Vendredi matin, Thierry Suquet (en photo avec le maire Ambdilwahedou Soumaïla, @Prefecture de Mayotte) était présent sur les hauteurs du village de Cavani, à Mamoudzou. Une centaine de logements illégaux y sont visés par un prochain décasage dans quelques mois. Avec celles-ci, « 1.000 cases sont périmétrées depuis le début de l’année », soit l’un des objectifs de l’opération Wuambushu, qui est en cours sur le territoire mahorais. « On est au démarrage des opérations et c’est pour bien faire comprendre et montrer dans certains nombres de cas et de façon systématique », rappelle le préfet. Ainsi, l’Agence régionale de Santé et les travailleurs sociaux y ont fait une enquête sociale pour déterminer quelles familles pouvaient postuler à une solution de relogement.
Hamada Issilamou est le nouveau maire de Tsingoni
Suite à la condamnation de Mohamed Bacar par le tribunal correctionnel, le conseil municipal de Tsingoni devait choisir son successeur. C’est chose faite, ce dimanche 21 mai, avec l’élection de Hamada Issilamou, qui recueille 24 des 33 voix.
C’est devant la soixantaine de personnes de la MJC de Tsingoni qu’Hamada Issilamou a pu exulter, ce dimanche matin, après la déclaration des résultats. Celui qui fait partie de l’équipe municipale depuis 2014 accède au siège d’édile de la commune, en emportant 24 des 33 voix du conseil, contre 9 pour Ali Abdou, son seul opposant, et candidat déjà malheureux lors des élections de 2020. Dans le camp de la majorité, c’est le bonheur qui dominait, avec une Inchati Bacar qui ne parvenait pas à contenir ses larmes. « C’est un grand soulagement. Ce n’était pas facile de mobiliser, nous n’avons pas dormi de la semaine », confiait celle qui était maire intérimaire depuis la destitution de Mohamed Bacar.
Hamada Issilamou et Mohamed Bacar, maire et père
Après une longue attente des bulletins de vote imprimés (la possibilité pour les votants d’écrire le nom de leur favori étant exclue, étant donné que certains conseillers municipaux ne savent pas écrire), Hamada Issilamou a exprimé « toute [son] émotion » à l’assemblée. « Mon ambition pour le reste de la mandature est de placer le conseil municipal sous le signe de la continuité, mais aussi du renouvellement », a déclaré le nouvel édile de Tsingoni, qui n’a pas manqué de livrer un long hommage à Mohamed Bacar, récemment condamné pour prise illégale d’intérêts. « Il sera difficile de lui succéder, lui qui est immensément bon, talentueux, rassembleur », a-t-il déclamé sous les applaudissements. « Je lui dois tout, comme beaucoup qui sont ici présents. Il m’a tout appris de la gestion des affaires publiques, celui qui est une source de sagesse et qui nous a laissé une commune saine, la boussole pour garder le cap. La majorité et la population se sentent orphelins de votre absence », ajoutait-il au sujet de l’ex-maire qui était absent.
De quoi rassurer les cadres Les Républicains présents, à l’image de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental, et d’Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, tout sourire après la victoire de leur confrère. Anchya Bamana, ancienne maire de Sada et candidate pressentie aux prochaines élections sénatoriales, était également présente pour le sacre de Hamada Issilamou. Après avoir été membre du cabinet d’Ibrahim Boinahéry (2014-2020) et adjoint de Mohamed Bacar chargé de l’économie et du développement touristique (2020-2023), le Tsingonien accède donc à la plus haute marche de la commune jusqu’en 2026, date des prochaines élections municipales. Quant à Ali Abdou, il a félicité le nouveau maire et a annoncé qu’il « formerait un groupe d’opposition en bonne et due forme pour contrôler le travail effectué et rendre des comptes à la population ». Reste désormais à espérer une bonne gestion de la commune de l’ouest, avant de, peut-être, rejouer le match dans trois ans.
Rugby scolaire : 180 jeunes filles ont joué sous les yeux de deux médaillées olympiques
Ce mercredi, au stade de Sada, était organisé le Challenge de rugby féminin, porté par la division mahoraise de l’union nationale du sport scolaire (UNSS976) et le Comité territorial de rugby de Mayotte. 180 jeunes joueuses de 16 établissements scolaires – débutantes ou confirmées – ont participé à une série de matchs, et ont pu rencontrer Séraphine Okemba et Anne-Cécile Ciofani, médaillées d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo avec l’équipe de France de rugby à sept.
Ovales étaient les ballons qui fusaient ce mercredi dernier, sur le terrain synthétique flambant neuf de Sada. 180 jeunes filles de seize établissements scolaires de l’île ont participé à une série de matchs dans le cadre d’un Challenge de rugby féminin co-organisé par l’UNSS (union nationale du sport scolaire) et le Comité territorial de rugby de Mayotte. « Pas de compétition, pas de classement final… L’idée aujourd’hui, c’est bien de découvrir la pratique ! », précise Philippe Mentec, le directeur régional de l’UNSS Mayotte. « Pas de plaquage. Si on a le ballon et que l’on se fait toucher, on a deux secondes pour faire la passe, ou l’on perd la possession. C’est une forme adaptée qui permet de faire cohabiter des débutantes et des filles plus expérimentées sans danger », explicite le conseiller technique du comité, Frédéric Gobin. Ces journées de découverte, organisées régulièrement depuis trois ans, ont permis « de développer énormément le rugby à l’échelle du territoire », assure-t-il, se ravissant du niveau de jeu proposé. Le rugby mahorais rassemble aujourd’hui 750 licenciés, dont un tiers de femmes.
Du scolaire vers le haut niveau
Et pour créer de nouvelles vocations, les organisateurs ont pu compter sur la venue de deux stars de la discipline : Séraphine Okemba et Anne-Cécile Ciofani, joueuses de l’équipe de France de rugby à sept et médaillées d’argent aux derniers Jeux olympiques. Au bord du terrain, toutes les jeunes filles veulent échanger quelques mots elles, et immortalisent l’instant d’innombrables photos. « Qu’elles viennent nous voir, et se réjouissent de notre présence, c’est un honneur ! », confie Anne-Cécile Ciofani, élue meilleure joueuse de rugby à sept du monde de l’année 2021. La présence des deux internationales françaises au challenge du jour est d’autant plus symbolique qu’elles aussi sont passées par là. « J’ai commencé le rugby à seize ans en UNSS grâce à mon professeur d’EPS », raconte Séraphine Okemba. « J’ai le même parcours, avec deux années de décalage. Un prof a misé sur moi, et c’est parti », détaille sa coéquipière. Chacune prouve aux dizaines de jeunes participantes que le rugby scolaire est une véritable porte d’entrée sur le haut niveau.
« Si par un échange, ou une petite discussion, on peut motiver, créer quelque chose pour qu’elles persévèrent dans leurs objectifs, c’est énorme ! », assure Séraphine Okemba. Une façon de boucler la boucle en somme.
Des serviettes hygiéniques collectées par le Rotaract et Soroptimist

A la sortie du centre commercial Baobab, à Mamoudzou, les caddies ont été vite remplis. Pour la première fois, ce samedi 20 mai, le Rotaract Udjama et l’association Soroptimist ont organisé une opération conjointe de collecte de serviettes hygiéniques. Les clients du supermarché étaient invités à glisser des paquets dans leurs courses et à les remettre aux membres des associations. En tout, en une matinée, l’équivalent de 18 cabats étaient remplis. Maintenant place à la distribution ! Elle devrait avoir lieu, le 30 mai, au lycée de Coconi.
L’hygiène, c’est aussi « transmettre les bons gestes au quotidien »
Bien se brosser les dents, se doucher une fois par jour et changer de vêtements, c’est ce que les élèves de plusieurs écoles des communes de Mamoudzou ont appris ces derniers mois. La caisse des écoles de Mamoudzou organise des ateliers pédagogiques et éducatifs. Cette année, le sujet était l’hygiène. A la MJC de M’gombani, ce mercredi 17 mai, ils ont pu clore en beauté leur apprentissage.
Apprendre aux enfants à avoir une bonne hygiène, c’était le sujet des actions de sensibilisation du programme de réussite éducative ses derniers mois. Le projet a été clôturé, ce mercredi 17 mai, à la MJC de M’gombani. Les enfants ont reçu des kits de produits d’hygiène, ont conclu sur ce qu’ils ont appris ces derniers mois avec un quiz par équipes. Les enfants participants ont pu présenter devant une cinquantaine de personnes des saynètes, avant de recevoir chacun leur kit. Des jeux ont été créés par la Croix-Rouge, pour les enfants après les présentations terminées. Le jeu-phare était un jeu de l’oie, « Mains Clean », où à la fin il faut se laver les mains.
Un dispositif a été mis en place : le kit hygiène. Deux types de kit ont été distribués aux enfants participants. Dans les bleus, une brosse à dents, un dentifrice, un savon solide, un déodorant, huile de senteur à l’ylang-ylang, un paquet de mouchoirs. Dans les rouges, destinés aux jeunes filles, le même contenu que les bleus mais avec un paquet de serviettes hygiéniques en plus. Ces kits sont distribués dans tous les collèges, écoles élémentaires et maternelles.
Accompagnées de la Croix-Rouge, les actions de sensibilisation se préparaient depuis déjà plusieurs mois. Des interventions étaient organisées dans les communes de Mamoudzou Centre et Sud. « On intervenait dans les classes, on prenait les enfants une heure ou deux, on les sensibilisait avec les activités sur l’hygiène corporelle, vestimentaire et bucco-dentaire. Il faut savoir transmettre les bons gestes au quotidien », déclare Nafissat Ahamadi, technicienne d’intervention sociale et familiale du service eau hygiène et assainissement de la Croix-Rouge. Les jeunes ont été sensibilisés de différentes manières en fonction des tranches d’âge. Les maternelles ont appris une chanson, les primaires ont fait des saynètes autour des thématiques abordées et les collégiens du brainstorming avec les intervenants sur comment avoir une bonne hygiène.
« Plusieurs jeunes allaient à l’école avec des manquements »
Le projet ne date pas d’hier. Depuis 2017, le programme de réussite éducative de Mayotte (PRE) se concentre sur la propreté, avec un financement de l’Agence régionale de Santé (ARS) et de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). L’hygiène, apprentissage primordial, serait quelquefois négligée. « Il faut que les enfants s’accoutument à avoir une bonne hygiène et à la propreté. Parce qu’un enfant qui a une bonne hygiène, c’est un enfant bien dans sa peau. C’est un enfant à même de mieux recevoir les enseignements », avance Daroussi Ahamadi, directeur caisse des écoles. L’initiative est partie d’un constat de plusieurs enseignants. « Nous avons constaté que beaucoup d’enfants venaient à l’école avec des manquements à l’hygiène. C’est de là que c’est monté le projet », ajoute-t-il. « Plusieurs jeunes allaient à l’école avec des manquements à l’hygiène. Ce n’est pas de leur faute, si on ne les sensibilise pas, on ne leur apprend pas les bons gestes, ils n’auront pas les bons réflexes. Nous voulions donc sensibiliser les parents mais aussi les jeunes », soutient Aminati Abdillah, coordinatrice du PRE de Kawéni.
L’objectif du PRE a été atteint. « On a pu offrir 1.500 kits, plus que les années précédentes, et toucher environ 1.700 jeunes avec notre campagne », déclare, fière, la coordinatrice de Kawéni.
Comores : Azali invite ses opposants exilés à rentrer au pays à un an de la présidentielle
Cette main tendue ne concerne pas en revanche l’ancien vice-président, Mohamed Ali Soilihi, condamné à vingt ans de prison lors du procès de la citoyenneté économique. Craignant d’être arrêtés une fois sur place, les autres opposants qui ont fui le régime d’Azali Assoumani exigent plus d’actes concrets, notamment la libération des détenus emprisonnés.
Un vent d’apaisement va souffler aux Comores ? A une année des élections présidentielles et gubernatoriales, le président Azali Assoumani, au pouvoir depuis 2016 tente de donner des gages de bonne volonté à ses opposants. Lundi, le ministre de l’intérieur, Fakridine Mahamadoud a publié à la surprise générale, une note invitant les exilés à rentrer au pays. « Dans le cadre d’une volonté renouvelée d’affermir la concorde nationale telle qu’exprimée par le Président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, surtout en ce temps où notre planète est particulièrement minée par des conflits et soubresauts, les personnalités politiques des Comores actuellement en exil à l’étranger sont formellement informées qu’elles peuvent rentrer en toute tranquillité et quiétude en Union des Comores », informe, le communiqué, publié lundi soir sur la page Facebook du ministère comorien de l’Intérieur. Cette main tendue soulève néanmoins des questions dans la mesure où, les critères des bénéficiaires n’ont pas été mentionnés. Et d’après le porte-parole du gouvernement comorien, l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi n’est pas éligible. Réfugié en France avant sa condamnation à vingt ans de prison dans l’affaire de la citoyenneté économique, Mamadou comme on l’appelle n’est donc pas autorisé à rentrer. Il peut selon le gouvernement demander une grâce. A un an des élections, l’appel aux exilés est perçu comme une façon pour le pouvoir de redorer son image.
Élection en vue
En 2024, les comoriens seront appelés aux urnes pour élire leur président de la République et les Gouverneurs des îles. « Or un véritable apaisement du climat politique est nécessaire pour permettre à toutes les comoriennes et tous les comoriens de pouvoir exprimer leurs opinions sur le devenir du pays », reconnait le communiqué du ministère, largement relayé sur les réseaux sociaux, où de nombreux citoyen ont donné leurs points de vue. Le Front commun élargi des forces contre la dictature, a toujours exigé des garanties avant de prendre part à des discussions sur la tenue d’élection. Dans un courrier adressé au président Azali Assoumani, fin mars, cette principale plateforme d’opposants, a posé trois conditions : La liberté de se rassembler, la grâce ou l’amnistie des détenus politiques condamnés définitivement et enfin la liberté d’entrée et de sortie de tous les comoriens sur le territoire national et international. Et pour certains, une note ne suffit pas. « Nos valises sont déjà̀ prêtes. Mais qu’il libère les otages politiques qu’il est en train de tuer à petit feu depuis 5 ans dans ses sinistres prisons de Voidjou, Moroni, Hombo et Koki », a réagi dans un communiqué le Front commun. « Le régime devrait d’abord reconnaître ses erreurs, qu’il s’est ingéré sur les affaires de la justice, que ses mesures arbitraires ont été à l’origine des condamnations arbitraires », réclame, Yhoulam Athoumani, président du parti les Nouveaux Démocrates. Selon ce docteur en droit public, installé en France, la note du ministre Fakridine Mahamamoud n’a aucune valeur juridique. « En toute honnêteté, cette note n’est autre que de la poudre de Perlimpinpin. Elle ne dit rien et vient de prouver que nous vivons dans un état autoritaire. Nous savons tous que parmi les personnes en exil, certains sont, de manière arbitraire et inéquitable, condamnés par la justice. Sont-ils aussi concernés par cette note ? Qu’une simple note soit prise à la place d’une décision de justice relève de l’absurdité totale », a déploré ce juriste très actif dans le débat politique national. Si l’État veut apaiser le climat et les tensions, qu’il commence déjà par libérer les condamnés de la cour de sûreté et autoriser les manifestations demandent les politiciens de l’opposition à l’unanimité.
Attrape à rat
Et il n’est pas le seul à faire preuve de prudence par rapport à cet appel lancé à l’endroit des opposants. « Cette note est une attrape à rat chez les uns et un mépris chez les autres. D’abord nous devons savoir que ces personnalités politiques comoriennes en exil à l’étranger pèsent moins lourd quand il s’agit d’une opposition à ce régime. Donc une attrape à rat tendue à ceux qui dérangent, et qui osent s’exprimer et qui ne sont pas des personnalités politiques, mais issues de la société civile », alerte Saïd Yassine Saïd Ahmed, secrétaire général de l’Union des Collectifs pour un État de droit et contre la tyrannie aux Comores. C’est du mépris a-t-il insisté. « Après avoir voté des lois les interdisant de prendre part aux élections, et écarté tout le monde notamment l’opposition de l’implantation des processus électoraux, il suggère aux exilés de rentrer. D’ailleurs pourquoi une note ministérielle et pourtant, ils font déni de dictature. S’ils disent venez la paix est revenue, ce qui veut dire que la tyrannie était là », tacle Saïd Yassine.
Depuis 2018, année de la réforme constitutionnelle qui a autorisé Azali Assoumani à rester au pouvoir jusqu’en 2029, de nombreux évènements ont poussé des politiciens à fuir leur pays devenu selon eux une « dictature ». Parmi ces exilés, figurent des anciens élus, notamment des députés, mais pas seulement. Avec son statut de président de l’Union Africaine, l’ex-putschiste veut donc faire bonne impression à une année des élections, dont le processus est déjà lancé.
