La mission locale sensibilise les jeunes contre la précarité menstruelle

La mission locale de Mayotte a reçu Corrine Boulay, créatrice de l’entreprise Weekup, qui commercialise des protections menstruelles réutilisables et écoresponsables. Ce vendredi 26 mai, à Passamaïnty, elle a abordé le sujet de la précarité menstruelle qui s’est aggravé à cause de l’inflation.

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Il existe différents types de protection menstruelle, comme des coupes menstruelles, des serviettes lavables ou des culottes de règles.

La précarité menstruelle, c’est la difficulté ou le manque d’accès aux protections menstruelles et ça touche 3,7 millions de femmes dans le monde. À Mayotte, 44 % des jeunes femmes interrogées par la mission locale de Mayotte déclarent ne pas changer régulièrement leurs protections hygiéniques car les produits sont trop coûteux. En un an, le prix des protections a subi fortement l’inflation, obligeant les populations les plus précaires à choisir entre produits d’hygiène et autres produits essentiels. C’est donc en guise de solutions que l’organisme dédié à l’insertion des jeunes a accueilli ce vendredi 26 mai, Corinne Boulay, la créatrice de la Weekup pour un séminaire sur la précarité menstruelle. Son entreprise, située dans la Mans, commercialise des protections menstruelles réutilisables et écologique, des coupes menstruelles, des serviettes lavables et des culottes de règles. Celle qui se décrit comme une maman-entrepreneuse espère voir ses produits vendus dans les pharmacies. En effet, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que début 2024, toutes les protections réutilisables seront remboursées.

« Tous nos produits sont en coton bio, avec des matériaux labellisés et made in France. J’ai étudié le processus pour qu’à la fin de vie du produit, il n’y ait aucun déchet », affirme Corinne Boulay. Elle explique qu’au lieu de jeter ses produits à la poubelle, comme n’importe qui le ferait, il suffit de les déposer dans les points de recyclage de vêtements. Ils seront ensuite broyés pour être ensuite utilisés en tant qu’isolant. Même les boites des coupes menstruelles sont biodégradables puisqu’elles sont faites en amidon de pomme de terre compressé. La créatrice de Weekup constate, qu’« il y a énormément de déchets rejetés dans les océans ».

Briser les tabous

Cette intervention se veut un moyen de faire de la prévention sur un territoire qui en a bien besoin. Nadia Djoumoi, directrice de la mission locale, affirme qu’il y a un réel tabou autour des menstruations à Mayotte. Elle affirme que « les jeunes filles sont seules, livrées à elles même. Il vaut mieux les accompagner et mieux les informer ». À cause du manque d’éducation, les jeunes femmes « ont une méconnaissance de leur corps » et parler de cycle menstruel leur permet de se le réapproprier.

Nadia Djoumoi ajoute qu’« il faut aider les jeunes, leur montrer, les éduquer » pour éviter toute mésinformation ou méprise. Elle rappelle notamment les règles d’hygiène quand on utilise des protections hygiéniques. Le 28 mai, c’était d’ailleurs la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, parfait pour briser les tabous parce qu’il est normal de parler de cycle menstruel.

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