Un homme, originaire de Palestine, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce vendredi, des faits de menaces de mort. Cela faisait trois ans qu’il attendait de pouvoir repartir chez lui, mais en raison du conflit israélo-palestinien, son vol vers la Jordanie a été récemment annulé, provoquant sa colère au centre de rétention administrative de Pamandzi.
« Je suis prêt à tuer, alors aidez-moi à sortir »

Le général Lucien Barth prend officiellement ses fonctions de commandant

A la tête de la gendarmerie de Mayotte depuis deux mois, le général Lucien Barth a vu sa prise de fonctions devenir officielle par une cérémonie à la caserne de Pamandzi, vendredi matin. C’est le général Lionel Lavergne, le directeur de la gendarmerie en outre-mer,
« Je suis arrivé sur le territoire il y a deux mois. J’ai l’impression d’être un ancien sur Mayotte, au regard des missions que j’ai déjà rempli », admet le général Lucien Barth. Sa prise de fonctions a été retardée parce que l’état-major mahorais attendait la venue du général Lionel Lavergne, le directeur de la gendarmerie en outre-mer. Celui-ci a donc assuré la prise de fonctions de son nouvel homme fort à Mayotte, vendredi matin, devant une partie de ses hommes, les élus locaux, ainsi que les représentants du Parquet et des polices nationale et municipale. « La gendarmerie de Mayotte ouvre une nouvelle page de son histoire, une histoire forte toute entière consacrée au service de la population mahoraise », déclare le général Lavergne qui situe la première affectation d’un gendarme à Mayotte au 30 janvier 1933. « Ici, comme ailleurs, les gendarmes s’efforcent de faire de leur mieux. Ils n’ont jamais cessé d’être dévoués aux concitoyens », poursuit-il.
Le général Lionel Lavergne, commandant de la @Gendarmerie de l’#outremer a présidé, ce vendredi matin, à #Pamandzi, la prise de fonctions du général Lucien Barth, qui a pris le commandement de la #gendarmerie de #Mayotte. Il a succédé au général Olivier Capelle. #securite pic.twitter.com/w8vKSScCAo
— Mayotte Hebdo (@MayotteHebdo) October 20, 2023
« Nous donnerons tout pour protéger les Mahorais »
Remplaçant le général Olivier Capelle, le septième commandant de la gendarmerie de Mayotte était commandant en second de la gendarmerie de Corse, avant d’arriver sur l’île aux parfums. Familier des outremers justement, il a été affecté précédemment en Martinique et en Nouvelle-Calédonie. « Prendre le commandement de la gendarmerie de Mayotte, île que je ne connaissais pas, pour moi, c’est un rêve qui se réalise », estime le général. Celui a déjà fort à faire depuis son arrivée sur l’île en août. Outre la rentrée (il dispose d’un cinquième escadron de gendarmes mobiles à cette occasion et pour six mois supplémentaires), le territoire connaît une recrudescence de faits de violence dans les communes de Dembéni et Koungou, sans compter les caillassages quotidiens des bus. « Je réaffirme aux Mahorais que nous donnerons tout et absolument tout dans nos capacités pour les protéger », confirme-t-il, souhaitant que les enquêtes puissent « faire cesser les troubles et mettre les auteurs sous main de justice ».
Parmi les dossiers concernant la gendarmerie, le général Lucien Barth aura pour mission l’installation des deux nouvelles brigades de gendarmerie dans les communes de Bandraboua et Tsingoni.
Quatre récompensés lors de la cérémonie
Pendant la cérémonie, le général Lionel Lavergne a également décoré quatre militaires actuellement sur le territoire. Deux gendarmes mobiles, le chef d’escadron Pascal Millet et le capitaine Philippe Blond, ont reçu respectivement l’ordre national du mérite et la médaille de la Défense nationale échelon or avec étoile de bronze. Le deuxième s’est illustré par son sang-froid lors d’un conflit minier en 2020 en Nouvelle-Calédonie. Le colonel Olivier Casties, qui seconde le général Barth, a obtenu la médaille de la gendarmerie avec étoile de bronze, et l’adjudant-chef Sabrina Chevalier, la médaille de la Défense nationale échelon or avec étoile de bronze. La commandante de la brigade de M’tsamboro avait dû sortir son arme de service, le 4 avril 2023, pour mettre à l’abri des élèves du lycée du Nord, à M’tsangadoua, lors d’une intrusion particulièrement violente.
Les élus mahorais ont été reçus par Emmanuel Macron
Parlementaires et responsables de collectivités étaient au rendez-vous de l’Élysée, vendredi après-midi, pour un déjeuner offert par Emanuel Macron. Pour une fois, Mayotte a parlé d’une seule voix, à l’instar de la cinquantaine d’autres élus ultramarins conviée à cette rencontre qui est une réponse à l’appel de Fort-de-France, lancée le 17 mai 2022. La crise de l’eau et celles sous-jacentes qu’elle provoque dans notre département ont été ainsi abordées.
Les quatre parlementaires (les députés Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine, les sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Saïd Omar Oili), le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, auraient reçu une oreille attentive de la part du chef de l’État et de la chef du gouvernement, Élisabeth Borne, sur les moments difficiles que traverse Mayotte en ce moment. Pour une fois, les discussions sur Mayotte ont pris une place importante lors de ces échanges qui ont duré trois heures. Au point, que le président de la République, Emmanuel Macron, a accepté le principe d’une deuxième rencontre spécifique avec les représentants de notre département (à leur demande) à une date qui reste à déterminer.
À propos de la crise de l’eau, plusieurs mesures ont été approuvées pour venir en aide aux Mahorais, ainsi que des recommandations formulées. Tout d’abord, une importante enveloppe va être débloquée dans le but d’étendre l’achat de millions de bouteilles d’eau en vue d’une distribution étendue à l’ensemble de la population de l’île et non plus aux seules catégories déclarées vulnérables. La sécheresse qui sévit encore sur l’île fait craindre le pire si l’on en juge l’annonce de la Première ministre d’exonérer les Mahorais de la redevance des factures d’eau jusqu’en 2027. Un geste perçu par certains de nos élus présents à Paris, comme annonciateur d’une crise de l’eau plus profonde qu’initialement estimée. Et surtout, une réelle prise en compte par le gouvernement d’une situation locale compliquée et sur laquelle « la trop grande résilience » des Mahorais ne pourrait suffire.
