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Comores : Bientôt une loi pour la protection des habits traditionnels

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Le pays a ratifié la convention internationale de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) et dispose d’une loi portant protection de son patrimoine culturel, mais le marché continue d’être inondé par des produits contrefaits, importés principalement. Un phénomène qui menace le secteur artisanal qui pourtant fait vivre de milliers de Comoriens.

Le gouvernement comorien va-t-il remporter sa bataille contre les habits traditionnels manufacturés ? Souvent accusées de faire preuve de légèreté dans la protection du savoir-faire artisanal local, les autorités semblent désormais déterminées à lutter contre ce phénomène. Selon une note conjointe signée par les ministres locaux de la Culture, de l’Économie et celui l’Artisanat, une proposition de loi visant à protéger le patrimoine culturel devrait atterrir à l’assemblée nationale très prochainement. Cette initiative fait partie d’une stratégie en gestation dont le but est de lutter contre les milliers de produits principalement des habits traditionnels contrefaits qui inondent le marché comorien. Depuis plus d’un an, ceux-ci ont le vent en poupe. Malgré les différentes descentes effectuées dans les marchés de la capitale et les arrestations opérées, les kofias (bonnet traditionnel) contrefaits continuent de se faire une place. Le phénomène a commencé à faire son apparition pendant le mois de ramadan de 2022. Nombreux sont les citoyens qui avaient opté pour ces kofias manufacturés, dont le prix ne dépassait pas à l’époque les 20 euros. Alors que le bonnet cousu à la main par les artisans, lui coûte au minimum 75 000 francs comoriens, soit 150 euros. Le bémol, cela fait plus de trois mois que le pays assiste à nouveau à l’arrivée de « dragla », « djuba », des habits réservés strictement aux personnes ayant accompli le grand mariage comorien.

Sécuriser les échanges commerciaux

« Ces produits, issus du savoir-faire artisanal de notre pays, font pourtant partie du patrimoine culturel immatériel national. La pollution de ce secteur par des copies industrielles risque donc à la fois de saper l’artisanat comorien et d’anéantir tout un secteur économique », alertent les ministres signataires de la note conjointe, qui normalement doit être présentée en conseil des ministres prochainement. Dans le document, auquel Flash infos a eu accès, le gouvernement a détaillé sa politique. En plus du projet de loi sur la protection des produits artisanaux, le ministère de l’Artisanat prévoit d’accélérer le processus d’enregistrement de la marque de vêtements comoriens Zatruru. Cette voie proposée par les trois ministères à l’origine de la note sert à préserver le savoir-faire de l’artisan comorien qui confectionne dans un contexte hors industriel de masse. « Il convient de sécuriser par ailleurs tous les échanges avec l’extérieur, notamment lors de la participation des Comores à des foires, salons et expositions, en signant un accord de confidentialité. Pour cela, il faut développer des projets durables, notamment la mise en place de deux unités de production dans les secteurs du textile du bois », propose la note en conseil, rédigée depuis le 4 avril dernier. A présent, l’on se demande si ce verrou juridique annoncé suffira-t-il pour arrêter l’exportation et la commercialisation des habits traditionnels. Car malgré l’existence d’une loi portant protection du patrimoine culturel et naturel (en vigueur depuis 2021) et la ratification de la convention internationale de l’Unesco sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le pays ne parvient toujours pas à bloquer l’importation de ces produits. Il fauter noter également que le marché des « kofias made in china » à gagner les cœurs de nombreux citoyens qui aujourd’hui en portent fièrement parce que le prix du bonnet traditionnel ne cesse d’exploser.

En France, il peut atteindre les 400 euros voire plus. Un montant assez conséquent et qui a fini par faire la publicité de la contrefaçon.

Crise de l’eau : une quatrième coupure hebdomadaire sera instaurée le lundi 12 juin

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Davantage que les coupures d’eau du soir, il sera bientôt plus facile de se souvenir des jours où nous aurons de l’eau. En dépit d’un système qui est passé à trois interruptions par semaine il y a une douzaine de jours seulement, Mayotte devra s’habituer à quatre, puis à une cinquième à la fin de l’année scolaire.

Le rythme des nouvelles coupures d’eau s’accélère sur l’île aux parfums ! La sécheresse que connaît le département met en difficulté les infrastructures du réseau, qui ne peuvent compter sur les deux retenues collinaires au niveau bien trop bas de Dzoumogné et Combani. Le préfet de Mayotte, le syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam), la Société mahoraise des eaux (le délégataire du syndicat), l’Agence régionale de santé et les services de l’État ont échangé, ce jeudi, au conseil départemental de Mayotte, avec les élus et les parlementaires. « L’enjeu est de s’adapter collectivement avec de nombreuses mesures alternatives et complémentaires, tant sur le plan de la distribution que sur l’augmentation de la ressource : recherche et résolution des fuites sur le réseau, fourniture et implantation d’osmoseurs de moyenne ou de grande capacité, développement de la capacité de l’usine de dessalement, implantation de cuves dans les établissements scolaires et de santé, distribution de kits d’économie d’eau, contrôle des prix de l’eau embouteillée et travail sur les approvisionnements, ce qui permet une non rupture des stocks,… », rappelle la préfecture de Mayotte, dans un communiqué envoyé vendredi après-midi.

Le comité de suivi de la ressource en eau a d’ores et déjà décidé en fonction des communes, villages ou quartiers du département, qu’on devra se plier, dès le lundi 12 juin, à quatre interruptions d’alimentation en eau potable par semaine, et de 17h à 7h le lendemain (voir tableau). Cela implique qu’il y aura au moins deux coupures deux soirs d’affilée. Le lundi 22 mai, il y a dix jours seulement, le nouveau calendrier instaurait trois coupures hebdomadaires. Et ce n’est pas fini. « Un cinquième tour nocturne devrait être mis en place à la fin de l’année scolaire », préviennent les services de l’État.

Les retenues à 28,2% et 47,3% de leurs capacités

La fermeture du réseau d’eau plusieurs soirs par semaine permet de maintenir l’activité économique dans la journée et l’ouverture des écoles. Toutefois, l’équilibre reste fragile. Le territoire n’a pas connu pareille sécheresse depuis 1997. Les deux retenues collinaires, permettant l’approvisionnement pendant la saison sèche, restent à des niveaux inquiétants. « La retenue de Dzoumogné est actuellement remplie à 28,2 % contre 98 % en 2022 à la même période. Celle de Combani est remplie à 47,3 %, contre 97,1 % en 2022 à la même période », constate la préfecture.

« Plus qu’hier, il est impératif d’adopter les bons gestes (arrosage par récupération des eaux de pluie ou issue des climatiseurs, gestes du quotidien, strict respect de l’arrêté préfectoral : non nettoyage de voitures, des façades…) », ajoute-elle. Devant les élus, ce jeudi, le préfet a de nouveau confirmé que les travaux à l’usine de dessalement de Petite-Terre sont en cours. La SMAE, filiale de Vinci, avait obtenu l’année dernière une rallonge de 4,2 millions d’euros pour son site de Pamandzi qui produisait 1.300 m3 d’eau par jour, loin des 4.700 m3 promis.

Retrouvez dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo (n°1046) comment les secteurs économiques de l’île s’adaptent à la crise de l’eau. C’est en ligne et c’est gratuit : www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

La bibliothèque de Cavani rouvre ses portes !

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La bibliothèque de Cavani, fermée il y a presque trois ans, réouvrira ses portes le jeudi 8 juin. Infiltrations d’eau, circuits électriques délabrés, le bâtiment construit il y a plus de vingt ans n’était plus aux normes françaises. Le conseil départemental de Mayotte en a aussi profité pour moderniser le bâtiment. Le sol et le plafond ont été refaits, le mobilier remplacé.

Les bureaux de la médiathèque et de la direction départementale du livre et de la lecture publique ont eux aussi changés. Cette dernière a d’ailleurs changé de nom. Il faut dire direction départementale de la culture et de la lecture publique (DDCLP) dorénavant.

La réouverture se fera, le 8 juin, en présence de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte. L’accueil du public pour cette inauguration se déroulera de 9h30 à 10h. Il y aura ensuite un temps de parole des officiels présents jusqu’à 10h45, puis une découverte des lieux jusqu’à 11h. De 11h à 12h30, se tiendra une conférence sur la littérature mahoraise, et enfin, une collation jusqu’à 13h.

Le secrétaire général de la CGT passe la main !

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Le secrétaire général de la CGT Salim Nahouda cède sa place. Après un long service dans les rangs du syndicat, où il a occupé trois postes, un nouveau bureau confédéral prend le relais, ce 1er juin. Haoussi Boinahedja devient secrétaire général, El-Anis Saidi Yahaya, adjoint de la vie syndicale des formations, Kamardine Madi Soilihi, adjoint chargé de la fonction publique, Said Mcolo, adjoint chargé du secteur privé, et Moidjimoi Madi, adjoint chargé du social et conflits. Pour les trésoriers, Abdou Harithi sera trésorier général, et Mogné Souffou Babou, son adjoint.

Un appel à projets pour des animations estivales à Chiconi

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Depuis ce jeudi 1er juin, la ville de Chiconi lance un appel à projet pour développer des animations dans les quartiers prioritaires durant les vacances d’été de juillet à août. Le projet peut être porté par des collectivités locales ou des associations. Il s’agirait de créer des activités pour les moins de 25 ans, qui soient ludiques, sportives, culturelles ou encore éducatives. Les porteurs de projets peuvent aussi lancer des actions de sensibilisation au respect et à la valorisation de l’habitat, du cadre de vie, de la tranquillité et la transition écologique. Ou encore, ils peuvent élaborer des actions pour prendre soin de soi (accès aux soins, prévention santé, prévenir la souffrance psychique et sociale …), mais aussi aider au développement d’offres de formation, d’accès à l’emploi et de création d’entreprises. Les dépôts sont limités au 20 juin et les résultats seront annoncés le premier juillet.

Quelle audace pour les collégiens de Tsimkoura et Kwalé !

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Le prix de l’audace artistique et culturelle a été décerné aux collégiens des établissements de Tsimkoura, de Kwalé à Tsoundzou 1, de Marguerite de Valois et de Michelle Pallet, grâce à leur projet « Angoulême-Mayotte ». La cérémonie s’est tenue le 29 mai, à Paris, au ministère de l’Éducation Nationale, en présence du ministre Pape Ndiaye et du comédien Jamel Debbouze, qui était président du jury de cette année. Les élèves mahorais ont montré des documentaires pour faire connaître leur quotidien, leur île et leur culture aux jeunes d’Angoulême, qui ont eux aussi fait de même. Ce prix vise à récompenser et soutenir des projets comme celui-ci. Un travail artistique et culturel récompensé, coordonné au sein des établissements et grâce aussi aux enseignants.

Une opération de lutte contre la déforestation dans la forêt de Majimbini

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Lors d’une intervention conjointe d’une ampleur inégalée et appuyée par les forces de la gendarmerie nationale, le Conseil départemental, l’Office national des forêts (ONF) et la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt ont procédé, mercredi 31 mai et jeudi 1er juin, à une opération de réhabilitation dans la parcelle domaniale de Majimbini d’une surface totale de 28 hectares. La surface traitée a été de 19 ha dont environ 18 ha de cultures détruites (manioc, banane, tomate et gingembre). Toutes les prises d’eau dans le ruisseau ont été détruites.

