Accueil Blog Page 239

À Pamandzi, les clignotants sont au rouge

-
a-pamandzi-les-clignotants-sont-au-rouge
En plus d’une instabilité politique de plus en plus forte, Pamandzi est mise à mal par la Chambre régionale des comptes pour sa gestion des écoles.

La Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte (CRC) évoque la gestion calamiteuse du système scolaire dans la commune de Pamandzi dans un rapport publié ce mercredi. Entre restriction du droit à l’éducation pour les enfants d’immigrés clandestins, l’absence de restauration scolaire, l’augmentation des tarifs des services de garderie, le doublement du nombre d’animateurs non qualifiés, le manque de suivi des subventions accordées pour la réhabilitation des écoles, la liste des manquements est longue. 

Au tour de Pamandzi d’être épinglée par la Chambre régionale des comptes (CRC) de Mayotte à l’issue d’un contrôle de ses comptes et de sa gestion effectué entre les mois d’août et décembre 2022. Il s’agit ici d’observations définitives arrêtées en mars dernier suite à l’exercice de la contradiction pour les habitués pour mes connaisseurs des règles de fonctionnement de cette juridiction. Des observations assorties de pas moins de « dix recommandations dont six de rappel d’une règle » précise le rapport daté de ce mercredi 5 juillet.

Pas de rotation dans les écoles

Au premier rang des faits reprochés à la municipalité du président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, le non-respect de la convention européenne des droits de l’homme et la convention internationale des droits de l’enfant. Ainsi apprend-on que Pamandzi « impose des conditions d’inscription à l’école plus restrictives que celles fixées par la réglementation nationale » aux seules fins d’empêcher la scolarisation des enfants issus de l’immigration irrégulière. La CRC note que sur les 1.734 élèves (sur une population globale de 11.802 habitants recensés au 1er janvier 2017) répartis sur huit écoles à la rentrée de 2022, le nombre aurait diminué de moitié sur seulement cinq ans au point que le système des rotations scolaires subit partout dans l’île serait ici inconnu.

À l’honorable institution de noter en gras un autre manquement, « alors que la commune a construit et équipé trois réfectoires neufs, elle n’a pas mis en place de service de restauration scolaire et se contente de servir des collations à plus de trois-quarts des élèves. Seule une minorité des enfants scolarisés dans l’une des huit écoles de la commune peut bénéficier de repas chauds, grâce à l’initiative d’une association de parents d’élèves dynamique ». Il est également reproché à la commune de Pamandzi d’assurer du périscolaire en dehors de tout cadre contractuel sans projet éducatif territorial depuis la fin de l’année scolaire 2020/2021. Les sages pointent du doigt une augmentation de l’offre de service de garderie en 2022 (le matin en particulier) avec des prix multipliés par six pour les parents d’élèves. Cela a eu pour conséquence de diminuer de 50% le nombre d’élèves inscrits alors que paradoxalement, le nombre d’encadrants est supérieur au minimum requis par les textes, leur nombre ayant doublé entre 2017 et 2021.

Incapacité de recouvrir les subventions

Toujours sur les encadrants, la CRC enfonce le clou avec cette précision. « Près de la moitié d’entre eux n’est pas qualifié. Leur temps de travail est en outre très insuffisant et ne représente que les deux tiers de la durée légale du travail effectif. » Le rapporteur souligne une contradiction majeure. Pamandzi consacre deux tiers de ses charges de gestion au fonctionnement de ses écoles alors qu’elle est incapable de leur fournir les moyens de bien fonctionner, en particulier pour ce qui relève des fournitures et des moyens de transports. « Elle a plutôt fait le choix de de procéder à de nombreux recrutements », notamment au premier semestre de 2020, sous la mandature de l’ancien maire, Siaka Hamidou. Détail plus croustillant encore, la commune ne serait même pas capable de suivre les subventions qui lui sont attribuées au titre de la rénovation des écoles, pas plus qu’elle ne se préoccupe de récupérer les recettes dont elle bénéficie de l’Agence Française de Développement (AFD) en préfinancements intégraux.

Des taxes en hausse pour renflouer les caisses

L’instance de contrôle soulève un autre problème connu de tous les habitants de la commune, le défaut criant d’ingénierie pour dans les services communaux pour la bonne conduite d’investissement important. C’est le cas des travaux réalisables à court terme sur les écoles Pamandzi 1 et 2, évalués à neuf millions d’euros. Il a fallu appeler les services de l’État à la rescousse. Autre élément connu du public mentionné dans ce rapport, la situation financière critique de Pamandzi avec un déficit de 3,5 millions d’euros (compte administratif 2021) que ne cesse de dénoncer l’opposition municipale élargie à une partie des adjoints au maire (voir les éditions de FI de début juin 2023). La CRC précise que c’est à sa demande que le délégué du gouvernement à Mayotte, Thierry Suquet, a arrêté le budget primitif 2022 de la commune et l’a rendu exécutoire.

Il est désormais acquis que les portefeuilles des contribuables pamandziens seront mis à rude épreuve au cours des deux prochaines années en vue de redresser la barre des finances communales. « Elle n’a pas d’autres solutions en 2023 et 2024 que d’augmenter à nouveau les taux de la fiscalité directe locale et de réduire le poids exorbitant de ses charges de personnel », précise la CRC, avant de préconiser la mise en place d’un règlement budgétaire et financier susceptible de permettre à Pamandzi de sortir progressivement de la situation exsangue dans laquelle elle est empêtrée actuellement.

La France s’engage investit 150.000 euros dans les Apprentis d’Auteuil Mayotte

-
la-france-sengage-investit-150000-euros-dans-les-apprentis-dauteuil-mayotte
Les gagnants 2023 de l’appel à projets réunis autour de François Hollande, lors du Festival de l’innovation sociale, le mardi 4 juillet au Centquatre, à Paris.

La Fondation La France s’engage a révélé les quinze gagnants de son appel à projets, à l’occasion de son festival de l’innovation sociale, qui s’est déroulé ce mardi 4 juillet, au Centquatre à Paris. Parmi eux, figure un lauréat mahorais : les Apprentis d’Auteuil Mayotte. La structure a pour ambition de réintégrer les mineurs non scolarisés de Mayotte.

la-france-sengage-investit-150000-euros-dans-les-apprentis-dauteuil-mayotte
Nayssa Tamdjida et l’association Apprentis d’Auteuil vont voir leur projet « M’Sayidié » financé à hauteur de 150.000 euros pour son développement.