Quoiqu’il en soit, des voix d’élus locaux se sont élevées, notamment la députée Estelle Youssouffa, en direction du gouvernement pour demander que la généralisation de cette distribution d’eau en bouteille puisse couvrir tous les habitants de l’île, et non pas seulement à hauteur du nombre de résidents officiellement admis par les services de l’État (310.000 personnes). Ils demandent une mobilisation générale des forces vives pour s’assurer que cette distribution soit totale et complète en élargissant le champ d’appui actuellement assuré par les CCAS, aux mosquées, églises, réseaux locaux divers et variés, aux différents collectifs citoyens. S’exprimant sur ce point précis sur son compte WhatsApp, la députée évoque la possibilité de recourir à des bons d’achat à destination des supermarchés qui serait « un moyen en plus de s’assurer de toucher la population mahoraise dans son intégralité ». Sur un ton plus tantinet provocateur, elle s’en est prise à l’Agence régionale de Santé qui tente de rassurer sur la potabilité de l’eau à Mayotte. En effet, l’élue de la première circonscription de notre île reproche à cette institution de ne réaliser des tests en ce sens « qu’au bout de six à de douze heures » après que l’eau se remette à couler au robinet. Aussi demande-t-elle que des contrôles aléatoires puissent être organisés pour d’avantage de fiabilité.
Relancer l’opération Wuambushu
Il a été aussi question de la reprise prochaine de l’opération Wuambushu, qui a pris fin en juillet. « Le président Emmanuel Macron a accepté le principe d’une rencontre territoire par territoire et d’instruire la Première ministre de lancer une deuxième opération Wuambushu qui devrait être annoncée prochainement par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer », révèle Mansour Kamardine, qui indique que le chef de l’État « s’est enfin montré disposé à faire élaborer rapidement la « loi Mayotte » ».
D’une voix unanime, les élus mahorais ont abordé cette question de l’immigration clandestine, cette autre crise profonde qui gangrène le 101ème département français, sans qu’une solution réaliste ne semble se dégager concrètement. Concernant la santé, le cri d’alarme des syndicats et du personnel de CHM (centre hospitalier de Mayotte) a eu un écho en haut lieu. Il a été évoqué les risques sanitaires et épidémiologiques susceptibles de naître à cause de la crise de l’eau. Il a également été question de la perturbation certaine des cours dans les écoles locales, en raison de la pénurie d’eau, le rectorat de Mayotte ayant prévenu par courrier qu’ils se feraient au gré de la disponibilité de la ressource. Les conséquences du manque d’eau sur le territoire auront sans nul doute de nouvelles répercussions dans le futur proche, notamment sur l’économie.
Les élus de Mayotte demandent au gouvernement d’Élisabeth Borne de clarifier sa stratégie sur le développement de Mayotte. « Le bateau France est en train de couler et c’est au chef de l’État qui en est le capitaine de fixer un (nouveau) cap », fait remarquer la députée Estelle Youssoufa. Par ces mots, elle entendait interpeller le gouvernement français sur l’absence de mesures d’alignement sociaux en faveur de notre île dans les projets de lois de finances et de la sécurité sociale, lesquels ne prévoient rien de tel au profit des Mahorais. Les élus mahorais entendent corriger le tir à l’occasion de cette nouvelle rencontre demandée au chef de l’État afin d’évoquer pleinement les sujets du devenir économique du département, de la piste longue et du deuxième hôpital prévu à Combani.
Il est à retenir que Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outremer devrait arriver à Mayotte au début du mois prochain pour relancer l’opération Wuambushu et évoquer avec les responsables locaux la loi asile et immigration.
Ce qui a été aussi demandé
– Le conseil départemental de Mayotte demande au gouvernement douze millions d’euros pour financer le reboisement de l’île afin d’améliorer le captage de l’eau sur ses bassins versants et ainsi atténuer la sécheresse. En outre, il a été évoqué la nécessité de protéger les retenues collinaires, de nettoyer les rivières et cours d’eau.
– Il a été convenu de sensibiliser la population mahoraise sur un nécessaire usage parcimonieux de l’eau potable, le recours à des solutions alternatives pour stocker l’eau de pluie à destination des usages domestiques, l’acquisition gratuite de citernes à cet effet pour chaque foyer, les entreprises et les exploitants agricoles, ainsi que l’acquisition de capteurs d’humidité pour produire de l’eau potable.
– Le gouvernement a été sensibilisé sur l’impérieuse nécessité d’inclure dans les appels d’offres des prochaines usines de dessalement à construire le rejet des eaux saturées de sel hors du lagon afin de préserver l’écosystème marin.
-Mansour Kamardine a personnellement demandé à Emmanuel Macron « d’inviter le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale à reprendre ses esprits à l’endroit de Mayotte ». Il souhaite que la majorité présidentielle adopte l’amendement sur la reconnaissance de Mayotte à l’international que les députés Renaissance ont bloqué en commission des affaires étrangères dans le cadre de l’examen du budget 2024 de la mission « action extérieure de la France ».
Un article du Monde pointe les responsabilités de l’État

C’est un flashback qui permet de revenir six ans en arrière et explique (en partie) la crise de l’eau que vit actuellement le territoire mahorais. Selon des documents que Le Monde s’est procuré, l’État aurait favorisé la filiale de Vinci (la SMAE) en 2017, sans pour autant que celle-ci fasse les investissements nécessaires. Le syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Sieam) à l’époque, devenu syndicat des Eaux de Mayotte depuis, en prend également pour son grade.
Si on ne peut pas imputer la sécheresse que Mayotte vit depuis un an au rôle que l’État joue sur le territoire, il n’en demeure pas moins qu’il conserve une part de responsabilité dans la crise actuelle. État, syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Sieam) et son délégataire, la Société mahoraise des eaux (SMAE), étaient particulièrement attendus au sortir des sécheresses de 2016 et 2017. Sauf que les engagements pris à cette époque par les deux premiers n’ont pas été respectés. Pire, le réseau d’eau potable a été ni amélioré ni a suivi la demande croissante de la population.
Le Monde, dans un article daté du vendredi 20 octobre, pointe plusieurs erreurs. La première est d’avoir favorisé Vinci en lui signant un avenant pour son usine de dessalement qui n’a jamais atteint le volume d’eau espéré (un nouvel avenant devrait lui permettre d’atteindre 4.700 mètres cube d’eau à la fin de l’année, voir encadré). « Il est impératif de rendre opérationnelles ces unités de production au plus vite. Il a été convenu que le Sieam confiera cette opération à son délégataire, la SMAE [la Société mahoraise des eaux], par voie d’avenant au contrat de délégation de service public de production d’eau potable », avait indiqué l’État le 25 août 2017, dans un courrier envoyé au syndicat dirigé alors par Moussa « Bavi » Mouhamadi. Le conflit entre ce dernier et le délégataire en 2018 n’a pas aidé non plus. « Tous les travaux d’infrastructures du plan de 2017 prennent du retard. Sur une île où la population croît anarchiquement de 3 % à 5 % par an, ce qui induit une consommation d’eau supplémentaire de 1 500 mètres cubes par jour, la course contre la montre semble déjà perdue », écrivent Nathalie Guibert et Jérôme Talpin.
L’Europe a fermé le robinet
L’affaire des fonds européens rentre alors en jeu. Le Canard enchaîné l’avait rappelé, le mercredi 6 septembre, les investissements promis devaient être réalisés grâce à une enveloppe de l’Union européenne. « En 2020, c’est la Commission européenne qui met la première son nez dans un projet voué à recevoir les millions de Bruxelles. Sa direction de l’audit examine le dossier entre le 28 septembre et le 30 novembre. Elle torpille la délégation de service public confiée à Vinci », révèlent les deux journalistes du Monde. Deux faits sont marquants à ses yeux. Le délai du marché qui permettait à la filiale de Vinci d’être la seule à pouvoir répondre et même la présence du directeur de la SMAE dans la commission d’appel d’offres du 22 septembre 2017. Vinci se retranche derrière le fait que « l’autorité de gestion des fonds européens à Mayotte était la préfecture et que l’ensemble de la procédure de passation de marché a été scrutée et validée par le contrôle de légalité », fait valoir le groupe au quotidien national. On le sait, les difficultés de la préfecture de Mayotte a assuré son rôle dans la gestion des fonds européens a poussé à la création du GIP L’Europe à Mayotte, sans toutefois la sauver d’une longue suspension des fonds décidée par la Commission européenne.
Dix-sept personnes poursuivies
La Chambre régionale des comptes avait été la première à mettre en évidence un fonctionnement anormal du syndicat mahorais. « Plutôt que d’investir pour raccorder un nombre croissant d’abonnés, le Sieam privilégie d’autres dépenses : travaux de débroussaillage, dépenses de formation sans réalisation effective, voyages, ou encore flotte de trente-quatre véhicules pour 105 agents », avaient noté les magistrats, comme on le rappelait lors du changement de présidence en 2020. « Dans sa note de synthèse, transmise le 28 juin 2023, le PNF met en cause la présidence de Moussa Mouhamadi de 2014 à 2020. Outre le président du Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte, le ministère public entend poursuivre seize personnes dont quatre élus locaux, et quatorze petites entreprises, pour des délits de « favoritisme », « recel et complicité de favoritisme », « détournements de fonds publics », « corruption passive par personne chargée d’une mission de service public » », rappelle l’article du Monde. « 22,5 millions d’euros de commande » auraient échappé à la procédure classique des marchés publics grâce à la technique du saucissonage. Le marché est alors divisé en plusieurs devis même si la prestation est globale. Cela permet de ne pas atteindre les plafonds nécessitant une mise en concurrence.
Ces dernières semaines, « Bavi » et ses avocats ont parcouru les plateaux télévisés pour se défendre. Au Monde, le principal protagoniste affirme avoir « dit non au système et avoir tenu tête à certaines personnes ». « Depuis la crise de l’eau de 2017, le Sieam fonctionnait dans le cadre des comités de l’eau, toutes les décisions devaient être validées par le préfet », rapporte le journal en citant l’ancien président du Sieam.
Preuve que dans cette affaire, on cherche toujours à rejeter la responsabilité sur les autres. En tout cas, si ce nouvel article du Monde ne résoudra pas la crise actuelle, il a le mérite de rappeler au moins ses origines.
Et maintenant, on en est où ?
L’équipe de Moussa « Bavi » Mouhamadi et des entrepreneurs locaux font l’objet d’une enquête préliminaire du Parquet national financier dans le cadre de l’obtention de marchés publics. Nos collègues de Mayotte La 1ère annoncent un procès « pas avant 2025 ». Entretemps, la nouvelle présidence arrivée en 2020 a remis les comptes à flots (avec l’aide de l’État), sans toutefois réaliser les investissements nécessaires.
Concernant ces derniers justement, seule l’usine de dessalement de Petite-Terre devrait (enfin) atteindre une capacité de production de 4.700 m3 par jour à la fin du mois de novembre. Un avenant de quatre millions d’euros avait été signé dans ce sens, en juillet 2022. Pour la première fois, le syndicat a ajouté des pénalités si les travaux ne respectent pas les délais et si la production n’est pas au rendez-vous. Une autre usine, beaucoup plus importante, doit voir le jour dans la foulée à Ironi Bé (le maître d’ouvrage n’est pas encore connu). Pour ce qui est de la retenue collinaire d’Ourovéni, elle ne verra pas le jour tant que de nouvelles études ne sont pas faites et les négociations avec les propriétaires (voire des expropriations si besoin) n’ont pas eu lieu. La sixième campagne de forages, prévue il y a presque dix ans, n’a commencé que le lundi 4 septembre, à Coconi, sous la pression du ministre délégué à l’Outremer, Philippe Vigier.
Des trophées aux entreprises championnes de l’apprentissage

Ce vendredi matin, le Mouvement des entreprises de France (Medef) Mayotte organisait une première édition des Trophées de l’apprentissage. Complétée par des échanges sous forme de tables-rondes, cette cérémonie était l’occasion de mettre en lumière les entreprises adhérentes au Medef, qui s’impliquent dans l’insertion des jeunes, en comptant des apprentis dans leurs effectifs.
Accessible du CAP au Bac+5, l’apprentissage est « une double voie d’excellence, à la fois académique et professionnelle », reconnaît Carla Baltus, présidente du Medef Mayotte. Pour Thomas Bellon, responsable de l’antenne locale de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf), « l’apprentissage est aussi un levier d’insertion de la jeunesse ». C’est donc sur ce thème qu’était organisé un séminaire ce vendredi matin, au lycée des Lumières à Kawéni, avec tables-rondes et cérémonie des Trophées de l’apprentissage. Cette première édition, spécialement dédiée aux entreprises adhérentes, a été créée « pour rendre hommage à l’ensemble des entreprises qui ont joué le jeu de l’insertion », complète la présidente.
Trois tables-rondes
En 2020, l’organisation patronale de Mayotte avait lancé une campagne de sensibilisation, avec des matinales et ateliers de travail réunissant l’ensemble des parties prenantes de l’apprentissage. « Aujourd’hui, nous sommes réunis pour tracer ensemble l’avenir de ce dispositif sur le territoire. L’apprentissage souffre d’un manque de convergence entre l’offre et la demande », admet la présidente. En France, à fin mai 2023, 933.000 apprentis étaient comptabilisés, soit une augmentation de 12,5 % par rapport à l’année précédente. « Avec près d’un million d’apprentis en France, une chose est sûre, l’utilité de l’apprentissage n’est plus à prouver », sourit Carla Baltus.
Afin de mieux dessiner l’avenir de l’apprentissage dans le 101e département, trois tables-rondes étaient organisées. La première portait sur le financement et le cadrage des contrats d’apprentissage, la deuxième sur la structuration et l’état des lieux de l’offre de formation à Mayotte. Le dernier point abordé était celui des perspectives et expressions des besoins en recrutement. Pour animer ces moments d’échanges, des entreprises et organismes de formation adhérentes au Medef Mayotte s’étaient réunis.
Changer l’image de l’apprentissage
En évoquant l’apprentissage, la présidente du Medef Mayotte reconnaît que « sans conteste, il est désormais observé un véritable engouement, aussi bien des employeurs que des étudiants ». Le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur a alors permis de couvrir une majorité des métiers. L’apprentissage a longtemps revêtu une image malgré lui, qui a changé. « On a voulu changer cette image de voie réservée à ceux en échec scolaire », note Michel-Henri Mattera, directeur de la Deets (direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités). « L’apprentissage est en structuration sur le territoire et c’est tous ensemble qu’on arrivera à mener à bien ce projet », Thomas Bellon, responsable de l’Anaf à Mayotte.
Dans un second temps, place à la remise des trophées de l’apprentissage Medef Mayotte. Pour cette première édition, les entreprises ont été réparties en quatre catégories, segmentées par nombre de salariés. Le critère de sélection pour l’attribution du trophée était celui du nombre de contrats d’apprentissage conclus par l’entreprise, durant la période allant de 2020 à 2023. Un jury était constitué de membres du bureau du Medef Mayotte et de partenaires institutionnels de l’organisation patronale, Akto et rectorat. Après une dernière délibération réalisée ce mercredi, les résultats et trophées ont été remis ce jeudi.
Dans la catégorie moins de dix salariés, c’est l’entreprise MDSI qui est lauréate. Pour la catégorie de 10 à 49 salariés, Somagaz remporte le prix, tout comme TotalEnergies dans la catégorie 50 à 249 salariés. Enfin, Colas remporte le trophée de l’apprentissage Medef Mayotte 2023, dans la catégorie 250 salariés et plus.
Crise de l’eau : Un million de bouteilles d’eau acheminées en novembre par le Medef

Le Mouvement des entreprises de France (Medef) se mobilise face à la pénurie d’eau vécue sur l’île et va acheminer 1,5 million de litres d’eau à Mayotte, à destination des entreprises du secteur privé. La demande avait été initiée par Carla Baltus, présidente du Medef Mayotte, qui revient sur cette annonce.
Flash Infos : Le Mouvement des entreprises de France (Medef) a décidé de venir en aide aux entreprises et salariés de Mayotte. Comment se traduit cette mobilisation ?
Carla Baltus : Le Medef, via son président Patrick Martin, a répondu à notre demande, avec l’appui de beaucoup d’entreprises partenaires (N.D.L.R : producteurs d’eau, distributeurs, transitaires et transporteurs). Il a donc été annoncé une livraison d’un million de bouteilles d’eau d’un litre et demi, qui arrivera d’ici la fin novembre. Nous, Medef Mayotte, avons la lourde tâche de réussir ce projet, dans la mesure où dès la réception des 70 conteneurs, nous allons distribuer tout simplement à chaque entreprise qui se présentera, la quantité d’eau nécessaire par salarié.
F.I. : Aviez-vous formulé une demande au siège de l’organisation patronale, à Paris ?
C.B. : J’avais initié la demande au départ, mais franchement, je ne pensais pas que ça serait ces volumes là. Ça fait déjà un moment qu’on a fait la demande, mais ce n’était pas facile et je peux vraiment remercier Patrick Martin et son vice-président Bruno Arcadipan qui ont vraiment mouillé la chemise et qui ont eu des échanges avec les ministères. Au départ, on pensait le réaliser avec l’État et finalement, ils l’ont fait eux-mêmes. C’est vraiment le Medef qui a mis la main à la poche, avec les fédérations qui sont aussi adhérentes au Medef et qui ont dit : « on est là pour Mayotte, on soutient Mayotte, on soutient tous les salariés de Mayotte et dans toutes les entreprises de Mayotte quelque part, dans cette crise qui est sans nom ».
F.I. : Concrètement, à qui est destinée cette eau ?
C.B. : Ces 1,5 millions de litre d’eau sont pour les 18.000 salariés du privé, que l’on a compté, à raison de trois litres d’eau par jour. Mais si, par exemple, une personne consomme 1,5 litres, cela correspond à une consommation qui peut durer jusqu’à deux mois, et c’est entièrement gratuit et mis à disposition de tous les salariés des entreprises du privé de Mayotte. Nous avons vraiment compté les salariés du privé dans toutes les entreprises, pas que celles adhérentes au Medef. Pour notre part, sur les 18.000, nous représentons 3.500 salariés.
Les Républicains : qui succèdera à Mohamed Bacar à la présidence ?
Deux mois après les élections sénatoriales, les militants Les Républicains sont appelés à voter pour leurs représentants départementaux, les 26 et 27 novembre. A Mayotte, le moment s’avère particulier en raison du décès de Mohamed Bacar (photo), ce lundi. L’ex-maire de Tsingoni occupait la fonction de président et était le leader naturel d’une formation politique qui bénéficie d’un poids local toujours important, même s’il n’a pas pu ravir l’un des deux postes de sénateurs. « Le nouveau président sera amené à remplacer « un grand homme » dont le parcours reste une référence dans le monde politique territorial et national », considère d’ailleurs Dominique Rahelison, le président par intérim, dans un courrier envoyé aux militants, ce jeudi. Outre le mandat de président pour trois ans, les adhérents (il faut avoir payé sa cotisation avant le 26 octobre) devront voter pour les délégués des deux circonscriptions, les trois délégués de la fédération au conseil national, les membres du comité de circonscription, ainsi que ceux qui représenteront les nouveaux adhérents du comité. Ce nouveau bureau aura pour mission de remobiliser les troupes en vue de la prochaine échéance, les élections européennes, le 9 juin 2024.
En attendant, un comité départemental est organisé, le 5 novembre. Dominique Rahelison compte dédier ce moment au président disparu. « Un hommage lui sera rendu à ce moment et je suis persuadé qu’il aurait été fier et ému de nous voir tous réunis, quel que soit nos grades et qualités. C’est la raison pour laquelle je demande à chacune et chacun d’entre vous de se libérer pour cette date. »
Randonnée à Bandrélé ce samedi
L’Amicale des sapeurs-pompiers de Chirongui, en partenariat avec la commune de Bandrélé, la Communauté de communes du sud et Citéo organisent une Rando Clean, ce samedi 21 octobre. Le circuit sera le suivant : front de mer de Bandrélé – pointe Mgnendre – Musicale plage. Le rendez-vous est fixé à 8h30 sur le parvis de la mairie de Bandrélé et le départ sera donné à 9h. Après la randonnée, un voulé sera organisé dès 15h, à Musicale plage.
Une interpellation mouvementée de kwassa
Ce lundi 16 octobre, vers 19h45, un équipage de l’Unité nautique de la police aux frontières a été alerté d’une possible arrivée de Kwassa sur le secteur sud de l’île. Sur place, l’équipage a découvert un kwassa peint entièrement en noir et fortement motorisé avec de nombreux passagers, ainsi qu’une vingtaine de ballots de marchandises de contrebande à bord. Malgré les injonctions d’usage, les deux pilotes du kwassa ont refusé de s’arrêter et ont pris le cap de la barrière de corail. L’intercepteur est alors venu se positionner sur son côté. Selon les forces de l’ordre, à trois reprises, le kwassa a percuté volontairement le bateau police sur son bâbord, puis sur l’avant, à une vitesse de 20 nœuds.
Dû à la proximité de la barrière de corail, infranchissable pour l’intercepteur, un policier a sauté à bord de la barque, afin de couper le moteur. Les deux pilotes, d’origine comorienne, ont été placés en garde à vue pour aide à l’entrée et au séjour irrégulier aggravé, refus d’obtempérer et importation en contrebande de produit de tabac manufacturé (900 cartouches). Les 17 passagers, tous de nationalité comorienne, ont fait l’objet d’une procédure administrative en vue d’un éloignement vers leur pays. En 2023, 33 refus d’obtempérer ont été constaté, contre 13 en 2022.
Le marché artisanal et agricole d’Hajangoua fait son retour !
Le marché artisanal et agricole d’Hajangoua, le rendez-vous des artisans et agriculteurs du troisième samedi du mois, est de retour ce samedi 21 octobre de 8h à 13h. Une journée spéciale autour de délices du terroir, de produits artisanaux et d’échanges chaleureux avec nos agriculteurs passionnés. Lors de cette édition, il sera possible de trouver des produits frais directement des fermes locales, des dégustations de spécialités régionale ou encore d’échanger avec les agriculteurs. C’est l’occasion parfaite de soutenir les artisans et agriculteurs locaux, de découvrir les saveurs authentiques de la région et de passer un moment agréable en famille ou entre amis.
Rossette Vitta, nouvelle présidente de l’Adim
Rossette Vitta succède à Zamimou Ahamadi à la présidence de l’agence de développement et de l’innovation de Mayotte (Adim), à la suite de son élection ce mercredi 18 octobre 2023, dans la salle de réunion de la Chambre des commerces et de l’industrie (CCI). Trois candidats se sont présentés, et ce sont sept membres du conseil d’administration de l’Adim qui ont voté à bulletin secret. Rossette Vitta, conseillère départementale de Bouéni, a été élue à l’unanimité. « Je vous remercie de m’avoir fait confiance et de me donner la présidence de l’Adim. Je suis déterminée à poursuivre le travail de Zamimou Ahamadi, pour faire évoluer notre belle île », a déclaré Rossette Vitta.
« La matinée des parents » ce samedi à Dembéni
Le Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP), porté par l’UDAF (Union départementale des associations familiales) de Mayotte, organise « La matinée des parents », le samedi 21 octobre 2023, à l’école maternelle Louis le Pensec, à Dembéni, de 8h30 à 12h. L’objectif de la matinée prévue est de mettre en avant les initiatives et la diversité d’actions, en lien avec la parentalité à Mayotte. Il s’agit de permettre aux parents d’expérimenter ces ateliers et d’en comprendre l’impact ou l’intérêt pour l’ensemble de la famille. Cette matinée est ouverte à toutes les familles.
Le REAAP mahorais a été initié en novembre 2022, en réponse aux besoins définis dans le cadre du Schéma Départemental des Services aux Familles 2020-2022. Ce dispositif est soutenu par la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) et le Conseil départemental. Il est porté physiquement par l’UDAF Mayotte. Au programme : ateliers informatifs ; activités interactives; conseils et ressources; rencontre avec des réseaux à l’écoute; sensibilisation aux dangers domestiques et risques naturels.
« Le foncier est la clé de beaucoup de projets »

Le 9 mars 2023, quatre ateliers avaient été organisés pour savoir comment entamer « la reconquête foncière » à Mayotte. Régularisation des titres de propriété, occupation illégale de terrains, construction sans permis adéquat, beaucoup de sujets avaient été évoqués. Des pistes ont été données, ce jeudi, lors d’une synthèse à la mairie de Mamoudzou.
Crise de l’eau : Les Mahorais exonérés de la redevance jusqu’à la fin 2027

Alors que les modalités de remboursement des factures d’eau n’ont pas été encore données, une nouvelle annonce en rapport avec la crise de l’eau à Mayotte est intervenue, ce jeudi. Le gouvernement a décidé d’intégrer à sa future loi de finances, adoptée en partie mercredi, une mesure exonérant les Mahorais de la redevance sur la consommation d’eau potable jusqu’à la fin 2027.
La mesure figure dans la première partie du projet de loi de finances 2024 porté actuellement par le gouvernement devant l’Assemblée nationale et le Sénat. Et en préférant passer en force via l’article 49.3, la Première ministre, Élisabeth Borne, a validé, mercredi, l’exonération de la redevance sur la consommation d’eau potable à Mayotte jusqu’à la fin 2027. C’est le groupe du Sénat, Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI), qui en a fait l’annonce par communiqué de presse. Et pour cause, celui comprend les deux sénateurs mahorais, Thani Mohamed Soilihi et Saïd Omar Oili. Le texte précise que la nouvelle mesure intervient « dans le cadre de négociations menées entre la Première ministre et les sénateurs ». Dans le même cas, les deux élus auraient obtenu auparavant « le déploiement de citernes et deux unités de potabilisation de la sécurité civile », la livraison des millions de bouteilles d’eau pour la distribution aux personnes le plus vénérables (51.000 pour l’instant, mais ce chiffre pourrait doubler) et « une aide financière apportée aux entreprises mahoraises victimes de pénurie d’eau ».
Au sujet de l’exonération, le groupe RDPI estime que « cette mesure de justice était une nécessité pour la population mahoraise trop souvent privée d’eau potable et ce fait exposée à une inégalité fondamentale intolérable ».