Cette parcelle, propriété de l’État, est soumise au régime forestier depuis 2020. Tout autre activité n’est pas autorisée. Or elle a subi de multiples coupes d’arbres et d’implantations de cultures incompatibles avec sa vocation par définition forestière. Plus de 50 personnes ont été mobilisées pour détruire des plantations de tomates, de maniocs et de bananes sur plus de 20 hectares. Cette opération avait pour objectif de reconquérir un espace boisé sur lequel toute activité agricole est interdite, permettre à terme la replantation d’une partie de cet espace, reconquérir un espace patrimonial important pour le territoire au titre de la préservation de la biodiversité, contribuer à la préservation de la ressource en eau, la forêt pouvant être considérée comme le château d’eau de Mayotte, d’autant que la parcelle se trouve sur le bassin versant de la retenue collinaire de Combani, et lutter contre les marchés informels dans la mesure où une part significative de ces productions se retrouvent vendue sur les bords de routes. Enfin, et en lien avec le point précédent, l’enjeu de sécurité et santé publique est important, les produits vendus sur les bords de route contenant très souvent des substances interdites et/ou dangereuses pour la consommation humaine, dont plusieurs ont été saisies sur place lors de l’intervention.

Cette opération, qui se veut exemplaire, a vocation à être reconduite pour éviter que le phénomène de déboisement ne reprenne, que ce soit dans cette parcelle où dans d’autres zones qui sont sous surveillance régulière des pouvoirs publics.

Un nouveau bureau Art.terre Mayotte ce vendredi ?

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Les membres de l’association Art.terre Mayotte se réuniront, ce vendredi à 14 heures, à Mamoudzou pour élire son nouveau bureau. La réunion, qui se tiendra dans les locaux de l’atelier architectes et ingénieurs, au 18, rue Marindrini, sera également l’occasion d’aborder d’autres sujets tels que le projet Amateco ainsi que des échanges autour de l’Ami et de l’Alma.

Acoua a inauguré son espace numérique, ce mercredi

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L’espace numérique d’Acoua a été officiellement présenté ce mercredi. Le public a pu faire un tour au forum sur la grande place en face de la mosquée de la ville. Cet évènement a permis de marquer l’importance de l’engagement pour l’insertion et la formation

Le forum pour l’insertion sociale et professionnelle a offert une plateforme d’échange entre les professionnels, les entrepreneurs locaux et les jeunes en recherches d’emploi ou d’orientation. Étaient présents le maire de la commune, Marib Hanaffi, les conseillers départementaux Daoud Saindou Salime et Zouhourya Mouayad Ben, ainsi que le sous-préfet Cédric Kari-Herkner.

Tsingoni aux 3e et 4e places aux championnats de France ultramarins

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L’internationale tricolore s’est prêtée volontiers au jeu des photos. Ici, de gauche à droite, Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, Mohamed Boinariziki, le président de la ligue mahoraise de football, Rachadi Saindou, Wendie Renard, Moudjibou Saïdi, maire de Dembéni, et Hassani El Anrif, président de l’Office départemental des sports et conseiller départemental.

L’internationale tricolore Wendie Renard veut former des « pépites » à Mayotte

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Le président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, Rachadi Saindou, s’est vu offrir l’autobiographie de Wendie Renard, en fin de conférence de presse, ce jeudi soir, dans les locaux de la Cadema.

Venue défendre la première académie à son nom, la joueuse de l’Olympique Lyonnais et de l’équipe de France Wendie Renard passe quelques jours à Mayotte. Elle rencontrera quelques futures partenaires aux côtés de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, qui, elle, a déjà trouvé le terrain à Hajangua, sur la commune de Dembéni.

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L’internationale tricolore s’est prêtée volontiers au jeu des photos. Ici, de gauche à droite, Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, Mohamed Boinariziki, le président de la ligue mahoraise de football, Rachadi Saindou, Wendie Renard, Moudjibou Saïdi, maire de Dembéni, et Hassani El Anrif, président de l’Office départemental des sports et conseiller départemental.

Tout juste auréolée d’un nouveau titre de championne de France de football (son seizième maintenant), Wendie Renard a pris l’avion pour venir à Mayotte, ce jeudi. Et elle est arrivée, un peu retard certes (son vol a atterri deux plus tard que l’heure prévue), mais elle a réussi. Un voyage de quelques jours (elle repart en milieu de semaine) qui correspond à une période de repos bien mérité avant la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande et en Australie, dont le coup d’envoi sera le 20 juillet. « On a rendez-vous le 20 juin à Clairefontaine. On a le droit à quelques jours de repos. C’est très rare avant les grandes compétitions, donc ça fait du bien », admet la cadre de l’équipe de France aux 141 sélections. Se relâcher, c’est un bien gros mot pour la Martiniquaise. Celle-ci est à Mayotte pour faire ce qu’elle sait faire de mieux, défendre. Pas sur les meilleures attaquantes mahoraises, non, plutôt un projet qui lui tient à cœur, une académie de football mixte qui portera son nom. La Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) lui a d’ailleurs trouvé un point de chute à Hajangua.

« Tout l’enjeu de cette académie est de développer un pôle d’excellence sur notre territoire pour les jeunes joueurs et joueuses mahorais. Qui aurait pu incarner mieux l’avenir que Wendie Renard quand le sport de haut-niveau est de plus en plus féminin ? », fait remarquer le président de la Cadema, Rachadi Saindou, qui espère faire de l’internationale tricolore de 32 ans une ambassadrice de l’île. Il compte aussi sur l’académie pour booster l’économie autour du centre, qui ne sera pas loin du campus connecté. « Le troisième objectif poursuit une utilité sociale et de formation des jeunes », développe-t-il, aux côtés d’une Wendie Renard qui a quitté son île pour rejoindre Lyon et intégrer le meilleur club du monde à l’âge de 16 ans.

« La possibilité de rêver comme moi »

Difficile pour « la capitaine de projet » de ne pas penser à son propre parcours au moment d’évoquer la future académie. « Ma venue consiste à apporter aux jeunes Mahorais la possibilité de rêver comme moi j’ai pu le faire à l’âge de 7 ans », considère-t-elle. Interrogée sur le fait de former aussi des attaquantes et des milieux de terrains, la défenseure répond en souriant : « Bien entendu. Le plus important, c’est de former un maximum de pépites. Pour jouer au foot, il faut onze titulaires, avec des remplaçants ».

