Par suite des analyses de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte effectuées le 20 mars 2023, la plage de Bouéni village est contaminée de bactéries pathogènes graves avec un taux de concentration très élevé. Pour cela, le maire a pris un arrêté municipal portant interdiction de baignade et de toutes pratiques d’activités nautiques sur l’ensemble de la plage Bouéni village et ce, jusqu’à nouvel ordre. A l’issue des prochaines analyses, prévues au courant de la semaine, un nouvel arrêté sera communiqué.
Les volleyeurs mahorais n’iront pas aux Jeux des îles de l’océan Indien
La décision a été prise, ce dimanche matin, par le comité directeur de la ligue régionale réunie à Mamoudzou. Le défaut de subventions octroyées par le Département de Mayotte en vue de préparer les athlètes mahorais en serait l’origine.
Comme un coup de massue, la nouvelle est tombée dimanche, au terme d’une réunion du comité directeur de la ligue régionale de volleyball de Mayotte, « à défaut du versement des 90.000 euros (40.000 euros en 2022 et 50.000 euros en 2023) programmés par le conseil départemental de Mayotte pour la préparation des athlètes locaux, la discipline ne sera pas représentée au sein de la délégation mahoraise aux prochains Jeux des îles de l’océan Indien », prévus à la mi-août 2023 à Madagascar. Ce sera une première depuis que notre île est admise à ces jeux. Comment en est-on arrivé à une telle extrémité ? Le président de la ligue régionale de volleyball explique qu’un contentieux de plusieurs années oppose l’organisme aux services de la jeunesse et sports (département) qui bloque le versement de subventions annuelles depuis 2016.
Pour faire court, la ligue perçoit à cette époque une subvention départementale destinée en partie à couvrir ses frais de fonctionnement, mais également à financer la préparation des sportifs devant prendre part à « la coupe des clubs champions des îles de l’océan Indien » organisée aux Seychelles. Mais il y a un hic, Mayotte n’a pas reçu d’invitation officielle à cette compétition, par conséquent les deux clubs champions de l’île aux parfums, Zanfi de M’tsamboro (pour les garçons) et All stars de Pamandzi (pour les filles) ne pouvaient participer. À en croire l’actuel président de la ligue régionale de volleyball, Babou Aboubacar, le service départemental de la jeunesse et des sports* alors dirigé par Mohamed Abaine, ayant pour adjoint Ali Saïd Attoumani, aurait exercé d’énormes pressions sur son prédécesseur de l’époque, Mouhamadi Chébani, afin qu’il accepte de valider le déplacement hors territoire des deux clubs champions. Raison mise en avant, telle était la récompense promise par les institutions locales aux vainqueurs du championnat territorial de volleyball. L’autorisation finit par être donnée et le club féminin décida de s’envoler pour les Seychelles. Plus fine, l’équipe championne masculine, Zanfi, pris le temps de négocier des matchs amicaux à Madagascar où elle s’y est rendue quelques semaines plus tard. Au moment de rendre son bilan annuel, les justificatifs présentés pour ces deux déplacements auraient été rejetés par les services du département au motif que Mayotte n’avait pas été invitée à participer initialement.
Pas de subventions depuis 2016
Depuis ce micmac, le torchon brûle entre les deux parties. Pour Babou Aboubacar, cette situation relèverait une seconde fois de la responsabilité de la direction départementale de la jeunesse et des sports. Une fois de plus, il indexe son ancien directeur, Mohamed Abaine, lequel aurait suggéré une modification de la présentation des dépenses effectuées par les deux clubs vainqueurs de Mayotte. Autre explication qu’il apporte, « ces déplacements aux Seychelles et à Madagascar auraient été facilités par une combinaison de liens de parenté entre différentes personnes au sein des deux équipes, mais également à l’intérieur des services du département ». Ainsi, depuis 2016, la ligue régionale de volleyball de Mayotte ne perçoit plus de subventions en provenance du conseil départemental. Même lorsqu’elle a eu à participer à des compétitions internationales, elle n’a pu préparer ses athlètes qu’avec les aides octroyées par la fédération nationale de volleyball et le service Jeunesse et Sports de l’État. D’autres voix au sein de la ligue régionale s’accordent à reconnaître que ce blocage avec le Département reposerait sur la volonté personnelle d’un seul agent très influent au sein de l’administration locale.
Deux poids deux mesures
Ainsi en 2018, le Département aurait continué à réclamer à la ligue le remboursement de 62.800 euros. Élu à la tête de la ligue régionale de volleyball le 28 janvier 2018, Babou Aboubacar affirme avoir hérité d’une dette de 152.000€ justifiée par le non-paiement à la fédération du montant des frais de licences. La pratique ayant cours précédemment était que la ligue s’acquittait de ces frais auprès de la fédération à partir des subventions locales qu’elle percevait. Ainsi, 52.000 euros restent à payer à la fédération nationale au titre de 2021 et 32.000 euros pour 2022. Il dénonce en outre l’usage par les services du département d’un deux poids deux mesures. « En 2019, un club champion de Mayotte que je nomme X, a obtenu une subvention pour se déplacer dans l’Hexagone alors même qu’elle n’était pas officiellement invitée. Bien que la ligue ait averti le département de cette situation, le club en question a fait le voyage en métropole. Et aussi curieux que cela puisse paraître, les frais inhérents à ce voyage ont été validés par les services compétents au sein du Département de Mayotte. Ce club continue à percevoir chaque année des subventions de cette collectivité. Motus et bouche cousue. »
Cette situation calamiteuse a conduit les responsables de la ligue à placer leur organisme en redressement judiciaire depuis octobre 2022. Une audience aurait eu lieu vendredi dernier, le président de la ligue régionale devant présenter un plan de redressement à une prochaine audience le mois prochain. Joint par nos soins, le directeur actuel du service de la Jeunesse et Sports, Abdoulkarim Bamana, dit avoir pris connaissance de ce dossier après sa récente prise de fonctions. Il reconnaît qu’une délibération du conseil départemental de Mayotte accorde bien à la ligue régionale de volleyball une subvention de 40.000 euros (2022) et 50.000 euros (2023) en vue de préparer sa participation aux Jeux des îles de l’océan Indien à Madagascar. Il précise également qu’une troisième subvention de 20.000 euros d’aide exceptionnelle est allouée à cette même ligue, mais que leur bénéfice ne peut être effective qu’à l’issue de la procédure en cours de redressement judiciaire et sous réserve que la ligue se mette en conformité avec les exigences du département.
