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« Grâce à tous ces projets, on arrivera à répondre aux besoins en effectif dans le 2nd degré pour les 5 prochaines années »

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Les constructions, les réhabilitations et les extensions d’établissements scolaires du second degré sont nombreuses. Le rectorat de Mayotte a établi un plan pour les cinq prochaines années. Au menu, trois nouveaux lycées, cinq nouveaux collèges et trois futurs pôles des métiers. Jean Bondu, le directeur de l’immobilier et de la logistique au rectorat de Mayotte nous donne les détails de ces projets.

LES NOUVELLES CONSTRUCTIONS

Les lycées

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Le lycée des métiers du bâtiment de Longoni

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Il est prévu pour 1800 élèves. Il accueillera les métiers du bâtiment et aura également une partie générale. Les travaux ont déjà commencé.

Le lycée de Chirongui

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Il vient remplacer les locaux existants en modulaire et l’agrandir pour accueillir 2400 élèves dans de meilleures conditions. Les travaux seront engagés l’année prochaine.

Le lycée de M’tsangamouji

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Il remplacera une partie de la Cité du Nord. Il prévoit 2400 élèves. Le début des travaux est prévu pour l’année prochaine ou en début de l’année suivante.

« À un horizon plus lointain (2030-2035) on travaille sur la réalisation d’un lycée dans le centre. Nous sommes en prospection d’un foncier pour l’instant », ajoute Jean Bondu, le directeur de l’immobilier et de la logistique au rectorat de Mayotte.

Les pôles des métiers

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Le pôle agro-alimentaire

Il sera développé en corrélation avec le lycée agricole de Coconi. Il s’agit d’un établissement de 300 élèves. Le début de la construction est envisagé en 2026 au plus tard.

Le pôle hygiène et environnement

Il viendra à la suite du futur lycée de Chirongui. Le démarrage des travaux serait donc envisageable en 2028. 300 élèves pourront s’y rendre.

Le pôle de la mer

Il sera sur la zone des Badamiers à Labattoir. Il devrait se développer dans la durée du prochain contrat avec une maîtrise d’œuvre qui sera notifiée l’année prochaine. Le projet se fera en deux temps. Le pôle de la mer sera construit en premier. Par la suite, le rectorat envisage une extension d’un lycée dans un horizon plus lointain. Concernant le pôle de la mer, « on espère engager la première phase en 2027. Nous prévoyons 500 élèves pour le pôle et lorsque le lycée sera construit on ajoutera 500 autres », précise Jean Bondu.

Les collèges

Le collège de Vahibé

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Le marché global de performance est déjà notifié. La conception est en cours. Ils démarreront l’année prochaine et s’achèveront pour la rentrée 2026. L’établissement est conçu pour 900 élèves.

Le collège de Cavani Stade

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Le foncier est en cours de transfert avec le département. Le projet est actuellement en phase de concours. Le rectorat doit choisir le cabinet d’architectes qui sera retenu pour la conception du collège dans les prochaines semaines. L’établissement est prévu pour 600 élèves dont certains pourront profiter d’une formation d’excellence sportive. La construction doit s’achever en 2027.

Le collège de Cavani sud ou M’tsapéré

Le foncier n’a pas encore été trouvé. « Mais les effectifs de Mamoudzou impliquent que nous construisions un autre collège à Cavani Sud ou M’tsapéré dans les dix prochaines années si nous voulons optimiser les transports scolaires. On est en train de discuter avec la mairie et les différents acteurs afin de trouver un foncier pour le développer », explique l’agent du rectorat. Le collège devrait accueillir 600 élèves.

Le collège de Tsararano/Dembeni

Il est également en phase de concours afin de choisir le cabinet d’architectes.

Les travaux doivent s’achever en 2028. Ce collège recevra 900 élèves.

Le collège de Bandraboua

Le rectorat de Mayotte souhaite que ce soit un établissement de proximité dédié au village de Bandraboua. Il viendra s’installer dans l’actuelle annexe du lycée de Dzoumogné qui se trouve à Bandraboua. Le bâtiment accueillera 600 élèves maximum. 

