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Meurtre à Chiconi en 2018 : peines inchangées pour les deux accusés

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Le verdict du procès en appel de deux hommes impliqués dans la mort d’un retraité de 65 ans est tombé ce mercredi 17 mai, vers 17h. Leurs peines, qu’ils trouvaient trop longues n’ont pas été raccourcies. Ils ont été condamnés à 22 ans de prison chacun par la cour d’assises.

C’était le deuxième est dernier jour du procès en appel des deux accusés dans le meurtre d’un sexagénaire à Chiconi en juillet 2018, ce mercredi. Il y a cinq ans, une bande criminelle connue pour des cambriolages violents décidait de se diriger vers Sada. En chemin, ils se sont scindés en deux groupes. Celui dont faisait partie les accusés est tombé sur la camionnette de la victime, près de la station d’épuration de Chiconi. Braqué, le sexagénaire et père de dix enfants ne s’est pas laissé faire. « Kambi » (condamné en juin 2022 à 22 ans de prison), a poignardé la victime, mais aucun de ces coups ne lui a été fatal. Le plus jeune du groupe, mineur à l’époque, a alors étranglé l’homme avec un châle.

Ce mercredi, l’avocat général, Albert Cantinol, débute ses réquisitions. Il met en évidence l’atrocité du crime. « C’est l’une des pires façons de mourir. Il faut de temps et de la force pour que quelqu’un meure étouffé. On peut voir la panique dans les yeux de sa victime. Il [le plus jeune] a osé parler de mort accidentelle ! La victime est morte parce qu’elle ne s’est pas laissé faire ». Il interpelle les deux accusés : « Elles sont où vos valeurs ? Il est où le respect ? Qu’est-ce qui vous faut pour réaliser la gravité de ce que vous avez fait ? » Il souligne le manque de considération à l’égard de la victime et de ses proches. Les deux accusés n’ont, en effet, fait preuve d’aucune émotion, ils n’ont formulé aucune excuse, aucun remord. Ils ont, selon l’avocat général, des discours autocentrés et ne font pas preuve d’empathie. Ils se présentent seulement pour réduire leurs peines qui « sont trop longues ». Ali Suleimana dit « Kambi » avait clairement identifié Fardy « Sera » Attoumane et l’autre jeune homme, comme ayant participé activement aux faits, lors de la première instance. Le magistrat demande donc 25 ans de réclusion pour chacun des accusés, soit trois ans de plus que leurs condamnations en première instance.

« La compassion n’est pas un défaut »

Contredisant l’avocat général, les deux accusés ont quand même exprimé des remords. Le plus jeune n’a pas cessé de répéter qu’il avait beaucoup de regrets. « Des fois quand j’y pense, je fonds en larmes. » Il souhaite cependant une nouvelle chance et veut évoluer. « Sera » reste bref et concis : « je veux demander pardon à la famille de la victime. J’étais présent mais je n’ai rien fait. Je vous demande de revoir ma peine ». Maître Soumetui Andjilani, l’avocat du plus jeune, souhaite que la cour prenne en compte la minorité de son client : « il n’était pas majeur au moment des faits. Il a indiqué qu’il était né en 2004, il avait 14 ans à l’époque [l’âge retenu par la justice est 17 ans]. Il n’est pas éligible à cette cour ». L’avocat affirme par la suite que l’accusé n’avait pas la volonté de tuer la victime. « On n’a pas pu déterminer qu’il ait eu l’intention de tuer. Ses actes témoignent d’un certain amateurisme. » Il demande à la cour d’assises de la mesure et de laisser au jeune homme une chance d’évoluer. Il termine en s’adressant aux jurés : « la compassion n’est pas un défaut ».

L’avocate de « Sera », maître Aurore Baudry note aussi que son client n’était pas dans l’optique de commettre un meurtre ce soir-là. « Il avait la volonté de commettre un vol et non un meurtre. » Elle met en évidence le manque de preuve. « Rien ne peut attester de sa participation active ». Elle demande de bien faire la distinction : son client n’a pas tué le sexagénaire et pourtant, il a obtenu la même peine en première instance. Selon elle, « ce n’est pas logique ». Elle affirme qu’il sait faire preuve d’empathie, mais qu’il est juste timide et méfiant. Elle demande à la cour une peine moins lourde, considérant sa participation comme « passive ».

Après deux heures de délibérations, la cour d’appel décide de ne pas écourter les peines. Elle condamne les deux à 22 ans de prison chacun. Fardy « Sera » Attoumane hérite en plus d’une interdiction définitive du territoire.

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