Une enveloppe de « douze millions d’euros »
Le jeudi 5 octobre, la Première ministre Élisabeth Borne avait déjà annoncé que les factures d’eau, de septembre à décembre, des abonnés de la SMAE (Société mahoraise des eaux) seront prises en charge par l’État. Elle avait justifié sa décision « compte tenu de la dégradation très importante du service rendu au public ». Le ministre délégué à l’Outremer, Philippe Vigier, a chiffré depuis la mesure à « douze millions d’euros ». Concernant les modalités, nous avons posé la question lors du dernier comité du suivi de la ressource en eau, le vendredi 13 octobre. Le préfet en charge de l’eau, Gilles Cantal, a expliqué que cette solution se traduira par une exonération de facturation de l’ensemble des Mahorais sur ces quatre mois. « Ce ne sera pas un remboursement de factures, on va privilégier un système beaucoup plus simple », avait-il annoncé, sans donner plus détails.
Un communiqué de presse devait suivre pour expliquer le mode de fonctionnement retenu, mais celui-ci n’est toujours pas connu.
Thani Mohamed Soilihi intègre la Cour de Justice de la République

République. Cette dernière juge les crimes ou délits commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.
Les élections sénatoriales passées, des postes sont donc en train d’être pourvues dans plusieurs instances. C’était le cas de la Cour de Justice de la République, où siègent habituellement trois magistrats du siège de la Cour de cassation, six députés et surtout six sénateurs, dont un Mahorais. En effet, le sénateur Thani Mohamed Soilihi a été élu juge par ses pairs, ce mardi. Chaque groupe du Sénat présentant des candidats, celui du Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (dont fait partie la formation d’Emmanuel Macron et du sénateur Thani, Renaissance) a jeté son dévolu sur le parlementaire mahorais, par ailleurs avocat de formation.
Parmi les gros dossiers à venir, celui qui est également vice-président de la commission des lois du Sénat sera amené à juger dans trois semaines le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, pour prise illégale d’intérêts. L’ancien avocat est soupçonné d’avoir profité de sa position pour lancer des enquêtes administratives contre des magistrats avec qui il a eu maille à partir.
Crise de l’eau : Un œil d’autant plus attentif sur la qualité

La pénurie d’eau que vit actuellement Mayotte amène aussi à se poser la question de sa potabilité. A quoi est souscrit l’Agence régionale de Santé alors que des cas de non-conformité ont été ou sont en cours sur l’île (le dernier dans le sud de l’île) ? Olivier Brahic, le directeur de l’ARS Mayotte, et Anil Akbaraly, le chef du service santé-environnement de l’ARS Mayotte, ont répondu aux questions de Mayotte Hebdo. Le dossier sur les obligations liées à la crise de l’eau est à retrouver dans le numéro 1062, disponible en ligne et gratuitement.

Mayotte Hebdo : Comment vous assurez-vous de la qualité de l’eau en cette période de crise ?
Olivier Brahic : Tout d’abord, la question des contrôles de la qualité de l’eau ne se pose pas uniquement pendant une crise comme celle-ci. Ils se font à deux niveaux, d’abord chez le producteur (la Société mahoraise des eaux, SMAE), et également du côté de l’Agence régionale de Santé. Tout est très encadré du point de vue de la réglementation. On regarde deux éléments en particulier, la bactériologie et la physico-chimie. Trois laboratoires font des analyses, celui du Département de Mayotte qui regarde la bactériologie, un autre à La Réunion pour la physico-chimie. Le troisième, dans la Drôme, fait des analyses plus complètes.
M.H. : C’est donc pour aller dans ce dernier qu’on vous a aperçu à l’aéroport avec des glacières.
O.B. : Oui, d’ailleurs, je voudrais contredire une fakenews. Il ne s’agissait pas d’une eau non-conforme, mais celle produite par la Sécurité civile (N.D.L.R. dans l’unité installée à Chiconi). J’avais prévenu dès le départ que l’ARS ne donnera pas de blanc-seing, tant que les analyses complètes n’étaient pas faites. Tous les paramètres montrent qu’elle est de bonne qualité. Si j’ai emmené moi-même les prélèvements, c’est aussi parce que j’allais justement à Paris, c’était du pratico-pratique.
M.H. : Est-ce que des contrôles sont faits dans les maisons ?
Anil Akbaraly : Il y en a plusieurs. Il y en a dans un certain nombre de bassins d’alimentation, dans les réservoirs de tête, mais également dans le réseau de distribution. Ça peut être chez les abonnés, les établissements publics ou privés.
M.H. : A quel type de risques nous sommes confrontés ? A Mayotte, on parle souvent d’entérocoques, de bactéries coliformes, Escherichia coli, voire de manganèse.
O.B. : Sur le plan physico-chimique, il n’y pas de problèmes. Aujourd’hui, par exemple, le manganèse reste en-dessous des seuils fixés. Les non-conformités relevées l’ont été pour des bactéries.
A.A. : Il y a eu six cas de non-conformité avérés. Depuis septembre, on a doublé le nombre de prélèvements et sur les 203 effectués, 3% n’étaient pas conformes. A titre de comparaison, nous sommes plutôt parmi les bons élèves des départements français, notamment parce qu’on n’a pas de problèmes de nitrates ou de pesticides.
M.H. : Quelles démarches faites-vous en cas de non-conformité de l’eau ?
O.B. : On alerte tout de suite la préfecture de Mayotte en délimitant le périmètre concerné. On prend des mesures de gestion, notamment demander à la population de faire bouillir l’eau. La SMAE purge le réseau et nous refaisons ensuite des contrôles.
M.H. : Quelles sont aussi vos responsabilités aussi en termes de communication ? On a, par exemple, reçu des alertes de non-conformité, puis de fin de non-conformité. Mais on ne sait ni pourquoi l’eau n’était pas conforme ni dans quelle mesure elle ne l’était pas.
O.B. : On ne cache rien. Les résultats sont envoyés aux maires pour être affichés. Pourquoi on n’indique pas plus d’éléments dans nos communiqués (voir encadré) ? C’est une remontée intéressante. En tout cas, ce n’est pas pour cacher quelque chose.
M.H. : A qui d’ailleurs vous devez remonter l’information ? Au collège de Chiconi, lors de la non-conformité relevée début septembre, les cours avaient commencé normalement dans la journée alors que de l’alerte avait été donnée la veille.
O.B. : C’est vrai, il y a eu des petits couacs au début, il faut être transparents. Mais dès qu’il y a une alerte, on prévient le rectorat directement et nous envoyons un message au(x) maire(s) concerné(s).
M.H. : La SMAE a l’autorisation de mettre trois fois plus de chlore qu’en métropole. Est-ce
O.B. : Pour être clair, la limite est de 0,1 gramme de chlore par litre. Dans les départements qui connaissent un climat tropical, elle est souvent à 0,2 g. On a fait le choix, en lien avec la direction générale de la santé, de demander à passer à 0,3 g. Cette quantité permet de faire disparaître les matières organiques.
M.H. : Nous avons eu quelques cas de non-conformité, dont le dernier dans le sud de l’île. Est-ce que vous vous attendez à une multiplication à mesure de la crise ?
O.B. : Honnêtement, c’est assez difficile à dire. Cette crise est inédite. Évidemment, c’est un scénario qu’on doit avoir en tête.
« Pas de maladies hydriques à l’heure actuelle »
Outre la potabilité, les conséquences sur le système de santé sont aussi étroitement surveillées. Olivier Brahic indique « qu’il n’y a pas de maladies hydriques à l’heure actuelle ». Il n’y a pas non plus « d’alerte pour des déshydratations faute d’eau ». Le directeur de l’ARS mahoraise confirme cependant que la gastro-entérite reste très présente à Mayotte en raison de « la concomitance avec la pénurie d’eau ». En effet, un lavage moins fréquent des mains entraîne donc une plus grande portabilité du virus. L’épidémie touche durement les enfants, dont certains ont eu des troubles gastriques relevés très tardivement, nécessitant des placements en pédiatrie, voire en réanimation.
Il assure qu’« aucun cas de choléra » n’a été relevé sur l’île, tandis que, présente l’an dernier, la fièvre typhoïde se limite à quatre cas depuis le mois d’août.
Fin de la non-conformité dans le sud de l’île
Le mercredi 11 octobre, l’ARS Mayotte a annoncé qu’une non-conformité avait été détectée sur réseau dans le village de Choungui, au sud de Mayotte. Les villages Bouéni, Chirongui, M’tsamoudou, Bambo-Ouest, Bambo–Est, M’bouanatsa, M’zouazia, Moinatrindri, Hagnoundrou village, Majiméouni village, Tsimkoura, Kani Bé, Kani–Kéli, N’gouja et Choungui étaient ainsi concernés. Depuis, les habitants étaient donc invités à bouillir leur eau pour éviter le développement des bactéries, même à la fin des douze heures requises après la remise en eau. Des nouveaux contrôles n’avaient pas permis de lever la vigilance, au contraire. La non-conformité était « à des niveaux élevés ».
D’autres ont eu lieu, ce mardi, et les résultats ont pu être donnés quarante-huit heures plus tard. « Ceux-ci se sont tous avérés conformes », déclare désormais l’ARS Mayotte, ce jeudi soir, avant d’ajouter qu’il faut de même bouillir l’eau douze heures après la remise en eau.
Un salon étudiant pour guider les jeunes dans leur avenir

La troisième édition du salon de l’étudiant et de l’apprentie s’est installée à la MJC de M’gombani, à Mamoudzou, ce jeudi matin. Ce salon itinérant, rassemblant une soixantaine de stands, permet aux jeunes Mahorais en quête d’informations sur les opportunités de formation et de carrière, d’obtenir des réponses à leurs questions et de rencontrer des professionnels.

étudiants ? », demande en souriant Saïd Mohamadi, directeur de l’association des étudiants et jeunes de Mayotte.
Pendant cinq jours, le salon de l’étudiant et l’apprentie sillonne le territoire de Mayotte. Chaque jour, les jeunes de 15 à 25 ans, mais aussi leurs parents, peuvent découvrir une soixantaine de stands afin de s’informer sur les possibilités d’emploi et de formations disponible sur l’île, voire à l’extérieur. Ce jeudi matin, la troisième édition de ce salon organisé par l’Association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM), Akto, Orange, le Département de Mayotte et le Rectorat a posé ses valises à la MJC de M’gombani, à Mamoudzou.
« Aller au plus près des jeunes »
Lors de la première édition en 2020, l’AEJM avait lancé le premier salon « fixe », organisé au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni. Face aux difficultés de transport rencontrées par les étudiants pour se rendre au salon, l’idée de créer un salon itinérant a émergé, « afin de pouvoir aller au plus près des jeunes », indique Saïd Mohamadi, directeur de l’AEJM. C’est donc en 2022 que la version itinérante voit le jour, lors de la deuxième édition du salon.
Post-bac et apprentissage
Cette année, le salon ajoute une nouveauté à son arc, celle de l’apprentissage. « Une question s’est posée, c’était au-delà de l’enseignement supérieur, qu’est-ce qu’on peut avoir sur le territoire ? Il peut y avoir les formations professionnelles ou l’apprentissage », complète le directeur. C’est ainsi que cette édition propose un éventail d’acteur allant de l’organisme de formation, aux professionnels de l’orientation et de l’insertion socioprofessionnelle, en passant par les représentants du monde économique. Les formations d’excellence, ainsi que les métiers en forte demande sur le territoire ont été mises en avant, tout comme les formations réalisées localement.
S’adapter au contexte actuel
Avec la crise de l’eau que connait actuellement l’île, « il faut gérer cela, en plus de la logistique », reconnait Saïd Mohamadi. Malgré cela, pour lui, « le jeu en vaut la chandelle, quand on voit tous ces jeunes présents, ça nous encourage à accentuer nos efforts ». Des efforts continus fournis par l’équipe de l’association, à l’origine de l’initiative. En effet, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte a, pour première vocation, l’accompagnement des étudiants et « quoi de mieux que proposer un salon de l’étudiant et de l’apprentie pour accompagner les étudiants ? », sourit le directeur.
Crise de l’eau : Fin de la non-conformité pour le sud de Mayotte
Le sud de Mayotte a vu la fin de la non-conformité de son eau tombée, ce jeudi soir. Le mercredi 11 octobre, l’Agence régionale de Santé de Mayotte avait annoncé qu’une non-conformité avait été détectée sur réseau dans le village de Choungui, au sud de Mayotte.
Les villages de Bouéni, Chirongui, M’tsamoudou, Bambo-Ouest, Bambo-Est, M’bouanatsa, M’zouazia, Moinatrindri, Hagnoundrou village, Majiméouni village, Tsimkoura, Kani Bé, Kani-Kéli, N’gouja et Choungui étaient ainsi concernés. Depuis, les habitants étaient donc invités à bouillir leur eau pour éviter le développement des bactéries, même à la fin des douze heures requises après la remise en eau. Des nouveaux contrôles n’avaient pas permis de lever la vigilance. Au contraire, la non-conformité de l’eau (due à des entérocoques) était « à des niveaux élevés ».
D’autres ont eu lieu, ce mardi, et les résultats ont pu être donnés quarante-huit heures plus tard. « Ceux-ci se sont tous avérés conformes », déclare désormais l’ARS Mayotte, ce jeudi soir, avant d’ajouter qu’il faut de même bouillir l’eau douze heures après la remise en eau.
Deux personnes sérieusement blessées dans les affrontements à Combani

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des affrontements particulièrement violents ont eu lieu à Combani, faisant deux blessés. Quatre-vingt-dix gendarmes ont été mobilisés pour ramener le calme dans le village du centre de Mayotte.
La nuit de mercredi à jeudi a été particulièrement tendue à Combani. Des affrontements entre des jeunes de la commune et d’autres de Miréréni ont commencé sous les coups de 20h30. Si au début, la police municipale a signalé à la gendarmerie une trentaine de jeunes, ils étaient une centaine au plus fort des affrontements, qui ont été très violents. Il y a eu des jets de pierres, barrages, feux de poubelles, deux véhicules civils incendiés, mais surtout, deux personnes blessées sérieusement, sans pronostic vital engagé. Les deux individus ont reçu des coups de machette. L’un a été blessé au bras, l’autre a eu l’annulaire sectionné. Ils ont été transportés au centre hospitalier de Mayotte (CHM) pour recevoir des soins.
90 gendarmes déployés
Pas moins de 90 gendarmes ont été déployés avec des véhicules blindés et un appui aérien. De nombreuses grenades lacrymogènes ont été utilisées pour maîtriser les affrontements, qui se sont déplacés dans toute la commune tout au long de la soirée, en passant notamment par le centre du village et la station essence Total. La gendarmerie n’a pas eu de blessés dans ses rangs et constate seulement quelques dégâts mineurs sur ses véhicules.
Le calme est revenu vers minuit. Les gendarmes engagés sont restés jusqu’à 3h du matin afin d’effectuer un contrôle de zone et de s’assurer qu’il n’y ait pas un retour des affrontements, comme cela a été le cas tout au long de la soirée. L’enquête étant en cours, la gendarmerie n’a pas pu communiquer sur le nombre d’individus interpelés.
Ce type de conflit entre les villages de Combani et Miréréni n’est pas nouveau, mais cela faisait un moment qu’il n’avait plus connu une telle intensité. En mai 2022, par l’intermédiaire d’un décasage, l’implication d’associations locales, de la municipalité de Tsingoni, des forces de l’ordre et de la justice, la situation avait réussi à s’apaiser.
Alerte à la bombe à l’aéroport de Dzaoudzi en fin d’après-midi
Vers 16h50, ce jeudi, la préfecture de Mayotte a informé d’une alerte à la bombe en cours à l’aéroport international Marcel–Henry, à Pamandzi. Les personnes sur place ont été évacuées et les forces de l’ordre ont vérifié la zone, que la préfecture a vivement conseillé d’éviter. Moins d’une heure après la diffusion de cette information sur la page Facebook de la préfecture, cette dernière a annoncé la fin de l’alerte et la possibilité pour le public de se rendre à nouveau dans l’aérogare.
Cette alerte advient après plusieurs autres dans des aéroports de l’hexagone, des menaces qui se sont multipliées depuis la mort du professeur Dominique Bernard dans un attentat à Arras. Ainsi, les aéroports de Bordeaux, de Beauvais, de Nice ou encore de Nantes ont également subi des évacuations ces derniers jours. Des fausses alertes que plusieurs ministres ont condamnées sur la plateforme X (anciennement Twitter), à l’image du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a publié, ce mercredi, sur son compte : « Ces fausses alertes ne sont pas des mauvaises blagues. Elles sont des délits. Elles seront sanctionnées. »
Les travaux sur le quai Ballou ont bien débuté
Après plus de deux décennies sans travaux significatifs, le Service des transports maritimes du Département de Mayotte (STM) s’engage résolument dans une étape décisive pour Mayotte. En effet, les quais Ballou et Issoufali vont être considérablement agrandis, avec « une augmentation de 26 mètres en largeur et 120 mètres en longueur pour le quai Ballou, permettant le stationnement de deux barges », s’est exprimé Omar Ali, vice-président du conseil départemental en charge des transports, ce mercredi matin en visite sur le chantier. Ces travaux offriront une meilleure fluidité de la circulation pour les véhicules et les passagers. De même, le quai Issoufali subira une métamorphose, avec des zones spécialement dédiées aux taxis, « garantissant une meilleure circulation à l’entrée et à la sortie des barges, et réduisant ainsi les embouteillages », selon le vice-président. Les travaux devraient durer pendant une année – six mois pour le quai Ballou et six mois pour le quai Issoufali. Trois mois de travaux sont prévus pour le parking. Le coût total du projet est estimé à 9,5 millions d’euros, avec une contribution de l’Union européenne et trois millions d’euros de l’État. Cela démontre l’engagement des acteurs institutionnels indéfectible envers l’amélioration de la sécurité des usagers et des barges.
Crise de l’eau : Younous Omarjee resollicite l’aide de l’Europe
Député européen, Younous Omarjee (La France insoumise) est intervenu, ce mardi, lors d’une séance la Commission européenne, à propos de la crise de l’eau à Mayotte. Il y demande notamment si la France fait bien tout son possible pour que les fonds européens puissent servir à l’achat de bouteilles d’eau. « Qui accepterait, ici en Europe, de se voir privé d’eau deux jours sur trois ? Et dans les maigres heures où l’eau coule du robinet, une eau marron, impropre à la consommation. Qui accepterait cela ? Cette réalité incroyable est celle de Mayotte, région ultrapériphérique la plus pauvre de l’Union européenne mais aussi territoire d’un pays, la France, deuxième puissance économique la plus riche de toute de toute l’Union européenne. Cette réalité mes chers collègues résulte certes des conditions climatiques nées d’une sécheresse historique, c’est indéniable, mais elle dit aussi l’imprévoyance et la mauvaise gestion des fonds européens par l’État. Car des investissements sur le long terme auraient dû être réalisés et terminés… Ils le ne sont pas », déplore-t-il.
La Commission européenne s’était dite « favorable » à l’utilisation des fonds européens pour la distribution gratuite d’eau potable à Mayotte, en septembre, selon le parlementaire originaire de La Réunion. Ce dernier a rappelé l’idée, devant ses collègues européens, demandant si l’État français avait entrepris quelques démarches pour la mettre en œuvre. « A présent, pour répondre à l’urgence et à la souffrance des Mahorais, notre Commission Regi a mis sur la table une proposition : l’utilisation des reliquats du FEAD pour l’acquisition et la distribution gratuite de bouteilles d’eau à la population. La Commission peut-elle nous dire si la France a retenu cette piste ? Partout en Europe, et il en va de même pour les populations roms, les citoyens européens doivent avoir un accès à l’eau potable sauf à continuer à être traiter comme des populations marginalisées », fait-il valoir.