LES EXTENSIONS

Les collèges de Labattoir, Majicavo et Koungou

« Le rectorat a prévu ces trois extensions de collège dans le prochain contrat 2024-2027. Elles ont pour objectif de répondre à un besoin en effectif dans ces villages et à une optimisation des transports. C’est-à-dire qu’au lieu de construire des collèges neufs, qui impliquent un déplacement en bus pour les élèves, nous avons abandonné cette idée au profit de l’extension des collèges déjà existants. Cela permettra à la majorité des élèves de s’y rendre à pied », explique Jean Bondu.

Les cités scolaires

L’académie de Mayotte prévoit également trois extensions de lycées et un collège qui vont se transformer en cité scolaire.

Le lycée des métiers du bâtiment

Une extension de collège de 900 élèves est d’ores et déjà prévue dans le projet. Il est destiné aux collégiens de Longoni et permettra de réduire la tension en effectif du collège de Dzoumogné.

Le lycée de Kahani

Il va voir réduire ses effectifs lorsque le pôle de la mer sera livré, puisque les formations de la mer seront transférées là-bas. Ces lycéens manquants seront remplacés par 400 collégiens de Kahani uniquement, qui n’auront donc plus à se déplacer en bus.

Le collège de Kwalé

Une extension de l’établissement est prévue afin d’accueillir des lycéens. Ainsi, l’établissement va se transformer en cité scolaire. Lorsque le lycée de Mamoudzou sud sera livré, une partie des élèves du lycée Bamana y seront scolarisés.

Le lycée Bamana

Son effectif sera réduit puisque qu’une partie des élèves seront envoyés à la cité scolaire de Mamoudzou sud. Ainsi 500 collégiens pourront étudier dans cet établissement, ce qui réduira la tension en effectif du collège de M’Gombani. Le rectorat prévoit de construire également des locaux neufs afin d’agrandir l’établissement.

Mayotte Hebdo : Quel est le budget alloué pour tous ces projets ?

Jean Bondu : Nous nous inscrivons dans l’équivalent d’un « Contrat Plan Etat Région 2024-2027 » actuellement en cours de consolidation. Le précédent, pour la période 2019-2023, était appelé « contrat de convergence et de transformation ». Il définit le budget alloué aux projets de constructions scolaires, notamment celles du second degré porté par le rectorat. Ce budget est défini autour d’une liste de projets. Pour cette période du contrat, nous espérons 130 millions d’euros par an.

Il devrait être porté par le préfet auprès du gouvernement dans le dernier trimestre de cette année 2023, pour pouvoir se décliner sur 2024 jusqu’en 2027. Cette programmation est donc sous réserve de validation du budget prévisionnel qui répond à un besoin du territoire, et donc qui ne devrait pas être remis en cause.

MH : Avez-vous le foncier nécessaire pour agrandir les collèges ?

J.B : Oui, et c’est tout l’intérêt de la stratégie des extensions et des cités scolaires car on peut aller assez vite. Les extensions des trois collèges seront engagées dans les trois prochaines années et donc livrées dans les cinq ans à venir.

MH : Avez-vous également prévu des cantines scolaires pour les nouvelles constructions et les extensions ?

J.B : Un grand pan de notre plan d’investissement porte sur la restauration. La volonté de l’Éducation nationale est d’investir sur les satellites de la restauration qui permettront de distribuer des repas chauds à l’ensemble de nos élèves du second degré. Dans le plan 2024-2027, on prévoit d’engager 100% des projets des cuisines manquantes dans le second degré. Ce qui fait 24 cuisines. La première moitié sera livrée durant cette période et l’autre moitié est prévue dans le plan suivant. Pour les nouvelles constructions tout est déjà inclus dedans. Ce qui permettra qu’à l’horizon 2030 on soit en capacité de distribuer des repas chauds à tous les élèves du second degré.

MH : Concernant le collège de Cavani stade, la ligue mahoraise de football n’est pas favorable au projet à cause du stade. Avez-vous trouvé un accord ?

J.B : On a trouvé un accord. Nous nous sommes engagés à mutualiser certains équipements au profit du stade, ainsi que certaines fonctions comme le parking. Tout cela permet de maintenir l’objectif souhaité par le département qui est de classer le stade à un niveau 2. Nous nous sommes engagés à ce que le collège ne dégrade pas ce niveau de classement de la Fédération Française de Football. Cet accord sera prochainement contractualisé dans le cadre du transfert foncier entre le département et le rectorat.

MH : Est-ce que ces nouvelles constructions sont envisagées pour mieux faire face aux potentielles crises de l’eau à Mayotte ?

J.B : C’était déjà le cas sur les établissements neufs. On prévoit certaines choses comme la récupération des eaux de pluie. Et on ira plus loin maintenant. On réfléchit à la récupération et au traitement des eaux grises (l’eau des toilettes), à la récupération des eaux de lavage des cuisines etc.

MH : Existe-t-il des secteurs à Mayotte qui n’ont pas d’établissements du second degré et qui en ont besoin ?

J.B : Pour nous techniciens, on a deux voire trois points d’entrée pour construire un collège ou un lycée. Il y a l’effectif, avec le nombre de collégiens ou lycéens dans la commune. L’objectif est que chaque enfant puisse aller au collège et au lycée. Pour l’instant la projection sur 2030 est favorable, sauf déplacement de population qu’on ne verrait pas venir. Grâce à tous ces projets, on arrivera à répondre aux effectifs demandés par les villages et les communes. Beaucoup mieux que dans la situation actuelle d’ailleurs puisque les transports scolaires seront optimisés. Par exemple aujourd’hui les élèves de Longoni sont obligés de prendre le bus et aller au collège à Dzoumogné. Lorsque le lycée et le collège de Longoni seront livrés, ils pourront y aller à pied. On pourra optimiser le transport principalement pour les collégiens.

Le deuxième point d’entrée est le déplacement des élèves de certains villages dont l’effectif est insuffisant pour y développer un établissement du 2nd dégré. Pour ceux-là, on travaille avec les mairies sur un partenariat d’une cité scolaire commune rassemblant une école et un collège. Pour l’instant, on esquisse le sujet avec Mamoudzou au profit de Tsoundzou 2. C’est un travail de longue haleine.

En somme, nous offrons une place en classe à tous les élèves du 2nd degré, idéalement à proximité de chez eux, ce qui garantit une meilleure qualité d’enseignement à terme.

Un troisième point concerne la carte de formation concernant les lycées, notamment les formations professionnelles. Pour celles-ci, nous complétons les équipements de façon répartie sur le territoire afin d’offrir à nos élèves l’ensemble des formations nécessaires à l’avenir de Mayotte.

MH : Qu’en est-il de la rénovation des établissements scolaires existants ?

J.B : La maintenance des établissements est un point non négligeable. Le prochain contrat implique un budget de maintenance et d’aménagement largement supérieur à l’ancien contrat. On prévoit 50% de plus qu’au budget précédent, soit un total de 8 millions d’euros par an. Ce qui nous permettra de maintenir nos établissements qui deviennent un peu plus vétustes chaque année.

On a aussi quelques projets d’amélioration de nos équipements sportifs déjà construits. Sous réserve que le budget soit validé, on devrait pouvoir investir environ 4 millions d’euros par an pour compléter et améliorer les équipements, notamment les plateaux sportifs présents dans nos établissements scolaires. 

En ce qui concerne les nouvelles constructions, il y a toujours un équipement sportif à l’intérieur. La question se pose au niveau du nombre. Par exemple, si nous avons convenu avec la municipalité de payer ou co-financer leurs équipements sportifs, on ne va pas le faire une deuxième fois chez nous.

MH : Avez-vous également prévu des internats dans vos projets de construction ?

J.B : Oui et ils sont souvent en lien avec les pôles des métiers. Nous avons l’internat de Kaweni qui est en démarrage de construction. En 2025, Il offrira 200 lits au pôle des saveurs et du bien-être à Kaweni. Nous prévoyons également l’internat de Longoni, qui sera rattaché au lycée des métiers du bâtiment. Il y aura 100 lits. Et enfin, nous développons un internat à Chirongui, rattaché au lycée du bois. Il y aura également 100 lits. Enfin, on tente d’obtenir le financement auprès de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine pour développer un internat en Petite-Terre et un autre à M’tsangamouji.

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