L’association Apprentis d’Auteuil Mayotte figure parmi les 45 lauréats de l’appel à projet mené par la Fondation La France s’engage, présidée par François Hollande, pour son projet « M’Sayidié ». Son objectif est de dupliquer son modèle dans trois autres communes de l’île. Pour y parvenir, la fondation investit 150.000 euros dans ce projet et soutiendra cette initiative durant trois ans. L’association bénéficiera d’un accompagnement à la fois financier, mais aussi humain, qui lui permettra à terme de se développer à plus large échelle et de démultiplier son impact social sur le territoire mahorais. Il s’agit du deuxième projet soutenu à Mayotte, où La France s’engage a déjà investi au total 210.000 euros. « Avec la promotion 2023, la Fondation emprunte des chemins nouveaux et essentiels pour améliorer la vie de nos citoyens », déclare l’ancien chef d’État François Hollande.

457 dossiers pour 45 lauréats

A l’issue d’un long programme de sélection, qui s’est déroulé entre janvier et mai 2023, avec l’appui de 573 examinateurs, quinze associations et entreprises sociales, sur les 457 dossiers reçus cette année (dont quatre à Mayotte), l’association Apprentis d’Auteuil Mayotte a été sélectionnée à l’issue de ce processus. Les projets finalistes ont deux points communs : ils ont un fort potentiel d’impact social et pour ambition d’essaimer leur solution partout en France. Ils ont été sélectionnés en fonction de leur capacité à répondre à des problématiques sociales ou environnementales essentielles et à apporter des solutions concrètes et innovantes aux plus vulnérables. Ils sont originaires de onze régions françaises dont trois ultramarines et répondent à 13 des 17 objectifs de développement durable fixés par les Nations unies.

Soutenu pour le projet « M’Sayidié »

L’association Apprentis d’Auteuil Mayotte a pour ambition de participer au développement du territoire avec des actions de formation et d’éducation – aux titres de la scolarité, de la cohésion sociale, de l’assistance éducative et de la prévention – pour les jeunes et les familles en difficulté. Dans ce cadre, le projet « M’Sayidié », « aidons-le » en shimaoré, souhaite réintégrer les mineurs non scolarisés de Mayotte, en proposant un accueil de jour et un parcours individualisé à des mineurs non scolarisés en situation de grande précarité, afin de lever tous les freins indirects à leur scolarisation.

Le dispositif M’Sayidié, Aidons-le en shimaoré, est un centre d’accueil de Jour ouvert en 2011, qui propose un accompagnement global et individuel à 250 jeunes de 10 à 18 ans par an, afin de les préscolariser ou de les accompagner vers leur projet professionnel.  « Le centre d’accueil de jour a pour finalité de favoriser l’autonomie et l’ancrage territorial des jeunes, et de les remobiliser dans un projet pédagogique, éducatif ou socioprofessionnel », explique l’association. Plus de 800 jeunes participent chaque année aux ateliers socio-éducatifs proposés.

Un accompagnement de trois ans

La dotation financière de 150.000 euros qui récompense le projet des Apprentis d’Auteuil Mayotte, « ne constitue pas l’essentiel du dispositif unique proposé par La France s’engage. C’est en l’accompagnant pas à pas, de manière personnalisée, dans toutes les dimensions de son initiative, qu’elle remplit sa mission », informe la Fondation, dans un communiqué de presse. L’accompagnement débutera par un diagnostic stratégique, puis par un bilan juridique et une mesure de son impact. « Il s’agira de déterminer la feuille de route et les priorités d’accompagnement nécessaires pour mener à bien le changement d’échelle et l’essaimage sur de nouveaux territoires », ajoute-elle.

La seconde phase, axée sur la mise en œuvre du plan d’actions, s’opérera, elle, sur 36 mois et offrira un suivi personnalisé, des formations collectives et du mécénat de compétences.

Nicolas Vatomanga, le jazz dans la peau

-
nicolas-vatomanga-le-jazz-dans-la-peau
Nicolas Vatomanga, sur scène, accompagné de son fidèle saxophone.

Il a posé ses bagages sur l’île aux parfums en janvier, Nicolas Vatomanga, musicien malgache ouvre de nouvelles perspectives pour l’école de musique « Musique à Mayotte ». Un parcours remplit d’expérience, de rencontres et surtout de passions dont le jazz.

« Elle nous a embarqués dans son petit voyage musical », avoue le musicien Nicolas Vatomanga. Sa mère, une européenne installée à Madagascar, l’a fait baigner dans la tradition harmonique malgache. Cette femme a été la première de la famille à jouer d’un instrument classique du pays : la valiha. Il la décrit comme une femme très créative et spirituelle, et explique que ce soutien pour une carrière artistique l’a beaucoup aidé. Jeune, Nicolas s’est d’abord lancé dans la flûte traversière et la sodina, avant de se tourner vers le saxophone. C’est au conservatoire d’Antananarivo qu’il débute sa carrière. Il décrit sa passion pour la musique comme innée. « Je suis tombé dedans », affirme-t-il.

Sa passion pour le jazz commence au lycée, où le jeune homme fréquente beaucoup de gens du festival national malgache « Madajazzcar ». Rapidement projeté dans le monde de la musique, un carnet d’adresses a commencé à naitre pour Nicolas. « C’est un bon cadre pour être motivé à être musicien », rigole l’artiste. Sa prédilection pour le saxophone, il l’explique par « la place importante du saxophone dans le jazz », une langue selon lui, universelle.

 Le jazz, comme une évidence

Départ pour la France pour le jeune homme après l’obtention de son baccalauréat où, à l’origine, il s’y rendait pour réaliser une licence de mathématiques. Arrivé sur place, il s’inscrit au conservatoire de Marseille, avant de changer pour une autre école, l’American School of Modern Music. Sa nouvelle école étant payante, Nicolas doit réussir à financer ses études. Il joue dans plusieurs groupes de musique malgaches ou de jazz pour gagner de l’argent. Avec une évolution rapide dans le milieu, le musicien développe ses contacts et se produit même auprès de la surnommée « Mama Afrika », Miriam Makeba, alors qu’il est encore étudiant.

Nicolas retourne ensuite à Madagascar, ayant fait le tour de ce qu’il avait à voir à Paris. Il monte son groupe de jazz, Madajazz. L’artiste s’entoure uniquement de jeunes musiciens. « Je voulais, et veut toujours, des gars que j’allais former moi-même, des gars tout frais, prêts à créer », affirme-t-il. Aujourd’hui, il avait besoin de voir autre chose, fait toujours partie du groupe mais « les laisse pour qu’ils fassent leurs propres chemins, je les suis tout de même de près ou de loin ».

Un nouveau projet

Au poste de directeur pédagogique, Nicolas Vatomanga coordonne et apporte un regard nouveau sur les cours de l’école « Musique à Mayotte ». Sur l’île aux parfums depuis seulement six mois, il a maintenant élu domicile à Mayotte. « Je ne peux pas vivre sans voyager. Je prends mon sac à dos et mon saxophone et je bouge », soutient le musicien. Malgré son esprit d’aventurier, l’artiste dit avoir ressenti quelque chose à Mayotte qu’il n’a pas ressenti ailleurs. Simplement venu rendre visite à un ami très cher, ce poste lui a été proposé et l’homme n’a alors pris qu’un aller simple.