Trois mineurs interpellés après le guet-apens de Koungou
Dans l’enquête sur le piège tendu aux gendarmes, à Koungou, le 4 mai, trois jeunes ont été appréhendés et présentés au juge d’instruction, cette semaine. Le plus âgé est poursuivi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Une information judiciaire a été ouverte contre trois mineurs impliqués dans le piège tendu aux gendarmes, dans le quartier Jamaïque, à Koungou, le 4 mai dernier. Le bureau du procureur de la République indique qu’ils ont respectivement 13, 14 et 17 ans. Le jour des faits, une patrouille de quatre gendarmes mobiles a été la cible d’un caillassage par de nombreux jeunes. D’abord bloquée par un barrage, la voiture n’a pas pu sortir en marche arrière puisque des obstacles (notamment une benne et un frigo) ont été placés derrière elle. Pris au piège, les quatre militaires se sont retrouvés encerclés et soumis à un caillassage de plus en plus en violent. C’est l’intervention d’une autre voiture de gendarmes qui leur a permis de s’extirper de cette situation. Ils ont tous pu sortir de l’hôpital, nous indiquait leur commandant, le général Olivier Capelle, le 5 mai.
Alors que tous les auteurs sont toujours recherchés, trois jeunes ont été appréhendés, il y a quelques jours, confirme le Parquet, ce vendredi 19 mai. Le plus âgé est poursuivi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et participation à un attroupement avec arme. Les deux autres, de 13 et 14 ans, devront répondre au juge pour enfant des faits de violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et participation à un attroupement avec arme. Les trois sont placés sous contrôle judiciaire.
Meurtre à Chiconi en 2018 : peines inchangées pour les deux accusés
Le verdict du procès en appel de deux hommes impliqués dans la mort d’un retraité de 65 ans est tombé ce mercredi 17 mai, vers 17h. Leurs peines, qu’ils trouvaient trop longues n’ont pas été raccourcies. Ils ont été condamnés à 22 ans de prison chacun par la cour d’assises.
C’était le deuxième est dernier jour du procès en appel des deux accusés dans le meurtre d’un sexagénaire à Chiconi en juillet 2018, ce mercredi. Il y a cinq ans, une bande criminelle connue pour des cambriolages violents décidait de se diriger vers Sada. En chemin, ils se sont scindés en deux groupes. Celui dont faisait partie les accusés est tombé sur la camionnette de la victime, près de la station d’épuration de Chiconi. Braqué, le sexagénaire et père de dix enfants ne s’est pas laissé faire. « Kambi » (condamné en juin 2022 à 22 ans de prison), a poignardé la victime, mais aucun de ces coups ne lui a été fatal. Le plus jeune du groupe, mineur à l’époque, a alors étranglé l’homme avec un châle.
Ce mercredi, l’avocat général, Albert Cantinol, débute ses réquisitions. Il met en évidence l’atrocité du crime. « C’est l’une des pires façons de mourir. Il faut de temps et de la force pour que quelqu’un meure étouffé. On peut voir la panique dans les yeux de sa victime. Il [le plus jeune] a osé parler de mort accidentelle ! La victime est morte parce qu’elle ne s’est pas laissé faire ». Il interpelle les deux accusés : « Elles sont où vos valeurs ? Il est où le respect ? Qu’est-ce qui vous faut pour réaliser la gravité de ce que vous avez fait ? » Il souligne le manque de considération à l’égard de la victime et de ses proches. Les deux accusés n’ont, en effet, fait preuve d’aucune émotion, ils n’ont formulé aucune excuse, aucun remord. Ils ont, selon l’avocat général, des discours autocentrés et ne font pas preuve d’empathie. Ils se présentent seulement pour réduire leurs peines qui « sont trop longues ». Ali Suleimana dit « Kambi » avait clairement identifié Fardy « Sera » Attoumane et l’autre jeune homme, comme ayant participé activement aux faits, lors de la première instance. Le magistrat demande donc 25 ans de réclusion pour chacun des accusés, soit trois ans de plus que leurs condamnations en première instance.
« La compassion n’est pas un défaut »
Contredisant l’avocat général, les deux accusés ont quand même exprimé des remords. Le plus jeune n’a pas cessé de répéter qu’il avait beaucoup de regrets. « Des fois quand j’y pense, je fonds en larmes. » Il souhaite cependant une nouvelle chance et veut évoluer. « Sera » reste bref et concis : « je veux demander pardon à la famille de la victime. J’étais présent mais je n’ai rien fait. Je vous demande de revoir ma peine ». Maître Soumetui Andjilani, l’avocat du plus jeune, souhaite que la cour prenne en compte la minorité de son client : « il n’était pas majeur au moment des faits. Il a indiqué qu’il était né en 2004, il avait 14 ans à l’époque [l’âge retenu par la justice est 17 ans]. Il n’est pas éligible à cette cour ». L’avocat affirme par la suite que l’accusé n’avait pas la volonté de tuer la victime. « On n’a pas pu déterminer qu’il ait eu l’intention de tuer. Ses actes témoignent d’un certain amateurisme. » Il demande à la cour d’assises de la mesure et de laisser au jeune homme une chance d’évoluer. Il termine en s’adressant aux jurés : « la compassion n’est pas un défaut ».
L’avocate de « Sera », maître Aurore Baudry note aussi que son client n’était pas dans l’optique de commettre un meurtre ce soir-là. « Il avait la volonté de commettre un vol et non un meurtre. » Elle met en évidence le manque de preuve. « Rien ne peut attester de sa participation active ». Elle demande de bien faire la distinction : son client n’a pas tué le sexagénaire et pourtant, il a obtenu la même peine en première instance. Selon elle, « ce n’est pas logique ». Elle affirme qu’il sait faire preuve d’empathie, mais qu’il est juste timide et méfiant. Elle demande à la cour une peine moins lourde, considérant sa participation comme « passive ».
Après deux heures de délibérations, la cour d’appel décide de ne pas écourter les peines. Elle condamne les deux à 22 ans de prison chacun. Fardy « Sera » Attoumane hérite en plus d’une interdiction définitive du territoire.
Opération Wuambushu : un premier bateau vers les Comores ce mercredi
Une cinquantaine de manifestants pro-Wuambushu ont suivi le départ, ce mercredi matin, à 11h, de « Citadelle », le bateau de la SGTM (Société de gestion et de transport maritime). A son bord, 18 personnes en situation irrégulière regagnent les Comores, dont quatre volontaires et 14 autres dans une procédure classique de reconduite à la frontière. Il y a également 17 passagers réguliers. Ce n’était plus arrivé depuis le lundi 24 avril, le jour du lancement de l’opération qui devait permettre un nombre plus important d’expulsions. Sauf que depuis, les autorités comoriennes bloquaient l’arrivée des bateaux. La réunion du 9 mai entre les ministres Gérald Darmanin et Catherine Colonna du côté français, ainsi que Dhoihir Dhoulkamal, Mahamoud Fakridine et Houmed Msaidié, pour le gouvernement de l’Union des Comores, a, semble-t-il, permis de débloquer la situation. Toutefois, les reconduites se font sous conditions selon les responsables politiques comoriens, tandis que l’État français préfère rester évasif.
Cette situation provoque la colère chez les partisans pro-Wuambushu, ils ne cachaient pas leur déception, ce mercredi matin. S’ils ont bien assisté au départ des passagers en présence des gendarmes et de policiers, ils suivent avec attention l’arrivée du bateau à Anjouan. En effet, dans un communiqué daté de ce mercredi, la société comorienne des ports (SCP) rappelait que « seuls les passagers en situation irrégulière et ceux en départs volontaires munis de pièces d’identités comoriennes, seront autorisés à débarquer ». L’arrivée du premier bateau pourrait donc être mouvementée.
Zena Airlines : point d’étape sur le lancement de la compagnie
Après la récente création de ses réseaux sociaux, la compagnie Zena Airlines communique sur l’avancée du projet. « Nous tenons à être transparents sur les étapes de création d’une compagnie aérienne », affirme Zena Airlines via une publication. L’objectif principal étant d’aider le grand public à cerner les échéances et les démarches dans lesquelles la compagnie se trouve actuellement.
« Dans l’idéal, nous souhaiterions proposer des vols pour cette fin d’année », espère la compagnie en ajoutant que le lancement des vols « dépendra de l’avancée de la certification et de la levée de fonds ». Actuellement, le projet se situe à la première étape, la finalisation de la levée de fonds, qui lancera la démarche de certification CTA (certificat de transporteur aérien). C’est l’obtention de ce certificat qui conditionnera la date de lancement de la compagnie. « Plus nous avancerons dans cette démarche et plus nous pourrons voir clair au sujet de la date de lancement », complète les porteurs de ce projet.
Afin de répondre à la possibilité d’investissement dans Zena Airlines, la compagnie explique qu’elle est en train « d’y travailler dur, afin de vous garantir les meilleures solutions. Nous faisons les choses de manière rigoureuse et sommes assistés par deux cabinets d’avocats à Paris afin de vous garantir, ainsi qu’à nos investisseurs, un respect strict de la loi et des différentes réglementations ». Des informations complémentaires seront diffusées prochainement par les porteurs de ce projet.
Le droit de retrait du personnel du CHM maintenu
Plusieurs dizaines de soignants se sont rassemblés ce mercredi matin près du centre de soins Jacaranda, alors que leurs délégués syndicaux s’entretenaient avec les partenaires sociaux à la préfecture, non loin de là. Le personnel du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a en effet exercé son droit de retrait suite à l’attaque d’un de leur bus ce mardi, qui a fait quatre blessés. « La revendication, c’est : de la sécurité pour pouvoir soigner », affirme Fatima Abdallah, la déléguée du personnel Cfdt. Quelques instants plus tard, au sortir des négociations, Anli Rigotard, membre de la F3CST (formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail) de l’hôpital et affilié Cfdt, annonce à l’assemblée le maintien du droit de retrait de l’ensemble des agents du CHM, « le temps de constater la mise en place des mesures annoncées par les partenaires sociaux ». Le droit de retrait pourrait donc être levé dans les prochains jours. A toutefois été convenu le maintien d’une permanence de soins dans les hôpitaux périphériques de Kahani, Mramadoudou et en Petite-Terre, précise le syndicaliste. Celui de Dzoumogné, attaqué en fin de semaine dernière par une bande de délinquants, reste lui fermé jusqu’à nouvel ordre.
Mission de contrôle de la pêche à pied à Bouéni pour le Parc naturel marin
Jeudi 20 avril dernier, une opération de contrôle de la pêche à pied a été menée par le Parc naturel marin, conjointement avec le service départemental de l’Office français de la biodiversité et la communauté de communes du sud. Ainsi, huit inspecteurs de l’environnement et trois agents de la police intercommunale se sont rendus sur la plage de Bouéni, lors de la première marée basse de la journée. Grâce au travail collaboratif de ces différents services, une personne a été interpellée et cinq autres ont été contrôlées en infraction, dont une en action de chasse interdite dans le lagon et cinq qui pêchaient durant la période de fermeture avec une espèce interdite parmi les prises. Ils détenaient un total de dix poulpes et un bénitier.
Au-delà du caractère répréhensif de cette action, les opérations des services de police de l’environnement sur le platier permettent de sensibiliser les pêcheurs sur la réglementation liée à leur activité. A ces fins, le Parc naturel marin rappelle que « chaque année, la pêche au poulpe est fermée du 1e avril au 15 juin sur l’ensemble des eaux mahoraises et qu’il existe une limitation sur les engins et espèces autorisées à la pêche ». Tout infraction à la réglementation peut mener à une peine maximale de 22.500 euros d’amende.
Deuxième édition du Carnaval de l’identité et de la culture de Mamoudzou
La ville de Mamoudzou organise la deuxième édition du Carnaval de l’identité et de la culture de Mamoudzou, les 20 et 21 mai prochains. Cette année, la mode est à l’honneur. Salon de la mode et parade du Carnaval sont au programme. Le défilé aura lieu de la point Mahabou, jusqu’à la place de la République.
Le Grand Nord de Mayotte se mobilise en faveur de l’environnement
La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte organise la seconde déchetterie mobile de Koungou. Elle sera installée place de la poste à Koungou, le samedi 20 mai 2023 de 7h30 à 11h30. Les habitants pourront y déposer gratuitement leurs encombrants, ferrailles et D3E (équipements électriques et électroniques). Cependant, les déchets verts ne seront pas acceptés. Cette opération a pour objectif de restaurer la propreté des centres urbains, d’encourager les filières de réemploi et de préserver nos ressources naturelles.
Nouveau projet photovoltaïque à Mayotte
Dans le cadre du déménagement de ses locaux et de son plan climat-air-énergie territorial (PCAET), la communauté de communes du centre-ouest (3CO) souhaite mettre en œuvre une installation solaire photovoltaïque dédiée à l’autoconsommation dans ses locaux et à la recharge des véhicules électriques de sa flotte. L’Atelier des Fluides réalise les études techniques liées à la réalisation du champ de capteur PV de 37 kWc et de l’installation de recharges pour les véhicules électriques (IRVE). Les plus de l’opération : l’excellent ensoleillement à Mayotte favorise un taux de rentabilité interne (TRI) de l’installation très court, et donc une installation en autoconsommation uniquement. Des caractéristiques qui permettent un financement important de la part l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Ce projet est réalisé en collaboration avec l’architecte Harappa et la 3CO.
La ville de Mamoudzou sensibilise les jeunes à l’hygiène corporelle
Dans le cadre de son dispositif Programme de réussite éducative (PER), la caisse des écoles de Mamoudzou met en place depuis plusieurs années, des actions pédagogiques et éducatives. Cette année, elle a décidé de mettre l’accent sur l’éducation et la promotion de la santé des jeunes, qui s’inscrivent pleinement dans le parcours santé, que propose le PRE à travers ses grandes thématiques. Afin d’encourager l’adoption de comportements favorables à la santé, notamment à l’hygiène corporelle, au lavage des mains mais également à l’hygiène bucco-dentaire, le PRE a mis en place une action qui s’intitule « Kit hygiène ». L’objectif est de sensibiliser les jeunes à l’hygiène corporelle, lavage des mains et à l’hygiène bucco-dentaire, transmettre les bons gestes au quotidien et acquérir sur le long terme les compétences et les moyens qui permettront aux jeunes de promouvoir leur santé et leur qualité de vie.
Après plusieurs mois d’ateliers de sensibilisation, la caisse des écoles organise le temps fort de cette action, qui se tiendra le mercredi 17 mai 2023 de 13h à 15h à la MJC de Mamoudzou. Au programme : discours de la vice-présidente de la caisse des écoles de Mamoudzou, scénettes jouées par les enfants sensibilisés à l’hygiène corporelle et Grand quizz et ateliers lié à l’hygiène corporelle, lavage des mains et hygiène buccodentaire.
Accident à Vahibé après le malaise d’un chauffeur de camion

Ce mardi matin, aux alentours de 9h40, un accident de la route s’est produit au niveau de Vahibé. Le chauffeur d’un poids-lourd, qui était en direction de Mamoudzou, étant pris d’un malaise, a perdu le contrôle de son véhicule. Le camion est alors monté sur le bas-côté de l’axe routier, il s’est alors retrouvé déstabilisé. Pris par le poids de sa benne, le poids-lourd s’est alors renversé sur deux véhicules légers en circulation, qui se trouvaient à sa gauche. Le chauffeur du poids-lourd a été pris en charge et aucun autre blessé n’est à déplorer.
La circulation alternée, sous quelle manière ?
Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, innove en lançant une consultation en ligne sur un sujet d’importance capitale, la circulation alternée dans Mamoudzou. Il veut la mettre en place dès le 1er juin, et ce, pour plusieurs mois, afin de réduire les embouteillages sur les deux axes au nord et au sud de sa ville.

Lien vers la consultation en ligne : forms.office.com/r/5QkUJ4yDtS
Une démarche inédite a été lancée ce lundi, à 18 heures sur internet, les habitants de la ville chef-lieu sont invités à se prononcer en ligne pour donner leur avis sur un projet de circulation alternée en centre-ville. Il s’agit d’une expérimentation qui va porter sur une période de trois mois environ, susceptible d’être renouvelée plusieurs fois en raison du nombre important de grands travaux qui seront engagés prochainement dans le Grand Mamoudzou. Au cours d’une conférence de presse qu’il a organisé ce mardi à l’hôtel de ville, Ambdilwahedou Soumaïla a expliqué que cette initiative faisait suite à deux réunions importantes qu’il a eu mercredi dernier (notamment une dans les locaux de la Cadéma avec les transitaires et les grands distributeurs) avec plusieurs partenaires économiques et représentations professionnelles. Les difficultés de circulation légendaires aux principales entrées de Mamoudzou génèrent de gros problèmes de d’approvisionnement dans l’île, des conteneurs transportés depuis le port de Longoni mettraient parfois jusqu’à sept heures avant d’arriver à destination. Conséquences, des livraisons effectuées à des heures tardives le soir ou tout simplement annulées pour être reportées au lendemain.
Le monde économique se serait plaint sur les pertes colossales consécutives à cette situation avec des risques de licenciements massifs de personnels et de fermeture d’entreprises. Une situation qui appelle une réaction rapide pour trouver des solutions palliatives urgentes. « Il ne faudrait pas qu’une crise économique vienne se rajouter aux crises de l’eau, sanitaire, sociale qui frappent le territoire depuis plusieurs mois », fait remarquer Amdilwahedou Soumaïla. À cette situation déjà très compliquée, les travaux en cours du Caribus ne font qu’alourdir la congestion sur les routes nationales 1 et 2 qui mènent, de part et d’autre, au centre-ville de Mamoudzou. Pour l’heure, aucune solution linéaire n’aurait été trouvé, il est plutôt envisagé un ensemble de petites mesures lesquelles, mises bout à bout, constitueraient un début de solution. La circulation alternée en ferait partie. Une expérience aurait été menée pour une courte période dans le passé avec des résultats satisfaisants, d’où le plébiscite d’une telle mesure cette fois-ci par un grand nombre d’acteurs économiques.
« Pas de circulation normale avant longtemps »
C’est pour obtenir une meilleure compréhension et adhésion du public à cette mesure que la commune de Mamoudzou a décidé d’engager cette consultation citoyenne qui va durer jusqu’au jeudi 25 mai. Déjà plus de 250 personnes ont donné leurs avis en moins de 24 heures. Des avis qui seront scrutés à la loupe pour y être adaptés dans un arrêté municipal qui sera signé et va entrer en vigueur dès le 1er juin prochain. Deux questions seulement sont posées aux habitants de la commune : « Seriez-vous prêts à expérimenter la circulation alternée à Mamoudzou ? » et « Selon vous, combien de jours seront nécessaires pour fluidifier la circulation dans Mamoudzou ? ». Le maire promet que l’arrêté sera aussi complet et clair que possible, y compris sur les amendes encourues par les contrevenants. Cette consultation citoyenne se veut également comme une foire aux propositions pour la commune de Mamoudzou. D’autres mesures incitatives sont prévues pour assurer la réussite de cette opération, la municipalité prévoit de favoriser le télé travail pour une partie de ses agents à raison de trois jours sur cinq. Il s’agirait bien entendu d’une démarche volontaire des employés candidats à une telle mesure. Il est également envisagé de demander aux professionnels de la distribution d’effectuer leurs livraisons en fonction des fenêtres d’opportunités qui se présenteraient. Un travail similaire serait en cours d’étude avec les sapeurs-pompiers.
Modifiée au quotidien
Pour en revenir à la circulation, faute d’une solution sur mesure, elle sera modifiée au quotidien, de même que les horaires de travail des entreprises et ouvriers engagés dans les grands travaux en cours. Le maire prévient : « il n’y aura pas de circulation normale avant longtemps car la ville est appelée à se métamorphoser au cours des prochains mois à travers des travaux d’éclairage jusqu’à Jumbo Score, de même qu’avec la construction du gymnase de Kawéni et des chantiers du rectorat de Mayotte ». Autre solution déjà mise en pratique, la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) a mis en route des navettes gratuites à partir de la commune de Dembéni en direction de Mamoudzou, il en est de même cette même semaine au départ de Jumbo Score à Majicavo-Lamir.
Des discussions seraient en cours avec des communes limitrophes pour faire en sorte que ces bus partent depuis Longoni côté nord. La communauté de communes du centre-ouest (3CO) serait également sollicitée pour favoriser un départ de navettes depuis Vahibé. « Il s’agit de faciliter en toute sécurité le parcage des automobiles de personnes désireuses de se rendre à Mamoudzou, et en parallèle, nous encourageons autant que possible le covoiturage. » Une réunion d’étape sera organisée chaque semaine pour définir les adaptations qui seront préconisées. Les mesures restrictives qui seront engagées ne concerneront que les personnes provenant de l’extérieure de la ville chef-lieu. Une dérogation spéciale sera accordée aux automobilistes en provenance de la Petite-Terre, à condition qu’elles souhaitent se rendre hors de l’agglomération de Mamoudzou (dans le sud, le nord ou l’ouest).
Parc naturel marin : « les ambassadeurs sont des sentinelles »

Le Parc naturel marin de Mayotte vient de clore les appels à projets « les Ambassadeurs du lagon ». Le projet permet au Parc Marin d’intensifier la protection du lagon et de faire participer les citoyens dans cette démarche. Il ne cesse d’augmenter en nombre de participants, de projets et de budget à chaque édition.
A l’heure où le Parc naturel marin de Mayotte clôture sa quatrième édition de l’appel à projet « Ambassadeurs du lagon », il espère trouver ces citoyens mahorais qui l’aideront à protéger l’un des plus beaux lagons du monde. « On les appelle les ambassadeurs parce qu’ils font de la sensibilisation au plus près des habitants », déclare Apolline Abauzit, chargée de mission mobilisation citoyenne et appui aux acteurs du Parc. Voie-clé pour la protection de l’écosystème mahorais, les ambassadeurs ont cette proximité avec les populations, là où l’institution possède une vraie force de frappe en termes de communication. « Ils ont un canal de communication fin auprès des habitants puisqu’ils vivent avec », admet la chargée de mission. « Les ambassadeurs sont des sentinelles. Les espèces sentinelles sont les espèces du lagon qui nous donne une idée de l’état de santé du lagon et ses écosystèmes », poursuit-elle, comptant sur eux pour « mettre en œuvre des actions adaptées ».
L’objectif de ses ambassadeurs est aussi de démultiplier les actions. « Les équipes du Parc naturel marin de Mayotte sont d’un nombre fini, mais nous avons une si grande surface à couvrir que nous ne pouvons pas tout gérer. On a besoin de ces projets complémentaires venus d’associations et de collectivités », fait observer Apolline. Ils permettent de diversifier les actions et donnent une dimension plus citoyenne à la protection du lagon.
Ils auront dorénavant une nouvelle mission en créant un réseau, car le Parc naturel marin de Mayotte encourage les partenariats entre les structures de l’île. « Nous voyons des idées super dans les appels à projets, mais pas diffusées au large public. On veut donc faire un réseau avec ses ambassadeurs, qu’ils puissent échanger et intégrer les idées des autres dans leurs démarches pour mener une action plus complète. »
Sélection et lauréats
Les critères de sélection s‘affinent à chaque édition. Ceux de bases sont de proposer une idée de mise en œuvre de sensibilisation, d’une évolution pratique pour quelque chose qui heurte la biodiversité, ou d’évolution de connaissances. Le comité de sélection des projets privilégie les démarches de mobilisation citoyenne. Si les citoyens ne sont pas impliqués, la proposition n’a presque aucune chance d’être financé. Le Parc favorise désormais les projets de réduction des menaces au lieu de ceux qui la compensent. « Nous voulons protéger ce qui est existant au lieu de remplacer la biodiversité abîmée », prévient la chargée de mission du Parc. Et trouver ces ambassadeurs n’est pas mission impossible. Seize lauréats ont été nommés au cours de ses quatre éditions dont deux structures qui ont été deux fois lauréates. Signe de bon augure, le nombre d’idées dans l’appel à projets ne cesse d’augmenter au fil des éditions.
« Entre 2019 et 2021, le nombre de projets a plus que doublé », assure Apolline Abauzit.
Croix-Rouge et société immobilière de Mayotte construisent un avenir ensemble

Un partenariat a été signé, ce mardi 16 mai, entre la société immobilière de Mayotte (SIM) et la Croix-Rouge. Celui-ci se veut gagnant-gagnant, grâce à un meilleur accompagnement social de la première, et plus de locaux et d’aide de gestion immobilière pour l’association d’aide humanitaire.

« C’est un partenariat gagnant-gagnant », déclare le directeur général de la Croix-Rouge à Mayotte, Kadafi Attoumani, ce mardi. La société immobilière de Mayotte (SIM) vient de signer une convention avec la Croix-Rouge. Cette dernière y voit plusieurs fois avantages sur le plan de l’immobilier évidemment. La SIM s’engage ainsi à aider l’association d’aide humanitaire à marquer et faciliter sa présence sur le territoire. « On a besoin de stocker du matériel d’urgence par exemple. Il est aujourd’hui stocké en Petite-Terre. En cas de catastrophes naturelles sur Mayotte en Grande-Terre, on sera bien en peine d’aller le récupérer de l’autre côté. Cet entrepôt que l’on souhaite créer, il est stratégique. On sollicite la SIM qui a à la fois, les terrains et l’expertise pour nous accompagner. Que ce soit sur l’identification du lieu ou sur la construction de ce type de produits », énonce le directeur. Les 120 salariés de la Croix-Rouge pourront également trouver des solutions de logement. « Nous nous engageons nous, SIM, à accompagner les salariés de l’association humanitaire, dans ce contexte ou à Mayotte on manque de logements, notamment en périphérie urbaine. On veut loger le personnel Croix-Rouge dans de bonnes conditions », promet Ahmed Ali Mondroha, directeur de la SIM.
En contrepartie, la Croix-Rouge veut pouvoir fournir ce soutien social dont la SIM manque. Car ce partenariat est né de la volonté d’être plus présent pour les habitants de Mayotte. « Elle souhaite accompagner les personnes qui sont en grande précarité, accède pour la première fois à un appartement. Ces personnes-là, il faut leur expliquer ce qu’il faut faire », affirme le directeur de la Croix-Rouge. Elle s’engage à faire apprendre aux habitants de ses logements le savoir-vivre en communauté pour éviter une dégradation plus rapide des lieux. Ces logements sont aujourd’hui assez dégradés et font plus vieux que leurs dates de construction. « On a parfois affaire à des familles très défavorisées. Quand ils arrivent dans ses logements, leur priorité n’est pas de s’occuper du savoir-vivre avec les autres, c’est de mettre à manger dans l’assiette de leurs enfants. Ça peut créer des problèmes relationnels, de voisinage, dans un contexte social qui est déjà compliqué », note le directeur de la Sim.
« On mise sur l’avenir »
Prochainement, la Croix Rouge lancera des appels à projets sur des dispositifs nationaux. L’envie est d’aller vers de l’habitat senior, les résidences médicalisées ou encore des logements foyers. « S’associer pour répondre de manière commune à des appels à projets qui arriveront à Mayotte dans les années à venir », poursuit le directeur territorial. Le travail de préparation des réponses aux futurs appels à projets est déjà lancé. « C’est un partenariat de bon sens, d’engagement. Après, le jour où on répondra à un appel à projets, il y aura une dimension financière. A ce stade, c’est pour développer le territoire dans le domaine de l’habitat. »
Ce partenariat dénote une réelle volonté d’améliorer la situation sociale de Mayotte. Plusieurs secteurs et publics sont visés. Les ambitions ne sont pas moindres : des logements séniors, des foyers ainsi que des résidences médicalisées sont dans les plans. « On a déjà localisé les sites éventuels. On a compris que la Croix-Rouge avait besoin de bâtiments pour y développer des lits médicalisés. Celle-ci peut nous accompagner en contrepartie pour faire de l’accompagnement social, notamment les publics fragiles », espère Ahmed Ali Mondroha.
Pour faire progresser les conditions de vie à Mayotte, la SIM prévoit aussi la création de crèches. Le projet est déjà entamé notamment à Labattoir, avec l’opération Marzoukou, un projet de 117 logements sociaux en Petite-Terre. Une crèche est prévue au rez-de-chaussée de ces bâtiments. Une deuxième est prévue à Pamandzi où les travaux ont déjà commencé. L’objectif des travaux est d’ouvrir en août les deux structures. Labattoir accueillera cinquante enfants et celle de Pamandi une vingtaine.