Elle ne s’est pas épanchée sur les détails, comme les conditions d’entrée ou la forme que prendra l’académie. « Plus on commence tôt, plus ça permet aux plus jeunes d’ancrer les bases, la répétition », estime la joueuse. Son conseil, maître Laurent Burgy, situe le palier d’entrée à l’académie vers 7 ans, soit l’âge où Wendie Renard a commencé le football. La petite équipe compte rencontrer la ligue mahoraise, le Département et la préfecture de Mayotte pour peaufiner le projet qui sera sous un format associatif et surtout trouver des financements (elle aura peu de temps pour le terrain, même si elle assistera à un tournoi de foot féminin ce vendredi matin à Sohoa).

Mûrissant l’idée depuis un moment, la capitaine peut s’inspirer de sa carrière à Lyon pour sa future académie qu’elle voulait absolument dans un département ultramarin, « où il n’y a pas forcément d’infrastructures ». « C’est vrai qu’en arrivant dans l’Hexagone, je me suis rendu compte de ce que c’était le professionnalisme, les structures, les moyens. Ça fait 17 ans que je suis à l’Olympique lyonnais. Je vois comment on travaille », rappelle celle qui aime apparemment toujours autant les défis, malgré un palmarès déjà bien rempli.

Avec ce nouvel outil, elle pourrait peut-être aux joueurs locaux de s’en approcher. « Et pourquoi pas préparer la prochaine Wendie Renard mahoraise ou le prochain Kylian Mbappé mahorais ? », exprime comme vœu Rachadi Saindou.

« La médecine est encore parfois un peu sexiste »

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Maria Chevreulleau et Carolle Vanhille, représentantes de l’association CRCDC, Taslima Soulaimana, DRDFE, Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental, et Martine Eutrope, médecin généraliste. C’était le premier groupe de femmes à intervenir lors de cette journée.

Le conseil départemental de Mayotte organisait, ce jeudi 1er juin, la journée autour de la santé des femmes. A la salle de cinéma Alpajoe, à Mamoudzou, une centaine de personnes sont venues échanger sur les problèmes qui touchent les femmes et leur bien-être.

Dix pour cent des femmes mahoraises n’ont jamais vu de médecins généralistes. Cette négligence s’explique par plusieurs facteurs : vie de famille, pression sociale, violences ou encore manque de connaissances biologiques. La journée de jeudi tendait donc à sensibiliser sur plusieurs sujets : développer une meilleure connaissance biologique autour des femmes pour une meilleure prise en charge médicale, sensibiliser sur les pathologies telles que l’endométriose ou le cancer du col de l’utérus mais aussi parler de la santé mentale des femmes. Le but était de sensibiliser contre la négligence et le mauvais traitement que peuvent subir les femmes au niveau de leur santé.

« Cet oubli de soins de santé s’explique par le rôle que la société assigne aux femmes », affirme le docteur Martine Eutrope, médecin généraliste. Avec leur vie professionnelle, la pression sociale de s’occuper de leur famille et enfants, leur santé passe souvent au dernier plan. « La santé, c’est un état de bien-être physique, mental, social et pas l’absence de maladies. Mesdames, avant de s’occuper des autres, il faut s’occuper de sa santé », rappelle-t-elle. Ses pathologies propres aux femmes comme par exemple les chocs toxiques sont peu connus des médecins et donc peu diagnostiqués, pour beaucoup de femmes dont la santé est négligée. « La médecine est encore parfois un peu sexiste », soutient Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental de Mayotte.

Le Département souhaite améliorer la santé des femmes mahoraises, levier important de la lutte contre les inégalités femmes hommes. « 10% des femmes n’ont jamais consulté de généralistes. 54 % de femmes n’ont jamais consulté de spécialistes. Tous ses chiffres pour vous montrer que les femmes sont souvent en mauvaise santé à Mayotte », atteste Taslima Soulaimana, directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité.

La volonté de tourner l’événement vers les plus jeunes a été portée par Zabibou Djabiri, conseillère juridique à l’Acfav (Association pour la condition féminine et aide aux victimes) : « j’aurais aimé emmener cette journée vers ce public-là. Le fléau des agressions sexuelles sur mineur est très présent à Mayotte. Il faut outiller nos filles dès qu’elles sont petites. »

Endométriose et cancer du col de l’utérus

L’association Rédeca, qui est devenue le CRCDC (Centre régional de coordination des dépistages des cancers), a mis l’accent sur le cancer du col de l’utérus. Leur camion itinérant de dépistage leur permet d’aller au plus proche de la population et de faciliter l’accès aux soins pour toutes les femmes. Stratégie de santé par prévention, dépistage et le vaccin de l’HPV, ils s’appuient sur l’importance de la prévention. Méconnu, l’HPV ou papillomavirus, est un virus qui entraîne un cancer du col de l’utérus. « C’est recommandé de faire vacciner les jeunes filles et garçons entre 11 et 14 ans, avant les premiers rapports sexuels », déclare Carolle Vanhille, représentante de l’association. « On fait énormément de prévention parce qu’on considère que ça peut se développer parfois jusqu’à quinze ans après le premier rapport sexuel », atteste Maria Chevrelleau, autre représentante de l’association.

La sensibilisation autour de l’endométriose a été très forte. Cette maladie chronique touche une femme sur dix, mais est souvent négligée par les professionnels de santé. « Bien que de plus en plus médiatisé, l’endométriose reste mal connue alors qu’elle touche plus de 10 % de femmes », déplore la vice-présidente. Le diagnostic se pose en moyenne sept ans après le début du suivi. Cet oubli de soin peut engendrer un poids sur le mental des femmes atteintes. « Souvent, c’est une maladie qui n’est pas reconnue par l’entourage de ces patientes. On leur dit qu’elles exagèrent, que ce sont des douleurs de règles, on leur reproche de ne pas aller travailler aussi. Des dépressions peuvent s’ajouter à l’endométriose », regrette Asma Chébil, gynécologue-obstétricienne.

« A Mayotte, malheureusement, on n’a pas encore de centre de référence. Il faut aller faire une consultation gynécologique au CHM, les sages-femmes et médecins libéraux ou encore les gynécologues privés », déclare la gynécologue. Une association a cependant vu le jour en septembre 2022 : EndoMayotte. Elle s’occupe d’apporter du soutien et de sensibiliser aux femmes mahoraises touchées.

Santé mentale : les violences faites aux femmes

Le point a aussi été mis sur les violences et l’impact sur la santé mentale des femmes, un aspect parfois oublié. La psychologue Houssamie Mouslim souligne : « les douleurs uro-génitales, les infections urinaires à répétition, il faut les écouter parce que ça s’exprime là où ça fait mal quand il y a des violences sexuelles ». Elle dénonce les actes sexuels non consentis et explique que le processus commence par soigner les douleurs physiques pour ensuite orienter les patientes vers des psychologues, pour soigner les blessures traumatiques.

Les femmes victimes de violences, qu’elles soient conjugales, psychologiques ou sexuelles sont souvent touchées par des problèmes de confiance en soi. Houssamie Mouslim explique que c’est aussi un aspect de la santé oublié, la santé sociale, mais aussi qui traumatise parfois profondément les victimes. « Ces troubles du sommeil, ces flashbacks, la mémoire traumatique, les victimes restent parfois figées dans le moment traumatique », constate-elle.

La radio en fête dans les lycées et collèges de Mayotte

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Le collège de Kani-Kéli a courageusement décidé d'aborder la question du harcèlement à l'école.

Une première dans l’île, les établissements du second degré de notre département ont consacré une journée de fête à l’outil médiatique radio. Cet événement national, qui en est à sa troisième édition cette année, s’invite pour la première fois à Mayotte. Résultat plutôt époustouflant pour des élèves qui se cherchent encore. Une chose est sûre, la parole se libère….

Après le séminaire de la semaine dernière au collège de Kwalé, les choses ont pris une forme encore plus sérieuse, ce jeudi, au lycée polyvalent de Dembéni (situé à Tsararano). La radio en tant qu’outil médiatique et de communication était célébrée par tous les établissements scolaires du second degré (collèges et lycées) dans le cadre d’un événement national programmé dans quelques semaines dans l’Hexagone, les 15 et 16 juin. En raison du calendrier des vacances scolaires, Mayotte a choisi d’être en avance, question de marquer le coup aussi. C’est le centre pédagogique de Mayotte qui est à l’initiative de cet évènement soutenu par le ministère de la Culture et l’Arcom, Éric Micaelli en étant le maître d’orchestre. Dans le concret, cette fête de la radio à Mayotte est une occasion unique de mettre en valeur les webradios scolaires existantes dans les lycées de Dembéni et Coconi, ainsi que les collèges de Chiconi (la plus en avance en la matière) et Kani-Kéli.

Le LPO de Dembéni qui a accueilli cet évènement ce jeudi prévoit de créer sa classe média dès la rentrée scolaire prochaine. Pour cette première fête de la radio en milieu scolaire, l’honneur est revenu à deux des premières radios historiques de l’île : Mayotte La 1ère (anciennement RFO Mayotte et bien avant, France 3 Mayotte) et Radio Dziani. Les deux étaient sises à Pamandzi, l’une non loin de l’autre, et bien d’autres radios encore (Radio Lagon et Europe 2 Mayotte). Pour l’événement, sous le haut parrainage de Michel Toumoulin, proviseur du LPO de Dembéni, et Ismaël Saïd Combo Yacout, un des pionniers de la radio publique à Mayotte, la barre a été placée plutôt très haute. Mayotte la 1ère a consacré ainsi ses directs matinaux quotidiens dans la cour de l’établissement dès 6h30 sous les regards ébahis de tous les lycéens qui n’avaient pas encore cours à cette heure-là. Dans les conditions professionnelles du direct, la revue de presse de Bruno Minas, comme l’émission phare quotidienne « Zakwéli », se sont déroulés avec la participation de scolaires de Dembéni qui ont pu ainsi interviewer notre confrère, Toufaïli Andjilani, rédacteur en chef de Mayotte la 1ère. Seule fausse note dans ce décor, une pluie imprévue non programmée qui s’est invitée à cette fête et a contraint le déménagement du plateau en des lieux plus adaptés aux conditions du direct.

L’antenne offerte aux élèves

Pour Cyril Cahuzac, professeur documentaliste du lycée et cheville ouvrière de cet évènement), cette grande première a permis de faire se rencontrer les webradios scolaires de Mayotte pour produire des émissions, faire des ateliers et des conférences. Près de deux heures d’antenne ont été offertes par Mayotte la 1ère et deux heures et trente minutes par Radio Dziani à cinq webradios scolaires mahoraises : Chiconi, Coconi, Démbéni, Koungou, Kani-Kéli (deux lycées et trois collèges). Invité exceptionnelle de la journée, le lycée de Chirongui qui est venu pour parler du livre de contes écrit par ses élèves. Ainsi, grâce à Mayotte la 1ère, tous les élèves issus de ces établissements scolaires ont pu faire de la radio, ce jeudi. Ils ont pu présenter leurs podcasts déjà réalisés et des interviews en direct, etc. En dehors de Chiconi très avancée dans cette future matière pédagogique depuis trois ans, les autres ont montré leurs réalisations pédagogiques et culturelles importantes. Un voyage pour les BTS électriciens dans un hôpital à Anjouan, les CAP qui ont fait un mouringué de démonstration etc, des matières très diverses. La protection de l’environnement a été un sujet très largement traité par les élèves des collèges de Koungou et Chiconi. Une thématique très récurrente dans les interventions scolaires de Mayotte. Le collège de Kani-Kéli a abordé avec beaucoup de courage le sujet du harcèlement scolaire. En revanche, le lycée agricole de Coconi lui a choisi de présenter les différentes filières d’enseignement qu’elle propose de l’ambiance qui règne dans l’établissement ainsi qu’un voyage à Madagascar.

A l’échelle du ministère de l’Éducation nationale, le département de Mayotte est très réputé pour son dynamisme dans le domaine des médias scolaires, avec pas moins de quinze supports différents. Mayotte est le premier département ultramarin à avoir créer autant de médias scolaires actifs.

Miss Bwadra 2023 : « Ce qui compte, c’est qu’elles s’assument comme elles sont »

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Les neuf candidates de Miss Bwadra 2023. De gauche à droite : Sandiya Aboubacar, Aminah Ali, Leilat Boina, Pauline Rakoto, Nadra Naimoudine, Nhaoumy Madi, Wardati Sidi Attibou, Faiza Said Omar et Anziza Toumbou

Alors que le concours de Miss Bwadra a lieu, ce samedi 3 juin, au gymnase de Cavani, Zainaba Mohamed, secrétaire générale de l’association Nariké M’sada et membre de l’organisation, explique en trois questions ce retour après cinq ans d’absence.

Flash Infos : Vous organisez une nouvelle élection de Miss Bwadra à l’occasion des vingt ans de Nariké M’sada, association qui lutte notamment contre les violences faites à la personne. Quel est l’objectif de cet événement ? 

Zainaba Mohamed : Une des missions de l’association Nariké M’sada est de lutter contre les discriminations faites aux femmes. À Mayotte, le terme « bwadra » est considéré comme péjoratif. Pourtant, on a décidé de prendre ce nom pour montrer que même si l’on est bwadra, on reste avant tout un être humain, qui a une place dans la société et qui doit être accepté avant tout pour ses qualités.

F.I : Quels sont les critères de participation au concours ?

Z.M. : Il n’y a pas vraiment de critères. Toutes les femmes majeures qui se considèrent bwadra peuvent participer et se proposer comme candidates. Ce qui compte, c’est qu’elles s’assument comme elles sont, et qu’elles se saisissent de cette opportunité pour s’exprimer en tant que bwadra ; qu’elles transmettent le message qu’elles souhaitent porter. Cette année, on a eu neuf candidates, c’est bien plus que ce à quoi on s’attendait.

F.I. : Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’élection depuis 2018 ?

Z.M. : Avec le Covid-19, nous n’avons pas pu organiser une deuxième édition comme on le souhaitait en 2020. C’est dommage, car la population avait très bien reçu l’événement en 2018. Construire un événement de ce type prend beaucoup de temps, alors ça nous a permis de réfléchir à la façon dont on voulait s’organiser. Pour nous, c’était évident et nécessaire qu’on remette en place cette élection. Miss Bwadra, on espère en faire un événement annuel. C’est une aventure qui ne fait que commencer, grâce aux partenaires qui ont cru et adhéré au projet, et qui nous ont permis de l’organiser. Nous les remercions pour leur aide.

Ce samedi 3 juin, à partir de 16 h, sur le plateau de basket de Cavani à Mamoudzou, élection de Miss Bwadra 2023. Les billets peuvent être achetés en ligne sur le site internet (https://my.weezevent.com/miss-bwadra-2023) pour douze euros, ou sur place le jour de l’évènement pour quinze euros. Le concours sera diffusé en direct sur la page Facebook de l’association.

Un plan blanc déclenché à Mayotte faute de médecins

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Le centre hospitalier de Mayotte (CHM) manque gravement de personnel. L’insécurité et l’opération Wuambushu plombent les recrutements. Ce jeudi 1er juin, la direction a donc déclenché le plan blanc pour répartir les médecins restants sur les services les plus en difficultés.

Ce n’est pas nouveau, le centre hospitalier de Mayotte fait face à des besoins criants de personnel, mais peine à les combler faute d’attractivité. Par exemple, au Smur (structure mobile d’urgence et de réanimation) un seul médecin urgentiste est disponible pour le mois de juin, alors qu’il en faudrait cinq, puisqu’il manque à la fois un médecin « choc », deux de gestion et un autre d’accueil. Fait inédit également, la période où ce manque se fait ressentir. « D’habitude, c’est plutôt juillet et août, au moment des congés. Là, c’est dès le mois de juin », constate Christophe Blanchard, le directeur adjoint du CHM. La direction n’a pas eu trop le choix pour assurer la continuité des soins dans les différents services. Elle a activé le plan blanc, ce jeudi, en accord avec les organisations syndicales.

Une note d’information a été envoyée au personnel, ce jeudi. « Il a été décidé de passer au niveau 2 du plan de gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles », précise-t-elle. L’admission aux urgences se fera en fonction de la gravité des symptômes et des blessures. « L’accueil et l’orientation des patients s’effectueront à deux niveaux. Premièrement, à l’entrée des urgences au niveau du poste de tri et d’orientation. Deuxièmement, au Samu, au centre 15, en incitant la population à prendre contact avec celui-ci avant de se rendre aux urgences. »

La réorganisation des urgences ne sera pas sans conséquences sur le reste des services. L’UHCD (unité d’hospitalisation de courte durée) et des box (adulte et pédiatrie) sont fermés provisoirement. Des consultations, hormis pour la prise en charge des patients chroniques, sont reportées. La Réunion, pour des évacuations sanitaires, et « des renforts complémentaires », vont être sollicités, prévient le CHM.

Tous les services touchés

Le manque de médecins s’explique par l’insécurité chronique de l’île. L’opération Wuambushu, qui intensifie la lutte contre l’immigration illégale et la démolition de quartiers informels, est aussi un frein au recrutement, plusieurs désistements sont intervenus ces dernières semaines. « Cela pousse aussi les médecins à partir de l’île. Avec tout ce qui se passe à Mayotte, ils n’ont pas envie de rester. Si en plus, ils ne sont pas en sécurité. Même les infirmières démissionnent », s’inquiète Fatila Abdallah, membre du syndicat CFDT au CHM.

Comme le directeur adjoint, elle observe que beaucoup de médecins manquent, et pas seulement aux urgences. « En ophtalmologie, cela fait un an que nous n’avons pas de médecins », témoigne-t-elle. Tous les corps médicaux de l’hôpital sont incomplets. Les sage-femmes et les pédiatres sont eux aussi particulièrement touchés. Certains services se retrouvent parfois avec un médecin pour une vingtaine de patients, causant des difficultés de fonctionnement au sein du centre hospitalier. « Nous, syndicalistes, on le sent, on le voit. Un ou deux médecins ne peuvent pas soigner 25 patients et encore moins assurer les consultations derrière », rappelle la syndicaliste.