Pédagogue, il souhaite pouvoir transmettre la flûte traditionnelle malgache, la sodina, à Mayotte. Nicolas a lui-même appris avec le plus grand, Rakoto Frah, un des derniers artistes malgaches à jouer de cet instrument. L’artiste est convaincu que le partage et la continuité de cet art se fait par la pratique :« J’ai l’ambition de pouvoir créer des cours, découvrir ou initier les jeunes mahorais à cet art ancestral », confie-t-il. Sa cible est l’antenne de Petite-Terre. Le nouveau directeur pédagogique voudrait créer une classe de jazz accessible à tous les niveaux. « Musique à Mayotte aimerait beaucoup développer l’antenne qu’elle a en Petite-Terre. On veut toucher le public que nous avons là-bas », avoue le musicien.

Comores : Le budget de la fête nationale suscite la controverse

-
comores-le-budget-de-la-fete-nationale-suscite-la-controverse

Dans un contexte économique difficile, où l’inflation frappe de plein fouet les ménages, la somme allouée aux festivités de la fête nationale, ce jeudi 6 juillet, passe mal chez une partie de la population. Une conférence de presse de la présidence sur les préparatifs de la journée a même été annulée in extremis.

Les Comores célèbrent leur 48ème anniversaire de l’indépendance, ce jeudi. Toutefois, le budget alloué aux festivités fait déjà parler. L’information a été relayée dans le quotidien de l’État, Al-watwan. Dans son édition du mercredi, le journal de service public est le premier à révéler le montant des dépenses que les autorités comptent engager lors de la fête nationale, qui sera célébrée ce 6 juillet, à Moroni. Le média a avancé la somme de 310 millions de francs comoriens, soit donc près de 630.230 euros. L’informateur, cité par le journal comorien qui a opté pour l’anonymat, n’a pas livré de détails sur l’utilisation de cet argent. Il a juste précisé que les fonds avaient augmenté par rapport à 2022, où le budget était de 288 millions de francs. Est-ce en raison de l’arrivée d’un président étranger ou parce que la semaine était rythmée par une série d’activités ? Aucune explication n’a été livrée par le gouvernement. Mardi, le secrétaire général du gouvernement comorien, Daniel Ali Bandar, devait tenir à la présidence une conférence de presse sur les préparatifs de la fête. Mais, celle-ci sera annulée après que les organisateurs l’ont repoussée de deux heures. Un agenda trop chargé dit-on du côté du service de communication pour justifier l’annulation de la rencontre avec les journalistes dont certains se trouvaient déjà en route lorsqu’on leur a annoncé la nouvelle. M. Bandar, était-il vrai ou faux occupé ? Si oui, pourquoi ne pas planifier la conférence pour le lendemain d’autant plus que le pays s’apprête à attendre des invités de marque ?

Réhabiliter le lycée de Moroni

Selon des informations non démenties jusque-là, le président kényan, William Ruto, le vice-président de l’assemblée et le ministre de l’Économie camerounais prendront part à la fête nationale. Mais, la polémique à propos du budget annoncé continue d’enfler. Surtout en raison du contexte actuel marqué, par une inflation galopante. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont vivement critiqué la somme évoquée. Cet argent, préconisent certains d’entre eux, aurait pu servir ailleurs, comme la réhabilitation du lycée Said Mohamed Cheikh. Cet établissement de référence qui a vu passer la majorité de l’élite comorienne, est dans un état de délabrement. Il pourrait être rénové dans le cadre de l’accord de 150 millions d’euros signé en 2019 entre Moroni et Paris. Celui-ci dispose d’un projet sur le secteur éducatif avec un volet consacré à la réhabilitation de salles de classes. D’autres citoyens regrettent que le pouvoir n’ait pas suivi l’exemple de la Tanzanie voisine. L’année dernière, sa présidente, Samia Suluhu Hassan, avait décidé d’affecter les 445.000 dollars [221.563 euros de moins que celui des Comores] de la fête nationale dans la construction de dortoirs pour les enfants dans les écoles primaires du pays. En 2020, son prédécesseur, feu John Magufuli, avait annulé les célébrations pour acheter des installations médicales. Cinq ans plus tôt, trois semaines après sa prise de fonction, il a exigé que les fonds soient utilisés pour construire une route à Dar es Salam.

« L’opulence où nage une infime partie »

On peut donc dire que ce ne sont pas les difficultés qui manquent dans l’archipel : des écoles publiques sans tables ni bancs, des problèmes d’eau, pour ne citer que ceux-là. Voilà pourquoi la fuite du budget des festivités de la fête de l’indépendance suscite des grincements de dents. Le secrétaire général de la confédération des travailleuses et travailleurs des Comores (CTC) dénonce des dépenses « non urgentes », à un moment où les retraités sont laissés pour compte. « Oui pour la fête mais pas jusqu’à abandonner ceux qui ont servi ce pays loyalement », a ajouté, Salim Soulaimana. Le mouvement Naribarkishe yi komori a également réagi. « Un budget de 310 millions pour un pays au bord d’une crise socio-économique est injustifiable. Une fête qui n’a jamais profiter à la masse. Demain, ce sont les amis et proches d’Azali qui vont profiter de ces millions. Mais c’est bien connu que parmi les marques d’une dictature, il y a l’opulence où nage une infime partie au détriment de la population », a enfoncé le premier secrétaire national de ce parti antisystème, Salim Youssouf Idjabou. S’il considère que la fête nationale reste un symbole politique important, l’opposant maître Ibrahim Ali Mzimba estime lui aussi « qu’on doit tout de même éviter les dépenses ostentatoires pour un pays qui ne dispose que de très peu de ressources ».

Reste à savoir si le prochain président rectifiera ou pas le tir l’année prochaine.

Air Austral modifie le calendrier de ses vols à partir du 10 juillet

-
air-austral-modifie-le-calendrier-de-ses-vols-a-partir-du-10-juillet

Les voyageurs qui ont prévu d’emprunter un avion de la compagnie Air Austral vont devoir s’adapter à un nouveau calendrier, faute d’aiguilleurs du ciel disponibles en juillet. « Le service de navigabilité aérienne de l’aéroport de Dzaoudzi ne pouvant couvrir l’ensemble des plages horaires de trafic initialement prévues, Air Austral se voit contrainte de procéder à des ajustements de son programme des vols, principalement sur la ligne Mayotte-Paris, pour la période du 10 au 16 juillet », prévient la compagnie. Le vol UU973 Mayotte-Paris CDG du lundi 10 juillet est annulé par exemple. Les passagers sont reportés sur le vol UU979 qui est prévu le lendemain, à 9h15. L’heure d’arrivée prévue à Paris est 18h15 (heure locale).