Pour sa part le président Babou Aboubacar préfère évoquer le cas de la ligue régionale de football qui s’est vue éponger une dette de 800.000 euros par le département de Mayotte.
* Toutes les tentatives de notre rédaction pour contacter l’ancienne direction du service de la jeunesse et des sports mise en cause par les responsables actuels de la ligue régionale de volleyball sont restées vaines.
Air Austral entérine son passage au partenariat public-privé
L’arrivée d’un nouvel actionnaire privé, RunAir, nécessite quelques changements de gouvernance à la tête d’Air Austral. Ce vendredi 24 mars, il a été décidé que la présidence du nouveau conseil de surveillance échoue à la présidente de la Région, Huguette Bello, et que Michel Deleflie, représentant des investisseurs privés, en devient le vice-président.
Pourquoi Air Austral change de gouvernance ?
L’arrivée du groupe d’investisseurs privés, RunAir, a entraîné un changement de statut au sein de la compagnie réunionnaise. L’assemblée générale du vendredi 24 mars a permis d’acter le passage de société à conseil d’administration à celui de conseil de surveillance adossé à un directoire. Ce conseil est composé de quatorze membres, huit sièges pour le nouvel actionnaire majoritaire de la compagnie à 55%, et six autres pour la Sematra (qui détient 44% du capital d’Air Austral). « Un représentant de la collectivité des actionnaires salariés sera prochainement désigné et rejoindra ainsi le conseil nouvellement nommé », assure la compagnie.
Est-ce qu’il y aura un changement de cap ?
Pas forcément. Huguette Bello, la présidente de la Région La Réunion et de la Sematra (société d’économie mixte qui était autrefois majoritaire), a été désignée présidente du conseil de surveillance. Michel Deleflie, PDG des cliniques Clinifutur, en devient le vice-président en qualité de représentant du groupe d’investisseurs privés. Joseph Bréma (qui a remplacé Marie-Joseph Malé l’an dernier) n’est plus président directeur général, mais reste et devient président du nouveau directoire. « Le directoire d’Air Austral aura pour missions principales la bonne exécution de la stratégie, la bonne gestion des risques et de la performance de la compagnie », annonce la compagnie. « Nous avons un challenge collectif, celui de transformer Air Austral en une compagnie performante où les clients seront au centre de ses préoccupations, soucieuse du développement des talents de ses salariés, consciente de la nécessité d’améliorer son empreinte environnementale, et durablement profitable », a prévenu le président du directoire.
Cela aura-t-il une incidence pour Mayotte ?
Michel Deleflie s’est voulu rassurant. « C’est une nouvelle page de l’histoire d’Air Austral qui s’ouvre, avec une compagnie régionale qui a étendu ses ailes au long courrier pour assurer le désenclavement de La Réunion et de Mayotte, imposer une nécessaire concurrence, là où prévalait un monopole peu favorable au développement économique et à l’ouverture sur le monde. Nous avons décidé de relancer la compagnie sur la base d’une gestion privée, sans renier l’ADN d’Air Austral, qui a toujours été public et privé, à ceci près que nous revenons aux fondamentaux qui garantissent l’exercice d’une mission privée de service public, au bénéfice des Réunionnais, et des Mahorais aussi », a-t-il déclaré.
Qu’en est-il de l’avenir financier ?
L’État, qui a reçu l’aval de l’Union européenne, vient à la rescousse de la compagnie, cette année. Presque 120 millions d’euros vont être injectés dans l’entreprise, tandis que 17,5 millions serviront à amortir les conséquences de la pandémie de coronavirus en 2020. Cette enveloppe n’est pas sans conditions, elle accompagne le plan de restructuration d’une compagnie durement touchée par la pandémie. Elle a aussi convaincu les investisseurs privés de RunAir, qui ne se voyaient pas être les seuls à mettre la main à la poche, à reprendre la compagnie. Le nouveau vice-président n’a d’ailleurs pas fait mystère des objectifs à atteindre. « Ce réseau pour se maintenir doit être rentable, tout comme il doit être compétitif… d’où l’intérêt pour la compagnie d’être basée à La Réunion, et d’employer un personnel qui l’est aussi, directement concerné par la réussite de l’entreprise et de sa crédibilité auprès des Réunionnais », a-t-il annoncé.
Tous les vols entre La Réunion et l’Inde annulés
La compagnie Air Austral est contrainte de suspendre ses opérations sur sa ligne La Réunion-Chennai (Inde), pour laquelle elle n’a pas reçu les autorisations nécessaires de la part des autorités pour la période du 27 mars au 29 octobre 2023. Les prochains vols sont donc désormais annulés, avec toutefois une dernière rotation exceptionnelle le vendredi 31 mars « afin de permettre le retour d’un maximum de passagers Air Austral se trouvant actuellement en Inde, à La Réunion et à Maurice en point de demi-tour ».
