Bourses Talents est un dispositif d’appui essentiel pour l’égal accès à l’emploi public. Ainsi, les bourses Talents permettent de soutenir financièrement les candidats, issus de milieux modestes, dans la préparation de concours de la fonction publique de catégorie A ou B ou à un emploi de magistrat.
Les bourses Talents recouvrent deux dispositifs distincts : les bourses Talents « Prépas Talents » destinées aux étudiants suivant un cursus « Prépas Talents », proposés par certaines écoles de service public et par certains établissements publics d’enseignement supérieur. Le montant de cette bourse est de 4.000 euros. Pour les demandes de bourses « Prépas Talents », les candidats retenus seront suivis par leurs responsables pédagogiques pour l’obtention de la bourse.
Les bourses Talents de droit commun accordées aux personnes préparant un concours en dehors d’une « Prépa Talents ». Les bénéficiaires de cette bourse sont sélectionnés sous conditions de ressources, de mérite et de motivation. Le montant de la bourse est de 2.000 €. Pour les demandes de bourses Talents de droit commun, les candidats peuvent déposer leur dossier complet sur le site https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/bourses-talents-campagne-2023-2024. Vous avez jusqu’au 15 septembre 2023 à 23h59, pour faire votre demande de bourses Talents.
Les candidats devront prêter la plus grande attention à la validité des pièces présentées dès le dépôt du dossier : carte identité, déclaration d’impôts, diplômes, CV, inscription à une préparation concours. Pour les candidats inscrits dans une formation à distance, une attention particulière sera portée au remplissage de la charte tutorat jointe. Retrouvez plus d’informations sur les bourses Talents sur le portail de la fonction publique à l’adresse : https://www.fonction-publique.gouv.fr/devenir-agent-public/les-boursestalents ou par e-mail au service instructeur : sgc-pfrh@mayotte.gouv.fr
Contrairement au niveau des retenues collinaires, les finances du syndicat Les Eaux de Mayotte (ex-Smeam) sont désormais dans le vert. La Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte a confirmé dans son dernier rapport, ce mardi, que « les mesures de redressement prises sont suffisantes ». Elle indique même qu’il n’y a pas besoin de modifier le budget primitif 2023 que la préfecture de Mayotte a transmis à l’instance de contrôle. Exit donc le 1,6 million d’euros qu’il ne permettait pas un équilibre dans la section exploitation du budget annexe assainissement 2022, celui de l’eau ayant résorbé son déficit en 2021. Cette fois-ci, autant la section d’exploitation du premier (avec 4,6 millions à la fois en recettes et en dépenses) que celle d’investissement (29,7 millions d’euros, également à l’équilibre) ne posent problèmes. Et ce n’est pas un hasard, il faut dire que le syndicat a pu compter récemment sur « un crédit de 24.165.568 euros de recettes nouvelles » au chapitre des subventions d’investissement. Autant dire que le contrat de progrès signé en août 2022 avec l’État n’est pas pour rien dans la remise à flot du syndicat. La Chambre réitère toutefois des recommandations telles que « poursuivre de la fiabilisation de ses comptes, du suivi de son patrimoine et le règlement de ses contentieux »,« d’améliorer, en étroite collaboration avec le comptable public, le suivi des restes à recouvrer et à payer, de sa dette financière et l’apurement des comptes d’imputations provisoires », « tenir rigoureusement une comptabilité d’engagement et de suivi des autorisations de programme/d’engagement et des crédits de paiement correspondants » ou « de maintenir sa vigilance sur l’évolution de ses charges, sur l’annulation des engagements devenus sans objet et le règlement de ses fournisseurs dans les délais légaux afin de limiter les paiements d’intérêts moratoires ».
Au port de Longoni, les relations conflictuelles entre l’Union maritime de Mayotte et Mayotte Channel Gateway sont loin d’être terminées. Le procès en diffamation de ce mardi n’est qu’une des affaires en cours.
Après de longs mois d’attente, le procès en diffamation entre Norbert Martinez de l’Union Maritime de Mayotte (UMM) et Ida Nel, dirigeante de Mayotte Channel Gateway (MCG), a été enfin jugé, ce mardi. Sur le fond, la question reste de savoir si le document de 2016 fixant les tarifs sur le port est un faux en écriture publique comme l’a dit le prévenu sur l’antenne de Mayotte la 1ère. Le délibéré sera rendu le 12 septembre prochain.
Les greffiers de Mamoudzou, manifestent depuis lundi pour une revalorisation des salaires et une amélioration de leurs conditions de travail.
« L’arrêté est un faux ! » C’est ce qu’avait déclaré à plusieurs reprises, le prévenu, Norbert Martinez, président de l’Union maritime de Mayotte, sur le plateau de Mayotte la 1ere le 16 mai 2022. En outre, un communiqué de l’UMM sur cette affaire a été largement repris le lendemain par la presse locale. Le prévenu évoquait ici l’arrêté numéro 3 datant du 28 avril 2016, fixant les tarifs pratiqués sur le port de Mayotte. Selon lui, il s’agit d’un faux en écriture publique. Délégataire du Département de Mayotte, la société Mayotte Channel Gateaway dirigée par Ida Nel le brandissait pourtant pour instaurer ses tarifs. Cette dernière a donc porté plainte pour diffamation, car ce document est authentique selon elle, même si l’original n’a jamais été retrouvé dans les archives du Département. Elle met ce différend judiciaire sur le compte « d’un petit groupe » de mécontents qui n’a jamais accepté une hausse des tarifs que la délégataire justifie par des investissements à réaliser sur le port, principale porte d’entrée des marchandises sur l’île.
« MCG n’a évidemment rien fait ! »
La partie civile nie d’ailleurs fermement tout usage de faux. « Nous avons été gravement diffamés. On nous accuse d’avoir commis un crime. Ce n’est plus simplement une atteinte à l’honneur, mais ces propos ont eu des conséquences considérables », soutient l’un des avocats d’Ida Nel, maître Benoit Jorion. Il explique que c’est en rangeant les affaires d’un ancien collaborateur, en 2021, que sa cliente est tombée sur ce document. Y sont apposés la signature du président du conseil départemental, ainsi que la Marianne (un sceau administratif). Cette signature, examinée par une « soi-disant experte » selon maître Jorion, a été reconnue comme contrefaite. Mais l’avocat avance qu’il est impossible de faire un réel examen graphologique sur une photocopie et qu’un graphologue n’est pas un expert reconnu contrairement à l’expert en écriture. « Cette expertise ne vaut rien scientifiquement », dénonce-t-il. Ce document étant le seul « arrêté numéro 3 », il serait donc logique qu’il soit authentique, puisque le suivant en 2018 a bien été numéroté « 4 ». De plus, il assure qu’ayant travaillé au CD durant plusieurs années, il n’est pas rare de perdre des documents des archives. « MCG n’a évidemment rien fait ! », martèle-t-il.
La partie plaignante rappelle que les allégations de Norbert Martinez ont fait beaucoup de tort à la société dirigée par la sexagénaire bien connue sur l’île. Beaucoup d’usagers du port ont lu dans la presse que sa société avait soi-disant fait usage d’un faux. Certains clients n’ont plus voulu payer, « c’était très difficile pour nous », avoue Ida Nel, arrivée au tribunal correctionnel en milieu de matinée. Plusieurs affaires ont été portées au tribunal du commerce et au conseil des prud’hommes pour des refus de paiement. Au tribunal administratif, c’est la même chose, une autre plainte de l’Union entend obliger le conseil départemental à casser le contrat de délégation de service public qui le lie à la MCG. L’enquête pénale pour faux et usage de faux, lancée en juillet 2021 et toujours en cours, pourrait s’avérer déterminante pour que les juges statuent sur l’affaire.
« Trouvé par hasard, c’est étrange, non ? »
Du côté de l’avocat de Norbert Martinez et de l’Union, maître Michaël Chehab, la situation est toute autre. Pour lui, ce fameux arrêté est arrivé au moment opportun. Ida Nel et sa société étaient sous le coup de plusieurs mises en demeure, à cause de la tarification élevée sur le port. Elle aurait fait par la suite, usage de ce document, plusieurs fois lors de contentieux juridiques. « Un document trouvé par hasard, c’est plutôt étrange, non ? » notifie ironiquement l’avocat. Il ajoute que ce document n’a été mentionné nulle part, avant sa redécouverte en 2021. En effet, les arrêtés suivants ne mentionnaient en aucun cas le fameux arrêté numéro 3, alors qu’ils évoquaient les précédents. « Même l’auteur semble en ignorer l’existence », souligne l’avocat. Il ajoute que « le document comporte de nombreuses anomalies formelles, outre la signature et la Marianne qui sont différentes, il y a de nombreuses fautes d’orthographe et de syntaxe que ne ferait jamais le CD. Il n’a d’ailleurs, jamais été transmis au contrôle de légalité ».
L’avocat a également plaidé la nullité, arguant que l’article 31 de la loi sur la liberté de la presse 1981 n’est pas celui qu’il fallait saisir dans cette affaire. Celui-ci protège « un citoyen chargé d’un service ou d’un mandat public temporaire ou permanent ». Selon le défenseur, il faut que ce citoyen doit « avoir les prérogatives de la puissance publique » et que ce n’est pas le cas de la délégataire.
Il a demandé la relaxe à la fois de l’Union maritime de Mayotte et de son représentant. Du côté d’Ida Nel, ses deux avocats ont demandé 40.000 euros de dommages et intérêts à payer solidairement à la société MCG et 20.000 euros en totalité pour les frais de justice.
La vice-procureure, Véronique Compan, n’a pas souhaité s’exprimer. Le délibéré de cette affaire sera rendu le 12 septembre prochain.
Une grève des greffiers en cours depuis lundi
« Greffiers en colère », les greffiers au tribunal judiciaire de Mamoudzou scandent ce slogan depuis ce lundi, suivant un mouvement national de la profession. Ce mardi 4 juillet, plusieurs agents des tribunaux de Mamoudzou se sont réunis pour clamer leurs revendications en chanson, ils s’étaient déjà réunis la veille. Alors qu’à Mayotte, ils sont davantage touchés par le sous-effectif, ils disent souhaiter une meilleure rémunération pour le travail qu’ils fournissent. Tous partagent le sentiment d’être exploités et sous-payés. Ils souhaitent une revalorisation de leur salaire à la hauteur du travail qu’ils fournissent. En effet, une nouvelle grille prévue en octobre doit augmenter leurs rémunérations de « 15 à 100 euros ». Sauf que dans le même temps, ils perdront des années d’ancienneté.
Hugues Makengo, directeur général de Mlezi Maoré, Roukia Lahadji Jouwaou, présidente sortante, et Fahoullia Mohamadi, nouvelle présidente de l’association, lors de la cérémonie de ce mardi.
La présidence de Mlezi Maoré, qui intervient depuis plus de vingt ans sur le territoire de Mayotte, change de visage, Fahoullia Mohamadi ayant été nommée présidente de l’association. Elle succède à Roukia Lahadji Jouwaou, qui a occupé ce poste pendant six ans. Ce mardi matin, s’est tenue la passation des pouvoirs, lors d’une cérémonie où l’émotion était palpable.
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La cérémonie de passation de présidence entre Roukia Lahadji Jouwaou, présidente pendant six ans de l’association Mlezi Maoré et Fahoullia Mohamadi, déléguée à la recherche et à l’innovation au rectorat de Mayotte, nommée présidente depuis le 28 juin, a eu lieu ce mardi matin.
Trente-deux salariés de Mlezi Maoré ont été mis à l’honneur pour leur parcours professionnel et leur ancienneté.
Deux cérémonies en une ce mardi matin pour les salariés de l’association.
Nommée présidente de Mlezi Maoré depuis le 28 juin dernier, Fahoullia Mohamadi a officiellement pris ses fonctions ce mardi matin, lors d’une cérémonie dans les locaux de l’association à Cavani. Déléguée à la recherche et à l’innovation au rectorat de Mayotte, Fahoullia Mohamadi admet que pour elle, Mlezi représente « une organisation qui incarne l’esprit de solidarité et d’entraide à Mayotte ». En sa qualité de présidente, elle admet avoir une vision audacieuse pour l’avenir de la structure. « Je crois fermement que notre association a un rôle essentiel à jouer dans le développement de notre société, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte et que chaque individu ait la possibilité de s’épanouir pleinement. »
Des actions en faveur de l’éducation
Elle qui s’engage à être une « présidente bienveillante, à écouter vos préoccupations, à prendre des décisions éclairées et travailler avec dévouement pour le bien-être de tous », est nommée présidente pour un mandat de trois ans. Sa première priorité sera de mener des actions en faveur de l’éducation, car c’est « la clé qui ouvre les portes de l’avenir ». Aussi, Fahoullia Mohamadi souhaiterait mettre en place « des dispositifs pour stimuler notre public ». Ces derniers permettront d’encourager les bénéficiaires à tendre vers une autonomie et plus de dignité. La nouvelle présidente s’engage également à renforcer l’engagement de l’association envers le développement durable. En clôture de son discours et en s’adressant à Roukia Lahadji Jouwaou, la déléguée au rectorat admet que le mandat de l’ancienne présidente a été marqué par son dévouement, sa passion et son énergie inlassable. « Votre dévouement et votre détermination ont été une source d’inspiration pour tous. »
Une passation pleine d’émotion
En s’adressant aux salariés présents, Roukia Lahadji Jouwaou a reconnu que tout le travail mené au fil des années, n’aurait pu être fait « sans vous ». Six ans après sa nomination, elle en retient qu’une consolidation de la cohésion, de la formation et de la valorisation s’est opérée. Au moment de son allocution, Hugues Makengo, directeur général de l’association, a adressé un hommage à la présidente sortante, en saluant « son engagement, son implication, malgré les lourdes responsabilités, qui ont été sans failles ».
Depuis plus de vingt ans, l’association intervient dans les champs du handicap, de la jeunesse, des solidarités, de l’insertion et de la vie sociale. Mlezi Maoré est une structure affiliée au groupe SOS, mais pour Hugues Makengo, il est important de « garder cette autonomie dans la vision qui est la nôtre, parce que c’est nous qui vivons sur le territoire ». Étant en accord avec le directeur général, Roukia Lahadji Jouwaou affirme qu’il « faut garder l’âme, garder cette identité, parce que c’est notre petite touche mahoraise pour continuer à être ce que nous sommes aujourd’hui et de continuer à apporter le bien-être à nos usagers ».
Une cérémonie en l’honneur des salariés de l’association
En amont à la passation des pouvoirs entre l’ancienne présidente et la nouvelle, s’est tenue une cérémonie en l’honneur des salariés de Mlezi Maoré, ayant plus de dix ans d’ancienneté. Pour la deuxième année consécutive, ce moment de joie et d’émotions entre collègues permet de renforcer le sentiment d’appartenance à l’association. « C’est une journée historique, parce qu’aujourd’hui, on veut reconnaître et remercier ceux qui sont là depuis le début », note le directeur général de l’association, Hugues Makengo. Au total, ce sont 32 personnes qui ont été mises à l’honneur, pour leur parcours professionnel au sein de l’association, allant de 10 à 17 ans d’ancienneté.
Un élève, diplômé avec la mention Très bien, vient de se faire décorer par sa mère du traditionnel collier de fleurs. Il fait une déclaration devant ses proches au côté du recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic.
Au rectorat de Mamoudzou, les tout récents bacheliers avec mention Très bien étaient récompensés par Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte, ce mardi. Malgré la faible renommée du niveau scolaire mahorais, beaucoup ont espoir que ces jeunes au parcours brillant reviennent pour faire profiter l’île de ces talents.
Le lot commun du rectorat, un t-shirt et une bande dessinée sur l’histoire de Mayotte.
Les larmes dévalent les joues de beaucoup d’élèves tandis que les parents brandissent les appareils photo et téléphones. Le sentiment de fierté emplit la salle Samuel-Paty bondée, au rectorat de Mayotte, alors que le recteur Jacques Mikulovic remet les baccalauréats mention Très bien aux élèves mahorais. La cérémonie a commencé par les récompenses de la filière professionnelle puis générale. Organisée par le rectorat, cette cérémonie a plusieurs dimensions selon son chef :« Ces temps servent à mettre en valeur à la fois la qualité de nos jeunes, et en même temps à identifier un peu leurs parcours et valoriser les filières d’excellence qui existent sur Mayotte ».
Chaque élève a été appelé sur l’estrade. Avec 92 mentions Très bien sur les environ 4.500 bacheliers mahorais, tous ont pu faire une déclaration au micro. « Je suis si heureuse de voir que le travail que nous avons fourni depuis ses trois ans à payer ses fruits », s’exclame une élève, acclamée par ses camarades. C’est l’accomplissement d’un dur labeur pour beaucoup d’élèves. Entre pression familiale et exigence, les lycéens voient leurs efforts salués. « Il y avait beaucoup de pression dans ma famille, pas une mauvaise pression parce qu’ils savaient que j’étais capable de réussir. J’avais surtout la peur de les décevoir. Je suis super fière de moi d’avoir eu la mention très bien », affirme les larmes aux yeux, Nachka Halifa, élève de terminale.
« Ces mentions montrent qu’on a du talent »
Le niveau scolaire à Mayotte n’est certes pas le plus haut national, mais nombreux pensent que cette vision dégradante est aberrante et dénoncée. « A Mayotte, on est connu comme l’île avec le niveau scolaire le plus bas et avoir ces mentions ça permet de montrer que nous aussi on a du talent. Nous aussi, on peut faire de grandes choses », déclare Naïma Chaihani. Mis en péril par le manque de professeurs ou le manque de protection des droits de l’enfant, très peu de jeunes vont jusqu’au baccalauréat ou avec beaucoup de difficultés. Jacques Mikulovic partagent l’avis des élèves : « Il faut redorer l’image de Mayotte. Ces jeunes, vous en êtes l’exemple, ont des qualités exceptionnelles. Trop souvent, on parle de Mayotte avec les difficultés qu’elle rencontre. Il ne faut pas les nier mais il y a des atouts indéniables ».
« Que vous soyez la lumière et l’avenir de Mayotte ! », s’écrie Pascaline Rakotomanga, mère d’une des élèves récompensées. L’espoir anime un grand nombre des personnes présentes à cette célébration. Les capacités et talents à Mayotte ne manquent pas et le territoire connaît la nécessité que ces derniers agissent pour elle. « On aura besoin de vos talents pour développer Mayotte dans tous les domaines. Toute cette jeunesse doit pouvoir revenir dans ce territoire pour le servir. » La jeunesse est encouragée à regagner le territoire pour aider et développer l’île une fois leurs diplômes obtenus. Énormément de Mahorais comptent sur eux pour améliorer la situation de Mayotte et lui faire peau neuve. « Partez faire vos études, vous êtes notre jeunesse, notre avenir, Mayotte a soif. On vous attend, on a besoin de vous, revenez, nous serons là », soutient, émue, Hafifa Mohamed, venue soutenir son neveu.
« Je reviendrais à Mayotte »
Cette conviction et cet espoir sont profondément partagés par cette génération. « Ma mère n’est malheureusement pas là puisqu’elle doit accoucher, mais le manque et la qualité des soins ne le permet pas. On manque de médecins à Mayotte et c’est pour ça que je pars en Parcours accès santé pour devenir médecin et revenir ici plus tard », affirme Naïs Madi Bacar, élève de terminale. Indénombrables sont ceux qui veulent revenir une fois diplômés. « Je pars pour faire des études d’ingénieur dans l’urbanisme, mais je reviendrais à Mayotte plus tard pour travailler dans l’aménagement du territoire », proclame Camillle Selemani, deuxième majore de l’académie. Un espoir naissant se dessine pour le futur de Mayotte et son développement, où la jeunesse mahoraise veut être actrice.
Comme de bons parents, les appareils photo sont de sortie. Tous très fiers, eux aussi pensent que c’est prometteur pour le territoire. « C’est le témoin qu’à Mayotte les jeunes peuvent réussir et aller très loin. C’est un plaisir pour moi mais aussi en me mettant à la place de tous les parents un plaisir de les voir réussir comme ça », confirme Mlanao Hamida, parent d’élève. Cette réussite, elle est d’autant plus appréciée par les parents qui savent que la réputation de l’île discrimine parfois leurs enfants.
« Je trouve ça fabuleux. Contrairement à ce qu’on entend de partout, et alors que les élèves qui viennent de Mayotte ne sont pas forcément bien vus en métropole, on s’aperçoit que le niveau n’est pas si bas que ça », énonce Pascale Boulagnon, mère d’une élève de terminale.
Soroptimist encourage la réussite académique féminine !
Dans le cadre de leur action sur l’éducation, le comité Soroptimist encourage ses jeunes filles qui ont obtenu la mention très bien en leur distribuant un chèque de 80 euros chacune. « On a souhaité mettre en avant l’excellence au féminin. C’est une petite somme, mais qui peut déjà les aider pour leurs premières dépenses d’étudiantes », confirme Noëra Mohamed, présidente du comité Soroptimist. Les lots communs offerts à tous étaient un t-shirt et un livre ainsi des goodies de l’opérateur Only et de l’assurance GMF. Les garçons recevaient eux, au choix à la place du chèque, un livre, un bon pour un repas dans deux restaurants sur Mayotte ou des goodies Madora.
Sélectionnée régulièrement en équipe de France U16 (cinq buts en neuf matchs), AuryaneAbdourahim continue son ascension vers le hautniveau du football féminin. La joueuse de l’ASJ Soyaux-Charente (le club est relégué de Division 1 et en difficulté financière) quitte sa Charente natale pour le centre de formation du Paris-Saint-Germain, avec qui elle s’est engagée pour trois ans. En espérant qu’elle suive les pas des buteuses de l’équipe de France, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, qu’elle croisera dans le club parisien.
Ils étaient un peu fébriles les Terminales du lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, ce lundi matin. Alors que les résultats des baccalauréats professionnel, technologique et général étaient affichés devant les établissements de l’île, ils ont dû patienter jusqu’à 8h40 pour se diriger vers les panneaux où étaient inscrits leurs noms. Ils ont pu y trouver soit le mot « admis », parfois avec des mentions, ou « Passe le second groupe » pour ceux qui n’ont pas pu éviter le rattrapage. Et il va falloir se remobiliser très vite, les dernières épreuves auront lieu jusqu’à vendredi.
Au total, 2.344 lycéens mahorais dans les filières technologique ou générale ont obtenu le diplôme du premier coup (52,3% de réussite), dont cinq avec la mention « Très bien avec les félicitations du jury ». Bravo à eux !
Ambdilwahedou Soumaïla n’est pas à son coup d’essai. Il s’est déjà prêté à l’exercice. Ce mercredi 5 juillet, le maire de Mamoudzou sera en live sur la page Facebook de la Ville de 17h à 18h afin de répondre aux questions de la population sur ces trois premières années du mandat et les projets de la collectivité. Il y abordera le plan propreté, les grands chantiers, la sécurité urbaine, l’excellence éducative et sportive, la jeunesse, l’attractivité, les foires et marchés, les grands événements etla coopération internationale. La municipalité invite donc les habitants à poser les questions, envoyer des contributions ou remarques « dès maintenant par message ou en commentaires sur les pages Facebook et Instagram Ville de Mamoudzou et par email à contact@mamoudzou.yt ».
Le lundi 26 et mardi 27 juin 2023, le service territorial de la police judiciaire de Mayotte a procédé à l’interpellation de trois ressortissants comoriens, impliqués dans une filière d’immigration clandestine à destination de Mayotte. Selon un communiqué de la police nationale de Mayotte, depuis deux ans, ces trois hommes, dont deux en situation irrégulière sur le plan du séjour en France, ont organisé les traversées entre Anjouan et Mayotte au profit d’environ 32.000 ressortissants comoriens.
Les mis en cause organisaient la logistique de cette filière en dirigeant les pilotes de kwassas-kwassas lors de leur traversée, guidaient les beachages, en recrutant les guetteurs, assuraient la commercialisation des traversées (facturées entre 300 et 500 euros par personne), et assuraient le transport des étrangers en situation irrégulière, jusqu’à leur lieu d’hébergement. Ils complétaient le chargement des kwassas, avec des animaux ou des cigarettes de contrebande.
Parmi les interpellés, figurent, les deux principaux cerveaux de cette bande organisée. Celle-ci organisait entre deux et cinq arrivées de kwassas par jour sur l’île de Mayotte. Le chiffre d’affaires de cette activité est estimé à 10 millions d’euros sur deux ans. Les trois hommes poursuivis pour aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière ont été déférés ce vendredi au tribunal judiciaire de Mayotte, en vue d’une comparution immédiate. A la demande de leur avocat, l’audience a été reportée au 28 juillet 2023. Ils ont été placés en détention provisoire dans l’attente de ce jugement.
Au même moment que les résultats du baccalauréat tombent, en coulisse, les équipes de LADOM (L’Agence de l’outre-mer pour la mobilité) sont fortement mobilisées afin que les futurs bacheliers ayant besoin de poursuivre leurs études en mobilité, puissent se déplacer à moindre coût. Chaque année, ce sont plusieurs milliers d’étudiants qui obtiennent une prise en charge de leur billet d’avion dans le cadre de leur mobilité entre leur territoire d’origine et leur lieu d’études. LADOM peut prendre en charge jusqu’à 100 % du billet A/R des étudiants ultramarins (postbac) poursuivant leurs études supérieures en mobilité en raison de l’inexistence ou de la saturation de leur cursus dans leur collectivité territoriale d’origine. En 2022, ce dispositif a permis de donner un « coup de pouce » à 9.276 étudiants (dont 83 % de boursiers) pour un total de 16.191 trajets et un budget de 14.84 M€.
C’est tout au long de l’année que les étudiants peuvent à leur convenance déposer une demande (un aller et/ou un retour), cependant un pic s’observe notamment sur les mois de juillet-août. Cette période qui fait l’objet d’une attention particulière des équipes de LADOM, correspond à l’annonce des résultats du baccalauréat et donc aux premiers départs des néo-bacheliers poursuivant leurs études en mobilité. Afin de faire largement connaître ce dispositif auprès des jeunes et de leurs parents, une campagne de communication a été lancée, notamment sur les réseaux sociaux. Etant précisé que le Passeport pour la mobilité des études n’est pas le seul dispositif « coup de pouce » s’adressant à des étudiants. LADOM pilote deux autres dispositifs plus récents : le Passeport mobilité en stage professionnel et Cadres d’avenir Mayotte et Guadeloupe /Saint-Martin qui ont respectivement déjà permis d’aider 480 étudiants ultramarins en 2023.
Afin de bien clore les différents ateliers et échanges de ces derniers mois entre les cadis, les parents et la conseillère conjugale de l’ACFAV (Association pour la Condition Féminine et Aide aux Victimes), la mairie de Pamandzi et la communauté de communes de Petite-Terre vous invitent à une après-midi jeux parents-enfants à la bibliothèque de Pamandzi.
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte (CCIM) et la Communauté de communes du sud organisent la sixième édition de la journée pour entreprendre, qui se tiendra le mercredi 5 juillet de 8h à 14h à la MJC de Bouéni.
Cet événement réunira l’ensemble des structures d’accompagnement à la création d’entreprises, les acteurs des filières économiques, afin d’informer les porteurs de projets et les entreprises sur les démarches administratives et financières présentes sur le territoire. L’événement permettra également, de rassurer, motiver les porteurs de projet et favoriser un échange avec les acteurs économiques. Elle offre, l’occasion de créer des liens, de nouer des partenariats et de créer une synergie entre les différents acteurs.Après la 5ème édition organisée en partenariat avec la Communauté d’Agglomération du Grand Nord, c’est désormais au tour de la Communauté de communes du Sud, de dévoiler leurs projets futurs et les opportunités présentes pour entreprendre sur leur territoire.
En cette journée pour entreprendre, la Communauté de communes du Sud, présentera 4 projets phares qui sont les suivants : France service, un bus itinérant qui sillonne les villages du sud pour les démarches auprès des services publics ; office Intercommunale de Tourisme, l’accompagnement des socioprofessionnelles dans le secteur du tourisme ; agence intercommunale du développement économique du Sud, future agence pour l’accompagnement des porteurs de projets du sud et de la promotion de leur territoire ; développement économique, ils travaillent sur la structuration de filières prioritaires pour le territoire du sud (agriculture, pêche, activité nautique) et sur le développement des zones d’activités économiques (ZAE Malamani, ZAE Chirongui-Carrefour, ZAA Majiméouni, ZAE à vocation agricole de Karoni). Pour clôturer le tout, un retour sur expérience et témoignages des lauréats Trace Talent Sud Mayotte.
Pour lutter contre le manque de digitalisation et l’illectronisme des entreprises, Mayotte In Tech et le Gemtouren partenariat avec la CCI, la Cadema, la mairie de Mamoudzou et l’association Raiv organisent des ateliers de sensibilisation. Ils sont à destination des TPE (toutes petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises), des artisans, commerçants ou encore professionnels du tourisme. Ces ateliers pratiques ouverts dès 8h, le samedi 15 juillet, à l’école élémentaire de Vahibé 1, permettront aux gens qui en ont besoin de s’approprier les différents outils numériques.
La première édition du festival SawaSawa aura lieu les 11 et 12 août prochain. L’évènement sera sécurisé et une navette sera mise à disposition des festivaliers. Le vendredi 11 août, se déroulera de 20h à 23h au restaurant Italiano à Kawéni, la soirée VIP avec Goulam en show case. Le lendemain, le public pourra assister au grand concert sur le plateau omnisports de Passamaïnty de20h30 à 23h30. Au programme, d’incroyables prestations de Jahyanai King, TerrellElymoor, Meiitod et Jah D One. Les billets du concert pourront être achetés sur le pass culture, chez Univers Pizza (de Passamainty et Haut Vallon), chez May Salon à Mamoudzou ou encore sur internet sur almawt-music.com . Les personnes ayant été présentes à la soirée VIP pourront également avoir accès au concert le samedi.
Favoriser et développer les compétences des jeunes, c’est ce que souhaite l’Anaf (Association nationale des apprentis de France) en ouvrant son programme de mentorat à Mayotte. Ce programme va permettre aux apprentis de Mayotte d’être soutenus et accompagnés par un mentor bénévole. Ce dernier sera à l’écoute de l’élève pendant six mois à raison de 3h minimum par mois. Mais avant tout, il sera formé par les équipes de l’association. Toute personne souhaitant devenir bénévole et participer à l’amélioration de l’insertion professionnelle des jeunes est invitée à s’inscrire sur la plateforme dédiée www.mentorat-apprentissage.fr .
A l’initiative de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou) et de la CNL (Confédération Nationale de Logement de Mayotte), la MJC de Mamoudzou a accueilli ce mercredi 28 juin 2023, une conférence-débat sur les questions du vieillissement à Mayotte.
L’opportunité a été donnée à Jacques Lombardie, expert et consultant en politiques sociales, et accrédité au titre du réseau « Villes Amies des Aînés », ainsi qu’à Pierre Marie Chapon, docteur en géographie et aménagement, de revenir sur les grands enjeux de la transition démographique et leurs conséquences sur l’écosystème mahorais. Dans un échange participatif avec les acteurs présents (État,
Département, villes, CCAS et les associations qui œuvrent en faveur des séniors), cette rencontre a eu pour but d’identifier les facteurs à prendre compte pour une véritable politique du vieillissement : les traditions, les identités, les cultures. Bien qu’étant le département soit le plus jeune de l’hexagone, la réflexion a consisté par ailleurs à appréhender les déterminants de la fragilité des séniors tel que l’isolement, les maladies métabolisme, la sédentarité qui sont des redoutables accélérateurs de la perte d’autonomie.
Enfin, eu égard à l’évolution des structures familiales, les modes de prise en charge ont fait l’objet de longs débats sur l’équation du parcours résidentiel entre le « rester chez soi », le « nouveau chez soi » et l’orientation vers l’établissement spécialisé. La question de la création d’EHPAD a également été abordée.
Ces derniers mois, les tarifs à la pompe de l’essence et le diesel avaient tendance à baisser ou à stagner. Ce n’est pas le cas en juillet. Depuis ce samedi, la première coûte 1,82 euro par litre (+ quatre centimes par rapport à juin) dans les stations d’essence mahoraises, tandis que le diesel est à 1,49 euro par litre (+ trois centimes). « Ces hausses sont principalement expliquées par l’augmentation des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (+5 % pour le gazole et +5,7 % pour l’essence) par rapport au mois de juin », précise la préfecture de Mayotte.
Au contraire, la baisse du cours du butane fait par contre baisser le prix des bouteilles de gaz de 12 kg. Elles sont vendues à 23,50 euros. Le tarif n’a plus été aussi bas depuis deux ans.
Concernant la règlementation, il est toujours interdit pour les particuliersde remplir des jerricans ou des bidons directement dans les stations essence. Cette mesure a été prise initialement pour éviter que l’essence ne serve à perpétuer des incendies volontaires.
Les agressions contre les élus, comme l’incendie volontaire du pavillon du maire L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) ont soulevé une vague d’indignation chez les maires de Mayotte. (image d’illustration).
Pris pour cibles lors d’émeutes à la suite de la mort du jeune Nahel à Nanterre, plusieurs élus de métropole ont été agressés, ces derniers jours. Présidée par Madi Madi Souf, l’association des maires de Mayotte s’est jointe, ce lundi, à l’association des maires de France (AMF) pour leur assurer leur soutien et demander « une réaction forte de l’État ».
A Bandrélé, comme dans d’autres communes, le personnel municipal s’est donné rendez-vous sur le parvis de la mairie, un peu avant midi. (Ville de Bandrélé)
C’était le cas aussi à Mamoudzou, ce lundi midi. (Ville de Mamoudzou)
« Notre pays, la France, connait depuis quelques jours maintenant des troubles d’une extrême violence qui ciblent même les symboles de l’État que sont les hôtels de ville, les écoles, les bibliothèques et les polices municipales. Un nouveau cap a été franchi avec l’attaque délibérée à la voiture bélier du domicile du maire de L’Haÿ-les–Roses [Vincent Lebrun], acte qui a choqué et qui a été condamné par l’ensemble de la classe politique et de la population française.
Aussi, compte tenu de la gravité de la situation, l’association des maires de Mayotte ne saurait rester insensible face aux souffrances endurées par nos collègues maires qui sont chaque jour insultés menacées et agressés, ainsi qu’à l’ensemble de nos compatriotes qui vivent dans le désarroi.Nous connaissons tous le fort attachement de nos concitoyens à leurs communes et à leurs élus de proximité que sont les maires. C’est pour cela que nous ne pouvons accepter cet état de fait.
« Condamner cette violence insensée »
Dans ces circonstances dramatiques, l’association des maires de Mayotte sera toujours aux côtés de l’association des maires de France pour condamner fermement cette violence insensée et pour apporter son total soutien à l’appel au rassemblement sur les perrons des mairies du 3 juillet, à 12h, ainsi que sa pleine solidarité à l’égard de nos compatriotes, élus comme simples citoyens, de l’Hexagone comme des Outre-mer face à ce climat de terreur qui ne saurait perdurer.
En conséquence, l’association des maires de Mayotte appelle à une réaction forte de l’État pour rétablir rapidement l’ordre républicain et la sécurité sur l’ensemble du territoire national. »
Après Mayotte, la CRS 8 déployée à Lyon
Avec les violences urbaines en métropole, la décision a été de faire appel à la CRS8 dont une partie était stationnée à Mayotte depuis le début de l’opération Wuambushu. Les premiers sont rentrés en milieu de semaine dernière et n’ont pas eu le temps de défaire leurs bagages, puisque le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a envoyé ces spécialistes de la lutte contre les violences urbaines à Lyon, dès samedi. Gérald Darmanin répondait ainsi à l’appel du maire de la commune, Grégory Doucet, qui réclamait des renforts policiers.
Younoussa Bamana, né le 10 février 1935 à Kani-bé, s’est éteint le vendredi 22 juin 2007 au petit matin à Mamoudzou. Considéré comme le père de Mayotte moderne, cet instituteur en fut préfet d’août à mai 1976 (« seul préfet élu de la France » avait rappelé Jacques Chirac le 20 mai 2001 à Sada), premier député de la collectivité territoriale du 13 mars 1977 au 22 mai 1981 et surtout président du conseil général du 6 juillet 1977 à avril 2004. Le 14 avril 2006, il est désigné président d’honneur du conseil général. Il avait commencé sa carrière politique à 23 ans, comme conseiller général à l’Assemblée territoriale des Comores. Il fut élu député des Comores le 20 août 1967 et président du conseil de circonscription de Mayotte en 1969.
Combattant inlassable pour Mayotte française et la départementalisation de l’île, il avait été emprisonné 40 jours en 1973 par les autorités comoriennes et pour l’intérêt de Mayotte avait refusé de suivre les autres îles de l’archipel dans « l’aventure de l’indépendance », à contre-courant de l’histoire lui reprochait-on à l’époque. « Je ne veux pas de votre indépendance à la merde, à la con ! », avait-il coutume de dire. Très populaire, vivant modestement et retiré en brousse, dans sa case d’Ourovéni depuis 2004, il suivait très attentivement l’actualité locale. Malade, il résidait dans le centre de Mamoudzou depuis quelques semaines. Les principaux responsables politiques lui rendaient souvent visite pour recueillir ses conseils avisés.
A l’annonce de son décès ce vendredi matin, les services de la préfecture ont été fermés, toutes les manifestations sportives ont été annulées. Vers 11h, son corps a été transporté à Kani-Bé et un immense cortège s’est formé pour se rendre à ses funérailles. Il a été enterré vendredi après-midi dans son village natal de Kani-bé, en présence de milliers de personnalités et d’anonymes venus lui rendre un dernier hommage.
« C’était un beau jour pour partir »
Vendredi dernier, 22 juin,Mayotte s’est réveillée endeuil. Au petit matin, la nouvelletombe : le Mzé n’estplus. Aussitôt, les funérailless’organisent et Kani-Bé deviendra l’espace d’unejournée, le centre d’attentionde toute l’île deMayotte.
Vendredi dernier, Mayotte s’est réveillée dans la tristesse.L’ex-président du conseilgénéral Younoussa Bamana estdécédé au petit matin dans sa maisonà Mamoudzou. Aussitôt la nouvellese répand à toute vitesse,Radio Mayotte interrompt tous sesprogrammes et donne la parole auxauditeurs qui souhaitent rendrehommage au Mzé. Les administrationsautorisent aussitôt leursemployés à quitter le travail et mettentleurs drapeaux en berne. Lesobsèques s’organisent aussitôt àKani-Bé, son village natal.Des milliers de Mahorais, qu’ilssoient notables, cadres, paysans,anonymes prennent la route pour lesud. Tout de suite, l’accès à Kani-Béest bloqué par les gendarmes sur leCCD 4. Les plus matinaux ont pu sefaufiler jusqu’au centre du village,alors que les autres en sont réduits àse garer comme ils peuvent le longdu CCD 4. Certains malins ont bienessayé de se garer autour du terrainde football du village, mais cetemplacement avait été réservé auxautorités.
Les retardataires eux se retrouverontbloqués à Tsimkoura ou encoreM’zouasia dans un embouteillage àla dimension de l’évènement. Vers11 heures, une dizaine d’hommes,pelles en main, s’affairent sous unmanguier à l’entrée du village. Ilscreusent la tombe du Mzé, qui nesera pas enterré au cimetière maissur son domaine. Petit à petit lafoule afflue. Certains, dont l’émotionne peut être contenue, refusentde répondre aux journalistes, d’autresen profitent pour louer la sagesse,la pugnacité et la disponibilitéde Younoussa Bamana.Sous un soleil radieux et une températureidéale, tout le monde sedirige vers la maison de la familleBamana, à proximité de la grandemosquée de Kani-Bé. « C’est unbeau jour pour partir », déclare unvieil homme sur la grande place duvillage. « Le temps est idéal, ni tropchaud ni trop froid, il ne pleut pas,nous sommes vendredi, jour du seigneur.C’est un signe qu’Allah l’aitrepris ce jour-là« , continue-t-il.Une grande ferveur s’empare de lamosquée pendant la prière du vendredi.Celle-ci est trop petite pouraccueillir tous les croyants venusprier pour le premier président duconseil général de Mayotte. A l’extérieur,les femmes assises sous unebâche entament des chants religieuxlancinants, exprimant la tristesse detoute une population. Si certainsgardent un stoïcisme (une dignité ?)rigoureux en ne laissant pas leurvisage dévoiler leurs sentiments,d’autres ne peuvent s’empêcher decraquer à l’image de l’ancien députéMansour Kamardine, qui a du mal àcontenir ses larmes.Al’ombre sur l’esplanade de la mosquée,les grandes personnalités – lepréfet Vincent Bouvier, le sénateurAdrien Giraud, son prédécesseurMarcel Henry, Saïd Omar Oili, successeurde Younoussa Bamana à laprésidence du conseil général,Mansour Kamardine, DarcaouiToiliha, Maoulida Soula, etc. – discutentpaisiblement et répondentaux questions des journalistes.Quelque temps après, vers 13h30,les personnalités se rendent dans lamaison de la famille Bamana autourde la dépouille du Mzé.
Un dernier daïra exaltanten l’honneur du Mzé
Ensuite le corps est disposé dans unbrancard recouvert d’une étoffeverte brodée de versets coraniquespuis transporté de mains en mains àl’intérieur de la mosquée. Après unebrève fatiha, le brancard ressort,« flottant » dans les airs, et de nombreuxhommes forment une haied’honneur pour transporterYounoussa Bamana dans sa dernièredemeure.Les 800 mètres séparant la mosquéede la tombe sont parcourus à vitessegrand V. Ceux qui étaient endébut de chaîne marchent ou courentpour se remettre à l’autre boutpour avoir l’honneur de porter lecorps du Mzé. Lorsque le corpsarrive à la tombe, tout le mondeessaie d’approcher, mais impossiblede faire un pas de plus. Les membresde la famille déposent le corpsentouré dans un linceul blanc dansla tombe et le recouvre soigneusementde terre.
Ensuite, la foule se disperse pourentamer un daïra, danse religieuseissue du soufisme. Un rectangle seforme et une cinquantaine de personnesse mettent à sauter et sourireen entonnant des refrains célébrantAllah et son prophète. Des« Hahahaha » accompagnés debalancements de la tête de haut enbas montrent l’état second (la transedevrions-nous dire) dans laquelle setrouvent les danseurs, parmi lesquelsfigurent notamment le mairede Chiconi, Abdallah Souf Safi,Nabé du service culturel ou encoreAhamed Attoumani Douchina.Certains, notamment les femmesqui commencent à rebrousser chemin,commencent à montrer dessignes d’agacement car la route deKani-Bé est bloquée. Mais peut-onoser troubler une manifestation enl’honneur du Mzé YounoussaBamana, le jour de ses funérailles ?Cela serait un crime de lèse-majesté.Alors que les uns commencent àpartir, un imam appelle ZaïdouBamana autour de la tombe pourune dernière fatiha. Celui-ci, lesyeux fixés sur la tombe de son père,fait face avec dignité. Convaincu dudestin exceptionnel de son père, ilsera le premier à tout faire pour queles nouvelles générations deMahorais sachent qui était cettepersonnalité historique de notre île.
Retrouvez le dossier complet sur la mort et l’héritage politique de Younoussa Bamana dans le Mayotte Hebdo numéro 1050 : « Younoussa Bamana, seize ans après ».
Ylang assurance a décidé de s’implanter à Chirongui pour pouvoir rayonner dans le sud de Mayotte.
Un premier cabinet d’assurance ouvre ses portes dans le sud de l’île à Chirongui. Un accueil chaleureux est réservé à Ylang assurance par ses usagers qui peuvent ainsi éviter de se rendre à Mamoudzou et de subir les interminables bouchons qui se forment aux entrées et sorties de la ville chef-lieu du département.
Courtier en assurance, M’zéMogné Master s’est installé à son compte il y a un an en rachetant les « Assurances Ylang » à Cavani Baobab, après de longues années d’expérience dans ce domaine d’activité à La Réunion et à Mayotte. Il y a quelques semaines, il a fait le choix d’étendre son activité professionnelle dans le sud de l’île par l’ouverture d’une annexe à Chirongui. Il en est absolument convaincu, « l’avenir de ce territoire se trouve dans le sud qui connait déjà un fort début de développement. Chirongui est en cela un carrefour assez important, tous les habitants de cette région s’y croisent, qu’ils viennent de Bouéni, Kani-Kéli, Sada, Bandrélé ou M’tsamoudou ». Pour M’zéMogné Master, l’initiative d’ouvrir une annexe de son agence à Chirongui est donc avant tout un choix stratégique, un choix qui vise notamment à éviter à sa clientèle de subir les interminables bouchons qui caractérisent les entrées et sorties de l’agglomération de Mamoudzou. Une façon de prendre part au développement de l’ensemble de notre île. Le courtier en assurance est persuadé que son choix ne sera pas un cas isolé et que certains de ses confrères lui emboîteront bientôt le pas. Puisant dans ses souvenirs de jeunesse, il souligne qu’il en a été de même dans le département voisin de La Réunion où jadis tout était centralisé à Saint-Denis.
Des partenariats avec des grands groupes
«Bienvenu chez nous » lui a souhaité l’une de ses premières clientes à Chirongui. « Ça m’arrange, j’habite ici et je travaille à Ngouja», lui en a affirmé une autre. « Je vous assure que quand on entend cela, on sait qu’on a fait le bon choix, rien ne vaut mieux que le contact direct avec notre clientèle.Notre présence est appréciée par tous et ils le font savoir autour d’eux»,explique M’zéMogné Master, qui ne tarit pas d’éloges en direction de ses nouveaux hôtes du sud de l’île et ne fait pas mystère de sa grande surprise devant l’accueil qui lui est réservé. Un choix qui ne l’empêche pas avec sa collègue de continuer à travailler à distance (par mail) avec certains de leurs clients. « Mon rôle aujourd’hui est d’aider les clients à trouver la meilleure solution (qualité/prix) en assurance, selon leurs besoins. Cela passe par des partenariats avec de grands groupes tels que la Mutuelle des motards, Helvetia, JL Assure et bien d’autres», souligne M’zéMogné Master.
Des solutions pour tous
Ylang assurance propose à sa clientèle une large gamme de solutions, à la fois pour les particuliers et les professionnels, y compris les entreprises. Pour les premiers, le cabinet propose des prestations auto classique/temporaire, habitation, deux-roues, bateau, assurance de prêt, dommage ouvrage et décès/santé. Les seconds peuvent avoir recours pour la responsabilité civile professionnelle, multirisque, flotte deux-roues/location, flotte auto, décennale, taxi ou la mutuelle d’entreprise.