Le vol UU976 Paris CDG-Mayotte du mardi 11 juillet (20h25) est également retardé. Il partira deux heures plus tard (22h25) pour une arrivée à Mayotte à 9h15 le lendemain matin. Même chose et horaires similaires pour celui du vendredi 14 juillet. D’autres vols sont retardés pour deux liaisons Mayotte-La Réunion. Le premier (le vol UU277) du mercredi 12 juillet était initialement prévu à 9h15. Il est désormais programmé à 11h, avec une arrivée à Saint-Denis à 14h10 (heure locale). Quant au vol UU277 Mayotte-Réunion du samedi 15 juillet, il n’aura pas lieu à 9h15, mais à 11h15. L’arrivée à La Réunion se fera à 14h25 (heure locale).

 « Air Austral souhaite présenter ses excuses à l’ensemble des passagers concernés par ces modifications. Ils se verront individuellement contactés via SMS et/ou mail par les équipes commerciales de la compagnie », précise Air Austral.

Une nouvelle pharmacie à Ouangani

-

Samedi 1er juillet, le docteur Fanny Lorot a ouvert la vingt-septième pharmacie de Mayotte à Ouangani. Cette ouverture permet de renforcer le maillage territorial des officines du département. Cette création apporte désormais aux habitants des villages de Ouangani, Barakani, Kahani et Coconi un nouvel établissement de santé de premier recours à proximité de chez eux.

Un mouvement de grève lancé à la préfecture de Mayotte

-
un-mouvement-de-greve-lance-a-la-prefecture-de-mayotte

A compter de ce mardi 4 juillet, le syndicat Force ouvrière des personnels des préfectures et des services du ministère de l’Intérieur et le syndicat autonome des préfectures et de l’administration centrale du ministère de l’Intérieur (SAPACMI) ont appelé à se mettre en grève. « Nos syndicats entendent protester contre la dégradation continuelle des conditions de travail des agents concernés et faire prendre conscience à l’administration de l’impérieuse nécessité de trouver des solutions sérieuses et réalisables pour y remédier », est annoncé par les syndicats.

Les représentants locaux de l’intersyndicale de la préfecture ont rencontré le Secrétaire général de la préfecture. A ce jour, selon eux, le dialogue social reste un véritable échec. C’est pourquoi, dès 6h30 ce mardi 4 juillet, la décision de cesser le travail a été prise pour faire valoir les revendications comme par exemple, l’instauration du dialogue social, l’application immédiate du RIFSEEP pour l’ensemble des agents, augmentation du montant de l’aide à la restauration des agents du SATPN et mise en place d’une restauration administrative, la mise en place de moyens sécurisés de transport pour les agents depuis leurs domiciles ou encore la formation des agents.

Fermeture exceptionnelle des services de la Ville de Mamoudzou

-

La Ville de Mamoudzou informe la population que l’ensemble de ses services seront exceptionnellement fermés ce mercredi 5 juillet. Le service « naissance et décès » sera ouvert jusqu’à 11h, au-delà l’astreinte décès sera joignable au 06 39 28 28 67. La police municipale assurera un service normal.

Campagne 2023-2024 « Bourses Talents » : une aide pour préparer les concours de la fonction publique

-

Bourses Talents est un dispositif d’appui essentiel pour l’égal accès à l’emploi public. Ainsi, les bourses Talents permettent de soutenir financièrement les candidats, issus de milieux modestes, dans la préparation de concours de la fonction publique de catégorie A ou B ou à un emploi de magistrat.

Les bourses Talents recouvrent deux dispositifs distincts : les bourses Talents « Prépas Talents » destinées aux étudiants suivant un cursus « Prépas Talents », proposés par certaines écoles de service public et par certains établissements publics d’enseignement supérieur. Le montant de cette bourse est de 4.000 euros. Pour les demandes de bourses « Prépas Talents », les candidats retenus seront suivis par leurs responsables pédagogiques pour l’obtention de la bourse.

Les bourses Talents de droit commun accordées aux personnes préparant un concours en dehors d’une « Prépa Talents ». Les bénéficiaires de cette bourse sont sélectionnés sous conditions de ressources, de mérite et de motivation. Le montant de la bourse est de 2.000 €. Pour les demandes de bourses Talents de droit commun, les candidats peuvent déposer leur dossier complet sur le site https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/bourses-talents-campagne-2023-2024. Vous avez jusqu’au 15 septembre 2023 à 23h59, pour faire votre demande de bourses Talents.

Les candidats devront prêter la plus grande attention à la validité des pièces présentées dès le dépôt du dossier : carte identité, déclaration d’impôts, diplômes, CV, inscription à une préparation concours. Pour les candidats inscrits dans une formation à distance, une attention particulière sera portée au remplissage de la charte tutorat jointe. Retrouvez plus d’informations sur les bourses Talents sur le portail de la fonction publique à l’adresse : https://www.fonction-publique.gouv.fr/devenir-agent-public/les-boursestalents ou par e-mail au service instructeur : sgc-pfrh@mayotte.gouv.fr

Fin du redressement du syndicat Les Eaux de Mayotte

-
fin-du-redressement-du-syndicat-les-eaux-de-mayotte

Contrairement au niveau des retenues collinaires, les finances du syndicat Les Eaux de Mayotte (ex-Smeam) sont désormais dans le vert. La Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte a confirmé dans son dernier rapport, ce mardi, que « les mesures de redressement prises sont suffisantes ». Elle indique même qu’il n’y a pas besoin de modifier le budget primitif 2023 que la préfecture de Mayotte a transmis à l’instance de contrôle. Exit donc le 1,6 million d’euros qu’il ne permettait pas un équilibre dans la section exploitation du budget annexe assainissement 2022, celui de l’eau ayant résorbé son déficit en 2021. Cette fois-ci, autant la section d’exploitation du premier (avec 4,6 millions à la fois en recettes et en dépenses) que celle d’investissement (29,7 millions d’euros, également à l’équilibre) ne posent problèmes. Et ce n’est pas un hasard, il faut dire que le syndicat a pu compter récemment sur « un crédit de 24.165.568 euros de recettes nouvelles » au chapitre des subventions d’investissement. Autant dire que le contrat de progrès signé en août 2022 avec l’État n’est pas pour rien dans la remise à flot du syndicat. La Chambre réitère toutefois des recommandations telles que « poursuivre de la fiabilisation de ses comptes, du suivi de son patrimoine et le règlement de ses contentieux », « d’améliorer, en étroite collaboration avec le comptable public, le suivi des restes à recouvrer et à payer, de sa dette financière et l’apurement des comptes d’imputations provisoires », « tenir rigoureusement une comptabilité d’engagement et de suivi des autorisations de programme/d’engagement et des crédits de paiement correspondants » ou « de maintenir sa vigilance sur l’évolution de ses charges, sur l’annulation des engagements devenus sans objet et le règlement de ses fournisseurs dans les délais légaux afin de limiter les paiements d’intérêts moratoires ».

