Depuis ce mardi 17 octobre, les passagers voyageant en classe Loisirs sur les vols Air Austral entre Mayotte et Paris pourront désormais déguster des plats aux saveurs locales, « faits maison » comme du poulet pilao ou du poulet coco, selon les cycles. « L’attachement d’Air Austral à Mayotte est profondément enraciné dans l’ADN de la compagnie », rappelle la compagnie aérienne dans un communiqué de presse. C’est pourquoi, Air Austral a pris la décision de proposer des plats préparés avec soin, localement, mettant en avant les délices de la cuisine mahoraise. Dans ce cadre, la compagnie s’est rapprochée de Panima Servair pour proposer des recettes mahoraises, réalisées localement.
Les passagers de la classe Loisirs pourront ainsi découvrir ou redécouvrir les saveurs singulières de l’île aux parfums. Des parfums de cannelle, de cumin, de curcuma et de clous de girofle pour le traditionnel « pilao », ou de curry et lait de coco pour le « poulet coco » viendront au fil des cycles (tous les 2 mois) ravir les papilles des passagers Loisirs d’Air Austral. « Cette initiative d’Air Austral vise à mettre en avant la richesse culturelle de Mayotte au travers de sa gastronomie », note la compagnie. « Je tiens à souligner l’important travail mené par le service « Produit en vol » d’Air Austral, en collaboration étroite avec Panima Servair qui s’est équipé en conséquence pour pouvoir répondre à nos attentes. Ensemble, nous avons travaillé main dans la main, partageant un objectif commun : proposer à nos passagers des recettes mahoraises », reconnaît Joseph Bréma, président du directoire d’Air Austral.
Ce samedi 21 octobre, la déchetterie mobile de la Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte sera déployée de 8h à 12h, à M’tsamboro sur la place de la Mairie.
A cet effet, quatre bennes seront positionnées afin de récupérer les déchets suivants : déchets verts, encombrants (déchets volumineux : meubles, matelas, sommiers, gazinières), ferrailles, déchets électroménagers et électronique (téléphone, aspirateur, lave-linge, imprimante) ainsi que les ampoules. L’apport des déchets est gratuit.
Le Centre régional information jeunesse (CRIJ) organise, le jeudi 26 octobre, un forum dédié à la formation professionnelle. Tous les jeunes demandeurs d’emploi à la recherche d’une qualification professionnelle sont invités à venir à partir de 8h30 à l’école Maraichers, à côté de la Place du marché de Koungou. Là, ils pourront rencontrer dix-huit organismes de formation. Six partenaires de l’événement seront également présents : la commune de Koungou, la Direction de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’insertion (DAFPI), le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Koungou, le Centre parental et éducatif de la commune de Koungou (CPECK), la Cité des métiers et la Maison relais Longoni. Ce forum a pour but de faciliter l’identification des organismes de formation, de promouvoir l’offre de formation disponible, de rapprocher les jeunes des acteurs de la formation et de favoriser les échanges pour aider le public à opérer les bons choix professionnels.
L’association Asca et le centre hospitalier de Mayotte organisent un moment d’échanges, dans le cadre de la campagne Octobre Rose, intitulé « l’art au service de la sensibilisation », le jeudi 19 octobre de 17h à 20h, au Mermoz. Cet événement sera l’occasion de mettre en place un espace d’échangé et d’information afin de favoriser la communication entre patients, proches, professionnels de santé et association. Cela permettra une rencontre avec les acteurs impliqués dans le parcours de soin à Mayotte. Différents intervenants vont présenter leur fonction ou leur rôle dans la prise en charge du cancer du sein et ainsi, profiter d’un temps hors du temps médical pour aborder les différents aspects de la maladie et expériences avec les patients.
Cet évènement mélange l’art à la sensibilisation au cancer du sein. Il souligne également ce thème utilisé pendant la campagne d’octobre rose. Des tableaux peints par des participants de l’atelier de peinture Paint and Sip, centrés sur l’expression et l’accompagnement face à la maladie, seront exposés lors cet événement. Ces artistes, pour certains amateurs, s’expriment au travers de leurs œuvres en totale liberté sur le rapport au corps et la maladie, l’espoir, l’image de soi, la féminité, ou la fragilité. Une vente aux enchères du tableau de Marcel Séjour, intitulé « La palpation » sera réalisée, afin de récolter des fonds au profit des malades. Cet évènement, ouvert à tous, est accessible sur inscription par mail (asca.mayotte@gmail.com) ou au 0639 21 92 91.
Le collectif « Mayotte à soif » lance un nouvel appel à manifester, le lundi 6 novembre à Dzaoudzi. Après deux manifestations à Mamoudzou, les 9 et 27 septembre dernier, un cortège est prévu en Petite-Terre. Le rendez-vous est fixé à 6h, à l’entrée de la barge à Dzaoudzi. « Depuis 2016, nous subissons à Mayotte des coupures d’eau régulières et certaines zones géographiques sont complètement privées d’eau », rappelle le collectif dans un communiqué. Pour le collectif, « tant que l’État ne reconnaîtra pas que nous subissons actuellement une crise sanitaire sans précédent, il ne prendra pas les mesures juridiques et financières qui s’imposent, comme il l’aurait fait à Paris dans la même situation». Au travers de cette manifestation, les membres du collectif exigent que « l’État installe des générateurs d’eau atmosphérique dans les établissements scolaires, à l’université, dans les hôpitaux, y compris les hôpitaux périphériques, dans les PMI, et dans les services publics ainsi que dans nos 17 communes », mais aussi que « des aides à la hauteur de cette crise sanitaire soient proposées à nos entreprises afin de préserver nos emplois ». Afin d’assurer « la continuité pédagogique pour nos enfants », le collectif demande des moyens humains et matériels, mais aussi « des aides pour permettre à nos foyers d’économiser l’eau potable pour nos besoins vitaux, non pas pour tirer nos chasses d’eau et faire notre ménage».