Son directeur acquiesce. Celui-ci est en contact avec le ministère de la Santé, ce jeudi après-midi, pour tenter de trouver des solutions.

Circulation alternée : A partir du 19 juin, ce sera moitié-moitié dans Mamoudzou

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Seuls les habitants hors Mamoudzou sont concernés par la circulation alternée.

L’arrêté de circulation alternée pendant un mois a été rendu public, ce jeudi 1er juin. Dès le 19 juin, les véhicules venant de l’extérieur aux plaques d’immatriculation paires ne pourront plus rouler dans la commune de Mamoudzou (de Passamaïnty à Kawéni) les lundis et mercredis, de 5h à 19h. Ce seront les mardis et jeudis pour ceux aux plaques dont les numéros sont impairs. Les vendredis, samedis et dimanches ne sont pas concernés.  

Face aux nombreux embouteillages qui perturbent la vie économique de l’île, la Ville de Mamoudzou a décidé de frapper fort en partageant les quatre premiers jours de la semaine en deux catégories, plaques d’immatriculation aux numéros pairs ou impairs. Elle y voit plusieurs raisons. D’abord, il y a une augmentation du nombre de véhicules, 50.000 entrent et sortent quotidiennement de la commune. Ensuite, « la congestion s’est significativement aggravée depuis les travaux » du Caribus, fait valoir la municipalité. Le passage des véhicules de sécurité ou de secours, ainsi que la pollution (le rejet de particules fines) sont également en jeu.  La consultation en ligne, qui a montré que 66% des participants étaient favorables à la circulation alternée, lui donne un poids supplémentaire. 

Dans les faits, l’arrêté de ce mercredi 31 mai vaut du 19 juin au 20 juillet et est pris à titre expérimental. Les lundis et mercredis, de 5h à 19h, ce seront les voitures venant de l’extérieur de Mamoudzou (voir encadré pour Petite-Terre) aux plaques d’immatriculation impaires qui sont autorisées sur une bonne partie de la commune de Mamoudzou, le secteur concerné allant de Passamaïnty à Kawéni. C’est l’inverse pour les mardis et jeudis. L’article 3 confirme que les deux-roues ou trois-roues ne sont pas concernés par ces mesures, tout comme les habitants de Mamoudzou (sur présentation de carte grise). C’est la même chose pour les véhicules professionnels (sur présentation de carte grise) et ceux de secours ou de sécurité. 

Plus de bus de la Cadema ?

C’est ce que laisse entendre l’arrêté. Le 3 mai, la Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou) avait annoncé des contacts avec les intercommunalités voisines pour adapter son offre de bus. Pour l’instant, les départs se font depuis Hajangoua, Tsararano vers le sud de Mamoudzou et du quartier des Hauts-Vallons pour le nord. Deux véhicules de 36 places et un partenariat avec les taxis disposant de neuf places devraient renforcer le système de navettes. 

Est-ce qu’on trouvera le même système le mois suivant et à la rentrée ? Dans ses supports de communication, la Ville a annoncé un peu vite qu’il sera en vigueur du 19 juin au 20 août (ce sont les dates retenues dans la consultation). En réalité, « l’expérimentation sur une période d’un mois permettra d’ajuster les éventuelles difficultés et permettra une application adaptée à la rentrée scolaire du mois d’août ». Donc après le 20 juillet, date de fin de ce premier arrêté, rien n’est encore acté. 

Et les automobilistes venant de Petite-Terre ?

L’article 4 les concerne directement. Dans les faits, ils peuvent passer par Mamoudzou s’ils se rendent à l’extérieur. S’ils souhaitent circuler dans Mamoudzou uniquement, ils seront soumis à la règle des numéros pairs ou impairs, comme ceux venant du sud ou du nord. « La traversée de la commune de Mamoudzou des habitants de Petite-Terre en voitures de tourisme faisant l’objet de la circulation alternée sera autorisée uniquement pour se rendre à l’extérieur du périmètre concerné arrêté sur Grande-Terre », stipule le texte. 

Cédia M’Soili : Du social à la mode, il n’y a qu’un pas

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De nature discrète, Cédia M’Soili est une femme qui cache de nombreux talents. Elle travaille dans le milieu du handicap, mais est également créatrice de mode. Il y a quelques années, elle a créé son concept, nommé Bled’art. Ce qui n’était au départ qu’une passion est ainsi devenu un vrai tremplin pour cette trentenaire.

Sous son foulard, et derrière son sourire, Cédia M’Soili cache une femme ambitieuse et déterminée à réaliser ses rêves. Formée et diplômée en comptabilité, elle se tourne vers un tout autre domaine lorsqu’elle rentre à Mayotte, à la fin de ses études supérieures. « Je me suis retrouvée dans le social un peu par hasard car je devais trouver un travail mais je ne voulais pas travailler dans la comptabilité », explique-t-elle. Elle passe donc une formation pour devenir interface de communication. Concrètement, elle vient en renfort dans la vie d’une personne sourde pour faire le lien entre la langue parlée et la langue des signes. Elle travaille pour une association dans les établissements scolaires avec les enfants pendant presque quatre ans, mais elle finit par s’en lasser car « les personnes sourdes manquaient de motivation », selon elle. Elle est cependant certaine d’une chose, elle veut continuer à exercer dans le milieu du handicap car elle se sent utile.

« Dans notre territoire ce domaine n’est pas très bien vu et ne donne pas envie aux gens de s’impliquer alors qu’il y a beaucoup de travail. On a les moyens mais tout n’est pas fait comme il faut. M’engager dans ça est ma manière de veiller à ce que les choses se fassent comme il se doit, j’ai envie de faire avancer les choses. » C’est la raison pour laquelle en 2019, elle passe le premier diplôme universitaire de l’île qui forme en animation de santé communautaire. Aujourd’hui Cédia M’soili travaille pour l’ADEP, la direction de l’économie, l’emploi et du travail et des solidarités, en tant que chargée de mission pour l’insertion des travailleurs handicapés.

La mode, plus qu’une passion

En parallèle, la jeune trentenaire voue une passion pour la mode depuis de nombreuses années. Lorsqu’elle rentre à Mayotte définitivement en 2016, elle cherche à se démarquer des autres, mais ne trouve pas ce qu’elle cherche dans les boutiques. Elle décide donc de créer ses propres bijoux, et c’est ainsi que naît Bled’Art. Le concept consiste à fabriquer des accessoires pour agrémenter une tenue que l’on a déjà et qui peuvent être portés en toutes circonstances. « J’ai commencé par faire des petits prototypes que je postais sur les réseaux sociaux. Il y a eu beaucoup d’engouement et ça m’a permis d’avoir confiance en moi et d’aller plus loin dans la confection jusqu’à en faire une entreprise », dit-elle fièrement.

Désormais, la créatrice est respectée pour ce qu’elle fait et est sollicitée pour de grands évènements tels que Miss Mayotte, Miss Salouva, ou encore Ambassador Youth Régional Mayotte. Elle a commencé par fabriquer des accessoires, et aujourd’hui elle fait de la décoration murale et customise les tenues. Une évolution qui lui a permis d’ouvrir sa première boutique, à Koungou. Si elle en est fière, elle ne veut pas pour autant se mettre la pression. « Pour garder cette passion je ne dois pas y consacrer 100% de mon temps. Si j’en fais un commerce et que je ne dépends que de ça pour vivre, ça deviendra une obligation et je risque de perdre cette passion. Je le fais parce que j’aime ça et non pas parce que je me sens obligée », précise-t-elle.

Maman et entrepreneuse, un rythme difficile à tenir

Cédia M’soili est maman de deux enfants, âgés de 6 ans et 11 mois. Et elle reconnait qu’il est difficile de combiner ses deux rôles. « C’est un pur bonheur d’être maman mais c’est aussi dur d’être entrepreneuse en même temps. On se demande toujours où est-ce qu’on va laisser nos enfants quand il y a un évènement. De plus, dans mon domaine c’est encore plus compliqué car les événements ont lieu le soir », soutient la mère de famille. Elle compare la vie des femmes entrepreneuses à celle des hommes, qui ne se préoccupent pas ou peu de ces questions, soulignant amèrement une certaine inégalité. « Je ne connais pas d’hommes qui envisagent de partir en voyage d’affaire avec leurs enfants alors que les femmes les emmènent parfois avec elles. »

Et même si son époux est présent, son travail ne lui permet pas de s’occuper de leur progéniture quand elle doit s’absenter. Malgré cela, elle est déterminée à ne rien lâcher car elle estime que « ce sont les difficultés qui nous font avancer. » Et c’est ce qu’elle aimerait faire comprendre aux plus jeunes et aux autres femmes. « Il faut aller au bout de ses rêves pour avoir un équilibre dans sa vie. On ne peut pas vivre que des enfants et du mari. Il faut que l’on ait un espace à nous pour nous épanouir. En plus, en persévérant on se découvre des qualités qu’on ignorait. » Cédia M’soili a déjà réalisé une partie de ses rêves, mais elle en a encore en stock. Elle ambitionne de faire de Bled’art une usine qui fabrique des articles de souvenirs à partir d’objets récupérés.

Journée internationale d’action pour la santé des femmes

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La Journée Internationale d’Action pour la Santé des Femmes est une journée internationale qui se célèbre le 28 mai de chaque année depuis 1987. Pour cette année, le Conseil départemental a décidé d’organiser cette journée afin de mobiliser les acteurs concernés en faveur de la santé des femmes le jeudi 1er juin à la salle de cinéma Alpajoe à partir de 8h30. L’objectif de cette action est de lutter contre la privatisation et la commercialisation des services de santé et de militer pour que l’accès des services de qualité soit un droit pour les femmes. Plusieurs acteurs œuvrant en faveur de la santé des femmes interviendront durant cette journée pour sensibiliser le public féminin sur comment mieux soigner l’endométriose, les maladies cardiaques, le cancer du poumon, la dépression, les troubles musculo-squelettiques, toutes ces maladies qui ne sont pas suffisamment pris en charge dans la population féminine.

La mangrove, un écosystème particulier à préserver

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Avec l’aide de l’Association Mangrove Environnement, Mayotte Nature Environnement propose une formation pour découvrir les mangroves de notre île le samedi 10 juin 2023 de 8h à 16h, l’occasion d’en apprendre davantage sur les mangroves de l’île, pourquoi et comment les protéger. La mangrove est un écosystème unique et incroyable : il s’agit d’une véritable forêt riche implantée dans la zone de balancement des marées, les pieds dans l’eau salée. Elle recouvre environ 700 hectares sur Mayotte. La mangrove accueille la biodiversité aussi bien marine que terrestre. Elle apporte de nombreux services écosystémiques. La formation se déroulera à Tsimkoura en compagnie de Boina Said Boina, président de l’association Mangrove Environnement. Celui-ci vous présentera la partie théorique le matin, puis guidera les participants dans la mangrove de Tsimkoura l’après-midi. Inscrivez-vous à cette formation du 10 juin 2023 par mail à : accompagnement@mayottenatureenvironnement.com ou au 0639 61 68 88.

Cinquième édition du marché agricole et artisanal du Grand Nord

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La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) annonce la reprise des marchés agricoles et artisanaux sur le territoire du Grand Nord. La cinquième édition aura lieu sur le plateau sportif d’Acoua, le dimanche 11 juin prochain, à partir de 9h. Cet événement sera l’occasion de découvrir et échanger avec les différents producteurs et artisans présents. De nombreuses animations ponctueront également cette journée, avec une attention particulière pour les enfants : balade à poney, jeux gonflables…

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes