d’accompagnement dans la phase d’exploitation dans le but d’assurer une certaine pérennité des activités », confie Michel Madi. 

Le Banga du chocolat conçoit du café et du chocolat 100 % mahorais

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Valérie Ferrier s’est entourée d’une vingtaine de producteurs pour relancer les filières de cacao et de café, dont Ibrahim Abdallah Boina, installé à Soulou, et Mouhamadi Atoumani, à Dzoumogné.

L’association Café Cacao Maoré s’est donné l’ambition de relancer les filières de cacao et de café à Mayotte. En allant du producteur jusqu’au consommateur. A l’initiative du projet, Valérie Ferrier s’est dotée d’un atelier de transformation dans lequel elle produit des tablettes et du café mahorais, ensuite commercialisés sur l’île. 

C’est au cœur de la forêt entre Combani et Kahani, que s’est installé le Banga du chocolat. Au milieu de ses plans de bananes, Valérie Ferrier a rénové une ancienne bergerie pour y créer son atelier. Là, un torréfacteur, des moulins et une fontaine à chocolat ont pris place pour transformer les grains de café et les fèves de cacao. « L’activité a commencé il y a deux ans. Aujourd’hui, on produit environ 300 kilogrammes de café par an et 200 kilogrammes de chocolat », indique la maîtresse des lieux qui a investi 260.000 euros dans ce local.

Mais au-delà de cet atelier de transformation, l’objectif pour elle était surtout de relancer une filière abandonnée. « C’est lors d’un voyage à Madagascar que j’ai eu l’idée de faire du chocolat. Et je me suis rendu compte que dans les années 80, la filière était porteuse à Mayotte. Je cherchais aussi une diversification, alors je me suis lancée dans l’aventure », raconte l’agricultrice, qui, à côté du café et du chocolat, cultive des fruits et légumes. Au total, près de vingt producteurs l’ont rejoint au sein de l’association Café Cacao Maoré, qui vise à structurer les filières. Parmi eux, Ibrahim Abdallah Boina a souhaité se lancer dans ce projet pour se diversifier mais également pour reprendre une activité abandonnée depuis longtemps sur ses parcelles. « A l’époque, mon père avait du cacao et du café. C’était une activité importante pour lui, il vendait des tonnes de grains à la société Bambao, à Tsingoni. Puis quand l’entreprise a disparu, il a commencé à cultiver de l’ylang-ylang », raconte l’agriculteur. A ses côtés, Mouhamadi Atoumani a replanté une cinquantaine de pieds de café et autant de cacao il y a quelques années. « Au départ, j’avais trois, quatre plants, je voulais surtout montrer à mes enfants la diversité des cultures à Mayotte. C’est ce qui fait la fierté du territoire. Aujourd’hui, je suis fière de participer au relancement de ces filières », assure l’exploitant qui produit également du miel, de la vanille.

Doubler la production de chocolat

Ensemble, les producteurs se forment, s’échangent des connaissances, des savoir-faire et tentent de se structurer, pour avoir un revenu supplémentaire grâce à ces produits à forte valeur ajoutée. « Étant donné que la filière avait disparu, il faut aussi réapprendre à planter, à s’occuper des plants… Le projet est né il y a quatre ans. A ce moment-là, nous avons replanté des pieds de cacao et nous venons tout juste de faire notre première récolte », souligne Valérie Ferrier, qui a ainsi lancé en décembre la première tablette « 100 % mahoraise ».

Au total, le Banga du chocolat commercialise environ 7.000 tablettes par an, via la grande distribution, comme dans le magasin Baobab, à Mamoudzou, par exemple. Pour arriver à l’équilibre, la petite entreprise envisage de doubler sa production et de cibler davantage les hôtels, restaurants ou les coopératives, pour vendre ses produits aux touristes notamment. En parallèle, l’atelier commercialise ses 300 kg de café mahorais à l’aéroport ou dans des petites boutiques. « L’idée est également de développer l’agro-tourisme et pourquoi pas de faire visiter l’exploitation et l’atelier », envisage la productrice.

En attendant l’arrivée de Gérald Darmanin …

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L’opération prévue fin avril pourrait durer trois mois.

Branlebas de combat tous azimuts en prévision de l’opération « Wuambushu » du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, qui doit commencer en avril. L’affaire prend la tournure d’un débat public, entre partisans et adversaires, sur l’île. Cet article marque le début d’une série en plusieurs volets avant ladite opération.

Décidément, qu’en sera-t-il concrètement de l’opération « Wuambushu » ? Annoncé comme « une action spectaculaire » par Gérald Darmanin lors de son dernier déplacement à Mayotte en janvier, cet événement destiné à marquer les esprits (des Mahorais, comme des Comoriens et des Hexagonaux), pourrait avoir atteint son but bien avant le mois d’avril. Partout et à toute heure, dans toutes les couches de la société, les gens parlent du décasage annoncé et de l’expulsion des occupants vers leurs pays d’origine. Pour l’heure, l’inquiétude des habitants de Mayotte a déjà atteint son paroxysme, pour des raisons multiples. Les annonces n’émeuvent plus personne. « C’est l’enfer dans lequel baigne tout un chacun depuis quinze ans, y compris du temps où ce même Gérald Darmanin était aux affaires dans un autre gouvernement », fait remarquer un opérateur économique local, au cours d’une traversée de barge. La question à laquelle s’accroche les gens (qu’ils soient en faveur ou contre l’opération), c’est pourquoi maintenant seulement ? Et pourquoi cette méthode ? La question se pose même chez les élus du même bord que le gouvernement. Le mot n’est plus tabou, ici on évoque les risques d’émeutes grande ampleur. Certains, issus de milieux divers osent prononcer les mots de « guerre civile », comme le député Mansour Kamardine. L’évidence pour tous est qu’il y aura à Mayotte, « un avant et un après l’opération Wuambushu », et l’on s’interroge si l’État a réellement pris toute la mesure de cette affaire. 

« Un volcan sous-marin social »

Car, avance-t-on sur les places publiques, ce n’est pas « un spectacle de quelques semaines, quelques mois, qui va refroidir un volcan sous-marin social que l’on a laissé bouillonner deux décennies durant qui s’effacera avec des renforts de force de l’ordre. Les arrangements politiciens du Quai d’Orsay avec les gouvernements successifs des Comores nous ont tout droit conduit dans ce cauchemar », fait observer un agent d’une collectivité locale. Il estime qu’une fois que le ministère de l’Intérieur aura atteint ses objectifs, tout l’armada de renforts de gendarmes et policiers qui vont être déployés, trois mois apparemment, sur le territoire, repartira comme elle est venue, et l’insécurité reviendra comme dans le passé. « Au sommet de l’État, des gens ont laissé les choses s’empirer et là, sans doute pour des raisons électorales, on nous annonce cette opération. Nous, tout ce que nous appelons de nos vœux, c’est la fin de cet enfer et la sécurité de nos enfants quand ils vont à l’école. Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, ces gens nous prennent tous ici pour des marionnettes », avance Fatima Abdou de Passamaïnty. Les questions fusent de partout et sont toutes légitimes d’un camp à un autre. En effet, réunies sur la place de la République à Mamoudzou, ce lundi, sous un soleil de plomb, les femmes leaders tiennent elles un autre son de cloche. Elles soutiennent l’opération annoncée et insistent même sur le besoin de sa pérennité tous les ans vaille que vaille.

Aucune place d’hébergement disponible

Du spectacle, il y en aura certainement ! Il y a au menu 1.050 gendarmes mobilisables avec un doublement de l’effectif déjà présent, 120 policiers supplémentaires doivent venir grossir les rangs des troupes existantes pour atteindre un chiffre total de 820 agents (dont 10 officiers de police judiciaire). La justice administrative est également mobilisée et prévoit jusqu’à six audiences par jour (trois le matin et trois le soir) par visioconférence depuis le département voisin de La Réunion. Absolument toutes les places d’hébergement de l’île sont réquisitionnées pour loger le bras armé de l’État, y compris la moindre petite structure de chambres d’hôtes. 

Face à ce qui se prépare, la partie adverse ne se veut pas en reste. « Au nom du respect des droits humains, du respect des règles de droit en France et en Europe, mais aussi de l’image de la France dans le monde », nous dit-on, un collectif d’avocats des barreaux réunionnais est déjà sur le qui-vive. Il est même décidé à noyer les magistrats du tribunal administratif (TA), sous une montagne de recours en annulation de procédures. La question du relogement obligatoire des familles en situation régulière va souvent se poser. Tout comme pour la réquisition des lieux d’hébergement d’urgence tels que les gymnases dans les huit communes où cette politique de gros muscles va s’appliquer.

Des sources pensent que ce même tribunal « pourrait rejeter l’intérêt d’agir » des associations et organisations (Ligue des droits de l’homme, Cimade, Médecins du Monde) œuvrant en faveur des ressortissants étrangers en pareilles circonstances. Il est vrai que même dans les rangs de la fédération locale de Renaissance (ex-La République en marche), le parti d’Emmanuel Macron, certains ne cachent pas, en privé bien sûr, la crainte de probables dérapages et un usage disproportionné de la force publique. 

D’autres sources minimisent un tel risque : « Il sera contenu par le recours massif de policiers ayant déjà servi à Mayotte, maîtrisant bien le terrain sur tous les plans, lesquels vont encadrer leurs collègues qui viendront pour la première fois ».

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Mardi 6 mai 2025

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