Lors du mois de juin 2023, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, était venu défendre l’opération Wuambushu à Mayotte, notamment à Dzaoudzi-Labattoir où un décasage avait lieu
Au cours de son audition devant la commission des lois, mardi, le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer a été interpellé par Mansour Kamardine. Le député mahorais lui a demandé un nouveau « Wuambushu », estimant que le premier n’était pas complet. De son côté, Gérald Darmanin a reconnu que l’opération a été « en partie une réussite ».
Le festival Milatsika revient ce week-end pour une 17e édition au plateau de Chiconi. Chaque année, de nombreux festivaliers assistent aux concerts de musiques actuelles (archives – crédit photo : Eight Studio).
Connu et reconnu sur l’île de Mayotte, le festival Milatsika fait son retour, ce vendredi 20 et samedi 21 octobre, sur le plateau de Chiconi. Cette 17e édition propose à nouveau de voyager dans la diversité musicale au travers d’une programmation d’artistes de divers horizons.
Dix concerts sont prévus ce vendredi 20 et samedi 21 octobre à Chiconi.
Pour le plus grand plaisir de tous les amoureux et amateurs de musique d’ici et d’ailleurs, le festival Milatsika(« besoin de nous » en kibushi ou « notre culture » en mahoro-malgache) revient pour une 17e édition, ces vendredi 20 et samedi 21 octobre, au plateau de Chiconi. A nouveau pour cette édition 2023, les musiques actuelles seront mises à l’honneur. « Le festival a pour but de donner la possibilité aux artistes qui sont moins expérimentés de se confronter à des artistes qui le sont plus», explique Del Zid, organisateur du festival. Ce rendez-vous d’octobre propose un pêle–mêle d’artistes locaux, de la région de la scène internationale. Plus qu’un simple festival, Milatsika est une célébration de la musique qui met les sens en éveil et représente une véritable tradition qui a su traverser les années avec brio.
L’objectif recherché pour les cinq membres permanents de l’organisation est « d’avoir cette émulation et échanges artistiques sur une scène ou tout le monde se côtoie de manière conviviale » et ainsi, promouvoir des artistes qui n’ont pas forcément l’habitude d’embrasser de grandes scènes musicales. Ce festival permet également à des artistes locaux d’exprimer leur art. L’idée de proposer différents styles musicaux c’est pour obtenir un subtil mélange de découverte et de partage d’expériences. «Le maître-mot de ce festival, c’est la découverte », revendique Del Zid. Au fil des années, Milatsika a réussi à inculquer une culture de la curiosité, de la découverte et de l’apprentissage de ce qu’on n’a pas l’habitude de voir et d’entendre. « Si on veut faire plaisir à nos yeux et oreilles, le festival est là ! ».
Une programmation diversifiée
Pour cette 17e édition, c’est une dizaine d’artistes qui se succèderont sur les planches du festival. Ainsi, deux soirs durant, les amateurs de musique pourront profiter du programme concocté pour l’occasion. Le vendredi 20 octobre, c’est l’artiste Yoni S qui ouvrira le festival. Ensuite, Baba Mayanga prendra le relais sur scène. Originaire de Mayotte, il opère aujourd’hui en solo dont le répertoire se caractérise par le son du gabusa. En troisième temps, Lupo performera. Sémillant et complice, le triangle fraternel formé par René Bergier au chant, Nicolas Hild aux percussions et Fabien Tabuteau aux machines, déchaîne dans cet exercice profondément collectif. Puis, la chanteuse Eusébia chantera Madagascar tel qu’elle le voit, authentique et riche de valeurs fortes.Pour clore la première soirée, Bedja montera sur scène. Cet artiste incontournable de la scène musicale de Mayotte, allie tradition et modernité.
Le lendemain, samedi 21 octobre, H-Prod ouvrira le grand bal des concerts. Ce jeune artiste originaire de Sohoa fait de sa priorité le mgodro musique traditionnelle de Mayotte. Puis, directement venu de l’Hexagone, Suzanne Belaubre se présentera aux festivaliers. Beatmakeuse, pianiste, bassiste et chanteuse, elle écrit des textes à la poésie à la fois féérique et profondément actuelle. Par la suite, le musique Bob Mursala, originaire de Kani-Kéli qui mélange le shimaoré, le kibushi, l’espagnol, le créole, le français et l’anglais dans ses paroles, fera vibrer les festivaliers. Le groupe Joli Falzar, réunissant quatre cousins et amis,ambiancera la soirée. Enfin, la 17e édition du festival se clôturera par le concert de Dah-Mama.
Vendredi 20 et samedi 21 octobre, Festival Milatsika au plateau de Chiconi. Vous pouvez acheter votre billet sur place ou en ligne sur
Les quinze logements situés à Sada étaient loués entre 50 et 150 euros par mois hors charges « pour l’essentiel à des personnes en situation irrégulière ».
Les renforts accordés pour lutter contre les marchands de sommeil à Mayotte permettent de faire avancer rapidement les enquêtes, ces dernières semaines. Un père et son fils, propriétaires à Sada, ont été condamnés à six moisde prison ferme, ce mercredi.
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Annoncé par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, la deuxième phase de l’opération Wuambushu s’attache davantage à l’économie informelle. Des enquêteurs ont débarqué sur l’île pour mener à bien ce type d’affaires et aider leurs collègues de la section de recherches de Mamoudzou. Après un marchand de sommeil de Dzaoudzi-Labattoir et son complice, vendredi dernier, deux autres ont été traduits en justice, ce mercredi.De nationalité française, un homme de 74 ans et son fils âgé de 44 ansont interpellés, lundi, par la section de recherche de Mamoudzou, pour aide à l’entrée et au séjour en France de personnes en situation de vulnérabilité et/ou en situation irrégulière dans des conditions d’hébergement incompatible avec la dignité de la personne humaine.« Ces derniers louaient quinze logements regroupant 54 couchages sur la commune de Sada depuis le mois de janvier 2022, pour l’essentiel à des personnes en situation irrégulière. Les loyers étaient compris entre 50 et 150 euros par mois hors charges », précise un communiqué du procureur de la République, Yann Le Bris.46 militaires ont été engagés dans l’opération, dontquinze personnels de la « taskforce » dont trois permanents du GIR, une vingtaine de gendarmes mobiles, huit personnels et le maître de chien du Psig de Koungou, ainsi que trois militaires de la brigade de Sada.
Six mois de prison ferme
Il n’y avait ni sanitaire ni de point d’eau individuel. Les toilettes « insalubres » étaient les parties communes des logements. « L’Agence régionale de Santé a relevé de nombreux manquements aux règles de sécurité, d’hygiène et de confort permettant de qualifier les logements d’insalubres et comme présentant des risques manifestes pour la santé des occupants », est-il ajouté. Les deux propriétaires ont reconnu les faits et ont été déférés au tribunal de Mamoudzou, ce mercredi. Ils ont été condamnés à la peine de dix-huit mois d’emprisonnement dont douze mois d’emprisonnement avec sursis probatoire.
Ils ont ainsi« l’obligation de payer les sommes dues au trésor public et 10.000 euros d’amende », tandis que 5.937 euros ont été saisis sur leurs comptes bancaires.
Sous bracelet électronique, il tentait de cambrioler
Lors d’une comparution immédiate, ce mercredi également, un jeune homme de 27 ans a été condamné à un an et demi d’emprisonnement ferme, avec maintien en détention. Samedi dernier, il avait été surpris par des habitants de Pamandzi alors qu’il tentait de s’introduire dans les habitations pour voler. Il est alors porteur d’un bracelet électronique et armé d’un couteau. « Sur place, les gendarmes constataient que ce dernier était entouré de villageois. En cherchant à l’extirper du groupe pour éviter toute violence à son égard, ce dernier résistait à son arrestation et violentait un gendarme en lui donnant un coup de poing au visage », indique le Parquet. Avant l’audience de mercredi et sa condamnation, il n’avait pas reconnu les tentatives de vol, simplement « s’être montré violent au moment de son interpellation ».
L'Epfam et la SIM ont signé, mardi, le coup d'envoi de leurs projets communs sur la future ZAC de Doujani, qui se fera en trois étapes progressives. De gauche à droite, Raynald Vallée, président de l’Epfam, Yves-Michel Daunar, directeur de l’Epfam, et Ahmed Ali Mondroha, directeur de la SIM.
Le projetde la nouvelle ZAC de Doujani comprend des logements SIM (Société immobilière de Mayotte) sur du foncier géré par l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). Les deux parties ont paraphé, ce mardi après-midi, à Mamoudzou, un avenant d’une convention partenariale qui les lie pour la vente préférentielle de terrains aménagés à destination de logements.
Une vue modélisée de la future ZAC Doujani Ya Messo « en 2030 ». (site de l’Epfam)
Alors que le projet à Doujani avance, la SIM (Société immobilière de Mayotte) et l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) sont liés par une convention qui engage intimement le premier à céder du foncier aménagé au second. L’établissement public étant un outil nouvellement implanté sur le territoire, il a fallu attendre qu’il ait une visibilité sur ses opérations avant que la SIM ne puisse se positionner sur les opérations les plus avancées sur lesquels les deux parties entrevoient de signer des cessions foncières dès cette année 2023, ainsi que sur les trois années à venir. C’est donc essentiellement sur la base des opérations les plus matures de l’Epfam que porte ce premier avenant. Il est ici questiond’une opération appelée à prendre forme dans le quartier de M’tsapéré sous l’appellation de « Canopée Doujani». C’est une opération qui se veut phare, un mixte de logements de tous types, de commerces et tertiaires. Selon Moussa Attoumane, directeur du développement et construction à la SIM, « l’idée est d’apporter une centralité à ce quartier et cette opération est la pierre angulaire de cette future ZAC parceque c’est là où on va voir la mixité sociale et fonctionnelle, autrement dit le point chaud en matière de mixité dans ce quartier ». Pour la SIM, il est clair que la visibilité globale de cette ZAC dépend avant tout des évolutions que va enregistrer l’Epfam dans son projet. « Pour vous donner un chiffre précis, pour nous à la SIM, il faut compter 150 millions d’euros pour 500 logements qui seront construits à Doujani, ce qui représente un investissement conséquent dans l’économie locale », rajoute le directeur du développement.
1.522 logements à Mayotte
« Nos deux structures partagent l’ambition du territoire, chacun ayant besoin de l’autre dans un esprit collectif, y compris avec l’Al’ma, un autre bailleur social, dans le but unique de proposer aux Mahorais un panel de produits couvrant tous les spectres sociaux et publics le plus large possible», fait remarquer Raynald Vallée, le président de l’Epfam. Vincent Duponchel, directeur de la stratégie et des opérations à l’Epfam, insiste sur le fait que le LATS (logement d’accession très sociale) est un produit nouveau qui n’existe nulle part ailleurs en France. Il explique que 80% des familles mahoraises sont éligibles à un logement social, mais une part très significative d’entre eux aurait des conditions de revenus qui ne leur permet même pas de rentrer dans des logements sociaux. Cette vraie difficulté aurait débouché sur une réflexion visant à la création d’un nouveau produit permettant un reste à charge au profit des locataires aux revenus très très limités, ce qui constituerait un vrai progrès pour le territoire.
Et ça ne s’arrête pas à Doujani.La dynamique engendrée par cet avenant porte globalement sur un ensemble de quatre projets portant sur 1.522 logements pour un investissement total de 350 millions d’euros. Outre la ZAC de Doujani, il s’agit également d’une opération à Tsararano-Dembéni, M’jini dans la commune de Bandrélé, et Bazama, une petite opération d’aménagement à Mamoudzou. Le document paraphé ce mardi (suite à un autre signé quelques heures plus tôt entre l’Epfam et Action logement, l’autre grand bailleur social local) va permettre la superposition des plans stratégiques et de développement des deux entités concernées dans le but de co-réaliser des aménagements de qualité, anticiper et réaliser le développement de Mayotte.
À 15h20, ce mercredi, des poubelles étaient encore en train de brûler à Kawéni, Mamoudzou.
Ce mercredi 18 octobre, vers 14h, une trentaine de jeunes ont érigé des barrages dans le village de Kawéni. Vers 15h20, des poubelles brûlaient encore dans une rue perpendiculaire à la RN1, en face de la caserne des sapeurs-pompiers. Ces jeunes, qui seraient des habitants du quartier, auraient commencé à mettre en place ces barrages en réaction à la présence de la police aux frontières (PAF).
Une quinzaine de policiers ont été déployés pour maîtriser la situation. Toujours vers 15h20, les individus avaient quitté les lieux pour aller dans les hauteurs du village.
Une quinzaine de policiers ont été déployés.Les auteurs des barrages étaient partis se réfugier dans les hauteurs vers 15h20.
L’opérateur Orange déploie son réseau mobile 5G sur le territoire. Dans un premier temps ouvert aux abonnés professionnels et aux entreprises, ce réseau est disponible sur une grande partie de l’île. Grâce à ce déploiement, la technologie mobile d’Orange fait ainsi ses premiers pas sur le territoire mahorais au service du développement économique de l’île.
Avec une volonté de s’inscrire dans l’innovation et le soutien aux entreprises, Orange lance la 5G à Mayotte, à destination de ses clients professionnels et entreprises. Ainsi, la technologie mobile de cinquième génération fait ses premiers pas sur le territoire mahorais. Dans un premier temps, l’opérateur déploie la 5G dans la bande 2.100 MHz, « pour donner aux clients professionnels la possibilité de faire un grand pas vers les usages 5G ». Il s’agit de la première étape de la construction d’un réseau 5G complet, qui pourrait intégrer à terme la bande 3,5 GHz, « lorsque ces fréquences seront disponibles à Mayotte », précise l’opérateur. A Mayotte, la fréquence utilisée normalement par la 5G l’est également par le centre d’écoutes de Petite-Terre. C’est donc pour éviter de polluer « Les grandes oreilles » que la bande de fréquence 2.100 MHz est privilégiée. « Elle représente un très bon compromis entre débits, couverture et pénétration à l’intérieur des bâtiments », fait valoir Orange.
Une offre disponible « dès aujourd’hui »
Avec ce déploiement, dès aujourd’hui, les clients mobiles Pro et Entreprises d’Orange ayant souscrit une offre 5G, avec un terminal 5G pourront bénéficier d’une meilleure expérience mobile à Mayotte. « Cette 5G leur est exclusivement dédiée, soit un meilleur confort de navigation pour une expérience internet mobile optimisée, exempte de saturation, même en zone dense et en heure de pointe ». Pour André Martin, directeur général Orange Réunion-Mayotte : « Aujourd’hui, nous ouvrons le prochain chapitre pour Orange à Mayotte. Depuis plusieurs mois, nous préparons le lancement d’offres mobiles 5G dédiées aux Pros ; actuellement aucun autre opérateur n’offre ce type de service ».
En 2023, Orange Mayotte a déployé huit nouveaux sites et a continué de moderniser ses antennes mobiles en les remplaçant par du matériel de dernière génération tout en déployant la bande 700 MHz permettant d’améliorer la couverture 4G et de connecter plus de clients sur chaque site mobile. La 5G, en bande 2.100 MHz, est déjà déployée sur plus d’un tiers des sites mobiles de l’opérateur et sera progressivement élargie à l’ensemble des sites pour couvrir à terme l’ensemble de la population.
Outre la minute d’applaudissements en mémoire de Mohamed Bacar, la commission permanente du conseil départemental de Mayotte a permis l’examen de 41 rapports et cinq rapports complémentaires, ce lundi 16 octobre 2023. Parmi eux, il y avait celui relatif à la création d’un office de l’eau, notamment afin de faciliter la création d’infrastructures et ouvrages en lien avec le cycle de l’eau potable. « Déclinaisons en outre-mer des agences de l’eau en métropole, les offices de l’eau, dont se sont déjà dotés les autres départements ultramarins, sont des établissements publics locaux qui centralisent toutes les problématiques en lien avec la question vitale de l’eau. Ce sont des acteurs clés dans la gouvernance et la bonne gestion de la rareté de la ressource en eau », communique le Département. Au cours de la même séance, il y a eu l’adoption du schéma d’entretien et de restauration des rivières de Mayotte, afin de protéger durablement la ressource en eau. Enfin, il a été voté l’attribution de subventions à diverses structures intervenant dans le domaine de la culture et du patrimoine, au titre de l’exercice de l’année 2023. « Le Département apporte son soutien aux acteurs culturels du territoire par le subventionnement de leurs projets. L’objectif est d’aider au développement, à la promotion et la diffusion de ces projets. Attribuées à 51 structures, le total de ces subventions s’élève à 250.000 euros », détaille le Département.
La candidate à la dernière élection présidentielle, Marine Le Pen (en photo, lors d’un déplacement à Mayotte en novembre 2016), avait apporté son soutien aux collectifs mahorais qui avaient bloqué pendant plusieurs mois les locaux de la Cimade à Cavani. En janvier 2022, elle avait même déclaré sur BFM-TV que l’association qui vient en aide aux étrangers dans leurs démarches administratives était « « parfois »« complices des passeurs », l’accusant « d’organiser en réalité la filière d’immigration clandestine en provenant des Comores ». L’association avait décidé de porter plainte pour diffamation. La justice lui a donné raison, a rapporté l’AFP ce vendredi, considérant que les propos de la députée du Rassemblement national « ont dépassé la dose d’exagération possible dans le contexte dans lequel ils ont été prononcés » et que « les limites de la liberté d’expression [ont] été franchies ». Elle devra verser 500 euros d’amende avec sursis, s’acquitter des2.000 euros de frais de justice de la partie adverse et d’un euro symbolique à titre de dommages et intérêts.
Face à la situation d’urgence sociale et sanitaire que traverse le territoire, en collaboration avec les services de l’État, et de l’UDCCAS, le CCAS de Bandrélé procède actuellement à une distribution de bouteilles d’eau aux personnes âgées (minimum 65 ans), femmes enceintes (fournir une attestation d’un professionnel médical (PMI, CHM, médecins de ville)), enfants de 0 à 3 ans/non scolarisés (pièce d’identité /livret de famille /extrait d’acte de naissance/carnet de santé), personnes immunodéprimées (sur attestation d’un professionnel médical (CHM, médecins de ville)) et personnes en situation de handicap à partir de 80 % (notification MDPH). Les personnes qui pourraient être concernées, mais pas encore inscrites, doivent se faire connaître auprès du CCAS avec un justificatif de domicile (facture/attestation d’hébergement) et une pièce d’identité (CNI/passeport/titre de séjour).
Concernant la distribution, pour les personnes ne pouvant pas se déplacer, un proche ou un aidant pourra faire les démarches, muni obligatoirement de sa pièce d’identité, celle de la personne concernée ainsi que les justificatifs demandés.Pour plus de précisions, vous pouvez joindre nos services du lundi au jeudi de 7h 30 à midi et de 13h à 15h30 et le vendredi de 7h à 11h30.Contacts :0269 64 00 68 /0639 28 47 03/0639 21 06 84 ou e-mail : ccas@bandrele.yt
Le calendrier de la distribution jusqu’au 22 octobre est à retrouver ci-dessous.
Afin de faire face aux risques sanitaires engendrés par la crise de l’eau, l’État a décidé de distribuer gratuitement des bouteilles d’eau aux personnes les plus fragiles. Le Gouvernement a défini les ayants droits. La Ville de Mamoudzou et son centre communal d’action sociale poursuit sa mobilisation pour appuyer l’État dans sa distribution de bouteilles d’eau aux administrés de Mamoudzou. Les personnes vulnérables répondant aux critères définis par l’État sont invités à se présenter sur le site de distribution correspondant à leur village de résidence selon le planning de distribution suivant. Les ayants droit non recensés à ce jour par le CCAS peuvent se faire recenser sur site le jour de la distribution. Ils peuvent également déléguer un mandataire adulte pour récupérer leurs bouteilles d’eau. Pour rappel, des bacs de récupération des bouteilles vides seront mis à disposition sur les sites de distribution. Les distributions ne seront effectuées qu’aux personnes ayant ramené les précédentes bouteilles distribuées vides.
Le calendrier de la distribution jusqu’au 31 octobre est à retrouver ci-dessous.
Depuis l’entrée en vigueur du « Pacte Enseignants » en septembre 2023, l’ensemble des échelons du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et notamment les personnels des établissements, s’est fortement mobilisé pour concevoir et déployer ce pacte dans l’enseignement agricole. Des missions adaptées aux besoins des élèves et aux priorités des établissements d’enseignement agricole ont ainsi été identifiées. Dans l’ensemble de l’enseignement public et privé agricole, 58 % des agents ont souscrit au moins à une des missions (briques) du Pacte, au total 65 % des missions disponibles ont été attribuées. Le remplacement de courte durée a été largement privilégié avec 28% des missions attribuées permettant de réduire significativement les heures non assurées face aux apprenants de l’enseignement agricole. Des milliers d’enseignants et conseillers principaux d’éducation se sont engagés sur les autres missions prioritaires de l’enseignement agricole, en particulier l’accompagnement de la mise en œuvre de dispositifs et d’initiatives pédagogiques, éducatifs et techniques, le suivi des élèves en difficulté, la participation à l’orientation et à la découverte des formations de l’enseignement agricole et des métiers du vivant, l’accompagnement des transitions agro-écologiques et climatiques. Ces missions permettront d’améliorer le service en faveur des élèves et des établissements, à travers des actions concrètes. La mise en œuvre de ces actions par les personnels, qui se sont portés volontaires, sera accompagnée par l’administration, au niveau national comme régional. Des ressources et des exemples seront fournis afin de guider la conception et la réalisation de ces actions.
«Le droit de retrait illimité décrété par F3SCT depuis le 15 septembre 2023 est toujours envigueur», réaffirme l’intersyndicale du centre hospitalier de Mayotte par communiqué, qui ajoute que « les agressions contre le personnel hospitalier sont quotidiennes». Pour rappel, ce droit de retrait a été enclenché, le lendemain d’un caillassage d’un bus entre Doujani et Passamaïnty. Une élève infirmière avait été grièvement blessée par une boule de pétanque. Plusieurs réunions ont eu lieu avec la préfecture de Mayotte pour améliorer la sécurité des agents, mais aucune n’a donné satisfaction.
Pire, pour les syndicats, le soutien moral et les expressions empathiques ne font plus effet comme auparavant. « Les traumatismes physiques et psychologiques sont omniprésents d’autant plus qu’aucune solution fiable et viable ne semble être en vue», expliquent-ils. Les syndicats se disent « résolument déterminés, à ne rien lâcher ». Pour eux, la « réalité est toujours là ». D’après leur communiqué, les accords qui ont fait l’unanimité sur le service minimum ne sont plus respectés. « Les agents subissent des pressions et intimidations, comme si les agressions ne suffisaient plus », se désole l’intersyndicale qui reconnait que la réalité est « triste » et qu’ils travaillent « dans l’angoisse sans cesse ». Face au «manque de solutions » des décideurs, l’intersyndicale maintient sa position et travaille à des solutions alternatives.
Ce mardi matin, la pose de la première pierre de la résidence de jeunes actifs d’Al’Ma a eu lieu à Kawéni.
Le comité territorial d’Action Logement à Mayotte a tenu sa convention annuelle, ce mardi matin, au lycée des Lumières de Kawéni. Ce temps fort était également l’occasion pour l’opérateur de logements abordables Al’Made poser la première pierre de sa résidence de jeunes actifs construite à Kawéni.
Le chauffeur de la voiturequi a provoqué la mort de Soizic Pengam, en mai 2022 entre Nyambadao et Bandrélé, a été condamné à trois ans de prison, ce mardi. Roulant vite et effectuant un dépassement dans un virage, le véhicule avait percuté le scooter de la sage-femme de 25 ans.
« Elle ne verrait jamais le lever de soleil sur le mont Choungui », regrette maître Aurore Baudry, l’avocate des parties civiles. Le matin du 24 mai 2022, avant 4h, Soizic Pengam avait quitté son logement de Tsoundzou 2 en scooter en direction du sud de Mayotte. A quelques jours de son départ de l’île, la jeune femme de 25 ans souhaitait voir le soleil se lever depuis le mont Choungui, en compagnie de ses amies. Après avoir traversé le village de Nyambadao, elle s’est retrouvée dans un virage face au véhicule du prévenu lancé à vive allure et empiétant largement sur la voie de gauche. Le choc a été brutal et la sage-femme n’a pas survécu, l’autopsie expliquant le décès par le traumatisme crânien important. Selon les témoignages des amies,qui la suivaient en voiture depuis Tsoundzou 2, elles sont arrivées quelques minutes après sur le lieu de l’accident. Elles y ont vu le chauffeur du SUV au téléphone et les deux passagères prostrées.Si elles ont bien aperçu un corps sur la route, l’une d’elles est allée constater qu’il n’y avait pas de pouls, avant de se rendre compte qu’il s’agissait de leur amie. Sous le choc,elles ont quand même essayé de faire des massages cardiaques pendant une quinzaine de minutes, en attendant les pompiers et le Smur. Un médecin et une infirmière ont pris le relais, en vain.
« Très fiers de ce qu’elle était devenue »
Ce mardi matin, à l’audience du tribunal correctionnel de Mamoudzou, la mère de Soizic, accompagnée du frère et la sœur de la victime, décrit une jeune femme toujours « très investie dans tout ce qu’elle entreprenait », qui avait commencé à apprendre le shimaoré et s’était engagée dans la sauvegarde des tortues. Arrivée à Mayotte en septembre 2021, elle avait marqué tous ceux qu’elle a rencontré, eux qui se souviennent de « sonénergie positive et communicative».« Mon défunt mari et moi étions très fiers de ce qu’elle était devenue », fait remarquer sa mère, alors que les sanglots commencent à monter. Une vingtaine d’amis sont là également pour soutenir la famille.
Le portrait de l’automobiliste de 55 ans est moins flatteur. Décrit comme « un conducteur agressif », sa vitesseest souvent excessive et « ses freinages d’urgence » donnaient des sueurs froides à ses passagers. Ce jour-là, il emmenait deux femmes habitant dans le sud de Mayotte sur le lieu de travail à Kawéni. Selon maître Baudry, son absence lors du procès montre qu’il n’est « pas en capacité d’assumer ses responsabilités».Il s’avère que dans ses premières déclarations, le père de cinq enfants avait même affirmé que le scooter « faisait des zigzags» et que la victime lui aurait indiqué qu’elle sortait d’une fête à Nyambadao. Des propos fantaisistes qui ne convainquent pas grand monde.« Ce n’est pas une simple faute d’inattention, c’est une accumulation de fautes. On n’a laissé à la victime aucune chance», relève plutôt Louisa Aït Hamou. La procureure adjointe rappelle pourtant qu’il est chauffeur de profession et connaît très bien cette route pour être originaire lui-même de Bandrélé.« Il connaît la route et le code de la route. » Elle requiert trois ans de prison dont dix-huit mois fermes et unmandat d’arrêt à son encontre. En outre, elle demande l’annulation de son permis de conduire et une interdiction qu’il puisse passer l’examen du permis pendant cinq ans.
Le tribunal correctionnel a suivi les demandes du Parquet et condamné l’homme de 55 ans à payer les frais d’avocat. Les juges reçoiventégalement les demandes des parties civiles. Une nouvelle audience en avril 2024 déterminera les montants dus aux membres de la famille de Soizic Pengam, qui« était venue à Mayotte pour donner la vie et y a trouvé la mort », rappelle la procureure adjointe.
« L’argent public, c’est l’argent de tout le monde »
Un artisan-métallier de Dembéni a été condamné à six mois de prison avec sursis, ce mardi matin, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Le jeune homme de 26 ans avait perçu 35.800 euros d’aides Covid en faisant des fausses déclarations de chiffres d’affaires en 2020. Il avait sollicité jusqu’à 50.000 euros auprès de l’État pour aider son entreprise à passer la crise sanitaire. Problème, sa société date de janvier 2020 et il n’a donc aucun chiffre d’affaires enregistré sur l’année précédente pour confirmer ses dires. A ses yeux, ce n’est pas si grave. « Si on me donne de l’argent, c’est que j’y ai le droit », avait-il affirmé au cours de son audition. En septembre 2020 par exemple, il avait réussi à obtenir 3.000 euros en arguant que son chiffre d’affaires de septembre 2019 était de 10.000 euros. L’administration fiscale a découvert le pot aux roses et lui réclame depuis l’argent qu’il a perçu, d’où le jugement pour escroquerie devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Domicilié à La Réunion, l’artisan n’était pas présent à l’audience. Seule l’administratrice de la société (bientôt en liquidation) était là. Celle-ci a reconnu que de nombreuses dépenses ne lui ont jamais été justifiées. Il y a par exemple ce voyage à Dubaï où l’argent de l’entreprise a servi à l’achat de matériel professionnel, c’est vrai, mais également à un scooter. D’autres acquisitions posent question comme un autre véhicule qu’il dit avoir acheté pour la société ou« les 18.000 euros virés vers des comptes-tiers ».Rappelant que « l’argent public, c’est l’argent de tout le monde », le Parquet a requis six mois de prison avec sursis, une amende de 1.500 euros également assortie d’un sursis, une interdiction d’exercer une activité commerciale et une autre de répondre à des marchés publics pendant cinq ans. Le tribunal a suivi en confirmant qu’il devra aussi rembourser les 35.800 euros à l’administration fiscale.
Un policier relaxéau sujet d’unereconnaissance de paternité
Un fonctionnaire de police de Mamoudzou de 21 ans s’est retrouvé au cœur d’un imbroglio familial, qui a débuté avec la perquisition du domicile de sa mère dans le cadre d’une autre affaire. Celle-ci a tenté de cacher aux policiers des déclarations de reconnaissance de paternité concernant ses deux petits-fils nés respectivement en 2021 et en 2023. Le cadet est bien reconnu par le frère du prévenu, qui est de nationalité comorienne. Un doute subsiste toutefois sur l’aîné que le policier a déclaré étant le sien et celui… de sa belle-sœur. A la barre, comme lors des auditions, il a expliqué avoir couché avec elle avant qu’elle ne se mette en couple avec son frère. Il se dit même prêt à faire un test de paternité si besoin.
Quelques éléments mettent en doute cette version comme l’audition où il dit avoir couché pour la dernière fois avec la jeune femme en « juin 2020 », soit seize mois avant la naissance de l’enfant. Il s’était ensuite repris et avait dit qu’il ne savait plus quand était cette fameuse dernière fois. Autre élément troublant, la mère du petit garçon explique que la déclaration de reconnaissance de paternité faite par le policier de nationalité française (son père est Français, contrairement à celui de son frère) est un stratagème mis en place par la famille pour « régulariser sa situation et pour que son fils ait une vie meilleure ».« Même la mère de l’enfant dit que ce n’est pas celui-là le père », rappelle laprocureure adjointe,Louisa Aït Hamou, qui demande quatre mois de prison avec sursis et s’oppose à l’exclusion de la mention d’une condamnation sur le casier judiciaire du jeune homme. Celle-ci n’apparaîtra jamais. Le policier a été relaxé, les juges estimant qu’il manquait « la matérialité des faits ».
Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale de Dzaoudzi-Labattoir, fait partie des élus en charge de la rédaction des propositions et de leur suivi. Pour rappel, la Première ministre Élisabeth Borne avait promis, mi-juillet, « une loi dans les six mois ».
Conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir, Maymounati Moussa Ahamadi a activement participé à l’élaboration des 120 propositions qui ont été remises au gouvernement. Elle les défend dans une interview accordée à Flash Infos, à quelques jours du retour très attendu de la part du gouvernement.
Flash Infos : Comment avez-vous établi ces propositions ?
Maymounati Moussa Ahamadi:Le comité interministériel de l’outremer (Ciom), en juillet, a donné l’occasion pour Mayotte de parler de la contribution du territoire. Elle servira à l’élaboration de la loi qui est faite par le gouvernement et pas par le Département de Mayotte, je le rappelle. Dans ce qui a été fait, l’idée était de reprendre ce qui a été mis en place avec le préfet Jean-François Colombet au mois de mai 2021 avec la concertation publique. On a repris les thématiques et ce que voulaient déjà à cette époque les Mahorais. Ce qu’on a mis en plus, c’est par rapport à l’actualité. On a eu depuis l’opération Wuambushu, une crise de l’eau plus qu’excessive et une insécurité monstrueuse. On a également un territoire où le développement est ralenti avec plein de projets structurants qui n’y sont pas.
F.I. :On a vu qu’un travail de concertation a eu lieu.
M.M.A. : Nous sommes tenus de programmer Mayotte d’ici les trente prochaines années. Et les idées viennent du cœur de la population. J’ai entendu des vertes et des pas mûres pour dire que ce qui est fait n’est pas forcément bien. Je rappelle que toutes les institutions y ont participé. Il y a tous les élus locaux, tous les parlementaires, les collectivités, les collectifs et l’association des anciens élus. Tout le monde a été invité à participer.
M.M.A. : Il y a la temporalité qui va être définie. A Mayotte, on a déjà une cellule technique composée d’élus départementaux, de techniciens du Département et d’un cabinet d’avocats. Il est important aussi d’intégrer les questions d’actualité. Par exemple, Mayotte n’organisera pas les Jeux des Iles de l’océan Indien en 2027. Très bien, on demande maintenant à intégrer la Commission de l’océan Indien en tant que département français. C’est un travail d’équipe à faire avec les parlementaires. J’espère que cela va engager Mayotte dans une phase de développement accéléré.
F.I. :En quoi est-ce important de défendre ce travail préparatoire ?
M.M.A. : Il faut se rappeler que la dernière loi programme pour Mayotte date de 1987. Ensuite, on a eu des contrats de convergence, pas mal de choses, puis les fonds européens. Mais il n’y a pas eu une programmation territoriale. Notre génération a de la chance d’avoir un document entre nos mains pour engager Mayotte dans les trente prochaines années. On programme l’avenir des hommes et des femmes de ce territoire, les futures infrastructures, l’emploi, l’économie, la formation, l’agriculture. Si nous ne nous engageons pas dans cette voie alors que nous sommes asphyxiés par tant de problématiques, cela veut dire qu’on n’a pas compris notre rôle d’élu. Je salue d’ailleurs Ben Issa Ousseni (N.D.L.R. le président du conseil départemental) d’avoir fait l’effort de dire qu’il n’y a ni opposition ni majorité pour ce projet de territoire. Le président de notre groupe d’opposition, ElyassirManroufou, m’a donc désigné pour défendre ce projet.
F.I. : On parle de programmation, mais ce qui ressort du texte, c’est davantage du rattrapage.
M.M.A. : Si on regarde la thématique sur la compensation des transferts de compétences, oui. On parle ainsi de la dotation globale de fonctionnement. Ce n’est pas une politique de rattrapage, mais je dirais de clarification. Ce sont des montants qui sont dus et doivent augmenter en fonction de la population. Il y a des points, certes, où l’on demande des remises à niveau. Il y a d’autres points où il faut qu’on arrête de se dire qu’il faut agir dans un, deux ou trois ans. A un moment, il faut des actions immédiates, à moyen et à long terme permettant de faire évoluer Mayotte dans un développement accéléré.
F.I. : Qu’est-ce qui vous gêne dans les premières critiques ?
M.M.A. : On a fait du tapage, on a parlé de toilettage institutionnel pour faire peur à la population, alors que ça n’a rien à voir avec un toilettage. C’est plutôt vers une équité sociale et économique vers quoi on devrait aller en tant que département.
F.I. : Il y a beaucoup de choses proposées et certaines ne seront jamais dans une loi Mayotte. On peut penser au conditionnement de la scolarité des élèves de nationalité étrangère qui va à l’encontre du droit à l’éducation.
M.M.A. :Vous avez raison, mais comme les maires sont asphyxiés, on le demande. Peut-être qu’en mettant cela, ça va permettre à l’État de réfléchir à une option annexe. J’avais proposé à Sébastien Lecornu (N.D.L.R. ex-ministre de l’Outre-mer) de créer un réseau associatif annexé à l’Éducation nationale avec des personnes qui ont le Bafa (N.D.L.R. brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) qui peuvent s’occuper les enfants non scolarisés, notamment les plus petits. Au lieu de rester chez eux et perdre un an, ils pourront rentrer l’année suivante avec des acquis.
On a aussi la suppression du droit du sol. On sait très bien que c’est anticonstitutionnel, mais on le dit. Ils verront ce qu’ils veulent le faire. On ne se met pas de barrières sur ce que l’on veut.
F.I. :En janvier 2022, il y avait des reproches sur le manque de calendrier ou de chiffres pour les propositions gouvernementales. On n’en voit pas plus dans ce texte, pourquoi ?
M.M.A. :C’est à l’État de nous dire. Il y a 120 mesures, vous pensez réellement qu’on peut toutes les chiffrer ? Comme l’Evasan, vous pensez qu’on peut connaître le coût pour ceux qui font un diagnostic hors Mayotte (N.D.L.R. proposition numéro 54). La Première ministre va nous dire en termes de budget : « nous pouvons vous donner autant ». On verra en fonction de cela.
Mais là, c’est se griller dès la phase de démarrage. Si on demande 400 millions d’euros et qu’ils voulaient nous donner un milliard. On se doit de ne pas être dans l’affront, mais la discussion.