« La compagnie tient à présenter ses excuses aux passagers impactés par ces annulations de vols », tient-elle à signaler, rappelant qu’il y a des « possibilités de remboursement, mise en avoir ou utilisation du billet sur une autre destination ». Cependant, un accord commercial avec Thaï Airways permettra aux passagers de se rendre en Inde depuis La Réunion avec deux vols par semaine via Bangkok (Thaïlande).
« Pour guérir de l’endométriose, il faut en parler »
La journée mondiale contre l’endométriose a lieu ce 28 mars. A Mayotte, l’association Endomayotte a été créé en juillet dernier pour faire connaître cette maladie encore taboue. Entretien avec sa créatrice, Abouchirou Issihaca Mattoir.

Flash Infos : Dans quel but avez-vous créé l’association Endomayotte ?
Abouchirou Issihaca Mattoir : Je suis moi-même atteinte d’endométriose et j’estime que l’on n’en parle pas assez à Mayotte. C’est une maladie mal connue, mal diagnostiquée et mal prise en charge. Alors qu’elle peut être totalement invalidante pour les femmes.
F.I. : Quels sont les premiers signes qui peuvent alerter les femmes atteintes de cette maladie, caractérisée par le développement de tissu semblable à la muqueuse utérine, en dehors de l’utérus ?
A.I.M. : Des règles douloureuses, des nausées, des maux de têtes sont les premiers symptômes. Lorsque l’on a des douleurs invalidantes, qui empêchent de bouger pendant trois ou quatre jours, ce n’est pas normal, on doit vite consulter. Ensuite, le seul moyen de savoir si l’on est atteint de la maladie est de faire des examens. Il faut souvent réaliser une IRM, une échographie et consulter un gynécologue. Beaucoup de jeunes femmes ne savent pas qu’il n’est pas normal d’avoir des règles douloureuses. Mais il ne faut surtout pas se taire, cette maladie est difficile à gérer au quotidien, donc se renfermer sur soi n’est pas une solution, il faut en parler pour s’en sortir.
F.I. : Quelles sont les actions que vous menez pour faire connaître ce problème ?
A.I.M. : Nous nous sommes fixé différents objectifs. Tout d’abord, nous souhaitons informer sur la maladie, sensibiliser le jeune public mais également le milieu professionnel, promouvoir la recherche de l’information et enfin aider à mieux détecter la maladie. Pour cela, nous souhaitons nous appuyer sur des professionnels de santé. L’idée est de travailler en collaboration avec eux pour qu’ils puissent prendre en charge les patientes dès le début avec un traitement adapté à leur pathologie. Notre association, créée en juillet 2022, comptait quinze membres à ses débuts et en recense aujourd’hui le double.
F.I. : Pour sensibiliser le jeune public et le milieu professionnel, que mettez-vous en place ?
A.I.M. : Nous souhaitons faire venir des médecins de métropole ou de La Réunion qui pourraient intervenir en milieu scolaire mais également au sein de plusieurs entreprises du territoire. Nous souhaitons informer les chefs d’entreprises pour leur faire prendre conscience du problème. Nous sommes actuellement en train de négocier avec l’Agence régionale de santé (ARS) pour que les déplacements de ces professionnels de santé puissent être pris en charge. Un médecin de métropole est pour le moment intéressé et pourrait venir sur le territoire pendant une semaine.
En parallèle, nous souhaitons mettre en place une campagne de communication, notamment pour sensibiliser les jeunes et les entreprises qui emploient beaucoup de femmes. Des actions sur la place publique sont également prévues avec un stand et de la documentation pour sensibiliser le plus grand nombre.
Collégiens et lycéens exposent leurs œuvres à Ouangani

Pendant quinze jours, 240 élèves du collège de Ouangani et du lycée de Coconi ont été accompagnés par deux artistes photographes de La Réunion pour utiliser un procédé photographique ancien. Ce vendredi 24 mars, signait la fin de ce projet avec le vernissage de l’exposition.
Pendant deux semaines, deux artistes photographes réunionnais sont intervenus au sein du collège de Ouangani et du lycée de Coconi pour accompagner 240 élèves de 4e, 3e et seconde. L’objectif : qu’ils réalisent deux œuvres chacun selon le procédé du cyanotype, une technique photographique monochrome ancienne, qui consiste à réaliser des tirages bleus. « Ce procédé existe depuis l’origine de la photo, il a été oublié mais refait surface depuis peu, notamment parce qu’il est simple et idéal avec des scolaires. Il demande peu de moyens, c’est comme un tour de magie », estime Laurent Callot, l’un des deux artistes venus pour l’occasion. Sur une feuille blanche, il suffit en effet de déposer un produit chimique, d’ajouter les éléments à « photographier » comme des feuilles d’arbres par exemple, puis de les déposer sous une plaque de verre au soleil, pendant quelques minutes, avant que la couleur bleue n’apparaisse autour des formes déposées sur la feuille.
« J’espère que certains deviendront des artistes »
« L’idée était de travailler sur la composition d’une image, de raconter quelque chose, mais ensuite chaque élève avait le champ libre », précise Anaïs Vanhaecke, professeur d’arts plastiques au collège de Ouangani, à l’initiative du projet aux côtés d’Omar Kadour Hamissi, professeur au sein du lycée de Coconi. Ce vendredi 24 mars, signait la fin du projet avec le vernissage de l’exposition des œuvres des élèves. « Le résultat est top, on est émus », confie Charlotte Boiron, la seconde artiste photographe.
De leurs côtés, les élèves semblent satisfaits. « Je trouve ça magnifique », confie Nabil Soufiane, en seconde au lycée de Coconi. « J’espère qu’il y a des jeunes de Mayotte qui deviendront des artistes. Moi j’aimerais bien inventer de nouveaux tableaux, faire de la peinture. » Pour les professeurs à l’initiative du projet, l’objectif était également de susciter des vocations pour les élèves. « Ils ne rencontrent jamais d’artistes à Mayotte, on voulait leur montrer que l’on peut aussi vivre de ce métier », souligne la professeure d’arts plastiques.
« Ce sont des choses que l’on n’avait jamais vues », confirme Chainoune Mhoutoir, élève de troisième au lycée de Coconi. « On a appris plein de choses. L’exposition, à disposition des élèves du collège, sera visible jusqu’au mois d’octobre au sein du centre de documentation et d’information (CDI). »
Les agriculteurs profondément inquiets face au manque d’eau

Alors que la saison des pluies n’a jamais vraiment démarré et que le manque d’eau est criant sur l’île, les agriculteurs s’inquiètent. Les cultures en maraîchage seront les plus touchées, ce qui pourrait engendrer des difficultés financières pour les producteurs, ainsi qu’une hausse des prix.

Il pleut deux fois moins que d’ordinaire et la saison des pluies n’a jamais vraiment commencé. Tels sont les constats dressés par Météo-France dans son bulletin du 9 mars. Le déficit en eau est en moyenne de 50 % fin 2022 et début 2023. Une situation qui inquiète particulièrement les agriculteurs. « Je n’ai jamais vu ça, je n’arrive même pas à voir le niveau d’eau au fond de mon puits », alerte Ali Ambody, président du syndicat des éleveurs de Mayotte, qui élève des bovins et cultive des fruits et légumes à Ouangani.
« Un impact sur la qualité des produits »
À proximité du pôle agricole de Mro Mouhou, à Bandrélé, la rivière réputée pour couler toute l’année, serait, elle aussi, quasiment à sec. « Deux maraîchers, installés dans cette zone de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), n’ont plus du tout accès à l’eau, hormis celle de leurs réserves », continue l’agriculteur de Ouangani. Le manque d’eau se ferait d’ailleurs d’autant plus sentir dans le nord, zone connue pour être la plus humide de l’île car elle accueille la retenue collinaire de Dzoumogné, l’un des deux grands réservoirs alimentant Mayotte en eau. En février, le comité de suivi de la ressource en eau notait d’ailleurs que le bassin était rempli à 25% seulement.
Une sécheresse et un manque d’eau qui fragilisent particulièrement le maraîchage. « Ce sont les cultures les plus gourmandes en eau. Cela aura forcément un impact sur la qualité des produits », souligne Martin Khuu, responsable d’accompagnement au syndicat des jeunes agriculteurs qui recense leurs « nombreuses inquiétudes ». Ali Ambody, qui vient de planter ses maniocs, craint que ces derniers ne grossissent pas. C’est aussi ce que pressent Soumaïla « Anwar » Moeva, président des Jeunes agriculteurs : « On n’a pas pu planter comme on voulait. Une grande partie de mes plants de moringa n’ont pas résisté alors qu’ils ont la réputation de bien supporter la sécheresse ».
La récolte des agrumes, un premier indicateur
Résultat : les professionnels anticipent déjà des difficultés financières pour certains agriculteurs, et une hausse des prix de certains produits. D’autant que les maraîchers ont du mal à relancer de nouveaux cycles de production. Mais les véritables conséquences du manque d’eau devraient se faire sentir dans les semaines voire les mois à venir. Selon les agriculteurs, le premier indicateur sera la récolte des agrumes, qui commencera début avril. « Les premières oranges arrivent à ce moment-là. Il y a un risque qu’elles soient petites et qu’elles n’aient pas de goût », indique le responsable d’accompagnement des Jeunes agriculteurs.
Le président du syndicat, « Anwar » Moeva, estime de son côté qu’il faut attendre les mois de mai et de juin pour voir les effets de la sécheresse. Tous espèrent en tout cas que la saison des pluies n’est que décalée, et qu’elle s’étendra au moins jusqu’à la mi-avril. « Si nous sommes déjà à la fin de la saison, c’est catastrophique », estime Martin Khuu.
L’accès à l’eau dans la Charte de l’environnement ?
« Le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit humain, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits humains. » Voilà le contenu de l’article que huit députés français, dont Mansour Kamardine, veulent faire intégrer à la Charte de l’environnement, qui apporte une valeur constitutionnelle à tout ce qui touche l’environnement en France. Les parlementaires rappellent que ce droit n’existe dans aucun texte de la législation française, alors que plusieurs états l’ont intégré, tout comme les Nations unies. En effet, une résolution et écrite dans les mêmes termes a été adopté, le 28 juillet 2010. Un texte similaire dans la Charte de l’environnement permettrait de « se mettre en conformité avec le droit international », préconisent ainsi les députés.
Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre privées d’eau ce lundi
Les difficultés liées aux eaux chargées de sédiments ont perduré, ce lundi matin, dans les usines de potabilisation de la Société mahoraise des eaux (SMAE). A Koungou, Mamoudzou et sur Petite-Terre, la distribution d’eau a été coupée, vers 8h, alors qu’elle avait déjà été interrompue à Mamoudzou, dimanche.
Les usines de Bouyouni et Mamoudzou sont les principales concernées par ce problème de turbidité. « Ces usines sont alimentées en eaux brutes provenant des captages dans les rivières ; or, avec les crues, les eaux sont trop chargées, ce qui ne permet pas de les traiter à des débits suffisants, compatible avec les besoins de des réseaux », a indiqué le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte. La filiale de Vinci a réalisé ces coupures d’urgence pour « permettre une réouverture à 16h, en fonction des possibilités, compte tenu du contexte ramadan ». Dans les faits, elle n’a pas pu rétablir la distribution qu’au fil de la soirée, une partie de Mamoudzou étant encore privée d’eau à 19h.
« Chatouilleuse » fait ses premiers pas dans le lagon mahorais
Les habitués de la barge entre Grande-Terre et Petite-Terre ont pu remarquer la nouvelle venue dans la flotte du Service des transports maritimes (STM), ce lundi 27 mars. Parti de Maurice le 22 mars, le nouvel amphidrome qui reliera Dzaoudzi à Mamoudzou est arrivé dans la matinée. « Chatouilleuse », nommée en l’honneur de ces femmes qui se sont battues pour que Mayotte reste Française, a été construite par le chantier naval de l’océan Indien, à Port-Louis (Maurice). Le Département de Mayotte a indiqué, ce lundi, que « cette nouvelle barge sera prochainement en service pour les traversées après les essais et certificats nécessaires ».
« Imane », un autre navire en construction à Maurice, devrait aussi rejoindre Mayotte cette année.
Trois ans de prison pour des agressions sur les automobilistes à Tsoundzou 1
Profitant des embouteillages, des dizaines d’individus cagoulés s’en prenaient récemment aux automobilistes sur la route nationale entre Tsoundzou 1 et 2. Trois d’entre eux ont été arrêtés récemment et ont été condamnés, ce vendredi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Deux passeurs et un père incestueux ont été également jugés.
Trois agresseurs de Tsoundzou 1 condamnés
Ces dernières semaines, plusieurs attaques ont visé très tôt les automobilistes à Tsoundzou 1, à proximité du pont de Kwalé. Des dizaines de jeunes ont fondu sur les voitures bloquées dans les embouteillages matinaux. Armés de machettes et cagoulés, ils ont obligé les conducteurs et leurs passagers à leur remettre des téléphones portables. Particulièrement déterminés, l’une des bandes a notamment lancé un cocktail molotov sur un véhicule de police.
Trois agresseurs ont été interpellés et ont été jugés en comparution immédiate, ce vendredi. Âgés de 18 ans, ils ont été condamnés pour violence avec usage ou menace d’une arme, dégradations et vols aggravés (avec armes, les visages dissimulés et en réunion). La peine prononcée a été la même pour les trois, quatre ans de prison dont un an avec sursis.
Deux passeurs en prison ferme
Installé à Combani et M’tsangamouji, un important membre d’un réseau de passeurs entre Anjouan et Mayotte a été récemment appréhendé par les policiers de la brigade mobile de recherches de Pamandzi, alors qu’il était au centre de rétention administrative (CRA). Âgé de 24 ans, il a été jugé en comparution immédiate, ce vendredi. Les juges ont cherché à déterminer quel rôle il a eu dans le passage à la fois de clandestins (7.000 selon ses dires) et de cigarettes de contrebande. Plutôt mutique au tribunal, celui qui est connu sous le surnom de « Maftou » a été plus prolixe lors de sa garde à vue. Il a confirmé que les kwassas servant à la traversée sont de plus en plus souvent construits au sud d’Anjouan, dans sa commune natale de Kangani. Il a même parlé de bateaux avec « des moteurs de 150 cv ». Les écoutes téléphoniques ont révélé que c’est lui qui donnait les ordres à la tête, contrairement à ce qu’il affirme. « Les chefs sont à Anjouan », a-t-il prétendu, encore à la barre du tribunal correctionnel. Celui-ci a condamné Maftouhou Moissuli à cinq ans de prison ferme.
Un autre passeur de 21 ans, jugé le même jour, a écopé de d’une peine de dix-huit mois fermes. Alors qu’il faisait déjà l’objet d’une interdiction de territoire français, il avait été interpellé avec ses passagers et des cigarettes de contrebande, le jeudi 23 mars.
Trois ans de prison pour le père incestueux
Pour l’agression sexuelle de sa fille de onze ans, un habitant de Tsingoni a été condamné à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis. Âgé de 41 ans, cet homme pratiquait des actes sexuels avec sa bouche sur le sexe de l’adolescente. Les faits auraient eu lieu au cours de ces deux derniers mois et a pris fin à son arrestation, le lundi 20 mars.
[Mise à jour] Coupure d’eau : Retour de la distribution prévue à 21h pour Cavani et Mamoudzou village
Un projet de la PJJ d’Outremer récompensé à Paris
A l’occasion de la seconde édition de la « Journée bonnes pratiques » qui s’est tenue vendredi au ministère de la Justice, le garde des Sceaux a présidé une cérémonie de remise de prix afin de récompenser les agents lauréats à l’origine de six bonnes pratiques. La Direction Ile de France et Outremer de la protection judiciaire de la jeunesse en fait partie.La plateforme collaborative des bonnes pratiques est une initiative lancée par le ministre en mars 2021, convaincu que son ministère doit agir en facilitateur pour les acteurs de terrain. Pour cette nouvelle « Journée bonnes pratiques » qui célèbre le second anniversaire du moteur de recherche collaboratif, les équipes lauréates venues de la France entière ont été accueillies dans l’auditorium du site Olympe-de-Gouges pour partager les bonnes pratiques qu’elles ont portées, en présence des agents de terrain et des directeurs d’administration centrale de l’ensemble des réseaux des services judiciaires, de la protection judiciaire de la jeunesse, de l’administration pénitentiaire et du secrétariat général du ministère.
Consommation : les prix ont augmenté de 1,1 % en février, et de près de 6 % sur un an
Les prix à la consommation ont augmenté de 1,1 % en février 2023 à Mayotte, touchant tous les secteurs de consommation, selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L’énergie a subi la plus forte hausse avec une augmentation de 8,3 %, principalement due à la hausse des tarifs de l’électricité (+18,6 %). Les prix des produits pétroliers ont également augmenté, mais de manière plus modérée (+2 %). Les prix des services ont augmenté de 0,4 %, notamment les prix des services de transport (+1 %) en raison de la hausse des prix du transport aérien. Dans l’alimentaire, les prix ont continué à augmenter (+0,4 %), malgré la baisse des prix des produits frais (-0,7 %).
Sur une année glissante, la hausse générale des prix à la consommation atteint 5,9%, soit une croissance similaire à celle observée au niveau national (+6,3%). Les prix des services – qui pèsent pour 40 % dans la consommation des ménages – ont augmenté de 4,9% sur un an à Mayotte (+3 % au niveau national), portés notamment par la hausse des prix des services de transport (+26,1%), tandis que les prix des loyers et services rattachés ont également augmenté (+3,6%). En revanche, les prix des services de communication sont stables, tandis que ceux des services de santé ont légèrement baissé (-0,7%). Concernant l’alimentation, les prix augmentent de 12,3% sur un an, soit moins qu’au niveau national (+14,8%). Enfin, les prix de l’énergie ont augmenté de 10,7% sur un an, portés notamment par la hausse des tarifs de l’électricité (+18,6%) et des produits pétroliers (+5,8%), tandis que le prix de la bouteille de gaz a reculé de 2%. Les prix du tabac ont quant à eux augmenté de 6,9% sur un an à Mayotte alors qu’ils sont demeurés quasi stables au niveau national (+0,2 %).
Ramadan 3 : Koungou a distribué 700 colis alimentaires, ce samedi
700 colis alimentaires qui ont été distribués à des personnes dans le besoin dans la commune de Koungou, ce samedi 25 mars.. Une action de solidarité et de générosité à laquelle le maire de la commune et président du CCAS de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, des élus, des agents de la mairie et du CCAS ainsi que des bénévoles ont participé. Certains étaient chargés de récupérer les denrées, d’autres de la composition des sacs ou encore de la distribution. Un véritable travail d’équipe est à saluer. C’est la salle des délibérations de la mairie de Koungou qui a servi de centre logistique pour organiser la composition des sacs, avant le chargement dans les camions mobilisés pour la distribution. Œufs, farine, vermicelles, riz, poulet, pommes de terre, tomates pelées, lait, sucre, sel et oignons composent la liste des produits présents dans les sacs. Le CCAS compte renouveler l’opération avec une seconde distribution vers la fin du mois de ramadan. Il s’agit là d’un geste symbolique, réalisé pour les foyers défavorisés et le souhait d’insuffler un élan de partage, de cohésion et de vivre-ensemble et ce, quelles que soient les religions et les croyances.
Ramadan 2 : davantage de marchés paysans à Mamoudzou
La programmation des marchés paysans évolue pendant le mois de ramadan. En plus des trois samedis habituels par mois, le marché se tiendra exceptionnellement le premier samedi du mois d’avril et deux mercredis. Ainsi, les producteurs et artisans locaux seront installés place Coco Massudiki, à côté de la mosquée de Passamaïnty, sur le parvis de la MJC de Mamoudzou à M’gombani, rue de la cocoterie à Kawéni (en face de l’espace Coralium). La répartition est la suivante : mercredi 29 mars, samedi 1e avril et mercredi 5 avril à M’gombani, samedi 8 avril à Passamaïnty, samedi 15 avril à M’gombani et samedi 22 avril à Kawéni.
Ramadan : il est déconseillé de jeûner au cours de la grossesse
Le ramadan a débuté ce vendredi 24 mars pour une très grande majorité de la population de Mayotte. Lors de cette période, le corps médical recommande aux femmes enceintes et allaitantes de ne pas pratiquer le jeûne. En effet, dans le cadre d’un jeûne, le réseau périnatal de Mayotte informe, au travers d’un communiqué, qu’il peut avoir un risque pour ces femmes de « déshydratation, de carences alimentaires, d’un accouchement prématuré, d’un retard de croissance pour le fœtus, d’une diminution du liquide amniotique ». Le Répéma rappelle qu’il est important « avant d’entamer toute démarche de demander l’avis aux professionnels de santé et de se rapprocher des instances religieuses pour connaitre les alternatives au jeûne ».
Koungou : fermeture temporaire du dispensaire pour travaux
Dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge des usagers, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) informe la population que le dispensaire de Koungou sera fermé pour cause de travaux à compter du lundi 27 mars 2023. La réouverture est prévue au courant du mois de mai. Durant cette période, les usagers sont invités à se rendre au centre de Dzoumogné, à Jacaranda ou dans les autres points d’accueil du CHM. A noter que cette fermeture temporaire n’impacte pas le fonctionnement de la PMI.
Une semaine des langues pour « faire voyager les élèves ! »
A la maison : shimaore, kibushi ou français ; à l’école : anglais, espagnol ou arabe… Les langues vivent à Mayotte ! A partir de ce lundi 27 mars, et jusqu’au 1er avril, les établissements scolaires de l’île célèbrent – comme sur tout le reste du territoire français – la « Semaine des langues vivantes ». Pour Frédéric Chevallier, l’inspecteur académique – inspecteur pédagogique régional (IA-IPR) d’anglais de Mayotte, cet événement revêt un intérêt tout particulier. Les langues, dit-il, sont un « levier pour la réussite » de nos élèves.
Flash Infos : Expliquez-nous en quoi consiste la « Semaine des langues vivantes », et quels en sont les objectifs ?
Frédéric Chevallier : C’est un événement porté par l’Éducation nationale, destiné à encourager la pratique des langues vivantes et à mettre en avant la diversité linguistique de nos territoires. Cette huitième édition a pour thématique : « L’important, c’est de communiquer ». Sur notre île plurilingue, nous en faisons un rendez-vous majeur ! Concrètement, ce sont tout un tas d’activités qui sont proposées dans les établissements : des chants, des danses, des projections de films en version originale, des menus aux couleurs de pays européens, des pièces de théâtre, et bien d’autres encore… Cette semaine des langues vivantes permet de s’ouvrir aux cultures étrangères. On observe chez les élèves une véritable passion pour ce qu’ils ne connaissent pas, et donc une velléité à apprendre la langue après avoir été exposés à la culture associée.
F.I. : Les élèves mahorais sont pour la plupart bilingues – français/shimaore ou français/kibushi. Est-ce que cela les aide dans l’apprentissage des langues enseignées à l’école ?
F.C. : Le multilinguisme dans les familles mahoraises est un atout ! Les compétences développées dans une langue peuvent être transférées dans une autre. En classe, on s’aperçoit que les élèves prennent appui sur leur langue maternelle pour nourrir l’apprentissage d’une autre, y compris du français. Nos jeunes Mahorais sont plutôt bons en langues étrangères : ils sont réceptifs, justement pour cette raison qu’ils parlent déjà plusieurs langues chez eux. Par ailleurs ce sont des cours ludiques, auxquels ils apprécient assister.
F.I. : Quelles sont les méthodes pédagogiques préconisées actuellement ?
F.C. : Nous nous basons sur la démarche dite « actionnelle ». C’est à dire que l’élève doit être actif et mobilisé au service d’une tâche précise et concrète : la rédaction d’un menu, un exposé, par exemple. La grammaire, le lexique sont introduits comme des outils au service de la réalisation de cette tâche. En fait, on crée un besoin chez l’élève pour stimuler l’apprentissage. En somme, un cours de langue, c’est une entrée culturelle et une sortie linguistique. C’est à dire que tout ce que l’on fait doit être contextualisé : on ne fait pas de cours de grammaire avec des listes d’exercices. Un élève ne peut pas apprendre de manière abstraite… Les langues vivantes sont un outil pour faire de nos jeunes des citoyens, leur permettre d’acquérir une aisance linguistique suffisante pour s’ouvrir au monde et voyager. On sait que cette ouverture culturelle et linguistique portera ses fruits. Il y a une vraie volonté du gouvernement de mettre les langues à un niveau aussi important que le français ou les mathématiques, d’en faire un levier pour la réussite des élèves.
F.I. : Comment l’enseignement des langues à Mayotte contribue-t-il à l’ouverture à l’international et à la mobilité des élèves ?
F.C. : Nous avons deux types de mobilités. La première est la mobilité virtuelle, avec le développement du dispositif eTwinning, qui permet aux élèves de différents pays européens de communiquer entre eux. Plusieurs dispositifs de la sorte sont actuellement en place à Mayotte. On a des jeunes Mahorais qui échangent avec des Irlandais, des Hongrois… Au niveau du primaire, nous avons aussi Captain Kelly, un robot conversationnel qui passe dans les classes, et vient en appui des professeurs des écoles qui ne sont pas forcément des linguistes. Ensuite, nous avons la mobilité physique. Le programme Erasmus+ commence à se développer sur le territoire, et permet de se déplacer dans les pays proches. Et puis la mobilité, qu’elle soit virtuelle ou physique, elle se fait aussi pendant la semaine des langues : il s’agit de faire voyager les élèves !
Enfin, notons que de plus en plus de parcours renforcés en langues sont proposés sur le territoire. Ont été mis en place cette année un baccalauréat français international au lycée des Lumières, et une section internationale au collège de Koungou. Plusieurs sections européennes sont ouvertes sur l’île. En bref, tous nos jeunes de Mayotte, peu importe leur niveau ou leur localisation, peuvent avoir un parcours renforcé en langues.
Des coupures supplémentaires « probablement après le ramadan »

A Mayotte, la sécheresse et le déficit pluviométrique sur Mayotte se poursuivent, ce qui induit comme conséquence une alimentation en eau potable toujours aussi problématique sur l’île et un maintien des tours d’eau. Le comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte (Météo-France, le syndicat Les eaux de Mayotte, SMAE, Dealm, ARS, préfecture de Mayotte) a décidé de maintenir les deux tours par semaine, mais la sécheresse entraînera forcément de nouvelles mesures dès la fin du ramadan.
La réunion du comité de suivi de la ressource en eau avait lieu ce jeudi matin, mais la préfecture a choisi, ce vendredi soir, pour communiquer sur ce que tout Mayotte craignait, « un renforcement des restrictions ». Toutefois, celle-ci va intervenir à la fin du ramadan. Sur le plateau de nos confrères de Mayotte la 1ère, Thierry Suquet a justifié cette décision : « On a décidé de ne pas aggraver la situation. […] Après le ramadan, on sera dans une autre logistique ». En attendant, il prévoit un renforcement des contrôles en vue de faire appliquer les restrictions d’eau déjà en vigueur. Des rampes où les usagers pourront avoir accès à de l’eau en quantité limitée vont être aussi installées, a prévenu le représentant du gouvernement.

Après une saison des pluies 2021-2022 copieusement arrosée sur l’île aux parfums, le bilan pluviométrique du deuxième semestre 2022 est, c’est vrai, largement déficitaire. D’après Météo-France, ces déficits n’avaient pas atteint de tels niveaux depuis 2016. Janvier et février n’ont pas permis de rattraper le déficit accumulé, avec, selon les statistiques, depuis le 1er janvier, seulement 30 jours de pluie pour 339,4 millimètres d’eau au niveau de la station de Pamandzi – à noter que depuis le 1e mars, seulement 9,7 mm de pluie ont été recensés.
Un faible taux de remplissage des retenues
« Ce déficit est particulièrement marqué sur les postes de mesures situés à proximité des deux retenues collinaires du territoire », annonce Météo-France. Sur cinq mois, il est de 33% pour Combani et de 45% pour Dzoumogné, à la fin février. Depuis le début du mois de mars 2023, il a très peu plu, ce qui a raccourci la période de recharge des réservoirs d’eau naturels et artificiels de l’île. Si sur le secteur de Mamoudzou, il ne manque au maximum qu’un quart des pluies, le reste du territoire affiche un déficit pluviométrique compris entre 25 % et 50 % (voir carte).

Et la production de l’usine de dessalement de Pamandzi ne devrait pas aider beaucoup. Celle-ci n’a jamais produite au niveau attendu. Pire, elle connaît actuellement une nouvelle série de travaux pour 4,2 millions d’euros, la tranche précédente n’ayant rien apporter de plus. Si le préfet de Mayotte se réfugie derrière le fait que le territoire connaît une sécheresse exceptionnelle, il est à noter que la dernière en 2017 n’a pas permis de tirer les leçons. Peu de projets ont vu le jour (d’autres usines de dessalement, pas de troisième retenue collinaire, un réseau de distribution vieillissant). Comme si ce qui arrive aujourd’hui n’a jamais été anticipé.
L’année dernière, le calendrier des coupures avait été modifié au début du mois de février, mais pour réduire la fréquence des interruptions de deux à une par semaine, avant de prendre fin quelques semaines plus tard. Cette fois-ci, il va falloir s’habituer à voir son robinet vide beaucoup plus souvent dans un mois.
Lire le Mayotte Hebdo de cette semaine consacré au manque d’eau.
Ne reste plus que la prière
Ce lundi, le Grand cadi de Mayotte a appelé ses fidèles à prier, car comme en témoigne, le communiqué adressé aux musulmans de l’île, « la sécheresse guette notre île ». En se conformant à la tradition musulmane, Mahamoudou Hamada Saanda recommande aux fidèles, au travers de son communiqué, de procéder à la prière dite « Al istisqa » (prière incantatoire avant les ablutions), soit par « des invocations de demande de pluie », soit « des invocations après les cinq prières quotidiennes ou faire le Quounout spécifique pour demander la pluie » et lors « de prêche et pendant la prière du vendredi ».
Meurtre de Christophe : les deux auteurs condamnés à vingt ans de prison

Véritable choc sur l’île, la mort de Christophe Brousset en avril 2016 avait été suivie d’une marche blanche et d’un appel à mettre fin à l’insécurité. Ce vendredi 24 mars, deux jeunes hommes de Kawéni, mineurs au moment des faits, ont été condamnés tous les deux à vingt ans de réclusion.
Présents dans la salle, le fils et la veuve de Christophe Brousset ont vu les deux auteurs du meurtre du restaurateur de 38 ans être condamnés à vingt ans de prison, ce vendredi 24 mars, par la cour d’assises des mineurs de Mayotte. Trois adolescents (à l’époque) étaient accusés d’avoir donner ou d’être complices des coups de couteau à l’homme qui allait chercher son fils au judo, devant le collège K1, à Kawéni, le vendredi 15 avril 2016. Le plus jeune, âgé de 13 ans au moment des faits, a été condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis, en 2019 par un juge pour enfants. Les deux autres, 23 et 24 ans, ont été jugés pendant trois jours et jusqu’à ce vendredi.
Pas d’auteur formel
Le soir du meurtre, la victime venait chercher son fils de 13 ans, licencié au judo, quand une bande de jeunes du quartier s’en sont pris à lui. Sous la menace d’un couteau, le père de famille avait refusé de leur remettre ses affaires. L’un des agresseurs a alors planté son couteau au niveau du cœur, avant de s’enfuir. Les trois avaient été interpellés quelques jours après les faits. Âgés de 16 et 17 ans, les deux accusés ont passé deux ans en prison, avant d’être placés sous contrôle judiciaire.
Lors du procès, il n’a pas été permis de savoir qui réellement a mis le coup de couteau. Le plus âgé, en détention pour une autre affaire qui sera bientôt jugée, a simplement avoué au cours du procès avoir eu l’arme entre les mains. Les deux jeunes hommes étaient bien connus de la justice avant cet acte. Celui qui a 23 ans a commencé son parcours judiciaire à 11 ans. A 13 ans, il a eu sa première condamnation pour des violences. L’an dernier, il braquait encore la Snie, à Kawéni, pour une bouteille d’alcool.
L’avocat général, Albert Cantinol, a demandé vingt ans dans ses réquisitions. Les jurés ont décidé d’infliger la même peine en refusant l’excuse de minorité et une interdiction de port d’arme pendant cinq ans.
Des lycéens de Bamana en lice pour un concours national d’éloquence
Participants au concours vidéo « Éveil à la citoyenneté », les élèves de l’atelier « Éloquence » du lycée Younoussa-Bamana de Mamoudzou espèrent collecter un maximum de likes pour remporter le prix « coup de cœur » mis en jeu. Leur vidéo est disponible via le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=kJkJgTF3Clc&list=PLFUDaClkZ73TB5BcpQbOYsxFmJmi9wMJe&index=50. Le concours se déroule jusqu’au dimanche 26 mars.
La ligue mahoraise de football rend hommage à Claude Simonet
Claude Simonet, président de la Fédération française de football (FFF) onze ans durant, et plus particulièrement en 1998 lorsque l’équipe de France est devenue championne du monde, est décédé dans la nuit du 13 au 14 mars dernier. La ligue mahoraise de football a tenu à lui rendre hommage, par le biais de son président Mohamed Boinariziki. « Nous vous souhaitons une douce transition. Un jour vous avez dit : – je suis né sous une bonne étoile. Celle de 98 brillera à jamais dans nos cœurs. Merci ! », s’est-il exprimé dans un communiqué.