« Sabena », spectacle d’Ahamada Smis, fait revivre un épisode de l’histoire des peuples de l’archipel. Le massacre de Majunga, à Madagascar en 1976 est rejoué de manière originale, mêlant les différents types d’art : slam, danse contemporaine, musiques traditionnelles et création vidéo.
Ce spectacle a plusieurs vocations. Souvenirs, devoir de mémoire, il communique un héritage. « Il n’est pas descriptif mais symbolique. Le souvenir passe par l’énergie du corps, le slam, les instruments et toutes les autres formes d’art utilisés », affirme Véronique Méloche, présidente de l’association Hippocampus, qui se charge de la communication et de la logistique autour de ce spectacle.
Vivant, l’artiste veut aussi représenter la douleur, le pardon et la guérison. Interprétés par quatre danseurs, il se veut fort en émotion. Mettre l’accent sur la proximité, c’est aussi un des objectifs du spectacle, dont deux des danseurs sont Mahorais. Il traite d’un sujet de l’océan Indien et met en valeur sa culture et son histoire.
La représentation aura lieu le 28 mai à 19h à la MJC de Kani-Kéli. L’entrée est au prix de dix euros pour les non-adhérents de l’association Hippocampus et de cinq euros pour les adhérents.
Afin de sensibiliser les acteurs de son territoire (grand public, institutionnels, professionnels, bénévoles, collectifs, associations et passionnés etc.) à la cause environnementale et à la mise en valeur des richesses du territoire intercommunal, Monsieur Ali Moussa MOUSSA BEN, Président de la Communauté de Communes du Sud de Mayotte (CCsud) et Madame Mu’uminat CHEICK-AHMED, Vice-Présidente en charge de l’Environnement & de la Transition Ecologique s’associant à l’ensemble des élus communautaires vous convient à la prochaine Fête de la nature, nommée « Festi’Biodiv » qui se tiendra le samedi 27 mai 2023, au terrain de foot de Bandrélé, à partir de 8h.
L’objectif de cette journée festive est de sensibiliser le grand public sur la biodiversité, favoriser le développement durable, permettre l’intégration de la biodiversité dans les quartiers et la nécessité de préserver les atouts naturels de notre territoire reconnu comme étant la « perle de Mayotte ». Au programme de la journée : différents ateliers et stands ludiques seront proposés sur la biodiversité par les associations environnementales pour découvrir les espèces et la biodiversité remarquables, des jeux d’animation pour les enfants, une exposition photo sur la faune et la flore.
Le choix des organisateurs a été fait afin de récompenser les lauréats du concours d’embellissement des quartiers « SUD Fleuri » et du concours « Photo Langou », lancé sur les réseaux sociaux portant sur la faune et la flore de Mayotte. Ce sera également l’occasion d’honorercinq5 personnalités engagées dans la protection de la nature de la commune de Bandrélé. Pour cette première édition à Bandrélé, une vingtaine d’associations environnementales et partenaires locaux seront présentes. Cette action est portée par la Communauté de Communes du Sud avec la ville de Bandrélé et le Centre communal d’action sociale (CCAS) dans le cadre du contrat local de santé et soutenue par l’Agence régionale de santé.
Ce dimanche 28 mai, la ville de Chiconi et la MJCSC de Chiconi organise le dimanche de la baie, sur la rocade Bamana et sur la place Sicotram, à partir de 13h. Au programme ce mois-ci : marché populaire (commerçants, artisans, restauration), activités MJCSC De Chiconi (roller, château gonflable, trampoline), VTT Chiconi (balade à vélo), jeux de sociétés (Mraha et Möllky). Et en plus des activités habituelles, le collectif de jeu de Mraha de Chiconi proposera des initiations à ce jeu traditionnel de l’océan Indien, le marché paysan des agriculteurs locaux mettra en vente des produits frais. De 16h à 17h, fitness avec les équipes du CCAS de Chiconi et de 17h à 18h, animation live avec le Groupe Sarera Chiconi.
Depuis plusieurs années, le réseau routier de Mamoudzou est de plus en plus congestionné, voire totalement saturé en particulier lors des heures pleines. Pour faire face à cette situation qui impacte considérablement la qualité de vie, la santé, l’économie, l’environnement et le cadre de vie, une proposition de circulation alternée dans le centre-ville de Mamoudzou, de façon temporaire le temps des travaux lourds du réseau Caribus, est à l’étude. Cette mesure vise à réduire le nombre de véhicules sur la route en alternant leur circulation selon le numéro, paire ou impaire, de leur plaque d’immatriculation.
Ce projet débuterait le jeudi 1er juin 2023. A ce titre, la Ville de Mamoudzou lance une consultation citoyenne afin de recueillir l’avis des citoyens, notamment sur la fréquence de l’alternance, ainsi que toute proposition pour fluidifier le trafic. Vous avez jusqu’à ce jeudi pour répondre au questionnaire. « La Ville de Mamoudzou vous remercie pour votre participation et votre engagement pour une ville plus fluide et plus agréable à vivre », fait savoir la municipalité.
Participer à la consultation citoyenne sur forms.office.com/r/5QkUJ4yDtS
L’équipe interdisciplinaire du projet scientifique Future Maore Reefs, après avoir présenté son film, a répondu aux questions des élèves présents dans la salle.
À l’occasion de la journée de sensibilisation sur les récifs coralliens de Mayotte, l’équipe interdisciplinaire du projet scientifique Future Maore Reefs a accueilli grand public et scolaires au pôle culturel de Chirongui, ce mardi. Le projet scientifique et les enjeux liés aux récifs coralliens de Mayotte ont été présentés au travers de films et d’une exposition de panneaux de sensibilisation.
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Le pôle culturel de Chirongui a accueilli la journée de sensibilisation aux enjeux liés aux récifs coralliens, ce mardi.
Les élèves du collège de Bandrélé étudient les panneaux de l’exposition.
Faire découvrir le projet scientifique Future Maore Reefs, initié par l’institut de recherche pour le développement (IRD) et le Parc naturel marin de Mayotte, en partenariat avec le centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte, était le principal objectif de cette journée. Après une première édition en 2022 à Mamoudzou, cette année, c’est au pôle de Chirongui que s’est tenue la journée de sensibilisation, avec l’idée « d’être un peu itinérant pour sensibiliser le plus de personnes. Aussi un intérêt a été montré par beaucoup d’enseignants du sud », informe Aline Tribollet, directrice de recherche à l’IRD et coordinatrice principale du projet. Plusieurs dizaines d’élèves des écoles primaires de Chirongui 1 et 2, de Hagnoundrou et du collège de Bandrélé étaient présents dans la salle. Une satisfaction pour la coordinatrice, car le but recherché est « d’impliquer les élèves et les futures générations, ainsi que les enseignants et les adultes présents à la protection de leur lagon et de leur donner cette envie d’être le plus écocitoyen ». Une implication qui permettra une meilleure protection du lagon, mais aussi de l’environnement. « Nous avons ce devoir de plus en plus de faire connaitre notre environnement à notre jeunesse », explique Abdou Dahalani, président du Parc naturel marin de Mayotte.
Un film et des questions
Dans un premier temps, a été diffusé en avant-première le film « Future Maore Reefs », retraçant les actions menées pour comprendre et évaluer les récifs coralliens de Mayotte. Un film au travers duquel est montrée l’implication des élèves et leur apprentissage à « la démarche scientifique, à avoir l’esprit critique, mais aussi à des connaissances sur le corail, sur le récif et sur le lagon en général », ajoute Aline Tribollet. À la suite de cette projection, pleins de petites mains se sont levées dans la salle, signe de nombreuses questions sur les actions et les coraux. En référence aux images diffusées sur le bouturage des coraux, un élève demande, « pourquoi ont-ils coupé le corail ? ». Question à laquelle François Guilhaumon, coordinateur du projet, explique que « ce ne sont que des morceaux déjà cassés que l’on ramasse ».
L’un des professeurs de Chirongui s’interroge quant à lui sur l’état général du récif corallien à Mayotte, « faut-il s’alarmer ou s’inquiéter de l’état général du récif ? », interroge-t-il. « Globalement, comme dans le reste du monde, on assiste à une dégradation, malgré cela, à Mayotte, on conserve des récifs plutôt bien préservés », répond l’un des membres de l’équipe scientifique. Un élève de primaire lui, se questionne sur la protection du corail, « comment on peut le protéger ? ». Une réponse limpide émane de la part du coordinateur, « pour protéger le corail, il suffit de ne pas l’abîmer, de ne pas lui faire de mal pour le protéger ».
Un projet de sciences participatives
Future Maore Reefs a débuté en octobre 2021. Ce projet scientifique repose sur une équipe interdisciplinaire d’une vingtaine de personnes et permet de sensibiliser les plus jeunes aux enjeux liés aux récifs coralliens de Mayotte. Dans le même temps, les chercheurs mènent une double étude en sciences humaines et sociales, en anthropologie et sciences de l’éducation. Pour la deuxième année d’actions, c’est une double classe de CP de l’école de Pamandzi 5 et une classe de Bondy, en région parisienne (CE2-CM1) qui sont impliquées dans le projet. Un projet de sciences participatives, qui permet de croiser les regards des enfants à Mayotte et en métropole. « Pendant longtemps on a travaillé sur des clichés, des croyances, alors que l’on a besoin de connaissances scientifiques avérées », reconnait le président du Parc naturel marin.
Initialement prévu pour durer deux ans, le projet « a vocation à être pérennisé », confie Aline Tribollet. Pour cela, de nouvelles demandes de financements sont en cours, à la fois « pour pérenniser l’axe de recherche sur toutes les solutions basées sur la nature pour restaurer les récifs coralliens durablement », complète-t-elle. Une pérennisation qui a pour vocation à toucher plus d’écoles, de classes et « éventuellement à créer de nouveaux sentiers marins éducatifs pédagogiques autour de l’île ». Ces actions permettraient, sans aucun doute, à un plus grand nombre de se saisir du sujet du corail et de la protection du lagon.
L’école d’été, une nouvelle approche interdisciplinaire
La première école d’été interdisciplinaire du programme Future Maore Reefs se déroulera à Mayotte entre le 24 septembre et le 1e octobre 2023, avec pour but de mieux faire connaitre et restaurer les socio-écosystèmes récifaux, pour mieux se projeter vers le futur. Articulée autour d’approches originales et de méthodologies innovantes en science de la durabilité, l’école d’été Future Maore Reefs propose de partager des solutions basées sur la nature pour protéger et restaurer les récifs coralliens tout en soutenant le développement économique durable des populations locales. S’adressant aux étudiants de licence 3, master, doctorat, l’objectif de cette école est « d’enseigner les méthodes scientifiques qu’on a pu mettre en place, soit en anthropologie, soit en écologie marine, soit sur les récifs artificiels ou sur la restauration récifale et de transmettre ses connaissances aux étudiants universitaires », explique Aline Tribollet.
De gauche à droite, le vice-président de l’association BAM ! Bambou, « Babali », Arnaud Lezer et Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, procèdent à la signature de convention.
Ce mardi 23 mai, le rectorat de Mayotte et l’association BAM ! Bambou ont signé une convention sur le développement d’un programme pédagogique autour de matériaux biosourcés. Les élèves pourront utiliser le bambou pour mieux comprendre et mieux apprendre.
Classé espèce invasive, le bambou est pourtant un matériau unique. D’où la convention signée ce mardi par l’association BAM ! Bambou et le recteur, Jacques Mikulovic, dans les locaux du rectorat de Mayotte. Car il est question de développer un programme pédagogique dans les écoles, autour du bambou. Selon Arnaud Lezer, « cela va permettre d’offrir la possibilité aux élèves d’utiliser le bambou pour changer les mentalités. Leur donner quelque chose de concret, de réel à faire ». Le matériau servira ainsi de support pédagogique. Les élèves pourront l’utiliser dans toute sorte de situation. En géométrie pour assimiler la notion de diamètre par exemple, ou au moment d’étudier la résistance des objets. Ils pourront de ce fait saisir plus facilement les savoirs fondamentaux. Il ajoute : « ça leur donnera envie de comprendre et donc envie d’apprendre ». L’association veut ainsi remobiliser les enfants à l’école, leur donner de l’ambition et relancer la filière du bambou. « On ne fait pas ça seulement pour les élèves, on fait ça aussi pour Mayotte et pour le climat », précise le vice-président de l’association, Ali Toybou Ali, connu sous le surnom de « Babali ».
Renouer avec le savoir-faire
Le bambou était utilisé dans la construction d’habitations traditionnelles. Mélangé à du torchis, il pouvait tenir cinquante ans. Seulement, en 1984, un ouragan a frappé Mayotte. Les toits se sont envolés et les maisons sont restées à nu. Les murs, avec les aléas et sans protection, ont vite pourri. Les Mahorais ont donc associé cette matière à un matériau de « pauvre ». L’association souhaite donc renouer avec les traditions et les savoir-faire d’antan. « On pense toujours à inventer mieux, pourtant le béton est moins pertinent que le bambou et le torchis » a affirmé Jacques Mikulovic, recteur. Alors que le béton est extrêmement demandeur en eau, la crise hydrique que connaît le territoire pourrait favoriser l’espèce végétale. Selon le vice-président Babali : « nous, on n’a pas de pétrole, mais on a d’autres richesses exploitables ».
Seul frein cependant, le manque d’expérience menée avec ce matériau. Il s’agirait, par exemple, d’évaluer sa résistance au feu ou d’envoyer des échantillons en métropole le tester sur divers critères. De son côté, l’association mène ses propres tests en submergeant d’eau salée des bouts de bambous pour juger de sa résistance.
Ibrahim Boinahéry (à droite), avec son avocat maître Ahmed Idriss, a écopé d’un an de prison avec sursis et une peine d’inéligibilité, au tribunal correctionnel, ce mardi 23 mai.
En deux semaines, deux maires de Tsingoni ont été condamnés pour des marchés publics non respectés. Après Bacar Mohamed, c’est cette fois-ci Ibrahim Boinahéry qui a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 23 mai. Contre l’attribution d’un marché en 2011, il avait bénéficié de travaux à titre gracieux chez lui et d’une enveloppe de plusieurs milliers d’euros.
Dans cette affaire plutôt ancienne, puisqu’elle date de 2011, tout commence par un voulé au cours duquel celui qui est maire depuis 2008 rencontre un jeune entrepreneur de 34 ans. On ne sait pas quel protagoniste (sachant qu’un troisième a joué l’entremetteur) fait la proposition à l’autre, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils se retrouvent le lendemain pour organiser deux types de travaux. Le premier, de nature privée, concerne du terrassement à effectuer sur la propriété du maire. Évalué d’abord à « 3.500 euros », le chantier a coûté en réalité 10.000 selon le chef d’entreprise. Pire, au lieu d’être rémunéré, c’est l’entrepreneur qui remet une enveloppe de 10.000 euros à l’élu, « entre 8.000 et 9.000 euros » dixit l’ancien maire. « Il faut absolument que vous me donniez votre carte de visite », ironise le procureur de la République, Yann Le Bris.
Un marché payé deux fois
Il faut dire qu’un autre marché s’avère beaucoup plus lucratif, celui du mini-plateau polyvalent de Miréréni. Trois lots d’un montant total de 200.000 euros sont attribués par un cabinet pris lui aussi sans appel d’offres (et payé 17.000 euros) pour ce projet réalisé sans concertation avec l’équipe municipale. Toujours sans mise en concurrence, la première tranche de travaux va à l’entrepreneur complice qui n’établit pas un, mais trois devis différents. Datant de février 2011, le premier estimé à 94.700 euros comprend la pose de murs en parpaing et d’un portail. Les deux autres, le 21 mars 2011, concernent exactement la même chose et pour le même montant finalement. Malgré la présence de ce doublon à un mois d’intervalle, le maire n’y trouve rien à redire. Il intervient d’ailleurs pour que le paiement des trois factures soit effectué en priorité. Ce n’est qu’avec l’intervention du premier adjoint qu’il demande le remboursement du doublon (que l’entreprise a bien effectué en 2013).
La suite intervient un peu plus tard, puisqu’une information judiciaire a été ouverte entre-temps grâce à de nombreux signalements. Après sa défaite face à Bacar Mohamed en 2014, le conseiller municipal Ibrahim Boinahéry a été placé en garde à vue en 2017, tout comme le chef d’entreprise installé à Barakani. Les deux ont reconnu les faits devant les gendarmes et le juge d’instruction, et étaient sous contrôle judiciaire depuis.
« Un rapport étrange avec l’argent public »
Le procureur de la République a requis trois ans de prison dont deux ans avec sursis probatoire, une amende de 30.000 euros et une peine d’inéligibilité de cinq ans contre l’ancien candidat à la députation. « Depuis quelques temps, on poursuit des élus avec un rapport étrange avec l’argent public. Ils nous disent que c’est une pratique qui existe. Et là, on voit bien que ça donne de la crédibilité à ce qu’ils disent », constate le procureur, plutôt favorable à des enquêtes préliminaires qui réduisent considérablement le temps entre l’infraction et la condamnation. Pour lui, les quatre faits reprochés au maire sont caractérisés, à savoir le délit de favoritisme, corruption active, faux et usage de faux, ainsi que détournement de fonds publics. « C’est l’argent du contribuable qui passe dans la poche du chef d’entreprise, puis dans celle du maire », déplore le Parquet, qui demande aussi deux ans de prison dont dix-huit mois de sursis, une amende de 10.000 euros et une interdiction de marchés publics pendant trois ans contre l’entrepreneur.
Ce dernier, défendu par maître Yanis Souhaili, ne sait ni lire ni écrire. Il se défend en rappelant qu’il ne sait pas comment les marchés publics fonctionnent (il ne s’agissait de son premier). Son avocat rappelle qu’il a bien remboursé la somme payée en doublon et demande qu’il soit relaxé de la complicité de détournement de fonds et usage de faux, arguant qu’« on a rédigé les papiers à sa place ». Il reconnaît cependant le recel de délit de favoritisme et la corruption. Maître Ahmed Idriss, conseil de l’ex-maire, félicite le procureur pour sa capacité à amener les affaires de probité jusqu’au tribunal, « c’est tout à son honneur ». Il soutient cependant qu’il s’agit « de faits très anciens » et avec « des réquisitions plus sévères » que pour le procès du maire de Chirongui (Andhanouni Saïd a été condamné en mai 2022 à 18 mois de prison avec sursis pour des voyages aux frais du contribuable et des marchés douteux passés avec des amis). Il estime qu’avec des travaux à hauteur de 3.500 euros, voire une enveloppe de 10.000 euros, « il n’y a pas d’enrichissement personnel » de la part du maire. Il cite abondamment l’agent du Trésor public qui a décrit Ibrahim Boinahéry comme « l’élu le plus honnête qu’il ait rencontré ». Il indique également que le document établissant un ordre de priorité décrit comme un faux est bien de la compétence du maire, et que même s’il y a une rature, il reste bien valable. Le tribunal correctionnel l’a suivi sur ce point et le détournement de fonds. Il a finalement condamné Ibrahim Boinahéry à douze mois de prison avec sursis, une amende de 30.000 euros et une peine d’inéligibilité de trois ans pour délit de favoritisme et corruption active. Le chef d’entreprise écope d’une peine de prison similaire avec une amende de 15.000 euros et une interdiction de marchés publics pendant deux ans.
Sur le plan politique, la peine d’inéligibilité exclut donc (s’il n’y a pas d’appel) les deux rivaux de la prochaine échéance municipale de 2026.
L’opération de démolition du bidonville Talus 2 a débuté ce lundi matin à Majicavo – Koropa.
La démolition du quartier d’habitats insalubres « Talus 2 » à Majicavo–Koropa, a débuté ce lundi matin. Dès 7h30, les premiers coups de pelleteuses ont lancé l’opération de destruction des 162 habitats du bidonville. En début de matinée, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet a tenu une conférence de presse sur place, expliquant que l’objectif final de ces opérations est « d’en finir avec les bidonvilles, pour aller vers le logement et vers l’accès au logement ».
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Au total, sept engins sont mobilisés pour détruire les 162 cases insalubres du bidonville.
Thierry Suquet, préfet de Mayotte (à gauche) et Assani Saindou Bamcolo, maire de Koungou, ont tenu une conférence de presse sur le site de Talus 2.
150 gendarmes étaient mobilisés ce lundi matin pour sécuriser les lieux et l’opération.
Dès 7h30, les pelleteuses ont débuté par démolir les habitats situés en bas du coteau.
Des habitats insalubres en tôles et en pierre, démolit par les pelleteuses.
Certains habitants, partis à la hâte, ont laissé des affaires dans les habitations.
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a traversé le quartier Talus 2, en présence des forces de l’ordre.
De nombreuses personnes ont regardé les engins démolir le bidonville.
L’opération de démolition du bidonville « Talus 2 », qui devait marquer le départ de l’opération Wuambushu, était initialement prévue le 25 avril dernier et avait été suspendue à la suite de différents recours administratif et judiciaire. Sans vouloir revenir sur les différents recours judiciaires face à cette opération, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a rappelé que « l’insalubrité du quartier et de la nécessité de le démolir a été confirmée par le juge ». La destruction ayant été validée par jugement, les sept engins mobilisés ont commencé leur travail de démolition ce lundi matin aux alentours de 7h30. Afin de mener cette opération, 200 personnes, dont 150 gendarmes, étaient mobilisées, notamment pour sécuriser les lieux. Avant l’intervention des engins, les forces de l’ordre ont réalisé une levée de doute dans chaque habitation, afin de s’assurer qu’aucune personne n’était présente. Par la suite, les agents d’EDM (Électricité de Mayotte) et de la SMAE (société Mahoraise des Eaux) sont intervenus afin de couper eau et électricité.
Un bidonville de 162 habitats insalubres
La démolition de ce bidonville, qui doit durer cinq jours, concerne 162 habitats insalubres, dans lesquels vivaient 86 familles. 40 d’entre-elles ont d’ores et déjà accepté une solution de relogement, représentant près de 200 habitants sur les 398 recensés par l’Acfav. « Les conditions parlent d’elles-mêmes », lance le préfet au sein d’un habitat insalubre voué à être démoli. Il rappelle, en pointant du doigt les installations précaires de l’habitat, qu’il y a « des personnes qui vivaient dans ces conditions-là et que même si, on sait qu’il y a eu des refus, il y a au moins 40 familles qui ont des logements dignes ». Pour celles qui ne sont pas encore relogées, « elles ont été enquêtées et ont toutes reçu des propositions de logement », note le délégué du gouvernement. La permanence sociale est maintenue pour permettre aux habitants de ce quartier, qui pourraient prétendre à un logement, de s’y présenter.
L’objectif final de ces opérations est « d’en finir avec les bidonvilles, pour aller vers le logement et vers l’accès au logement », déclare Thierry Suquet. Ce dernier réaffirme que la politique de l’État à Mayotte, « c’est une politique d’accès aux droits, donc on continuera à démolir ». Présent au côté du préfet, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, à exprimer sa volonté de « faire avancer les projets et de se lancer sur la procédure de démolition ». Pour lui, « l’objectif c’est de démolir pour reconstruire. En termes d’aménagement de la collectivité, il est nécessaire de pouvoir poursuivre ces démarches ». Etant situé en zone d’aléas forts, uniquement le bas de Talus 2 sera concerné par un programme de construction d’habitats en dur. Des signatures de convention auront lieu, « si les ayants droits se manifestent », précise le premier magistrat de Koungou. Au total, ce seront 50 logements qui seront construits.
Sept arrêtés de démolition
Interrogé sur les déplacements des bidonvilles et des reconstructions illégales sur d’autres terrains, le préfet explique que, dans ce cas, « on prend un nouvel arrêté de périmètre avec les maires, on fait de la flagrance, c’est-à-dire que quand on voit les constructions, on les démolit dans les 48 heures ». Sept arrêtés ont d’ores et déjà été pris par la préfecture de Mayotte, depuis début avril, pour des opérations de démolition d’habitats insalubres et huit autres sont en préparation. « Cela représente un millier d’habitats insalubres que nous avons identifié », complète le préfet. « Cinq semaines après la prise de l’arrêté, on va mettre en œuvre les démolitions », tel est le rythme développé par les services de l’Etat.
A chaque opération, un seul objectif, celui « de mettre fin à une situation insupportable pour les gens qui vivent dans les bidonvilles et dont la vie est en danger », note Thierry Suquet.
L’espace restauration de l’aéroport a été confié, par le groupe EDEIS, à la chaîne de restaurants « la Zone ». C’est la quatrième inauguration de cette enseigne à Mayotte, qui se déroulera dès début juin. Elle proposera des classiques comme le french tacos ou des wraps ainsi que des spécialités mahoraises, 7 jours sur 7, de 6 h à 22 h. En plus de l’ouverture de l’Hôtel Ibis Style, il y a cinq mois, cet espace restauration permettra de faire de l’aérogare un lieu d’accueil des passagers, qui sont de plus en plus nombreux à arriver sur l’île. Le chantier, qui a débuté début 2023, offrira 264 m2 de nouveaux commerces. Ce projet sera « un lieu de vie et de service pour tous les habitants de Petite-Terre » selon Jonathan Lacombe, directeur EDEIS Mayotte. L’agrandissement de l’aéroport favorisera le développement économique de Mayotte, il créera notamment des emplois. Madi Mohamadi, originaire de l’île de lagon, se réjouit, « c’est une véritable fierté de participer au développement économique de mon île ».
Le Carif Oref organise le Forum pour l’insertion et la formation le mercredi 31 mai de 9h à 14h30, à Acoua (Grande place en face de l’ancienne mosquée). Il sera possible de découvrir des opportunités professionnelles, rencontrer des experts et acquérir de nouvelles compétences. Une journée qui peut marquer l’avenir professionnel. Que vous soyez à la recherche d’une orientation, d’une formation ou de nouvelles opportunités de carrière, ce forum est l’endroit idéal pour découvrir des pistes d’avenir et établir des contacts précieux. Au programme : stands d’information avec des experts de l’emploi et de la formation, ateliers pratiques pour développer vos compétences, rencontres avec des professionnels et des employeurs locaux. Une occasion unique de vous informer, de vous inspirer et de construire votre futur professionnel.
Le lycée professionnel des métiers du goût et des saveurs de Kawéni a participé à l’édition 2023 de la Tablée des chefs. L’opération a débuté avec une distribution, entre le 9 et le 12 mai, de 100 sandwichs à l’association SOP, s’occupant des élèves à la sortie des établissements. Du 15 au 19 mai, une distribution de 150 repas, cuisinés par les élèves, a eu lieu. Le mercredi 17 mai, les élèves ont produit 800 repas en barquettes à destination des CCAS (centre communal d’actions sociales) des villes de Mamoudzou et Koungou. Les centres communaux ont distribué ces repas aux plus démunis. Pro à Pro et Distrimax ont contribué, au travers de partenariat, de la tenue de ce projet.
Ce vendredi 19 mai, de 16h à 18h, au rond-point du Four à Chaux à Dzaoudzi, s’est déroulée une opération de contrôle de police route, à l’initiative de la police municipale de Dzaoudzi-Labattoir. Les gendarmes départementaux de Pamandzi, dont l’équipe cynophile et les gendarmes mobiles de Petite-Terre ont apporté leur concours aux policiers municipaux. Au total, ce sont douze cyclomoteurs mis en fourrière et 18 infractions diverses relevées.
Le mercredi 17 mai dernier, un équipage de l’unité nautique de la police nationale s’est rendu sur la plage de Moutsoumbatsou, à Acoua, alertés par la présence de trois barques de type kwassa-kwassa, beachées et semblant abandonnées sur la plage. Gênés par la marée basse, les policiers ont posé pieds sur la plage pour prendre en charge les barques. Les forces présentes étaient alors violemment prises à partie par plusieurs individus qui leur jetaient de nombreux projectiles les obligeant à quitter les lieux, non sans être parvenus à récupérer une barque ainsi que quatre moteurs (trois moteurs 15CV Yamaha et un moteur PARSUN 15cv). Face à l’hostilité des caillasseurs, il n’était pas possible de procéder à des interpellations. Le lendemain, à 12h, la même unité était de nouveau mobilisée sur cette plage. Sans incident, les deux barques restantes abandonnées la veille ainsi que quinze bidons de vingt litres ont été récupérés. Dans le cadre du plan Shikandra, les barques et les moteurs vont faire l’objet de destruction systématique dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine.
Le village de Kawéni a connu ce jeudi 18 mai, un épisode de violences urbaines. Les émeutiers ont placé trois barrages enflammés sur la RN1 afin d’entraver la circulation, d’attaquer les usagers de la route et freiner l’intervention des forces de l’ordre. Ces jeunes individus étaient encagoulés et grimés. Après avoir lancé des pierres sur la pharmacie des Ylangs et sur le magasin SFR, ils se sont attaqués à la caserne des pompiers de Kawéni. Des vitres de la caserne et des véhicules de secours garés dans la cour, ont été brisées. Des vitrines des deux commerces ont également été endommagées. L’action rapide des policiers de la direction territoriale de la Police nationale a permis de les repousser à l’intérieur du village et de rétablir la circulation sur l’axe routier, du nord vers Mamoudzou. L’enquête judiciaire a permis dès vendredi et sur cette fin de semaine d’identifier et d’interpeller cinq jeunes hommes formellement reconnus comme ayant participé à ces faits. Ont ainsi été confondus les auteurs de jets de projectiles sur le magasin SFR, la pharmacie des Ylangs et la caserne des pompiers, dont le meneur de ce groupe.
Alternant entre l’équipe des U17 et U19 nationaux de l’Olympique de Marseille cette saison, Keyliane Hikram Abdallah éblouit les phases finales U17. L’ex-joueur de l’AJ Kani-Kéli a encore marqué un doublé, ce dimanche, dans la victoire en quarts de finale contre l’OGC Nice (2-4). L’attaquant de 17 ans disputera donc la demi-finale, samedi prochain, contre le Havre athletic club.
Du côté de Lorient, la très belle saison de Samir Saïd Haribou est terminée (Le FC Lorient n’a pas atteint les phases finales), mais la suite est prometteuse. Le jeune joueur originaire de Ouangani a fini meilleur buteur de son équipe en U17 et a même été surclassé en U19 pour la dernière journée où… il a inscrit un nouveau but.
Mauvaise nouvelle pour la délégation mahoraise, plusieurs de ses membres ne pourront pas participer aux Jeux des Iles de l’océan Indien, du 25 août au 3 septembre, à Madagascar. La dernière réunion du conseil international des Jeux des Iles de l’océan Indien (CIJ) s’est tenue, ce vendredi. Selon le comité régional olympique et sportif mahorais, « afin de garantir la tenue de l’événement ainsi que la sécurité des athlètes, plusieurs disciplines retenues pour les Jeux des Îles de l’océan Indien 2023 ont été retirées ». Des sports prévus à Majunga, par exemple, sont exclus de la compétition. C’est le cas du beach-soccer, du beach-volley et du taekwondo. Autre discipline de combat, qui postulait pourtant à une première participation, le kick-boxing (photo) est laissé sur le carreau. Des questions financières et sécuritaires sont à l’origine de la réduction des disciplines (de 23 à 17). Le football féminin et le trail (athlétisme), pour lesquels des athlètes mahorais étaient en pleine préparation, en font aussi les frais.
La conférence de presse a réuni cadres de la CCIM et représentants des intercommunalités.
La Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) organisait, ce lundi matin, une conférence de presse pour présenter son dispositif « Journées pour entreprendre », déployé dans les cinq intercommunalités de l’île.
Maanrouf Anfani (gauche), directeur en charge du développement économique et touristique de la Communauté d’agglomération du grand nord de Mayotte (CAGNM), et Mu’uminat Cheick-Ahmed (droite), la vice-présidente de la communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSud).
« On dit souvent que les entrepreneurs se sentent seuls avec leurs projets. Là, on va chez eux, et on leur montre tout ce qui existe pour les pousser à sauter le pas ! » D’une phrase, la vice-présidente de la communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSud), Mu’uminat Cheick-Ahmed, résume l’essence même des Journées pour entreprendre, portées par la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), et présentées au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi à la Maison des entreprises, place Mariage, à Mamoudzou. Comme l’année dernière, des événements seront ainsi organisés tour à tour dans les intercommunalités de l’île, avec pour objectif de « rassembler en un seul lieu, tous les acteurs de l’entreprenariat : les structures d’accompagnement, les institutions et bien sûr, les porteurs de projet », informe Mohamed Ali Hamid, le président de la chambre.
« Pousser nos jeunes à faire le choix de l’entreprenariat »
Et pour cause, « il est fini le temps où l’on croyait que tout le monde pouvait s’engouffrer dans la fonction publique ! Donc il va falloir penser au privé, […] et pousser nos jeunes à faire le choix de l’entreprenariat », argue Ali Hamid. Pour cela, la CCIM fait le pari de se reposer sur les cinq EPCI* de l’île, pour que chacun « développe son bassin entrepreneurial » en fonction de ses atouts respectifs. Dans la petite salle aménagée pour la conférence, on plaide pour sa paroisse. « Le Sud a été fléché comme le pôle touristique de Mayotte. Notre territoire se prête aux projets tournés vers la mer et la biodiversité : l’organisation d’excursions, les loisirs nautiques, l’hôtellerie… », détaille la représentante de la CCSud, annonçant par la même occasion la création prochaine d’une agence de développement économique à l’échelle de l’intercommunalité. « Dans le nord, chaque commune dégage son identité », répond Maanrouf Anfani, le DGA développement économique et touristique de la Communauté d’agglomération du grand nord de Mayotte (CAGNM). « Acoua est davantage tournée vers l’agriculture, Mtsamboro vers le tourisme avec notre îlot, tandis que Koungou a le port ! » En identifiant leurs besoins propres, les différentes localités se donnent toutes les chances de faire naître des projets cohérents. Les Journées pour entreprendre visent donc à « insuffler des idées aux jeunes », résume le DGA. « Nous devons les aider à être visionnaires, à prévoir les métiers du futur ! »
La première journée se déroulera, le mercredi 31 mai prochain, au siège de la CAGNM à Bouyouni. La CCIM prévoit ensuite de réitérer l’action du côté de la CCSud au mois de juin, auprès de la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO) en août et de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) en novembre. La journée de la Cadéma (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) se tiendra conjointement au salon de l’entreprenariat organisé les 14, 15 et 16 septembre prochains sur le parvis du comité du tourisme à Mamoudzou. « Si la CCI fait office d’accompagnateur, ce sont bien vous les acteurs, mesdames et messieurs les chefs d’entreprises et porteurs de projets ! », conclut le président Ali Hamid.
* EPCI : Établissement public de coopération intercommunale.
« Développer Mayotte coûte que coûte ! » avec les Assises de l’industrie
Faire de Mayotte un territoire de transformation industrielle : voilà l’objectif annoncé par la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) qui initiait ce lundi matin ses Assises de l’industrie. Tout au long de la semaine, les forces vives de l’île – institutionnelles et industrielles – plancheront sur la question au sein de neuf ateliers thématiques.
Programme de la semaine :
Lundi matin : « Déterminer les facteurs de blocage à la création de projets innovants »
Lundi après-midi : « La gestion foncière et la mise en place des zones aménagées »
Mardi matin : « L’optimisation de la ressource en eau et en énergie dans les industries »
Mardi après-midi : « Labellisation de Mayotte en territoire d’industrie »
Mercredi matin : « Développement des échanges commerciaux dans la région »
Mercredi après-midi : Comment attirer les talents ?
Jeudi matin : « Comment emmener dans la culture locale une appétence à l’industrie ? »
Jeudi après-midi : « La compétitivité des entreprises »
Vendredi matin : « La formation et la montée en compétences »
La troisième édition du festival Dzendzé Groove & cie s’est tenue samedi soir et dimanche après-midi à Labattoir. Une place très importante a été laissée aux jeunes talents, tandis que plusieurs artistes de renom étaient inscrits au programme. Ambiance était bon enfant dans un savant mélange de rythmes, avec toute la magie du savoir-faire de Diho, professeur de musique et artiste également.
Pour des raisons de sécurité et pour son retour, le festival Dzendzé Groove & cie s’est déroulé cette année sur le boulodrome du Four-à-chaux, aux abords du lac « Bahar titi » et non sur la plage du Faré comme l’avait souhaité les organisateurs. Ce n’était pas plus mal dès lors que l’organisation a été irréprochable sur tous les plans. Ce festival Dzendzé Groove & cie est une initiative du musicien Diho. De retour dans son île natale après de très nombreuses années passées en métropole, il a eu envie de consolider le secteur musical. Pour ce faire, il a commencé par valoriser le patrimoine culturel. L’édition-pilote s’était dérouleé avec de grands artistes régionaux comme Abou Chihabi, le grand luthier Soundi de Chiconi, El Hadh, Colo Assane et d’autres, notamment des anciens inconnus de la scène musicale, mais célèbres fabricants d’instruments musicaux traditionnels. Ils les avaient réunis pour faire des créations communes dans le but de valoriser les musiques et instruments traditionnels. Cette ambition a dictée les éditions suivantes du festival Dzendzé Groove.
Pour la troisième, l’accent a vraiment été mis sur le croisement de ces instruments et musiques avec le monde d’aujourd’hui pour attirer un maximum de jeunes. En parallèle, Diho a créé l’association Hakouna Matata qui porte officiellement ses différentes actions et lui permet de lancer des ateliers de création avec les jeunes talents. Le principe est simple, les jeunes s’investissent à partir d’auditions organisées en Petite-Terre. Tous les jeunes de Pamandzi et Labattoir désireux de chanter, danser ou jouer d’un instrument viennent aux auditions. Les quinze meilleurs ou les plus investis sont retenus chaque année pour participer à de nombreuses répétitions afin de créer ensemble, à partir de peu, leurs inspirations qui peuvent être de tout sorte, art & by ou autres, de s’en inspirer en leur rappelant leurs racines.
Étienne Mbappé, la classe à la basse
Il faut savoir qu’il existe à Mayotte entre 30 et 35 rythmiques différentes, entre ce que tout le monde connaît et ce qu’on ne connait plus. L’idée est donc de réanimer tout ça chez les jeunes pour que ça les inspire pour des musiques plus modernes et de les aider à se professionnaliser ensuite dans le monde musical. Mayotte connait un manque criant de cadres et d’accompagnement dans ce domaine pour les jeunes, mais également les artistes en général. Et lorsqu’on a la chance de pouvoir devenir un artiste confirmé, le festival Dzendzé Groove devient un moment de mise en lumière. C’est également une occasion de côtoyer les artistes venus de l’extérieur qui ont derrière eux de longues carrières. Pour cette année, Étienne Mbappé, un grand artiste international d’origine camerounaise, a occupé le devant de la scène. Dans son pays natal, il a démarré seul avec sa petite guitare. Il a ensuite décidé de partir s’inscrire au conservatoire à Paris ce qui lui permet d’être maintenant un des meilleurs bassistes au monde. Il a notamment accompagné Selif Keïta, Jacques Higelin et beaucoup d’autres. Il a une expérience très riche. Pianiste, compositeur et orchestrateur de Jazz, Denis Bado a dirigé les orchestres durant cette édition 2023 du festival Dzendzé Groove & Cie. Il assuré la partie instrumentale pendant que les jeunes ont écrit eux-mêmes leurs textes. Quatre groupes se sont succédé sur scène : les jeunes de l’atelier Ewa naissance, Diho, Eliasse (qui a fait une énorme prestation aujourd’hui et revient aux sources après un séjour en métropole), Étienne Mbappé.
Absent de cette soirée musicale, Jeff Ridjali a animé un atelier de danse grâce à laquelle les jeunes ont pu prendre le relais en son absence.
Ce mercredi, 32 élèves se sont affrontés au jeu de dames, lors du premier tournoi académique au collège de Dembéni.
Le premier tournoi académique du jeu de dames, organisé par le collège Zakia Madi de Dembéni s’est déroulé ce mercredi. Tout au long de l’après-midi, 32 élèves de sixième issus de différents établissements de Mayotte se sont affrontés pour tenter de remporter la première place et ainsi, recevoir le titre de champion.
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A la fin des rencontres, joie et applaudissements ont retenti lors de la proclamation des résultats.
Concentré, chaque élève de sixième a fait preuve de stratégie pour tenter de remporter la première place.
Nosta Nahouda (au centre), Houssaidine Ahmed-Aboud (à gauche) et Raïza Houmadi (à droite) se sont respectivement classé premier, deuxième et troisième.
Depuis la rentrée scolaire en août dernier, des élèves du second degré se sont lancés dans l’aventure de l’apprentissage de la pratique du jeu de dames au sein de clubs implantés dans différents établissements au travers de l’île. Ce mercredi, ce sont les 32 meilleurs joueurs en classe de sixième issus des collèges de Dembéni, Ouangani, Chiconi, M’tsangamouji et Kawéni 1, qui se sont affrontés. « Ce projet vise à développer les capacités des élèves et leurs compétences, mais aussi à donner une image plus vivante des mathématiques, dans la mesure où dans le jeu, il y a une dynamique », explique Sylvain Marthe-Rose, professeur de mathématiques au collège Zakia Madi et à l’initiative de ce projet.
Allier plaisir du jeu et apprentissage
Le projet, débuté au collège de Dembéni par la réalisation de plateaux de jeu, s’est finalisé lors de ce tournoi, mis en place en collaboration avec l’Iremis (Institut de recherche sur l’enseignement des mathématiques, de l’informatique et des sciences) du centre universitaire de formation et de recherches (Cufr) de Dembéni et soutenu par l’inspection académique de mathématiques. « Il est merveilleux de voir ces élèves autant impliqués dans cette discipline », annonce fièrement Daisy Brabant, la principale du collège Zakia Madi. Ce projet, occasion d’allier plaisir du jeu et apprentissage, a permis aux élèves de mettre en avant leur esprit d’analyse, de synthèse, leur ténacité et créativité, mais a également permis de recenser les clubs actifs sur le territoire.
La discipline du jeu de dames requiert de la ténacité, de la rigueur, mais surtout « la concentration est primordiale, tout comme la capacité à décrypter le jeu adverse avant de pouvoir s’intéresser à son propre jeu », note le professeur. Ce sont tous ces ingrédients qui pourront placer l’élève en situation de réussite. Des capacités importantes dans le jeu, qui peuvent également s’appliquer en classe. Le club de dames, permet aux élèves d’apprendre la mise en place de stratégies gagnantes de parties, faisant appel à des compétences acquises notamment en mathématiques. « Le lien principal entre les mathématiques et le jeu de dames est la logique », fait savoir Sylvain Marthe-Rose. En effet, au moment du jeu, le joueur fait face à une problématique des pions sur le damier et il doit alors « analyser pour trouver une stratégie gagnante », complète-t-il.
Cinq manches pour un vainqueur
Une fois les joueurs installés à leur table, et après un rappel des règles internationales en vigueur sur le tournoi, le départ pour les cinq manches de quatorze minutes est donné. Chacun leur tour, les élèves ont tenté de battre leur adversaire. Coup après coup, les damiers se vidaient et les places s’échangeaient. A la fin des confrontations, c’est Nosta Nahouda, collégien à M’tsangamouji qui remporte la première place et l’ordinateur portable. Lui qui aime le jeu de dames, se dit « très content et fier » d’avoir gagné. Un avis partagé par son professeur, Kassim Ali-Abdou, qui confirme que « c’est encourageant » et qu’il « compte continuer sur cette lancée, afin de faire progresser et donner confiance à nos élèves ». La deuxième position est remportée par Houssaidine Ahmed-Abdou du collège de Ouangani et Raïza Houmadi, du collège de Dembéni, complète le podium. Le professeur de mathématiques et meneur de la journée a tenu à remercier « les partenaires locaux* qui ont répondu présent à notreappel », qui ont fait que chaque enfant a pu recevoir un lot, « mais aussi tous les collègues, personnels et l’établissement qui se sont mobilisés pour la bonne organisation de cette première ».
*Les partenaires : Panima, Mahonet, Kalo, Alizé Papeterie, Espace Elect, Casal Sport, Agence Mahoraise d’équipements de Bureau (AMB), Ylang Mobilier Collectif (YMC), Split Services, Rénovation Bâtiments Mayotte (RBM), Royal Bourbon Industries, Kama Elec 976, Mayco, Pro Services, Z Auto, Foundi Distribution, Somaco.
La vice-présidente du syndicat national des journalistes comoriens, le correspondant de la Radio France internationale (RFI) et un journaliste de Fcbk Fm sont poursuivis depuis janvier pour diffamation après avoir relayé des faits d’attouchements qui se seraient produits à la télévision publique. L’audience est prévue pour ce jeudi 25 mai.
Moins d’un mois après la célébration de la journée mondiale de la presse, des journalistes comoriens se trouvent déjà dans la tourmente. Le correspondant à Moroni de RFI, la vice-présidente du syndicat national des journalistes comoriens et le journaliste vedette de Fcbk Fm doivent comparaître devant le tribunal de première instance. Poursuivis pour diffamation et atteinte à l’honneur, Abdallah Mzembaba, Andjouza Abouheir et Oubeidillah Mchangama sont attendus au palais de justice de Moroni le jeudi 25 mai. C’est le directeur opérationnel de l’office de radio et télévision des Comores (ORTC) qui est à l’origine de cette plainte déposée au parquet, fin janvier. Ce cadre de la télévision nationale s’estime lésé et diffamé par les trois confrères comoriens.
Tout est parti d’une révélation faite à l’occasion des vœux de nouvel an de la presse. Lors de la cérémonie qui se déroulait à Beit-Salam, le 17 janvier, la vice-présidente du syndicat a saisi le président de la République, Azali Assoumani, sur les difficultés auxquelles fait face la chaîne publique comorienne, dont les attouchements. « A l’ORTC, une information faisant état d’attouchements évidemment non consentis, par au moins un homme, un supérieur, sur des jeunes femmes, évidemment de position hiérarchique inférieure nous a été remontée. Nous savons aussi que ce même homme promet des promotions à ces jeunes femmes si elles se laissaient faire », avait déclaré Andjouza Abouheir, qui prononçait le traditionnel discours au nom du SNJC.
Injure et diffamation
La journaliste de la Gazette des Comores avait ajouté : « Nous dénonçons vigoureusement ces pratiques indignes et faisons savoir à ses auteurs qu’ils entendront parler de nous, que nous nous plaçons d’ores et déjà du côté des victimes ». Cette déclaration « osée » avait même gêné Azali Assoumani qui n’a pas manqué de le signaler. Il faut dire que la dénonciation de ces faits d’attouchements, au palais présidentiel avait fait du bruit. Il n’en fallu pas plus pour que les médias à l’instar de Flash Infos reprennent l’information. RFI s’est même fait l’écho du sujet en publiant une dépêche sans pour autant citer de nom, pendant qu’Oubeidillah Mchangama très suivi dans ses émissions de Facebook avait lui aussi abordé l’affaire. Mais ce traitement n’a pas été du goût de l’ORTC. La chaîne publique portera plainte pour injure et diffamation contre les journalistes ayant relayé l’information. Début février, Abdallah Mzembaba, Andjouza Abouheir, Oubeidillah Mchangama et Toufe Maecha, de l’information à l’ORTC avaient été entendus par la gendarmerie. Trois mois plus tard, l’affaire que l’on croyait classée sans suite s’invite à nouveau dans la place et prend une autre tournure. Une convocation devant le tribunal de première instance statuant en correctionnel qui risque d’écorner l’image du pays.
Car malgré les huit points gagnés dans le dernier classement de Reporters sans frontières (RSF), les journalistes comoriens n’exercent toujours pas en toute liberté. Lors de la journée mondiale de la presse, ils ont encore une fois réclamé de la part des autorités plus de liberté et de protection dans la mesure où tous les ans les décès de citoyens restent impunis.