« Les propos ont eu des conséquences considérables pour Mayotte Channel Gateway »

-
les-propos-ont-eu-des-consequences-considerables-pour-mayotte-channel-gateway
Au port de Longoni, les relations conflictuelles entre l’Union maritime de Mayotte et Mayotte Channel Gateway sont loin d’être terminées. Le procès en diffamation de ce mardi n’est qu’une des affaires en cours.

Après de longs mois d’attente, le procès en diffamation entre Norbert Martinez de l’Union Maritime de Mayotte (UMM) et Ida Nel, dirigeante de Mayotte Channel Gateway (MCG), a été enfin jugé, ce mardi. Sur le fond, la question reste de savoir si le document de 2016 fixant les tarifs sur le port est un faux en écriture publique comme l’a dit le prévenu sur l’antenne de Mayotte la 1ère. Le délibéré sera rendu le 12 septembre prochain.

les-propos-ont-eu-des-consequences-considerables-pour-mayotte-channel-gateway
Les greffiers de Mamoudzou, manifestent depuis lundi pour une revalorisation des salaires et une amélioration de leurs conditions de travail.

« L’arrêté est un faux ! » C’est ce qu’avait déclaré à plusieurs reprises, le prévenu, Norbert Martinez, président de l’Union maritime de Mayotte, sur le plateau de Mayotte la 1ere le 16 mai 2022. En outre, un communiqué de l’UMM sur cette affaire a été largement repris le lendemain par la presse locale. Le prévenu évoquait ici l’arrêté numéro 3 datant du 28 avril 2016, fixant les tarifs pratiqués sur le port de Mayotte. Selon lui, il s’agit d’un faux en écriture publique. Délégataire du Département de Mayotte, la société Mayotte Channel Gateaway dirigée par Ida Nel le brandissait pourtant pour instaurer ses tarifs. Cette dernière a donc porté plainte pour diffamation, car ce document est authentique selon elle, même si l’original n’a jamais été retrouvé dans les archives du Département. Elle met ce différend judiciaire sur le compte « d’un petit groupe » de mécontents qui n’a jamais accepté une hausse des tarifs que la délégataire justifie par des investissements à réaliser sur le port, principale porte d’entrée des marchandises sur l’île.

« MCG n’a évidemment rien fait ! »

La partie civile nie d’ailleurs fermement tout usage de faux. « Nous avons été gravement diffamés. On nous accuse d’avoir commis un crime. Ce n’est plus simplement une atteinte à l’honneur, mais ces propos ont eu des conséquences considérables », soutient l’un des avocats d’Ida Nel, maître Benoit Jorion. Il explique que c’est en rangeant les affaires d’un ancien collaborateur, en 2021, que sa cliente est tombée sur ce document. Y sont apposés la signature du président du conseil départemental, ainsi que la Marianne (un sceau administratif). Cette signature, examinée par une « soi-disant experte » selon maître Jorion, a été reconnue comme contrefaite. Mais l’avocat avance qu’il est impossible de faire un réel examen graphologique sur une photocopie et qu’un graphologue n’est pas un expert reconnu contrairement à l’expert en écriture. « Cette expertise ne vaut rien scientifiquement », dénonce-t-il. Ce document étant le seul « arrêté numéro 3 », il serait donc logique qu’il soit authentique, puisque le suivant en 2018 a bien été numéroté « 4 ». De plus, il assure qu’ayant travaillé au CD durant plusieurs années, il n’est pas rare de perdre des documents des archives. « MCG n’a évidemment rien fait ! », martèle-t-il.

La partie plaignante rappelle que les allégations de Norbert Martinez ont fait beaucoup de tort à la société dirigée par la sexagénaire bien connue sur l’île. Beaucoup d’usagers du port ont lu dans la presse que sa société avait soi-disant fait usage d’un faux. Certains clients n’ont plus voulu payer, « c’était très difficile pour nous », avoue Ida Nel, arrivée au tribunal correctionnel en milieu de matinée. Plusieurs affaires ont été portées au tribunal du commerce et au conseil des prud’hommes pour des refus de paiement. Au tribunal administratif, c’est la même chose, une autre plainte de l’Union entend obliger le conseil départemental à casser le contrat de délégation de service public qui le lie à la MCG. L’enquête pénale pour faux et usage de faux, lancée en juillet 2021 et toujours en cours, pourrait s’avérer déterminante pour que les juges statuent sur l’affaire.

« Trouvé par hasard, c’est étrange, non ? »

Du côté de l’avocat de Norbert Martinez et de l’Union, maître Michaël Chehab, la situation est toute autre. Pour lui, ce fameux arrêté est arrivé au moment opportun. Ida Nel et sa société étaient sous le coup de plusieurs mises en demeure, à cause de la tarification élevée sur le port. Elle aurait fait par la suite, usage de ce document, plusieurs fois lors de contentieux juridiques. « Un document trouvé par hasard, c’est plutôt étrange, non ? » notifie ironiquement l’avocat. Il ajoute que ce document n’a été mentionné nulle part, avant sa redécouverte en 2021. En effet, les arrêtés suivants ne mentionnaient en aucun cas le fameux arrêté numéro 3, alors qu’ils évoquaient les précédents. « Même l’auteur semble en ignorer l’existence », souligne l’avocat. Il ajoute que « le document comporte de nombreuses anomalies formelles, outre la signature et la Marianne qui sont différentes, il y a de nombreuses fautes d’orthographe et de syntaxe que ne ferait jamais le CD. Il n’a d’ailleurs, jamais été transmis au contrôle de légalité ».

L’avocat a également plaidé la nullité, arguant que l’article 31 de la loi sur la liberté de la presse 1981 n’est pas celui qu’il fallait saisir dans cette affaire. Celui-ci protège « un citoyen chargé d’un service ou d’un mandat public temporaire ou permanent ». Selon le défenseur, il faut que ce citoyen doit « avoir les prérogatives de la puissance publique » et que ce n’est pas le cas de la délégataire.

Il a demandé la relaxe à la fois de l’Union maritime de Mayotte et de son représentant. Du côté d’Ida Nel, ses deux avocats ont demandé 40.000 euros de dommages et intérêts à payer solidairement à la société MCG et 20.000 euros en totalité pour les frais de justice.

La vice-procureure, Véronique Compan, n’a pas souhaité s’exprimer. Le délibéré de cette affaire sera rendu le 12 septembre prochain.

Une grève des greffiers en cours depuis lundi

« Greffiers en colère », les greffiers au tribunal judiciaire de Mamoudzou scandent ce slogan depuis ce lundi, suivant un mouvement national de la profession. Ce mardi 4 juillet, plusieurs agents des tribunaux de Mamoudzou se sont réunis pour clamer leurs revendications en chanson, ils s’étaient déjà réunis la veille. Alors qu’à Mayotte, ils sont davantage touchés par le sous-effectif, ils disent souhaiter une meilleure rémunération pour le travail qu’ils fournissent. Tous partagent le sentiment d’être exploités et sous-payés. Ils souhaitent une revalorisation de leur salaire à la hauteur du travail qu’ils fournissent. En effet, une nouvelle grille prévue en octobre doit augmenter leurs rémunérations de « 15 à 100 euros ». Sauf que dans le même temps, ils perdront des années d’ancienneté.

Fahoullia Mohamadi devient officiellement présidente de Mlezi Maoré

-
fahoullia-mohamadi-devient-officiellement-presidente-de-mlezi-maore
Hugues Makengo, directeur général de Mlezi Maoré, Roukia Lahadji Jouwaou, présidente sortante, et Fahoullia Mohamadi, nouvelle présidente de l’association, lors de la cérémonie de ce mardi.

La présidence de Mlezi Maoré, qui intervient depuis plus de vingt ans sur le territoire de Mayotte, change de visage, Fahoullia Mohamadi ayant été nommée présidente de l’association. Elle succède à Roukia Lahadji Jouwaou, qui a occupé ce poste pendant six ans. Ce mardi matin, s’est tenue la passation des pouvoirs, lors d’une cérémonie où l’émotion était palpable.

Nommée présidente de Mlezi Maoré depuis le 28 juin dernier, Fahoullia Mohamadi a officiellement pris ses fonctions ce mardi matin, lors d’une cérémonie dans les locaux de l’association à Cavani. Déléguée à la recherche et à l’innovation au rectorat de Mayotte, Fahoullia Mohamadi admet que pour elle, Mlezi représente « une organisation qui incarne l’esprit de solidarité et d’entraide à Mayotte ». En sa qualité de présidente, elle admet avoir une vision audacieuse pour l’avenir de la structure. « Je crois fermement que notre association a un rôle essentiel à jouer dans le développement de notre société, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte et que chaque individu ait la possibilité de s’épanouir pleinement. »

Des actions en faveur de l’éducation

Elle qui s’engage à être une « présidente bienveillante, à écouter vos préoccupations, à prendre des décisions éclairées et travailler avec dévouement pour le bien-être de tous », est nommée présidente pour un mandat de trois ans. Sa première priorité sera de mener des actions en faveur de l’éducation, car c’est « la clé qui ouvre les portes de l’avenir ». Aussi, Fahoullia Mohamadi souhaiterait mettre en place « des dispositifs pour stimuler notre public ». Ces derniers permettront d’encourager les bénéficiaires à tendre vers une autonomie et plus de dignité. La nouvelle présidente s’engage également à renforcer l’engagement de l’association envers le développement durable. En clôture de son discours et en s’adressant à Roukia Lahadji Jouwaou, la déléguée au rectorat admet que le mandat de l’ancienne présidente a été marqué par son dévouement, sa passion et son énergie inlassable. « Votre dévouement et votre détermination ont été une source d’inspiration pour tous. »

Une passation pleine d’émotion

En s’adressant aux salariés présents, Roukia Lahadji Jouwaou a reconnu que tout le travail mené au fil des années, n’aurait pu être fait « sans vous ». Six ans après sa nomination, elle en retient qu’une consolidation de la cohésion, de la formation et de la valorisation s’est opérée. Au moment de son allocution, Hugues Makengo, directeur général de l’association, a adressé un hommage à la présidente sortante, en saluant « son engagement, son implication, malgré les lourdes responsabilités, qui ont été sans failles ».

Depuis plus de vingt ans, l’association intervient dans les champs du handicap, de la jeunesse, des solidarités, de l’insertion et de la vie sociale. Mlezi Maoré est une structure affiliée au groupe SOS, mais pour Hugues Makengo, il est important de « garder cette autonomie dans la vision qui est la nôtre, parce que c’est nous qui vivons sur le territoire ». Étant en accord avec le directeur général, Roukia Lahadji Jouwaou affirme qu’il « faut garder l’âme, garder cette identité, parce que c’est notre petite touche mahoraise pour continuer à être ce que nous sommes aujourd’hui et de continuer à apporter le bien-être à nos usagers ».

Une cérémonie en l’honneur des salariés de l’association

En amont à la passation des pouvoirs entre l’ancienne présidente et la nouvelle, s’est tenue une cérémonie en l’honneur des salariés de Mlezi Maoré, ayant plus de dix ans d’ancienneté. Pour la deuxième année consécutive, ce moment de joie et d’émotions entre collègues permet de renforcer le sentiment d’appartenance à l’association. « C’est une journée historique, parce qu’aujourd’hui, on veut reconnaître et remercier ceux qui sont là depuis le début », note le directeur général de l’association, Hugues Makengo. Au total, ce sont 32 personnes qui ont été mises à l’honneur, pour leur parcours professionnel au sein de l’association, allant de 10 à 17 ans d’ancienneté.

« Partez faire vos études, vous êtes notre jeunesse, notre avenir, puis revenez »

-
partez-faire-vos-etudes-vous-etes-notre-jeunesse-notre-avenir-puis-revenez
Un élève, diplômé avec la mention Très bien, vient de se faire décorer par sa mère du traditionnel collier de fleurs. Il fait une déclaration devant ses proches au côté du recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic.

Au rectorat de Mamoudzou, les tout récents bacheliers avec mention Très bien étaient récompensés par Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte, ce mardi. Malgré la faible renommée du niveau scolaire mahorais, beaucoup ont espoir que ces jeunes au parcours brillant reviennent pour faire profiter l’île de ces talents.

partez-faire-vos-etudes-vous-etes-notre-jeunesse-notre-avenir-puis-revenez
Le lot commun du rectorat, un t-shirt et une bande dessinée sur l’histoire de Mayotte.

Les larmes dévalent les joues de beaucoup d’élèves tandis que les parents brandissent les appareils photo et téléphones. Le sentiment de fierté emplit la salle Samuel-Paty bondée, au rectorat de Mayotte, alors que le recteur Jacques Mikulovic remet les baccalauréats mention Très bien aux élèves mahorais. La cérémonie a commencé par les récompenses de la filière professionnelle puis générale. Organisée par le rectorat, cette cérémonie a plusieurs dimensions selon son chef :« Ces temps servent à mettre en valeur à la fois la qualité de nos jeunes, et en même temps à identifier un peu leurs parcours et valoriser les filières d’excellence qui existent sur Mayotte ».

Chaque élève a été appelé sur l’estrade. Avec 92 mentions Très bien sur les environ 4.500 bacheliers mahorais, tous ont pu faire une déclaration au micro. « Je suis si heureuse de voir que le travail que nous avons fourni depuis ses trois ans à payer ses fruits », s’exclame une élève, acclamée par ses camarades. C’est l’accomplissement d’un dur labeur pour beaucoup d’élèves. Entre pression familiale et exigence, les lycéens voient leurs efforts salués. « Il y avait beaucoup de pression dans ma famille, pas une mauvaise pression parce qu’ils savaient que j’étais capable de réussir. J’avais surtout la peur de les décevoir. Je suis super fière de moi d’avoir eu la mention très bien », affirme les larmes aux yeux, Nachka Halifa, élève de terminale.

« Ces mentions montrent qu’on a du talent »

Le niveau scolaire à Mayotte n’est certes pas le plus haut national, mais nombreux pensent que cette vision dégradante est aberrante et dénoncée. « A Mayotte, on est connu comme l’île avec le niveau scolaire le plus bas et avoir ces mentions ça permet de montrer que nous aussi on a du talent. Nous aussi, on peut faire de grandes choses », déclare Naïma Chaihani. Mis en péril par le manque de professeurs ou le manque de protection des droits de l’enfant, très peu de jeunes vont jusqu’au baccalauréat ou avec beaucoup de difficultés. Jacques Mikulovic partagent l’avis des élèves : « Il faut redorer l’image de Mayotte. Ces jeunes, vous en êtes l’exemple, ont des qualités exceptionnelles. Trop souvent, on parle de Mayotte avec les difficultés qu’elle rencontre. Il ne faut pas les nier mais il y a des atouts indéniables ».

« Que vous soyez la lumière et l’avenir de Mayotte ! », s’écrie Pascaline Rakotomanga, mère d’une des élèves récompensées. L’espoir anime un grand nombre des personnes présentes à cette célébration. Les capacités et talents à Mayotte ne manquent pas et le territoire connaît la nécessité que ces derniers agissent pour elle. « On aura besoin de vos talents pour développer Mayotte dans tous les domaines. Toute cette jeunesse doit pouvoir revenir dans ce territoire pour le servir. » La jeunesse est encouragée à regagner le territoire pour aider et développer l’île une fois leurs diplômes obtenus. Énormément de Mahorais comptent sur eux pour améliorer la situation de Mayotte et lui faire peau neuve. « Partez faire vos études, vous êtes notre jeunesse, notre avenir, Mayotte a soif. On vous attend, on a besoin de vous, revenez, nous serons là », soutient, émue, Hafifa Mohamed, venue soutenir son neveu.

« Je reviendrais à Mayotte »

Cette conviction et cet espoir sont profondément partagés par cette génération. « Ma mère n’est malheureusement pas là puisqu’elle doit accoucher, mais le manque et la qualité des soins ne le permet pas. On manque de médecins à Mayotte et c’est pour ça que je pars en Parcours accès santé pour devenir médecin et revenir ici plus tard », affirme Naïs Madi Bacar, élève de terminale. Indénombrables sont ceux qui veulent revenir une fois diplômés. « Je pars pour faire des études d’ingénieur dans l’urbanisme, mais je reviendrais à Mayotte plus tard pour travailler dans l’aménagement du territoire », proclame Camillle Selemani, deuxième majore de l’académie. Un espoir naissant se dessine pour le futur de Mayotte et son développement, où la jeunesse mahoraise veut être actrice.

Comme de bons parents, les appareils photo sont de sortie. Tous très fiers, eux aussi pensent que c’est prometteur pour le territoire. « C’est le témoin qu’à Mayotte les jeunes peuvent réussir et aller très loin. C’est un plaisir pour moi mais aussi en me mettant à la place de tous les parents un plaisir de les voir réussir comme ça », confirme Mlanao Hamida, parent d’élève. Cette réussite, elle est d’autant plus appréciée par les parents qui savent que la réputation de l’île discrimine parfois leurs enfants.

« Je trouve ça fabuleux. Contrairement à ce qu’on entend de partout, et alors que les élèves qui viennent de Mayotte ne sont pas forcément bien vus en métropole, on s’aperçoit que le niveau n’est pas si bas que ça », énonce Pascale Boulagnon, mère d’une élève de terminale.

Soroptimist encourage la réussite académique féminine !

Dans le cadre de leur action sur l’éducation, le comité Soroptimist encourage ses jeunes filles qui ont obtenu la mention très bien en leur distribuant un chèque de 80 euros chacune. « On a souhaité mettre en avant l’excellence au féminin. C’est une petite somme, mais qui peut déjà les aider pour leurs premières dépenses d’étudiantes », confirme Noëra Mohamed, présidente du comité Soroptimist. Les lots communs offerts à tous étaient un t-shirt et un livre ainsi des goodies de l’opérateur Only et de l’assurance GMF.  Les garçons recevaient eux, au choix à la place du chèque, un livre, un bon pour un repas dans deux restaurants sur Mayotte ou des goodies Madora.

Football : la Mahoraise Auryane Abdourahim intègre le PSG

-
football-la-mahoraise-auryane-abdourahim-integre-le-psg

Sélectionnée régulièrement en équipe de France U16 (cinq buts en neuf matchs), Auryane Abdourahim continue son ascension vers le haut niveau du football féminin. La joueuse de l’ASJ Soyaux-Charente (le club est relégué de Division 1 et en difficulté financière) quitte sa Charente natale pour le centre de formation du Paris-Saint-Germain, avec qui elle s’est engagée pour trois ans. En espérant qu’elle suive les pas des buteuses de l’équipe de France, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, qu’elle croisera dans le club parisien.

Les premiers résultats du baccalauréat sont tombés ce lundi

-
les-premiers-resultats-du-baccalaureat-sont-tombes-ce-lundi

Ils étaient un peu fébriles les Terminales du lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, ce lundi matin. Alors que les résultats des baccalauréats professionnel, technologique et général étaient affichés devant les établissements de l’île, ils ont dû patienter jusqu’à 8h40 pour se diriger vers les panneaux où étaient inscrits leurs noms. Ils ont pu y trouver soit le mot « admis », parfois avec des mentions, ou « Passe le second groupe » pour ceux qui n’ont pas pu éviter le rattrapage. Et il va falloir se remobiliser très vite, les dernières épreuves auront lieu jusqu’à vendredi.

Au total, 2.344 lycéens mahorais dans les filières technologique ou générale ont obtenu le diplôme du premier coup (52,3% de réussite), dont cinq avec la mention « Très bien avec les félicitations du jury ». Bravo à eux !

Le maire de Mamoudzou répond aux administrés via un live Facebook

-
le-maire-de-mamoudzou-repond-aux-administres-via-un-live-facebook

Ambdilwahedou Soumaïla n’est pas à son coup d’essai. Il s’est déjà prêté à l’exercice. Ce mercredi 5 juillet, le maire de Mamoudzou sera en live sur la page Facebook de la Ville de 17h à 18h afin de répondre aux questions de la population sur ces trois premières années du mandat et les projets de la collectivité. Il y abordera le plan propreté, les grands chantiers, la sécurité urbaine, l’excellence éducative et sportive, la jeunesse, l’attractivité, les foires et marchés, les grands événements et la coopération internationale. La municipalité invite donc les habitants à poser les questions, envoyer des contributions ou remarques « dès maintenant par message ou en commentaires sur les pages Facebook et Instagram Ville de Mamoudzou et par email à contact@mamoudzou.yt ».

Démantèlement d’une filière d’immigration clandestine avec les Comores

-

Le lundi 26 et mardi 27 juin 2023, le service territorial de la police judiciaire de Mayotte a procédé à l’interpellation de trois ressortissants comoriens, impliqués dans une filière d’immigration clandestine à destination de Mayotte. Selon un communiqué de la police nationale de Mayotte, depuis deux ans, ces trois hommes, dont deux en situation irrégulière sur le plan du séjour en France, ont organisé les traversées entre Anjouan et Mayotte au profit d’environ 32.000 ressortissants comoriens.

Les mis en cause organisaient la logistique de cette filière en dirigeant les pilotes de kwassas-kwassas lors de leur traversée, guidaient les beachages, en recrutant les guetteurs, assuraient la commercialisation des traversées (facturées entre 300 et 500 euros par personne), et assuraient le transport des étrangers en situation irrégulière, jusqu’à leur lieu d’hébergement. Ils complétaient le chargement des kwassas, avec des animaux ou des cigarettes de contrebande.

Parmi les interpellés, figurent, les deux principaux cerveaux de cette bande organisée. Celle-ci organisait entre deux et cinq arrivées de kwassas par jour sur l’île de Mayotte. Le chiffre d’affaires de cette activité est estimé à 10 millions d’euros sur deux ans. Les trois hommes poursuivis pour aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière ont été déférés ce vendredi au tribunal judiciaire de Mayotte, en vue d’une comparution immédiate. A la demande de leur avocat, l’audience a été reportée au 28 juillet 2023. Ils ont été placés en détention provisoire dans l’attente de ce jugement.

La campagne de mobilité dédiée aux étudiants bat son plein

-

Au même moment que les résultats du baccalauréat tombent, en coulisse, les équipes de LADOM (L’Agence de l’outre-mer pour la mobilité) sont fortement mobilisées afin que les futurs bacheliers ayant besoin de poursuivre leurs études en mobilité, puissent se déplacer à moindre coût. Chaque année, ce sont plusieurs milliers d’étudiants qui obtiennent une prise en charge de leur billet d’avion dans le cadre de leur mobilité entre leur territoire d’origine et leur lieu d’études. LADOM peut prendre en charge jusqu’à 100 % du billet A/R des étudiants ultramarins (postbac) poursuivant leurs études supérieures en mobilité en raison de l’inexistence ou de la saturation de leur cursus dans leur collectivité territoriale d’origine. En 2022, ce dispositif a permis de donner un « coup de pouce » à 9.276 étudiants (dont 83 % de boursiers) pour un total de 16.191 trajets et un budget de 14.84 M€.

C’est tout au long de l’année que les étudiants peuvent à leur convenance déposer une demande (un aller et/ou un retour), cependant un pic s’observe notamment sur les mois de juillet-août. Cette période qui fait l’objet d’une attention particulière des équipes de LADOM, correspond à l’annonce des résultats du baccalauréat et donc aux premiers départs des néo-bacheliers poursuivant leurs études en mobilité. Afin de faire largement connaître ce dispositif auprès des jeunes et de leurs parents, une campagne de communication a été lancée, notamment sur les réseaux sociaux. Etant précisé que le Passeport pour la mobilité des études n’est pas le seul dispositif « coup de pouce » s’adressant à des étudiants. LADOM pilote deux autres dispositifs plus récents : le Passeport mobilité en stage professionnel et Cadres d’avenir Mayotte et Guadeloupe /Saint-Martin qui ont respectivement déjà permis d’aider 480 étudiants ultramarins en 2023.

Clôture de saison culturelle à Pamandzi

-
cloture-de-saison-culturelle-a-pamandzi

Afin de bien clore les différents ateliers et échanges de ces derniers mois entre les cadis, les parents et la conseillère conjugale de l’ACFAV (Association pour la Condition Féminine et Aide aux Victimes), la mairie de Pamandzi et la communauté de communes de Petite-Terre vous invitent à une après-midi jeux parents-enfants à la bibliothèque de Pamandzi.

Sixième édition de la « Journée pour entreprendre » à Bouéni ce mercredi

-

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte (CCIM) et la Communauté de communes du sud organisent la sixième édition de la journée pour entreprendre, qui se tiendra le mercredi 5 juillet de 8h à 14h à la MJC de Bouéni.

Cet événement réunira l’ensemble des structures d’accompagnement à la création d’entreprises, les acteurs des filières économiques, afin d’informer les porteurs de projets et les entreprises sur les démarches administratives et financières présentes sur le territoire. L’événement permettra également, de rassurer, motiver les porteurs de projet et favoriser un échange avec les acteurs économiques. Elle offre, l’occasion de créer des liens, de nouer des partenariats et de créer une synergie entre les différents acteurs.Après la 5ème édition organisée en partenariat avec la Communauté d’Agglomération du Grand Nord, c’est désormais au tour de la Communauté de communes du Sud, de dévoiler leurs projets futurs et les opportunités présentes pour entreprendre sur leur territoire.

En cette journée pour entreprendre, la Communauté de communes du Sud, présentera 4 projets phares qui sont les suivants : France service, un bus itinérant qui sillonne les villages du sud pour les démarches auprès des services publics ; office Intercommunale de Tourisme, l’accompagnement des socioprofessionnelles dans le secteur du tourisme ; agence intercommunale du développement économique du Sud, future agence pour l’accompagnement des porteurs de projets du sud et de la promotion de leur territoire ; développement économique, ils travaillent sur la structuration de filières prioritaires pour le territoire du sud (agriculture, pêche, activité nautique) et sur le développement des zones d’activités économiques (ZAE Malamani, ZAE Chirongui-Carrefour, ZAA Majiméouni, ZAE à vocation agricole de Karoni). Pour clôturer le tout, un retour sur expérience et témoignages des lauréats Trace Talent Sud Mayotte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes