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Les prix à la pompe entament une baisse au mois de juin

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Alors qu’au mois de mai, le gazole avait vu son prix baisser, mais pas l’essence, c’est le cas pour tout le monde cette fois-ci. A partir de ce jeudi 1er juin, l’essence coûte cinq centimes de moins par rapport au mois précédent (1,78 euro par litre). La baisse est de quatre centimes pour le gazole (1,46 euro/l). « Ces baisses sont principalement expliquées par la diminution des cours mondiaux des produits pétroliers (- 11 % pour le gazole et – 11,1 % pour l’essence) par rapport au mois de mai », révèle la préfecture de Mayotte, ce mercredi. Le pétrole lampant (1,01 euro/l), le mélange détaxé (1,24 euro/l) et le gazole maritime (1,06 euro/l) sont aussi concernés par la diminution des prix.

En revanche, celui de la bouteille de gaz de douze kilogrammes n’a pas inchangé (24,5 euros).

Chirongui : l’accrochage d’un câble électrique crée des perturbations

Ce lundi 29 mai, vers 11h50, la société EMCA a arraché un câble lors d’un chantier à proximité de Tahiti Plage (Sada). L’incident a créé des perturbations et notamment une coupure d’électricité. Les écoles et habitations autour de Chirongui, qui se trouvent dans le prolongement du réseau, n’ont pas eu d’électricité pendant quarante minutes. Des embouteillages sur l’axe routier se sont aussi formés au niveau du câble abîmé. Aux alentours de 12h30, après l’intervention d’Électricité de Mayotte (EDM), l’électricité était revenue.

Le retour du mois du conte à Bandrélé

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Le réseau de Lecture Publique, en partenariat avec la mairie de Bandrélé, organise la deuxième édition du mois du conte aura lieu tout le mois de juin. Du 3 au 29 juin, du Halé Hélélé, danses traditionnelles, slams, uwutindé et jeux de tarots seront proposés à la médiathèque de Bandrélé, où aura lieu le lancement samedi 3 juin à 16h. En complément, des activités seront organisées dans toute l’île pour tous les publics, à Dzoumogné, Chiconi, Sada, Padmanzi, Labattoir, Chirongui, Bouéni, Mtsamoudou et Nyambadao. Les spectateurs pourront profiter d’une vingtaine de spectacles.

« Les routes de la transe », un web documentaire universitaire

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« Les routes de la transe » est un webdocumentaire évolutif et universitaire. A double dimension, il veut perpétuer et mettre à l’honneur la culture, musique et tradition des peuples du Sud et surtout la transe. Depuis Mayotte, les Comores, Madagascar, au total 31 villes et 9 pays sont à découvrir comme la Tanzanie, Zanzibar, Kenya, Egypte, Maroc, mais aussi la Guyane. D’un autre côté, grâce à ce partenariat, des étudiants de Mayotte ont déjà pu expérimenter sur le terrain la prise de vues et de son, le montage, l’édition numérique. Résultat d’une convention signée entre le CUFR (Centre universitaire de formation et de recherches) de Mayotte et Sisygambis qui s’inscrit dans une démarche de transmission des savoirs traditionnels et techniques. Sous forme de cartes interactives, l’utilisateur peut voyager comme il le souhaite. Par l’image et le son, il peut découvrir des cultures millénaires grâce à des interviews de spécialistes et des musiques et sons captés au fil des voyages mixés avec les compositions de Christine Coulange. Le point fort, une immersion totale de l’internaute dans les paysages et la vie quotidienne des habitants des pays traversés. Lien du webdocumentaire :

L’artiste Chankaléor nous ouvre les portes de sa maison

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L’artiste Chankaléor, de son vrai nom Nora Godeau, transforme sa maison en galerie d’art pendant une semaine. La poétesse a un univers bien à elle qui tourne autour de l’onirique, du fantastique, des influences orientales ou encore psychédéliques. Chacune de ces peintures est accompagnée d’un poème. Retranscrit sur un parchemin fait à base de thé, de pigments secs et d’aquarelle, le texte est écrit dans une police qui rappelle le tableau et son ambiance. Ses thèmes de prédilection sont la mort, l’enfance, la folie et l’exaltation des sentiments. Le samedi 3 juin à 17h, venez découvrir ses œuvres à « la Maison Rose de Cavani ». Lieu inconnu, c’est en fait la résidence personnelle de la peintre. La « galerie » sera ouverte à partir de 16h tous les jours, jusqu’au 10 juin. L’exposition se déroule 65, rue de la nouvelle briqueterie, à Cavani-Mamoudzou (lien GPS : https://goo.gl/maps/rtsfXoeFhvgx6eb1A).

Sénatoriales : Les Républicains choisissent Abdoul Doukaini

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Les deux candidats désignés initialement, pour les élections sénatoriales de septembre, par Les Républicains étaient Zaïdou Tavanday et Bacar Mohamed. Le deuxième, président fédéral du parti de droite, a été déclaré inéligible au moment de sa condamnation, le 10 mai, pour prise illégale d’intérêts et délit de favoritisme. Il fallait donc lui trouver un remplaçant. C’est chose faite puisque c’est Abdoul Harithi Doukaini a été désigné candidat, confirme la formation, ce mardi. Le directeur général adjoint de la mairie de Tsingoni est l’une des figures des Républicains puisqu’il en est le secrétaire départemental.

Circulation alternée : celle-ci commencera le 19 juin

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L’arrêté instaurant la circulation alternée à Mamoudzou sortira ce mercredi 31 mai. Plusieurs annonces ont été diffusées sur les médias et les réseaux sociaux, il s’agit en fait de versions non définitives envoyées aux acteurs économiques par la municipalité. Cette dernière nous confirme que le véritable arrêté, qui doit être validé ce mardi 30 mai par la préfecture de Mayotte, doit être promulgué ce mercredi. C’est à ce moment-là que nous en connaîtrons les détails, mais il est acquis qu’il sera en vigueur à partir du 19 juin.

Vraisemblablement, il devrait concerner les véhicules en fonction des plaques aux chiffres impairs ou pairs, et être actif du lundi au vendredi. Du côté des services de la ville, on assure qu’il s’agit « d’un essai » qui pourrait durer « un mois ».

Règlement de comptes sur fond de violences policières

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Au cœur d’un conflit interne entre membres de la brigade anticriminalité de Mamoudzou, l’un d’eux a accusé ses ex-coéquipiers de violences volontaires en octobre 2020.

Alors qu’un policier a été reconnu coupable, il y a deux mois, d’avoir utilisé un taser sur une personne interpellée en octobre 2020, son collègue a été cette fois relaxé, ce mardi 30 mai. L’affaire prend place dans un conflit entre fonctionnaires qui perdure depuis des années.

L’antagonisme entre des membres de la brigade anticriminalité de Mamoudzou n’est pas nouveau. Au commissariat, en tout cas, c’est de notoriété publique que plusieurs agents de cette unité (dont certains ont été mutés depuis) étaient en conflit ouvert. L’audience de ce mardi en est une nouvelle fois la preuve. Les faits sont anciens, ils datent du 10 octobre 2020. Ce jour-là, quatre policiers se rendent en voiture à Cavani pour y interpeller un homme. Plutôt costaud, celui-ci avait résisté à une première tentative d’interpellation, la veille. Selon l’un des policiers, il connaîtrait les jeunes en possession de la douille provenant d’une arme ayant servi à tirer en l’air pour disperser un groupe de jeunes, quelques jours plus tôt. C’est donc à quatre qu’ils partent le chercher. Une nouvelle fois, l’homme se débat fortement, avant d’être placé dans la voiture, sur la banquette arrière, entre deux policiers.

Voyant le passager toujours agité, le policier à sa gauche demande un taser pour le neutraliser. Il donne au minimum deux impulsions électriques pour le calmer. « Il l’a fait uniquement pour le calmer », défendent le chauffeur et le passager avant du véhicule. Depuis, l’homme interpellé a été finalement reconnu coupable de rébellion en décembre 2020 et condamné à quatre mois de prison avec sursis. L’affaire aurait pu en rester là, mais une main courante déposée en août 2022 par un des quatre membres de l’équipage a poussé le Parquet à ouvrir une enquête. Selon ce policier originaire de La Réunion, l’un de ses collègues (le passager avant du véhicule) essayerait de lui faire porter le chapeau en pressant l’interpelé de déposer une plainte pour violences volontaires à l’encontre du fonctionnaire de police qui était assis à sa droite, mais qui n’a rien fait. En outre, au cours de sa nouvelle audition, l’homme interpellé indique qu’il a bien été victime de violences policières, décrivant des coups au moment de son arrestation et dans la voiture. Il en veut pour preuve le certificat médical de l’époque qui fait mention de ses blessures. Le policier qui a donné un coup de taser, confirme son geste, expliquant qu’il « a été poussé » à le faire par son collègue de devant, plus expérimenté que lui. Au cours d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), le 3 avril, le fonctionnaire a été condamné à deux mois de prison avec sursis.

« De la violence à caractère légitime »

Alors qu’il était poursuivi lui aussi pour violences volontaires commises en réunion et par personne dépositaire de l’autorité publique, celui était sur le siège avant droite et qui est également délégué syndical a refusé la CRPC. « Il y a beaucoup d’affabulations », maintient-il, ce mardi 30 mai, devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Il réfute les accusations de violence avant l’épisode dans la voiture et reconnaît simplement avoir donné le taser à son collègue, sans savoir que celui-ci n’avait pas encore l’habilitation pour s’en servir. « C’était de la violence à caractère légitime », insiste-t-il. Max Goldminc, le substitut du procureur, n’est, lui, pas d’accord. S’il reconnait que l’animosité entre les protagonistes « n’est pas à exclure », il dit qu’il ne faut pas mettre en doute les propos du policier à l’origine de la dénonciation pour cela. Le prévenu ayant donné l’arme qui a servi à blesser le passager, la circonstance de la réunion est selon lui « caractérisée ». Il demande huit mois de prison avec sursis à l’encontre du policier. Son avocat, maître Soumetui Andjilani, s’offusque contre cette histoire de « trois policiers voyous » et « du bon samaritain ». Il reprend les déclarations des uns et des autres pour essayer de démontrer que son client n’a jamais porté de coups. « [Le policier à l’origine de l’enquête] se perd dans ses accusations mensongères », plaide-t-il, arguant que c’est davantage « l’inimité » entre les membres de cette affaire qui est à l’origine de la dénonciation qui survient presque deux ans après les faits. Avant que le tribunal se retire, son client dit « avoir foi en la justice », exprimant des regrets sur le fait que son refus de la CRPC (qui établit de fait le culpabilité) soit « une circonstance aggravante » en faisant allusion à la peine demandée par le Parquet.

Les juges lui ont donné raison en décidant d’une relaxe au regard du temps écoulé entre les faits d’octobre 2020 et la dénonciation intervenue en août 2022.

Reconnu victime dans une autre affaire

Le policier relaxé était au cœur d’un autre procès, le matin-même. Cette fois-ci, il était entendu en qualité de victime, puisqu’il s’agissait d’une interpellation au cours de laquelle il a été blessé (sept jours d’ITT), le 2 avril 2019. Cet après-midi-là, il était également le passager avant de l’équipage de la Bac, lorsqu’une agression a lieu à la Snie, à Kawéni. Sur place, les trois policiers ont repéré deux jeunes, dont l’un très défavorablement connu de leurs services, de l’autre côté de la route nationale. Les deux passagers du Duster sont donc descendus et ont coursé les deux individus dans la zone qui sépare les collèges K1 et K2. L’un des deux est tombé sur le suspect et sa bande à côté du stade, l’autre l’y a rejoint. Alors que la victime a tenté de ceinturer le suspect, deux jeunes (les deux prévenus de 19 et 25 ans) ont voulu intervenir. Le policier est tombé à terre avec le suspect initial. Il a alors vu celui de 25 ans ramasser une planche avec des clous. « J’ai tiré alors qu’il la tenait en l’air », raconte le policier, qui a fait valoir la légitime défense. Le seul prévenu présent (celui qui a pris une balle dans le genou était absent) explique qu’il a voulu empêcher le policier « d’étrangler » son ami, mais qu’il ne l’a pas touché. Pour le substitut du procureur, il n’y a pas de difficultés, il y a bien eu « une agression physique de la part de deux personnes au même moment », il demande toutefois une peine de six mois de prison avec sursis. Car, si d’autres condamnations sont intervenues entretemps, les deux prévenus ne l’avaient jamais été à l’époque des faits. Le tribunal a suivi les réquisitions du Parquet, également en condamnant les deux à payer solidairement des dommages et intérêts, ainsi que des frais de justice, au policier.

Le futur de l’haltérophilie mahoraise se dessine à Kahani

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Parmi les apprentis haltérophiles de Kahani, autant de filles que de garçons. « Je tiens à cette idée que l’haltérophilie et la musculation ne sont pas que des sports de garçons. », affirme l’enseignant, ravi de l’investissement des jeunes filles dans son cours.

Au lycée Gustave-Eiffel de Kahani, a été créée en début d’année une classe à option « haltérophilie ». Tous les samedis matin, les élèves volontaires sont coachés par Louis Soubrouillard, professeur d’EPS et président de la Ligue mahoraise d’haltérophilie, qui enverra cinq athlètes aux Jeux des îles en août prochain à Madagascar. Reportage.

« Trois ! Allez, tu l’as… Quatre ! Encore, encore… Oui !!! » Les applaudissements accueillent le nouveau record personnel de Soumaïla Ahamadi : cinq répétitions au squat (flexions sur jambes), avec une barre de 80 kilos sur le dos. Une sacrée performance pour le jeune homme, qui en pèse tout au plus cinquante-cinq, et pour qui l’haltérophilie était – il y a quelques mois encore – une discipline tout à fait inconnue. Élève de terminale au lycée de Kahani, Soumaïla a profité de l’ouverture en début d’année scolaire d’une option haltérophilie dans l’établissement pour se lancer. Tous les samedis matin, les haltérophiles en herbe – une quinzaine d’élèves volontaires – se réunissent dans un espace entièrement dédié à la pratique pour deux heures de mouvements codifiés : « arrachés » et « épaulés-jetés » s’enchaînent sous l’œil de Louis Soubrouillard, le professeur d’éducation physique et sportive (EPS) du lycée qui a mis en place l’option. « Depuis le collège, je voyais des vidéos d’haltérophilie sur internet, et ça me passionnait », raconte Djamalia Mohamed, une élève de première. « Lorsque le professeur m’a proposé de venir j’ai tout de suite dit oui ! »

« Se responsabiliser dans le corps, et dans la tête »

« L’objectif, c’est d’abord la santé », indique Louis Soubrouillard. « On dit que l’haltérophilie c’est l’école du dos. La posture, le dos droit, c’est ce qu’il y a de plus important. » Tout au long de la séance, il distille les conseils et corrige la technique de ses élèves lorsque cela est nécessaire. Du reste, les apprentis haltérophiles sont autonomes ; ils gèrent leur échauffement, augmentent progressivement les poids soulevés au cours de la séance en fonction de leurs précédents records, et ont parfaitement intégré le jargon de la discipline. « Ce sport demande énormément de rigueur. Il nécessite de l’organisation, et une vision sur le long terme pour optimiser ses performances. L’haltérophilie permet de se responsabiliser dans le corps et dans la tête », argue l’enseignant. « Avec l’haltérophilie, j’ai appris à rester sérieux dans tout ce que je fais. Car dans ce sport, on n’a pas le droit à l’erreur. Si on n’est pas concentré, et que l’on fait n’importe quoi, on peut se blesser », analyse Soumaïla, qui ne compte pas s’arrêter de sitôt. « J’ai fait mes vœux d’études supérieures en métropole. J’ai déjà demandé à mes amis qui sont là-bas de se renseigner pour me trouver un club d’haltérophilie ! » Quelques mots qui ravissent son professeur, convaincu du potentiel du jeune homme. « C’est typiquement le genre de jeune qui, s’il continue, pourrait prétendre aux Jeux des îles 2027 », estime-t-il.

Faire de Kahani un pôle d’excellence de l’haltérophilie

Parce qu’in fine, tel est l’objectif de Louis Soubrouillard, qui est également président de la toute jeune Ligue mahoraise d’haltérophilie (voir encadré) : faire de Kahani un vivier, un « pôle d’excellence de l’haltérophilie et de la musculation, aussi bien au niveau scolaire que fédéral ». « Ici, je veux créer la structure de base qui permette le développement de la discipline, et qui sera amenée ensuite à changer de mains. L’idée, à terme, c’est aussi d’offrir des opportunités professionnelles aux élèves en les amenant sur des brevets d’initiateur, voire d’éducateur », projette le prof. Dans cette lancée, sa « classe à option » se transforme l’année prochaine en « classe aménagée » : les élèves auront désormais quatre heures d’haltérophilie par semaine.

L’haltérophilie aux Jeux des îles 2023

Louis Soubrouillard est également président de la ligue mahoraise d’haltérophilie, créée il y a à peine deux ans. Cette structuration permet à Mayotte d’envoyer, pour la première fois de son histoire, des haltérophiles – cinq en l’occurrence – aux Jeux des îles de l’océan indien qui se tiendront en août prochain à Madagascar, « avec des chances de médailles », assure le président. Dans le cadre de leur préparation, les athlètes ont bénéficié de stages spécifiques hors du territoire, avec le soutien du Conseil départemental. « Je n’emmène pas encore d’élève [de Kahani] cette année, mais c’est bien l’objectif en 2027 ! ». En attendant, les apprentis haltérophiles du lycée l’assurent, ils suivront avec attention les résultats de la délégation mahoraise – y compris de leur prof – aux Jeux de Madagascar !

Les haltérophiles mahorais en compétition à Madagascar: Noémie Petifourt (-55kg), Laurie Savary (-64kg), El-Yatrach Ben Aboutoihi (-81kg), Louis Soubrouillard (-89kg) et Anthony Rabaud (+109kg).

Comment se déroule une compétition ?

En compétition, les haltérophiles effectuent deux mouvements. Pour celui qu’on appelle l’arraché, la barre est soulevée bras tendus au-dessus de la tête en un seul mouvement dynamique. Tandis que pour l’épaulé-jeté, la barre est soulevée bras tendus au-dessus de la tête en deux temps, avec une pause au contact des épaules.

Chaque athlète dispose de trois essais par mouvement. Un podium récompense individuellement les meilleures performances effectuées sur chaque mouvement, et un troisième podium récompense le cumul des deux mouvements.

« Nous sommes toujours en train de débattre sur l’égalité filles/garçons, ce n’est pas normal ! »

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Le jury, composé de Taslima Soulaimana, directrice régionale aux droits des femmes et à l'égalité, Delphine Mousny, la substitut du procureur en charge des mineurs, Stéphane Planchand, représentant du recteur, Hamida Moendadze, représentante du club Soroptimist Mayotte et Djodjo Kazady, directeur de la compagnie artistique Kazyadance.

Venus des quatre coins de Mayotte, ils ont présenté leurs propositions pour atteindre l’égalité des sexes. 70 élèves ont clôturé un travail de longue haleine lors de la finale des États généraux des droits de l’enfant qui s’est déroulée, ce samedi 27 mai, au collège Ouvoimoja de Passamainty.

Réfléchir à l’égalité femmes-hommes, c’était le défi de 70 élèves de Mtsamboro, Doujani, Passamainty, Dembéni, Petite-Terre et Chirongui. Samedi 27 mai, au collège Ouvoimoja de Passamainty, ils ont adressé leurs propositions au jury. Pour sa première participation, l’île de Mayotte a été accompagnée et soutenue par Haki Za Wanatsa et CIDE, collectif de trente associations. La thématique de cette année, l’égalité femmes-hommes et filles-garçons. “Nous sommes au XXIe siècle et nous sommes toujours en train de débattre sur l’égalité filles/garçons, ce n’est pas normal !”, défend le binôme de Pamandzi.

L’éducation, thématique principale

Plusieurs thématiques ont surgi : les stéréotypes de genre dans la sphère publique et privée, les violences physiques et mentales, mais une a pris le dessus. Les six binômes l’ont abordé : l’éducation, qu’elle soit familiale ou scolaire. « Certains parents se rendent compte de l’éducation qu’ils ont reçue et trouvent qu’elle n’est pas forcément adaptée à l’éducation de leurs enfants. Par contre, ils n’ont pas forcément les outils pour améliorer cette éducation. Du coup, l’enfant risque d’avoir peur de se confier ou d’avouer son problème à ses parents », déclare le binôme de Chirongui. Les jeunes ont dénoncé cette inégalité femmes-hommes, notamment comment eux la subissent. L’Éducation nationale a pourtant mis en place des directives, mais les élèves avancent un manque d’application et de parole autour de ces dernières. « Elles semblent toutefois peu connues des enseignants et leur application dépend de leur curiosité, de leur bon vouloir ou de leur militantisme », soutient les jeunes de Pamandzi.

Une éducation sexuelle à améliorer

Nasma Ali et Douhlfkir Chamsidine, représentants de Chirongui, ont convaincu le jury. Ils partiront en novembre à Paris, afin de représenter leurs camarades devant l’Assemblée nationale. Leur proposition était centrée sur l’éducation sexuelle. Ils veulent comptabiliser les heures effectives d’éducation à la vie affective et sexuelle dispensée auprès de chaque élève au cours de sa scolarité. Le quota fixé par la loi de 2001 est de 21h. Pourquoi cette thématique ? Ces heures seraient essentielles à la protection de l’enfance.

Des sujets assez tabous à Mayotte, l’éducation sexuelle n’étant pas souvent dispensée aux enfants par leurs parents. « Le respect de cette loi contribuerait à la prévention et la réduction des risques tels que les grossesses précoces non désirées, les mariages forcés, le harcèlement, les violences sexuelles », affirme le binôme gagnant. Ils soutiennent que l’éducation sexuelle scolaire n’est pas complète et ne traite que le côté biologique. « L’éducation à la sexualité devrait commencer par un enseignement de ce qu’est le consentement. On ne peut pas se contenter d’une éducation à la contraception ou un enseignement qui concerne la physiologie du corps humain donc l’appareil reproducteur. Il faut s’interroger aussi sur la construction sociale de l’amour », continuent-ils.

Une autre proposition a conquis la salle, celle de nommer dans chaque établissement des “référent.es égalité », qui se chargeraient de mettre en place plus de directives et projets pour réduire les inégalités, mais aussi faire de la prévention. Les duos de Pamandzi et Chirongui ont été durs à départager. Sur plus de cent points, quatre les séparaient. Après une longue délibération, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes (DRDFE) à Mayotte, Taslima Soulaimana, a décidé de tout faire pour que les deux binômes aillent à Paris, jugeant que les deux étaient méritants. Le dossier est cependant en cours de validation et sous réserve de crédits.

Une distribution de protections hygiéniques pour lutter contre la précarité menstruelle

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Une distribution de protections hygiéniques a eu lieu ce mardi matin au lycée professionnel agricole de Coconi par le club Soroptimist Mayotte et le Rotaract Mayotte.

Pour lutter face aux inégalités et afin de soutenir les jeunes femmes scolarisées qui n’ont pas toujours les moyens de s’acheter des protections périodiques, le club Soroptimist Mayotte et le Rotaract Udjama Mayotte se sont unis et mobilisés. Après une collecte conjointe entre les deux clubs de protections hygiéniques, qui s’est déroulée au mois de mai, la distribution a eu lieu ce mardi matin au lycée professionnel agricole de Coconi.

La précarité menstruelle se manifeste par un manque de moyens financiers pour acheter des protections hygiéniques adaptées. Cette problématique constitue un enjeu important, notamment en matière de santé publique et d’égalité des chances. Visant à lutter contre cette problématique et s’inscrivant dans la continuité de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, une distribution conjointe entre Soroptimist Mayotte et le Rotaract Mayotte a eu lieu au lycée professionnel agricole de Coconi. « On est dans un territoire où on a conscience qu’il y a des populations qui sont en extrême difficulté », reconnait Noëra Mohamed, présidente du club Soroptimist Mayotte. Un avis partagé par le proviseur adjoint de l’établissement, Papa Ahmed Combo, qui reconnait que dans son établissement il y a « des élèves de divers milieux sociaux ».

« Certaines de ses élèves étaient en difficulté »

Destinée aux élèves (210 filles sont scolarisées dans l’établissement), cette distribution a eu lieu afin de garantir qu’elles puissent poursuivre leur éducation, sans être entravées par des difficultés liées à leurs règles, leur offrant ainsi la possibilité de vivre leurs menstruations dans la dignité et le confort. Lors d’une première collaboration sur l’endométriose en mars dernier, « l’une des professeurs du lycée, nous avait dit que certaines de ses élèves étaient en difficulté, notamment pour se procurer des serviettes hygiéniques tous les mois », explique la présidente. C’est à la suite de cet échange qu’est venue la volonté de continuer la collaboration avec cet établissement, car pour ces jeunes femmes souffrant de précarité menstruelle, « c’est un problème lorsqu’elles vont en cours », ajoute Hawa, membre du Rotaract Mayotte. La première étape avait été de récolter des protections hygiéniques, lors d’une collecte par les deux clubs, au cours du mois de mai au centre commercial Baobab.

Symboliquement, les élèves de la classe du CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) service aux personnes et vente en espace rural ont représenté dignement toutes les filles scolarisées de l’établissement en recevant les dons. Les dix-huit cabas de serviettes hygiéniques seront mis à disposition à la vie scolaire et chaque jeune femme scolarisée pourra « s’en procurer en toute gratuité et en toute assurance et discrétion », conclut la présidente. Cette action ponctuelle vient en soutien aux actions déjà menées au sein de l’établissement et cela « va permettre aux professeurs et à la vie scolaire de pouvoir sensibiliser les jeunes sur cette problématique », reconnait le proviseur adjoint.

Une confection de culottes menstruelles comme projet

Dans la continuité de leurs actions, le club Soroptimist Mayotte et le Rotaract Udjama Mayotte souhaiterait créer une action avec levée de fonds « pour avoir plus de serviettes hygiéniques à distribuer ». Sur le long terme, un travail sur la confection de culottes menstruelles par des couturiers et artisans de l’île est envisagé. « Les serviettes c’est très bien, mais en matière d’environnement et d’écologie, ce n’est pas le mieux, donc les culottes, c’est beaucoup mieux car, elles peuvent se laver et être réutilisées », explique Noëra Mohamed. Une action en faveur des femmes jeunes scolarisées, mais également pour l’environnement.

Foncier : Qui fait quoi ?

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Cuf, Epfam, DAFP, DRFIP… Lorsque l’on touche à l’épineuse question du foncier à Mayotte, les acronymes pleuvent et il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver parmi les différentes institutions. « Beaucoup de Mahorais ne savent pas à quelle porte cogner ! », interpellait même le premier vice-président du Conseil départemental en charge de l’aménagement et du foncier, Salime M’Déré, lors des Assises de la reconquête foncière, en mars dernier. Alors, qui fait quoi ? Tour d’horizon.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré au foncier dans le numéro 1045 de Mayotte Hebdo, disponible gratuitement ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

La Cuf

veut savoir à qui appartiennent les terrains

Qu’est-ce que la Cuf ?

Constatant, sur la base de l’étude transversale demandée au Sénat par le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi (voir son interview ci-après), l’étendue des difficultés en rapport avec la propriété foncière en outre-mer, le législateur vote en 2017 une loi offrant la possibilité de créer dans chaque DOM un groupement d’intérêt public dont la vocation est double :

• inventorier la propriété foncière à l’échelle du territoire

• mettre en rapport les biens et les personnes, et trouver des moyens de procurer un titre de propriété à celles qui en sont dépourvues.

Le cumul des problématiques propres à Mayotte nécessitant une action rapide, la Commission d’urgence foncière (Cuf) est mise en place dès 2019 pour préfigurer et exercer les missions dévolues au futur GIP. Le travail d’inventaire a été initié dès 2019 ; celui de titrement a nécessité des dispositions législatives particulières, et a débuté en 2022.

Les outils de la Cuf :

L’acte de notoriété acquisitive. « La propriété privée est un droit consacré, extrêmement protégé. Elle s’acquiert soit par transmission – c’est à dire par héritage – soit par contrat (un achat, un don). Une troisième modalité, dérogatoire, existe : la prescription acquisitive, trentenaire en l’occurrence. Peut y prétendre celui qui occupe un terrain pendant trente ans au vu et au su de tous, et qui n’est pas lié avec le propriétaire par un contrat », contextualise Bertheline Monteil, la présidente de la Cuf et magistrat honoraire à la retraite. « Normalement, lorsque l’on devient propriétaire par héritage ou par contrat, on a la preuve écrite de la propriété. Dans la prescription acquisitive, il n’y a pas de preuve écrite, donc la pratique notariale a inventé

l’acte de notoriété acquisitive : un document constatant qu’il est notoire qu’une personne occupe un terrain depuis plus de trente ans. Ce n’est pas un titre de propriété, mais un moyen de preuve de la propriété. Au bout de cinq ans, si elle n’est pas contestée, cette preuve de propriété devient irréfragable. »

La saisine du juge judiciaire. « Beaucoup de gens ont acheté par acte sous seing privé, et n’ont pas publié à la conservation de la propriété immobilière avant que l’ancien régime de propriété foncière soit supprimé au 1er janvier 2008. Nous avons obtenu un décret qui permet de recourir à une procédure accélérée devant le tribunal judiciaire pour tenter de valider ces ventes qui, à priori, ne sont pas contestées, mais n’ont pas de titre », détaille Bertheline Monteil.

Dans quels cas contacter la Cuf ?

• J’occupe du foncier du domaine privé depuis plus de trente ans sans titre ni acte : je sollicite la Cuf pour faire constater cette occupation trentenaire, dans le but de me faire délivrer un acte de notoriété acquisitive trentenaire.

• J’occupe mon terrain sur le fondement d’un acte sous seing privé ou d’un acte cadial non inscrit à la conservation de la propriété immobilière avant le 1er janvier 2008 : je sollicite la Cuf pour recourir à une procédure accélérée devant le tribunal judiciaire et régulariser ma situation.

Le chiffre clé : 60 000

C’est le nombre de possesseurs susceptibles d’être régularisés, selon la Cuf, qui ambitionne à terme de produire annuellement 1 000 prescriptions acquisitives trentenaires.

Le mot de la présidente

« Le seul critère que l’on ait à la Cuf, c’est le droit. Notre institution n’est pas politique, mais purement juridique »

L’Epfam

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veut maîtriser le foncier pour aménager le territoire

Qu’est-ce que l’Epfam ?

Les missions de l’Établissement public foncier d’aménagement urbain (Epfam) sont définies par les articles L. 321-36-1 et L. 321-36-2 du Code de l’urbanisme et l’article L. 181-49 du Code rural, et se déclinent en trois axes :

• L’aménagement de l’espace urbain : L’Epfam conçoit et pilote des opérations d’aménagement urbain (construction ou rénovation de logements, équipements, infrastructures). Il commercialise des terrains viabilisés – « prêts à construire » – aux porteurs de projets.

• L’aménagement de l’espace agricole : L’Epfam joue un rôle de Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) à l’échelle du territoire. A ce titre, il se charge de maîtriser du foncier agricole pour y installer des agriculteurs, et de réguler les prix du marché foncier rural (via l’exercice du droit de préemption agricole).

• La maîtrise du foncier au service de projets d’intérêt général : L’Epfam accompagne les maîtres d’ouvrage publics pour leur permettre de maîtriser le foncier nécessaire à leurs projets de construction ou d’aménagement (veille, ingénierie, portage).

« On ne construit pas les bâtiments, on aménage le foncier ! », précise bien Yves-Michel Daunar, le directeur général de l’Epfam. Dans son plan stratégique de développement, l’Epfam ambitionne à l’horizon 2026 : d’aménager le foncier nécessaire pour accueillir 5.000 logements (9 opérations engagées), 15 hectares de foncier à vocation économique (4 opérations engagées) et 80 hectares de surfaces agricoles (déjà une vingtaine d’agriculteurs installés).

Dans quel cas contacter l’Epfam ?

En ce qui concerne l’aménagement, l’Epfam travaille « à 100 % avec les institutions », renseigne le DG. Les particuliers ne sont donc pas amenés à solliciter l’Epfam. Pour l’installation des agriculteurs, l’Epfam procède par appels à manifestation d’intérêt ou appels à projets.

Le mot du directeur :

« C’est le projet qui définit la recherche du foncier et non l’inverse ! Nous sommes dans une logique de développement et d’aménagement du territoire : c’est l’intérêt public qui prévaut »

Le CD

principal propriétaire foncier

Principal propriétaire terrien de l’île, le Conseil départemental (CD) est au cœur des problématiques foncières. Il est l’un des acteurs principaux de la planification du territoire, via l’élaboration de son schéma d’aménagement régional (SAR). La direction des affaires foncières et du patrimoine (DAFP), rattachée à la direction générale adjointe chargée de l’aménagement et des infrastructures (DGA AI), est chargée des

missions afférentes au foncier. Le département dispose d’une procédure de régularisation foncière pour les occupants de ses parcelles.

Le Césem

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Et ses avis

S’il n’a qu’un rôle consultatif, le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte n’hésite pas à s’emparer de tous les sujets de la vie politique et quotidienne de l’île. Ainsi en est-il du foncier, sur lequel le Césem a émis en avril dernier un avis destiné au Conseil départemental, après que ce dernier ait voté son budget : « Le Département doit mettre un terme à la dilapidation de son patrimoine foncier. […] Ne devrait-il pas plutôt aménager les espaces dont ont besoin les investisseurs pour développer leurs activités ? En effet, si tous les occupants coutumiers qui ont entamé des démarches en vue de la régularisation de leurs terrains avec le Cnasea (ASP) étaient reconnus dans leur droit réel, le Conseil départemental ne serait sans doute plus aujourd’hui le premier propriétaire foncier à Mayotte ». Les avis du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte sont à retrouver sur : https://cesem.yt/dernieres-publications

Communes et intercos

Les interlocuteurs locaux

Les collectivités locales possèdent elles aussi du foncier, dans une moindre mesure comparativement au CD ou à l’État. Le plan local d’urbanisme communal (PLU) ou intercommunal (PLUi) est le document qui traduit le projet global d’aménagement et d’urbanisme de la collectivité, et fixe en conséquence les règles d’aménagement et d’utilisation des sols. PLU et PLUi sont consultables sur le site https://www.geoportail-urbanisme.gouv.fr/. En l’attente d’un « guichet unique », proposition évoquée lors des Assises de la reconquête foncière organisées par la ville de Mamoudzou en mars dernier (voir article ci-après), les communes sont, pour les particuliers, les premiers interlocuteurs à privilégier pour s’enquérir des possibilités de construction ou de régularisation foncière.

La DRFIP

Et ses trois services clés

Si le cœur de métier de la direction régionale des finances publiques (DRFIP) est bien la fiscalité et la comptabilité publique, elle assure un panel d’autres missions – dont plusieurs sont en lien avec le foncier. Trois services sont à connaître.

Le service local du domaine

Comme dans tout autre territoire français, le service local du domaine de Mayotte assure la gestion des biens immobiliers de l’État. Le service est également chargé d’estimer la valeur des biens acquis ou cédés par l’État ou les collectivités (l’évaluation domaniale) pour garantir le bon usage des deniers publics. Il fixe par ailleurs les conditions financières de l’occupation du domaine public. Rôle spécifique à Mayotte, et pour lequel le service est ici plus connu : celui de la régularisation foncière. Un particulier installé dans la zone des pas géométriques (ZPG) au moins depuis 2007 est susceptible de demander la régularisation de cette occupation auprès de la Dealm (Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer), qui est gestionnaire de la ZPG. Le service du domaine de la DRFIP se charge alors d’examiner la demande. La régularisation se fait à titre onéreux : la DRFIP évalue la valeur vénale de la parcelle et applique des abattements en fonction de la situation de la personne (revenus, composition du foyer, ancienneté de l’occupation).

Le centre des impôts foncier (le cadastre)

Le centre des impôts foncier confectionne et élabore le plan cadastral. Tout le territoire de Mayotte y est représenté, divisé en parcelles cadastrales numérotées. Le cadastre est le document de référence pour les missions fiscales de la DRFIP (taxe foncière, cotisation foncière des entreprises). Le centre des impôts foncier assure également une mission documentaire : on peut le solliciter pour se procurer des extraits du plan cadastral, qui est également consultable en ligne sur cadastre.gouv.fr

La conservation de la propriété immobilière (CPI)

Spécificité mahoraise : la conservation de la propriété immobilière (CPI) assure la sécurité des transactions immobilières, par la publication de l’état de propriété des biens. Lors de la vente d’un bien, il est impératif de passer par un notaire (voir « Le notaire » ci-dessous) et de la faire enregistrer à la CPI. Il est par ailleurs possible de se rapprocher de ce service pour connaître le propriétaire d’un bien précis.

L’État

au cœur de la problématique

En sus de la DRFIP, les services de l’État sont étroitement liés à la question du foncier. La préfecture s’emploie, entre autres, à résorber l’habitat insalubre en relogeant les ayants droit. Chargée de mettre en œuvre les politiques de l’État en matière de logement et d’aménagement à l’échelle du territoire, la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm) accompagne par ailleurs les collectivités mahoraises en matière d’urbanisme en assurant l’instruction des dossiers de demandes de 14 des 17 communes de l’île. Responsable de la conduite et de la mise en œuvre des politiques agricoles, alimentaires et forestières, la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) est également une partie prenante majeure.

Le notaire

pour sécuriser sa vente ou son acquisition

Le notaire est l’officier public et ministériel chargé d’authentifier les actes pour le compte de ses clients. Le notaire conserve les actes, et joue un rôle de conseil juridique. Dans le cas d’une acquisition foncière, le notaire est en mesure de prévenir l’acquéreur de certaines contraintes liées au terrain qu’il souhaite acheter : constructibilité, exposition aux aléas, etc. A Mayotte, il n’est obligatoire de passer devant un notaire pour toute vente immobilière que depuis 2008 (voir article « La Cuf tente de mettre de l’ordre dans le chaos foncier de Mayotte » par ailleurs).

Le géomètre-expert

pour délimiter sa propriété

Le géomètre-expert est le technicien qui réalise les études et travaux topographiques qui fixent les limites des biens fonciers (voir « Le centre des impôts foncier » ci-contre).

Le Smiam

Propriétaire fantôme

Créé en 1979, le syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam) cible alors principalement les constructions scolaires et sportives. 1.600 salles de classes sortent de terre entre 1979 à 2012, mais le Smiam ne parvient ensuite plus à répondre à la demande exponentielle du territoire. Il est mis en liquidation en 2014 – étant alors le second propriétaire terrien de l’île. Depuis, le Smiam s’emploie à rétrocéder aux collectivités les parcelles et infrastructures qui leur reviennent – un processus long et complexe.

Le Cnasea

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et les prémices de la régularisation foncière à Mayotte

A partir de 1996, le Centre national pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles (Cnasea) a mis en œuvre la première politique de régularisation foncière à Mayotte, qui consistait à reconnaître aux occupants une propriété antérieure à la personne publique. Le Cnasea a depuis fusionné avec l’Agence unique de paiement (AUP) pour devenir l’Agence de services et de paiement (ASP).

Circulation alternée : celle-ci commencera le 19 juin

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L'arrêté instaurant la circulation alternée à Mamoudzou est prévu ce mercredi 31 mai. Il devrait rentrer en vigueur le 19 juin.

L’arrêté instaurant la circulation alternée à Mamoudzou sortira ce mercredi 31 mai. Plusieurs annonces ont été diffusées sur les médias et les réseaux sociaux, il s’agit en fait de versions non définitives envoyées aux acteurs économiques par la municipalité. Cette dernière nous confirme que le véritable arrêté, qui doit être validé ce mardi 30 mai par la préfecture de Mayotte, doit être promulgué ce mercredi. C’est à ce moment-là que nous en connaîtrons les détails, mais il est acquis qu’il sera en vigueur à partir du 19 juin.

Vraisemblablement, il devrait concerner les véhicules en fonction des plaques aux chiffres impairs ou pairs, et être actif du lundi au vendredi. Du côté des services de la ville, on assure qu’il s’agit « d’un essai » qui pourrait durer « un mois ».

Police de Mamoudzou : un individu interpellé pour un vol

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Un habitant du quartier de M’gombani, à Mamoudzou, a constaté que son ordinateur portable avait été volé alors même qu’il dormait dans la pièce, en début de semaine dernière. « C’est au visionnage des caméras installées dans son domicile, qu’il comprenait qu’un individu avait pénétré dans les lieux et avait volé ses biens », indique la police dans un post Facebook. Elle ajoute que grâce à la remise des vidéos dans le cadre de l’enquête et à la plainte déposée, les policiers de Mamoudzou ont pu identifier l’auteur et l’appréhender. Il a été placé dès lors en garde à vue.

UNSS : les meilleurs danseurs se retrouvent à M’tsangabeach, ce mercredi

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Après une année riche de temps de formation, de rencontres du district au niveau national, plus de 500 élèves issus de vingt sections AS danse contemporaine et hip-hop vont se rencontrer au festival UNSS à M’tsangabeach de 9h à 15h30, ce mercredi. Au programme des ateliers de pratique et une présentation chorégraphique sur scène.

Kariboom : une personne blessée par une noix de coco

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Lors du dernier festival Kariboom, ce week-end à M’tsangabeach, une mère de famille a été atteinte à la tête par la chute d’une noix de coco, samedi après-midi. L’état de sa blessure a nécessité l’intervention de l’hélicoptère du Smur (Structure mobile d’urgence et de réanimation).

Les prix continuent d’augmenter en avril

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Les prix à la consommation augmentent de 0,2 % en avril 2023, révèle l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). C’est notamment le cas pour le tabac, l’alimentation et les vêtements et chaussures. La hausse de 0,7 % de l’alimentation est due à celle des produits frais, mais surtout des légumes. L’Insee compte 1,3 % de hausse pour le tabac, et une autre de 0,4 % pour les habits et les chaussures.

Le prix des produits manufacturés et des services lui reste cependant stable. Seule bonne nouvelle, celui de l’énergie est lui en baisse de 0,3 %. Mayotte subit une augmentation des prix de 5,1 % sur un an, une inflation proche de ce que vit la métropole (+5,9%).

Le neuvième salon du Tourisme et des Loisirs de Mayotte en septembre

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Le 8, 9 et 10 septembre aura lieu la neuvième édition du salon du Tourisme et des Loisirs de Mayotte. L’évènement se tiendra place de la République à Mamoudzou. Les inscriptions sont jusqu’au 30 juin, sous réserve d’un nombre de places. L’objectif de ce salon est de créer un rendez-vous sur Mayotte pour découvrir le tourisme et les loisirs sur l’île. Les tarifs pour être exposants sont les suivants : 100 euros pour les adhérents et 170 euros pour les non-adhérents, 150 euros pour les offices de tourisme, 250 euros pour les organismes de tourisme hors Maotte, 80 euros pour les artisans et 250 euros pour les offres de restauration.

Le tarif comprend pour les exposants un espace d’exposition sous chapiteau avec tables et chaises, la mention de la structure sur le flyer ainsi que deux badges exposants.

Les exposants avec une offre de restauration devront donner leurs besoins en électricité en kW et déclarer le matériel utilisé avant le 31 juillet. Sans ses informations, la participation pourra être annulée le jour J.

« C’est important qu’il y ait des adultes pour que les choses se passent bien »

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Déployés dans presque tout Mamoudzou (hors Cavani pour l’instant), les parents-relais veillent chaque jour sur les écoliers.

Déployés dans beaucoup de quartiers de Mamoudzou, les parents-relais permettent chaque jour aux enfants de se rendre en sécurité à l’école ou dans les établissements secondaires. Ce vendredi 26 mai, ces bénévoles ont pu rencontrer le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, à Kawéni.

Ils jalonnent les routes de Mamoudzou, tous les matins, affublés de leurs gilets jaunes fluorescents. Les parents-relais, un dispositif de surveillance des élèves, ont investi peu à peu à la ville de Mamoudzou. Il y en aurait 500 aujourd’hui, dont 200 rien qu’à Kawéni. « Un succès », selon Chaharoumani Chamassi, le directeur de la police municipale, qui a pu en vanter les mérites au préfet de Mayotte. En effet, ce vendredi matin, Thierry Suquet a rencontré certains de ces bénévoles qui se lèvent tôt le matin pour accompagner les milliers d’élèves qui se rendent dans les écoles et les établissements secondaires de la ville. « C’est important qu’il y ait des parents qui accompagnent des enfants à l’école, parce que c’est important qu’il y ait des adultes pour que les choses se passent bien et tranquillement », leur a dit le préfet de Mayotte. « Ce genre de démarche peut servir d’exemple sur ce qu’on peut faire à Mayotte. »

Parfois sans emploi ou avant de se rendre au travail, les parents-relais donnent de leur temps aux enfants. Ils le font de différentes manières. Certains coordonnent, d’autres régulent la circulation aux passages-piétons, quelques-uns accompagnent des groupes d’élèves jusqu’à la porte de leur établissement. « Il y en a qui sont là le matin et plusieurs dans l’après-midi. Ils restent des heures sous la chaleur », a rappelé Hamid Soumeth, de l’association de Kawéni, Amis des îles. C’est là le fonctionnement particulier de ce dispositif. Ce sont les associations locales qui recrutent et fournissent des bénévoles. Interrogé sur un possible relâchement au fur et à mesure de la part des volontaires, Chaharoumani Chamassi a réfuté : « On a le même nombre de parents depuis le début, ils sont fidèles au poste. Ils le font d’abord pour leurs enfants ».

Plus de moyens demandés

Elles ont beau faire ça de manière désintéressée, les associations ont profité de la rencontre pour faire plusieurs demandes. « Je vais commencer par rassurer tout le monde. La municipalité va bien octroyer 10.000 euros par association participante », a indiqué le directeur de la police. Les coordinateurs espèrent ainsi pouvoir fournir en bouteilles d’eau ou casquettes les parents. Ils demandent aussi à être équipés de sifflets ou de talkies-walkies. Alors que certains remplissent leurs missions du mieux qu’ils le peuvent, les associations aimeraient un peu de formation pour leur venir en aide. Tandis qu’à Kawéni, le système est déjà bien rodé, elles voudraient que les entreprises locales leur donnent un coup de pouce, arguant que leur présence dissuade les vols et les actes de vandalisme.

Le directeur de la police ne les a pas découragées à faire transmettre leurs doléances. Au contraire, celui qui à l’initiative du dispositif est plutôt satisfait du résultat sur le terrain. Il espère d’ailleurs étendre le dispositif à Cavani et surtout autour du lycée Younoussa-Bamana, source de problèmes d’insécurité dernièrement.

« Les pontons seront dimensionnés pour des navettes de cinquante places »

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De gauche à droite, Rachadi Saindou, président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), et Fabien Trifol, directeur général adjoint (DGA) aménagement et environnement à la Cadema, ambitionnent de mettre en service les navettes maritimes dès 2024.

En mars dernier, la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou avait annoncé que des navettes maritimes piétonnes seraient mises en place en 2024. Ces dernières pourront répondre aux besoins quotidiens de mobilité des habitants de l’île et permettraient de réduire considérablement les temps de trajet. Début mai, deux avis de marché ont été lancé pour ce projet. Point d’étape avec Fabien Trifol, directeur général adjoint (DGA) aménagement et environnement à la Cadema.

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Les deux liaisons prévues seraient Iloni – Mamoudzou et Hamaha – Mamoudzou.

Flash Infos : La mise en service de navettes maritimes piétonnes avaient été annoncées pour 2024 par la Cadema. Quel parcours a été acté ?

Fabien Trifol : Pour ce projet de navettes, ce qui est attendu, c’est un parcours maritime qui irait de Iloni jusqu’à Mamoudzou et un deuxième qui relierait la plage d’Hamaha également au centre de Mamoudzou (voir carte). Ce sont des parcours qui se pourront se faire aller-retour, pour bien desservir l’ensemble du territoire de la Cadema. Quand on connait les problèmes avec les transports terrestres sur l’île, il faut vraiment penser à une ouverture de transport par la mer. Il faut réfléchir à cette solution pour désengorger les axes routiers. Actuellement, on s’appuie sur une problématique de mobilité présente sur la Cadema. On constate qu’elle s’amplifie à chaque fois qu’il y a des travaux, comme on a pu le remarquer récemment à Kawéni. Dans cette zone, on va être obligé d’aller vers une autre solution en phasage de travaux et proposer des solutions alternatives.

F.I. : Deux avis de marchés viennent d’être diffusés par l’intercommunalité. Le premier concerne la conception et la réalisation de pontons. Pourriez-vous nous en expliquer davantage et où sont-ils prévus ?

F.T. : Ce premier marché concerne la conception de deux pontons, un premier à la plage d’Iloni, à Dembéni et un second à Hamaha, plage du Pendu, dans la partie nord de la Cadema. Les pontons, une fois réalisés, comprendront une partie fixe et une partie flottante. Ils seront dimensionnés pour accueillir des navettes de cinquante places. La fin de la consultation est prévue en juillet 2023 et la fin des travaux en 2024.

F.I. : Justement, le second avis de marché porte quant à lui sur la conception et la fourniture de cinq navires pour le transport public de passagers. Avez-vous déjà une idée précise du type de bateau souhaité ?

F.T. : Bien sûr que l’on a une idée de ce que l’on souhaite. Nous partons donc sur cinq navettes de cinquante places, car nous pensons que le flux de passagers est en correspondance avec cette capacité. Nous voulons des bateaux propres, car l’idée ce n’est pas de créer du transport maritime pour polluer le lagon de Mayotte. Propres, cela signifie qu’ils peuvent être, entre autres, électriques ou encore hybrides. Après, il faudra trouver le juste milieu entre la puissance des navettes et le côté « propre » du matériel. Mais dans tous les cas, nous allons accorder une grande importance à ce que le moyen de locomotion retenu soit le plus propre possible, car nous pensons réellement que c’est l’avenir. Pour ce qui est de la gérance, les navettes seront en délégation de service publique. L’objectif c’est d’avoir des navettes en fonctionnement au cours du premier trimestre 2024. Si, pour une raison ou pour une autre, les pontons étaient finalisés avant l’arrivée des navettes, pour ne pas les laisser à vider, nous pourrions nous orienter vers un marché de prestations de services, qui sera effectif entre le moment de livraison du ponton et l’arrivée des navettes dédiées à ce projet.

F.I. : À qui s’adresse ce moyen de transport ? Globalement, quel est l’objectif général derrière ces navettes ?

F.T. : Les navettes s’adresseront à tout le monde. L’idée, c’est de trouver des solutions concrètes pour les problèmes de transport sur le territoire de la Cadema. On peut remarquer, qu’au travers des navettes terrestres, que notre solution de transport collectif proposée pour désengorger le chef-lieu fonctionne, avec actuellement un taux de remplissage de 90 %. Il faut trouver une solution globale et non pas individuelle. Un travail en collaboration avec les territoires proches et intercommunalités voisines est en cours, notamment pour travailler sur des modes de transports terrestres et tenir compte des besoins de chacun. Il faut que ce soit accessible au plus grand nombre de Mahorais.

F.I. : La construction de pontons n’est-elle pas une compétence revenant au conseil départemental ?

F.T. : Nous ne sommes pas du tout en concurrence avec le Département. L’idée est de trouver des solutions rapidement, d’être réactifs face aux problématiques, pour pouvoir les proposer à la population mahoraise. Nous cherchons des solutions liées aux mobilités sur le court et moyen terme. Et aujourd’hui, nous avons besoin de trouver des solutions concrètes pour Mayotte, pour la population de l’île. Mais, c’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’études par rapport à ça. Notre projet est d’implanter des pontons à Iloni et Hamaha, pour avoir des projets concrets et structurants, mais c’est un projet qui pourra être voué à évoluer. Aujourd’hui, il y a d’autres collectivités qui réfléchissent à également mettre en place des navettes maritimes. On pourrait donc imaginer une interconnexion globale, potentiellement entre les territoires du nord, du sud et de Petite-Terre.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes